Commentaires
A Londres, les gentils bobbies, c'est fini depuis longtemps !
Après notre article sur les émeutes en Grande Bretagne, notre @sinaute Quentin Liger, qui habite Londres, a publié dans nos forums un témoignage très intéressant sur le contexte politique et social qui pourrait expliquer les évènements. Nous reproduisons son témoignage ici.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
J'étais en Angleterre pendant les émeutes, et j'ai lu une grande partie de la presse. Si elle évoque surtout les conséquences des émeutes, voici un article détaillé sur les différentes causes de la révolte...
http://libreire.blog4ever.com/blog/lire-article-340538-2626249-sur_les_emeutes_au_royaume_uni.html
Bonne lecture !
http://libreire.blog4ever.com/blog/lire-article-340538-2626249-sur_les_emeutes_au_royaume_uni.html
Bonne lecture !
"Haine : la fin de l’impunité sur les réseaux sociaux et les blogs
Jordan Blackshaw, 20 ans et Perry Sutcliffe-Keenan, 22 ans, passeront les quatre prochaines années de leur vie en prison. Leur crime : incitation aux troubles via les réseaux sociaux lors des émeutes qui ont sévi dans le nord-ouest de l’Angleterre il y a une dizaine de jours.....
J’entends déjà les pleureuses des «nouveaux espaces démocratiques», du «citoyen reporter» et de la révolution twitter – la fameuse «tweetolution», criant à la mort de la liberté d’expression......
Il est loin l’age d’or où les titres de presse pouvaient s’ennorgeuillir d’offrir une liberté débridée à leurs internautes. Il est temps maintenant de donner à nos platteformes de discussion online le sérieux, l’éthique et la transparence qu’on exige des pages opinions de nos journaux imprimés. La santé du débat en dépend."
Tristan Cerf est rédacteur en chef adjoint de «La Tribune de Genève», responsable des contenus multimédia"
http://politblog.tdg.ch/blog/index.php/4632/fran-ais-haine-la-fin-de-l-impunit-sur-les-r-seaux-sociaux-et-les-blogs/?lang=fr
Ca fait peur, ce discours, non ? En même temps, il est utile de lire ce curieux mélange de toutes sortes de phénomènes fait par ce journaliste, et la condamnation fasciste qu'il fait de la liberté d'expression, au nom et avec l'apparence d'une normalité de gestion des contenus en ligne.
Jordan Blackshaw, 20 ans et Perry Sutcliffe-Keenan, 22 ans, passeront les quatre prochaines années de leur vie en prison. Leur crime : incitation aux troubles via les réseaux sociaux lors des émeutes qui ont sévi dans le nord-ouest de l’Angleterre il y a une dizaine de jours.....
J’entends déjà les pleureuses des «nouveaux espaces démocratiques», du «citoyen reporter» et de la révolution twitter – la fameuse «tweetolution», criant à la mort de la liberté d’expression......
Il est loin l’age d’or où les titres de presse pouvaient s’ennorgeuillir d’offrir une liberté débridée à leurs internautes. Il est temps maintenant de donner à nos platteformes de discussion online le sérieux, l’éthique et la transparence qu’on exige des pages opinions de nos journaux imprimés. La santé du débat en dépend."
Tristan Cerf est rédacteur en chef adjoint de «La Tribune de Genève», responsable des contenus multimédia"
http://politblog.tdg.ch/blog/index.php/4632/fran-ais-haine-la-fin-de-l-impunit-sur-les-r-seaux-sociaux-et-les-blogs/?lang=fr
Ca fait peur, ce discours, non ? En même temps, il est utile de lire ce curieux mélange de toutes sortes de phénomènes fait par ce journaliste, et la condamnation fasciste qu'il fait de la liberté d'expression, au nom et avec l'apparence d'une normalité de gestion des contenus en ligne.
un texte intéressant à lire :
http://www.bodyspacesociety.eu/2011/08/16/une-sociologie-des-emeutes-britanniques-est-deja-possible/
http://www.guardian.co.uk/uk/2011/aug/11/sociologists-offer-unravel-riots
UNE SOCIOLOGIE DES ÉMEUTES BRITANNIQUES EST (DÉJÀ) POSSIBLE
(La version anglaise de ce texte est disponible ici ).
Les émeutes qui ont ébranlé la Grande-Bretagne ces derniers jours ont eu pour effet de provoquer une véritable « chasse aux sociologues ». Suite aux déclarations du maire de Londres Boris Johnson, l’amalgame entre tentatives de comprendre ces soulèvements et machinations pour les justifier s’est désormais imposé. La lettre ouverte du président de la British Sociological Association au quotidien The Guardian n’a pas renversé cette tendance : un climat de panique morale est bel et bien là.
Ca rejoint selon moi une certaine chasse aux sorcières qui s'est installée en France entre 2000 et 2005.
http://www.bodyspacesociety.eu/2011/08/16/une-sociologie-des-emeutes-britanniques-est-deja-possible/
http://www.guardian.co.uk/uk/2011/aug/11/sociologists-offer-unravel-riots
UNE SOCIOLOGIE DES ÉMEUTES BRITANNIQUES EST (DÉJÀ) POSSIBLE
(La version anglaise de ce texte est disponible ici ).
Les émeutes qui ont ébranlé la Grande-Bretagne ces derniers jours ont eu pour effet de provoquer une véritable « chasse aux sociologues ». Suite aux déclarations du maire de Londres Boris Johnson, l’amalgame entre tentatives de comprendre ces soulèvements et machinations pour les justifier s’est désormais imposé. La lettre ouverte du président de la British Sociological Association au quotidien The Guardian n’a pas renversé cette tendance : un climat de panique morale est bel et bien là.
Ca rejoint selon moi une certaine chasse aux sorcières qui s'est installée en France entre 2000 et 2005.
Et hop, ça continue dans la compassion borgne, outre Manche. Vu sur nouvelobs.com :
//Un barbier de Tottenham (âgé de 89 ans) dont l’établissement a été ravagé lors des émeutes pourrait voir son commerce sauvé grâce à la mobilisation des internautes. (…) Aaron explique qu’il devra certainement mettre la clef sous la porte : "Je vais probablement devoir fermer car je n’ai pas d’assurance et je n’ai pas les moyens de payer les réparations".//
Bah c’est très bien de quêter pour lui, soit dit sans ironie. Mais personne ne se demande pourquoi ce vieux monsieur travaille encore alors qu’il n’est pas homme politique, personne ne se demande pourquoi il n’est pas assuré et pourquoi il ne peut pas payer ses réparations ! Personne ne se demande si, au lieu de charité, ce vieux monsieur n’aurait pas d’abord, comme des centaines de milliers de working poors, mérité la justice !
PS Et plus personne ne réagit à ces déplaisantes queues de manifs, pas de nouvel article d'ASI sur le rôle d'éteignoir des médias anglais et autres. Aurions-nous une âme de poisson rouge ?
//Un barbier de Tottenham (âgé de 89 ans) dont l’établissement a été ravagé lors des émeutes pourrait voir son commerce sauvé grâce à la mobilisation des internautes. (…) Aaron explique qu’il devra certainement mettre la clef sous la porte : "Je vais probablement devoir fermer car je n’ai pas d’assurance et je n’ai pas les moyens de payer les réparations".//
Bah c’est très bien de quêter pour lui, soit dit sans ironie. Mais personne ne se demande pourquoi ce vieux monsieur travaille encore alors qu’il n’est pas homme politique, personne ne se demande pourquoi il n’est pas assuré et pourquoi il ne peut pas payer ses réparations ! Personne ne se demande si, au lieu de charité, ce vieux monsieur n’aurait pas d’abord, comme des centaines de milliers de working poors, mérité la justice !
PS Et plus personne ne réagit à ces déplaisantes queues de manifs, pas de nouvel article d'ASI sur le rôle d'éteignoir des médias anglais et autres. Aurions-nous une âme de poisson rouge ?
Trouvé sur lemonde.fr un article bien démago sur l’agression dont a été victime un jeune étudiant.
« Cette agression effrayante est devenue le symbole des quatre nuits consécutives de violences qui ont ébranlé le Royaume-Uni. »
« Effrayante » : attendez, a-t-il été roué de coups, torturé comme un opposant syrien ?
« …symbole des quatre nuits consécutives de violences ». Comprendre : tout ce qui s’est passé alors est comme ça et seulement ça : des con.ards qui emmer.ent plus pauvre et surtout plus faible qu’eux. Aucune analyse des causes profondes de ces émeutes. Et surtout pas dans la bouche de Cameron and co, refusant de voir que dans ce "Quelque chose ne tourne vraiment pas rond dans notre société", lui et sa bande ont des responsabilités. Oui il y a eu de la casse, lourde de conséquences pour beaucoup de gens fragiles, oui il y eu le feu, mais c’est lui et sa bande qui ont craqué l’allumette.
« Que dire de plus? Sinon la consternation. »
Et la réflexion, non ? Trop dur ? Trop risqué pour vos certitudes manichéennes ?
« Cette agression effrayante est devenue le symbole des quatre nuits consécutives de violences qui ont ébranlé le Royaume-Uni. »
« Effrayante » : attendez, a-t-il été roué de coups, torturé comme un opposant syrien ?
« …symbole des quatre nuits consécutives de violences ». Comprendre : tout ce qui s’est passé alors est comme ça et seulement ça : des con.ards qui emmer.ent plus pauvre et surtout plus faible qu’eux. Aucune analyse des causes profondes de ces émeutes. Et surtout pas dans la bouche de Cameron and co, refusant de voir que dans ce "Quelque chose ne tourne vraiment pas rond dans notre société", lui et sa bande ont des responsabilités. Oui il y a eu de la casse, lourde de conséquences pour beaucoup de gens fragiles, oui il y eu le feu, mais c’est lui et sa bande qui ont craqué l’allumette.
« Que dire de plus? Sinon la consternation. »
Et la réflexion, non ? Trop dur ? Trop risqué pour vos certitudes manichéennes ?
Voila : C'etait a prevoir : Cameron a fait son speech aujourd'hui et a, entre autre ( je passe sur l'extension des pouvoirs de la police ) emis l'idee de restreindre internet et les media-sociaux alors que le role de ces media sociaux etaient salues par les gens de son parti ... Lorsqu'il s'agissait de l'Iran, l'Egype ou la Chine ....
>< Un article interessant parce que "diplomatique" dans ses termes sur les dangers de ces restrictions ( The Guardian ) ><
et un autre article interessan, toujours sur le Guardian :
>< UK riots: political classes see what they want to see Aditya Chakrabortty on how the political classes, from both left and right, have attempted to explain this week's mayhem ><
>< Un article interessant parce que "diplomatique" dans ses termes sur les dangers de ces restrictions ( The Guardian ) ><
et un autre article interessan, toujours sur le Guardian :
>< UK riots: political classes see what they want to see Aditya Chakrabortty on how the political classes, from both left and right, have attempted to explain this week's mayhem ><
Pour ceux qui n'ont pas peur aux yeux :
[www.rtbf.be]
A 3'40, l'envoyé spécial de la RTBF à Londres François Mazure nous fait part de sa brillante analyse.
Du pur Francis Kunst. Sans blague. Sans blague.
Ça me rappelle les réactions quasi-unanimes des "braves gens" quand les précaires ont fait de la "réappropriation" à Monoprix le soir du réveillon. En gros : "quand on est pauvre, on pique des pâtes et des sardines, pas du champagne et du foie gras".
Pour ceux qui n'ont pas peur aux yeux :
http://www.rtbf.be/tv/revoir/detail_jt-19h30?uid=75875067668&idshedule=dd567da2ae3c4fb6dfde4f2044a86577&catchupId=11-TIJAP100-221-19-1&serieId=11-TIJAP100-000-19
A 3'40, l'envoyé spécial de la RTBF à Londres François Mazure nous fait part de sa brillante analyse.
Du pur Francis Kunst. Sans blague. Sans blague.
http://www.rtbf.be/tv/revoir/detail_jt-19h30?uid=75875067668&idshedule=dd567da2ae3c4fb6dfde4f2044a86577&catchupId=11-TIJAP100-221-19-1&serieId=11-TIJAP100-000-19
A 3'40, l'envoyé spécial de la RTBF à Londres François Mazure nous fait part de sa brillante analyse.
Du pur Francis Kunst. Sans blague. Sans blague.
« 42 % des Britanniques estiment en effet que les émeutes sont simplement liées à des comportements criminels, tandis que 26 % accusent un essor de la culture des gangs. Seuls 5 % désignent le chômage comme la cause principale des émeutes. La même proportion pointe les tensions raciales du doigt. »
Jupiter aveugle ceux qu’il veut perdre.
« Et un tiers des personnes interrogées se sont prononcés pour l'utilisation d'armes à feu face aux émeutiers. »
Pour le plus grand soulagement de Nick Cameron et David Clegg. Quand le chenil est trop crade, les chiens se battent entre eux et ça amuse leurs maîtres.
(Source : lemonde.fr)
« L'opposition se garde pour l'instant de jeter de l'huile sur le feu et condamne sans ambiguïtés les violences. Certains travaillistes commencent toutefois à dire que le plan de rigueur du gouvernement, incluant des baisses d'effectifs dans la police, a contribué à faire monter la tension sociale. »
Certains, hein, pas tous. S’il fallait une preuve qu’entre le Labour et les Tories il n’y a pas lerche de différence, la voilà.
(Source : libe.fr)
Jupiter aveugle ceux qu’il veut perdre.
« Et un tiers des personnes interrogées se sont prononcés pour l'utilisation d'armes à feu face aux émeutiers. »
Pour le plus grand soulagement de Nick Cameron et David Clegg. Quand le chenil est trop crade, les chiens se battent entre eux et ça amuse leurs maîtres.
(Source : lemonde.fr)
« L'opposition se garde pour l'instant de jeter de l'huile sur le feu et condamne sans ambiguïtés les violences. Certains travaillistes commencent toutefois à dire que le plan de rigueur du gouvernement, incluant des baisses d'effectifs dans la police, a contribué à faire monter la tension sociale. »
Certains, hein, pas tous. S’il fallait une preuve qu’entre le Labour et les Tories il n’y a pas lerche de différence, la voilà.
(Source : libe.fr)
La réaction anti-émeutiers de la population anglaise me procure des sentiments contrastés.
Si on peut comprendre la rancoeur des gens directement touchés par les pillages et les destructions, on peut souhaiter qu’ils se donnent, le temps de la colère passé, celui de la réflexion sur les origines profondes de ces troubles. Vu le soutien dont bénéficient Laurel Cameron et Oliver Clegg (qui eux ne font pas rire), j’ai un doute. Soutien qui soulage ces crapules : voir détourner l’attention avec l’aide des médias, c’est tout bénéfice pour ces casseurs légaux.
Les images de citoyens balayant les ordures dans les rues sont certes belles, preuves d’une solidarité et d’une réactivité dont nous Français sommes moins coutumiers. Mais pourquoi ne balaient-ils pas aussi le duo et ses sbires ?
Si on peut comprendre la rancoeur des gens directement touchés par les pillages et les destructions, on peut souhaiter qu’ils se donnent, le temps de la colère passé, celui de la réflexion sur les origines profondes de ces troubles. Vu le soutien dont bénéficient Laurel Cameron et Oliver Clegg (qui eux ne font pas rire), j’ai un doute. Soutien qui soulage ces crapules : voir détourner l’attention avec l’aide des médias, c’est tout bénéfice pour ces casseurs légaux.
Les images de citoyens balayant les ordures dans les rues sont certes belles, preuves d’une solidarité et d’une réactivité dont nous Français sommes moins coutumiers. Mais pourquoi ne balaient-ils pas aussi le duo et ses sbires ?
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Et maintenant la pire "reponse" possible : certains councils viennent d'annoncer que ceux qui auront ete coupables dans les riots vont etre vires de leurs logement sociaux s'ils en beneficient !
Non seulement tous les casseurs ne beneficient pas d'avantages sociaux, et il y a donc inegalite de traitement : les plus demunis sont plus punis que les autres puisqu;'ls vont se retrouver a la rue, mais surtout lorsqu'il s'agit des jeunes, ce sont les parents qui beneficient des avantages sociaux.
Beaucoup de ces parents ne savent pas que leurs enfants ont pris part aux riots, et ce sont donc des innocents qui vont encore trinquer pour les autres ( Et non, les parents ne peuvent pas toujours controler ce que font leurs enfants aujourdhui et c'est un peu facile de les rendre systematiquement responsables ), de plus ca deresponsabilise encore plus les jeunes qui vont se sentir impunis et donc prets a continuer ( la peine maximum qu'ils encourent est de 10 a 16 semaines )
Non seulement tous les casseurs ne beneficient pas d'avantages sociaux, et il y a donc inegalite de traitement : les plus demunis sont plus punis que les autres puisqu;'ls vont se retrouver a la rue, mais surtout lorsqu'il s'agit des jeunes, ce sont les parents qui beneficient des avantages sociaux.
Beaucoup de ces parents ne savent pas que leurs enfants ont pris part aux riots, et ce sont donc des innocents qui vont encore trinquer pour les autres ( Et non, les parents ne peuvent pas toujours controler ce que font leurs enfants aujourdhui et c'est un peu facile de les rendre systematiquement responsables ), de plus ca deresponsabilise encore plus les jeunes qui vont se sentir impunis et donc prets a continuer ( la peine maximum qu'ils encourent est de 10 a 16 semaines )
Tous ces évènements, ça m'a donné envie d'écouter The Clash !
Par exemple : http://www.youtube.com/watch?v=hiQoq-wqZxg
Quand ils défonceront ta porte
Comment vas-tu te présenter ?
Avec les mains sur la tête
Ou sur la détente de ton flingue ?
Quand il n'y a plus de lois
Qu'est-ce qui peut t'arriver ?
Etre flingué sur le trottoir
Ou attendre dans le couloir de la mort ?
(refrain) Vous pouvez nous écraser
Vous pouvez nous meurtrir
Mais vous devrez répondre
Aux flingues de Brixton
Le fric, ça va
Et ta vie tu l'aime bien
Mais ton heure viendra surement
Au ciel comme en enfer
Tu vois, il est comme Yvan
Né sous le soleil de Brixton
Son jeu, c'est la survie
Mais le pire est à venir
Tu sais ce que veut dire "Pas de pitié"
Il l'ont choppé avec un flingue
Pas besoin de la Vierge Noire
Adieu, Soleil de Brixton !
Ca date de 1979... Pas pris une ride !!!
Par exemple : http://www.youtube.com/watch?v=hiQoq-wqZxg
Quand ils défonceront ta porte
Comment vas-tu te présenter ?
Avec les mains sur la tête
Ou sur la détente de ton flingue ?
Quand il n'y a plus de lois
Qu'est-ce qui peut t'arriver ?
Etre flingué sur le trottoir
Ou attendre dans le couloir de la mort ?
(refrain) Vous pouvez nous écraser
Vous pouvez nous meurtrir
Mais vous devrez répondre
Aux flingues de Brixton
Le fric, ça va
Et ta vie tu l'aime bien
Mais ton heure viendra surement
Au ciel comme en enfer
Tu vois, il est comme Yvan
Né sous le soleil de Brixton
Son jeu, c'est la survie
Mais le pire est à venir
Tu sais ce que veut dire "Pas de pitié"
Il l'ont choppé avec un flingue
Pas besoin de la Vierge Noire
Adieu, Soleil de Brixton !
Ca date de 1979... Pas pris une ride !!!
l'ére bush n'a pas fini de faire mal chez les british!!!!
Le plus drôle, si on peut dire, c'est que pour les pays arabes, les médias parlent de "révolution".
Chez nous, ou en Angleterre, ou en Grèce, ce sont des "émeutes"...
Pratique.
Chez nous, ou en Angleterre, ou en Grèce, ce sont des "émeutes"...
Pratique.
C'est ce que viennent d'annoncer officiellement l'Iran et la Syrie, or si en Grece ou en Espagne il me semble que les mouvements de protestations sont tres proches des mouvements des pays arabes, ce qui se passe en U.K. ne son trien d'autre que des emeutes : contrairement aux autres mouvemements non seulement il ne s'agit que de quelques centaines d'individus, et surtout, contrairement aux autres mouvements, ce ne sont pas toutes les classes d'age qui sont dans la rue.
Et juste en passant : un commentaire interessant de Darrell James ancien gang member de Hackney pourNewshour de la BBC hier soir
"gangs are "out of control" and young people have been "ignored" for too long.
"Apart from being gang-members, they're kids. We're adults, we're supposed to dictate to them, not them dictate to us."
"Les gangs sont hors de control et les jeunes ont ete ignores trop longtemps
Ils ne sont pas seulement des membres de gangs, mais surtout sont des enfants : Nous sommes des adultes : C'est a nous de les diriger, pas a eux de nous diriger"
Et juste en passant : un commentaire interessant de Darrell James ancien gang member de Hackney pourNewshour de la BBC hier soir
"gangs are "out of control" and young people have been "ignored" for too long.
"Apart from being gang-members, they're kids. We're adults, we're supposed to dictate to them, not them dictate to us."
"Les gangs sont hors de control et les jeunes ont ete ignores trop longtemps
Ils ne sont pas seulement des membres de gangs, mais surtout sont des enfants : Nous sommes des adultes : C'est a nous de les diriger, pas a eux de nous diriger"
ce qui se passe en U.K. ne son trien d'autre que des emeutes : contrairement aux autres mouvemements non seulement il ne s'agit que de quelques centaines d'individus, et surtout, contrairement aux autres mouvements, ce ne sont pas toutes les classes d'age qui sont dans la rue.
On dirait que ces quelques centaines d'individus tiennent les bobbies en respect... Et c'est exactement les mêmes mots utilisés pour qualifier les "émeutes" de 2005 en France. Salauds de pauvres !
Crise financière et émeutes de Londres
Quelle violence à Tottenham
Pas grave, chez nous, le "livre blanc de la défense" prévoit d'envoyer l'armée dans les banlieues.. Les britishes pourraient bien faire pareil...
On dirait que ces quelques centaines d'individus tiennent les bobbies en respect... Et c'est exactement les mêmes mots utilisés pour qualifier les "émeutes" de 2005 en France. Salauds de pauvres !
Crise financière et émeutes de Londres
Quelle violence à Tottenham
Pas grave, chez nous, le "livre blanc de la défense" prévoit d'envoyer l'armée dans les banlieues.. Les britishes pourraient bien faire pareil...
Gavroche, vous pouvez nous indiquer les revendications de ces "révolutionnaires" anglais ? Je suis passé à travers.
Jules, si ton commentaire était autre que polémique, tu pourrais apprendre que le lumpen prolétariat (pas plus que la petite bourgeoisie déclassée d'ailleurs) n'a de revendications (autres que de circonstance) car ils ne sont pas "révolutionnaires". Ce qui ne les empêche en rien d'être légitimes dans les formes d'actions qu'ils choisissent et de dire merde aux pseudos révolutionnaires et aux petits bourgeois suffisants qui prétendent à leur donner des leçons de maintien tout en faisant des courbettes au Capital.
J'aime bien l'evolution du sens du mot "Lumpen" qui aujourd'hui est synonyme de Nike, Addidas, Converse, BlackBerry et Cie ...
Ben tu vois, tu m'apprends quelque chose (ce n'est pas la première fois d'ailleurs). Peux-tu dire dans quel sens?
J'aime bien l'evolution du sens du mot "Lumpen" qui aujourd'hui est synonyme de Nike, Addidas, Converse, BlackBerry et Cie ...
J'aime bien le mépris sous-jacent de cette phrase.
C'est ce que je disais plus haut : salauds de pauvres !
Voler une télé dans un magasin peut-être est-ce finalement une manière de répartir les richesses... Nous, confortablement installés dans notre vie, nous avons de la chance : nous n'avons besoin ni de Nike, ni de Blackberry pour exister.
J'aime bien le mépris sous-jacent de cette phrase.
C'est ce que je disais plus haut : salauds de pauvres !
Voler une télé dans un magasin peut-être est-ce finalement une manière de répartir les richesses... Nous, confortablement installés dans notre vie, nous avons de la chance : nous n'avons besoin ni de Nike, ni de Blackberry pour exister.
Le mepris et qui n'etait pas sous-jacent vient de Marx et d'Engels lorsqu'ils ont invente le concept de Lumpen-Proletariat, ( lumpen signifiant "haillons", d'ou la pique du dessus ), qui au lieu de lutter contre les difference de classe, ont quand meme redefini un modele de socite tres proche des castes en Inde : Le lumpen-proletariat etant pour eux une "sous-classe" de toute manier incapable de jamais trouver la conscience de classe.
Cela est exact. mais quel est le sens en tant que "synonyme de Nike, Addidas, Converse, BlackBerry et Cie"? Qui l'utilise dans ce sens?
Merci, LPR, mais évidemment que je connais le concept de lumpen. La situation aujourd'hui est aussi un peu différente de celle du XIXème siècle. Rappelons-nous qu'à cette époque, les ouvriers des usines cassaient les machines qui venaient leur voler leur misérable travail. Et que tous les bien-pensants hurlaient devant ce "vandalisme".
Et sans éducation, comment "lutter contre les différences de classe" ?
Cela dit, aujourd'hui, où est le prolétariat ? Où sont les ouvriers ?
Où est la "conscience de classe" ?
La guerre des classes, nous l'avons perdue.
Et sans éducation, comment "lutter contre les différences de classe" ?
Cela dit, aujourd'hui, où est le prolétariat ? Où sont les ouvriers ?
Où est la "conscience de classe" ?
La guerre des classes, nous l'avons perdue.
« Confortablement assis devant [mon] écran », au frais avec mon rosé itou, avec une pensée perfide pour les @sinautes (faut pas déconner, y en a forcément) en train de s'embouteiller, avec en plus interdiction de picoler! (ce qui libère de la place pour les échanges de ceux qui « restent leur cul sur leur chaise »), je rebondis sur ton commentaire désabusé, chère Gavroche, m'invitant à venir polémiquer (au sens de controverse : débat argumenté sur une question précise et non de différend, altercation) avec toi. Sachant que l'on ne peut valablement polémiquer de la sorte qu'avec les gens que l'on apprécie. Ce qu'ont manifestement du mal à saisir certains dont je signerais pourtant des deux mains la plupart des commentaires.
Comme c'est sur la terminologie de « guerre de classe » que je veux développer, les prolégomènes sur la polémique et la sémantique (je sais que nous partageons la certitude que « les mots sont importants ») me paraissent utiles, puisqu'il n'y a aucune intention de t'agresser et qu'il m'appartient, en tant que proposant, d'essayer de faire en sorte que tu ne le ressentes pas différemment indépendamment de ma volonté. Cela dit, évidemment (mais beaucoup d'"évidences" iraient mieux en les précisant), parce que je me retrouve pour beaucoup dans ce que tu écris sur ton blog (et des autres aussi, j'adore ça qui me rappelle ça ) ainsi que sur @si et que ta référence à Ruffin ne me déplaît pas (tu auras bien sûr noté la subtile retenue).
Mais voilà, une grande question (et je suis sûr qu'elle en turlupine beaucoup sur @si puisque c'est ici que j'écris en l’occurrence, mais ailleurs certainement aussi) est : « comment se fait-il, qu'alors que nombre d'entre nous faisons, avec le même rejet, les mêmes constats et les mêmes analyses sur le système in-humain qu'on nous impose, nous passions notre temps à nous (je ne m'en exclus pas) avoiner à qui mieux mieux ? » Et ce ne sont pas les plus pourfendeurs des querelles des "gauchistes" qui y échappent le moins. Je suis pourtant certain, que dans une réflexion distanciée, chacun y voit l'effet de la division provoquée et entretenue par les sbires du capital pour déplacer la « guerre » entre les … hmmm, quelle terminologie vais-je donc employer pour ne pas être à ce moment victime et complice de la LQR ?... VREGENS.
Aïe, la gaffe ! Dans mon langage, j'aurais plutôt utilisé « travailleurs » parce que ça m'évoque ça : « Comme ça, au lieu de faire la guerre au patron, les ouvriers se la font entre eux, racontent des ouvrières dans le documentaire de m'sieur Balbastre sur Moulinex: "Dans un îlot, on est dans un carré à l’intérieur duquel il y a huit filles qui démarrent la friteuse de son tout début avec sa cuve et qui finit à l’emballage. Ces personnes sont dans un espace confiné les unes à coté des autres avec cinquante centimètres de chaque coté avec des plateaux et que je t’envoie, que je t’envoie; à la limite vous n’avez même pas le temps de vous moucher parce qu’avec la cadence on n’arrête pas, on n’arrête pas, on n’arrête pas. (Dans le système précédent), pour un convoyeur (tapis roulant automatisé donnant le rythme de la chaîne) qui travaille en ligne, c'est le convoyeur qui donne le rythme, donc c'est un rendement qui est prévu sur huit heures. Un îlot, c'est les personnes qui montent les friteuses qui se font elles-mêmes leur rendement. Le problème c'est qu’il n’y a plus d’automatisme, elles montent, elles poussent elles-mêmes la pièce, alors que sur un convoyeur c'est lui qui gère automatiquement le temps. On nous disait qu’on travaillerait en flux tiré, en fin de compte c'est du flux poussé; parce que c’était toujours: le plateau, dépêches-toi de le prendre que je remette le suivant, alors qu’en réalité on aurait dû attendre que la personne prenne le sien et toujours comme ça. Mais ça se passait pas comme ça dans la réalité. De toute façon, les chefs étaient derrière et puis regardaient bien si les plateaux évoluaient assez vite parce que sinon… On savait que le patron venait tous les soirs pour voir la production, et pourquoi y manque ça, et pourquoi vous avez pas fait le rendement… En fait c’était plus dur que de travailler sur le convoyeur. Vous êtes fatiguée, vous êtes moins rapide une heure, parce qu’il y a un moment où vous vous relâchez, vous allez bien bourrer pendant deux, trois heures et après il y a un petit relâchement, et là, l’autre à coté elle vous faisait la tête, ou alors elle vous dit: alors? Qu’est-ce que tu fais? Avance! C'était la guerre entre filles. (…) Ils démarraient une production, donc ils fixaient un objectif, les premiers jours on y arrivait pas et à la fin, c’était d’amener tout le monde à obtenir que l’objectif soit atteint. Objectif impossible à franchir, comme ça c’était simple. A l’époque du convoyeur, à la fin de la journée, il y avait la quantité de sortie, basta, c’était fini, la journée était faite. Alors que là, l’objectif était tellement élevé que c’était impossible de le faire. Donc on travaillait jusqu’au dernier moment."
Dans le langage du p'tit bourgeois larbin du patron ça donne ça: "Une usine comme Bayeux a été totalement transformée. Je pense que nous avons gagné trente pour cent de productivité sur la fabrication des friteuses en changeant un peu les méthodes. On a gagné beaucoup en productivité, on a beaucoup gagné en ergonomie, en motivation du personnel, parce qu’on a essayé de créer autour de ces îlots de production des équipes autonomes de production." ».
Alors que VREGENS, "vrais gens" (c'est ce que j'entends, n'ayant pas trouvé d'autre traduction), ça évoque plutôt la radio « des vrais gens qui parlent vrai de choses vraies ». Parce que "vrais gens" ça renvoie à « faux gens ». Donc, si tu veux bien suivre mon raisonnement, que des "gens" s'arrogent le droit de juger que d'autres "gens" sont "faux". Eux-mêmes s'auto-situant, forcément, dans les "vrais." Comme nous sommes semble-t-il à peu près de la même génération, tu dois te souvenir qu'il était banal dans les milieux "de gauche" (à l'époque la distinction gauche-droite était apparemment plus parlante : tu cites Tonton : « Celui qui n’accepte pas la rupture, celui qui ne consent pas à la rupture avec l’ordre établi, avec la société capitaliste, celui-là, je le dis, il ne peut pas être adhérent du parti socialiste ! » Ah,ah, d'accord) de traiter le reste de l'humanité de "cons" et surtout, (c'était la naissance du culte et de la constitution de la catégorie (certains disent « classe » pour enfumer le prolo) "jeunesse" nécessaire à la consommation "social-démocrate libertaire" (Clouscard)), de "vieux con", en général synonyme de "bourgeois". Que pour les ouvriers cela ait un sens de lutte de classes (le « eux et nous » de Hoggart), d'accord, mais pour les petits-bourgeois "révolutionnaires" c'était une manière de disqualifier tous ceux qui n’arboraient pas les signes et les codes de la libération contestataire et d'évincer du groupuscule tel « connard » stalinien, trotskiste, maoïste, ou déviationniste divers.
C'est pourquoi, dans le texte auquel tu nous renvoies sur ton site collectif (ça, bravo, ça a la pêche), je rapproche cette utilisation des termes « vrais gens » (ce qui, dois-je le répéter, concerne ce qui est un facteur de division de gens qui doivent pourtant s'unir pour combattre le capital et non le contenu dont je suis proche) de la phrase : « Ces asinautes écrivent ça, confortablement assis devant leur écran. Sont-ils militants quelque part, je l’ignore. Prennent-ils des risques pour les autres, pour une cause, pour un avenir meilleur autre que le leur, eux-mêmes personnellement, je ne sais pas. Ils écrivent sur ASI en tous cas. » Pardonne-moi, mais ça "sent" ces « gens » qui, tout en avouant n'en rien savoir, renvoient à des généralités dénigrant implicitement les gens dont ils parlent (voir ici ici). D'autant plus si je le rapproche du suffisant : « Vous pouvez toujours nous écrire : nat.michel@alsatis.net. Si on a un peu de temps entre deux meetings et autres manifs, et pas trop la flemme, on vous répondra... ». Voilà qui participe d'après moi de la division. Car que répondre à ce sous-entendu dont on peut toujours dire qu'il-ne-vise-pas-la-personne-qui-se-sent-agressée-mais-c'est-qu'elle-doit-se-sentir-merdeuse-si-elle-le-prend-pour-elle ? Et on a envie de répondre (en tout cas moi, malgré le bien que je pense de toi) : et vous, vous vous prenez pour qui ? Faut-il qu'on vous envoie les photos de nos activités ? Ou une lettre d'excuses pour insuffisance de militance ? Tu vois où ça nous mène.
À la guerre, justement.
Ce n'est plus la chasse au bourgeois, c'est la chasse au non militant (dont la définition appartient aussi naturellement à celui qui décerne les titres). Curieux, non, pour qui se revendique d'un devoir d'éducation : « Et sans éducation, comment "lutter contre les différences de classe" ? ». Mais « lutter contre les différences de classe » est-ce la même chose que mettre en cause les divisions que provoque la guerre que fait le bourgeois au prolétaire (et incidemment, mais pas avec moins de virulence et de brutalité si nécessaire, à la basse classe moyenne quand il n'en a plus besoin) ?
Éduquer suppose une inégalité entre l'appreneur (sic!) et l'apprenant, inégalité de savoir sur la chose à transmettre. Qui définit ce savoir ? La classe dominante ? Les idéologues du Parti ? Quel est ce savoir à propos des « différences de classe », de la « conscience de classe » ? Rosa Luxemburg, qui a passé une grande partie de sa courte vie à participer à l'éducation politique des travailleurs, en disait : « Il n'y a pas pour la démocratie socialiste de meilleure école que la grande et vivante lutte de classes délivrée des clichés abstraits. La conception matérialiste de l'histoire ne nous permet pas ici non plus de croire au développement d'un mouvement populaire vivant, engendré par les formules abstraites, mais au contraire c'est sur la base matérielle d'une grande et forte lutte de classes embrassant tout le prolétariat que s'élèvera une conception claire de la théorie et des principes. (...) Il n'existe pas de tactique déjà élaborée dans tous ses détails qu'un comité central pourrait enseigner à ses troupes comme dans une caserne. (…) Toutes ces vertus civiques socialistes, ainsi que les connaissances et les capacités nécessaires à la direction des entreprises socialistes, la classe ouvrière ne saurait les acquérir que par son activité propre, en faisant elle-même sa propre expérience. (...) Le socialisme ne se fait pas et ne peut pas se faire par décrets, même s'ils émanaient d'un gouvernement socialiste, aussi parfait soit-il. Le socialisme doit être fait par les masses, par chaque prolétaire. (...) Mais le prolétariat a besoin pour cela d'un haut degré d'éducation politique, de conscience de classe et d'organisation. Il ne peut apprendre tout cela dans les brochures ou dans les tracts, mais cette éducation, il l'acquerra à l'école politique vivante, dans la lutte et par la lutte, au cours de la révolution en marche. (...) L'habile acrobate ne s'aperçoit même pas que le seul "sujet" auquel incombe aujourd'hui le rôle de dirigeant, est le "moi" collectif de la classe ouvrière, qui réclame résolument le droit de faire elle-même des fautes et d'apprendre elle-même la dialectique de l'histoire. Et, enfin, disons-le sans détours: les erreurs commises par un mouvement ouvrier vraiment révolutionnaire sont historiquement infiniment plus fécondes et plus précieuses que l'infaillibilité du meilleur "comité central". (...) Parce que les révolutions ne s'apprennent pas à l'école ».
Alors qu'en est-il de cette « guerre des classes » et avons-nous raison, à la suite de Ruffin, d'utiliser ce terme plutôt que celui de « lutte des classes » ?
Curieusement, Ruffin, choisit comme titre « La guerre des classes » en reprenant la terminologie d'une citation : « Il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner. »(P.13). En anglais, class warfare.
Or, P.21, cette citation de Warren Buffet devient : « La lutte des classes existe, et c'est la mienne qui est en train de la remporter. », alors que Ruffin nous explique qu'il recherche sur internet : « (Marie-George) Buffet + lutte des classes ».
Enfin, P.28, il dit : « Mais d'abord, je démarrerai par une citation : "la lutte des classes existe, et c'est la mienne qui est en train de la remporter..." ». La plupart du temps, dans le texte, il parle de « lutte des classes ». Manifestement, pour Ruffin, dire « guerre des classes » ou « lutte des classes », c'est pareil.
Or, qu'en tant qu' « homme d'affaire américain », Warren Buffet utilise le mot warfare plutôt que le mot struggle, me paraît logique de la part de quelqu'un qui mène et profite de, même avec « regret », cette guerre. Marx, en allemand, si je ne me trompe, utilise les termes Klassenkampf (lutte) et non Krieg der Klassen (guerre) et en anglais Class struggle.
Je veux donc dire que l'utilisation par un capitaliste du terme « guerre » en lieu et place de « lutte » participe de la LQR.
Quelles en sont les incidences ?
Principalement le fait de nous mettre sur le « terrain » de « combat » de l'adversaire, (car la bourgeoisie, elle, « vit dans un état de guerre perpétuel » Marx), ce qui a pour effet, pour la conscientisation des enjeux des rapports de classes capitalistes, d'en pervertir la compréhension.
Ce qui se traduit par exemple dans la formulation : « lutter contre les différences de classe ». Alors qu'il ne s'agit pas (c'est mon point de vue "idéologique") de « lutter contre les différences de classe », mais d' « abolir les classes » : « la constitution d'une classe qui ne puisse se libérer sans se libérer de toutes les autres classes de la société et par là sans libérer toutes les autres classes de la société. » Marx.
La présentation des rapports de classes en terme de « guerre » renvoie à une représentation de deux groupes (ami/ennemi) qui s'opposent par le développement de stratégies de combat, mais ne dit rien à priori de leur identité (les rouges contre les noirs), seulement de leur égalité de statut en tant que combattants (tant que l'un n'est pas vaincu, ils sont égaux). En ce sens la bourgeoisie (terme générique) développe une stratégie guerrière (de combat) sur tous les fronts pour soumettre une partie de la population (les exploités) à ses exigences (l'appropriation des richesses). On parlera en ce sens de la guerre que mène le capital contre le travail.
Les travailleurs ne mènent pas de guerre tant qu'ils ne sont pas en situation révolutionnaire. Ils la subissent.
La lutte des classes désigne une autre dimension. D'abord sur la notion de classes. Avant de se reconnaître comme classe (ce que la bourgeoisie sait dès le départ alors que le prolétariat doit en « prendre conscience » vu que la guerre sur le plan idéologique que lui fait la bourgeoisie vise à lui faire prendre sa condition d'exploité pour « naturelle »), un ensemble social doit exister en tant que classe.
C'est le procès de production et les rapports de production qui, dans une société divisée en classe, définissent leurs rapports : « Dans le procès de production, on trouve tout d'abord le procès de travail, qui désigne, en général, le rapport de l'homme à la nature. Mais le procès de travail se présente toujours sous une forme sociale historiquement déterminée. Il n'est constitué que dans son unité avec les rapports de production. Les rapports de production sont constitués, dans une société divisée en classes, par une double relation qui englobe les rapports des hommes à la nature dans la production matérielle. Les deux relations sont des relations des agents de la production à l'objet et aux moyens du travail (les forces productives) et, ainsi, par ce biais, des rapports des hommes entre eux, des rapports de classe. (…) Les classes sociales n'existent pas d'abord, comme telles, pour entrer ensuite dans la lutte des classes. Les classes sociales recouvrent des pratiques de classe, c'est-à-dire la lutte des classes, et ne sont posées que dans leur opposition ». Nicos Poulantzas (« Les classes sociales dans le capitalisme d'aujourd'hui », dont je conseille vivement au moins la lecture de l'introduction : « Qu'est-ce que les classes sociales dans la théorie marxiste ? »)
C'est la bourgeoisie, propriétaire des moyens de production (et de la force armée), qui impose aux travailleurs la contradiction, donc la lutte capital/travail, car le capital et le travail sont structurellement antagonistes puisque l'un se nourrit (vampirise, dit Marx) de l'autre.
À cela, les travailleurs opposent leur résistance dont les faits d'armes sont relatés par Ruffin (ce pourquoi je l'apprécie en plus de fakir et ses reportages pour Mermet) mais aussi par Howard Zinn (cité dans la bibliographie de Ruffin) entre autres.
Les tenanciers du capital comme Warren Buffet ont tout intérêt à faire passer cette résistance pour une guerre faisant accroire (ou essayant, mais ça marche surtout pour les petits bourgeois et les prolos embourgeoisés) que le prolétariat (disons les salariés du bas de l'échelle, là ça ne mange pas de pain) serait organisé en armée, faisant alors l'impasse sur tout le travail que nécessite la constitution d'un ensemble social en armée (à la fois conscience de et organisation). Cette économie de l'auto éducation ouvrière (qui est une dimension de la guerre que mène la bourgeoisie), exploitée par ceux qui s'auto proclament l'avant-garde du prolétariat ou les agitateurs dits gauchistes ou provocateurs, fait le jeu de l'ennemi bourgeois. Cette stratégie explique en partie d'après moi, le drame et la difficulté de l'auto organisation ouvrière, la disparition du Parti Communiste dans sa conception originelle anarcho-syndicaliste, le rôle des partis réformistes ou pseudo révolutionnaires.
Alors oui, il faut passer de la lutte des classes (structurelle, organique) à la guerre des classes (politique), c'est-à-dire à la révolution (par la grève générale tous ensemble, ouais).
Est-ce en rendant confuse la perception de ce qu'est la guerre que la bourgeoisie fait au prolétariat en parlant de guerre des classes selon Warren Buffet ? J'en doute même si je ne mets pas en cause les bonnes intentions de Ruffin, mais je préfère la formulation de Chomsky : « Il faut bien comprendre que la guerre menée contre les travailleurs est une vraie guerre. Cette guerre est en même temps ancienne et nouvelle et, si elle se mène de façon parfaitement consciente à peu près partout, c'est plus particulièrement vrai aux États-Unis. Les milieux d'affaires y ont une conscience de classe très marquée et en même temps c'est un pays très libre, ce qui permet d'obtenir beaucoup d'informations. Ils parlent et on peut avoir accès à leurs propos. Ils considèrent depuis longtemps qu'ils mènent une guerre de classe très âpre, même s'ils ne veulent pas que ça se sache. » Sauf que maintenant ils veulent que ça se sache. Pourquoi ?
En tout cas, chère Gavroche, dire : « La guerre des classes, nous l'avons perdue. » n'a, selon mon analyse, aucun sens, sinon de colporter ce que les exploiteurs veulent nous faire croire.
La réponse aux questions : « Cela dit, aujourd'hui, où est le prolétariat ? Où sont les ouvriers ? » ne peut s'apprécier que mondialement, et ce depuis les débuts de l'impérialisme. Il me semble que, pour nous, par rapport aux 30% d'ouvriers et ouvrières "cachés" dans les usines en France (heureusement qu'il y a des gens comme Balbastre et Trillat pour nous les montrer), la question est plutôt : « comment les petits bourgeois qui accèdent à la conscience de classe peuvent-ils œuvre à la révolution ouvrière ? ».
La lutte des classes sera à l’œuvre tant que les rapports de production capitalistes existeront. La révolution, personne ne peut la décréter, mais elle est inéluctable (j'espère que c'est pour demain matin quand les @sinautes seront sortis de leurs embouteillages).
Merci de m'avoir lu. J'aurais eu bien d'autres choses à te dire à partir de ton texte, mais ça fait déjà beaucoup.
Comme c'est sur la terminologie de « guerre de classe » que je veux développer, les prolégomènes sur la polémique et la sémantique (je sais que nous partageons la certitude que « les mots sont importants ») me paraissent utiles, puisqu'il n'y a aucune intention de t'agresser et qu'il m'appartient, en tant que proposant, d'essayer de faire en sorte que tu ne le ressentes pas différemment indépendamment de ma volonté. Cela dit, évidemment (mais beaucoup d'"évidences" iraient mieux en les précisant), parce que je me retrouve pour beaucoup dans ce que tu écris sur ton blog (et des autres aussi, j'adore ça qui me rappelle ça ) ainsi que sur @si et que ta référence à Ruffin ne me déplaît pas (tu auras bien sûr noté la subtile retenue).
Mais voilà, une grande question (et je suis sûr qu'elle en turlupine beaucoup sur @si puisque c'est ici que j'écris en l’occurrence, mais ailleurs certainement aussi) est : « comment se fait-il, qu'alors que nombre d'entre nous faisons, avec le même rejet, les mêmes constats et les mêmes analyses sur le système in-humain qu'on nous impose, nous passions notre temps à nous (je ne m'en exclus pas) avoiner à qui mieux mieux ? » Et ce ne sont pas les plus pourfendeurs des querelles des "gauchistes" qui y échappent le moins. Je suis pourtant certain, que dans une réflexion distanciée, chacun y voit l'effet de la division provoquée et entretenue par les sbires du capital pour déplacer la « guerre » entre les … hmmm, quelle terminologie vais-je donc employer pour ne pas être à ce moment victime et complice de la LQR ?... VREGENS.
Aïe, la gaffe ! Dans mon langage, j'aurais plutôt utilisé « travailleurs » parce que ça m'évoque ça : « Comme ça, au lieu de faire la guerre au patron, les ouvriers se la font entre eux, racontent des ouvrières dans le documentaire de m'sieur Balbastre sur Moulinex: "Dans un îlot, on est dans un carré à l’intérieur duquel il y a huit filles qui démarrent la friteuse de son tout début avec sa cuve et qui finit à l’emballage. Ces personnes sont dans un espace confiné les unes à coté des autres avec cinquante centimètres de chaque coté avec des plateaux et que je t’envoie, que je t’envoie; à la limite vous n’avez même pas le temps de vous moucher parce qu’avec la cadence on n’arrête pas, on n’arrête pas, on n’arrête pas. (Dans le système précédent), pour un convoyeur (tapis roulant automatisé donnant le rythme de la chaîne) qui travaille en ligne, c'est le convoyeur qui donne le rythme, donc c'est un rendement qui est prévu sur huit heures. Un îlot, c'est les personnes qui montent les friteuses qui se font elles-mêmes leur rendement. Le problème c'est qu’il n’y a plus d’automatisme, elles montent, elles poussent elles-mêmes la pièce, alors que sur un convoyeur c'est lui qui gère automatiquement le temps. On nous disait qu’on travaillerait en flux tiré, en fin de compte c'est du flux poussé; parce que c’était toujours: le plateau, dépêches-toi de le prendre que je remette le suivant, alors qu’en réalité on aurait dû attendre que la personne prenne le sien et toujours comme ça. Mais ça se passait pas comme ça dans la réalité. De toute façon, les chefs étaient derrière et puis regardaient bien si les plateaux évoluaient assez vite parce que sinon… On savait que le patron venait tous les soirs pour voir la production, et pourquoi y manque ça, et pourquoi vous avez pas fait le rendement… En fait c’était plus dur que de travailler sur le convoyeur. Vous êtes fatiguée, vous êtes moins rapide une heure, parce qu’il y a un moment où vous vous relâchez, vous allez bien bourrer pendant deux, trois heures et après il y a un petit relâchement, et là, l’autre à coté elle vous faisait la tête, ou alors elle vous dit: alors? Qu’est-ce que tu fais? Avance! C'était la guerre entre filles. (…) Ils démarraient une production, donc ils fixaient un objectif, les premiers jours on y arrivait pas et à la fin, c’était d’amener tout le monde à obtenir que l’objectif soit atteint. Objectif impossible à franchir, comme ça c’était simple. A l’époque du convoyeur, à la fin de la journée, il y avait la quantité de sortie, basta, c’était fini, la journée était faite. Alors que là, l’objectif était tellement élevé que c’était impossible de le faire. Donc on travaillait jusqu’au dernier moment."
Dans le langage du p'tit bourgeois larbin du patron ça donne ça: "Une usine comme Bayeux a été totalement transformée. Je pense que nous avons gagné trente pour cent de productivité sur la fabrication des friteuses en changeant un peu les méthodes. On a gagné beaucoup en productivité, on a beaucoup gagné en ergonomie, en motivation du personnel, parce qu’on a essayé de créer autour de ces îlots de production des équipes autonomes de production." ».
Alors que VREGENS, "vrais gens" (c'est ce que j'entends, n'ayant pas trouvé d'autre traduction), ça évoque plutôt la radio « des vrais gens qui parlent vrai de choses vraies ». Parce que "vrais gens" ça renvoie à « faux gens ». Donc, si tu veux bien suivre mon raisonnement, que des "gens" s'arrogent le droit de juger que d'autres "gens" sont "faux". Eux-mêmes s'auto-situant, forcément, dans les "vrais." Comme nous sommes semble-t-il à peu près de la même génération, tu dois te souvenir qu'il était banal dans les milieux "de gauche" (à l'époque la distinction gauche-droite était apparemment plus parlante : tu cites Tonton : « Celui qui n’accepte pas la rupture, celui qui ne consent pas à la rupture avec l’ordre établi, avec la société capitaliste, celui-là, je le dis, il ne peut pas être adhérent du parti socialiste ! » Ah,ah, d'accord) de traiter le reste de l'humanité de "cons" et surtout, (c'était la naissance du culte et de la constitution de la catégorie (certains disent « classe » pour enfumer le prolo) "jeunesse" nécessaire à la consommation "social-démocrate libertaire" (Clouscard)), de "vieux con", en général synonyme de "bourgeois". Que pour les ouvriers cela ait un sens de lutte de classes (le « eux et nous » de Hoggart), d'accord, mais pour les petits-bourgeois "révolutionnaires" c'était une manière de disqualifier tous ceux qui n’arboraient pas les signes et les codes de la libération contestataire et d'évincer du groupuscule tel « connard » stalinien, trotskiste, maoïste, ou déviationniste divers.
C'est pourquoi, dans le texte auquel tu nous renvoies sur ton site collectif (ça, bravo, ça a la pêche), je rapproche cette utilisation des termes « vrais gens » (ce qui, dois-je le répéter, concerne ce qui est un facteur de division de gens qui doivent pourtant s'unir pour combattre le capital et non le contenu dont je suis proche) de la phrase : « Ces asinautes écrivent ça, confortablement assis devant leur écran. Sont-ils militants quelque part, je l’ignore. Prennent-ils des risques pour les autres, pour une cause, pour un avenir meilleur autre que le leur, eux-mêmes personnellement, je ne sais pas. Ils écrivent sur ASI en tous cas. » Pardonne-moi, mais ça "sent" ces « gens » qui, tout en avouant n'en rien savoir, renvoient à des généralités dénigrant implicitement les gens dont ils parlent (voir ici ici). D'autant plus si je le rapproche du suffisant : « Vous pouvez toujours nous écrire : nat.michel@alsatis.net. Si on a un peu de temps entre deux meetings et autres manifs, et pas trop la flemme, on vous répondra... ». Voilà qui participe d'après moi de la division. Car que répondre à ce sous-entendu dont on peut toujours dire qu'il-ne-vise-pas-la-personne-qui-se-sent-agressée-mais-c'est-qu'elle-doit-se-sentir-merdeuse-si-elle-le-prend-pour-elle ? Et on a envie de répondre (en tout cas moi, malgré le bien que je pense de toi) : et vous, vous vous prenez pour qui ? Faut-il qu'on vous envoie les photos de nos activités ? Ou une lettre d'excuses pour insuffisance de militance ? Tu vois où ça nous mène.
À la guerre, justement.
Ce n'est plus la chasse au bourgeois, c'est la chasse au non militant (dont la définition appartient aussi naturellement à celui qui décerne les titres). Curieux, non, pour qui se revendique d'un devoir d'éducation : « Et sans éducation, comment "lutter contre les différences de classe" ? ». Mais « lutter contre les différences de classe » est-ce la même chose que mettre en cause les divisions que provoque la guerre que fait le bourgeois au prolétaire (et incidemment, mais pas avec moins de virulence et de brutalité si nécessaire, à la basse classe moyenne quand il n'en a plus besoin) ?
Éduquer suppose une inégalité entre l'appreneur (sic!) et l'apprenant, inégalité de savoir sur la chose à transmettre. Qui définit ce savoir ? La classe dominante ? Les idéologues du Parti ? Quel est ce savoir à propos des « différences de classe », de la « conscience de classe » ? Rosa Luxemburg, qui a passé une grande partie de sa courte vie à participer à l'éducation politique des travailleurs, en disait : « Il n'y a pas pour la démocratie socialiste de meilleure école que la grande et vivante lutte de classes délivrée des clichés abstraits. La conception matérialiste de l'histoire ne nous permet pas ici non plus de croire au développement d'un mouvement populaire vivant, engendré par les formules abstraites, mais au contraire c'est sur la base matérielle d'une grande et forte lutte de classes embrassant tout le prolétariat que s'élèvera une conception claire de la théorie et des principes. (...) Il n'existe pas de tactique déjà élaborée dans tous ses détails qu'un comité central pourrait enseigner à ses troupes comme dans une caserne. (…) Toutes ces vertus civiques socialistes, ainsi que les connaissances et les capacités nécessaires à la direction des entreprises socialistes, la classe ouvrière ne saurait les acquérir que par son activité propre, en faisant elle-même sa propre expérience. (...) Le socialisme ne se fait pas et ne peut pas se faire par décrets, même s'ils émanaient d'un gouvernement socialiste, aussi parfait soit-il. Le socialisme doit être fait par les masses, par chaque prolétaire. (...) Mais le prolétariat a besoin pour cela d'un haut degré d'éducation politique, de conscience de classe et d'organisation. Il ne peut apprendre tout cela dans les brochures ou dans les tracts, mais cette éducation, il l'acquerra à l'école politique vivante, dans la lutte et par la lutte, au cours de la révolution en marche. (...) L'habile acrobate ne s'aperçoit même pas que le seul "sujet" auquel incombe aujourd'hui le rôle de dirigeant, est le "moi" collectif de la classe ouvrière, qui réclame résolument le droit de faire elle-même des fautes et d'apprendre elle-même la dialectique de l'histoire. Et, enfin, disons-le sans détours: les erreurs commises par un mouvement ouvrier vraiment révolutionnaire sont historiquement infiniment plus fécondes et plus précieuses que l'infaillibilité du meilleur "comité central". (...) Parce que les révolutions ne s'apprennent pas à l'école ».
Alors qu'en est-il de cette « guerre des classes » et avons-nous raison, à la suite de Ruffin, d'utiliser ce terme plutôt que celui de « lutte des classes » ?
Curieusement, Ruffin, choisit comme titre « La guerre des classes » en reprenant la terminologie d'une citation : « Il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner. »(P.13). En anglais, class warfare.
Or, P.21, cette citation de Warren Buffet devient : « La lutte des classes existe, et c'est la mienne qui est en train de la remporter. », alors que Ruffin nous explique qu'il recherche sur internet : « (Marie-George) Buffet + lutte des classes ».
Enfin, P.28, il dit : « Mais d'abord, je démarrerai par une citation : "la lutte des classes existe, et c'est la mienne qui est en train de la remporter..." ». La plupart du temps, dans le texte, il parle de « lutte des classes ». Manifestement, pour Ruffin, dire « guerre des classes » ou « lutte des classes », c'est pareil.
Or, qu'en tant qu' « homme d'affaire américain », Warren Buffet utilise le mot warfare plutôt que le mot struggle, me paraît logique de la part de quelqu'un qui mène et profite de, même avec « regret », cette guerre. Marx, en allemand, si je ne me trompe, utilise les termes Klassenkampf (lutte) et non Krieg der Klassen (guerre) et en anglais Class struggle.
Je veux donc dire que l'utilisation par un capitaliste du terme « guerre » en lieu et place de « lutte » participe de la LQR.
Quelles en sont les incidences ?
Principalement le fait de nous mettre sur le « terrain » de « combat » de l'adversaire, (car la bourgeoisie, elle, « vit dans un état de guerre perpétuel » Marx), ce qui a pour effet, pour la conscientisation des enjeux des rapports de classes capitalistes, d'en pervertir la compréhension.
Ce qui se traduit par exemple dans la formulation : « lutter contre les différences de classe ». Alors qu'il ne s'agit pas (c'est mon point de vue "idéologique") de « lutter contre les différences de classe », mais d' « abolir les classes » : « la constitution d'une classe qui ne puisse se libérer sans se libérer de toutes les autres classes de la société et par là sans libérer toutes les autres classes de la société. » Marx.
La présentation des rapports de classes en terme de « guerre » renvoie à une représentation de deux groupes (ami/ennemi) qui s'opposent par le développement de stratégies de combat, mais ne dit rien à priori de leur identité (les rouges contre les noirs), seulement de leur égalité de statut en tant que combattants (tant que l'un n'est pas vaincu, ils sont égaux). En ce sens la bourgeoisie (terme générique) développe une stratégie guerrière (de combat) sur tous les fronts pour soumettre une partie de la population (les exploités) à ses exigences (l'appropriation des richesses). On parlera en ce sens de la guerre que mène le capital contre le travail.
Les travailleurs ne mènent pas de guerre tant qu'ils ne sont pas en situation révolutionnaire. Ils la subissent.
La lutte des classes désigne une autre dimension. D'abord sur la notion de classes. Avant de se reconnaître comme classe (ce que la bourgeoisie sait dès le départ alors que le prolétariat doit en « prendre conscience » vu que la guerre sur le plan idéologique que lui fait la bourgeoisie vise à lui faire prendre sa condition d'exploité pour « naturelle »), un ensemble social doit exister en tant que classe.
C'est le procès de production et les rapports de production qui, dans une société divisée en classe, définissent leurs rapports : « Dans le procès de production, on trouve tout d'abord le procès de travail, qui désigne, en général, le rapport de l'homme à la nature. Mais le procès de travail se présente toujours sous une forme sociale historiquement déterminée. Il n'est constitué que dans son unité avec les rapports de production. Les rapports de production sont constitués, dans une société divisée en classes, par une double relation qui englobe les rapports des hommes à la nature dans la production matérielle. Les deux relations sont des relations des agents de la production à l'objet et aux moyens du travail (les forces productives) et, ainsi, par ce biais, des rapports des hommes entre eux, des rapports de classe. (…) Les classes sociales n'existent pas d'abord, comme telles, pour entrer ensuite dans la lutte des classes. Les classes sociales recouvrent des pratiques de classe, c'est-à-dire la lutte des classes, et ne sont posées que dans leur opposition ». Nicos Poulantzas (« Les classes sociales dans le capitalisme d'aujourd'hui », dont je conseille vivement au moins la lecture de l'introduction : « Qu'est-ce que les classes sociales dans la théorie marxiste ? »)
C'est la bourgeoisie, propriétaire des moyens de production (et de la force armée), qui impose aux travailleurs la contradiction, donc la lutte capital/travail, car le capital et le travail sont structurellement antagonistes puisque l'un se nourrit (vampirise, dit Marx) de l'autre.
À cela, les travailleurs opposent leur résistance dont les faits d'armes sont relatés par Ruffin (ce pourquoi je l'apprécie en plus de fakir et ses reportages pour Mermet) mais aussi par Howard Zinn (cité dans la bibliographie de Ruffin) entre autres.
Les tenanciers du capital comme Warren Buffet ont tout intérêt à faire passer cette résistance pour une guerre faisant accroire (ou essayant, mais ça marche surtout pour les petits bourgeois et les prolos embourgeoisés) que le prolétariat (disons les salariés du bas de l'échelle, là ça ne mange pas de pain) serait organisé en armée, faisant alors l'impasse sur tout le travail que nécessite la constitution d'un ensemble social en armée (à la fois conscience de et organisation). Cette économie de l'auto éducation ouvrière (qui est une dimension de la guerre que mène la bourgeoisie), exploitée par ceux qui s'auto proclament l'avant-garde du prolétariat ou les agitateurs dits gauchistes ou provocateurs, fait le jeu de l'ennemi bourgeois. Cette stratégie explique en partie d'après moi, le drame et la difficulté de l'auto organisation ouvrière, la disparition du Parti Communiste dans sa conception originelle anarcho-syndicaliste, le rôle des partis réformistes ou pseudo révolutionnaires.
Alors oui, il faut passer de la lutte des classes (structurelle, organique) à la guerre des classes (politique), c'est-à-dire à la révolution (par la grève générale tous ensemble, ouais).
Est-ce en rendant confuse la perception de ce qu'est la guerre que la bourgeoisie fait au prolétariat en parlant de guerre des classes selon Warren Buffet ? J'en doute même si je ne mets pas en cause les bonnes intentions de Ruffin, mais je préfère la formulation de Chomsky : « Il faut bien comprendre que la guerre menée contre les travailleurs est une vraie guerre. Cette guerre est en même temps ancienne et nouvelle et, si elle se mène de façon parfaitement consciente à peu près partout, c'est plus particulièrement vrai aux États-Unis. Les milieux d'affaires y ont une conscience de classe très marquée et en même temps c'est un pays très libre, ce qui permet d'obtenir beaucoup d'informations. Ils parlent et on peut avoir accès à leurs propos. Ils considèrent depuis longtemps qu'ils mènent une guerre de classe très âpre, même s'ils ne veulent pas que ça se sache. » Sauf que maintenant ils veulent que ça se sache. Pourquoi ?
En tout cas, chère Gavroche, dire : « La guerre des classes, nous l'avons perdue. » n'a, selon mon analyse, aucun sens, sinon de colporter ce que les exploiteurs veulent nous faire croire.
La réponse aux questions : « Cela dit, aujourd'hui, où est le prolétariat ? Où sont les ouvriers ? » ne peut s'apprécier que mondialement, et ce depuis les débuts de l'impérialisme. Il me semble que, pour nous, par rapport aux 30% d'ouvriers et ouvrières "cachés" dans les usines en France (heureusement qu'il y a des gens comme Balbastre et Trillat pour nous les montrer), la question est plutôt : « comment les petits bourgeois qui accèdent à la conscience de classe peuvent-ils œuvre à la révolution ouvrière ? ».
La lutte des classes sera à l’œuvre tant que les rapports de production capitalistes existeront. La révolution, personne ne peut la décréter, mais elle est inéluctable (j'espère que c'est pour demain matin quand les @sinautes seront sortis de leurs embouteillages).
Merci de m'avoir lu. J'aurais eu bien d'autres choses à te dire à partir de ton texte, mais ça fait déjà beaucoup.
Un article d'Alain Accardo dans Le Sarkophage (Comprendre, c'est désobéir) n°25, du 16 juillet/17 septembre 2011 se rapportant au sujet. Morceau choisi:
« Cette réalité objective qui oriente tout l’espace social, ce sont les classes, avec les intérêts qu’elles expriment et les rapports de domination/soumission qu’elles entretiennent. Ceux-ci sont la charpente de la construction sociale et on ne peut, en dernière analyse, que les accepter ou les refuser, les défendre ou les abattre, selon l’idée qu'on se fait de la dignité humaine. Quand un peuple, dans sa majorité, refuse de continuer à reproduire ces rapports, il amorce une révolution.
C'est ce que le peuple français a commencé à faire en 1789. Mais, de pour des raisons bien connues, cette révolution a été interrompue, ou plus exactement, sabotée, dévoyée et escamotée par la bourgeoisie qui a installé de façon durable, derrière la façade d’une république faussement égalitaire et réellement censitaire, faussement démocratique et réellement ploutocratique, le pouvoir des classes possédantes. Toujours en place depuis.
C’est par rapport à cette réalité fondamentale que la mission politique de la gauche peut continuer à se définir pour l’essentiel: faire la Révolution, ou plus exactement la terminer (si tant est qu’une telle tâche puisse jamais être totalement achevée) en la conduisant jusqu’au bout de sa logique émancipatrice, c’est-à-dire jusqu’à la suppression des bases matérielles et idéologiques de la dictature de I ‘Argent, de l’esprit de lucre, du désir de domination sur les êtres et sur les choses (tout ce que résume le « Marché »), et en restituant à la collectivité la totalité des moyens économiques et symboliques nécessaires à la satisfaction raisonnée des besoins individuels et collectifs.
Dans toutes les sociétés de classes de la planète, une gauche digne de ce nom ne peut qu’avoir partie liée avec la révolution et avec les classes populaires, ou alors elle n’est qu’un ersatz ou, pire, une imposture.
Aussi est-il impératif que les classes populaires réintègrent le champ politique, serait-ce par effraction et pour le subvertir définitivement. Tant que la bannière de la « gauche » restera brandie presqu’exclusivement - et platoniquement - par les différentes fractions de la classe moyenne, tant que les classes populaires ne seront que des comparses et des « utilités », la « gauche » française demeurera ce qu’elle est devenue sous la conduite du PS: le marécage de tous les reniements, de toutes les connivences et de toutes les niaiseries.
Ce n’est pas dans les formations qui la représentent officiellement, ou les personnes qui l’incarnent à un moment donné, qu’il faut chercher l’essence de la gauche, mais dans l’expression du mouvement réel par lequel un peuple aliéné et spolié aspirant à plus de justice et à plus de liberté, s‘insurge contre toutes les formes d’oppression et d’exploitation, quelles que soient les modalités historiques concrètes de sa désaliénation (par exemple aujourd’hui la pente écologique lui est devenue connaturelle, et le respect de l’humain va nécessairement de pair avec le respect de la Nature). Toute autre idée actuelle de la vocation de la gauche, et spécialement celle de la mission gestionnaire qui a prévalu avec le succès de la social-démocratie, ne peut que concourir en dernier ressort à la défense du système capitaliste productiviste, au renforcement de la domination du Capital sur le Travail, à l’aggravation irrémédiable des ravages matériels et moraux causés par un capitalisme mondialisé en «crise» à perpétuité. La mission de la gauche demeure, en toute conjoncture historique, de revivifier et réactualiser l’idéal humaniste, personnaliste et démocratique que la bourgeoisie dominante a laissé en déshérence pour servir ses intérêts de classe.
Contrairement aux idées convenues de la mythologie républicaine bourgeoise, droite et gauche ne sont pas deux espèces d’un même genre, qui serait la démocratie libérale. Ce sont au contraire deux genres radicalement différents qui, bien qu’ils puissent encore coexister en un même lieu, une même époque, voire une même personne, s’opposent comme les vestiges des temps barbares aux prémisses de la civilisation. »
A signaler au passage un très intéressant article sur les déchets de la communication numérique de Caroline Sarrion et en prime pour les fans, une (un? Vous avez une bonne vue mon capitaine) interview de Mélenchon. (Garanti sans publicité)
« Cette réalité objective qui oriente tout l’espace social, ce sont les classes, avec les intérêts qu’elles expriment et les rapports de domination/soumission qu’elles entretiennent. Ceux-ci sont la charpente de la construction sociale et on ne peut, en dernière analyse, que les accepter ou les refuser, les défendre ou les abattre, selon l’idée qu'on se fait de la dignité humaine. Quand un peuple, dans sa majorité, refuse de continuer à reproduire ces rapports, il amorce une révolution.
C'est ce que le peuple français a commencé à faire en 1789. Mais, de pour des raisons bien connues, cette révolution a été interrompue, ou plus exactement, sabotée, dévoyée et escamotée par la bourgeoisie qui a installé de façon durable, derrière la façade d’une république faussement égalitaire et réellement censitaire, faussement démocratique et réellement ploutocratique, le pouvoir des classes possédantes. Toujours en place depuis.
C’est par rapport à cette réalité fondamentale que la mission politique de la gauche peut continuer à se définir pour l’essentiel: faire la Révolution, ou plus exactement la terminer (si tant est qu’une telle tâche puisse jamais être totalement achevée) en la conduisant jusqu’au bout de sa logique émancipatrice, c’est-à-dire jusqu’à la suppression des bases matérielles et idéologiques de la dictature de I ‘Argent, de l’esprit de lucre, du désir de domination sur les êtres et sur les choses (tout ce que résume le « Marché »), et en restituant à la collectivité la totalité des moyens économiques et symboliques nécessaires à la satisfaction raisonnée des besoins individuels et collectifs.
Dans toutes les sociétés de classes de la planète, une gauche digne de ce nom ne peut qu’avoir partie liée avec la révolution et avec les classes populaires, ou alors elle n’est qu’un ersatz ou, pire, une imposture.
Aussi est-il impératif que les classes populaires réintègrent le champ politique, serait-ce par effraction et pour le subvertir définitivement. Tant que la bannière de la « gauche » restera brandie presqu’exclusivement - et platoniquement - par les différentes fractions de la classe moyenne, tant que les classes populaires ne seront que des comparses et des « utilités », la « gauche » française demeurera ce qu’elle est devenue sous la conduite du PS: le marécage de tous les reniements, de toutes les connivences et de toutes les niaiseries.
Ce n’est pas dans les formations qui la représentent officiellement, ou les personnes qui l’incarnent à un moment donné, qu’il faut chercher l’essence de la gauche, mais dans l’expression du mouvement réel par lequel un peuple aliéné et spolié aspirant à plus de justice et à plus de liberté, s‘insurge contre toutes les formes d’oppression et d’exploitation, quelles que soient les modalités historiques concrètes de sa désaliénation (par exemple aujourd’hui la pente écologique lui est devenue connaturelle, et le respect de l’humain va nécessairement de pair avec le respect de la Nature). Toute autre idée actuelle de la vocation de la gauche, et spécialement celle de la mission gestionnaire qui a prévalu avec le succès de la social-démocratie, ne peut que concourir en dernier ressort à la défense du système capitaliste productiviste, au renforcement de la domination du Capital sur le Travail, à l’aggravation irrémédiable des ravages matériels et moraux causés par un capitalisme mondialisé en «crise» à perpétuité. La mission de la gauche demeure, en toute conjoncture historique, de revivifier et réactualiser l’idéal humaniste, personnaliste et démocratique que la bourgeoisie dominante a laissé en déshérence pour servir ses intérêts de classe.
Contrairement aux idées convenues de la mythologie républicaine bourgeoise, droite et gauche ne sont pas deux espèces d’un même genre, qui serait la démocratie libérale. Ce sont au contraire deux genres radicalement différents qui, bien qu’ils puissent encore coexister en un même lieu, une même époque, voire une même personne, s’opposent comme les vestiges des temps barbares aux prémisses de la civilisation. »
A signaler au passage un très intéressant article sur les déchets de la communication numérique de Caroline Sarrion et en prime pour les fans, une (un? Vous avez une bonne vue mon capitaine) interview de Mélenchon. (Garanti sans publicité)
j'ai lu avec beaucoup d'intérêt, AA, et ton texte (en particulier cette analyse de "lutte" versus "guerre" des classes), et la citation d'accardo ensuite, avec une jubilation pour cette partie de ta citation : "Tant que la bannière de la « gauche » restera brandie presqu’exclusivement - et platoniquement - par les différentes fractions de la classe moyenne, tant que les classes populaires ne seront que des comparses et des « utilités », la « gauche » française demeurera ce qu’elle est devenue sous la conduite du PS: le marécage de tous les reniements, de toutes les connivences et de toutes les niaiseries", tout en ayant de forts doutes quant à l'inéluctabilité de la révolution des masses sociales (de la guerre des classes) dans notre coin du monde. j'ai plutôt le sentiment d'implosions individuelles durables plutôt d'explosions collectives conduisant à autre chose, à un autre type de distribution du travail et des richesses.
mais je voulais revenir à ton interprétation du nom collectif de "vrégens". je dois dire que la manière de le lire "de vrais gens dans la vraie vie opposés à des faux gens aussi dans la vraie vie" est relativement odieuse, pour moi je précise. je m'en propose plutôt l'interprétation suivante : la pensée sociale, mais aussi les médias, et une certaine flemme mentale conduisent à une sorte de représentation des "gens" rigide, en classes justement (classes de pensée, classes de culture, économiques, etc.), avec comme sorte de corollaire et de dégât collatéral sémantique et lexical, des énoncés comprenant des généralités au singulier : LE français est..., LE grec est..., LA femme est..., L'émeutier est..., LE cul-terreux est..., LE bourgeois est... (est, ou pense, ou agit).
or il faudrait être aveugle et malhonnête pour ne pas voir que LES gens sont bourrés de contradictions, d'influences diverses et variées, vivent des paradoxes, ont des quotidiens foutraques où la colère succède à l'indignation qui succède au découragement qui succède au verre de rosé devant la téloche, qui suit une manif où ça cogne, sans oublier les sensibilités qui varient, les détestations qui évoluent, bref, je déteste le singulier des généralités. alors, pour moi, mais je ne m'autorise ici que de moi-même, les vrégens, c'est les gens dans leur diversité infinie, irréductibles à des tableaux, des statistiques, des pensées uniques, et des éléments de langage de bois. c'est les vrais gens opposés à ces caricatures de gens, ces gens inventés, ces idées de gens qui fonctionnent comme genre dans le discours, qu'il soit médiatique, politique, économique.
mais je voulais revenir à ton interprétation du nom collectif de "vrégens". je dois dire que la manière de le lire "de vrais gens dans la vraie vie opposés à des faux gens aussi dans la vraie vie" est relativement odieuse, pour moi je précise. je m'en propose plutôt l'interprétation suivante : la pensée sociale, mais aussi les médias, et une certaine flemme mentale conduisent à une sorte de représentation des "gens" rigide, en classes justement (classes de pensée, classes de culture, économiques, etc.), avec comme sorte de corollaire et de dégât collatéral sémantique et lexical, des énoncés comprenant des généralités au singulier : LE français est..., LE grec est..., LA femme est..., L'émeutier est..., LE cul-terreux est..., LE bourgeois est... (est, ou pense, ou agit).
or il faudrait être aveugle et malhonnête pour ne pas voir que LES gens sont bourrés de contradictions, d'influences diverses et variées, vivent des paradoxes, ont des quotidiens foutraques où la colère succède à l'indignation qui succède au découragement qui succède au verre de rosé devant la téloche, qui suit une manif où ça cogne, sans oublier les sensibilités qui varient, les détestations qui évoluent, bref, je déteste le singulier des généralités. alors, pour moi, mais je ne m'autorise ici que de moi-même, les vrégens, c'est les gens dans leur diversité infinie, irréductibles à des tableaux, des statistiques, des pensées uniques, et des éléments de langage de bois. c'est les vrais gens opposés à ces caricatures de gens, ces gens inventés, ces idées de gens qui fonctionnent comme genre dans le discours, qu'il soit médiatique, politique, économique.
Ton interprétation de la notion de "vrais gens" est extrêmement pertinente, c'est en effet une option que je partage "en soi" (ce qui ne veut pas dire dans l'abstrait, ni dans l'intellectualisme, mais ici nous échangeons des ... discours, autant toi que moi).
Mais l'une n’annule pas l'autre. Je ne parlais pas "en général" de la notion de vrais gens, mais de celle utilisée par les VREGENS dans un contexte concret d'affichage d'un discours.
Et tu ne démontres pas que mon "odieuse" (sniff!) argumentation n'est pas pertinente, portant non pas sur la "nature" des "gens", mais sur un discours, et dont manifestement "vous" ne supportez pas qu'il soit interrogé, si possible en commun. Sinon je me demande comment "nous" construirions possiblement une action collective qui ne soit pas justement qu'une révolte sans lendemain (ce qui ne veut pas dire que nous y réussirions pour autant, ton "interprétation" de mes propos et celle de la réponse de Gavroche ci-dessous (à laquelle je prendrai le temps de répondre) n'y concourant manifestement pas, division, division).
Quant à l'inéluctabilité de la révolution, si tu veux bien approfondir ta lecture (c'est-à-dire , sans en partager l'idéologie, au moins te mettre dans un premier temps dans le mode de pensée de la dialectique dite marxiste, comme il faut se mettre dans le mode de pensée autoritaire pour pouvoir ferrailler ensuite en connaissance de cause - bref ce qui me semble relever de l'empathie parce que NOUS sommes tous "bourrés de contradictions") elle est liée organiquement au système capitaliste, ce qui veut dire que s'il y a disparition du système capitalisme l'inéluctabilité de la révolution disparaîtra aussi. Or, cette disparition ne sera pas forcément le "dépassement" auquel œuvrait Marx conçu comme progrès déterministe de l'histoire (mais avec la participation active des révolutionnaires quand même), elle peut aussi se faire par la"régression" à des formes précapitalistes. Le néo fascisme qui se développe actuellement a les moyens technologiques de faire revenir l'humanité (nous, vrais gens) à l'âge de pierre (et du jet de pierre). Douloureux paradoxe qui explique l'urgence à laquelle nous sommes confrontés.
Je ne partage pas ton hypothèse d'implosions individuelles durables plutôt d'explosions collectives conduisant (c'est le fait qu'elles "conduiraient" que je conteste) à autre chose, à un autre type de distribution du travail et des richesses*, bien qu'elles rentreraient bien dans la représentation du communisme "primitif" qu'avaient su construire les communautés humaines agraires, avant que le capitalisme ne les réduisent (accumulation primitive du capital). Mais pour cela, j'ai bien peur qu'il faille passer par la catastrophe. Après, je me satisferais aussi si ça passe par là...
* Cette option me renvoie à un autre article du Sarkophage (décidément c'est un bon numéro), écrit par Joseph Rafanell i Ora, Vol de terre, et son concept d'"insurrections hétérotopiques": « Ce qui nous importe ici est de souligner que la création d'espaces par le capitalisme suppose la destruction des lieux et des communautés. Si cette violence est thématisée par Marx comme violence de classe, la question que nous devons nous poser, aujourd'hui plus que jamais, c'est comment l'antagonisme de classe peut réactiver des formes de transindividualité collective, en tant que celle-ci sont la mise en partage de devenirs communs dans des milieux donnés. (…) il s'agit de recréer dans tous les cas des lieux à la place des espaces policés de l'économie. Appelons cela des hétérotopies. Et leur affirmation antagoniste avec l'ordre uniforme du monde du capital, des insurrections hétérotopiques. Et si l'insurrection hétérotopique recouvrait aujourd'hui les nouvelles formes de la lutte de classes, la réappropriation des lieux où se fabriquent des communautés opaques à l'économie ? » Mais pas à la police, malheureusement. Ayant participé à la création de tels lieux, j'en parle en connaissance de cause. Ce qui n'enlève rien, bien sûr, à l'intérêt de la proposition.
Mais l'une n’annule pas l'autre. Je ne parlais pas "en général" de la notion de vrais gens, mais de celle utilisée par les VREGENS dans un contexte concret d'affichage d'un discours.
Et tu ne démontres pas que mon "odieuse" (sniff!) argumentation n'est pas pertinente, portant non pas sur la "nature" des "gens", mais sur un discours, et dont manifestement "vous" ne supportez pas qu'il soit interrogé, si possible en commun. Sinon je me demande comment "nous" construirions possiblement une action collective qui ne soit pas justement qu'une révolte sans lendemain (ce qui ne veut pas dire que nous y réussirions pour autant, ton "interprétation" de mes propos et celle de la réponse de Gavroche ci-dessous (à laquelle je prendrai le temps de répondre) n'y concourant manifestement pas, division, division).
Quant à l'inéluctabilité de la révolution, si tu veux bien approfondir ta lecture (c'est-à-dire , sans en partager l'idéologie, au moins te mettre dans un premier temps dans le mode de pensée de la dialectique dite marxiste, comme il faut se mettre dans le mode de pensée autoritaire pour pouvoir ferrailler ensuite en connaissance de cause - bref ce qui me semble relever de l'empathie parce que NOUS sommes tous "bourrés de contradictions") elle est liée organiquement au système capitaliste, ce qui veut dire que s'il y a disparition du système capitalisme l'inéluctabilité de la révolution disparaîtra aussi. Or, cette disparition ne sera pas forcément le "dépassement" auquel œuvrait Marx conçu comme progrès déterministe de l'histoire (mais avec la participation active des révolutionnaires quand même), elle peut aussi se faire par la"régression" à des formes précapitalistes. Le néo fascisme qui se développe actuellement a les moyens technologiques de faire revenir l'humanité (nous, vrais gens) à l'âge de pierre (et du jet de pierre). Douloureux paradoxe qui explique l'urgence à laquelle nous sommes confrontés.
Je ne partage pas ton hypothèse d'implosions individuelles durables plutôt d'explosions collectives conduisant (c'est le fait qu'elles "conduiraient" que je conteste) à autre chose, à un autre type de distribution du travail et des richesses*, bien qu'elles rentreraient bien dans la représentation du communisme "primitif" qu'avaient su construire les communautés humaines agraires, avant que le capitalisme ne les réduisent (accumulation primitive du capital). Mais pour cela, j'ai bien peur qu'il faille passer par la catastrophe. Après, je me satisferais aussi si ça passe par là...
* Cette option me renvoie à un autre article du Sarkophage (décidément c'est un bon numéro), écrit par Joseph Rafanell i Ora, Vol de terre, et son concept d'"insurrections hétérotopiques": « Ce qui nous importe ici est de souligner que la création d'espaces par le capitalisme suppose la destruction des lieux et des communautés. Si cette violence est thématisée par Marx comme violence de classe, la question que nous devons nous poser, aujourd'hui plus que jamais, c'est comment l'antagonisme de classe peut réactiver des formes de transindividualité collective, en tant que celle-ci sont la mise en partage de devenirs communs dans des milieux donnés. (…) il s'agit de recréer dans tous les cas des lieux à la place des espaces policés de l'économie. Appelons cela des hétérotopies. Et leur affirmation antagoniste avec l'ordre uniforme du monde du capital, des insurrections hétérotopiques. Et si l'insurrection hétérotopique recouvrait aujourd'hui les nouvelles formes de la lutte de classes, la réappropriation des lieux où se fabriquent des communautés opaques à l'économie ? » Mais pas à la police, malheureusement. Ayant participé à la création de tels lieux, j'en parle en connaissance de cause. Ce qui n'enlève rien, bien sûr, à l'intérêt de la proposition.
Pas pu tout lire ton (tes) comm fleuve AA, désolé, mais en diagonale un peu quand même.
Je ne réagirai que sur deux points : le petit commentaire avec l'adresse mail pour nous contacter est clairement du second degré, je trouve que les points de suspension le confirment.
Mon interprétation du nom vrégens dès l'origine était simplement une opposition entre les gens qu'on a connu en privé voire irl donc qui existent vraiment en dehors des forums (d'@si en l’occurrence) et ces gens qui s'inventent un personnage sous le couvert de l'anonymat, et parfois en le revendiquant.
Je ne réagirai que sur deux points : le petit commentaire avec l'adresse mail pour nous contacter est clairement du second degré, je trouve que les points de suspension le confirment.
Mon interprétation du nom vrégens dès l'origine était simplement une opposition entre les gens qu'on a connu en privé voire irl donc qui existent vraiment en dehors des forums (d'@si en l’occurrence) et ces gens qui s'inventent un personnage sous le couvert de l'anonymat, et parfois en le revendiquant.
Tu fais partie des "gens" dont j'apprécie la plupart du temps les commentaires et les infos.
Par rapport à cette réponse, mon point de vue est que "vous" confondez vos intentions et ce que vous donnez à voir.
Que "pour toi", les trois points de suspension sont à entendre au second degré, oui, je l'entends. Je peux le percevoir autrement.
Par contre "ton" interprétation des vregens me paraît tirée par les cheveux concernant un site internet ouvert à tous (je n'ai pas vu mention comme quoi c'était un site réservé aux copains).
Comme pour l'interprétation de cigale zoze, c'est une interprétation qui en vaut une autre, mais qui, pour ce dont je parlais, relève, à mon avis, plus de ce que vous voulez y mettre que de l'analyse de ce que ça "donne à voir" à un visiteur non informé (conformé?) de l'intention des auteurs du site.
Quant au fait de lire en diagonale, ça montre le peu de respect que tu as des (de certains) autres (et je pense que cela dépasse de beaucoup tes intentions). Tu peux penser que le forum d'@si n'est pas le lieu de longs développements. Mais si tu l'exprimes pour moi, je ne me souviens pas (certes je n'ai pas tout lu) que tu ais fait le même reproche à d'autres pourtant bien plus fleuves (il semble me souvenir que mouffette revendiquait (abusivement) il y a quelques temps le record). Que je sache, je n'ai pas vu dans le "règlement" d'@si qu'il y ait un nombre de lignes à ne pas dépasser. Personne, tu en conviendras, n'est "obligé" de lire quelque contribution que ce soit, pas plus que de s'intéresser au forum, d'ailleurs.
Intervenir à partir d'une lecture en diagonale est donc peu respectueux. Certes la lecture en diagonale est nécessaire pour avoir une idée d'un article ou commentaire vu le nombre, mais y répondre suppose une lecture plus approfondie. Sinon, cela peut être interprété comme se joindre à la meute pour réduire la contradiction de qui n'en fait pas partie.C'est une pratique qui existe sur @si. Je me garderai pour l'instant de considérer, au vu de ce que j'ai lu de toi, de t'y associer.
A continuer de te lire.
Par rapport à cette réponse, mon point de vue est que "vous" confondez vos intentions et ce que vous donnez à voir.
Que "pour toi", les trois points de suspension sont à entendre au second degré, oui, je l'entends. Je peux le percevoir autrement.
Par contre "ton" interprétation des vregens me paraît tirée par les cheveux concernant un site internet ouvert à tous (je n'ai pas vu mention comme quoi c'était un site réservé aux copains).
Comme pour l'interprétation de cigale zoze, c'est une interprétation qui en vaut une autre, mais qui, pour ce dont je parlais, relève, à mon avis, plus de ce que vous voulez y mettre que de l'analyse de ce que ça "donne à voir" à un visiteur non informé (conformé?) de l'intention des auteurs du site.
Quant au fait de lire en diagonale, ça montre le peu de respect que tu as des (de certains) autres (et je pense que cela dépasse de beaucoup tes intentions). Tu peux penser que le forum d'@si n'est pas le lieu de longs développements. Mais si tu l'exprimes pour moi, je ne me souviens pas (certes je n'ai pas tout lu) que tu ais fait le même reproche à d'autres pourtant bien plus fleuves (il semble me souvenir que mouffette revendiquait (abusivement) il y a quelques temps le record). Que je sache, je n'ai pas vu dans le "règlement" d'@si qu'il y ait un nombre de lignes à ne pas dépasser. Personne, tu en conviendras, n'est "obligé" de lire quelque contribution que ce soit, pas plus que de s'intéresser au forum, d'ailleurs.
Intervenir à partir d'une lecture en diagonale est donc peu respectueux. Certes la lecture en diagonale est nécessaire pour avoir une idée d'un article ou commentaire vu le nombre, mais y répondre suppose une lecture plus approfondie. Sinon, cela peut être interprété comme se joindre à la meute pour réduire la contradiction de qui n'en fait pas partie.C'est une pratique qui existe sur @si. Je me garderai pour l'instant de considérer, au vu de ce que j'ai lu de toi, de t'y associer.
A continuer de te lire.
Rooohhh mais c'était pas un reproche ;)
Juste que les longs textes sur l'écran j'ai souvent du mal, et si en plus j'ai pas tellement le temps, ben je parcours en diagonale, tu vois ? Ne le prends pas mal, ce n'est pas un manque de respect.
Et pour le titre du blog je comprends ce que tu veux dire et effectivement cela aurait été plus clair avec un petit texte d'explication quelque part, mais tu vois bien que personne n'est exclu puisque c'est un blog où tout le monde peut s'exprimer dans les commentaires, pas du tout un club fermé, sinon on aurait fait un blog fermé.
Juste que les longs textes sur l'écran j'ai souvent du mal, et si en plus j'ai pas tellement le temps, ben je parcours en diagonale, tu vois ? Ne le prends pas mal, ce n'est pas un manque de respect.
Et pour le titre du blog je comprends ce que tu veux dire et effectivement cela aurait été plus clair avec un petit texte d'explication quelque part, mais tu vois bien que personne n'est exclu puisque c'est un blog où tout le monde peut s'exprimer dans les commentaires, pas du tout un club fermé, sinon on aurait fait un blog fermé.
Rooohhh aussi.
Ben dis donc, qu'est ce tu causes bien, AA. Rien que ton intro, c'est de la balle... Tu « rebondis sur mon commentaire désabusé » avec brio. Bravo, vraiment. Je note donc, que ton post n'est pas une agression, mais un cours d'économie politique ? De philo ? De marxisme ? De vie ? En tous cas, t'as de la culture, ou de la mémoire. Je sais pas.
J'suis un peu nulle, comme fille, le jargon, j'comprends point. Traduis, steuplé, LQR ?
A part ça, oui, dacodac pour ne pas se mettre sur la gueule, je ne faisais que donner ma toute petite opinion, qui n'est pas la même que celle de la ch'tite racaille. C'est tout. Sans doute me manque t-il un peu de « réflexion distanciée », pas grave, je te lis. Donc, j'apprends...
Pardon pour l'ironie, désabusée, le mot est juste.
C'est curieux, quand même, que le nom « Vrégens » t'agresse ? Te gêne ? T'ennuie ? Te tirlipote le schmilblick ? « Vrégens », c'est aussi de l'humour, c'est korkosien, on l'aime, nous, notre Alain (on est possessifs, des fois). Alors oui, on est les vrais gens, bien concrets, ceux de la France d'en bas comme disait l'autre, ceux qui galèrent aussi pour finir leur mois, même si on ne bosse pas tous en usine (au fait, toi, AA, tu bosses chez Moulinex ?) qui ont des vraies vies, avec des joies et des peines, grandes et petites. Et on a des choses à dire, des histoires à raconter. Des avis à donner, même si on accepte très bien que d'autres gens (vrais ou faux, à eux de voir, hein) puissent avoir d'autres opinions. On se frite même parfois entre nous, dingue, non ?
Et même, tu vois, on laisse les autres libres d'arborer « les signes et les codes de la libération contestataire » qu'ils veulent, dis-donc.
Vrégens, instrument de division, dis-tu. Ah bon. Tu recopies une partie d'un de mes articles, où je faisais référence à certains ici (et ailleurs) dont je ne partageais pas les avis. Et auxquels je l'ai d'ailleurs fait savoir. J'ai un peu la flemme ici de te ressortir tous les posts que j'ai envoyé sur ASI depuis 2008, mais si ça t'amuse, tu peux chercher. Bon, t'es tu senti offensé ? Je ne sais pas vraiment, n'étant pas « dans le secret de ton âme » (pauvre DS, ça va le poursuivre longtemps...) mais apparemment, oui, puisque tu renvoies à ton pseudo à toi... Mais rassure toi, je ne te demande rien, ni brevet de « militance », ni rien. Tu fais « ça que tu veux ». Quant à l'adresse de contact où tu peux nous écrire, et que tu trouves « suffisante », c'est de l'humour, puisqu'il faut préciser... En clair, notre « message », s'il existe, c'est plutôt « faites l'amour, pas la guerre », ou « ni dieu ni maître », en tous cas en ce qui me concerne. Je ne prétends pas parler au nom de mes petits camarades, qui te répondront, s'ils le souhaitent.
Autre chose. Je ne revendique aucun « devoir d'éducation ». Je dis juste ce que je pense. Mais je maintiens, puisqu'on parle des pue-la-sueur anglais ici, que sans éducation, sans culture, sans écoles, sans enseignement de l'histoire, de la philo, etc... (ou tout autre « terminologie » que tu voudras) les pauvres n'ont plus de conscience de classe. Ils ne sont plus des « prolétaires », mais font partie du « lumpen », qui lui n'a pas/plus de conscience d'être prolétaire. Marx, qui a juste constaté cet état de fait (il ne l'a pas inventé) ne disait pas autre chose.
Et oui, ce sont les enseignants qui enseignent. Pas les élèves. Ceux qui savent qui transmettent. Et c'est clairement pour les empêcher de transmettre que partout, on supprime des postes de profs, qu'on fragilise l'éducation publique, qu'on rogne sur les budgets culturels et associatifs, bref, que la « classe dominante » entend bien laisser le peuple dans une ignorance crasse, et ne lui laisse que le pouvoir de consommer les machins dont LPR faisait la liste plus haut (au cas où, je ne suis pas prof). Un populo inculte se manipule plus facilement (je viens de réaliser que nous sommes sur un site de décryptage des médias, merde alors...!) La révolution ne s'apprend pas à l'école ? Mais si. A l'école, on apprend (en tous cas, on devrait) à penser, à réfléchir, on développe son esprit critique. Y compris vis à vis de prétendus théoriciens de la révolution et autres penseurs...
Et ensuite, pardon de te le dire aussi crûment, mais utiliser le mot « lutte » ou le mot « guerre », pour dire exactement la même chose, est-ce le plus important ? N'est-ce pas un gentil « enculage de mouches » ? N'est-ce pas un bon vieux gros blabla ? Aujourd'hui, nous assistons bel et bien à une guerre, des riches contre les pauvres, de l'oligarchie contre les travailleurs, ou ... ce que tu voudras. N'empêche, regarde le résultat.
Parce que oui, la majorité d'entre nous (je fais partie des pauvres) la subit. Semble ne pas avoir de réaction, sauf de se jeter dans les bras du fascisme. Et c'est bien ce que je constate, à ma manière désabusée, nous ne sommes pas en situation révolutionnaire, hélas.
Sûrement pour les raisons que tu évoques, la déliquescence des partis de gauche (les vrais, le PS n'a jamais été de gauche, ni les verts) et des syndicats. Qui voient d'ailleurs un sacré retour de bâton, ils n'ont quasiment plus d'adhérents, et abandonnent le populo au FN. Mêmes gavés de TF1, ils se rendu compte que les élections ne sont qu'un miroir aux alouettes...
Alors, je vais écrire « la guerre des classes, nous l'avons perdue, pour le moment, et sans doute pour longtemps. » Même si j'espère aussi (indécrottable idéaliste que je suis) qu'elle est pour demain matin. Nous avons donc quelques points communs.
J'suis un peu nulle, comme fille, le jargon, j'comprends point. Traduis, steuplé, LQR ?
A part ça, oui, dacodac pour ne pas se mettre sur la gueule, je ne faisais que donner ma toute petite opinion, qui n'est pas la même que celle de la ch'tite racaille. C'est tout. Sans doute me manque t-il un peu de « réflexion distanciée », pas grave, je te lis. Donc, j'apprends...
Pardon pour l'ironie, désabusée, le mot est juste.
C'est curieux, quand même, que le nom « Vrégens » t'agresse ? Te gêne ? T'ennuie ? Te tirlipote le schmilblick ? « Vrégens », c'est aussi de l'humour, c'est korkosien, on l'aime, nous, notre Alain (on est possessifs, des fois). Alors oui, on est les vrais gens, bien concrets, ceux de la France d'en bas comme disait l'autre, ceux qui galèrent aussi pour finir leur mois, même si on ne bosse pas tous en usine (au fait, toi, AA, tu bosses chez Moulinex ?) qui ont des vraies vies, avec des joies et des peines, grandes et petites. Et on a des choses à dire, des histoires à raconter. Des avis à donner, même si on accepte très bien que d'autres gens (vrais ou faux, à eux de voir, hein) puissent avoir d'autres opinions. On se frite même parfois entre nous, dingue, non ?
Et même, tu vois, on laisse les autres libres d'arborer « les signes et les codes de la libération contestataire » qu'ils veulent, dis-donc.
Vrégens, instrument de division, dis-tu. Ah bon. Tu recopies une partie d'un de mes articles, où je faisais référence à certains ici (et ailleurs) dont je ne partageais pas les avis. Et auxquels je l'ai d'ailleurs fait savoir. J'ai un peu la flemme ici de te ressortir tous les posts que j'ai envoyé sur ASI depuis 2008, mais si ça t'amuse, tu peux chercher. Bon, t'es tu senti offensé ? Je ne sais pas vraiment, n'étant pas « dans le secret de ton âme » (pauvre DS, ça va le poursuivre longtemps...) mais apparemment, oui, puisque tu renvoies à ton pseudo à toi... Mais rassure toi, je ne te demande rien, ni brevet de « militance », ni rien. Tu fais « ça que tu veux ». Quant à l'adresse de contact où tu peux nous écrire, et que tu trouves « suffisante », c'est de l'humour, puisqu'il faut préciser... En clair, notre « message », s'il existe, c'est plutôt « faites l'amour, pas la guerre », ou « ni dieu ni maître », en tous cas en ce qui me concerne. Je ne prétends pas parler au nom de mes petits camarades, qui te répondront, s'ils le souhaitent.
Autre chose. Je ne revendique aucun « devoir d'éducation ». Je dis juste ce que je pense. Mais je maintiens, puisqu'on parle des pue-la-sueur anglais ici, que sans éducation, sans culture, sans écoles, sans enseignement de l'histoire, de la philo, etc... (ou tout autre « terminologie » que tu voudras) les pauvres n'ont plus de conscience de classe. Ils ne sont plus des « prolétaires », mais font partie du « lumpen », qui lui n'a pas/plus de conscience d'être prolétaire. Marx, qui a juste constaté cet état de fait (il ne l'a pas inventé) ne disait pas autre chose.
Et oui, ce sont les enseignants qui enseignent. Pas les élèves. Ceux qui savent qui transmettent. Et c'est clairement pour les empêcher de transmettre que partout, on supprime des postes de profs, qu'on fragilise l'éducation publique, qu'on rogne sur les budgets culturels et associatifs, bref, que la « classe dominante » entend bien laisser le peuple dans une ignorance crasse, et ne lui laisse que le pouvoir de consommer les machins dont LPR faisait la liste plus haut (au cas où, je ne suis pas prof). Un populo inculte se manipule plus facilement (je viens de réaliser que nous sommes sur un site de décryptage des médias, merde alors...!) La révolution ne s'apprend pas à l'école ? Mais si. A l'école, on apprend (en tous cas, on devrait) à penser, à réfléchir, on développe son esprit critique. Y compris vis à vis de prétendus théoriciens de la révolution et autres penseurs...
Et ensuite, pardon de te le dire aussi crûment, mais utiliser le mot « lutte » ou le mot « guerre », pour dire exactement la même chose, est-ce le plus important ? N'est-ce pas un gentil « enculage de mouches » ? N'est-ce pas un bon vieux gros blabla ? Aujourd'hui, nous assistons bel et bien à une guerre, des riches contre les pauvres, de l'oligarchie contre les travailleurs, ou ... ce que tu voudras. N'empêche, regarde le résultat.
Parce que oui, la majorité d'entre nous (je fais partie des pauvres) la subit. Semble ne pas avoir de réaction, sauf de se jeter dans les bras du fascisme. Et c'est bien ce que je constate, à ma manière désabusée, nous ne sommes pas en situation révolutionnaire, hélas.
Sûrement pour les raisons que tu évoques, la déliquescence des partis de gauche (les vrais, le PS n'a jamais été de gauche, ni les verts) et des syndicats. Qui voient d'ailleurs un sacré retour de bâton, ils n'ont quasiment plus d'adhérents, et abandonnent le populo au FN. Mêmes gavés de TF1, ils se rendu compte que les élections ne sont qu'un miroir aux alouettes...
Alors, je vais écrire « la guerre des classes, nous l'avons perdue, pour le moment, et sans doute pour longtemps. » Même si j'espère aussi (indécrottable idéaliste que je suis) qu'elle est pour demain matin. Nous avons donc quelques points communs.
LQR
Mais tu pouvais le trouver facilement toute seule!!!
Bon, je te répondrai plus avant sur le reste. Mais dis-donc, qu'est-ce que tu causes bien aussi, ne fais pas la (fausse!) modeste.
Mais tu pouvais le trouver facilement toute seule!!!
Bon, je te répondrai plus avant sur le reste. Mais dis-donc, qu'est-ce que tu causes bien aussi, ne fais pas la (fausse!) modeste.
LQR
Pffff... Je l'ai lu en plus... :-))
Eric Hazan, mon "maître" (ouarf).
N'empêche, c'est une lecture d'utilité publique sur le "jargon". Et personne n'est à l'abri.
Pffff... Je l'ai lu en plus... :-))
Eric Hazan, mon "maître" (ouarf).
N'empêche, c'est une lecture d'utilité publique sur le "jargon". Et personne n'est à l'abri.
ouh la, LQR, ça, à lire, et vite ! je me réjouis. merci pour ce bon plan lecture-essentielle
A Gavroche
???
[quote=Et personne n'est à l'abri.]
En effet. T'ai-je laissé entendre le contraire? Tu deviens mesquine.
???
[quote=Et personne n'est à l'abri.]
En effet. T'ai-je laissé entendre le contraire? Tu deviens mesquine.
Je savais que c'était taquin, cette phrase... ;-)))
L'échange avec toi est intéressant, mais décoince un peu, quoi. Nanmého. Sans blague.
Si on peut plus charrier les copains, où va t-on, j'te l'demande ?
Promis juré, même avec mes p'tits camarades des vrégens, on se charcle grave... Mais on s'aime quand même...
L'échange avec toi est intéressant, mais décoince un peu, quoi. Nanmého. Sans blague.
Si on peut plus charrier les copains, où va t-on, j'te l'demande ?
Promis juré, même avec mes p'tits camarades des vrégens, on se charcle grave... Mais on s'aime quand même...
On doit avoir les mêmes copains, mais je suis le plus teigneux.
Je continue à peaufiner ma réponse à ta réponse. ça va saigner.
Je continue à peaufiner ma réponse à ta réponse. ça va saigner.
mais je suis le plus teigneux.
Pfff... prétentieux, va. M'étonnerait. Tu me connais pas, hein. Je suis de Marseilleu. Alors, hein... !
Pfff... prétentieux, va. M'étonnerait. Tu me connais pas, hein. Je suis de Marseilleu. Alors, hein... !
A teigneux, teigneux et demi. Jeu pour toi, mais c'est pas fini, les marseillais ont que de la gueule.
Là, j'me permets d'interviendre...
Ah...euh...C'est pas l'moment ?
D'accord...pas de problème...
Ah...euh...C'est pas l'moment ?
D'accord...pas de problème...
Ben si, faut pas hésiter à lui rentrer dans le chou, nanmého.
Doit être un nordiste... Ou pire, un parigot... ;-))
J'attends un peu de solidarité, que diable !
Doit être un nordiste... Ou pire, un parigot... ;-))
J'attends un peu de solidarité, que diable !
[Désolé, commentaire long. La planète arrive mais on ne sait pas encore si elle va frôler la terre ou nous écrabouiller.]
à Gavroche, Canecanecanebière, Marseille-sur-mer
Parce que je ne veux pas justement rentrer dans ce ton dans lequel tu persistes à vouloir faire rentrer cette polémique (tiens, y a – encore! C'est fou - un article dans Le Sarkophage de Christophe Régina : « La violence des femmes, histoire d'un tabou social »), j'ai pris le temps de réfléchir, entre deux actions de soutien à un squatt – Brândusa, où t'as mis les photos ? - pour garder le ton serein qui sied à ma volonté pacificatrice (nous avons passé des siècles à pacifier les sauvages, encore un effort). Mais vu que depuis Lordon on sait que ce sont nos affects qui nous gouvernent, je ne peux évidemment jurer de rien. Ouvrons l'angle alpha quand même (moi j'appelle ça le respect de l'interlocuteur que d'essayer d'argumenter proprement).
Passant donc sur les persiflages (bon ça va, j'ai compris, tu te fous de ma gueule, mais tant pis pour toi, faut pas jouer avec les constipés) auxquels, en manque d'arguments, une "certaine" gauche nous habitue depuis trop longtemps (y a pas que la "fausse" gauche du PS qui a de mauvaises habitudes).
Tu dis:
« C'est curieux, quand même, que le nom « Vrégens » t'agresse ?... » Et patati et patata. Si t'arrêtais de te la jouer, non ? À ton âge ! - Mince, voilà que je persifle, pas moyen de tenir mes promesses, ch'uis comme le nain engrosseur –.
D'abord, au jour d'aujourd'hui, on dit plus: « Se tirlipoter le schmilblick », on dit: « se tripoter le portable » et « se gratter le SMS ». Et vlan !
Ensuite, « puisque tu renvoies à ton pseudo à toi... » C'est une erreur d'adresse. Tant pis, le râle est méfait (sur l'album de la comtesse)*.
Ensuite (bis) : « Quant à l'adresse de contact où tu peux nous écrire, et que tu trouves « suffisante », c'est de l'humour, puisqu'il faut préciser... » Ben oui. Voir réponse à alain b.
Pour en venir aux choses sérieuses, môa, madame, (violons), quand j'étais petit, c'est le charbon que j'allais chercher dans la cave du HLM (tu le crois? Du charbon dans une (un? Vous avez une bonne vue mon capitaine) HLM? Et pourtant, craché, juré. - Merde, où j'ai mis l'album de famille (bon, là j'exagère, on n'est pas Belges)? - Mais mes parents à moi étaient épiciers comme ceux de Guy Birenbaum , bonjour à lui. Vaguement socialiste en ce qui concerne mon père: « Le socialisme, c'est à chacun selon son travail ; le communisme, à chacun selon ses besoins » qu'y disait entre deux inventaires. C'est fou ce que ça travaille un petit épicier (et sa femme, forcément), à te dégoûter. D'ailleurs... Mon bonjour au passage au papa boulanger d'Athalouk (... et sa femme évidemment). Avec Guy et lui, on pourrait lancer une amicale des enfants de petits commerçants petits bourgeois traditionnels (selon la nomenclature marxiste).
Je n'en saurais jamais plus sur ces questions de socialisme/communisme avant ça. Mais avec ça et le parcours socioprofessionnel des copains, j'ai compris que, même si on avait la même apparence de misère (relative), le parcours d'un fils de petit bourgeois, même tout petit, n'était pas le même qu'un parcours de fils de prole. Pauvre n'est pas synonyme de prolo. D'ailleurs, en province, on les voyait pas plus qu'aujourd'hui, les « ouvriers », enfermés dans les cités ouvrières**.
C'est un des grands tours de magie du capital que de cacher*** les ouvriers. En plus, on leur fait honte d'être ignorants comme ça ils ne veulent même pas sortir de leurs trous . Après y en a qui disent que c'est parce qu'ils sont fiers.
Tu dis:
« Mais je maintiens, puisqu'on parle des pue-la-sueur anglais ici, que sans éducation, sans culture, sans écoles, sans enseignement de l'histoire, de la philo, etc... (ou tout autre « terminologie » que tu voudras) les pauvres n'ont plus de conscience de classe. Ils ne sont plus des « prolétaires », mais font partie du « lumpen », qui lui n'a pas/plus de conscience d'être prolétaire. Marx, qui a juste constaté cet état de fait (il ne l'a pas inventé) ne disait pas autre chose. » Désolé, mais je ne te suis pas.
Peut-être parce que comme tu le dis : « tout le monde n’a pas la chance d’avoir des parents communistes », ce qui doit déformer un peu les choses (ce qui ne veut pas dire que d'avoir des parents épiciers... Ouf, première balle).
D'abord, Marx, autant que j'en sache, ne relie pas le lumpen avec la question de l'école, ni même du savoir. Il en dit plus que tu ne dis sur le lumpenprolétariat, qu'il n'aimait vraiment pas dutroux dutroux (pas étonnant pour un bourgeois), puisque de par sa « condition » (et non ses capacités intellectuelles) celui-ci est facilement achetable par le bourgeois pour les basses besognes contre l'ouvrier (aujourd'hui vigile dans les supermarchés).
Mille excuses encore (je rame, je rame), mais si l'enseignement scolaire servait à la conscience de classe, ça se saurait. T'as vu une école « communiste » par ici ? Il en reste du peu qui ont tenté ce qu'on appelait la « pédagogie socialiste » ?
Notre système scolaire ne vise pas à ça. (Voir note sur les citations ****)
« La formation du travail intellectuel correspond pour l'essentiel, et à des degrés divers, à l'inculcation d'une série de rituels, de secrets et de symbolisations de l'ordre entre autres de la "culture générale", dont le but principal consiste à la distinguer du travail manuel. Ainsi distingué, ce travail intellectuel est, pour une large part, universalisable, car il est situé dans l'ordre de l'universel. » Poulantzas.
« La première modernité était sur ce point moins républicaine que nous le laisse paraître une illusion rétrospective: pour l'essentiel, ce qu'on a pu présenter comme des institutions de socialisation, des instruments d'émancipation des masses, n'étaient rien d'autre que des dispositifs de surveillance et de disciplinarisation de celles-ci. Le sujet moderne, clivé, rationnel, était le sujet de l'élite; la population, ce sont les nains de jardin. » Z. Bauman
« L'évolution des idéologies qui entourent l'école est un bon exemple des dispositions propres à la nouvelle petite bourgeoisie, de sa "conscience possible" du social, des processus par lesquels elle oriente idéologiquement et concrètement en sa faveur les institutions sociales auxquelles elle doit sa position. (...) L'égalitarisme petit bourgeois se traduit par mille variations sur la notion "d'échec scolaire", dont le seul résultat – même et surtout lorsque cette notion semble être mise en rapport avec l'origine sociale, les fameux "cas sociaux" – est de masquer la réalité de ce système, d'individualiser et de "psychologiser" ce prétendu problème en le traitant "scientifiquement" pour réparer les inégalités. Mais parler d'échec en ce domaine et en ce sens est aussi peu pertinent que de parler d'échec à la roulette: si le système d'enseignement n'est pas un casino – le hasard n'y a bien évidemment aucune place – il lui ressemble cependant sur deux points: les gains possibles y dépendent du capital – et celui-ci peut-être nul – et d'autre part, l'échec en est le principe structurel de base. De même que la roulette n'est pas faite pour qu'on y gagne mais bien pour qu'on y perde – l'échec est sa fonction, non sa dysfonction – l'enseignement, parce qu'il sélectionne et sanctionne par l'exclusion, n'est pas d'abord fait pour que certains obtiennent des diplômes mais pour que d'autres se voient interdire de le faire, en fonction du niveau de compétence que la société leur a depuis longtemps assigné, en fonction de l'organisation de la production. L'échec scolaire n'est qu'un numerus clausus à l'échelle de la société. L'inégalité devant l'école n'est pas une perversion de son but avoué: l'égalité, mais son principe de classe que dissimule l'idée de démocratisation et de mérite individuel. (…) Ce qu'on enseigne principalement à la classe ouvrière, c'est la discipline, le respect de l'autorité, la vénération d'un travail intellectuel qui se trouve toujours "ailleurs" dans l'appareil scolaire ». Paul Beaud
Tu dis:
« Et oui, ce sont les enseignants qui enseignent. Pas les élèves. Ceux qui savent qui transmettent. Et c'est clairement pour les empêcher de transmettre que partout, on supprime des postes de profs, qu'on fragilise l'éducation publique, qu'on rogne sur les budgets culturels et associatifs, bref, que la « classe dominante » entend bien laisser le peuple dans une ignorance crasse, et ne lui laisse que le pouvoir de consommer les machins dont LPR faisait la liste plus haut (au cas où, je ne suis pas prof). » Mais non voyons! Bien sûr qu'il faut défendre le service public mais pas pour autant cautionner sa fonction dans le système capitaliste.
D'abord, élaborer la conscience de classe n'est pas enseigner les disciplines scolaires (même s'il y a un lien, pfff !). Bien sûr qu'il faut apprendre à lire et réfléchir (y en a qui disent qu'il suffit de savoir compter) et c'est vrai que le courant "pédagogique" dominant vise à réduire ça pour les basses classes. Mais l'école de la République n'a jamais servi à émanciper le peuple, sinon dans les belles histoires qui bercent les rêves de missionnaires des petits bourgeois hussards noirs dela République . L'enseignement a toujours été à plusieurs vitesses. Je te renvoie à « L'école capitaliste en France » de Beaudelot et Establet que tu dois connaître (gnagna), ou à Bourdieu, que tu dois connaître aussi (re-gnagna), (madame a fait l'IEP d'Aix, mazette! Me refais pas le coup de « J'suis un peu nulle, comme fille, le jargon, j'comprends point », c'est petit).
Bref, comme tu dis (t'as des moments de lucidité parfois): « À l'école, on apprend (en tous cas, on devrait)... » Veaux pieux.
Tu dis:
« Un populo inculte se manipule plus facilement ».
La question de la manipulation est plus complexe, ne t'en déplaise (à moins que ce ne soit encore un effet de ton mauvais esprit taquin du sud - c'est vrai que pour nous, à (en, avec l'accent parigot siouplaît) Avignon, on croyait que Marseille c'était en Afrique, pays de sauvages -.
Bon, reste concentrée, c'est juste que je me déconstype (prière de garder l'ortografe).
« Il n'existe pas, on le sait, un appareil idéologique dominant pour toutes les classes et catégories sociales. Pour un ouvrier, l'appareil productif de l'usine, avec ses règlements, l'organisation des outils, les hiérarchies internes, incarne une puissance idéologique évidemment supérieure aux autres: pour lui, l'alpha et l'omega ne peuvent être le journal et la télé. Ce qu'il entend à la télé et lit dans son journal passe par le tamis de sa quotidienne expérience des rapports sociaux: comment s'expliquer qu'il existe encore quelque chose comme un mouvement ouvrier s'il n'y avait pas, quelque part dans l'expérience quotidienne, un noyau de réalité réfractaire aux formidables pressions, cumulées sur plus d'un siècle, exercées par cette masse d'images et d'idées sociales pour lesquelles le mot d'"exploitation" n'est qu'une invention d'idéologues aigris? » Debray
« Les classes populaires, ne sont pas à même de prendre une vue d'ensemble de la vie économique et de ses conflits ni de tenir une comptabilité des coûts et des profits. Mais situées, en quelque sorte, au plus près et au plus intime des processus d'exploitation, elles occupent, en revanche, une place privilégiée pour voir à l'œuvre, dans leurs moindres détails, la libre entreprise et l'égoïsme des nantis: les gens du peuple qui servent d'intermédiaires entre clients et patrons sont bien placés pour connaître les petits carottages de l'économie de marché. » Hoggart
Un dernier, pour la route : « La classe ouvrière est la catégorie sociale qui s’est révélée la moins facilement pénétrable pour les régimes fasciste et nazi, (…) d’un coté, une identité fondée sur un fort sentiment de différence et d’injustice opposait à la propagande du pouvoir une barrière mentale qui trouvait expression dans le recours à des formes traditionnelles de défense symbolique comme le rire, la plaisanterie, la chanson. D’un autre coté, cette même identité exposait à un emprise partielle parce qu’elle incorporait des valeurs – la dignité du travail, le respect de l’ordre, le culte de la virilité et de la puissance physique – que le régime mettait lui-même à l’honneur. » Par contre, « Certains secteurs se distinguèrent par leur soutien au régime, en premier lieu les médecins, qui battirent des records d’adhésion. Un médecin sur deux était inscrit au parti nazi, et un sur dix à la SS, ce qui n’allait pas être sans incidence sur leur participation à la violence nazi. » Burrin.
.
Tu dis:
« Et ensuite, pardon de te le dire aussi crûment [je t'en prie, chère madame, je n'en ferai rien], mais utiliser le mot « lutte » ou le mot « guerre », pour dire exactement la même chose, est-ce le plus important ? N'est-ce pas un gentil « enculage de mouches » ? N'est-ce pas un bon vieux gros blabla ? Aujourd'hui, nous assistons bel et bien à une guerre, des riches contre les pauvres, de l'oligarchie contre les travailleurs, ou ... ce que tu voudras. » Si je me suis permis de réagir à ta réponse à LPR et pris la peine de formuler du mieux que j'ai pu mes arguments, c'était justement pour te démontrer que ce n'était pas la même chose. Relis le passage. Après tu peux ne pas être d'accord, mais conteste mes arguments, sinon y a plus moyen [s]d'enculer les mouches[/s] de discuter.
Tu dis:
« que oui, la majorité d'entre nous (je fais partie des pauvres) la subit ». Passant la plupart de mes commentaires (développés) à discuter de ça, je ne vais pas te contredire. Je fais z'aussi partie des pauvres, bien que je ne sois pas encore à la rue, mais ça ne me donne en soi pas plus d'arguments, par contre moins de possibilités de me réabonner à @si même à demi tarif - Dieu soit loué pour sa mansuétude (merci à gemp) -.
Tu dis:
« Et c'est bien ce que je constate, à ma manière désabusée, nous ne sommes pas en situation révolutionnaire, hélas. » Je partage, sauf que moi (gnagna) j'ai expliqué ce que j'entends par « situation révolutionnaire » (jeu, set et match pour bibi même pas marseillais). Même les oracles restent secs sur la possibilité que nous soyons en période pré-révolutionnaire. Potentiellement préfasciste, d'accord avec toi, mais nous ne sommes pas les seuls, ne serait-ce que sur @si, à sonner l'alerte pour que l'autruche sorte la tête du trou, elle aussi .
Si tu ne comprends pas en quoi cette analyse concerne des enjeux déterminants (et non pas la sodomisation de diptères), désolé, mais je ne peux mieux le formuler pour l'instant. En tout cas, l'utilisation qu'en fait cigale zoze l'illustre: « classes de pensée, classes de culture, économiques, etc. », reprenant en cela (à l'insu de son plein gré, n'en doutons pas) le détournement que font les sociologues larbins, « intellectuels domestiques (comme on dit des animaux de compagnie » (Michel Surya), de la notion de classe visant à la rendre inintelligible, donc non opératoire pour la prise de conscience... de classe, justement. Nous, petits-bourgeois, fils/filles de parents communistes ou épiciers, "précariat" mélenchonien ou pas, sommes « fabriqués », par l'école notamment, qui nous concerne plus que les ouvriers, pour véhiculer cette LQR (rôôô). Pour nous aussi, la prise de conscience de classe doit nous permettre d'identifier ce rôle pour mener le combat avec la classe ouvrière, si c'est l'option réelle qui nous anime.
Parce que je viens de le voir et pour te convaincre (là c'est du sérieux, espèce de m...........) que je ne m'amuse pas à faire de la rhétorique pour le plaisir parce que je partage le même sentiment de l'urgence où nous sommes de trouver le moyen de marcher ensemble contre ces salauds de capitalistes que beaucoup d'autres abonnés d'@si (c'est pour ça que je n'en veux pas à mouffette de le hurler, même si nous savons tous que ça ne se jouera pas sur @si, mais ça y participe), face à la catastrophe qui nous arrive sur la tronche, et que ça ne se fera à coup jolis sentiments et de copinades (mais l'un n'empêche pas l'autre, eh oh), je finis en utilisant le dernier film de Lars Von Trier, Mélancholia, qui illustre l'impasse d'une bourgeoisie mortifère.
Alors que la planète Mélancholia s'apprête à heurter la terre, Claire, l'angoissée, propose « d'aller boire un verre de vin sur la terrasse ». Justine, la dépressive (mélancolique), sa sœur, lui répond ironiquement: « et on chantera la neuvième de Beethoven, et on mettra des bougies. » Continuant, toujours ironique : « et si on allait dans les chiottes ? ».
Aux chiottes, la bourgeoisie et ses larbins!
Sur ce, pour me remonter le moral, je vais me repasser « Soleil vert » pour les belles images de nature de la fin.
Et après, je fais comme gemp pour le Figaro, j'arrête, d'autant que moi, je suis feignant. Pour l'instant! Car je suis incorrigible (nan, pas taper tête).
PS : « au fait, toi, AA, tu bosses chez Moulinex ? » J'ai essayé, mais y m'ont pas voulu, j'étais pas assez intello.
* Contrepéter n'est pas péter contre. Pas plus que le contremaître n'est contre le maître, mais tout contre.
** « L'objectif, c'est de former un milieu ouvrier héréditaire, donc sain (...) d'où doit sortir une race de mineurs. (...) Faire des usines-couvents, mais plus aérées. (...). Autour de l'usine ou des houillères, c'est le monotone alignement des petites maisons ouvrières. De la géométrie, mais pas de plan. Ce qui est recherché, dans cette cité artificielle, ce n'est pas l'allure, l'ordonnancement visible de l'ensemble, mais la cellule de base. Et celle-ci se réduit à l'habitat du ménage. Habitat exclusivement, et seulement pour la conjugalité légitime. On ne veut pas des célibataires: leur logement comporterait des salles de réunion qui risqueraient de devenir des foyers d'émeute et de sédition. Leur goût pour les cabarets, leur sexualité expansive, leur érotisme de couloirs et d'escaliers créeraient l'atmosphère collective fusionnelle que l'on cherche justement à exorciser en sérialisant les masses par l'intimité conjugale et familiale, c'est-à-dire par l'enfermement sur soi du couple procréateur. C'est aussi la raison pour laquelle on se méfie des veuves, surtout quand elles sont jeunes. Tout est fait pour aider la seule sexualité domestique. Dans nombre de ces cités, les secours sont retirés aux ouvriers atteints de maladies vénériennes. Et déjà, à Briey en 1870, des garderies d'enfants sont mises à la disposition des mères, signe que, dès le départ, les équipements collectifs sont conçus pour produire, ou reproduire la famille conjugale. Cet équipement-là, soit dit en passant, permet d'en savoir long sur la façon dont le ménage est tenu: par l'intermédiaire des enfants, il est un moyen d'éducation de la mère au foyer . (...) Tout cela ressemble fort, finalement, à un camp militaire. » Paul Blanquart
*** « Un voyageur anglais, étant en Suède, occupé à la recherche de tout ce qui appartient aux fossiles, voulut connaître par ses propres yeux ces demeures souterraines... il descendit dans la mine la plus célèbre à l'aide d'une machine. Il trouva comme il s'y attendait des assemblées nombreuses de l'un et l'autre sexe mais dans un état moins florissant qu'il se l'était figuré. L'image de la plus affreuse misère s'y offrait de toute parts. Les habits, les trous auxquels il entendait donner le nom de maison, les aliments, tout y ressentait l'horreur d'une profonde prison. Aussi la tristesse et la pâleur étaient-elles peintes sur tous les visages. » Murard et Zylberman,
**** Oui, je pratique la citation d'extraits, comme quoi je ne nie pas l'enseignement (bien que ce ne soit pas à l'école qu'on m'a fait connaître ces auteurs, mais c'est vrai on m'a appris à lire, mal). Mais surtout parce que je considère que quand quelqu'un a mieux formulé que moi ce que je veux exprimer, autant l'utiliser, d'autant si ça renvoie à un travail de recherche et de réflexion approfondie. Je ne le considère pas comme un argument d'autorité, mais une manière de donner le meilleur (à mon goût bien sûr) que je connaisse à mon interlocuteur (tu vois que je vous aime quand même, les marseillais con). En plus ça nous fait découvrir les uns aux autres des auteurs « dans le texte ». En plus d'en plus, je vais me faire engueuler (avec raison) par ce cher Chronophagos parce que je mets trop d'images, que c'est nul.
Bon, faut pas que je m'excuse en plus ?
à Gavroche, Canecanecanebière, Marseille-sur-mer
Parce que je ne veux pas justement rentrer dans ce ton dans lequel tu persistes à vouloir faire rentrer cette polémique (tiens, y a – encore! C'est fou - un article dans Le Sarkophage de Christophe Régina : « La violence des femmes, histoire d'un tabou social »), j'ai pris le temps de réfléchir, entre deux actions de soutien à un squatt – Brândusa, où t'as mis les photos ? - pour garder le ton serein qui sied à ma volonté pacificatrice (nous avons passé des siècles à pacifier les sauvages, encore un effort). Mais vu que depuis Lordon on sait que ce sont nos affects qui nous gouvernent, je ne peux évidemment jurer de rien. Ouvrons l'angle alpha quand même (moi j'appelle ça le respect de l'interlocuteur que d'essayer d'argumenter proprement).
Passant donc sur les persiflages (bon ça va, j'ai compris, tu te fous de ma gueule, mais tant pis pour toi, faut pas jouer avec les constipés) auxquels, en manque d'arguments, une "certaine" gauche nous habitue depuis trop longtemps (y a pas que la "fausse" gauche du PS qui a de mauvaises habitudes).
Tu dis:
« C'est curieux, quand même, que le nom « Vrégens » t'agresse ?... » Et patati et patata. Si t'arrêtais de te la jouer, non ? À ton âge ! - Mince, voilà que je persifle, pas moyen de tenir mes promesses, ch'uis comme le nain engrosseur –.
D'abord, au jour d'aujourd'hui, on dit plus: « Se tirlipoter le schmilblick », on dit: « se tripoter le portable » et « se gratter le SMS ». Et vlan !
Ensuite, « puisque tu renvoies à ton pseudo à toi... » C'est une erreur d'adresse. Tant pis, le râle est méfait (sur l'album de la comtesse)*.
Ensuite (bis) : « Quant à l'adresse de contact où tu peux nous écrire, et que tu trouves « suffisante », c'est de l'humour, puisqu'il faut préciser... » Ben oui. Voir réponse à alain b.
Pour en venir aux choses sérieuses, môa, madame, (violons), quand j'étais petit, c'est le charbon que j'allais chercher dans la cave du HLM (tu le crois? Du charbon dans une (un? Vous avez une bonne vue mon capitaine) HLM? Et pourtant, craché, juré. - Merde, où j'ai mis l'album de famille (bon, là j'exagère, on n'est pas Belges)? - Mais mes parents à moi étaient épiciers comme ceux de Guy Birenbaum , bonjour à lui. Vaguement socialiste en ce qui concerne mon père: « Le socialisme, c'est à chacun selon son travail ; le communisme, à chacun selon ses besoins » qu'y disait entre deux inventaires. C'est fou ce que ça travaille un petit épicier (et sa femme, forcément), à te dégoûter. D'ailleurs... Mon bonjour au passage au papa boulanger d'Athalouk (... et sa femme évidemment). Avec Guy et lui, on pourrait lancer une amicale des enfants de petits commerçants petits bourgeois traditionnels (selon la nomenclature marxiste).
Je n'en saurais jamais plus sur ces questions de socialisme/communisme avant ça. Mais avec ça et le parcours socioprofessionnel des copains, j'ai compris que, même si on avait la même apparence de misère (relative), le parcours d'un fils de petit bourgeois, même tout petit, n'était pas le même qu'un parcours de fils de prole. Pauvre n'est pas synonyme de prolo. D'ailleurs, en province, on les voyait pas plus qu'aujourd'hui, les « ouvriers », enfermés dans les cités ouvrières**.
C'est un des grands tours de magie du capital que de cacher*** les ouvriers. En plus, on leur fait honte d'être ignorants comme ça ils ne veulent même pas sortir de leurs trous . Après y en a qui disent que c'est parce qu'ils sont fiers.
Tu dis:
« Mais je maintiens, puisqu'on parle des pue-la-sueur anglais ici, que sans éducation, sans culture, sans écoles, sans enseignement de l'histoire, de la philo, etc... (ou tout autre « terminologie » que tu voudras) les pauvres n'ont plus de conscience de classe. Ils ne sont plus des « prolétaires », mais font partie du « lumpen », qui lui n'a pas/plus de conscience d'être prolétaire. Marx, qui a juste constaté cet état de fait (il ne l'a pas inventé) ne disait pas autre chose. » Désolé, mais je ne te suis pas.
Peut-être parce que comme tu le dis : « tout le monde n’a pas la chance d’avoir des parents communistes », ce qui doit déformer un peu les choses (ce qui ne veut pas dire que d'avoir des parents épiciers... Ouf, première balle).
D'abord, Marx, autant que j'en sache, ne relie pas le lumpen avec la question de l'école, ni même du savoir. Il en dit plus que tu ne dis sur le lumpenprolétariat, qu'il n'aimait vraiment pas dutroux dutroux (pas étonnant pour un bourgeois), puisque de par sa « condition » (et non ses capacités intellectuelles) celui-ci est facilement achetable par le bourgeois pour les basses besognes contre l'ouvrier (aujourd'hui vigile dans les supermarchés).
Mille excuses encore (je rame, je rame), mais si l'enseignement scolaire servait à la conscience de classe, ça se saurait. T'as vu une école « communiste » par ici ? Il en reste du peu qui ont tenté ce qu'on appelait la « pédagogie socialiste » ?
Notre système scolaire ne vise pas à ça. (Voir note sur les citations ****)
« La formation du travail intellectuel correspond pour l'essentiel, et à des degrés divers, à l'inculcation d'une série de rituels, de secrets et de symbolisations de l'ordre entre autres de la "culture générale", dont le but principal consiste à la distinguer du travail manuel. Ainsi distingué, ce travail intellectuel est, pour une large part, universalisable, car il est situé dans l'ordre de l'universel. » Poulantzas.
« La première modernité était sur ce point moins républicaine que nous le laisse paraître une illusion rétrospective: pour l'essentiel, ce qu'on a pu présenter comme des institutions de socialisation, des instruments d'émancipation des masses, n'étaient rien d'autre que des dispositifs de surveillance et de disciplinarisation de celles-ci. Le sujet moderne, clivé, rationnel, était le sujet de l'élite; la population, ce sont les nains de jardin. » Z. Bauman
« L'évolution des idéologies qui entourent l'école est un bon exemple des dispositions propres à la nouvelle petite bourgeoisie, de sa "conscience possible" du social, des processus par lesquels elle oriente idéologiquement et concrètement en sa faveur les institutions sociales auxquelles elle doit sa position. (...) L'égalitarisme petit bourgeois se traduit par mille variations sur la notion "d'échec scolaire", dont le seul résultat – même et surtout lorsque cette notion semble être mise en rapport avec l'origine sociale, les fameux "cas sociaux" – est de masquer la réalité de ce système, d'individualiser et de "psychologiser" ce prétendu problème en le traitant "scientifiquement" pour réparer les inégalités. Mais parler d'échec en ce domaine et en ce sens est aussi peu pertinent que de parler d'échec à la roulette: si le système d'enseignement n'est pas un casino – le hasard n'y a bien évidemment aucune place – il lui ressemble cependant sur deux points: les gains possibles y dépendent du capital – et celui-ci peut-être nul – et d'autre part, l'échec en est le principe structurel de base. De même que la roulette n'est pas faite pour qu'on y gagne mais bien pour qu'on y perde – l'échec est sa fonction, non sa dysfonction – l'enseignement, parce qu'il sélectionne et sanctionne par l'exclusion, n'est pas d'abord fait pour que certains obtiennent des diplômes mais pour que d'autres se voient interdire de le faire, en fonction du niveau de compétence que la société leur a depuis longtemps assigné, en fonction de l'organisation de la production. L'échec scolaire n'est qu'un numerus clausus à l'échelle de la société. L'inégalité devant l'école n'est pas une perversion de son but avoué: l'égalité, mais son principe de classe que dissimule l'idée de démocratisation et de mérite individuel. (…) Ce qu'on enseigne principalement à la classe ouvrière, c'est la discipline, le respect de l'autorité, la vénération d'un travail intellectuel qui se trouve toujours "ailleurs" dans l'appareil scolaire ». Paul Beaud
Tu dis:
« Et oui, ce sont les enseignants qui enseignent. Pas les élèves. Ceux qui savent qui transmettent. Et c'est clairement pour les empêcher de transmettre que partout, on supprime des postes de profs, qu'on fragilise l'éducation publique, qu'on rogne sur les budgets culturels et associatifs, bref, que la « classe dominante » entend bien laisser le peuple dans une ignorance crasse, et ne lui laisse que le pouvoir de consommer les machins dont LPR faisait la liste plus haut (au cas où, je ne suis pas prof). » Mais non voyons! Bien sûr qu'il faut défendre le service public mais pas pour autant cautionner sa fonction dans le système capitaliste.
D'abord, élaborer la conscience de classe n'est pas enseigner les disciplines scolaires (même s'il y a un lien, pfff !). Bien sûr qu'il faut apprendre à lire et réfléchir (y en a qui disent qu'il suffit de savoir compter) et c'est vrai que le courant "pédagogique" dominant vise à réduire ça pour les basses classes. Mais l'école de la République n'a jamais servi à émanciper le peuple, sinon dans les belles histoires qui bercent les rêves de missionnaires des petits bourgeois hussards noirs dela République . L'enseignement a toujours été à plusieurs vitesses. Je te renvoie à « L'école capitaliste en France » de Beaudelot et Establet que tu dois connaître (gnagna), ou à Bourdieu, que tu dois connaître aussi (re-gnagna), (madame a fait l'IEP d'Aix, mazette! Me refais pas le coup de « J'suis un peu nulle, comme fille, le jargon, j'comprends point », c'est petit).
Bref, comme tu dis (t'as des moments de lucidité parfois): « À l'école, on apprend (en tous cas, on devrait)... » Veaux pieux.
Tu dis:
« Un populo inculte se manipule plus facilement ».
La question de la manipulation est plus complexe, ne t'en déplaise (à moins que ce ne soit encore un effet de ton mauvais esprit taquin du sud - c'est vrai que pour nous, à (en, avec l'accent parigot siouplaît) Avignon, on croyait que Marseille c'était en Afrique, pays de sauvages -.
Bon, reste concentrée, c'est juste que je me déconstype (prière de garder l'ortografe).
« Il n'existe pas, on le sait, un appareil idéologique dominant pour toutes les classes et catégories sociales. Pour un ouvrier, l'appareil productif de l'usine, avec ses règlements, l'organisation des outils, les hiérarchies internes, incarne une puissance idéologique évidemment supérieure aux autres: pour lui, l'alpha et l'omega ne peuvent être le journal et la télé. Ce qu'il entend à la télé et lit dans son journal passe par le tamis de sa quotidienne expérience des rapports sociaux: comment s'expliquer qu'il existe encore quelque chose comme un mouvement ouvrier s'il n'y avait pas, quelque part dans l'expérience quotidienne, un noyau de réalité réfractaire aux formidables pressions, cumulées sur plus d'un siècle, exercées par cette masse d'images et d'idées sociales pour lesquelles le mot d'"exploitation" n'est qu'une invention d'idéologues aigris? » Debray
« Les classes populaires, ne sont pas à même de prendre une vue d'ensemble de la vie économique et de ses conflits ni de tenir une comptabilité des coûts et des profits. Mais situées, en quelque sorte, au plus près et au plus intime des processus d'exploitation, elles occupent, en revanche, une place privilégiée pour voir à l'œuvre, dans leurs moindres détails, la libre entreprise et l'égoïsme des nantis: les gens du peuple qui servent d'intermédiaires entre clients et patrons sont bien placés pour connaître les petits carottages de l'économie de marché. » Hoggart
Un dernier, pour la route : « La classe ouvrière est la catégorie sociale qui s’est révélée la moins facilement pénétrable pour les régimes fasciste et nazi, (…) d’un coté, une identité fondée sur un fort sentiment de différence et d’injustice opposait à la propagande du pouvoir une barrière mentale qui trouvait expression dans le recours à des formes traditionnelles de défense symbolique comme le rire, la plaisanterie, la chanson. D’un autre coté, cette même identité exposait à un emprise partielle parce qu’elle incorporait des valeurs – la dignité du travail, le respect de l’ordre, le culte de la virilité et de la puissance physique – que le régime mettait lui-même à l’honneur. » Par contre, « Certains secteurs se distinguèrent par leur soutien au régime, en premier lieu les médecins, qui battirent des records d’adhésion. Un médecin sur deux était inscrit au parti nazi, et un sur dix à la SS, ce qui n’allait pas être sans incidence sur leur participation à la violence nazi. » Burrin.
.
Tu dis:
« Et ensuite, pardon de te le dire aussi crûment [je t'en prie, chère madame, je n'en ferai rien], mais utiliser le mot « lutte » ou le mot « guerre », pour dire exactement la même chose, est-ce le plus important ? N'est-ce pas un gentil « enculage de mouches » ? N'est-ce pas un bon vieux gros blabla ? Aujourd'hui, nous assistons bel et bien à une guerre, des riches contre les pauvres, de l'oligarchie contre les travailleurs, ou ... ce que tu voudras. » Si je me suis permis de réagir à ta réponse à LPR et pris la peine de formuler du mieux que j'ai pu mes arguments, c'était justement pour te démontrer que ce n'était pas la même chose. Relis le passage. Après tu peux ne pas être d'accord, mais conteste mes arguments, sinon y a plus moyen [s]d'enculer les mouches[/s] de discuter.
Tu dis:
« que oui, la majorité d'entre nous (je fais partie des pauvres) la subit ». Passant la plupart de mes commentaires (développés) à discuter de ça, je ne vais pas te contredire. Je fais z'aussi partie des pauvres, bien que je ne sois pas encore à la rue, mais ça ne me donne en soi pas plus d'arguments, par contre moins de possibilités de me réabonner à @si même à demi tarif - Dieu soit loué pour sa mansuétude (merci à gemp) -.
Tu dis:
« Et c'est bien ce que je constate, à ma manière désabusée, nous ne sommes pas en situation révolutionnaire, hélas. » Je partage, sauf que moi (gnagna) j'ai expliqué ce que j'entends par « situation révolutionnaire » (jeu, set et match pour bibi même pas marseillais). Même les oracles restent secs sur la possibilité que nous soyons en période pré-révolutionnaire. Potentiellement préfasciste, d'accord avec toi, mais nous ne sommes pas les seuls, ne serait-ce que sur @si, à sonner l'alerte pour que l'autruche sorte la tête du trou, elle aussi .
Si tu ne comprends pas en quoi cette analyse concerne des enjeux déterminants (et non pas la sodomisation de diptères), désolé, mais je ne peux mieux le formuler pour l'instant. En tout cas, l'utilisation qu'en fait cigale zoze l'illustre: « classes de pensée, classes de culture, économiques, etc. », reprenant en cela (à l'insu de son plein gré, n'en doutons pas) le détournement que font les sociologues larbins, « intellectuels domestiques (comme on dit des animaux de compagnie » (Michel Surya), de la notion de classe visant à la rendre inintelligible, donc non opératoire pour la prise de conscience... de classe, justement. Nous, petits-bourgeois, fils/filles de parents communistes ou épiciers, "précariat" mélenchonien ou pas, sommes « fabriqués », par l'école notamment, qui nous concerne plus que les ouvriers, pour véhiculer cette LQR (rôôô). Pour nous aussi, la prise de conscience de classe doit nous permettre d'identifier ce rôle pour mener le combat avec la classe ouvrière, si c'est l'option réelle qui nous anime.
Parce que je viens de le voir et pour te convaincre (là c'est du sérieux, espèce de m...........) que je ne m'amuse pas à faire de la rhétorique pour le plaisir parce que je partage le même sentiment de l'urgence où nous sommes de trouver le moyen de marcher ensemble contre ces salauds de capitalistes que beaucoup d'autres abonnés d'@si (c'est pour ça que je n'en veux pas à mouffette de le hurler, même si nous savons tous que ça ne se jouera pas sur @si, mais ça y participe), face à la catastrophe qui nous arrive sur la tronche, et que ça ne se fera à coup jolis sentiments et de copinades (mais l'un n'empêche pas l'autre, eh oh), je finis en utilisant le dernier film de Lars Von Trier, Mélancholia, qui illustre l'impasse d'une bourgeoisie mortifère.
Alors que la planète Mélancholia s'apprête à heurter la terre, Claire, l'angoissée, propose « d'aller boire un verre de vin sur la terrasse ». Justine, la dépressive (mélancolique), sa sœur, lui répond ironiquement: « et on chantera la neuvième de Beethoven, et on mettra des bougies. » Continuant, toujours ironique : « et si on allait dans les chiottes ? ».
Aux chiottes, la bourgeoisie et ses larbins!
Sur ce, pour me remonter le moral, je vais me repasser « Soleil vert » pour les belles images de nature de la fin.
Et après, je fais comme gemp pour le Figaro, j'arrête, d'autant que moi, je suis feignant. Pour l'instant! Car je suis incorrigible (nan, pas taper tête).
PS : « au fait, toi, AA, tu bosses chez Moulinex ? » J'ai essayé, mais y m'ont pas voulu, j'étais pas assez intello.
* Contrepéter n'est pas péter contre. Pas plus que le contremaître n'est contre le maître, mais tout contre.
** « L'objectif, c'est de former un milieu ouvrier héréditaire, donc sain (...) d'où doit sortir une race de mineurs. (...) Faire des usines-couvents, mais plus aérées. (...). Autour de l'usine ou des houillères, c'est le monotone alignement des petites maisons ouvrières. De la géométrie, mais pas de plan. Ce qui est recherché, dans cette cité artificielle, ce n'est pas l'allure, l'ordonnancement visible de l'ensemble, mais la cellule de base. Et celle-ci se réduit à l'habitat du ménage. Habitat exclusivement, et seulement pour la conjugalité légitime. On ne veut pas des célibataires: leur logement comporterait des salles de réunion qui risqueraient de devenir des foyers d'émeute et de sédition. Leur goût pour les cabarets, leur sexualité expansive, leur érotisme de couloirs et d'escaliers créeraient l'atmosphère collective fusionnelle que l'on cherche justement à exorciser en sérialisant les masses par l'intimité conjugale et familiale, c'est-à-dire par l'enfermement sur soi du couple procréateur. C'est aussi la raison pour laquelle on se méfie des veuves, surtout quand elles sont jeunes. Tout est fait pour aider la seule sexualité domestique. Dans nombre de ces cités, les secours sont retirés aux ouvriers atteints de maladies vénériennes. Et déjà, à Briey en 1870, des garderies d'enfants sont mises à la disposition des mères, signe que, dès le départ, les équipements collectifs sont conçus pour produire, ou reproduire la famille conjugale. Cet équipement-là, soit dit en passant, permet d'en savoir long sur la façon dont le ménage est tenu: par l'intermédiaire des enfants, il est un moyen d'éducation de la mère au foyer . (...) Tout cela ressemble fort, finalement, à un camp militaire. » Paul Blanquart
*** « Un voyageur anglais, étant en Suède, occupé à la recherche de tout ce qui appartient aux fossiles, voulut connaître par ses propres yeux ces demeures souterraines... il descendit dans la mine la plus célèbre à l'aide d'une machine. Il trouva comme il s'y attendait des assemblées nombreuses de l'un et l'autre sexe mais dans un état moins florissant qu'il se l'était figuré. L'image de la plus affreuse misère s'y offrait de toute parts. Les habits, les trous auxquels il entendait donner le nom de maison, les aliments, tout y ressentait l'horreur d'une profonde prison. Aussi la tristesse et la pâleur étaient-elles peintes sur tous les visages. » Murard et Zylberman,
**** Oui, je pratique la citation d'extraits, comme quoi je ne nie pas l'enseignement (bien que ce ne soit pas à l'école qu'on m'a fait connaître ces auteurs, mais c'est vrai on m'a appris à lire, mal). Mais surtout parce que je considère que quand quelqu'un a mieux formulé que moi ce que je veux exprimer, autant l'utiliser, d'autant si ça renvoie à un travail de recherche et de réflexion approfondie. Je ne le considère pas comme un argument d'autorité, mais une manière de donner le meilleur (à mon goût bien sûr) que je connaisse à mon interlocuteur (tu vois que je vous aime quand même, les marseillais con). En plus ça nous fait découvrir les uns aux autres des auteurs « dans le texte ». En plus d'en plus, je vais me faire engueuler (avec raison) par ce cher Chronophagos parce que je mets trop d'images, que c'est nul.
Bon, faut pas que je m'excuse en plus ?
Bon, ouvrons l'angle alpha (merci Frédo et Judith au passage).
Les choses étant ce qu'elles sont, et réciproquement, je pense t'avoir répondu sur l'appellation Vrégens et l'adresse de contact. Et désolée, je préfère le schmilblick aux essemesses, chacun son truc. Ça doit être mon âge, sans doute... ;-))
Quant aux choses sérieuses, je suis moâ, une vraie fille de prolo. Parfaitement. Et pour faire pleurer dans les chaumières, j'allais tous les jours chercher du fioul pour le poêle avec mes petites mains bleuies de froid. Cosette, genre. Pas de bol, Jean Valjean n'était plus là. Mais j'ai eu la chance de vivre dans une famille où on lisait beaucoup. Pas de télé, pas d'ordi, pas de portable, pas de Nike ni de Blackberry. Le seul loisir, c'était la lecture. J'ai eu la chance aussi d'avoir des parents qui voulaient que je « m'en sorte ». Qui m'ont payé des études. Même si avoir des parents cocos n'était pas simple (ouch...) je ne les remercierai jamais assez. On vivait dans un HLM de la banlieue de Marseille, les fins de mois étaient dures, et mon papa, ouvrier, n'a plus retrouvé de boulot après ses cinquante ans. Trop vieux, déjà. Usé. Bref, « petite-bourgeoise » peut-être, fille de prolo, c'est certain. Pauvre ET prolo.
Mais contrairement à ce que tu dis, à cette époque, les ouvriers, on les voyait. Certes, ils étaient déjà parqués dans les « quartiers », entassés les uns sur les autres, la seule différence, c'est qu'à l'époque, il y avait des ritals, des espagnols, des gitans, et quelques maghrébins, venus de « là-bas » gagner leur pain. Belle époque du « plein-emploi », ou presque. Donc, on les voyait. Beaucoup plus qu'aujourd'hui. Maintenant, les ouvriers des quartiers, on les appelle « cailleras »... Et non, je ne crois pas qu'ils soient fiers, au contraire. Dès qu'ils peuvent, ils se barrent ailleurs. Et on les comprend. Quand on a vécu dans un HLM des années 60, on sait pourquoi. Ils sont comme tout le monde, envie d'une maison digne de ce nom, de vacances, de rêves.
Alors, tu pourras me citer tous les auteurs que tu voudras, en ce qui me concerne, l'école m'a appris la vie. J'ai eu de mauvais profs (en maths, ce qui explique ma nullité crasse en ce domaine), mais aussi des bons. De très bons. En français, en histoire, en philo. Ces gens là m'ont appris à penser. A refuser les « évidences », ils m'ont donné la curiosité. Ils m'ont ouvert les portes. A côté de ça, mes copines, moins chanceuses que moi, lisaient peu, et ont quitté l'école après la troisième. Pour se marier, et faire des gosses. Résultat : elles font des petits boulots, encore aujourd'hui, et s'estiment heureuses d'avoir trouvé un mari digne de ce nom. Elles ne lisent toujours pas (sauf la presse people ou régionale) et ne revendiquent rien. Ne s'étonnent de rien. Ne sont pas dans les manifs. Votent à droite, et même pire. Votent pour le « plus sexy » (véridique). Mes amies n'ont pas de « conscience de classe », elles finissent péniblement de payer les traites de la maison. Elles sont juste « de tel quartier », ou « Mme Machin », ou « caissière chez Carrouf », ou « responsable de station » au métro de Marseille.
Le tableau est noir, certes. Pourtant, leur rêve, c'est de « reprendre des études », passer le bac ou un équivalent. Pas pour apprendre des « rituels », « l'organisation des outils » ou la « hiérarchie » (ça, merci, elles connaissent, même si elles n'ont pas été à l'école longtemps) mais juste pour comprendre. Pour se sentir moins con. Pour gober un peu moins les « évidences » balancées par TF1.
Alors, on peut « théoriser » pendant des plombes, ça ne change rien à un état de fait. Dans le système capitaliste il vaut mieux aller à l'école que le contraire.
Pour terminer, je ne me sens pas « intellectuelle domestique », au contraire. Mon (notre) rôle, c'est d'être « des lanceurs d'alerte », des grandes gueules, des « passeurs ». Je suis parfaitement consciente qu'il y a toujours deux classes, quel que soit le nom qu'on leur donne. Je ne suis pas « fabriquée » par l'école, j'utilise juste les armes qu'elle m'a données. Celles qu'on nous a laissées. Je vais faire ma prétentieuse en me comparant à lui : l'auteur de LQR aussi est allé à l'école, et c'est sans doute pour ça qu'il a pu écrire ses livres, et au passage, qu'il a édité l'Insurrection qui vient. Merci à lui.
J'espère qu'après les « images de nature » ton moral est au beau fixe. Moi, c'est au milieu de la nature que je vis aujourd'hui. Lalalère.
Bonne soirée.
Les choses étant ce qu'elles sont, et réciproquement, je pense t'avoir répondu sur l'appellation Vrégens et l'adresse de contact. Et désolée, je préfère le schmilblick aux essemesses, chacun son truc. Ça doit être mon âge, sans doute... ;-))
Quant aux choses sérieuses, je suis moâ, une vraie fille de prolo. Parfaitement. Et pour faire pleurer dans les chaumières, j'allais tous les jours chercher du fioul pour le poêle avec mes petites mains bleuies de froid. Cosette, genre. Pas de bol, Jean Valjean n'était plus là. Mais j'ai eu la chance de vivre dans une famille où on lisait beaucoup. Pas de télé, pas d'ordi, pas de portable, pas de Nike ni de Blackberry. Le seul loisir, c'était la lecture. J'ai eu la chance aussi d'avoir des parents qui voulaient que je « m'en sorte ». Qui m'ont payé des études. Même si avoir des parents cocos n'était pas simple (ouch...) je ne les remercierai jamais assez. On vivait dans un HLM de la banlieue de Marseille, les fins de mois étaient dures, et mon papa, ouvrier, n'a plus retrouvé de boulot après ses cinquante ans. Trop vieux, déjà. Usé. Bref, « petite-bourgeoise » peut-être, fille de prolo, c'est certain. Pauvre ET prolo.
Mais contrairement à ce que tu dis, à cette époque, les ouvriers, on les voyait. Certes, ils étaient déjà parqués dans les « quartiers », entassés les uns sur les autres, la seule différence, c'est qu'à l'époque, il y avait des ritals, des espagnols, des gitans, et quelques maghrébins, venus de « là-bas » gagner leur pain. Belle époque du « plein-emploi », ou presque. Donc, on les voyait. Beaucoup plus qu'aujourd'hui. Maintenant, les ouvriers des quartiers, on les appelle « cailleras »... Et non, je ne crois pas qu'ils soient fiers, au contraire. Dès qu'ils peuvent, ils se barrent ailleurs. Et on les comprend. Quand on a vécu dans un HLM des années 60, on sait pourquoi. Ils sont comme tout le monde, envie d'une maison digne de ce nom, de vacances, de rêves.
Alors, tu pourras me citer tous les auteurs que tu voudras, en ce qui me concerne, l'école m'a appris la vie. J'ai eu de mauvais profs (en maths, ce qui explique ma nullité crasse en ce domaine), mais aussi des bons. De très bons. En français, en histoire, en philo. Ces gens là m'ont appris à penser. A refuser les « évidences », ils m'ont donné la curiosité. Ils m'ont ouvert les portes. A côté de ça, mes copines, moins chanceuses que moi, lisaient peu, et ont quitté l'école après la troisième. Pour se marier, et faire des gosses. Résultat : elles font des petits boulots, encore aujourd'hui, et s'estiment heureuses d'avoir trouvé un mari digne de ce nom. Elles ne lisent toujours pas (sauf la presse people ou régionale) et ne revendiquent rien. Ne s'étonnent de rien. Ne sont pas dans les manifs. Votent à droite, et même pire. Votent pour le « plus sexy » (véridique). Mes amies n'ont pas de « conscience de classe », elles finissent péniblement de payer les traites de la maison. Elles sont juste « de tel quartier », ou « Mme Machin », ou « caissière chez Carrouf », ou « responsable de station » au métro de Marseille.
Le tableau est noir, certes. Pourtant, leur rêve, c'est de « reprendre des études », passer le bac ou un équivalent. Pas pour apprendre des « rituels », « l'organisation des outils » ou la « hiérarchie » (ça, merci, elles connaissent, même si elles n'ont pas été à l'école longtemps) mais juste pour comprendre. Pour se sentir moins con. Pour gober un peu moins les « évidences » balancées par TF1.
Alors, on peut « théoriser » pendant des plombes, ça ne change rien à un état de fait. Dans le système capitaliste il vaut mieux aller à l'école que le contraire.
Pour terminer, je ne me sens pas « intellectuelle domestique », au contraire. Mon (notre) rôle, c'est d'être « des lanceurs d'alerte », des grandes gueules, des « passeurs ». Je suis parfaitement consciente qu'il y a toujours deux classes, quel que soit le nom qu'on leur donne. Je ne suis pas « fabriquée » par l'école, j'utilise juste les armes qu'elle m'a données. Celles qu'on nous a laissées. Je vais faire ma prétentieuse en me comparant à lui : l'auteur de LQR aussi est allé à l'école, et c'est sans doute pour ça qu'il a pu écrire ses livres, et au passage, qu'il a édité l'Insurrection qui vient. Merci à lui.
J'espère qu'après les « images de nature » ton moral est au beau fixe. Moi, c'est au milieu de la nature que je vis aujourd'hui. Lalalère.
Bonne soirée.
On dirait que ces quelques centaines d'individus tiennent les bobbies en respect... Et c'est exactement les mêmes mots utilisés pour qualifier les "émeutes" de 2005 en France. Salauds de pauvres !
Je divise mon temps entre Paris & Londres où je suis en ce moment et j'ai tout de suite pensé aux émeutes de 2005 en France comme vous, Gavroche. ça me parait évident
La mort d'un jeune et ça s'enflamme dans un quartier pauvre
On continue à vouloir racialiser le problème alors qu'il me semble socio-économique
Et puis, la presse... en 2005 j'étais à Paris et mes amis londoniens étaient paniqués pour moi car vu de l'extérieur, on montrait Paris à feu et à sang alors que ben non, rien du tout...
Même chose ici à Londres en ce moment, à part voir plus de flics partout, ben non, tout va bien... à part que nourrisaux tabloïds et autres torchons gratuits dans le métro, ça stresse avec une stiff upper lip... (désolé, ça m'a toujours fait le même effet, c'est quand je vois ostensiblement police ou armée que je me dis "oh zut, on doit être en danger" - non, ça ne m'a jamais rassuré...)
Je pense que quand une partie de la population pense ne plus rien avoir à perdre, on en arrive là... c'est proche de l'automutilation.
alors effectivement, ça n'a pas la grâce de la revendication, mais cela reste à mon avis la marque d'un cri de douleur et de désespoir
mais bon, à force de faire semblant de ne pas entendre, ça empirera...
Martin Luther King disait : si l’on écoute pas ceux qui n’ont pas de voix ils se feront entendre. Ça ne vous fera peut être pas plaisir de l’entendre mais vous l’entendrez”.
A nation that continues year after year to spend more money on military defense than on programs of social uplift is approaching spiritual death.
http://www.marianne2.fr/Angleterre-emeutes-shopping-ou-emeutes-sociales_a209210.html
En résumé : j'achète pour être comme les autres. Et si je peux pas, je vole.
En résumé : j'achète pour être comme les autres. Et si je peux pas, je vole.
Pour la plupart des Britanniques, Tottenham est synonyme de quartier juif, même si cela ne reflète que très partiellement la situation.
J'ai aussi vécu à Londres pas loin de ce quartier et je n'ai jamais entendu cela mais je n'ai pas peut-être pas fréquenté les bons cercles.
Cependant, il serait naïf d’ignorer un certain aspect racial dans ces événements – du côté de la police tout au moins.
Sans preuve c'est un peu du généralisme de bas étage non ? Les anglais en général sont bien plus ouverts aux autres éthnies et je suis étonné que l'aspect racial soit mis en avant ici. Visiblement d'autres Londoniens ont le même questionnement.
J'ai aussi vécu à Londres pas loin de ce quartier et je n'ai jamais entendu cela mais je n'ai pas peut-être pas fréquenté les bons cercles.
Cependant, il serait naïf d’ignorer un certain aspect racial dans ces événements – du côté de la police tout au moins.
Sans preuve c'est un peu du généralisme de bas étage non ? Les anglais en général sont bien plus ouverts aux autres éthnies et je suis étonné que l'aspect racial soit mis en avant ici. Visiblement d'autres Londoniens ont le même questionnement.
[quote=depuis 1998, plus de 300 personnes sont mortes après leur arrestation.]
Attention à résumer ainsi l'article on pourrait croire à 300 victimes de bavures policières, ce
n'est pas le cas, il y a principalement un nombre totalement inadmissible de suicides.
[quote="The study points to alarming failures in the care of vulnerable detainees suffering from mental health, drug and alcohol problems, many of whom should have been diverted from police custody," said its co-director, Deborah Coles.]
Attention à résumer ainsi l'article on pourrait croire à 300 victimes de bavures policières, ce
n'est pas le cas, il y a principalement un nombre totalement inadmissible de suicides.
[quote="The study points to alarming failures in the care of vulnerable detainees suffering from mental health, drug and alcohol problems, many of whom should have been diverted from police custody," said its co-director, Deborah Coles.]
Bon je suis aussi a Londres depuis pas mal de temps, et j'ai une vue un peu differente sur ce qui est en train de se passer depuis vendredi
Pas trop le temps d'elaborer, mais :
La premiere chose qui me frappe est l'affirmation selon laquelle Tottenham serait synonyme de quartier juif, ce qui est totalement faux : Au contraire Tottenham a la plus large population afro-caribean de Londres, mais serait egalement l'endroit le plus multi-ethnique de du royaume-unis avec plus de 300 langues differentes parlees.
Jamais Tottenhma n'est associe a un "quartier juif" par les londonniens : La confusion vient peut-etre du fait que le club de foot de Tottenham a des fans a travers tout le pays et une large partie de ces fans se declarent juifs, ce qui a entraine pas mal d'attaques antisemites il y a quelques annees, mais, encore un fois c'est le club de Tottenhma Hotspur qui est associe a des fans a majorite juifs, pas du tout le quartier de Tottenham
Au contraire, Tottenham est surtout associe aux gangs et au traffic de drogue, et depuis les emeutes de 1985 la population a vraiment de gros problemes : Effectivement, a cause de la criminalite ( >< Un article de 2002 du gaurdian qui parle de ce probleme ><, la police y est plus presente et active qu'ailleurs et a tendance a arreter n'importe qui, un peu hasard, mais surtout au delit de couleur de peau un peu trop foncee.
Les tensions sont grandes entre les gangs et la police, mais aussi entre les gens qui n'on rien a voir avec des activites criminelles et la police. De plus il faut savoir qu'il y a a Londres un sotre de "fachisme du Post Code" : c'est a dire que si en general, les anglais ne jugent pas trop sur l'apparence, le fait d'habiter tel ou el quartier va favoriser ou defavoriser a priori les personnes.
Maintenant en ce qui concerne les riots de ces dernier jours : Il faut faire attention a ne pas tout melanger il me semble : Lors des manifestations d'etudiants ou des manifestation contre les coupes du service public, il y avait vraiment une volonte de montre le mecontentement contre le systeme, et de vouloir changer la situation.
Ce qui se passe depuis vendredi est different : Ce ne sont pas els plus demunis qui sont dans la rue : D'un cote a Tottenham vendredi dernier c'estait surtout une volonte des gans de reprendre leur territoir, et ces gangs qui d'habitude se bastonnent les uns contre les autre, ce sont mis ensemble de facon innatendue contre la police.
Les soirs suivants, ce sont vraiment surtout des opportunistes qui, voyant l'incapacite de la police a reagir sortent dans les rues et le but est uniquement le pillage, sans aucune volonte de changer quoi que ce soit du systeme
Et pour finir ce sont vraiment les plus demunis et les plus pauvres qui payent le prix : non seulement en ayant pour certains leur logement detruit, d'autre leurs magasins * Et franchement, ceux qui possendent les magasins qui ont ete detruits sont, dans leur majorite vraiment loin d'etre riche.
Les leaders des differentes communautes, qui se battent depuis des annees pour faire ententre leurs voix et leurs droits ( pas toujours de maniere non-violente ) sont les premiers a etre deseperes de cette situation parce que ca ne va qu'envenimer les choses : la securite va etre renforcee et le blame va etre remis systematiquement sur certaines communautes et et quartiers.
Les premieres arrestations ont revele quelques surprises, la BBC ayant annonce hier soir que de nombreux rioteurs qui ont ete arretes etaient en fait salaries, gagnant plutot bien leur vie, ou alors des gamins qui n'ayant pas d'ecole trouvent plutot marrant d'aller se servir dans les boutiques.
Un des principaux problemes maintenant c'est qu'a cause de l'inefficacite de la police a proteger les communautes qui vivent dans les quartiers ou se passent les riots, ce sont les gens eux-meme qui prennent les choses en main pour essayer de se defendre et les choses ne peuvent que mal tourner : D'ailleurs trois personnes qui essayent d'arreter les rioters a Manchester ont ete tuees hier soir.
Maintenant je suis d'accord avec la conclusion de l'article les differences et disparites s'accentuent tellement que ca va finir par mener a un revolte, mais comme indique a la fin du commentaire : "si les groupes de gauche, les syndicats et les groupes marginalisés parviennent à unir leurs forces", or c'est tout le contraire qui se passe avec les riots actuels : >< par exemple ... ><
Pas trop le temps d'elaborer, mais :
La premiere chose qui me frappe est l'affirmation selon laquelle Tottenham serait synonyme de quartier juif, ce qui est totalement faux : Au contraire Tottenham a la plus large population afro-caribean de Londres, mais serait egalement l'endroit le plus multi-ethnique de du royaume-unis avec plus de 300 langues differentes parlees.
Jamais Tottenhma n'est associe a un "quartier juif" par les londonniens : La confusion vient peut-etre du fait que le club de foot de Tottenham a des fans a travers tout le pays et une large partie de ces fans se declarent juifs, ce qui a entraine pas mal d'attaques antisemites il y a quelques annees, mais, encore un fois c'est le club de Tottenhma Hotspur qui est associe a des fans a majorite juifs, pas du tout le quartier de Tottenham
Au contraire, Tottenham est surtout associe aux gangs et au traffic de drogue, et depuis les emeutes de 1985 la population a vraiment de gros problemes : Effectivement, a cause de la criminalite ( >< Un article de 2002 du gaurdian qui parle de ce probleme ><, la police y est plus presente et active qu'ailleurs et a tendance a arreter n'importe qui, un peu hasard, mais surtout au delit de couleur de peau un peu trop foncee.
Les tensions sont grandes entre les gangs et la police, mais aussi entre les gens qui n'on rien a voir avec des activites criminelles et la police. De plus il faut savoir qu'il y a a Londres un sotre de "fachisme du Post Code" : c'est a dire que si en general, les anglais ne jugent pas trop sur l'apparence, le fait d'habiter tel ou el quartier va favoriser ou defavoriser a priori les personnes.
Maintenant en ce qui concerne les riots de ces dernier jours : Il faut faire attention a ne pas tout melanger il me semble : Lors des manifestations d'etudiants ou des manifestation contre les coupes du service public, il y avait vraiment une volonte de montre le mecontentement contre le systeme, et de vouloir changer la situation.
Ce qui se passe depuis vendredi est different : Ce ne sont pas els plus demunis qui sont dans la rue : D'un cote a Tottenham vendredi dernier c'estait surtout une volonte des gans de reprendre leur territoir, et ces gangs qui d'habitude se bastonnent les uns contre les autre, ce sont mis ensemble de facon innatendue contre la police.
Les soirs suivants, ce sont vraiment surtout des opportunistes qui, voyant l'incapacite de la police a reagir sortent dans les rues et le but est uniquement le pillage, sans aucune volonte de changer quoi que ce soit du systeme
Et pour finir ce sont vraiment les plus demunis et les plus pauvres qui payent le prix : non seulement en ayant pour certains leur logement detruit, d'autre leurs magasins * Et franchement, ceux qui possendent les magasins qui ont ete detruits sont, dans leur majorite vraiment loin d'etre riche.
Les leaders des differentes communautes, qui se battent depuis des annees pour faire ententre leurs voix et leurs droits ( pas toujours de maniere non-violente ) sont les premiers a etre deseperes de cette situation parce que ca ne va qu'envenimer les choses : la securite va etre renforcee et le blame va etre remis systematiquement sur certaines communautes et et quartiers.
Les premieres arrestations ont revele quelques surprises, la BBC ayant annonce hier soir que de nombreux rioteurs qui ont ete arretes etaient en fait salaries, gagnant plutot bien leur vie, ou alors des gamins qui n'ayant pas d'ecole trouvent plutot marrant d'aller se servir dans les boutiques.
Un des principaux problemes maintenant c'est qu'a cause de l'inefficacite de la police a proteger les communautes qui vivent dans les quartiers ou se passent les riots, ce sont les gens eux-meme qui prennent les choses en main pour essayer de se defendre et les choses ne peuvent que mal tourner : D'ailleurs trois personnes qui essayent d'arreter les rioters a Manchester ont ete tuees hier soir.
Maintenant je suis d'accord avec la conclusion de l'article les differences et disparites s'accentuent tellement que ca va finir par mener a un revolte, mais comme indique a la fin du commentaire : "si les groupes de gauche, les syndicats et les groupes marginalisés parviennent à unir leurs forces", or c'est tout le contraire qui se passe avec les riots actuels : >< par exemple ... ><
Etant déjà intervenue sur l'autre fil, mais un peu tard, je me permets de recopier mon post.
Je trouve que le contexte que décrit Quentin Liger est vraiment très intéressant et éclaire de façon brute la situation en Grande-Bretagne aujourd'hui.
Mais il y a quelque chose qui péche quand même dans le raisonnement. C'est le visage que prend cette révolte, qui est quand même le pillage et la destruction pour la destruction. On peut toujours se dire qu'on ne fait pas d'omelettes sans casser d'oeufs, mais en 2005, lors des évènements de banlieue en France, il n'y a quasiment pas eu de pillage. Et seuls des endroits vides ont été brûlés.
Moi je dirais que ce qui se passe, c'est autre chose que les habituelles émeutes. Tout se passe au niveau symbolique et au niveau stratégique.
Au niveau symbolique parce que de la même façon que la Bourse est en train de brûler des milliards de dollars, et que certains s'en mettent malgré tout plein les poches, le cadre de vie est brûlé, anéanti, et tout ce qui évoque la richesse et peut être emmené, est confisqué.
Des délinquants de banlieue s'arrogent les mêmes droits que les délinquants en col blanc.
Mais il existe aussi un niveau stratégique et social sur les quartiers pauvres eux-mêmes.
Les petites pègres qui vivent du trafic de drogue dans ces quartiers, pour prospérer, ont besoin de la détresse de la population. Ils ont besoin de parcs mal entretenus, d'immeubles squattés ou dans un sale état, d'escaliers puants, sales et mal repeints. Ils ont besoin d'avoir autour d'eux des populations mal éduquées et pauvres, incapables de réagir à leurs assauts, et qui ont peur d'appeler la police pour des tas de raisons avouables ou non avouables.
Ils ont besoin de gens apeurés, et bousiller leur cadre de vie et le brûler est une bonne façon de les contenir.
Surtout que les fous, ils ont voulu manifester.... Ils ont relevé la tête.... En plus pour quelqu'un qui faisait partie de leur pègre locale....
Ils auraient défendu sa mémoire eux-mêmes.
Ces populations pauvres et souvent d'origine immigrée se retrouvent pris entre deux feux : d'un côté Cameron et le libéralisme qui les maintient en état de pauvreté par des moyens légaux, parce qu'ils ont le contrôle de la société par l'argent, et de l'autre côté par des mafias de la drogue qui ne peuvent le faire que par une violence maîtrisée ou pas.
Leurs quartiers seront donc sous contrôle : pas de danger qu'ils en réchappent. La répression étatique va s'abattre sur eux, les mafias, suite à ces flambées de violence, vont se cacher un peu mais continueront à prospérer à l'ombre de l'omerta et de la misère.
Excuser les pillards est trop facile. S'ils avaient voulu avoir un autre rôle social, ils n'auraient pas fait dégénérer de cette façon une manifestation pacifique.
Ce à quoi François T a répondu que s'il était pauvre, il pillerait aussi.
Je lui ai alors répondu que c'était possible, mais qu'il ne mettrait pas pour autant le feu à des immeubles habités....
J'ai oublié d'ajouter qu'en général, quand on décide de voler, on le fait le plus discrètement possible, on ne met pas le feu pour attirer la police.
Je trouve que le contexte que décrit Quentin Liger est vraiment très intéressant et éclaire de façon brute la situation en Grande-Bretagne aujourd'hui.
Mais il y a quelque chose qui péche quand même dans le raisonnement. C'est le visage que prend cette révolte, qui est quand même le pillage et la destruction pour la destruction. On peut toujours se dire qu'on ne fait pas d'omelettes sans casser d'oeufs, mais en 2005, lors des évènements de banlieue en France, il n'y a quasiment pas eu de pillage. Et seuls des endroits vides ont été brûlés.
Moi je dirais que ce qui se passe, c'est autre chose que les habituelles émeutes. Tout se passe au niveau symbolique et au niveau stratégique.
Au niveau symbolique parce que de la même façon que la Bourse est en train de brûler des milliards de dollars, et que certains s'en mettent malgré tout plein les poches, le cadre de vie est brûlé, anéanti, et tout ce qui évoque la richesse et peut être emmené, est confisqué.
Des délinquants de banlieue s'arrogent les mêmes droits que les délinquants en col blanc.
Mais il existe aussi un niveau stratégique et social sur les quartiers pauvres eux-mêmes.
Les petites pègres qui vivent du trafic de drogue dans ces quartiers, pour prospérer, ont besoin de la détresse de la population. Ils ont besoin de parcs mal entretenus, d'immeubles squattés ou dans un sale état, d'escaliers puants, sales et mal repeints. Ils ont besoin d'avoir autour d'eux des populations mal éduquées et pauvres, incapables de réagir à leurs assauts, et qui ont peur d'appeler la police pour des tas de raisons avouables ou non avouables.
Ils ont besoin de gens apeurés, et bousiller leur cadre de vie et le brûler est une bonne façon de les contenir.
Surtout que les fous, ils ont voulu manifester.... Ils ont relevé la tête.... En plus pour quelqu'un qui faisait partie de leur pègre locale....
Ils auraient défendu sa mémoire eux-mêmes.
Ces populations pauvres et souvent d'origine immigrée se retrouvent pris entre deux feux : d'un côté Cameron et le libéralisme qui les maintient en état de pauvreté par des moyens légaux, parce qu'ils ont le contrôle de la société par l'argent, et de l'autre côté par des mafias de la drogue qui ne peuvent le faire que par une violence maîtrisée ou pas.
Leurs quartiers seront donc sous contrôle : pas de danger qu'ils en réchappent. La répression étatique va s'abattre sur eux, les mafias, suite à ces flambées de violence, vont se cacher un peu mais continueront à prospérer à l'ombre de l'omerta et de la misère.
Excuser les pillards est trop facile. S'ils avaient voulu avoir un autre rôle social, ils n'auraient pas fait dégénérer de cette façon une manifestation pacifique.
Ce à quoi François T a répondu que s'il était pauvre, il pillerait aussi.
Je lui ai alors répondu que c'était possible, mais qu'il ne mettrait pas pour autant le feu à des immeubles habités....
J'ai oublié d'ajouter qu'en général, quand on décide de voler, on le fait le plus discrètement possible, on ne met pas le feu pour attirer la police.
//Sans possibilité de pouvoir avoir une voix de façon démocratique et non-violente, les émeutes d’hier risquent de s’étendre ou de réapparaitre dans les prochains jours, semaines ou mois, à Tottenham ou dans d’autres quartiers de Londres. Et si les groupes de gauche, les syndicats et les groupes marginalisés parviennent à unir leurs forces, l’hiver qui vient sera plus explosif que le winter of discontent, surtout si le Labour continue sa nouvelle tradition blairiste d’ignorer les griefs de la population.//
Si Cameron et sa clique, dont le Clegg qui a échangé sa liberté (de matamore, comme l'a prouvé la suite) contre un plat de lentilles, restent sur la réponse purement policière comme promis, l'Angleterre va s'enfoncer dans le purin.
Si Cameron et sa clique, dont le Clegg qui a échangé sa liberté (de matamore, comme l'a prouvé la suite) contre un plat de lentilles, restent sur la réponse purement policière comme promis, l'Angleterre va s'enfoncer dans le purin.
Quand j'ai lu cette contribution, j'ai pensé qu'elle méritait de devenir un article. Je suis bon, hein ?
(Vous inquiétez pas pour mes mollets, j'ai des guêtres en maille d'acier !)
Blague à part, quand je l’ai lu disant qu'il connaissait assez mal ce quartier du seul fait qu'il l'avait quitté il y a deux ans après y avoir vécu quelques années, j'ai pensé à tous les BHL qui décrivent avec suffisance des endroits où ils n'ont jamais mis les pieds autrement qu'avec Gougueule ou dans le Hilton local.
Et je me suis dit qu'une telle modestie méritait que je poursuive ma lecture.
(Vous inquiétez pas pour mes mollets, j'ai des guêtres en maille d'acier !)
Blague à part, quand je l’ai lu disant qu'il connaissait assez mal ce quartier du seul fait qu'il l'avait quitté il y a deux ans après y avoir vécu quelques années, j'ai pensé à tous les BHL qui décrivent avec suffisance des endroits où ils n'ont jamais mis les pieds autrement qu'avec Gougueule ou dans le Hilton local.
Et je me suis dit qu'une telle modestie méritait que je poursuive ma lecture.
Pour ceux qui lisent l'anglais ce post donne aussi un point de vue intéressant: http://rosamicula.livejournal.com/540476.html
Certains jours on est plus content que d'autres d'être abonné. Quentin, j'espère que vous pourrez assurer un suivi, j'ai l'impression d'en savoir plus après la lecture de votre article qu'après des jours de soupe-info radio.
Merci.