Otages en Afghanistan : la transparence, oui mais totale !
L'argument de l'Elysée ne doit pas être balayé, comme le font de trop nombreux confrères. Au nom de quoi, après tout, la collectivité assumerait-elle le coût des recherches et de la libération de journalistes d'un média, même public, qui se sont laissé capturer, en contrevenant apparemment aux consignes de sécurité qui leur avaient été données par l'Armée ? La réponse ne va pas de soi, et le débat n'est pas indécent. Ouvrons-le ici. Voici, pour l'amorcer, ma réponse personnelle : une information indépendante sur une guerre est, sinon un service public, en tout cas une denrée d'intérêt général. Les citoyens ont le droit d'être informés autrement que par les reportages "embedded" dans les unités françaises, que proposent régulièrement les deux premières chaînes. En tant que contribuable, si l'on m'oblige à payer pour la guerre d'Afghanistan, sur laquelle aucun "grandébat" n'a été organisé dans les préfectures, j'exige de payer aussi pour être correctement informé sur cette guerre.
Donc, "communiquez sur le coût", Guéant. Faites les comptes. Présentez la facture à France Télévisions, pourquoi pas ? (Carolis se serait d'ailleurs grandi, et aurait ramené l'Elysée à sa mesquinerie, en le proposant lui-même). Chiche ! Mais alors, dans la foulée, rapportez donc ce coût au coût total de la guerre en Afghanistan, cette guerre que de nombreux officiers britanniques ou américains estiment perdue d'avance. Vive la transparence ! "Les Français doivent savoir..." Oui, mais qu'ils sachent tout !
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