Commentaires
Antonis et Nebu, le sauveteur et la rescapée
On les a vus partout dans la presse : canots prenant l'eau, morceaux de voiliers déchiquetés, migrants sauvés des eaux par des baigneurs grecs, flot d'images qui toutes on l'air de se ressembler. À mieux y regarder toutefois, on s'aperçoit que la presse a traité le sujet de plusieurs manières. En voici deux, parmi d'autres.
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Derniers commentaires
Je viens d'entendre à l'instant dans le poste, que les pays européens vont demander à l'ONU l'autorisation d'intervenir militairement sur les côtes libyennes, pour détruire les embarcations des passeurs. Mais qu'il faudra pour cela, obtenir l'aval de la Russie et de la Chine... nations bien évidemment concernées en tout premier lieu par l'arrivée des migrants sur leurs côtes.
Cher Alain merci pour vos chroniques toujours très riches , passionantes et renseignées. Mais de grâce cessez de qualifier the economist comme vous le faites. Très libéral oui. Mais très conservateur pas du tout. Ces gens là soutiennent le mariage gay depuis longtemps, ainsi qu.une politique intelligente sur les drogues ou des politiques pénales moins absurdes et brutales. On est bien loin du figaro du point et de lexpress. Et europhobe, c'est quand même un peu plus compliqué (il me semble qu'ils ne soutiennent pas la sortie du royaume uni de lUE).
Salutations
G.
Salutations
G.
J'avais suggéré plus haut d'ignorer les commentaires des adeptes de la haine mais apparemment, certains ici préfèrent discuter inutilement, brasser de l'air vicié. Dommage. Quant à moi, je vais désormais m'abstenir de fréquenter ces lieux.
Quelques causes de cet exode:
http://www.mediapart.fr/portfolios/en-ethiopie-avec-les-paysans-expropries
où l'on voit les ravages causés en Ethiopie par l'Arabie Saoudite, la compagnie Jutu (Emirats arabes unis), la compagnie indienne Karuturi
dépossédant les paysans de leurs terres, causant des famines pour produire pour l'exportation des roses, de la canne à sucre, des biocarburants, de l'huile de palme...
http://www.mediapart.fr/portfolios/en-ethiopie-avec-les-paysans-expropries
où l'on voit les ravages causés en Ethiopie par l'Arabie Saoudite, la compagnie Jutu (Emirats arabes unis), la compagnie indienne Karuturi
dépossédant les paysans de leurs terres, causant des famines pour produire pour l'exportation des roses, de la canne à sucre, des biocarburants, de l'huile de palme...
Allégorie de l'héroïsme, La Grèce de Delacroix ;-)
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://art.mygalerie.com/lesmaitres/delacroix/grece_large.jpg&imgrefurl=http://art.mygalerie.com/lesmaitres/delacroix/delacroix2.html&h=1337&w=900&tbnid=GNb4GQmfzUElEM:&zoom=1&tbnh=160&tbnw=107&usg=__j2zRiNBAMGPUQq-sBie_by4WxnE=&docid=WDzNtDsK8DpfuM&itg=1
et forcément, Le Pouvoir des Fables, de La Fontaine :
La qualité d'Ambassadeur
Peut-elle s'abaisser à des contes vulgaires ?
Vous puis-je offrir mes vers et leurs grâces légères ?
S'ils osent quelquefois prendre un air de grandeur,
Seront-ils point traités par vous de téméraires ?
Vous avez bien d'autres affaires
A démêler que les débats
Du Lapin et de la Belette :
Lisez-les, ne les lisez pas ;
Mais empêchez qu'on ne nous mette
Toute l'Europe sur les bras.
Que de mille endroits de la terre
Il nous vienne des ennemis,
J'y consens ; mais que l'Angleterre
Veuille que nos deux Rois se lassent d'être amis,
J'ai peine à digérer la chose.
N'est-il point encor temps que Louis se repose ?
Quel autre Hercule enfin ne se trouverait las
De combattre cette Hydre (1) ? et faut-il qu'elle oppose
Une nouvelle tête aux efforts de son bras ?
Si votre esprit plein de souplesse,
Par éloquence, et par adresse,
Peut adoucir les coeurs, et détourner ce coup,
Je vous sacrifierai cent moutons ; c'est beaucoup
Pour un habitant du Parnasse.
Cependant faites-moi la grâce
De prendre en don ce peu d'encens.
Prenez en gré (2) mes vœux ardents,
Et le récit en vers qu'ici je vous dédie.
Son sujet vous convient ; je n'en dirai pas plus :
Sur les éloges que l'envie
Doit avouer qui (3)vous sont dus,
Vous ne voulez pas qu'on appuie.
Dans Athène (4) autrefois peuple vain et léger,
Un Orateur voyant sa patrie en danger,
Courut à la Tribune ; et d'un art tyrannique,
Voulant forcer les cœurs dans une république,
Il parla fortement sur le commun salut.
On ne l'écoutait pas : l'Orateur recourut
A ces figures violentes
Qui savent exciter les âmes les plus lentes.
Il fit parler les morts (5), tonna, dit ce qu'il put.
Le vent emporta tout ; personne ne s'émut.
L'animal aux têtes frivoles
Etant fait à ces traits, ne daignait l'écouter.
Tous regardaient ailleurs : il en vit s'arrêter
A des combats d'enfants, et point à ses paroles.
Que fit le harangueur ? Il prit un autre tour.
Cérès , commença-t-il, faisait voyage un jour
Avec l'Anguille et l'Hirondelle :
Un fleuve les arrête ; et l'Anguille en nageant,
Comme l'Hirondelle en volant,
Le traversa bientôt. L'assemblée à l'instant
Cria tout d'une voix : Et Cérès, que fit-elle ?
Ce qu'elle fit ? un prompt courroux
L'anima d'abord contre vous.
Quoi, de contes d'enfants son peuple s'embarrasse !
Et du péril qui le menace
Lui seul entre les Grecs il néglige l'effet !
Que ne demandez-vous ce que Philippe fait ?
A ce reproche l'assemblée,
Par l'apologue réveillée,
Se donne entière à l'Orateur :
Un trait de fable en eut l'honneur.
Nous sommes tous d'Athène en ce point ; et moi-même,
Au moment que je fais cette moralité,
Si Peau d'âne (6) m'était conté,
J'y prendrais un plaisir extrême,
Le monde est vieux, dit-on : je le crois, cependant
Il le faut amuser encor comme un enfant.
Source : Abstemius, emprunté à l'anecdote de l'apologue ésopique de L'Orateur Démade
(a) La mission de Paul Barrillon, envoyé comme ambassadeur en Angleterre, fut de rallier le souverain britannique à Louis XIV
(1) allusion à l'Hydre de Lerne dont les têtes repoussaient après avoir été coupées.
(2) soyez content de, prenez plaisir à
(3) dont l'envie doit avouer qu'ils...
(4) selon la commodité de la versification
(5) en employant une prosopopée, c'est à dire qu'il utilise une figure par laquelle il donne la parole à un défunt ou à un personnage allégorique ...
(6) non le conte de Perrault paru en 1694, mais celui qui est évoqué dans Le Malade imaginaire, ou celui qui termine les Nouvelles récréations et joyeux devis de Bonavenutre des Périers, D'une jeune fille surnommée Peau d'Âne et comment elle fut mariée par le myen que lui donnèrent les petites fourmis
Merci m'sieur Korkos :-)
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://art.mygalerie.com/lesmaitres/delacroix/grece_large.jpg&imgrefurl=http://art.mygalerie.com/lesmaitres/delacroix/delacroix2.html&h=1337&w=900&tbnid=GNb4GQmfzUElEM:&zoom=1&tbnh=160&tbnw=107&usg=__j2zRiNBAMGPUQq-sBie_by4WxnE=&docid=WDzNtDsK8DpfuM&itg=1
et forcément, Le Pouvoir des Fables, de La Fontaine :
La qualité d'Ambassadeur
Peut-elle s'abaisser à des contes vulgaires ?
Vous puis-je offrir mes vers et leurs grâces légères ?
S'ils osent quelquefois prendre un air de grandeur,
Seront-ils point traités par vous de téméraires ?
Vous avez bien d'autres affaires
A démêler que les débats
Du Lapin et de la Belette :
Lisez-les, ne les lisez pas ;
Mais empêchez qu'on ne nous mette
Toute l'Europe sur les bras.
Que de mille endroits de la terre
Il nous vienne des ennemis,
J'y consens ; mais que l'Angleterre
Veuille que nos deux Rois se lassent d'être amis,
J'ai peine à digérer la chose.
N'est-il point encor temps que Louis se repose ?
Quel autre Hercule enfin ne se trouverait las
De combattre cette Hydre (1) ? et faut-il qu'elle oppose
Une nouvelle tête aux efforts de son bras ?
Si votre esprit plein de souplesse,
Par éloquence, et par adresse,
Peut adoucir les coeurs, et détourner ce coup,
Je vous sacrifierai cent moutons ; c'est beaucoup
Pour un habitant du Parnasse.
Cependant faites-moi la grâce
De prendre en don ce peu d'encens.
Prenez en gré (2) mes vœux ardents,
Et le récit en vers qu'ici je vous dédie.
Son sujet vous convient ; je n'en dirai pas plus :
Sur les éloges que l'envie
Doit avouer qui (3)vous sont dus,
Vous ne voulez pas qu'on appuie.
Dans Athène (4) autrefois peuple vain et léger,
Un Orateur voyant sa patrie en danger,
Courut à la Tribune ; et d'un art tyrannique,
Voulant forcer les cœurs dans une république,
Il parla fortement sur le commun salut.
On ne l'écoutait pas : l'Orateur recourut
A ces figures violentes
Qui savent exciter les âmes les plus lentes.
Il fit parler les morts (5), tonna, dit ce qu'il put.
Le vent emporta tout ; personne ne s'émut.
L'animal aux têtes frivoles
Etant fait à ces traits, ne daignait l'écouter.
Tous regardaient ailleurs : il en vit s'arrêter
A des combats d'enfants, et point à ses paroles.
Que fit le harangueur ? Il prit un autre tour.
Cérès , commença-t-il, faisait voyage un jour
Avec l'Anguille et l'Hirondelle :
Un fleuve les arrête ; et l'Anguille en nageant,
Comme l'Hirondelle en volant,
Le traversa bientôt. L'assemblée à l'instant
Cria tout d'une voix : Et Cérès, que fit-elle ?
Ce qu'elle fit ? un prompt courroux
L'anima d'abord contre vous.
Quoi, de contes d'enfants son peuple s'embarrasse !
Et du péril qui le menace
Lui seul entre les Grecs il néglige l'effet !
Que ne demandez-vous ce que Philippe fait ?
A ce reproche l'assemblée,
Par l'apologue réveillée,
Se donne entière à l'Orateur :
Un trait de fable en eut l'honneur.
Nous sommes tous d'Athène en ce point ; et moi-même,
Au moment que je fais cette moralité,
Si Peau d'âne (6) m'était conté,
J'y prendrais un plaisir extrême,
Le monde est vieux, dit-on : je le crois, cependant
Il le faut amuser encor comme un enfant.
Source : Abstemius, emprunté à l'anecdote de l'apologue ésopique de L'Orateur Démade
(a) La mission de Paul Barrillon, envoyé comme ambassadeur en Angleterre, fut de rallier le souverain britannique à Louis XIV
(1) allusion à l'Hydre de Lerne dont les têtes repoussaient après avoir été coupées.
(2) soyez content de, prenez plaisir à
(3) dont l'envie doit avouer qu'ils...
(4) selon la commodité de la versification
(5) en employant une prosopopée, c'est à dire qu'il utilise une figure par laquelle il donne la parole à un défunt ou à un personnage allégorique ...
(6) non le conte de Perrault paru en 1694, mais celui qui est évoqué dans Le Malade imaginaire, ou celui qui termine les Nouvelles récréations et joyeux devis de Bonavenutre des Périers, D'une jeune fille surnommée Peau d'Âne et comment elle fut mariée par le myen que lui donnèrent les petites fourmis
Merci m'sieur Korkos :-)
Merci pour cette chronique.
Un nouveau-né derrière les barreaux vs le Premier ministre australien
M. Abbott :
Les demandeurs d’asile qui entrent illégalement par bateau dans ce pays ne pourront jamais s’installer en Australie.
Le nouveau-né derrière les barreaux :
Et moi, M. Abbott ? Je ne suis pas arrivé en bateau, en avion, en bus.
Je suis né sur le sol de l’Australie.
M. Abbott :
Nous allons les envoyer à Nauru et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Le nouveau-né derrière les barreaux :
Excusez-moi M. Abbott, veuillez répondre à ma question.
Voulez-vous dire que je n’ai aucun droit dans ce pays alors que j’y suis né ?
M. Abbott :
Ils ne pourront jamais s’installer en Australie.
Le nouveau-né derrière les barreaux :
M. Abbott, allons-y alors à Nauru ou en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Si je ne puis être australien simplement parce que mes parents sont venus en bateau,
alors vous non plus ne pouvez être australien parce que vos ancêtres aussi sont venus en bateau.
Allons-y, mon ami.
Sabrin Ahmed
Sabrin Ahmed est une jeune femme originaire de Somalie.
Elle est arrivée par bateau sur l’île Christmas en août 2013 pour demander asile à l’Australie et a été placée immédiatement —sans interruption depuis— en détention.
M. Abbott :
Les demandeurs d’asile qui entrent illégalement par bateau dans ce pays ne pourront jamais s’installer en Australie.
Le nouveau-né derrière les barreaux :
Et moi, M. Abbott ? Je ne suis pas arrivé en bateau, en avion, en bus.
Je suis né sur le sol de l’Australie.
M. Abbott :
Nous allons les envoyer à Nauru et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Le nouveau-né derrière les barreaux :
Excusez-moi M. Abbott, veuillez répondre à ma question.
Voulez-vous dire que je n’ai aucun droit dans ce pays alors que j’y suis né ?
M. Abbott :
Ils ne pourront jamais s’installer en Australie.
Le nouveau-né derrière les barreaux :
M. Abbott, allons-y alors à Nauru ou en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Si je ne puis être australien simplement parce que mes parents sont venus en bateau,
alors vous non plus ne pouvez être australien parce que vos ancêtres aussi sont venus en bateau.
Allons-y, mon ami.
Sabrin Ahmed
Sabrin Ahmed est une jeune femme originaire de Somalie.
Elle est arrivée par bateau sur l’île Christmas en août 2013 pour demander asile à l’Australie et a été placée immédiatement —sans interruption depuis— en détention.
Chronique - d'Alain Korkos - particulièrement bien sentie. Particulièrement seulement celle-ci, car toutes ses autres le sont aussi: bien senties. Mais la particularité de celle-ci réside en ce qu'elle conduit à doublement s'interroger: d'abord sur notre incapacité; et ensuite sur notre culpabilité.
Quant à notre incapacité, elle consiste à ne savoir-pouvoir-vouloir porter assistance à nos frères humains par la misère - économique, sociale, politique, morale - injustement condamnés au sort qui dans leurs pays leur est fait: privation de ressources ou de liberté: d'agir comme de penser.
Quant à notre culpabilité, elle est multiple. Impériale d'abord, car ces "nations" dont tant de ressortissants sont amenés à préférer le "risque" de noyade à la sous-vie dans leur pays, sont, anciennes colonies ou non, des pays dominés par notre économie. Laquelle, au-delà de leur directe administration, s'est assurée de leur dépendance par des dirigeants qui ne sont: industriellement, financièrement, politiquement autonomes que par une mensongère convention. Mensonge politique: la tyrannie à l'enseigne de la démocratie; mensonge économique: la pénurie à l'enseigne du développement; mensonge ethno-sociologique: l'"inégalité" entre personnes et communautés fondée sur la proclamation de l'universalité de leur humanité.
À cette - notre - occidentale incapacité-et-culpabilité, nous est-il possible de remédier? Remédier, j'entends, autrement qu'en disparaissant? - Qu' Alain Korkos et @si soit remerciés d'avoir permis que la question (pour moi du moins) ait surgi.
Quant à notre incapacité, elle consiste à ne savoir-pouvoir-vouloir porter assistance à nos frères humains par la misère - économique, sociale, politique, morale - injustement condamnés au sort qui dans leurs pays leur est fait: privation de ressources ou de liberté: d'agir comme de penser.
Quant à notre culpabilité, elle est multiple. Impériale d'abord, car ces "nations" dont tant de ressortissants sont amenés à préférer le "risque" de noyade à la sous-vie dans leur pays, sont, anciennes colonies ou non, des pays dominés par notre économie. Laquelle, au-delà de leur directe administration, s'est assurée de leur dépendance par des dirigeants qui ne sont: industriellement, financièrement, politiquement autonomes que par une mensongère convention. Mensonge politique: la tyrannie à l'enseigne de la démocratie; mensonge économique: la pénurie à l'enseigne du développement; mensonge ethno-sociologique: l'"inégalité" entre personnes et communautés fondée sur la proclamation de l'universalité de leur humanité.
À cette - notre - occidentale incapacité-et-culpabilité, nous est-il possible de remédier? Remédier, j'entends, autrement qu'en disparaissant? - Qu' Alain Korkos et @si soit remerciés d'avoir permis que la question (pour moi du moins) ait surgi.
Et que les Ethiopiennes sont belles !
La tombe du réfugié
Demain quand je serai vieux
De jeunes réfugiés d'un pays lointain me rendront visite
Leurs paupières la liberté
Leurs yeux des étoiles
Leurs bras des mots
Que j'ai oubliés sur les herbes de mon pays depuis de longues années
Je distinguerai sur leurs traits mes yeux que je ne vois plus désormais
Et je verrai
Le réfugié n'est enterré que dans sa langue
Il l'a enterrée comme une graine dans son cœur quand il est devenu réfugié
Elle s'épanouira quand son corps s'anéantira
Et grandira
Grandira au point de devenir une tombe
J'ignore cela maintenant
Je le saurai quand ils m'interrogeront sur mon pays
Je leur répondrai avec des feuilles de citronnier enfouies dans un vieux cahier.
Omar Youssef Souleimane
est né en 1987 à Qutayfeh (Syrie) sur les plateaux du Qalamoun, au nord de Damas. Après avoir étudié la littérature arabe à Homs, il est correspondant pour la presse syrienne de 2006 à 2010 et collabore à plusieurs journaux arabes. Il est l'auteur des livres de poésie, Chansons de saisons (2006), Je ferme les yeux et j'y vais (prix koweitien Saad Al Sabbah, 2010), Il ne faut pas qu'ils meurent (2013).
Après avoir participé aux manifestations pacifiques en mars 2011, il a été recherché par les services de renseignements syriens. Il entre alors en clandestinité, quitte son pays et obtient en 2012 l'asile politique en France
Demain quand je serai vieux
De jeunes réfugiés d'un pays lointain me rendront visite
Leurs paupières la liberté
Leurs yeux des étoiles
Leurs bras des mots
Que j'ai oubliés sur les herbes de mon pays depuis de longues années
Je distinguerai sur leurs traits mes yeux que je ne vois plus désormais
Et je verrai
Le réfugié n'est enterré que dans sa langue
Il l'a enterrée comme une graine dans son cœur quand il est devenu réfugié
Elle s'épanouira quand son corps s'anéantira
Et grandira
Grandira au point de devenir une tombe
J'ignore cela maintenant
Je le saurai quand ils m'interrogeront sur mon pays
Je leur répondrai avec des feuilles de citronnier enfouies dans un vieux cahier.
Omar Youssef Souleimane
est né en 1987 à Qutayfeh (Syrie) sur les plateaux du Qalamoun, au nord de Damas. Après avoir étudié la littérature arabe à Homs, il est correspondant pour la presse syrienne de 2006 à 2010 et collabore à plusieurs journaux arabes. Il est l'auteur des livres de poésie, Chansons de saisons (2006), Je ferme les yeux et j'y vais (prix koweitien Saad Al Sabbah, 2010), Il ne faut pas qu'ils meurent (2013).
Après avoir participé aux manifestations pacifiques en mars 2011, il a été recherché par les services de renseignements syriens. Il entre alors en clandestinité, quitte son pays et obtient en 2012 l'asile politique en France
Certains sympathisants du FN sont en souffrance intellectuelle et morale manifeste. Les y abandonner n'est pas très charitable.
Je propose que la docte assemblée s'abstienne de répondre aux commentaires postés par des sympathisants du FN, dont les épanchements diarrhéiques ne font qu'empuantir l'atmosphère. Ces gens-là puent de la tête comme d'autres puent de l'arrière-train.
Quelque chose me chiffonne quand même. Ces méchants européens sans cœur (en plus d’être sans-dents) qui laissent les gentils immigrants illégaux se noyer, eux qui ne veulent que venir nous enrichir (à quoi bon enrichir l’Afrique ?) sont-ils vraiment et toujours les responsables abjectes de ces noyades ?
Parce que lorsque l’on regarde le lieu du naufrage du 19 avril, on constate bien que c’est d’abord près des côtes tunisiennes qu’a coulé l’embarcation (carte AFP).
La Tunisie est encore un Etat, elle a une flotte nationale. C'est juste qu'ils n'ont en rien à foutre. Pour eux ces migrants prennent un risque, alors ils l'assument : ils doivent prendre la responsabilité de leurs actes.
Répondre de ses actes. Ce serait un bon signal de départ à donner.
Parce que lorsque l’on regarde le lieu du naufrage du 19 avril, on constate bien que c’est d’abord près des côtes tunisiennes qu’a coulé l’embarcation (carte AFP).
La Tunisie est encore un Etat, elle a une flotte nationale. C'est juste qu'ils n'ont en rien à foutre. Pour eux ces migrants prennent un risque, alors ils l'assument : ils doivent prendre la responsabilité de leurs actes.
Répondre de ses actes. Ce serait un bon signal de départ à donner.
Tout en évoquant l'aspect positif des histoires, le blog the Art of Manliness a publié récemment un article pour mettre en garde ses lecteurs sur le pouvoir des histoires trop séduisantes : Beware the too compelling narrative.
Le bouquin de Christian Dalmon critiquait bien la façon d'utiliser le Storytelling pour la manipulation et le marketing.
Mais il ne faut pas oublier la réponse d'Yves Citton dans Mythocraties, qui disait que plutôt que rejeter le fait de raconter des histoires comme inhéremment manipulateur, on pouvait aussi travailler à créer des histoires et des mythes émancipateurs.
Le bouquin de Christian Dalmon critiquait bien la façon d'utiliser le Storytelling pour la manipulation et le marketing.
Mais il ne faut pas oublier la réponse d'Yves Citton dans Mythocraties, qui disait que plutôt que rejeter le fait de raconter des histoires comme inhéremment manipulateur, on pouvait aussi travailler à créer des histoires et des mythes émancipateurs.
Maître Korkos, vous avez l’art de la collision.
Mettre ainsi à contribution les compte-rendus de la misère humaine et de l’épopée Obamesque, c’est fort.
En fait, la reprise de votre vite-dit http://www.arretsurimages.net/breves/2015-04-30/Les-naufrages-et-les-conquerants-id18874 m’aurait amplement suffi.
Je crois comprendre que vous voulez utiliser cette collision pour pointer d’un côté le « mauvais » racontage (story telling pour les francophones) et le « bon », ce dernier étant supposé fondé sur un véritable message et des idées à faire passer, le mauvais n’étant que de la mise en scène pipolisée pour vendre,comme vous le dites, les pages de droite. Que l’on ne se méprenne pas. Les pages de droite dont il est question peuvent être de gauche si ce sont les pages de droite d’un journal de « gauche »…La page de droite est celle où figure la pub qui a payé le plus cher.
Je crois comprendre cela et je crois que je ne suis pas tout à fait d’accord.
Je me cantonnerai au cas de Valeurs Actuelles, par simple respect pour The Economist qui est un torchon Thatcherien à vomir.
Rien que le titre, « Valeurs Actuelles », me plonge dans des abymes de perplexité. Au singulier, valeur actuelle, c’est la traduction financière de l’adage « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ». On pourrait donc s’attendre à ce que Valeurs Actuelles soit un magazine de financiers qui parlent à des financiers.
Depuis que j’ai atteint la date de péremption, je ne lis plus Valeurs Actuelles. L’institution qui m’employait ne me fait plus suivre les abonnements et je ne vais quand même pas donner du fric à un journal que je méprise. Mais quand je jetais pas hasard un œil plein de méfiance dans « Valeurs Actuelles », je n’y trouvais rien d’exploitable pour fonder quoi que ce soit d’enseignable.
Donc, « Valeurs Actuelles » n’est pas un journal de financiers. Valeurs peut être compris dans son sens philosophico-religieux et actuelles traduit par présent ou aujourd’hui.
« Valeurs Actuelles » veut donc nous parler de ce qui …de ce qui… de ce qui compte aujourd’hui. Et me voilà encore chez les comptables.
Et pour « Valeurs Actuelles », ce qui compte aujourd’hui, c’est de nous faire peur, et ça vous le dites bien mieux que moi.
Croyez-vous vraiment que ce « reportage » de « Valeurs Actuelles » ne soit destiné qu’à vendre de la pub ?
Mettre ainsi à contribution les compte-rendus de la misère humaine et de l’épopée Obamesque, c’est fort.
En fait, la reprise de votre vite-dit http://www.arretsurimages.net/breves/2015-04-30/Les-naufrages-et-les-conquerants-id18874 m’aurait amplement suffi.
Je crois comprendre que vous voulez utiliser cette collision pour pointer d’un côté le « mauvais » racontage (story telling pour les francophones) et le « bon », ce dernier étant supposé fondé sur un véritable message et des idées à faire passer, le mauvais n’étant que de la mise en scène pipolisée pour vendre,comme vous le dites, les pages de droite. Que l’on ne se méprenne pas. Les pages de droite dont il est question peuvent être de gauche si ce sont les pages de droite d’un journal de « gauche »…La page de droite est celle où figure la pub qui a payé le plus cher.
Je crois comprendre cela et je crois que je ne suis pas tout à fait d’accord.
Je me cantonnerai au cas de Valeurs Actuelles, par simple respect pour The Economist qui est un torchon Thatcherien à vomir.
Rien que le titre, « Valeurs Actuelles », me plonge dans des abymes de perplexité. Au singulier, valeur actuelle, c’est la traduction financière de l’adage « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ». On pourrait donc s’attendre à ce que Valeurs Actuelles soit un magazine de financiers qui parlent à des financiers.
Depuis que j’ai atteint la date de péremption, je ne lis plus Valeurs Actuelles. L’institution qui m’employait ne me fait plus suivre les abonnements et je ne vais quand même pas donner du fric à un journal que je méprise. Mais quand je jetais pas hasard un œil plein de méfiance dans « Valeurs Actuelles », je n’y trouvais rien d’exploitable pour fonder quoi que ce soit d’enseignable.
Donc, « Valeurs Actuelles » n’est pas un journal de financiers. Valeurs peut être compris dans son sens philosophico-religieux et actuelles traduit par présent ou aujourd’hui.
« Valeurs Actuelles » veut donc nous parler de ce qui …de ce qui… de ce qui compte aujourd’hui. Et me voilà encore chez les comptables.
Et pour « Valeurs Actuelles », ce qui compte aujourd’hui, c’est de nous faire peur, et ça vous le dites bien mieux que moi.
Croyez-vous vraiment que ce « reportage » de « Valeurs Actuelles » ne soit destiné qu’à vendre de la pub ?