"Apple est le symbole de la colonisation de l'imaginaire"
L'iPhone, objet de désir, et symbole du capitalisme destructeur ? À l'occasion de la sortie du dernier modèle de smartphone d'Apple, un collectif d'associations lance une campagne de révolte contre la multinationale et ses pratiques d'évasion fiscale, exploitation des travailleurs et travailleuses et de destruction de l'environnement. Pourquoi s'en prendre spécifiquement à Apple? Comment la marque à la pomme a-t-elle réussi à se constituer une image positive et devenir la première entreprise du monde? Est-elle à la pointe des innovations techniques ou crée-t-elle des besoin futiles chez les consommateurs? Comment réagit-elle aux critiques qui lui sont portées? Pour en discuter, Dominique Plihon, porte-parole d'Attac, Thomas Bourgenot, chargé de plaidoyer de l'association Résistance à l'agression publicitaire, et Didier Pulicani, rédacteur en chef de Mac4ever.com.
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Derniers commentaires
Pour notre génération dans les années 80-90 Apple c'était l'anti IBM, la créativité face à la bureaucratie. L’honnêteté face au business à tous crins.
Alors du coup, comme un ami qui vous déçoit, on est deux fois plus féroce et à juste titre, quand on s’aperçoit que Big Brother, c'est eux !! #triste.
Parler du logiciel libre sans savoir qu’apple y participe grandement sur le développement d’html 5. Sur l’ouverture de Swift. Sur le développement des connectiques et des standards comme les normes USB, etc.
Les smartphone sont des objets de mode qui se renouvellent chaque année.
C’est une constante qui est favorisée au départ par les opérateurs de téléphone mobile qui veulent fidéliser leurs clients et renouveler leurs contrats ET pour ce faire ils ont besoin d’un renouvellement des objets.
Dans ce domaine c’est plutôt la technologie qui suit le mouvement.
Dans le monde informatique les appareils se démodent vite et avec encore moins de raisons que dans les smartphones.
Il serait intéressant de savoir combien d’ordinateurs datant de 8 ans ou plus se trouvent dans les bureaux des différents services auxquels appartiennent les intervenants d’ASI, Schneidermann staff compris ?
Combien de systèmes d’exploitation différents ont-ils installés depuis 8 ans ?
Finalement comment est il possible que ces personnes lancent une campagne en ne sachant même pas que le dernier rapport classe Apple en deuxième position après le fairphone pour l’aspect protection de l’environnement ?
Combien de Fairphone sont vendus ?
Combien d’iPhone ?
Qui lutte donc vraiment pour le climat c’est à l’évidence Apple
En fait ces ong surfent et capitalisent sur la vague iPhone Ils profitent du lancement médiatique orchestré par Apple pour exister. Et même ASI tombe dans le panneau puisqu’ils sont invités
Navrant
Quand je vois Apple écrit quelque part, cela me ramène au premier ordinateur que j'ai pu m’offrir. C'était un Apple II et il coûtait environ un mois de salaire d'un (presque) jeune professeur agrégé de l'éducastration nationale.
Pas de panique, la loi de Moore a fait son œuvre depuis.
C'est sur cet Apple II que je rédigeais mes cours, et que j'ai initié mes enfants aux mystères du clavier et de la souris.
Et aujourd'hui, quand je vois Apple écrit quelque part, je fuis.
On n'arrête pas le progrès. Il s'arrête tout seul.
Un peu déçu, comme je l'ai lu ailleurs, par le manque de rigueur méthodologique du représentant d'ATTAC
Et un peu triste que Bourgenot n'ait pas eu plus longtemps matière à s'exprimer. Ce qui me rappelle cette remarque de Bourdieu, sur la nécessité d'accorder plus d'importance à la parole le moins évidente, la moins conventionnelle, la moins aisée, face à celle des communicants et autres illuminés comme le ravi de la crèche qui a monopolisé cette émission.
Sinon oui, j'ai toujours entendu dire les promac que c'était mieux, car plus jolie, plus design, plus compact, plus coloré, plus tendance à côté de l'aquarium... Le prix ? Ben en s'en fout. Les performances ? On s'en fout aussi, c'est pour juste pour décorer à côté de l'aquarium.
Concernant les smartphones, je ne sais pas vu que j'en ai un (une marque que même Greenpeace semble ne pas connaitre) que depuis 3-4 ans donné avec un abonnement à des magazines. Pour téléphoner (rarement), envoyer des SMS et gérer mon agenda c'est suffisant.
En informatique, j'essaye le plus possible d'acheter d'occasion et de réparer. Mon ordi et mon portable ont tous les 2 plus de 10 ans et ils sont au top. C'est du temps, mais c'est payant. Le dernier bricolage en date, mon écran 21' 4/3 auquel je tiens beaucoup et qui avait 4 condensateurs de morts. 0,8€ de pièces, 4,9€ de frais de port et plusieurs heures de boulot surtout en démontage-remontage.
Un peu inquiet quand même quand je vois tous les jeunes au lycée qui sont complètement addict à leur smartphone et pour qui claquer un smic là dedans n'est pas absurde...
Pour l'anecdote, projet de terminale : récupérer l'énergie calorifique d'un poêle pour faire de l'électricité. A ma question pour quoi faire ? Réponse : ben pour recharger mon téléphone pardi... C'est écolo, on n’utilise pas le réso EDF ! Il y a du boulot, je sais, surtout quand le même élève, affolé par la température du poêle, m'a dit vouloir refroidir le système avec un ventillo alimenté par l'électricité créée. Et ton téléphone à coté du poêle ? Ah oui, va falloir prévoir une rallonge... ou un ventillo pour refroidir le téléphone aussi ?
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Microsoft et Apple n'ont pas les mêmes clients d'où une grande différence de produit. Apple vend aux utilisateurs là où Microsoft vend aux Directeurs Informatiques. Un directeur informatique doit pouvoir mettre en concurrence les fournisseurs d'ordinateurs. S'il ne le fait pas, il doit avoir une bonne raison (un logiciel clé qui ne tourne que sur Mac ; par exemple, en ce moment, Sketch pour les designers d'interaction).[/large]
UNIX est plus robuste que Windows ou Linux. Les systèmes dans les domaines de sûreté (Contrôle aérien, nucléaire, etc.) tournent sous UNIX (pas sur Mac hein). La TPE ou le free-lance ou la profession libérale qui n'a pas les moyens de s'offrir un support informatique ira naturellement sur du Mac. Pas d'antivirus sur Mac. L'imprudent pourra prendre un Malware, mais aujourd'hui il faut vraiment le chercher.
Les MacBook sont bien plus robustes. Les composants sont de haut niveau (on trouve ça aussi chez les concurrents, mais alors c'est le même niveau de prix) et depuis la mise en place du design Unibody en alu, le taux de panne des cartes mère s'est effondré (plus de microcoupures lié à la torsion de la carte).
Mais soyons clairs, les grandes années d'Apple sont derrière nous (1999 - 2011). Depuis, Apple donne des dividendes aux actionnaires, fait des près bancaires et embauches des marqueteurs. C'est une autre entreprise (qui contient toujours de grands talents, mais qui auront toujours plus de mal à s'exprimer). Le symbole de ce nouvel Apple, c'est bien l'iPhone justement. En n'autorisant pas l'augmentation des capacités mémoire (par une carte mémoire sur les smartphones) elle crée des gammes qui reposent sur un composant en constante progression. La misère c'est que ce modèle touche aujourd'hui les Mac. Or s'il est aujourd'hui tout à fait possible de trouver son bonheur avec des Smartphones Android, Windows n'arrive toujours pas à bousculer l'UNIX d'Apple.
Selon M Dominique Plihon, le monde universitaire serait windows, car l'essentiel des softs utilisées fonctionneraient sous cet OS. Ca m'embête de relancer cette éternelle polémique, mais c'est un peu totalement faux... Ou alors restreint à son cercle de collègues proche.
Je travaille en tant que chercheur dans un laboratoire de physique des particules. L'OS la mieux adaptée à nos problématiques de travail (hors suite bureautique !) est Linux. La raison est que la plupart des chercheurs en physique des particules sont des programmeurs et travaillent au terminal. Et Linux a l'avantage d’être open source et d'être soutenu par une communauté ultra compétente et très dynamique.
En conséquence, l'avantage de MAC pour ce cas de figure est de pouvoir profiter exactement des même caractéristiques en terme de programmation (car noyau type linux), et également des outils bureautique de haut niveau. Au passage, il existe une version de la suite office développé pour MAC. Par contre, je reconnais qu'on prend un sacré coup de tronche en terme moral, que ce soit au niveau des frais cachés ou de la politique sociale du groupe.
En 15 années de carrières, j'ai utilisé Windows, Linux et Mac, en période d'utilisation à peu près équivalente. Pour MON utilisation, je place windows (me suis arrêté à Vista... ;-) ) derrière les 2 autres.
Après... Chacun aura sa propre expérience.
:-)
Nico
Je ne sais pas pour vous mais moi je viens de regarder l'utilisation de ma batterie, le téléphone c'est 8%. Encore moins que pour les SMS !
J'utilise largement plus mon appareil pour les mails et internet. Donc l'argument des 7 ans n'est absolument pas pertinent. En ce qui me concerne la comparaison doit se faire avec un outils informatique pas un combiné téléphonique !
J'ai toujours été PC, les seuls appareils Apple que j'ai eu sont des iPhones. Le mien a 5 ans est marche encore tout à fait correctement donc franchement ça va quoi (à part la batterie que j'ai dû remplacer deux fois).
Vous avez également oublié quelques points essentiels :
- le prix varie en crescendo en fonction de l'espace mémoire - combien achète un mobile de cette marque avec l'espace le plus faible à cause du prix et se retrouve avec un appareil qui est rapidement saturé
- la question des accessoires qui ne sont ni intergénérationnels, ni universels qu'il faut donc renouveler à chaque nouvelle génération d'appareils et qui coûtent un prix exorbitant (cette question n'apparaît qu'en filigrane dans l'extrait de l'émission de France Inter avec Guillaume Meurisse)
Cordiales salutations
Je regarde actuellement "l'acte 1" en lien sur cette page et je suis affligé par votre utilisation d'une dialectique "PC"/"Mac" dans laquelle "PC" sous-entend "Microsoft Windows" quand il devrait signifier "Non MacOS".
En effet il existe d'autres systèmes que Windows et MacOS, par exemple GNU/Linux ou BSD.
Ces systèmes fonctionnent bien et ne sont plus aussi difficiles à prendre en main que par le passé (et il existe une communauté prête à aider sur le web comme IRL).
Faire cette omission est très grave car cela renforce le marketing d'Apple (cf les vidéos de ce genre: https://www.youtube.com/watch?v=0eEG5LVXdKo sur le web) de plus cela n'aide pas le chalant qui n'apprend pas qu'il existe de bonnes alternatives hors GAFAM.
Bref, la prochaine fois j'espère voir un libriste utilisateur d'un UNIX libre sur le plateau pour casser cette dialectique Windows/MacOS qui n'existe pas et ne fait que renforcer deux des GAFAMs
Dans le monde du dev il y a une préférence de mac sur windows car mac est plus ouvert que windows (part son noyau linux) et embarque bash (windows est entrain d'intégrer bash cela dit). Après les devs préferont en général un linux car plus permissif qu'un mac.
Après avancer l'interface user frendly, je ne suis pas d'accord, totu dépend de quel pc on a utilisé lorsque l'on s'est formé à l'informatique ...
Le gros avantages d'appel par rapport à ses concurrents c'est son image en premier lieux. Apple renvoie une image de chic et de réussite par rapport à une capitalisation sur son image (premier iphone, ipod, ...) et par rapport au tarifs qui le font passé pour du luxe.
En second lieux, il y a un souci du détail dans le design. Ouvrir l'écran d'un mac est un pur plaisir car les charnières sont parfaitement calibrées pour ne pas soulever l'ordinateur (chose qu; ils sont les seuls à faire). Il y a aussi le câble de charge qui est aimanté ...
Dans ce livre de 2003, tout est dit sur le contexte dans lequel s'inscrit la stratégie d'Apple et consorts. Par ailleurs, cet ouvrage offre des pistes de réflexions sur la manière dont les contraintes de production qui sont désormais celles d'Apple, mais aussi encore une fois du capitalisme tout entier, peuvent être détournées en faveur d'une alternative qui unisse la préservation de l'environnement, la justice sociale et le respect des individus et de leurs aspirations.
Les autoproclamés opposants d'Apple devraient le lire. Ils y découvriraient qu'il ne suffit pas d'acheter les produits de cette entreprise pour favoriser son développement et sa logique, et surtout ils comprendraient que dénoncer Apple est quasiment anecdotique et qu'il s'agit surtout de mettre en place un nouveau système de production qui tire profit du véritable potentiel social de l'informatique. L'informatique n'est pas un marché nouveau pour le capitalisme mais l'outil potentiel d'un passage de l'ère de l'énergie à celle de de l'information, de l'entropie à l'écologie, de l'économie politique à l'écologie politique.
A ce titre, le dernier numéro d'EcoRev' est intéressant.
Par exemple:
- La rareté est vraiment causé par la chaîne de fabrication et l'approvisionnement des composants, le marketing est assez malin pour le transformer en outil d'augmentation du désir, mais tous les fabricants préféreraient en vendre plus le premier jour. Pas l'inverse !!!
- Oui un téléphone qui dure 7 ans alors que les normes réseaux évoluent constamment (EDGE, 3G, 4G ) c'est déjà extraordinaire dans le monde actuel. Les téléviseurs neufs ne durent plus que 3 ans, essayer d'en réparer un !!!
- Daniel très agressif vis à vis de Mac4Ever qui était le seul à connaitre le sujet.
Mauvaise émission. C'est rare.
Je croyais que Daniel avait un iphone4 ??
Alain
Le coeur du débat et là où on attend Arrêt sur images, c'est sur le traitement médiatique des innovations technologiques, pas sur le fait de nous dire qu'on est que des crétins à acheter des "iPhone X caca" tous ans.
Et là, mais on n'apprend rien, oui les journalistes sont invités, payés, oui il y a des problèmes éthiques, oui quand on regarde une vidéo sur YouTube ou un article et qu'on ne voit aucune différence en termes d'information par rapport aux communications d'Apple, on se dit que ces journalistes ne s'embarrassent pas des notions d'éthique et ni même de conscience professionnelle. Quelle est leur valeur ajoutée? Mac4Ever est un triste exemple de cela. Il y a des exceptions tout de même mais vous ne les avez pas invitées sur le plateau.
Tout le reste des attaques sur les personnes qui comme moi aiment les nouvelles technologies et oui achètent toujours les nouveautés d'Apple, Sony, Google, je les trouve injustes, injustifiées, gratuites. Ce n'est qu'une bataille de chapelle. La chapelle sur-représentée autour du plateau étant les anti-consuméristes. Cette chapelle a ses idoles aussi, ses propres vanités aussi. Et il est illusoire de croire qu'elles sont supérieures à celles des autres.
Je ne comprends pas comment et pourquoi la guéguerre stérile "Mac ou PC" (PSG ou OM? Fromage ou dessert?...) s'est installée dans le débat alors que ce n'est pas le sujet. Et ce d'autant plus qu'il est traité à coup d'affirmations vagues/incomplètes/fausses, comme toujours dans ce type de discussion où la rationalité est vite balayée par la croyance et l'émotion.
Un peu déçu par l'émission du coup.
Dire qu'Apple a créé le smartphone est probablement la pire. Apple a amené une interface tactile capacitif au doigt et un système graphiquement fluide avec son premier iPhone, oui. Donc une belle évolution (avec aussi de nombreuses tares) sur un marché qu'Apple a effectivement bouleversé.
Cela dit, j'avais depuis 2 ans déjà un terminal HTC qui sous certains aspects permettaient bien plus de choses comme la navigation GPS, l'utilisation modem 3G (2 usages que je ne prends pas au hasard puisque le 1er iPhone ne les permettait pas), avec un ensemble d'applications bien plus fourni et des développeurs qui vendaient leurs logiciels sur leurs propres sites internet sans verser de commissions à personne.
J'en viens au commentaire qui dit que Apple crée des emplois avec son store et qu'on devrait les remercier pour ça. Apple prend une commission considérable sur chaque vente et a droit de vie ou de mort sur tout développeur en pouvant unilatéralement valider ou supprimer son application. Dans un monde imaginaire sans Apple, avec par exemple Nokia, HTC ou Huawei en leader du monde du smartphone (scénario plausible si Apple n'avait pas investi le marché) la situation serait probablement différente avec plus de liberté et pas moins de besoins en applications... Pour moi son argument est irrecevable.
La difficulté de remplacement des batteries est évidemment un problème majeur, les batteries sont des éléments à la durée de vie de 1 à 3 ans. Comme Thomas Bourgenot le disait très justement, ces terminaux peuvent et devraient être utilisés pendant des périodes de l'ordre de 10 ans du moment que l'envie ou l'usage ne justifie pas un renouvellement. Le choix de rendre extrêmement difficile un remplacement de batterie est un choix d'obsolescence programmée. Dire que d'autres marques concurrentes ont la même pratique ne rend pas la pratique bonne ou acceptable.
Je suis d'accord en revanche avec l'argument du support logiciel. J'utilise des téléphones Android (et les conseille à ma famille aussi) et je dois reconnaître que la situation du support logiciel sur la durée est bien meilleure du côté d'Apple que du côté des constructeurs de smartphones Android qui ne sont souvent supportés que 1 à 2 ans. Une durée très insuffisante et qui peut poser des problèmes d'obsolescence et surtout de sécurité informatique. Voilà un des rares crédits que j'apporte au compte d'Apple.
Je suis en cours de visionnage de l'émission (j'en suis très précisément à 33 min :) et je suis très étonnée que personne sur le plateau n'ait encore rebondi sur deux points qui me paraissent absolument cruciaux (puisqu'on parle de "colonisation de l'imaginaire").
a) à un moment Didier Pulicani dit que en gros Apple est un acteur central de l'économie collaborative car il faut un smartphone pour avoir accès aux services de covoiturage ou à Airbnb. Et personne ne le reprend. Je tiens à dire que ce qu'il raconte est complètement faux! Je me sers très souvent de Blablacar et il n'est absolument pas obligatoire d'avoir l'application sur smartphone pour avoir accès au service. Idem pour Airbnb (j'arrête là les exemples, il y en a des tonnes). Une simple connexion internet, à la maison, avec un ordinateur fixe, suffit...
b) autre point: à un moment Daniel dit "on est pas obligé d'aller sur son smartphone tous les jours". Cette phrase en dit beaucoup, en terme, là encore, de renonciation, de colonisation de l'imaginaire. Daniel, vous auriez pu dire "on a pas besoin d'avoir un smartphone" (car OUI, c'est possible de vivre sans smartphone, même en étant journaliste). Il faut arrêter de croire que dans notre société moderne, on est obligé d'être connecté 24h/24 pour vivre. Moi par exemple je n'ai pas de smartphone, et ça ne me freine pas dans ma vie, dans ma carrière. Et à propos de la vie sans smartphone, et de la non-colonisation de l'imaginaire, je vous conseille une très chouette série d'entretiens effectués par la revue Ballast avec Alain Damasio:
https://www.revue-ballast.fr/alain-damasio-1/
https://www.revue-ballast.fr/damasio-2/
https://www.revue-ballast.fr/damasio-3/
https://www.revue-ballast.fr/alain-damasio-4/
Bonne journée
Merci pour vos émissions.
à propos de la contre-culture 60s autour de San Franciso et de la naissance de la Silicon Valley:
http://maisouvaleweb.fr/sex-drugs-personal-computer-lesprit-sixties-engendre-herauts-de-silicon-valley/
C'est une pratique reconnue par les théoriciens du marketing :
https://www.definitions-marketing.com/definition/marketing-de-la-rarete/
Le directeur de l'École Supérieure de Commerce de Grenoble, que l'on ne peut pas soupçonner d'être antipub, classe Apple comme le champion du marketing de la rareté : http://www.marketing-strategie.fr/2012/03/06/strategie-marketing-apple-et-le-marketing-de-la-rarete/
Enfin, le site Dans ta pub, qui est très suivi par les professionnels du secteur, a fait un article récent où il site la stratégie de la rareté comme l'une des techniques d'influence de la marque : http://www.danstapub.com/6-techniques-apple-influence/
Mais je ne doute pas que des militants de la cause Apple trouvent des sources pour infirmer tout ça ;-)
https://www.youtube.com/watch?v=aCl1y_7MHQ8
Et Dominique Plihon qui dit que le PC est plus ouvert que Mac je trouve ça exagéré: un PC sous Linux oui mais certainement pas un PC sous Windows... Microsoft est tout aussi spécialiste de la fermeture des formats (et de la non-compatibilité) que Apple. Il suffit de voir le mauvais support du format OpenDocument dans Microsoft Office.
En revanche pour le graphisme, j'ai cru comprendre que Gimp n'était pas à la hauteur de Photoshop, et du coup, c'est choix Mac ou Windows...
À lire à ce sujet :
https://graphism.fr/graphiste-sur-pc/
https://mariejulien.com/post/2008/07/25/Un-mac-cest-quand-meme-bien-mieux-pour-un-graphiste?post/2008/07/25/Un-mac-cest-quand-meme-bien-mieux-pour-un-graphiste
Comme quoi la colonisation de l'imaginaire atteint même les antipub :-)
J'imagine que ça ne se voit pas trop, mais comme je l'ai dit par ailleurs, c'est parce-que Plihon et la rengaine "Mac ou PC" m'ont un peu déçu.
Si quelques fois on voit apparaître un mac sur le bureau d'un cadre, il tourne en général sous windows car:
- Le service IT ne connait que ça, toutes leurs procédures fonctionnent avec Windows.
- Le logiciel de compta ne tourne pas sur mac.
Apple a même complètement abandonné ce secteur de marché en arrêtant la commercialisation de leurs serveurs en 2010. Il n'ont qu'une présence minime chez les TPE et quelques secteurs de niche.
Vous oubliez que le Mac est très prisé dans les milieux universitaires et médicaux.
Pas un documentaire sur la médecine ou la recherche sans voir apparaître la pomme au dos de l'écran. Certes un marché de niche mais il fallait aussi le signaler.
Quand aux médecins indépendants, ils font partie des TPE qui utilisent aussi le mac de manière professionnelle en effet.
Quand je parlais des "milieux professionnels", je ne parlais bien que des journalistes et des graphistes (on peut ajouter le secteur publicitaire aussi ;-p).
Mais ces deux-trois secteurs sont amplement suffisants pour Apple. Ce sont exactement les secteurs dont la marque a besoin pour son image.
N'oublions pas que Apple ne vise pas le tout-venant. Le mac est une "créature pour créateurs". Il ne faudrait pas que n'importe quel secteur s'en empare, ça ferait tâche.
Par contre la domination d'Apple chez les journalistes, que je découvre, m'échappe.
Les besoins en termes de puissance, mémoire, qualité de l'écran d'un graphiste font que de toute façon, même si on peut discuter du prix, on se situera dans cette gamme de prix.
Mais pour les journalistes je suis plus dubitatif. Peut-être quelqu'un en sait plus ici, mais de prime abord je verrais le besoins comme suit: Traitement de texte, navigateur, e-mail. En bref l'utilisation de la ménagère pour lesquels n'importe quels ordinateurs bas de gamme du marché conviendraient tout aussi bien.
Et ils font clairement partie de la cible d'Apple : jeunes, CSP +, faiseurs de tendance...
Combien de personnes achètent des ordinateurs-smartphones bien plus puissants que ce dont ils ont réellement besoin ? Au doigt mouillé, je dirais une grande majorité.
Et pour expliquer pourquoi les journalistes aiment bosser sur Mac, il suffit d'avoir reçu une fois dans sa carrière un iPhone pour être incité à acheter un ordi à la pomme, pour évoluer dans le même univers.
Ensuite la force de l'habitude fait le reste.
De ce que j'observais il y a une vingtaine d'année, chez un éditeur presse et livre, les rédactions étaient globalement équipées en Mac, avec un parc PC concernant plutôt l'administratif. Du coup, même au niveau de l'équipement personnel, pour bosser à la maison serait-ce sur du texte seulement, on était poussé à travailler sur Mac pour la compatibilité des fichiers.
Ca a pu jouer pour définir une tendance "culturelle" dans le milieu, Apple s'étant positionné assez tôt sur ce qui relevait d'outils pour les médias. A vérifier, mais en vidéo et audio, je crois aussi qu'ils dominaient par rapport au PC. Il y avait notamment en montage le produit Avid basé à l'origine sur du Mac.
Ou alors les groupes de presse travaillent plutôt sur le principe du BYOD (Bring your own device) et les fameux Apple sont juste des ordinateurs personnels?
@Faab: Pour la video et l'audio je mettrais ça dans le même panier que les graphistes. Le second marché sur le domaine du montage vidéo est d'ailleurs FinalCut Pro, un produit Apple. Dans l'audio Mac était omniprésent dans les studios, mais c'était à l'époque des G5, je ne suis plus trop dans le milieu et ne saurait le dire aujourd'hui.
- Les Jours
- Charlie Hebdo
Apple est cependant certainement moins présent chez les journalistes que chez les graphistes. Et il y a bien entendu des rédactions qui sont exclusivement sous PC.
Mais je trouve la photo du lancement du média Les Jours intéressante sur ce que ça dit. On n'aurait pas imaginé faire cette photo avec des portables sans pomme à mon avis. Apple confère une image à ses utilisateur.ices, comme confère une image le fait d'arborer une virgule sur son T-shirt ou de rouler avec une voiture à étoile encerclée plutôt qu'à losange.
La preuve de cette colonisation de l'imaginaire dont on parle à R.A.P., c'est que je n'ai même pas besoin de citer les marques auxquelles je fais allusion pour qu'elles soient reconnues et que des valeurs y aient été associées chez les personnes qui lisent ces lignes.
Chez Apple, ces valeurs sont, pour la faire vite :
- branchitude
- créativité
- performance
Des valeurs que la rédaction de Les Jours a donc voulu mettre en avant dans sa photo de lancement.
Pour moi la question n'est donc pas Mac ou PC, mais bien comment une multinationale arrive à transformer des êtres humains en militant.e de sa cause, au point que certaines personnes n'admettent aucune critique sur cette marque, voire se sentent personnellement visées lorsqu'on la remet en question.
La photo des jours m'a en effet scotché. Comment peut-on avoir l'idée de faire de cela. ça me sidère complètement. J'ai beau utiliser (et apprécier) mac, il faudrait qu'Apple me paie cher et que je perde mon âme au passage pour commettre cette horreur.
De plus ce genre d'images cryptique est une totale erreur de communication. Le seul message à peu près clair que je vois transparaitre est: «On n'a pas encore lancé le journal, mais on commence déjà le placement de produits».
Merci en tout cas de ces éclaircissements, c'est toujours agréable quand un intervenant participe à la deuxième vie de l'émission ici même.
Après, Les Jours reste un des rares médias sans pub et qui cherche à se soustraire à la course au clic, ce qu'il faut saluer.
Les marchés ne sont pas captifs mais à mon avis, il y a pas mal d'inertie et les fournisseurs adaptent leurs offres selon la concurrence. Sans différentiel assez conséquent ou un gain de productivité significatif entre produits, on peut comprendre que ça dure longtemps quand tout un secteur, de la formation à la production, a ses habitudes.
Je ne sais que penser de ce "almost".
Pour mon usage quotidien, Gimp convient parfaitement, mais je ne suis pas graphiste professionnel.
Mais je serais curieux de rencontrer un graphiste qui bosse sous Gimp pour approfondir le sujet ;-)
Quasiment tout le reste est faisable avec des plugin ou scripts. Après ça réclame un peu plus d'efforts à installer les bons composants.
Pour la stratégie d'Adobe, il y a le cas intéressant de la manière dont ils ont écrasé QuarkXPress (logiciel de mise en page, publication pro) avec InDesign. D'après cet article, Xpress était quasi-monopolistique en 1999 et en 5 ans, est descendu à seulement 25% de part de marché face à Adobe. Une des forces d'Adobe est d'avoir des suites intégrées pour couvrir un besoin de chaîne de production avec des logiciels interagissant de manière simple.
Avec Xpress ou Gimp tout seul, on n'a qu'une brique du nécessaire pour une production média et pour une entreprise ayant des moyens normaux d'achat de licences, il est quand même plus simple de gérer des packs intégrés. La question se pose aussi pour les écoles de formation. Il m'étonnerait qu'il y ait de la formation au libre ne serait-ce que par les problèmes de standardisation "industrielle", du gestionnaire de licences, de parc informatique, aux pratiques des professionnels et attentes des employeurs.
Je crois que c'est une faiblesse générale dans le libre avec un manque d'investissement d'autres professions que les développeurs pour orienter vers l'aspect métier, plus loin que le côté une fonction-un logiciel.
Pour la stratégie d'Adobe, il y a le cas intéressant de la manière dont ils ont écrasé QuarkXPress (logiciel de mise en page, publication pro) avec InDesign.
Intéressant aussi comment Quark XPress a écrasé Aldus PageMaker, créé en 1985, racheté par Adobe en 1994. J'ai longtemps utilisé PageMaker, avant de passer avec enthousiasme sur XPress, avec lequel j'ai bien dû travailler dix ans. Mais les sources d'inDesign, il faut les trouver dans le rachat de PageMaker par Adobe.
XPress, restant statique, ne modifiant qu'à la marge son logiciel, ou l'agrémentant de plugins fastidieux, inDesign a naturellement pris la place du challenger puis, devant l'immobilisme (on attendait une réponse de Quark, on ne voulait pas du nouveau venu, la réponse n'est advenue que des années plus tard, trop tard), on est passé sur inDesign. J'y suis passé (relativement) tardivement, je voulais croire en XPress, j'adorais XPress comme j'avais adoré PageMaker. Puis j'ai retrouvé PageMaker puissance 100 avec inDesign.
Ce n'est pas tant question de «suites intégrées», on fonctionnait très bien avec des JPEG, des TIFF, des EPS ou autres, on ne considérait même pas ça comme un problème. Je ne travaille toujours pas avec l'intégration des «suites» (ce qui n'est que mon fonctionnement personnel). Ce qu'offrait inDesign, c'était des modes de manipulation de mise page venus d'ailleurs. Similaires, du reste, à ce qu'avait proposé XPress face à PageMaker à l'époque.
Il faut bien voir l'historique de ces changements. Et il est possible que dans son rêve d'hégémonie, Adobe se plante. L'hégémonie n'est là que quand rien ne vient la supplanter. PageMaker et XPress en ont fait l'expérience.
Le problème des professionnels dont je fait partie c'est qu'on n'utilise pas que Photoshop. Pour le graphisme d'édition, un incontournable est InDesign par exemple, et là l'équivalent Scribus est carrément très au-dessous du niveau. Et pour les autres domaines: Adobe UX, autrefois Flash, Animate, Première, Audition, After Effects, etc. Avec une licence modeste pour du logiciel pro Adobe fournit une gamme de logiciels pro dont certains sont difficilement remplaçables par du libre.
Les limites du libre, sont que les contributeurs doivent être développeurs. Or ceux-ci ne vont travailler sur des logiciels qu'ils n'utiliseront pas. Ce qui fait que dans le domaine du développement, l'écosystème du libre est incroyablement riche et dépasse souvent de loin ce qui se fait dans le propriétaire, car les contributeurs ne sont pas que des passionés sur leur temps libre, mais aussi pour beaucoup des pros sur leur temps de travail. Dans les domaines à la marge (logiciels utilisés par des développeurs dans leur métier ou leur loisirs, mais pas dans le coeur du métier), on trouve des logiciels qui rivalisent sans avoir honte avec le propriétaire: Gimp, Libre/Open-Office, etc. Pour ce qui est des domaines très pros en dehors du développement, le libre n'offre quasiment aucune alternative crédible.
Travailler avec du libre est possible, mais c'est encore aujourd'hui un chemin de croix. Il faut souvent chercher et remplacer des logiciels, trouver des plugins ou extensions qui conviennent, repenser régulièrement son workflow pour intégrer d'autres logiciels. Or 1h de mon temps par mois coute plus cher à mon employeur que la licence Adobe. Ce qui fait que pour utiliser du libre dans un environnement pro, c'est plus un choix idéologique qu'un avantage.
Pour ma part, je ne connais pas d'organisation qui aurait un parc informatique entièrement homogène et qui n'aurait pas quelques données qui traînent dans quelques fichiers MicrosoftOffice Excel. Or il y a des problèmes de compatibilité ascendante avec les différentes versions d'Excel, concernant entre autre les macros en VBA. Pour ma part, j'avais à gérer la "cohabitation" des versions 2003 et 2007 (en tant que dev, hein, pas en tant que sysadmin), ainsi que l'abandon pur et simple du VBA dans la version Excel2008 pour Mac. Et manifestement le fun continue ! Et que les choses soient claires: je ne parle pas ici de surfer sur stackoverflow seulement 1h de mon temps par mois :-)
Là où je veux en venir, c'est que l'argument du "chemin de croix", "faut chercher des solutions" est fallacieux. Parce-que cette exigence s'impose de toute façon: à un moment où un autre, que ce soit avec des logiciels propriétaires ou des logiciels libres, on tombera nécessairement sur un os qu'il faudra résoudre. Et je ne suis pas graphiste, mais vous ne me ferez pas croire que vous n'avez jamais passé des heures et des heures sur un driver de carte ou de tablette graphique, sur une dll manquante, ou une mise à jour foireuse. Et que lorsqu'on ne se suffit pas de jugements superficiels, voire de rumeurs du type "pas au niveau" et "pas crédible", lorsqu'on regarde dans le détail ce qu'il en est concrètement, il y a des chances qu'on s'aperçoive que l'impérieuse nécessité des logiciels "approuvés par les professionnels" (comme le dentifrice de la télé) ne s'impose pas d'une si criante évidence.
ça fait des années que j'utilise la suite Adobe de manière professionnelle et non, en effet jamais je n'ai rencontré ce genre de problèmes.
Une partie de mon travail est plus orientée sur le dev et le web, et là, en effet je rencontre ce genre de problèmes régulièrement.
Excusez-moi de ne pas vous fournir une fiche technique de mes tests sur Scribus avec un comparatif détaillé, parce que non seulement ce n'était pas demandé, mais en plus mon dernier test du logiciel remonte à deux ans.
Mais des choses très simples comme: Les couleurs Pantone. C'est un système propriétaire qui est celui utilisé par à peu près tous les imprimeurs. Pour les inclure dans le logiciel, il faut bricoler: récupérer des palettes chez Adobe par exemple, et les convertir pour les incorporer dans son logiciel libre. Lors d'une montée en version il faudra probablement recommencer l'opération en retrouvant parfois une nouvelle source. Autre détail: La norme chez l'imprimeur est le pdf, or inkscape travaille en svg. Si le svg est parfait pour le web, pour garantir un résultat 1:1 il vaut mieux aplatir le rendu en bitmap sinon on augmente les risques, ce qui rajoute une étape au workflow. Cela rend aussi les fichiers plus lourd et rend la transmission au client plus complexe.
Tout cela c'est des petits détails. Cela ne rend pas ces logiciels inutilisables en contexte professionnel, mais mis bout à bout c'est une charge que l'on ne peux pas mettre sous le tapis d'un revers de main. Peut-être que «chemin de croix» est un terme trop fort.
il y a des chances qu'on s'aperçoive que l'impérieuse nécessité des logiciels "approuvés par les professionnels" (comme le dentifrice de la télé) ne s'impose pas d'une si criante évidence.
Évidemment que ce n'est pas une évidence. Il faut rester attentifs à ces logiciels, voir ce qu'ils peuvent apporter, et réfléchir en quoi ils pourraient remplacer ceux qu'on use habituellement. Cela vaut aussi pour d'autres solutions propriétaires par ailleurs.
Mais de tout ce que j'ai pu tester, lire, ou écouter sur ces logiciels dans le domaine du graphisme, jamais on ne m'a démontré ce en quoi ils étaient supérieurs, au mieux on m'a promis l'équivalence. Hormis Inkscape pour faire du svg (pour le web) rien ne me pousse à migrer vers ces solutions.
Les conversions de couleurs c'est aussi con que de passer du centimètre au millimètre, de la tonne au kilogramme, et du décilitre au centimètre cube. Si vous êtes infoutu de faire une conversion, vous êtes juste incompétent. Et je pèse mes mots. Heureusement, papa imprimeur (qui n'a pas attendu Photoshop pour faire son métier) propose à bébé graphiste (qui pense que le monde est né en même temps que lui) ce service, moyennant finance (et en se foutant grassement de votre gueule derrière votre dos, soit-dit en passant).
De grâce, évitez les termes comme "workflow". J'imagine bien que c'est comme revêtir une combinaison de super-héros hyper professionnel dans votre monde médiocre de tâcheron industriel qui s'auto-proclame à la pointe de la technologie. Mais en vérité, les personnes qui sont à la pointe du progrès, vomissent ce genre de vocabulaire. Sachez-le.
Non seulement "chemin de croix" est trop fort, mais il est surtout ridicule. Vous avez cru que Picasso, Klein ou Van Gogh ont attendu Adobe pour avoir une chartre graphique ? Sérieusement, vous pensez qu'avec vos 10 années de "professionnalisme" (je pouffe) vous êtes le maître du bleu au seul prétexte qu'Adobe vous propose une pipette ? Hé bonhomme: dégonfle tes prétentions !
Et non mon pote, je ne t'excuse pas. Tu déblatères sur Scribus à grand renfort de rumeurs, d'idées reçues, et d'auto-satisfaction de "pro". T'as exactement le même discours que le Medef: ça va vite, nous sommes compétents, nous ne voulons que le meilleur, c'est pas au niveau, le monde change, la pente est raide mais droite, bla bla bla... Mais concrètement, comme dirait jeanbat, rien, absolument rien, le vide total.
On discute quand tu veux de la performance d'un encodage, du traitement du signal, des structures de données et de leurs formats. Des concepts de normes et de standards. Quand tu veux.
Et on va mettre tout de suite les choses au clair: ton métier de tâcheron industriel n'a rien à voir avec du "développement". Que t'aies l'impression de te poser des questions c'est une chose. Mais que tes réponses soient des concepts originaux et fassent avancer le Schmilblick c'est une illusion tout à fait tragique.
Il est veuunu le temps des cathédraaaaleuuux !
Quand on fait un fichier en Pantone, on fait un fichier en Pantone, on ne convertit rien. Une charte graphique pro est normalement contractuelle, elle impose l'usage de ces couleurs, utilisées telles qu'elles par les imprimeurs avec des mélanges physiques et des nuanciers calibrés par rapport aux papiers d'impression.
On peut toujours essayer de tricher en travaillant en CMJN pour faire ensuite une conversion, mais normalement, un graphiste avec ces contraintes travaille directement avec le nuancier adapté.
Votre façon de voir ressemble à un codeur qui se dirait que faute d'avoir le langage voulu géré par son logiciel, il va travailler avec un autre et puis faire une conversion. Non seulement il ne sera pas sûr que ça marche mais si il doit passer ça à un collègue, à un autre intervenant, on va lui demander si c'est bien professionnel tout ça.
Comme je disais plus haut, le problème pour moi est que les communautés de développement du libre manquent d'intervenants venant d'autres métiers que les codeurs. On ne s'improvise pas graphiste, encore moins imprimeur, il ne suffit pas d'appuyer sur un bouton pour obtenir le rendu voulu. Il y a du progrès dans l'automatisation mais les travaux de qualité demandent du métier, et ça coûte vite très cher une impression ratée.
Une même chose, en l'occurrence une couleur, peut être codifiée en n'importe quel code. La couleur caramel de mon cocker peut tout aussi bien être codée en Pantone 104C, en Hexadécimal #AC9600, ou encore en RVB (172.150.0) d'après ce nuancier là, par exemple.
Il y a effectivement "tricherie", mais elle n'est pas là où vous pensez qu'elle se trouve. Passer d'un codage CMJN, au codage Pantone, en passant par les codages Hexadécimal et RVB n'a rien d'une tricherie. Ce sont des conversions.
La "tricherie" consiste en la numérisation des couleurs. Dans le monde réel, les couleurs sont infinies: il y a une infinité de nuances entre brun et ocre, une infinité de nuances entre caramel et sable, une infinité de nuances entre taupe et cocker. Quel que soit votre nuancier, aussi nuancé, étendu, et poétique soit-il, il ne rendra jamais compte de l'infinité des couleurs du monde réel. Déjà pas quand vous utilisez vos propres peintures acryliques, encore moins quand vous utilisez des outils informatiques. C'est toute la problématique de l'échantillonnage et du traitement du signal.
Je peux me tromper. Mais il me semble qu'historiquement et d'une manière générale, les contributeurs des logiciels libres sont plutôt des scientifiques et des spécialistes de haut niveau, dont les considérations dépassent parfois, voire souvent, celles de techniciens s'auto-proclamant "professionnels".
Dans le monde réel, les imprimeurs ont un certain nombre d'encres avec lesquelles ils font les couleurs. Un graphiste qui bosserait en RVB pour de l'impression risquerait d'avoir des surprises et même en bossant en CMJN, il y a des couleurs délicates à garantir à l'impression, d'où les Pantone et autres, correspondant à des encres physiques, des nuanciers physiques, avec les couleurs imprimées sur du vrai papier et des rendus différents selon les papiers. En milieu pro, quand on doit définir une couleur avec un client, il est standard de lui montrer le nuancier physique qui correspondra à ce qu'il aura au final (standard pour de la production aux budgets non négligeables, pas forcément pour la carte de visite du voisin).
Tout ça ne correspond pas juste à de la conversion de codage informatique mais aux couleurs perçues et dont on ne peut garantir qu'un affichage écran sera fidèle. Le graphiste sait que ce qu'il voit à l'écran ne sera pas pareil à l'impression, et si il a du métier, il anticipe la chose dans son travail. Concrètement, en impression offset avec ces systèmes, on pourrait en théorie se contenter d'un fichier codant des niveaux de teintes en niveau de gris (en CMJN, ça donne 4 fichiers séparés d'où on tire des films pour préparer quatre plaques offset, et avec un Pantone, on peut avoir une teinte complexe avec une seule plaque et la réduction des coûts d'impression correspondant).
Pour le grand public, tout ça n'est pas important et pour les petits tirages les imprimeurs utilisent aussi de l'impression numérique comme nos imprimantes de bureau, mais un graphiste pro est censé maîtriser la chaîne graphique, savoir gérer le multi-support et mieux vaut éviter les bricolages.
Quelque-soit le codage couleur utilisé, cela n'exonère, ni n'empêche de passer par les étapes de choix, de validation, et de contrôle; que ce soit par le biais de nuanciers, de maquettes, ou d'épreuves. Ce sont en grande partie ces étapes qui feront de vous un professionnel. Pas le fait de désigner ou non, à la base, vos couleurs par des codes Pantone.
"Le logotype 2 couleurs est composé du bleu clair et du bleu anthracite, sans dégradé dans la forme. Il est préconisé pour des impressions en 2 couleurs pantone (exemple : papeterie)" et plus loin "il s’utilise (...) lors d’une impression économique en deux couleurs pantone"
Pour travailler avec le CNRS, vaut mieux avoir un graphiste qui saura ce que ça veut dire, saura utiliser un fichier fourni en bichromie Pantone et ne s'amusera pas à bidouiller des conversions.
Et sinon, pour créer une charte, il s'avère qu'il vaut mieux commencer à partir des nuanciers Pantone avec ensuite les codes RVB/CMJN qui sont donnés avec, parce que la transformation inverse est problématique.
Mais bon, vous avez ce genre d'expérience ? Vous avez déjà vu travailler des professionnels sur un projet éditorial, une charte graphique etc. qui ait quelque importance au niveau budget ?
Il n'y a pas de recommandation du code Pantone. Toutes les références sont explicitement et simultanément données en au moins 3 équivalences: CMJN, RVB, et Pantone; quand ce n'est pas 5. Ces références ne sont d'ailleurs pas par ordre alphabétique et sont pourtant données en CMJN d'abord.
Et tout ce document fait précisément le travail d'équivalence dont je parle depuis le début: toutes les couleurs sont données en différents "codages" désignant chacun à sa manière de vraies couleurs du monde réel. Encore une fois, je vous invite à faire la distinction entre l'impression physique et les structures de données relatives aux couleurs.
A ce titre, ce n'est pas plus intelligent ni plus professionnel de donner un code Pantone qu'un code Ripolin, surtout si le logo doit être peint sur un mur. Vous ne reprochez pas à Photoshop de ne pas vous donner les codes Dulux Valentine, n'est-ce pas ?
Mais apparemment, vous n'avez pas l'expérience de tout ça, vous ne savez pas ce qu'est une bichromie chez un imprimeur (= 2 encres) et pourquoi on doit forcément utiliser les pantone puisque avec une quadri c'est... 4 couleurs (4 encres, CMJN). A l'occasion demandez à un imprimeur un devis pour de l'impression offset avec soit bichromie Pantone® soit quadri (CMJN). Vous devriez voir la différence quand vous devrez imprimer 50000 papiers à en-tête et vous comprendrez que les grandes institutions recommandent la bichromie et fournissent un logo en Pantone®.
Mais bon, vous aurez raison le jour où Pantone®, qui est une société, aura des soucis parce que les procédés d'impression auront évolués et qu'on n'aura plus besoin de leur catalogue, plus besoin de payer 340 € pour un pack pour professionnel. En attendant, eh bien vaudra mieux savoir comment ça marche chez un imprimeur (et pas un peintre en bâtiment...) et pourquoi les chartes graphiques prennent la peine de donner ces codes.
Je crois qu'aucun des (info)graphistes pro que j'ai croisé n'aurait de souci à utiliser du logiciel libre si ils répondaient à leur besoin, que c'était d'aussi bons outils que ceux du commerce.
Ensuite, à nouveau : ce n'est pas qu'une question de codage ou de caprice artistique, c'est aussi une question de procédé d'impression qu'on utilise selon ce qu'on veut faire.
Garantir un rendu évite les gaspillages d'impressions et, par exemple, la bichromie évoqué ci-dessus permet des tirages plus économiques en offset d'où la recommandation pour la papeterie, un peu comme pour les tracts et bulletins de vote (monochrome, une seule encre pour 30 millions d'exemplaires, c'est mieux que 4).
On ne dépense pas pour se faire plaisir et les professionnels du graphisme, de l'imprimerie, le font pour pouvoir garantir un résultat (normal pour des pros, non ?). Et au final, le travail de normalisation par les chartes permet en principe des économies en fournissant des gabarits, des fichiers, tout prêts à l'ensemble des personnels et pour les intervenants extérieurs.
Après, je ne sais pas où ça en est aujourd'hui vu qu'il y a déjà une dizaine d'année l'impression numérique devenait une option plus fréquente par rapport à l'offset. Il n'est pas exclu qu'il n'y ait plus un jour que du CMJN sauf impression très spéciale. CMJN mais avec les nuanciers matériels correspondant, du moins pour qui croit encore au travail bien fait.
Au final je vois peu le rapport avec qualité ou non (ie : faire une belle page), mais avec une obsession totalement superflue pour avoir la couleur "exacte" et invariable demandée, au lieu de prendre le terrible risque d'avoir un jour un logo avec du cyan un peu clair au lieu de cyan légèrement plus foncé demandé (ce qui semble justifier pour toi de jeter 30 millions d'exemplaires, puisque tu parle de risque si le résultat n'est pas garanti, alors qu'il le serait toujours pour tous les autres aspects).
Quant au coût de s'équiper comme graphiste, mac + suite adobe (5000+ euros la license non ?) + machins genre nuancier pantone, ça me semble faire une certaine différence avec pc + 0 (si c'est vrai ceux qui travaillent pour des organismes nationaux n'en sont pas à avoir ce problème ; ni même du graphiste sur gimp que je connais d'ailleurs, dont la petite boite tournait déjà bien depuis 4 ou 5 ans quand ils sont passés au 100% libre, je pense pour des questions d'engagement personnel et de com' plus que d'économies). Mais bon il n’empêche pour un jeune graphiste pauvre qui se lancerait, la culture "si t'es pas sur mac et abobe t'es pas pro" doit être un certain handicap.
Vous ne faites toujours pas le distinguo entre le travail de conception d'un logo, et le travail de sa réalisation sur un support physique: vous passez à côté d'une couche d'abstraction. Et c'est pour ça que c'est pas bien non plus de faire croire qu'un graphiste ne s'occuperait que de produits d'imprimerie.
Pour procéder à cette décorrélation entre (outils de) conception et (procédés de) fabrication, je vous invite à réfléchir aux enseignes de boutiques et à leur devantures. Je vous invite à réfléchir aux nappes, aux serviettes, et aux uniformes d'un grand restaurant. Aux verres, aux bouteilles, aux abat-jours, aux sceaux, etc. Pensez-vous qu'un graphiste ayant pour client un restaurateur commence son projet de conception de logo avec des bobines de fils colorés et un métier à tisser ?
Elle est là la paresse intellectuelle des soit disant "professionnels" qui se disent graphistes au seul prétexte qu'ils connaissent 3 raccourcis sur Photoshop et font imprimer cinq sets de cartes de visite par an ! Ils ont dans les pattes des outils certainement confortables pour leurs cartes de visite, mais ne comprennent même pas les processus qu'ils mettent en oeuvre. Et sortis du chemin tout tracé par Adobe qui leur repeint la vie en rose, poussent des cris d'orfraie: "c'est pas professionnel", "c'est pas au niveau", etc.
Il y a des outils qui vous enferment sur l'autel du confort en vous cachant certains aspect de votre propre activité. Et par là même, engendrent une perte d'expertise, si tant est qu'elle fût acquise un jour. L'expertise professionnelle ne se résume pas à la maîtrise d'un outil tout "get things done" qu'il soit. Et il y a des outils qui par leur conception même, vous permettent de mieux comprendre votre métier, de monter en compétences, et d'améliorer la qualité de votre travail.
Vous finirez, je vous le souhaite, par vous demander pourquoi la charte graphique du CNRS ne se contente pas de spécifier les seuls codes Pantone. Et pourquoi Gimp ne propose ni les codes Pantone, ni les codes Ripolin, ni les codes Gütermann. Et pourquoi avant d'ouvrir un logiciel, vous devriez commencer par prendre une feuille et un crayon.
Gimp n'a pas des outils qu'utilisent des professionnels, c'est tout, et les Pantone de la charte du CNRS sont là parce que c'est un outil qu'on utilise en milieux pro et pas en amateur. Gimp a des choses en moins que les logiciels des professionnels de même que dans son garage on n'a pas les outils d'un garagiste. Vous allez aussi demander à un garagiste de n'utiliser que votre boite à outil ?
A la différence qu'en graphisme, vous avez accès aux correspondances Pantone-CMJN sans avoir besoin de la "valise" Photoshop.
vous ne savez pas ce qu'est une bichromie chez un imprimeur (= 2 encres) et pourquoi on doit forcément utiliser les pantone puisque avec une quadri c'est... 4 couleurs (4 encres, CMJN). A l'occasion demandez à un imprimeur un devis pour de l'impression offset avec soit bichromie Pantone® soit quadri (CMJN).
Oh, pour précision, je suis graphiste depuis plus de 25 ans, ce qui, normalement, devrait m'autoriser une certaine latitude critique. Et demandez effectivement un devis à un imprimeur en bichromie, hors CMJN, à côté d'un devis en CMJN. Vous allez avoir une légère surprise: la mono/bichromie va vous revenir entre 2 et considérablement plus cher.
Si on imprime effectivement des choses en partant de références Pantone et de ses encres (ou autres, d'ailleurs), la question n'est pas de leur quantité ni de leur provenance. La question, pour l'imprimeur, c'est la presse sur laquelle ça va être fait et le calage, c'est-à-dire la mise en route de l'impression.
La plupart des presses depuis pas mal de temps sont prévues pour du CMJN, donc il suffit d'y mettre les plaques (je simplifie), de caler et de lancer. Y mettre une ou plusieurs autres couleurs que les 4 habituelles, ça signifie devoir nettoyer complètement toute la machine, avant, et après – puisqu'il est peu probable qu'il y ait plusieurs impressions de suite avec les mêmes nuances. Et ça, ça a un coût certain.
Même il y a très longtemps (après l'avènement de la norme CMJN), la mono/bi/trichromie était plus chère que la quadrichromie, en partie pour cette raison. L'autre étant le prix et la fabrication (le mélange, personne n'a les milliers de nuances Pantone) des encores elles-mêmes.
Pour ces travaux, d'ailleurs, certains imprimeurs ont des presses spéciales, plus petites, généralement monochromes parce que plus faciles à nettoyer. Sur celles-ci, chaque couleur est imprimée à tour de rôle, après nettoyage. Ça n'a cependant rien à voir, vous l'imaginez, avec le fait d'utiliser une rotative CMJN.
Finalement, si on indique encore dans les chartes graphiques la référence Pantone, c'est éventuellement pour l'utiliser en impression (ce qui arrive une fois sur des millions) mais surtout pour référence, justement, par exemple pour ce qui est de sélectionner la bonne couleur d'autocollant pour un véhicule ou la peinture d'un stand.
Voire même simplement pour l'imprimer aux États-Unis, qui n'utilisent pas les mêmes nuances de cyan, magenta, jaune et même noir qu'en Europe. C'est pour ça que lorsqu'on sauve un document pour impression, on peut choisir entre un profil colorimétrique européen ou américain.
Je n'ai pas lu tout le présent fil, je suis juste tombé sur votre commentaire par hasard via le fil RSS (que je lis en diagonale). Je me suis dit que ça vous intéresserait de savoir tout ça.
Je suis quasiment sûr d'avoir vu du devis moins cher en mono Pantone qu'en quadri, dans un contexte d'impression économique comme disait la charte du CNRS que j'indiquais.
Bon, ça date de plusieurs années et j'avais gardé dans l'idée que c'était commun pour de l'impression style papèterie ou tract. Il n'y a pas une question de qualité par rapport au papier, une quadri trop pourrie sur du papier économique ? Du coup, j'aurais vu mono + papier économique vs quadri + meilleur papier.
Mais puisqu'on vous tient, le sujet était à la base de savoir si un pro pouvait se contenter de Gimp, et ses faiblesses dans la gestion des couleurs me semblaient rédhibitoires vu ce que j'ai vu dans ces secteurs (édition, com') notamment l'usage des Pantone. Vous en pensez quoi ? Ca suffirait pour un pro avec du CMJN ou il faudrait de toute manière qu'il puisse pouvoir travailler avec les palettes Pantone à l'occasion ?
C'est une question d'échelle aussi. Il est très différent de vouloir quelques centaines d'exemplaires et quelques centaines de milliers. Ce qui coûte, encore une fois, c'est la préparation; ensuite, on laisse tourner la machine, la différence sera essentiellement due au prix du papier, marginalement au temps que la machine met à les produire.
Concernant Gimp, je n’ai jamais pu m’y faire, mais sur Mac ou Windows, il y a maintenant une excellente alternative à Photoshop, considérablement moins cher aussi: Affinity Photo (et son pendant pour le vectoriel Affinity Designer). Mais c’est un faux problème. Si, pendant la préhistoire de la PAO, on convertissait religieusement toutes nos photos RVB en CMJN, je n’ai pas dû le faire depuis plus de dix ans. Et, pour ce qui est des retouches colorimétriques ou autres, elles se font de toute façon en RVB.
Pantone aussi est un faux problème, à mon sens, quoique je n’arrive pas à trouver le moyen de le formuler simplement, sans entrer dans des détails techniques. Il est néanmoins très rare, dans mon expérience, qu’on ait à travailler avec des tons directs (ie. autres que RVB ou CMJN) dans Photoshop. Et si c’est pour imprimer en CMJN, un nuancier physique indique les correspondances.
Ceci dit, ce qui va manquer le plus à un graphiste qui souhaite se passer des produits Adobe, c’est inDesign, pour lequel je ne connais aucune alternative sérieuse. Quark XPress, à la rigueur, mais j’aurais pour ma part l’impression de faire un grand retour en arrière, puisque j’ai travaillé des années avec. Après lesquelles le passage à inDesign à été une évidence.
C'était il y a une dizaine d'année avec un imprimeur local et je crois que la concurrence devenait rude pour les petits imprimeurs "à l'ancienne" ayant le souci des crédits d'investissement pour s'équiper des nouvelles machines.
Mais soyons honnête, en défenseur des savoir-faire, j'aime bien insister sur ce qui fait la compétence d'un métier quitte à en rajouter, et ça m'agace le style "ben quoi, les graphistes ont qu'à faire de la conversion si y'a pas ce qu'il faut dans le logiciel". Vaudrait quand même mieux que les communautés de développeurs demandent aux premiers concernés ce dont ils ont besoin.
Mais bon, je suppose qu'avec l'automatisation de l'imprimerie ces compétences sont de moins en moins importantes, avec derrière de la concentration industrielle, des chaînes de reprographie pour les petits boulots et de la tertiarisation avec compétence limitée à appuyer sur des boutons.
Petite recherche : Photographie du secteur de l'imprimerie en France, évolution du nombre de sites d'impression de 2006 à 2015.
- 1 à 9 salariés : -4,8%
- 10 à 49 salariés : -5,1%
- 50 à 99 salariés : -3,8%
- 100 salariés et + : -8,8%
Les "bienfaits" de l'automatisation ?
Quand j'ai reçu des courriers d'IMA (pour Inter Mutuelle Assistance), j'avais l'impression d'avoir gagné au Loto. Chaque mot, chaque lettre était d'une précision et d'une épaisseur telle que j'avais l'impression de redécouvrir les joies de la typographie.
Mais même avant ça, même avant de découvrir le texte, les mots, les lettres: c'est l'épaisseur du papier qui me disait que j'avais un courrier important dans les mains, au fur et à mesure que je dépliais la feuille de papier-carton pliée au formant italien.
D'un autre côté, j'ai reçu d'autres correspondances qui pour moi sont au moins aussi prestigieuses. Papiers et encres tout ce qu'il y a de plus communs, voire négligés, mais le logo officiel d'un centre de recherche qui vous est personnellement adressé, même si c'est l'oeuvre d'une photocopieuse hors d'âge, ça a de la gueule et fait son effet !
De mon point de vue, y'a pas trop de demi-mesure: soit on y va à fond dans le luxe et l'exigence qualitative, soit on la joue humble.
Soit dit en passant, j'aimerais porter à votre connaissance, Faab, le logiciel LilyPond: une application de copiste musical qui représente pour moi la quintessence des logiciels libres: exigence technique et musicale inégalées, le respect des valeurs traditionnelles et des savoir-faire, la passion esthétique, la compétence...
Je ne vous laisserais pas dire que le monde libre n'est qu'un monde d'amateurs, ni que les développeurs ne connaissent pas le métier.
Soufflez. Et prenez une grande respiration. Calmement. Prenez la pilule rouge, et redécouvrez votre propre métier.
Là, la vision générale des gens est que le libre est un truc de développeurs sympas, que c'est cool de pouvoir télécharger du gratuit, et au final, quand on voit les sponsors de Scribus ou ceux de Gimp, c'est léger.
C'est d'autant plus problématiques que les grosses boites écrasent le marché avec des solutions vendues avec les matériels : quand le particulier a déjà un Photoshop de base installé à l'achat, il apprend avec, et on en arrive à dire "photoshoper" dans le langage courant. Au niveau captation des imaginaires, c'est pas mal, difficile de passer à "gimper" une image.
Donc, j'ai l'impression que vous parlez de la communauté du libre comme si elle était faite de génies se suffisant à eux-mêmes, comme si la situation était satisfaisante, alors que si les solutions commerciales dominent, c'est que le libre manque de moyens financiers et humains avec en plus le souci de la dispersion des développements.
Je ne sais pas si les équipes de Gimp, Scribus et Inkscape travaillent à l'occasion ensemble mais au niveau métier, c'est toujours mieux d'avoir des distributions intégrées, une cohérence d'un logiciel à l'autre ne serait-ce que dans les interfaces graphiques.
Comme je disais plus haut, ça a été une des forces d'Adobe que de fournir des solutions par métier avec les Creative Suite, des boites à outils complètes.
P.S. : sur l'impression, vous oubliez les économies d'échelle. Fournir des rames de papier pré-imprimé, c'est éviter que ce soient les imprimantes de bureau qui fassent le boulot, chacun faisant son truc dans son coin avec le talent si particulier des amateurs pour faire des mises en page chargées, du gaspillage quand ce n'est pas "joli" etc.
Et sur ce projet, on s'efforçait d'intégrer la variable écologique, le cahier des charges Imprim'Vert. Dans les bureaux, les gens se demandent rarement si du chlore a été utilisé pour le papier qu'ils achètent.
Enfin il y a qu'à voir cette conversation qui en est la parfaite illustration, je mentionne que je connais un graphiste web qui travaille avec gimp sans rien dire de sa clientèle ou de l'entreprise pour laquelle il bosse, le premier réflexe d'un fan d'Adobe est de m'expliquer que "la charcuterie du coin se fiche généralement de la gestion des couleurs" (...) "Mais dans un travail pro"....). Et après la citation d'un article qui démontre qu'en matière de fonctionnalités de création/retouche graphique gimp est un équivalent de photoshop (ou au moins que la différence est vraiment minime), ça part sur la seule question de la gestion des couleurs pour l'impression, qui devient manifestement le point central du métier de graphiste, plutôt que la créativité artistique, l'interprétation des demandes du client ou la connaissance des règles/méthodes propres à ce qui lui est demandé (comment rendre un logo percutant, quelle mise en page est adaptée pour tel type de contenu, etc..).
Après faut il s'étonner que "les moyens financiers et humains manquent" (je pense pas tant que ça pour les derniers vu le rythme de développement de ces logiciels) quand les développeurs et sponsors savent d'avance que quelles que soient les qualités du libre les professions concernées partiront avec un tel parti pris contre ces options qu'elles seront ramenées au rang de gadgets pour amateurs ? (ce qui me semble aussi une manière de transformer des métiers ouverts en corporations similaires aux taxis et tout aussi fermées aux nouveaux arrivants n'ayant pas les moyens : dire "si tu n'utilise pas mac et adobe t'es pas pro" c'est dire "moi j'ai payé ma licence et comme j'ai acheté ma licence je suis seul en droit de faire ce métier").
Enfin vous faites un assez étrange "promoteur du libre" quand dans les lignes postées sur ce sujet vous en avez consacré environ 98% à chercher à justifier le discours rendant un logiciel libre inférieur à la solution pas-libre rivale, allant jusqu'à vous égarer dans toutes sortes de détails techniques sur des histoires d'imprimerie que manifestement vous maîtrisez peu pour critiquer un logiciel que vous ne connaissez pas plus, ou étendre le débat à d'autres éléments de la suite logicielle, le "problème" n'étant pas assez tranché au niveau du seul gimp.
Bon après n'étant pas moi même spécialiste, je n'irai pas dire qu'il n'y a pas de bonnes raisons pour préférer Adobe, mais j'attendrais de croiser quelqu'un ayant passé autant de temps sur les deux solutions pour vraiment en être certain (enfin il y a l'utilisateur pro de gimp que je connais, mais sa boite se vendant un peu comme championne locale du libre* j’admets qu'on peut le soupçonner de biais dans l'autre sens), les pros qui ne l'ont testé qu'il y a un certain temps pour expérimenter et sont tombés sur un faux bug résultant probablement de leur mauvaise maîtrise de l'interface (voir l'exemple donné par gemp... sachant qu'il y a quarante douze manières et cibles de redimensionnement, et qu'en des années je n'ai jamais constaté le problème - dont j'ai du mal à envisager la possibilité même pour un programme informatique - de "gimp incapable de diviser un nombre pair de pixels par 2" -et je l'utilise en grande partie pour du modding de jeux en 2d, où je passe mon temps à faire de plus gros dessins pour les redimensionner ensuite à l'échelle voulue pour leur sprites-, quelles sont les chances que l'erreur vienne bien de gimp et pas d'une interface peu maîtrisée ?).
* Au passage un point intéressant, et qui peut donner lieu d'espérer en termes de changement des mentalités : les petites entreprises s'affichant comme n'utilisant que du libre semblent avoir bonne presse en général, et c'est une image qui aide certainement auprès de certains institutionnels de gauche ou associatifs aimant ce coté entreprise engagée/utopiste, voire d'informaticiens de petites entreprises, qui gérant eux mêmes leur réseau en linux se disent "voilà des gens qui n'ont pas peur de batailler/coder un peu plutôt que de s'en remettre à du 100% clef en mains", et peuvent être l'interlocuteur d'un prestataire web ou autre en tant que Celui Qui S'y Connait.
Enfin tout ça pour dire, qu'entre les biais pouvant être issus de formations se déroulant dans l'immense majorité des cas sur d'autres solutions, le conservatisme tout bête ("c'est ce que les gens utilisent donc...") et le corporatisme de "vrais" professionnels vivant dans la hantise des freelance qui cassent les prix, il y a un peu trop de mauvaises raisons de taper sur les logiciels libres pour que ça donne envie d'écouter les éventuelles bonnes.
quelles sont les chances que l'erreur vienne bien de gimp et pas d'une interface peu maîtrisée ?
Décidément, j'en prends vraiment pour mon grade, ces temps-ci ^_^
Je tiens à souligner que cette anecdote date d'il y a plus de dix ans. J'avais noté quelques commentaires trouvés à l'époque: «Patti said, "Use The Gimp. It's just like Photoshop, but open source." I remember thinking, "Drive this '78 Pinto. It's just like a Porsche, but free!!"» et «The installation process is its own hell, but after using Photoshop for the past 10 years, I tried out Gimp and felt like I had passed through some portal where all logic and reason was sucked into some void and all that was left was this program.»
J'imagine aisément que ça a dû être considérablement amélioré depuis...
Enfin l'exemple fait un peu bizarre sinon vu que pour créer l'image redimensionnée, la procédure logique me semblerait être de commencer par calculer ses nouvelles dimensions avec une simple division/multiplication, avant de remplir le fichier, ou ça créerait des problèmes d'allocation mémoire pour des images très agrandies (bon après qui sait c'est peut être pas du tout ce que gimp fait/faisait).
Dans les années 2000, quand les entreprises jouaient vraiment le jeu du libre pour un écosystème économique viable, des développeurs salariés pouvaient partager leur travail et les plus engagées donnaient leur obole financière pour que ça puisse vivre. Côté usager, autant il était facile de promouvoir le libre par le côté gratuit, autant on avait bien du mal à faire passer le réflexe d'aller payer un petit quelque chose pour le développement.
Qui donne pour Wikipedia, Firefox, Open Office etc. ?
@si a-t-il donné quelque chose à Gemp pour l'extension qu'il a faite pour le forum ?
Si tout le monde le faisait, on aurait quelque chose d'intéressant face aux concentrations capitalistiques, un modèle économique évitant les dividendes capitalistiques et plus de solutions logicielles à la hauteur des grandes boites.
Quant à la "hantise" des freelance qui cassent les prix, elle n'est pas imaginaire, ça a été l'"uberisation" du secteur avec des indépendants sous-payés et aussi le développement de off-shore à bas prix. Pourquoi payer correctement un indépendant local quand on peut avoir des développeurs indiens, pourquoi s'embêter avec un photographe quand on a les banques d'images avec du quasi-gratuit, qu'on ne sait plus quelle est la plus-value de l'artisan ?
Ce n'est pas du corporatisme que de critiquer un système qui dévalorise tout le monde, engendre de la précarité, avec des consommateurs ne regardant que le coût jusqu'au jour où ce sont eux les producteurs impactés.
Tout ça fait partie du problème global d'un libéralisme qui réussit à s'accaparer les possibilités d'un modèle alternatif : le libre est, en fait, une expérience anti-capitaliste concrète, communiste, et il ne faut pas s'étonner que le capital fasse son possible pour le contrôler notamment en cassant les marchés, en dévalorisant tout jusqu'à avoir des produits d'appel gratuits.
Vanter l'usage du libre, ok, mais il vaut mieux le faire en rappelant les enjeux économiques, sociaux (que vaut une compétence, un métier ?) et sans se cacher que la plupart des gens pensent surtout à "gratuit", ne sont pas de vrais libristes. L'imaginaire utopique à base d'amour et d'eau fraiche ne suffit plus pour moi, le libre a aujourd'hui plus besoin d'une réorientation des moyens vers ses modèles, qu'on ne s'enferme pas dans la routine de logiciels qu'on télécharge sans se demander qui les fait et comment.
Et le "libre washing" existe aussi, s'apposer un label "économie alternative" parce qu'on utiliserait du libre sans soutenir réellement la vie des communautés.
Moi, en tout cas pour Wikipédia, je n'utilise pas les autres.
@si a-t-il donné quelque chose à Gemp pour l'extension qu'il a faite pour le forum ?
Non. Elle n'a même jamais été mentionnée officiellement, comme l'ont pu être les éphémères apps Android et iOS. Ils n'ont ouvert un fil de forum spécifique que pour qu'on arrête de pourrir d'autres fils au gré des mises à jour (tout cassé, d'ailleurs, ledit fil, les nouveaux commentaires se foutent en plein milieu). Pas d'acrimonie ni de ressentiment, hein, ce sont juste des faits.
Ensuite, c'est pas aussi évident que ça, votre histoire d'intégration. C'est même assez subjectif puisque de nombreuses personnes préfèrent un outil spécialisé et parfaitement adapté par tâche à accomplir, plutôt qu'un outil multi-tâche ou une suite intégrée dont les velléités d'exhaustivité grèvent performances et efficacité.
Et ces histoires de compromis entre confort, intégration, performance, adaptabilité, exigences techniques et opérationnelles, etc. sont au coeur des développements aussi bien du côté propriétaire que des floss.
Enfin, je ne suis pas sûr du tout que les floss mobilisent moins de compétences et de métiers transverses. Par exemple, vous trouverez plus de langues disponibles sous GNU/Linux que sous Windows ou Mac OS. Mais évidemment, tout dépend du projet, de l'ampleur de sa communauté, de ses moyens, etc. Exactement comme pour le propriétaire finalement. Vous pensiez à quoi, vous ?
Pour parler Apple, je suis d'avis qu'ils ont dominé dans les milieux de la création, l'édition etc., parce qu'ils se sont pensé comme ça, par rapport aux attentes d'un secteur face à Microsoft orienté bureautique, administratif. Ca a donné tout un environnement matériel/logiciel, une convergence des mentalités, avec derrière une recherche d'une maîtrise du secteur créatif. C'est Google qui a chopé Youtube mais on aurait pu s'attendre à ce que ce soit Apple vu ce qu'ils avaient faits pour la musique. Dans le genre, en avril, ça parlait de rachat de Disney par Apple, convergence contenant/contenu (cf l'émission sur Drahi, Messier et Vivendi vers l'an 2000).
Ces approches visent la conquête de marché pour un bénéfice d'actionnaires mais elles ont l'avantage de travailler une pensée "écosystémique", les outils intégrés à des pratiques, du secteur professionnel au mode de vie.
Au demeurant, des associations du libre le savent bien quand elles essaient de fournir des "compilations" de logiciel mais des détails comme parler d'install-party pour initier les gens, montrent un problème de mentalité. Le péquin moyen ne veut pas de question d'install, il n'est pas informaticien, son souci est l'"expérience utilisateur", une notion qui a eu du succès avec raison, dans le marketing et le développement.
P.S. j'aime bien l'esprit à l'ancienne sur le logiciel libre : Liberté, égalité, fraternité by Richard Stallman, in French.
Le but des install-party n'est donc plus, et depuis des années, une séance de labeur pour amateur initié et éclairé. L'objectif n'est donc plus technique, mais est avant tout social: pour que les gens se rencontrent, se parlent, et échangent. Bref constituer un groupe d'utilisateurs locaux, près de chez vous.
Selon votre groupe, des séances non pas "techniques" mais "métier" sont proposées. En général, il s'agit d'ateliers sur des logiciels phare du Libre comme Gimp, LibreOffice, ou OpenStreetMap. En gros, ce sont des "cours" de retouche photo, de bureautique et de géolocalisation (répertorier le patrimoine architectural de votre ville par exemple, ou encore des sentiers de promenade selon vos goûts et ceux du groupe, etc.). Vous attendez pas non plus à avoir l'expertise en graphisme de gemp en quatre séances, hein. Mais ça permet de mettre le pied à l'étrier à certains, de progresser, voire que quelques personnes passionnées et initiées se rencontrent et échangent, dans la vraie vie réelle de la réalité du vrai monde. Les install-party sont aussi l'occasion de demander, d'orienter, de s'enquérir des prochains ateliers possibles ou envisagés. Et de creuser n'importe quelle question, comme répondre à vos préjugés sur l'intégration, l'expérience utilisateur des logiciels libres, ou la mentalité du péquin moyen.
Y'a aucune limite à ma connaissance. Des ateliers vraiment techniques peuvent aussi être proposés sur la programmation, l'architecture machine et le dépannage, la création d'objets connectés, la création/impression d'objets 3D, la robotique, etc. Les groupes d'utilisateurs se renomment alors parfois "FabLab". S'ils sont spécialisés sur un langage de programmation en particulier, par exemple le Java, ce sont alors des JUG (pour Java User Group). Enfin pour le coup, les JUG ça commence à être pointu, mais les FabLab accueillent avec plaisir le commun des mortels, même de jeunes enfants.
Enfin, s'il faut que je comprenne, derrière vos reproches à Gimp, Scribus, et Inkscape, que vous voudriez apporter votre contribution et vos idées au développement de ces logiciels, que ce soit en terme de traduction, ou de réflexion sur l'interface homme-machine par exemple, je vous invite à vous inscrire sur leurs mailing-list, et suivre leur IRC. Chacun de ces logiciels a une rubrique sur leur site web qui vous aide à les aider.
Et pour conclure, j'apprécie également beaucoup Richard Stallman. En français dans le texte, vous connaissez certainement aussi Benjamin Bayard, ou encore la Quadrature du Net. Mais je vous invite également à vous enquérir de ce que dit Linus Torvalds sur le sujet, mais aussi et surtout Eric Raymond qui a une approche différente et parfois critique sur Stallman et la FSF. Pour ma part, j'aime bien tout le monde. Et je trouve que c'est une richesse de croiser les points de vue.
L'industrialisation de ce secteur, que vos chiffres illustrent parfaitement, réduit les coûts, la main-d'œuvre et, si la qualité n'en souffre apparemment qu'à la marge, il y a cependant une uniformisation des techniques qui font que certaines caractéristiques nobles de l'imprimerie (l'utilisation de tons directs ou, aussi, celles des courriers que décrit Le Chien décrit ci-dessus) tendent à disparaître.
Ladite marge est, en fait, mouvante et on se satisfait aujourd'hui de bien peu, ne serait-ce que par rapport au moment où j'ai débuté.
Il ne vous aura pas échappé que ce genre d'assertions à l'emporte-pièce ont tendance à m'escagacer. Mais je vais vous présenter mon point de vue calmement. Pour des projets ponctuels type flyer de tremplin rock, d'accord pour un logiciel de PAO wysiwyg. Mais puisque vous dites "PAO" et "sérieuse", je vais me permettre de parler de "publications" un petit peu "sérieuse" comme par exemple un journal quotidien, un manuel de maintenance d'un avion de ligne, un article scientifique, ou encore les différentes publications d'une administration (compte-rendu, procès verbal, rapport, note, etc.).
C'est à dire que pour des documents où les "vraies" compétences de graphistes sont au moins aussi importantes que le contenu (emballages, jaquettes, semestriels artistiques, posters, affiches publicitaires, etc.) ... Oui: les Scribus, Inkscape, Indesign et Xpress restent des outils intéressants et probablement productifs. Mais pour de la "publication sérieuse" dont l'objectif est une gestion rigoureuse du contenu, ces logiciels wysiwyg apparaissent bientôt comme une pelle et un seau en plastique de plage.
Par gestion de contenu, j'entends une multitude de contraintes: la facilité de modification du texte (corrections, modifications, ajouts, etc.), la gestion des auteurs et des versions, la publication du même contenu sur différents supports (papier, web, epub, etc.), l'automatisation des traitements (comme le redimensionnement d'images par exemple, ou une mise en page rigoureuse), les relations avec des bases de données (sélection, archivage, mise à jour de la publication, etc.), etc. Pour tout ceci, faut taper dans la butte, et toutes les technos XML le font très bien (notamment XML, XSL, FO, etc.).
Après... c'est peut-être pas la même limonade que Scribus ou Indesign en termes de courbes d'apprentissage. Je sais pas trop: encore une fois, je ne suis pas graphiste, et quand je dessine des femmes en slip, c'est avec du papier et un crayon. Pour la sérigraphie, on a fait notre presse et notre chassis, soit dit en passant. Bref ! Par contre, la gestion de contenu (un texte agrémenté des graphiques SVG, ou un document dans son ensemble, est finalement une donnée comme une autre), ça par contre, ça fait bien partie de mes prérogatives.
InDesign, c'est du pseudo-XML bien caché sous un gros tas inutile de fioritures techniques. C'est un logiciel propriétaire, d'où la philosophie suivante: vous empêcher de modifier les fichiers en sortie avec un simple éditeur de texte, pour vous obliger à utiliser le logiciel (et donc créer un besoin d'achat de licences pour vos collègues ou vos collaborateurs par exemple). A côté de ça, pour les tâches d'automatisation, ils ne se sont pas trop fait chié, et vous propose... tadam... les technos XML !
Bon ben vous faites comme vous voulez, mais moi je dis qu'il vaut mieux s'adresser à Dieu directement, plutôt qu'à ses Saints.
Pour mettre les choses au clair, graphiste est pour moi un "vrai" métier à partir du moment où les compétences proposées relèvent de l'Histoire de l'Art, de la Psychologie, de l'Ergonomie, de quelques notions scientifiques (sur les couleurs par exemple), et de cheminements artistiques personnels. Si c'est juste pour dire qu'on connaît 3 raccourcis sur InDesign depuis 60 ans mais qu'on n'a jamais réussi à se faire à Gimp, pardon, mais c'est un discours de tâcheron industriel.
Que chacun ait des habitudes qui lui collent à la peau: très bien. Je le comprends parfaitement. Mais un tâcheron industriel compétent en matière de PAO sérieuse, il devrait connaître les technos "pures" XML, et il ne ferait pas croire qu'il n'y a pas d'alternatives sérieuses à InDesign. Parce-que ce serait très moche de sa part.
Alors le fond de votre argument, si je l’ai bien compris, était de dire que la «publication sérieuse» était un critère qui dépassait le «flyer de tremplin rock», qu’elle était réservée à ce qui nécessite une réelle gestion de contenu, que vous décrivez très bien. Je ne l’entendais pas de cette façon, je parlais d’inDesign comme l’outil le plus versatile et le plus complet (à ma connaissance) pour faire de la «publication pas-totalement-sérieuse» allant du flyer de tremplin rock au livre d’art – où, par exemple, le redimensionnement ou tout traitement d’image automatisé n’est paaaas vraiment de mise. Ni que ces contenus aient l’impérieuse nécessité d’être liés à une base de données.
Jusqu’à présent, cette «publication pas-totalement-sérieuse» a représenté 99% des travaux pour lesquels on requiert mes compétences de graphiste. La seule «publication sérieuse» sur laquelle j’ai travaillé était un catalogue de quincaillerie pour lequel j’ai défini des styles et ai participé aux règles de mise en page – et ce n’était pas sur inDesign du tout. Ça m’a demandé quelques semaines et, depuis, chaque année un catalogue de plusieurs centaines de pages est imprimé, sans qu’aucun graphiste y fourre son nez. Ça rejoint les populations déclinantes dont Faab donnait les chiffres plus haut, puisqu’avant ça aurait nécessité un studio complet pendant des mois.
Lorsque je suis confronté à des problématiques similaires – quoique d’importance considérablement moindre, sinon je ne pourrais pas les gérer à moi seul – je crée ou j’utilise une base de données existante en concevant une application qui génère effectivement du XML. Mais, du fait que ce sont de petits projets (comme un annuaire avec photos, par exemple), je ne m’emmerde pas à générer directement un fichier imprimable, ça serait superfétatoire. J’importe le XML dans inDesign, dans des gabarits que j’ai conçus pour. Suffit alors de modifier les données de la base, générer un XML, ouvrir le document inDesign et l’annuaire est mis à jour.
Il est évident qu’il faut de fait une licence pour ce logiciel propriétaire, mais ce coût est largement inférieur à celui que j’aurais facturé pour développer une solution complète, qui n’aurait, pour cette taille de projet, pas vraiment de sens.
Pour finir sur Gimp, la dernière fois que je l’ai ouvert (ça remonte un peu), j’ai expérimenté divers trucs dessus, n’ai pas du tout aimé l’interface et, après avoir redimensionné une image de 800x600px à 50%, ayant obtenu un résultat de 399x301px, je l’ai fermé et ne l’ai pas rouvert depuis (je suis un peu maniaque sur les chiffres). Je devrais, peut-être, mais j'ai Affinity Photo qui déchire sa race.
Je ne suis pas du tout dans le domaine, mais j'ai suivi la discussion avec intérêt.
Un truc m'a intrigué, cette histoire de conversion entre les trois grandes gammes de couleurs (rvb, cmjk, pantone d'après ce que je comprends). Du coup, je suis allé me documenter et je suis tombé sur ce type de comparaison :
http://www.printernational.org/images/articles/img-gamut.jpg
De prime abord, ça paraît raccord avec l'article wikipédia sur le pantone qui explique qu'il n'est pas possible d'avoir une conversion complète de pantone vers cmjk.
Plus généralement, ce type de schéma semble montrer qu'il est impossible de faire des conversions bijectives d'une gamme de couleurs vers une autre.
Question de néophyte : qu'en est-il réellement selon la théorie telle que vous la comprenez et selon vos expériences respectives ?
C'est marrant que vous parliez de bijections. Parce-que c'est l'un des noeuds du problème: à un code Pantone donné ne correspond pas un et un seul code CMJN, et inversement.
Comme je le disais précédemment, les couleurs du monde réel et leurs nuances sont infinies puisque continues. Par contre les données du nuancier Pantone sont discrètes.
A partir de là, une foultitude d'êtres humains seront capables de vous dire que telle table de correspondance est "juste", et telle autre table "sonne faux". Et chacun adopte ou établit ses tables de correspondances selon ses propres perceptions.
Il y a peu de chance qu'un bleu pantone devienne un rouge CMJN. Par contre pour la couleur caramel de mon cocker écossais, il y a des chances que Pantone dise 104C, tandis que ça bataille en RVB entre (R:172 V:150 B:0) et (R:173 V:150 B:0).
A l'oeil nu, en ce qui me concerne, je ne fais pas la distinction entre ces deux codes RVB, et donc de mon point de vue, ils sont tous les deux équivalents à la donnée discrète Pantone 104C.
Donc il n'y a pas d'équivalence au sens de bijection entre le catalogue publicitaire Pantone et une construction rationnelle et scientifique des couleurs au sens des synthèses soustractive ou additive. C'est seulement une construction sociale.
A priori, autant on peut passer du RVB au CMJN par des calculs théoriques, autant passer au Pantone est tout à fait subjectif et arbitraire.
Et dans le monde du subjectif et de l'arbitraire, chacun est libre de sortir sa table d'équivalence personnelle. En général, les gens rationnels, objectifs, et respectueux de la subjectivité de chacun s'abstiennent de ce genre de prétentions péremptoires.
A contrario, les entreprises lucratives à destinations de "professionnels" incompétents et fainéants assoiffés de compétitivité et de productivité y vont joyeusement et goulûment pour repeindre la vie en rose selon leurs propres critères. Sans y aller avec le dos de la cuiller: "c'est comme ça".
Ca pourrait paraître anecdotique, amusant ou imagé, mais en l'espèce c'est tout à fait visuellement littéral: le pognon impose sa vision du monde.
.:-)
Mais tout au contraire celles-ci sont bien plus complexes que cela, à cause des espaces de couleurs.
Chaque système à une gamme de couleurs parmi l'ensemble des couleurs visibles qu'il arrive a exprimer/reproduire. Si la conversion pose problèmes c'est que certaines couleurs exprimées dans un système ne le sont pas dans d'autres, du coup comment les convertir?
Prenons un exemple simple: Une couleur rvb permet des couleurs bien plus lumineuses et saturées que le cmjn. Si je prend un rouge pétant (RVB: 255, 0, 0), comment trouver son équivalent cmjn? Trouver le rouge le plus pétant possible? Admettons, et prenons quelque poins ainsi et utilisons-les pour en déduire une matrice de transformation. Cette transformation aura pour effet de désaturer l'image, y compris pour les couleurs ayant des équivalents dans les deux systèmes. On peut aussi choisir de garder les couleurs commune au deux systèmes et de «applatir» ce qui dépasse. Ou utliser des systèmes plus complexes qui tentent d'équilibrer les deux. Aucunes de ces conversions ne sont «justes» ou «fausses», elles dépendent de choix et d'opinions.
Et ces choix se font justement à l'oeil.
il n'y a pas d'équivalence au sens de bijection entre le catalogue publicitaire Pantone et une construction rationnelle et scientifique des couleurs au sens des synthèses soustractive ou additive.
Ou encore:
autant on peut passer du RVB au CMJN par des calculs théoriques, autant passer au Pantone est tout à fait subjectif et arbitraire
* Il y a plusieurs gamut RVB, notamment: sRGB 61966-2-1 et Adobe RGB 1998
schéma
Dans le monde réel, l'écrasante majorité des imprimeurs n'ont que du CMJN. Faites la demande à un imprimeur pour du Pantone, vous allez être surpris (clickbait).
Les «couleurs délicates à garantir à l'impression» c'est au graphiste de les convertir pour qu'elles passent en CMJN. Personne, depuis l'instauration de la quadrichromie, n'a intégré «un Pantone, [pour] avoir une teinte complexe avec une seule plaque et la réduction des coûts d'impression correspondant», bien au contraire. C'est une augmentation considérable des coûts.
Nous, on voudrait. Combien de fois ai-je plaidé pour l'impression en tons directs (pas en CMJN), voire même en sérigraphie. J'en rêve des fois la nuit.
Pour flash j'ai pris le soin de mentionner «autrefois». C'est un système mort que j'ai en effet cesser d'utiliser il y a bientôt dix ans.
Après aucune idée du nombre de logiciels qu'ils utilisent pour compléter gimp, ou du travail additionnel que ne pas passer par la suite adobe peut représenter.
--
Windows ne bafoue aucune loie sur la vente liée actuellement. Il ont eu assez de soucis juridiques, ils se sont mis en conformité.
Autre contre-vérité de Plihon: "les logiciels libres par exemples, tous ces gens qui travaillent gratuitement". (à 1h10 de la vidéo)
Non seulement la plupart des contributeurs de l'open-source sont des salariés, mais ils le sont d'entreprises comme Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, etc. Historiquement, il s'agissait effectivement de bénévoles, mais aujourd'hui ce sont surtout des salariés de boîtes IT pour trois raisons majeures: c'est un axe de recherche et développement, c'est une manière de peser sur les orientations stratégiques, c'est une opportunité commerciale et un marché dynamique.
J'ai jadis connu des personnes à Attac autrement plus à cheval sur leurs démonstrations et leurs énoncés.
Enfin, il est extrêmement dommageable que les journalistes aient cette mauvaise habitude de s'en remettre aveuglément aux ONG et boivent comme du petit lait leur "rapports d'expertise". Ce réflexe pavlovien néfaste est particulièrement criant en matière d'écologie. Certaines d'entre-elles, "environnementalistes", avancent masquées, et sous couvert de protection des milieux naturels, expulsent les populations locales, privatisent une partie du territoire d'un pays endetté, et avancent ainsi leurs pions dans la course à l'exploitation des ressources naturelles. Sans compter les scandales internes.
Je ne trouve pas que cette émission soit particulièrement réussie. Approximations et contre-vérités (imputables en particulier à Plihon) viennent servir la resucée "Mac ou PC" comme une sorte de sempiternel marronnier fadasse à chaque nouveau produit Apple commercialisé. De mon point de vue, si nous ne voulons pas nous faire complètement bouffer par les GAFA et leurs standards qu'ils nous imposent, il conviendrait d'interroger notre rapport aux machines et à l'illusion de la connaissance, et de se poser la question de l'innovation et de la recherche.
Apple. Une entreprise avec plus de 30 ans d'expérience dans les systèmes d'exploitation (bien avant que l'open source existe) qui a dépensé 10.3 milliards de dollars en R&D en 2016, emploie 16 000 des meilleurs ingénieurs logiciel de la planète qu'elle peut attirer avec une rémunération moyenne de près de 140 000$ (dans le top 15 mondial).
Failli m'étouffer devant tant de fanboyitude !
Pour le dire autrement, Apple est plus proche de la philosophie des logiciels libres que ne l'est Microsoft puisque ses systèmes d'exploitation MacOS et iOS sont en grande partie open-source (et publiés comme tels), contrairement à Windows qui est fermé de bout en bout.
N'importe quoi. Apple a la politique la plus fermé du marché. MacOS et iOS n'ont rien d'open même en partie. https://en.wikipedia.org/wiki/IOS#Digital_rights_management
Savez vous qu'Apple a fait augmenter le prix des abonnements mobile dans toute la France et même pour ceux qui n'ont jamais utilisé leur marque ? http://www.clubic.com/univers-mac/apple/actualite-782142-apple-operateurs-sfr-cash-investigation.html
Et sachez que les DRM n'ont rien à voir avec l'open-source. Vous savez tellement pas de quoi vous parlez que je vais m'arrêter là.
En effet les DRM n'ont rien à voir avec l'open source, ces 2 termes sont quasiment antagoniste.
De plus cela n'enlève rien au fait qu'iOS et MacOs n'ont rien d'open source.
N'hésitez pas à faire valoir quelques arguments pour ne pas rester dans un débat stérile. Je ne prétend pas avoir la science infuse.
Et sinon: https://opensource.apple.com
Le gros problème au final, c'est qu'on ne peut que faire des procès d'intention a Apple à cause de ce flou entretenu.
Par contre je trouve que le journaliste de Mac4ever a pas mal pollué le débat, l'emmenant sur des sujets superficiels (quand il à parlé des unboxing qu'ils font à sa rédaction...). La seule fois où il à été utile c'est quand il expliqué l'histoire d'Apple et l'utilisation qu'en fait cette dernière pour son marketing actuel (la contre culture face à Microsoft/Intel). Sauf qu'il n'est pas allé assez loin dans son explication. Quid de la vague de communication ciblant les gens "cool" pour se relancer ? Apple à longtemps draguer les artistes avec un environnement de logiciels qui leur était dédié (les graphistes en autre). On m'avait expliqué que pour tous ceux qui dessinaient, l'environnement Apple était top car il n'y avait aucun problème de format et de communication en tre logiciel, contrairement aux logiciels libre concurrent.
Par contre là où il a été pitoyable c'est son espèce de légitimation de l'Iphone comparé au Fairphone "on voit bien que le Fairphone n'a pas marché comparativement à l'Iphone"... Et il se prétend journaliste ? Qu'une entreprise avec un capital financier infiniment moins grand et avec des centres de recherches beaucoup moins développé et sans aucune publicité autre que les cercles militant ou technophile fasse moins bien que la plus grande entreprise du monde serait un argument au fait que le Fairphone est un échec ? Par contre, c'est bien une preuve que les journalistes techno n'en sont pas, au mieux des communicants.
C'est également dommage que l'obsolescence programmée à travers l'innovation n'ai été abordée qu'en toute fin d'émission (et que Schneidermann ai coupé court sur le sujet). Il n'y a que le représentant de l'association contre la pollution publicitaire qui à eu sa bonne remarque en disant qu'il n'y aurait du y avoir que l'Iphone 4 et le 10 au final. Les différences entre ces 2 téléphones sont énormes mais celles entre l'ancienne et la nouvelle génération est minime.
Après, pour la communication d'Apple c'est un peu comme Macron. Qui est l'outil de l'autre ? Apple à des images très télégéniques à vendre, du coup les médias mainstream s'y intéresse car c'est un sujet facile et qui fera de l'audimat, résultat plus de gens sont touchés, ce qui améliore les futures images, puis Apple à besoin qu'on fasse encoreplus parlé d'elle donc elle invite les journalistes. Il y a une relation d'inter-dépendance qui s'est créée et qui au final produit un cercle verteux pour les deux parties.
Par contre quand Dominique Plihon parle du fait qu'Apple doit surement travailler avec des spécialistes sur les effets sur le cerveau que provoque ses produits là c'est un fait. Malheureusement je serais incapable de retrouver ce documentaire qui était passé sur France 5, où un neurologue expliquait que quand une personne touchait son Iphone, la zone du cerveau qui procure du plaisir s'allumait, mais il était très éclairant.
https://www.youtube.com/watch?v=J8UGXRaHKVA
Et la séquence en question est ici https://youtu.be/J8UGXRaHKVA?t=35m20s
Personnellement, je ne me vois pas faire du développement sous Windows par exemple.
Pourquoi ?
C'est globalement ce qu'il manquait à MS. AUjourd'hui on peut tout à fait développer sur windows avec autant d'efficacité que sur linux.
Typiquement, sous Debian, j'utilise SVN (gestion de versions) en ligne de commande, alors que sous Windows, j'utilise le client TortoiseSVN.
Bref, ma préférence va évidemment aux distributions Linux, que ce soit pour le développement et pour le reste. Mais d'une part parce-que c'est aussi une question d'habitude (je connais bien le Bourne Shell, mais pas Powershell); et d'autre part, une fois la tête dans le guidon et en pratique, faut avouer que ça ne change pas tant de choses que ça.
On nous dira qu'on n'a pas besoin de ces innovations? que ceux la retournent vivre ne serait ce que dans la société du début des années 80, et ils verront que la modernité a quelques avantages.
quant à la phrase" je pense qu'on aurait du rester a l'iphone 4" , il faut la mettre en valeur dans un bêtisier.. on pourrait éventuellement l'entendre si le monsieur en question utilisait un smartphone, mais de son aveu même, il n'en utilise pas...un téléphone de 7 ans? qui accepterait aujourd'hui d'acheter une voiture neuve d'une gamme conçue y a 7 ans? et je pense qu'il y a tout autant, sinon plus de matériaux rares et chers dans les voitures actuelles que dans les téléphones.
enfin, le type d'attac est juste incompétent, il ressort des arguments des années 90. le monde change, il aurait pu relire ses dossiers avant l'émission.
Mais donc, selon vous, il est inconcevable de garder un smartphone plus de 5 ans ?
On fait quoi alors ? On continue à renouveler son matériel chaque année ?
On continue tête baissée à piller les ressources de la planète dans des conditions sociales et écologiques dramatiques, simplement parce qu'on veut pouvoir faire parler ses animojis ?
Quant à l'obsolescence, c'est plus une obsolescence perçue (on fait penser que le matériel déjà possédé n'est plus à la hauteur) qu'une obsolescence "programmée", technique (une pièce devient défectueuse après x utilisations).
Les smartphones sont renouvelés en moyenne tous les 20 mois....et 88% des téléphones remplacés fonctionnaient encore au moment de leur remplacement.
Le problème de cette idéologie technobéate de la silicon valley, c'est qu'on considère que la technologie est toujours la solution à un problème ("there's an app for that"); alors qu'il faudrait déja envisager les besoins réels, et envisager de manière critique la manière dont on conçoit les outils technologiques. innover pour innover sans réflechir, où selon les seuls contraintes du mode de production capitaliste, c'est aussi stupide que de considérer que la technologie est fondamentalement mauvaise et la rejeter en bloc.
Cet argument me dérange toujours. Pas grand chose n'est vital: Se nourrir, avoir un endroit protégé du froid et de l'humidité pour dormir, pouvoir se couvrir pendant les saisons froides et un point d'eau potable à 2 kilomètres.
Tout le reste est du confort. Le smartphone, l'eau courante, les congés payés ou l'école. Tous peuvent être considérés superflus par les uns, nécessaires pour les autres.
Un besoin créé de toutes pièces, c'est ce qu'on dit du goût des autres, nos besoins sont toujours plus essentiels que ceux de nos voisins.
J'ai toujours un ordinateur dernier cri, un smartphone pas trop dépassé. Je n'ai pas de voiture et lui préfère le vélo, les pieds ou les transports publics. J'use mes habits jusqu'à n'en plus pouvoir, lorsque recousus de partout on n'en puisse plus. Hormis mon matériel informatique, tout peut être réparé, et tout l'est, bien que cela déplaise fortement à ma mère et mes amies. Je recycle à peu près tout sauf le compost, parce que ça m'emmerde et que ça pue. Je ne suis ni un monstre du consumérisme ni un ayatollah de l'écologie, seulement mes choix sont différents que les vôtres.
(et ce n'était pas vraiment là où je voulais en venir au fond; et il n'était pas non plus question de juger des choix de qui que ce soit)
J'ai trouvé extrêmement dommage que l'émission contienne une vidéo de communication d'Apple abordant la question du recyclage des téléphones, sans qu'à aucun moment les invités ne s'en emparent pour dire si oui ou non cette grande entreprise parvenait réellement à faire vivre une proto-économie circulaire. Car après tout, acheter un nouvel iPhone fabriqué avec les matériaux de l'ancien, est-ce si destructeur ? Pas forcément (d'autres pollutions doivent évidemment être regardées). Je n'ai aucun amour pour ces objets chéris comme des bébés par autant de gens, mais après tout, si l'on parvenait à trouver un système neutre pour l'environnement, quel mal y aurait-il à laisser perdurer toute cette machinerie ?
le recyclage nécessite obligatoirement et de l'énergie et des ressources.
dans le cas du smartphone c'est même bien plus compliqué,
les composants miniatures imbriqués, ou encore les alliages, rendent le travail impossible
l'économie "circulaire" est un doux rêve semblable à celui des énergies "propres" ou "renouvelables"
le livre de Bihouix, l'âge des low-tech, est une bonne introduction à la question
sur combien on nous impose le smartphone et que non ça n'est en rien une liberté ni un choix et que chercher un taff à Paris ou même rester en contact avec ses amis ("t'as pas wh*ts*pp ?") sans cette sal**erie est devenu sincèrement impossible
mais Nicolas Casaux a fait un très bon travail synthétique par là :
http://partage-le.com/2017/11/labsurdite-de-la-vraie-revolution-des-smartphones-bio-par-nicolas-casaux/
et n'oublions pas Ivan Illich qui dès les années 70 posait les vraies bonnes questions :
"Car, passé un certain seuil, l’outil, de serviteur, devient despote. Passé un certain seuil, la société devient une école, un hôpital, une prison. Alors commence le grand enfermement. (…) J’appelle société conviviale une société où l’outil moderne est au service de la personne intégrée à la collectivité, et non au service d’un corps de spécialistes. Conviviale est la société où l’homme contrôle l’outil. " - La Convivialité
Certaines des fonctionnalités qui buggaient à l'époque, not. la connexion aux réseaux sans fils (création d'interfaces en doublon, connexion inexistante de façon inexpliquée, ou réinstallation des pilotes à chaque connexion d'un périphérique etc.), m'avait rebuté à l'époque de windows 10 première mouture.
Cette différence fondamentale amène pour Apple, en plus de sa maîtrise matérielle, une stabilité assez rassurante.. Le pendant étant la moutonisation évoquée en émission.
Le fait est que quand on n'a pas les moyens intellectuels de combattre la société marchande, il est en effet assez facile de passer ses nerfs sur le marchand. Non seulement ça ne résout rien en intelligence, mais humainement c'est assez douteux.
J'ajoute que l'utilisation comme source journalistique de la chronique de Guillaume Meurice est honteuse : l' "humoriste" de France Inter fait depuis quelques années une émission dont le ressort principal est d'interviewer des gens dans la rue qui ne sont pas préparés à répondre aux questions, désarçonnés, donc un peu bêtes (vous verrez le jour où ça vous arrivera qu'on vous pose des questions avec un micro à brûle-pourpoint, vous ferez pas les fiers), et d'exposer les paroles en questions, soi dit en passant tronquées, pour se foutre de leur gueule devant des milliers d'auditeurs. De la mise en pâture en somme, de la malhonnêteté bouffonne. Ces documents n'ont strictement aucune pertinence, et c'est assez effarant de voir ça à arrêt sur image, qu'on aimerait plutôt voir mettre en doute le bien fondé du procédé Meurice.
Bref, c'était fatiguant, mais on a au moins appris la source des fuites sur les produits Apple (J'aimerais bien croire que "ce n'est pas le fruit du hasard" et qu'Apple manigance la manœuvre, mais quand on pose une assertion ensuite il faut des arguments, des sources... J'ai entendu que c'était une des bases du journalisme...).
Je n'ai pas trouvé l'émission très intéressante non plus et le fanboy de mac4ever était de loin le moins intéressant ! Comme quoi...
Par contre que d'informations erronés dans l'émission, à part les infos d'Hélène qui étaient pertinentes.
Je suis désolé d'être aussi critique. exemple sur l'obsolescence, je suis encore sur un iphone 3GS qui fonctionne très bien dont la batterie à été changé y a 3 ans par Apple contre 70 euros je crois...
et si on veux parler des ordis ou des systèmes OS toutes les réponses étaient mauvaises et vos participants pas très éclairé sur le sujet.
Alors si tu as des questions ou si tu veux des réponses interroge les bonnes personnes.
Je reste disponible pour te répondre dans la mesure de mes compétences.
Quant à l'obsolescence, si on m'avait demandé, j'aurais plutôt parlé d'obsolescence "perçue", comme le fait l'ADEME.
Et sur cette obsolescence "perçue", Apple est en haut du panier.
La majeur différence entre un Mac et un PC au jour d'aujourd'hui (depuis que les Mac utilisent des processeurs Intel) c'est MacOS: un système d'exploitation basé sur le noyau BSD qui permet d'utiliser la plupart des logiciels propriétaires (Microsoft Office, etc) tout en gardant un shell Unix-like.
C'est pas un noyau BSD. La plus grande partie des commandes et des libs unix classiques sont issues des distribs *BSD mais pas le noyau. Tant qu'à corriger l'émission, autant pas rajouter des couches d'imprécisions et d'erreurs sur des imprécisions et erreurs initiales.