Patrons, présidentiables : tous dingues ?
à la tête de France Télécom, que l'on s'interroge (légitimement), à Rue89, sur le salaire du futur PDG. Ô surprise : le groupe "ne communique pas" sur le sujet. Le feuilleton ne fait que commencer.
Tous dingues ? On disséquait hier, sur le plateau de Ligne j@une, à propos du pugilat de gladiateurs dans la boue qui oppose Sarkozy et Villepin, le type de folie très particulière qui atteint la tribu (restreinte mais bruyante) des présidentiables. Réaliser, à onze ou quinze ans, que l'on est missionné par Dieu pour gouverner la France, n'est pas un signe de santé mentale éclatante. Il en va de même pour les grands patrons. Ne pas douter un seul instant de valoir cent fois (et même exactement 308 fois, avance Judith) plus qu'un ouvrier, oser regarder dans la glace chaque matin un type qui vaut 308 fois plus qu'un ouvrier, n'est-ce pas un signe de dinguerie ? Pas un seul, en tout cas, n'est épargné. On attend avec impatience la nomination du patron du CAC 40 qui décidera de plafonner son salaire à (disons) dix fois le montant du salaire le plus bas de l'entreprise. A croire que la mégalomanie est une qualité professionnelle exigée.
Au passage, on n'en finit pas de se familiariser, avec délices, avec le concept de "président non-exécutif". Ainsi le futur ex-PDG de France Télécom pourrait garder son salaire en devenant président "non-exécutif" du groupe. Il deviendrait ainsi, après Proglio, le deuxième adhérent français du syndicat des "non-exécutifs" payés plus d'un million par an. Ce concept est fascinant. On rêve de bouchers "non-exécutifs" qui ne servent pas d'entrecôtes, ou de techniciens de surface "non-exécutifs" qui ne touchent pas un balai. On rêverait même, parfois, d'être nommé chroniqueur non-exécutif, dispensé de gamberge matinale. Mais on en est loin.
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