Une émotion planétaire
Comme pour Diana. Tout oeil sec sera suspect. Toute indifférence sera dissidente. Toute digression sera incongrue. Emotion planétaire, dès mâtines homologuée. "On se souvenait où on avait appris l'assassinat de Kennedy, chacun se souviendra où il était quand il a appris la mort de Michael Jackson" dit quelqu'un à la radio.
Il y a des matins pour matinautes. Il suffit d'une nouvelle qui tienne en quatre mots, Michael Jackson est mort. Michael-Jackson-est-mort : quatre mots qui d'abord ne s'associent pas, que le cerveau a besoin d'emboiter de force, afin d'enregistrer l'information. Il faut aussi que l'imprévisible se soit déroulé dans la nuit, prenant de court les journaux, qui ne préparent que rarement les nécros des quinquas. Il y a des matins pour matinautes, où se bousculent photos, vidéos, tweets, live, breaking news. Le ministre britannique des Affaires Etrangères a réagi sur son Twitter. Madonna ne cesse de pleurer. Schwarzenegger est nuancé. Obama va certainement dire quelque chose. Bambi et Peter Pan seront aux obsèques. Frédéric Mitterrand est accouru chez Elkabbach.
Emotion obligatoire. Chacun sur la planète est présumé avoir acheté dans sa vie au moins un produit dérivé de la saga Jackson. Ecouté un disque, frémi à une chanson, regardé une photo, émis une opinion autorisée sur les "zaffaires" (la chirurgie esthétique, les zattouchements, ou le bébé par-dessus la balustrade). Je ne vais pas vous faire de lien, il faudrait en faire mille, tapez Jackson dans Google News, et laissez-vous embarquer comme à Disney pour la journée, ou pour la vie.
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