Accrocs sur Primark, génie du prêt-à-communiquer low cost
C'est l'heure des soldes : pour trois petits fours, un stylo et un sac en tissus, l'Irlandais Primark s'assure une visibilité maximale sur les blogs de mode. Depuis décembre 2013, l'enseigne de vêtements à bas prix multiplie les ouvertures de magasins en France. Et pas besoin de publicité pour attirer les client(e)s : la presse et les blogueuses se chargent de la com'. Revers de l'étiquette : à force de proposer des prix toujours plus bas, l'enseigne, impliquée dans le drame du Rana Plaza au Bangladesh, est régulièrement accusée d'avoir recours à des sous-traitants peu regardants sur les conditions de travail.
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Derniers commentaires
Antidote
Et on peut même télécharger gratis les patrons, mais on se demande pour quoi en faire, grand dieu?
Il faudrait faire le point une bonne fois pour toute sur ce qui tient :
- des coûts de production directs (matériel et main d'oeuvre),
- des coûts logistiques (transport / stockage),
- des coûts de structure (service RH, informatique, admin, compta, etc...)
- des coûts commerciaux (la pub, mais aussi tous les coûts associés à la prospection de fournisseurs / clients et à la contractualisation),
- des marges intermédiaires et finales.
Ayant régulièrement l'occasion de bosser avec des entreprises d'un autre secteur industriel je suis effaré de constater que la pression est toujours mise sur les coûts de production et en particulier de personnel.
Or le problème est constamment ailleurs :
1. des marchés déséquilibrés (vive la libre concurrence qui détruit tout), avec des pratiques agressives des clients qui compriment les marges des fournisseurs pour faire exploser les leurs.
2. Un gaspillage monumental à tous les niveaux : administrations inefficaces, services supports inutiles, perte de produits sur toute la chaîne logistique, personnel épuisé donc non productif (après 2h d'effort/concentration, la productivité chute de 75%!!!).
Pour ma part, je me concentre sur la partie logistique et je vois que ces fameux "capitaines d'industrie" sont bien souvent des incapables qui ne pensent que profit à court terme. Du simple bon sens permettrait dans 90% des cas de réduire les coûts de production juste en réfléchissant 5 min. Sauf que le bon sens ne répond pas à l'urgence de faire augmenter la marge. Le bon sens demande de se projeter à moyen terme et d'élargir le spectre de sa pensée. Ça demande d'être ingénieux, de se remettre en question, de valoriser le travail des ouvriers (les seuls à créer réellement de la valeur). Impossible pour la majorité des patrons d'industrie, qui souvent ont hérité de la boîte à papa et ne comprennent même pas comment fonctionne leur outil de production...
Par contre faire appel à des consultants et leur demander de pondre "des indicateurs et du reporting pour contrôler la performance des ouvriers pour plus de fléxibilité", là ils sont les meilleurs, ils ont bien appris la leçon du pack "être un bon branleur du MEDEF". Et oui, car les grands patrons sont les premiers assistés en France, avec 110 Milliards d'aides publiques versées en 2012 (http://bit.ly/1enFYsl) avant le passage du "pacte" du gros mou, ce qui nous fait passer à 160 Milliards de cadeaux sur le dos du contribuable!! Sachant que le montant total de l'impot sur les sociétés est de 55 Milliards en 2013, que les boîtes privées du CAC 40 ne sont taxées sur leur bénéf qu'à 3% en moyenne et qu'elles sont quasiment les seules à pouvoir profiter de ces aides (car il faut un temps plein consacré à ça pour avoir le temps de faire la paperasse et les justifs qui vont bien)... ça laisse réveur !
Du coup vous imaginez la gueule qu'ils font quand je débarque et que je demande à rencontrer tout le monde dans l'entreprise (surtout les personnes sur les machines de prod parce qu'il n'y a qu'eux qui savent comment améliorer le schmilblick) en leurs annonçant que leurs idées sont dépassées et que c'est surtout à eux de s'adapter plutôt qu'à leurs salariés... Bref, soit ça passe soit ça casse...
Enfin, tout ça pour dire qu'ayant un regard porté de l'intérieur sur l'industrie, je vois qu'il faut aller plus loin dans la critique. Cette politique de réduction des coûts de personnel et de casse du salariat mérite une enquête plus poussée afin de montrer que ce comportement est en train de tout détruire et qu'à moyen terme la majorité des patrons d'industrie vont y perdre eux aussi...