14-18 sur France 2, entre spectacle et shrapnels
Tranchées, canons de 75, chevaux éventrés agonisant dans des trous d'obus, fils de fer barbelés, gueules cassées et gaz moutarde, la Première Guerre mondiale est à l'honneur cette année. Des tonnes de livres paraissent sur le sujet, des films aussi. France 2 a présenté, ce mardi 18 mars, le premier épisode d'Apocalypse La Première Guerre mondiale d'Isabelle Clarke et Pierre Costelle. Près de 6 millions de téléspectateurs l'ont suivi, dépassant ainsi TF1. La Première Guerre mondiale colorisée-sonorisée-avec-de-vrais-morceaux-d'émotion-dedans s'est très bien vendue ce soir-là.
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Derniers commentaires
http://www.arte.tv/fr/dix-de-der-didier-comes/1193094,CmC=1421338.html
Pour le reste le commentaire contient trop de "il dit", il y avait le même défaut dans la version seconde guerre mondiale. Concernant le contenu je ne connais pas assez la première guerre mondiale pour dire ce qui est vrai/faux/exagéré/atténué/nié, sinon tout est conforme a ce que je sait de la première guerre mondiale (ce qui ne prouve rien).
De toute façon quelque soit le traitement d'un sujet historique, il ne mettra jamais tout le monde d'accord. Il me semble que la première guerre mondiale est bien traitée dans ce documentaire (j'ai vu tous les épisodes sur la RTBF) sauf le son qu'il faudrait couper, il modifie trop l'image.
"Grand-père ! steuplait ! montre-nous ton oeil de verre !"
En août 1915, il sauta sur une mine lors d'une patrouille. Un oeil en moins, des éclats plein la tête et tout le reste, il passa plusieurs nuits entre la vie et la mort avant d'être récupéré et rapatrié à dos de mulet.
"Le nombre de victimes durant la bataille des Dardanelles varie selon les sources mais il est estimé qu'à son terme, elle avait coûté la vie à plus de 100 000 hommes dont entre 56 000 et 68 000 Ottomans et environ 53 000 Britanniques et Français."(source Wikipédia)
Emile a survécu, il s'est marié, a eu 4 enfants. "La vie ne tient parfois qu'à un fil"... comme j'aime cette expression !
;-)
Ainsi selon eux la seconde guerre mondiale a démarré au pacte germano-soviétique, et les accords de Munich y sont juste à peine évoqué. Rien non plus sur l'arrivée de Franco et les républicains Espagnols. On se retrouve alors avec une série d'images de guerre ou la seul chose que l'on comprends est qu'il y a des bons et qu'il y a des méchants, que les méchants sont très méchant et que les bons ont fini par gagner. Et en particulier, en regardant ça, il est tout à fait impossible de comprendre que c'est par haine du régime soviétique et par refus de signer des accords que défenses mutuels que l'Angleterre et la France laisseront l'Allemagne se réarmer dans le but non avoué mais pourtant clair qu'ils aillent se faire Staline.
Et ce premier opus de bien insister sur les exactions de l'armée rouge (comme si les autres s'étaient mieux comportés), voire de faire carrément des contres-vérités historiques, notamment lorsque la famine en Ukraine est évoquée comme ayant été volontairement provoquée par Staline, ce qui est faux (ça a déjà été discuté sur ce forum d'ailleurs).
Bref, déjà sur le 1er volet il y avait pas mal de critiques à adresser, ce qui personnellement m'as incité à éviter cette recension.
une satisfaction tout de même, il n'y aura pas un No 3.
Celle que j'préfère, c'est celle de 14-18 !!! disait "mon Oncle"... Comment voulez-vous rendre compte ? Pffff ....
Je signale à tout zazard qu'un shrapnel n'est pas un éclat d'obus comme on le pense souvent mais un obus à billes.
je dis "Bravo!"
Snow is a strange white word.
No ice or frost
Has asked of bud or bird
For Winter's cost.
Yet ice and frost and snow
From earth to sky
This Summer land doth know.
No man knows why.
In all men's hearts it is.
Some spirit old
Hath turned with malign kiss
Our lives to mould.
Red fangs have torn His face.
God's blood is shed.
He mourns from His lone place
His children dead.
O! ancient crimson curse!
Corrode, consume.
Give back this universe
Its pristine bloom.
À M. Joseph Granié
Voici le tétin rose de l’euphorbe verruquée
Voici le nez des soldats invisibles
Moi l’horizon invisible je chante
Que les civils et les femmes écoutent ces chansons
Et voici d’abord la cantilène du brancardier blessé
Le sol est blanc la nuit l’azure
Saigne la crucifixion
Tandis que saigne la blessure
Du soldat de Promission
Un chien jappait l’obus miaule
La lueur muette a jailli
À savoir si la guerre est drôle
Les masques n’ont pas tressailli
Mais quel fou rire sous le masque
Blancheur éternelle d’ici
Où la colombe porte un casque
Et l’acier s’envole aussi
Je suis seul sur le champ de bataille
Je suis la tranchée blanche le bois vert et roux
L’obus miaule
Je te tuerai
Animez-vous fantassins à passepoil jaune
Grands artilleurs roux comme des taupes
Bleu-de-roi comme les golfes méditerranéens
Veloutés de toutes les nuances du velours
Ou mauves encore ou bleu-horizon comme les autres
Ou déteints
Venez le pot en tête
Debout fusée éclairante
Danse grenadier en agitant tes pommes de pin
Alidades des triangles de visée pointez-vous sur les lueurs
Creusez des trous enfants de 20 ans creusez des trous
Sculptez les profondeurs
Envolez-vous essaims des avions blonds ainsi que les avettes
Moi l’horizon je fais la roue comme un grand Paon
Écoutez renaître les oracles qui avaient cessé
Le grand Pan est ressuscité
Champagne viril qui émoustille la Champagne
Hommes faits jeunes gens
Caméléon des autos-canons
Et vous classe 16
Craquements des arrivées ou bien floraison blanche dans les cieux
J’était content pourtant ça brûlait la paupière
Les officiers captifs voulaient cacher leurs noms
Œil du Breton blessé couché sur la civière
Et qui criait aux morts aux sapins aux canons
Priez pour moi Bon Dieu je suis le pauvre Pierre
Boyaux et rumeur du canon
Sur cette mer aux blanches vagues
Fou stoïque comme Zénon
Pilote du cœur tu zigzagues
Petites forêts de sapins
La nichée attend la becquée
Pointe-t-il des nez de lapins
Comme l’euphorbe verruquée
Ainsi que l’euphorbe d’ici
Le soleil à peine boutonne
Je l’adore comme un Parsi
Ce tout petit soleil d’automne
Un fantassin presque un enfant
Bleu comme le jour qui s’écoule
Beau comme mon cœur triomphant
Disait en mettant sa cagoule
Tandis que nous n’y sommes pas
Que de filles deviennent belles
Voici l’hiver et pas à pas
Leur beauté s’éloignera d’elles
Ô Lueurs soudaines des tirs
Cette beauté que j’imagine
Faute d’avoir des souvenirs
Tire de vous son origine
Car elle n’est rien que l’ardeur
De la bataille violente
Et de la terrible lueur
Il s’est fait une muse ardente
Il regarde longtemps l’horizon
Couteaux tonneaux d’eaux
Des lanternes allumées se sont croisées
Moi l’horizon je combattrai pour la victoire
Je suis l’invisible qui ne peut disparaître
Je suis comme l’onde
Allons ouvrez les écluses que je me précipite et renverse tout
Guillaume Appollinaire Calligrammes
En 1914, il s’engagea volontairement. Des poèmes furent écrits dans les tranchées, certains recueillis dans Calligrammes, d’autres, comme ceux qu’il avaient postés à ses « fiancées » publiés posthumément. Il succomba à la grippe espagnole à l’âge de 38 ans le 9 novembre 1918.