Travail du dimanche et juge d'instruction, d'un fumigène l'autre
Heureusement, les jités et les radios ont eu le bon goût de ne pas y insister. Tout va si vite ! Il y a le froid, les soldes, un grand colloque sur l'avenir du capitalisme avec de vrais morceaux de Merkel à l'intérieur, et évidemment Gaza (avec création d'un "corridor humanitaire" directement imputable à l'hyper-tournée-éclair): que pèse, face à ces poids lourds, la dispersion d'un pauvre petit fumigène de rien du tout ?
Et puis surtout, il y a la suppression du juge d'instruction, rajoutée en dernière minute à l'agenda, comme si on avait voulu faire le bon poids. Ca c'est du solide, du prometteur, du gorgé de vitamines, la suppression du juge d'instruction. Ah les belles controverses théologiques en perspective, Outreau (colonne passif) contre le sang contaminé (colonne actif) ! Ah les belles références littéraires à "l'homme le plus puissant de France" (Balzac, pour ceux qui ne suivent pas). Ah les belles angoisses: Sarkozy va-t-il étouffer les zaffaires ? Ah les beaux pataugeages de plateau promis à la pauvre Dati, comme hier à l'infortunée Albanel. Ah les belles crises de nerfs des députés uèmepé qui, lors de la commission Outreau, avaient conclu au maintien dudit juge d'instruction. Devant tant de professionnalisme, on ne peut que s'incliner. Et rendre un hommage discret au travail-du-dimanche, vieux cheval de labour qui aura bien servi la République.
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