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Après la Une de "Libé" : la délicate question de la représentation des personnes trans

Quel traitement iconographique réserver aux sujets de la transidentité ? Les personnes trans se reconnaissent-elles dans les figures trans que l’on voit dans les médias ? Comment concilier les contraintes de production d’un quotidien et les exigences des personnes concernées lorsqu’on est le seul journal national à consacrer sa une à l’offensive transphobe ? Comment visibiliser les personnes trans sans tomber dans les écueils des stéréotypes et sans les mettre en danger ? Tentative d’analyse à partir d’un cas d’école largement salué et néanmoins vivement critiqué.

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Il y a bien eu accord avec la photographe, mais celui-ci datait de la prise de vue en 2021 - quatre ans quand-même - c’est pas comme si ça avait été le mois dernier, sa situation personnelle ou professionnelle aurait pu changer depuis. Il paraît évid(...)

Article clair, malgré la complexité des sujets et la diversités des points de vues. de quoi bien réfléchir, merci ASI!

Petite typo: "qui avait elle même au des accords "

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dissonance cognitive : Julia, la personne trans citée dans l'article, a été agressée... par un algérien sans-papiers, pendant une manif anti-Bouteflika. j'espère que cette personne a dûment reçu une carte de séjour en règle suite à cet acte, comme le veulent les participants de ce forum.

Les questions de genre étant devenues prégnantes de nos jours, peut-être serait-il intéressant d'accompagner cet article (et d'autres du même... genre) d'un lexique pour expliquer un vocabulaire qui n'était pas en usage chez certaines générations (oui, je suis vieux, et alors ?)

"mettre en avant un homme trans quand on parle de transphobie c'est nier la réalité des victimes de la transphobie actuellement "

Je ne suis pas d’accord avec la personne qui dit ça, les mecs trans ont autant le droit de s’exprimer sur la transphobie que les femmes trans. C’est sûr qu’on subit encore plus de merde qu’eux, mais ils sont aussi très impactés par les réformes transphobes en cours aux US, ce qui est le sujet de l’article.
Si l’article parlait en particulier des meurtres de personnes trans, là oui ça aurait été beaucoup moins pertinent de mettre des mecs trans en couv. (et de même, mettre une personne trans blanche dans ce cas de figure-là aurait été bizarre, vu que la plupart des personnes trans assassinées sont racisées).

Après, en terme de représentation, oui c’est un choix curieux d’avoir aucune meuf trans parmi les 3 personnes trans utilisées en illustration dans le papier.

Pareil, le fait de mettre en avant une personne transmasculine n'est pas un souci, ce sont des personnes qui connaissent aussi d'importants préjugés, obstacles, discriminations, et qui font les frais des politiques anti-trans. On est dans le même bateau.

Les préjugés prennent des formes différentes à leur encontre, hommes trans et personnes transmasculines sont souvent considérés comme de "pauvre victime" voulant échapper au patriarcat ou étant endoctriné (qu'il faudrait donc "sauver", évidemment contre leur grès); là où nous (femmes trans) sommes davantage présentées comme "coupables", menaces, personnes endoctrinantes, etc (qu'il faut donc punir, éjecter, etc). S'ajoute la misogynie que les autres femmes subissent, les effets des préjugés à l'encontre des femmes trans sont bien plus violents. D'ailleurs, les violences physiques, tortures et meurtres (féminicides donc) concernent davantage les femmes trans. 

De ce point de vue, je comprends aussi la critique de l'absence de femmes trans sur les photos. 

Quoiqu'il en soit, les répressions contre nous, hommes comme femmes trans, s'articulent selon les mêmes leviers: dépossession de nos vies, de nos corps, vision traditionnelle de genre avec un contrôle verticale sur la reproduction (une personne trans étant une personne qui est perçue comme tentant d'échapper à ce contrôle, levier que l'on retrouve aussi contre les personnes gays et lesbiennes). 

Ce n'est pas pour rien si les politiques transphobes vont toujours de pairs avec des politiques rétrogrades contre le droit des femmes. 


Ce que j'ai trouvé intéressant dans cet article d'ASI, c'est le fait qu'on retrouvait davantage d'homme trans ou de personnes transmasculines dans les rédactions, d'où moins dans les processus de décision ou d'édito (exemple de Paul B. Preciado très visibilisé, alors qu'il est clivant dans les commus trans) .

Je n'en avais pas pris conscience jusqu'ici, mais effectivement je vois de plus en plus d'hommes trans mis en avant (sur youtube par exemple) pendant que les femmes trans semblent comme confrontée à un plafond de verre (dès lors qu'on est dans le domaine intellectuelle, alors que les femmes trans spécialisées dans divers domaines ne manquent pas). Perso je m'en félicitais jusqu'ici de voir de plus en plus d'hommes trans (qui fût un temps était bien invisibilisés), contente de voir des personnes trans mise ainsi en avant, mais j'en avais presque l'asymétrie homme/femme qui n'échappe pas non plus aux personnes trans. Suite à cet article je me pose désormais une question quant à savoir si cela ne réarticule pas les mêmes problématiques cis: les hommes davantage mis en avant que les femmes.

L'impression que donner la parole à des hommes trans, les mettre en avant, ferait plus "sérieux", "crédible", plutôt que de mettre en avant des femmes trans, pouvant être perçue comme plus "frivole", moins "crédible". Je n'en ai pas la réponse, mais la question se pose là, d'autant que c'est une expérience qu'on a toute faite je crois: en tant que femme trans, on a bien vu comment le regard d'autrui a pu changer, étant moins prise au sérieux depuis qu'on a transitionné (par le corps médical, pas nos proches, collègues, etc.), l'impression d'avoir perdu en crédibilité et en sérieux aux yeux des autres (au travail avant on commentait ce que ce que faisait, maintenant on commente davantage mon look et mon apparence, et ce que je fais paraît plus futile, alors que je suis la même personne avec les mêmes compétences, voire avec de meilleures compétences pro car j'ai progressé entre temps), expérience commune aux femmes cis, hormis que pour nous on a ce contraste et cette expérience qui nous permet de l'expérimenter avec plus de force.

Bref, pour résumer mon commentaire: je suis d'accord avec vous, je trouve cette citation trop absolu, les hommes trans sont fortement concernés par la transphobie; tout autant, la mise en avant d'hommes trans et personnes transmasculine au détriment des femmes trans, interroge quant à la réarticulation d'asymétrie sexiste.

Je suis scandalisée par l'attitude de Libé qui dit défendre les trans mais ne s'occupe pas de savoir si Arlo est d'accord. S'il est assassiné par des fachos, les journalistes s'en fichent! Arlo pourrait porter plainte mais il serait encore plus en vue dans les médias.

Très bon article dont on peut espérer qu'il sera lu par les autres rédactions de journaux. C'est en forgeant qu'on devient forgeron et je pense qu'il y a ici beaucoup de conseils sur les écueils à éviter.

 "mettre en avant un homme trans quand on parle de transphobie c'est nier la réalité des victimes de la transphobie actuellement, le véritable drame c'est la transmysogynie"


La transmysogynie, ce fléau qui touche les femmes trans nées homme et qui leur fait dénoncer la présence insupportable des hommes trans nés femmes dans les représentations des personnes persécutées.

Hihi, Roger le boulanger, 45 ans, qui a transitionné dans les années 80... comme exemple de banalité ça se pose là :D

La photographe dit ne "pas avoir eu le temps de prévenir les personnes photographiées" : mais comment est-ce possible de se contenter d'une telle explication. Il existe un droit à l'image, qui nécessite un consentement écrit avant publication, a fortiori dans un média national et sur un sujet aussi périlleux. 


La responsabilité est celle du journal, qui dit hypocritement regretter après coup et ose affirmer : "Nous aurions pu aller plus loin dans la validation de cette image et aller au-delà de l'accord qu'avait la photographe avec les personnes photographiées" alors que justement il n'y a pas eu d'accord pour Arlo.


Je pense que Libé, sachant parfaitement que ni les vérifications de base ni la loi sur le droit à l'image n'étaient respectées, a voulu faire un coup, avec des images crues : c'est spectaculaire, ça fait réagir, ça fait vendre....

Article clair, malgré la complexité des sujets et la diversités des points de vues. de quoi bien réfléchir, merci ASI!

Petite typo: "qui avait elle même au des accords "

Jacques Audiard ne fait rien d'autre avec son "Emilia Perez", multirécompensé, son actrice est  dans la tourmente médiatiques pour des posts contestables, ce milieu est le reflet de la diversité culturelle de notre société, les chiens aboient, la caravane passe

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