13 novembre : comment les medias gèrent "le plus grave attentat terroriste à Paris depuis 1945"
Près d'un an après les attentats de janvier, les medias français, traitant les attentats du 13 novembre qui ont fait au moins 128 morts à Paris, ont-ils ou non récidivé dans les errements constatés à l'époque (délivrance d'informations irrespectueuses, voire potentiellement dangereuses pour les victimes) ? Dans leur couverture des événements vendredi soir, les chaines d'info continue semblent avoir observé une certaine prudence.
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Derniers commentaires
je suis assez dérangée par ce que font certains journaux en ligne (ou pas), en particulier Le Parisien :
ils dévoilent assez précisément des informations policières autour des attentats (la planque d’Abaaoud, les échanges téléphoniques, etc.).
N’est-ce pas livrer trop d’informations sur les techniques d’enquêtes alors que des terroristes courent toujours ?
Pour nous tous, c’est très intéressant à lire, mais peut-être encore plus pour ceux qui sont recherchés.
(je ne mets pas les liens, non. :))
Cette modification me choque. D'un côté on a voulu insister davantage sur l'humilité et le professionnalisme de la personne interviewée (qui ressort dans tout l'article), d'un autre on arrange un gros titre bien racoleur et sanguinolant.
Ce choix de titre ne serait pas aussi gênant s'il n'était pas grossièrement visible, et dicté par le nombre de clics.
Son prochain bouquin fera un carton.
Et est-ce normal que les chaines diffusent les portraits des victimes? Sur le net ce sont des gens en quête d'info qui vont voir sur les réseaux, un acte volontaire. Là comment font les journalistes pour savoir si tout l'entourage familial est au courant du décès? Surtout qu'il y avait parfois des noms et aussi au moins un visage sans nom pendant le JT. Autorisation ou pas, de diffuser les images de tweeter ou de facebook, je me le demande. C'est assez cruel comme annonce à des gens qui seront seuls devant leur télé, collègues, amis, voisins, toutes les connaissances, qui n'ont rien demandé et auraient dû l'apprendre selon les usages en cours.
On peut se demander pourquoi cette date de référence. Il semble qu'il n'y ait jamais eu d'attentat terroriste plus meurtrier que ce dernier à Paris.
Donc on pense évidemment après-guerre.
Avant, après... Le 11janvier il nous fut répété à satiété qu'il y aurait désormais un avant et un après 11janvier. Un politique (je ne sais lequel) nous dit ce soir qu'il y a désormais un avant et un après 13 novembre. L'après du 11 janvier n'était donc qu'un avant. Cet après là ne sera malheureusement aussi qu'un avant... Ah non ! nous allons mener la guerre au terrorisme et la gagner. Un avant-guerre donc ...
Les rescapés ont besoin de mettre ces même images à distance pour reprendre le cours de leur vie, pour tous les autres ce sont les vivants qui réagissent qu'il s'agit de montrer : l'affluence dans les centres de don du sang, les rassemblements, les messages, les dessins...Une façon de détourner la violence, de montrer l'humain, le vivant et non pas de livrer l'horreur sans filtre. Dans les deux cas, on crée une émotion mais il n'y en a qu'une qui permet de construire un "après"....
C'est que désormais les victimes ne sont plus des nombres, ce sont des noms et des visages.
Comme attendu, beaucoup de jeunes, beaucoup d'étudiants(es), et des détails macabres.
Et tant de responsables indirects qui resteront impunis, des fois vraiment je regrette que Dieu n'existe pas.
Funeste vendredi 13...
Cet article de Direct Matin publié aujourd'hui nous parle d'une fawta contre Daesh lancée en Inde.
http://www.directmatin.fr/monde/2015-09-10/inde-des-musulmans-lancent-une-fatwa-contre-daesh-710536
Soit, mais n'y a t-il pas manipulation dès lors que les auteurs n'indiquent pas que cette fatwa a été lancée en fait le 9 septembre ?
Elle existe bien mais c'était il y a deux mois !
Déjà, il y a quelque chose qui n'est pas net :
-la date indiquée dans l'hyperlien indique "2015-09-10"
-la date de publication de l'article est donnée dans cette phrase "Par Direct Matin, publié le 15 Novembre 2015 à 13:15"
J'étais au téléphone avec une copine parisienne quand ça s'est produit, tout en jettant un oeuil sur ma time-line facebook.
"Oh merde, y a eu une fusillade. Y a 19 morts à Paris"
Je sent l'angoisse monter dans sa voix. Une angoisse un poil communicative. Je met rapidement fin à la conversation.
Au fil de la soirée, le bilan s'allourdi et les messages automatiques de facebook "contrôle d'absence de danger" s'égrennent, y compris pour des gens qui ne sont pas à Paris. 10, 15, 20 amis hors de danger, oui mais les autres ? J'ai trouvé ça un peu flippant.
Le lendemain, les avtars d'un peu tout le monde se couvrent d'un voil bleu blanc rouge et facebook me propose complaisamment d'en faire auant. En janvier, beaucoup de monde avait arboré le "je suis Charly" inventé par Joachim Roncin. Facebook décide d'industrialiser le procédé. Je lis le mot "guerre" un peu partout et mes amis endossent cette sorte d'uniforme. Il y a là une sorte d'injonction. Ma liste d'amis ressemble à une colonne de militaires en progression lente.
http://s3.archive-host.com/membres/up/1346564640/amis.png
Je lis le témoignage de Bernard Gibaru, le maire d'un village près de chez moi, que je connais un peu. Il s'est fait piétinner par la foule des supporters qui quittaient le stade de France en panique. Décidément, j'aime le collectif, mais pas la foule. Je ne vais pas arborer ce drapeau dont je ne suis pas sûr de maîtriser la façon dont il sera compris.
Facebook, c'est les vidéos de petits chats, des conneries. C'est un moyen d'expression pour les utilisateurs. C'est aussi un moyen pour la presse de se défausser du travail de modération des commentaires sous ses articles. Facebook, beaucoup d'utilisateurs s'en méfient. On sait qu'il use et abuse des données personnelles. Qu'il modifie les termes des Conditions Générales d'Utilisation à sa guise. Que sa politique de modération est à géométrie variable : pudibonde en ce qui concerne la nudité et libérale à l'égard des fachos. Quand "c'était sur facebook" c'est pas crédible. Tout ça fait qu'il y a souvent une distance intellectuelle vis-à-vis de facebook. Et c'est très bien.
Est-ce que cette distance va rester ainsi ? Est-ce bien raisonnable, à un moment où nous sommes très fortement sollicités émotionnellement, que facebook nous invite à investir des choses lourdes dans nos profils (je suis vivant) ou à exprimer des choses fortes comme une forme de solidarité nationale paratagée dans un mouvement de foule impressionnant ?
Cette industrialisation de l'affirmation de soi au sein du collectif renvoie pour moi à ce que formalise Bernard Stiegler lorsqu'il décrit la prolétarisation des savoirs-êtres en société. Non, c'est décidé, je ne vais pas endosser cet uniforme flippant.
Par Alain Chouet, ancien chef du service de renseignements de sécurité à la DGSE :
« Nous sommes alliés avec ceux qui sponsorisent depuis trente ans le phénomène djihadiste »
Les gars qui ont dit vouloir se venger de l'intervention française en Syrie , sont-ils...
- des terroristes "amis" (ceux que la France soutien et alimente en armes)
- ou "ennemies" (ceux qu'elle bombarde) ?
- Ou encore des "amies" passés dans le camp des "ennemies" ?
- Ou des "ennemies" passés dans le camps des "amis" et retournés à "l'ennemie" ?
Bon, l'enquête nous le dira certainement...
"ATTAQUONS LES MOSQUÉES"
"CE FORUM EST ADMNISTRE PAR LES BOUGNOULES"
http://forums.france2.fr/ce-soir-ou-jamais/Participez-aux-debats/liste_sujet-1.htm
Les médias, ce n'est pas uniquement ce qui passe à la télé, c'est aussi ce qui passe sur les forums associés aux émissions de télé.
ASI ne devrait-il pas aussi s'y intéresser ?
Libération a très vite retrouvé le sens des priorités : Le grand homme est là pour nous
Moins de 24 heures après les attaques, donc, puisqu'il faut sans doute occuper tous les journalistes de la rédaction à hauteur de leurs compétences respectives, les journalistes politiques font ce qu'il savent faire : céder à un culte de la personnalité d'ordinaire déjà très dérangeant, mais en la circonstance particulièrement obscène.
Je ne me livre pas à une explication de texte détaillé, cet article médiocre est par ailleurs parfaitement transparent, mais tout y passe :
- "Le grand homme qui comprend avant tout le monde la gravité de ce qu'il se passe" (on appréciera le rôle involontairement comique de monsieur Bernard C.) :
Dès la première explosion, alors que toute la tribune officielle croit au pétard, François Hollande se lève et demande à être conduit au PC de sécurité. Il visionnera la troisième explosion sur les écrans du poste de police du stade. Décision est prise de l’exfiltrer vers le ministère de l’Intérieur, où Bernard Cazeneuve est encore à son bureau en train de signer des parapheurs.
- "Le grand homme maître de lui-même, donc de la situation" (au passage on appréciera la qualité de la source) :
«Il est d’une totale sérénité, d’un sang-froid total depuis la première minute», salue un haut dirigeant socialiste qui était au Stade de France
- "Le grand homme qui est sur le pont comme tout bon capitaine" (bon ok il a quand même pris deux heures de sieste parce que sinon ça devient plus trop crédible) :
Samedi matin, après une nuit à la tête des opérations et deux petites heures de sommeil, François Hollande préside un Conseil de défense.
- "Le grand homme tellement magnanime avec ses adversaires alors que bon, il a quand même mieux à faire" (à noter donc que sans l'intervention du grand homme, la représentation nationale n'avait semble-t-il pas de moyen de se saisir d'elle-même) :
En traitant Nicolas Sarkozy avec énormément d’égards en tant que chef de l’opposition, et en associant solennellement la représentation nationale, François Hollande veut faire vivre l’union nationale.
- "Le grand homme malgré sa grandeur est néanmoins l'esclave de ses petites turpitudes passées" (qui ont toute leur place, de par leur charge dramatique insoutenable, dans un article traitant des attaques de vendredi) :
Clin d’œil de l’histoire, si Hollande peut s’exprimer dans la salle des séances à Versailles, c’est grâce à la révision constitutionnelle de Sarkozy adoptée en 2008 à laquelle il s’était opposé.
- "Le grand homme, quoique grand de sa grandeur, aurait bien besoin d'être un peu plus grand encore" :
l’activation de l’article 16 de la Constitution, conférant les pleins pouvoirs au chef de l’Etat, ou l’envoi de troupes au sol en Syrie ne sont pas au programme de son discours, selon plusieurs sources. «On n’en est pas là», explique-t-on à l’Elysée. «Je ne le vois pas convoquer un Congrès à Versailles pour faire juste de la compassion et en rester à l’état d’urgence», avance cependant un conseiller ministériel
Dans un journal qui prétend être en pointe dans le traitement d'une actualité extraordinaire et dramatique, le retour aussi rapide de ces réflexes pavloviens à l'égard de la Ve République et de la grandeur très peu démocratique qui nous gouverne, me laisse songeur, même s'il ne me surprend guère, Laurent Joffrin avait déjà ouvert la voie.
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Du coup j'ai passé la soirée à sauter de chaîne en chaîne tout en papillonant sur Internet pour essayer de savoir, de comprendre.
"Au début était le chaos".
Ce fut ma première impression : des images passant en boucle provoquant une sorte de fascination morbide et des invités posant des questions - sans vraies réponses - ou avançant des explications partielles et plutôt confuses, Des présentations morcelées de lieu eu lieu sans lien entre eux même dans les commentaires, des affirmations péremptoires souvent démenties et des spécialistes forcément compétents à ce qu'on nous dit,
C'est le point presse de Hollande vu en direct sur itélé qui a commencé, pour moi, à mettre un peu d'ordre dans tout ça. Quand il a parlé de l'installation de l'état d'urgence cela m'a évoqué un souvenir d'enfance quand arrivant dans la voiture de mes parents, en 1961, place de la Concorde, nous y avions découvert soldats, sacs de sable, barbelés et mitrailleuses (le pustch de généraux). Ma mère toute pâle "c'est la guerre ?" et la terreur des parents se communiquant facilement aux enfants.
J'ai continué à regarder, il y a eu l'assaut des forces de police, des images de militaires, et des envoyés spéciaux spéculant sur ce qui pouvait bien se passer. Il semblait y avoir une forme de consensus parmi les intervenants, ce qui m'a plu. Puis j'ai fini par me lasser : rien de nouveau.
Aujourd'hui, dans la journée, les commentaires entendus dans le voisinage, dans la rue m'ont fait frémir : pour résumer "Il faut tous les chasser et les renvoyer chez eux", le "à coup de fusil" n'était pas exprimé mais se sentait sous-jacent. Il faut dire que le FN est très influent ici.
Ce soir, quelle que soit la chaîne, c'étaient toujours les mêmes questions qui étaient posées mais après la mise au point du Procureur et l'intervention de Valls les commentaires ont commencé à diverger et surtout les critiques, parfois même pas voilées, à l'encontre du gouvernement ont commencé à se faire entendre, du genre "cette fois ci le gouvernement n'agit pas en accord avec "l'opinoon publique" comme pour les attentats de janvier mais cette fois les français doivent se contenter de suivre" (sur BFMTV). Le consensus commence à voler en éclat du moins chez les commentateurs médiatiques.
Et moi je me demande : "est-ce bien le moment ?", n'est-ce pas ce que veulent justement les terroristes ?
De toutes façons quoi que fasse ou ne fasse pas le gouvernement, il y aura toute une meute pour se déchaîner (et quel que soit ce gouvernement). C'est comme pour les différentes interventions extérieures : On ne fait rien "c'est criminel !", on intervient "c'est criminel" tout autant. Alors ?
Dans ces circonstances ma position consiste à me demander ce que moi j'aurais fait à "leur" place. J'avoue que la plupart du temps je n'en sais rien.
Donc j'attends la suite, je me contente de collecter des faits : trois complices présumés ont été arrêtés, le seul terroriste identifié était né en région parisienne, ... et je laisse les commentateurs commenter sans les lire ou les écouter.
Non, lui il filme, sans oublier de zoomer sur les cadavres. Dommage que la femme enceinte qui demande de l'aide ne se soit pas écrasée sur le trottoir, ç'aurait été le Pulitzer assuré.
Hollande ne pas peut avoir oublié que sa cote de popularité a fait un bond après les attentats de Charlie Hebdo.
Comme s'il n'y avait jamais eu d'attentats sous Chirac...
Toujours la même rengaine pour justifier l'injustifiable et on demande toujours à l'autre de se remettre en question. Il y en a qui veulent refaire la guerre d'Algérie et ça été avoué ici. L'abcès jamais percé.
Les fouines n'invitent évidemment pas à s’interroger sur le pourquoi d’une politique Bushiste d’élites ineptes au Moyen-Orient…
Pourquoi diable le Moyen-Orient serait « le plus grand défi » de la France comme il le dit en conclusion ?
Des abrutis font des politiques débiles pendant des années. Mais quand on se les prend dans la gueule, la seule solution est de persévérer dans la débilité sinon c’est « céder au terrorisme » ? C’est bien foutu leur truc. C’est un « highway to hell » sur lequel il est impossible d’enclencher la marche arrière.
Quand on a 10% de musulmans dans son pays et le maghreb de l’autre côté de la méditerrannée, le bushisme (détestable au demeurant en lui-même) n’est pas une option car il est impossible ensuite d’assurer la sécurité de la population. C’est la guerre civile assurée. La ligne chiraquienne d’équilibre et de bon sens est la seule option possible (et ce même si les élites américaines nous traitent d’ « Eurabia » avec un mépris raciste à peine déguisé montrant la haine qui les envahit à l’idée qu’un point de vue arabe puisse ne serait-ce qu’un peu être pris en compte).
Au lieu de ça, la France a brandi haut et fort sous Sarkozy avec la Libye mais encore plus idéologiquement chez Hollande (qui s’est approprié en un rien de temps toute la rhétorique bushiste qu’un Obama n’osait plus endosser) le « conflit de civilisation ». Habilement, plus haut et plus fort que toutes les autres nations occidentales : Espagne et UK, naguère en pointe en Europe, ont pris avec joie le backseat notamment avec le parlement anglais qui a empêché la réduction en cendre de la Syrie sous le prétexte presque certainement faux d’attaques chimiques par Assad alors que Hollande avait la fleur au fusil, ce crétin qui voulait "détruire" le terrorisme).
Il est temps de dire stop à la bêtise et au radicalisme venus d'ailleurs, certes, mais aussi de chez nous. Et que l'incurie de nos dirigeants soit pour une fois mise en avant au lieu d'un ralliement pavlovien autour du drapeau destiné en réalité à service de cache-misère à la nullité ridiculement martiale de nos dirigeants.
Je les imagine entre 18 et 35 ans pour la plupart d'entre elles...
Terrible....
Je n'ai pas envie de condamner le Parisien, la photo montre clairement qu'une des victimes allongées est une fille jeune. Oui les victimes étaient des jeunes qui vivaient dans le monde réel pas des geeks qui passent leur temps devant les réseaux sociaux. Tout ça n'augure rien de bon, car finalement les jeunes geeks prennent moins de risque planqués chez eux devant leur ordi que ceux qui ont encore une vraie vie sociale et sortent dans le monde réel.
Je suis resté Charlie pendant tout ce temps...
Vivons, sortons et prenez soin de vous.
Dommage que se soit toujours aux civils de payer pour la folie des "grands" de ce monde !
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la 1ere periode de 3 jours faisait suite au crash de l'avion d'Air Algérie au Mali en juillet 2014,
la deuxieme après les attentats de janvier ...
c'est assez hallucinant l'époque que l'on vit!
Voilà que l’effroi de la menace terroriste s'ajoute au drame écologique, économique et aux violences sociales. Un monde de cynisme, d’hypocrisie au pouvoir en plus, qui tout en réduisant sans pitié les moyens des services d'état, instrumentalise les conséquences à son profit.
Pas de doute, l'insouciance n'est plus qu'un bon souvenir.
Un ami disait: 'pourquoi s'attaquer à des innocents?'
Mais quoi, innocents, le sommes-nous vraiment? Qui peut imaginer que continuer à vivre en privilégiés, dans le confort et la frivolité, alors que le monde chavire et s’embrase ne soit pas en soi une provocation? Et ne sommes-nous pas, tout un chacun, coupables d'indifférence pour le moins, responsables des déséquilibres sociaux-économiques et environnementaux mondiaux, ainsi que du chaos politique moyen oriental?
Au-delà de la consolation des bons sentiments et de la ferveur populaire massive, allons-nous vraiment changer notre comportement égoïste et prédateur?
Nous pleurons et nous nous croyons dans notre bon droit.
Permettez-moi d'en douter.
Est-ce à dire que nous s'en sommes coupables de rien ? Non. Il existe de vraies culpabilités même si elles ne sont pas égales. Nous les partageons simplement avec beaucoup plus de monde que vous ne semblez le penser. Je voyage et mes interlocuteurs de pays divers sont assez invariables à notre sujet : notre pays est majoritairement considéré hors islam (ou l'était) comme une sorte de paradis, Paris comme une destination de rêve, et notre société comme assez complexe sinon incompréhensible. Dans le sens où les solutions leurs apparaissent simples et ils ne comprennent pas pourquoi nous ne les mettons pas en œuvre.
Malheureusement, cette simplicité est inadaptable ici, cela, ils ne le voient pas, parce qu'il ne connaissent pas l'intensité de notre névrose collective, nos empêchements délétères, ce gaz de bêtise qui caractérise notre incurie politique.
Ils ont comme partout leurs problèmes liés à la condition humaine. Mais les proportions sont chez nous assez éléphantiasiques. Des rustines sur les tumeurs de la complexité, pour aller dans le sens de Baudrillard.
Nous ne sommes pas sortis de l'auberge rouge. Et je ne pense pour ma part pas que l'auto-culpabilité imprécatoire soit la clef pour en sortir. Le travail exigé est bien plus vaste, bien plus profond. Nous n'avons pas besoin d'imprécations, nous somme nécessiteux du vrai dialogue, impossible au cœur des millions de cris des individus.
Il me semble que "Parlement" serait plus approprié non ?
Ainsi que les asinautes d’Île de France.