Aquilino Morelle, et le grand flou du conflit d'intérêts
Un gros coup de pompe. En moins de vingt-quatre heures, Aquilino Morelle a été contraint à la démission. C'était le 18 avril 2014. La veille, Mediapart avait allumé le conseiller de François Hollande en racontant qu'il avait fait venir un cireur de chaussures à l'Elysée. Au-delà du symbole, l'accusation de conflit d'intérêts était la plus grave : Mediapart a découvert qu'en 2007, Morelle avait travaillé en secret pour un labo alors qu'il était en poste à l'IGAS (Inspection générale des affaires sanitaires). Ce soupçon de conflit d'intérêts lui a été fatal. Moins d'un an après, l'enquête préliminaire a pourtant conclu que l'infraction était "insuffisamment caractérisée". Condamné médiatiquement, blanchi par la justice, Morelle a-t-il été accusé à tort par Mediapart ?
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Erwan, pose beaucoup de questions, mais ne propose pas grand chose ...
Très chère Ervan, tu proposes quoi pour sortir la justice de son désastre ?
concernant le système judiciaire, je vous soumettrai ceci :
1/ Construction de prisons dans un délai "rapide"
2/ Que les peines soient effectuées, réellement ! Et non la moitié, ce qui est le cas aujourd'hui ...
3/ Suppression de la nationalité française à toute personne condamnée ( à 80% les prisonniers ont la double nationalité ...)
4/ Choisir un ministre de la justice COMPETANT, et IMPARTIAL !
Voilà une ébauche de l'idée que la majorité des français ont de la justice,
De plus les élus se votent une prime de fin d'emploi en cas de non élection, encore plus de privilèges dont vos profiter tous les élus partis confondus..: doublement d'une prime pour les élus.... IL parait qu'il y a eu unanimité de vote pour ..Là ou on voit que droite ou gauche, centre, décentré le portemonnaie compte d'abord avant tout comment ne pas dégouter plus le peuple ?
vous vous rendez compte, aujourd'hui, que les partis "classiques", de droite (ump), et de gauche (PS), ont de très grosses lacunes, et leurs élus, sont loin d'être irréprochables ...
Tirez-en les bons enseignements, réveillez-vous !
Car, je vous le dis, bientôt, les masques tomberont, et, mes amis, une nouvelle politique assainira notre Patrie !
De qui se moque-ton ? Bien sur que médiapart a fait son travail.
Ce n'est pas parce que la justice ne l'a pas condamné qu'il est innocent, il n'a pas été condamné parce que ces conflits ne laissent pas de traces visibles, exploitables pour la justice, c'est tout.
Donc même si ça n'aboutit pas à une condamnation judiciaire, c'est très utile de connaître ces histoires.
Pour élargir le sujet, j'ai parfois un sentiment de honte de vivre dans un pays ou tous ces personnages politiques pourris s'en sortent toujours parce qu'ils ont suffisament d'influence et de moyens pour que les juges trouvent un motif d'accusation dont ils savent pertinemment qu'il sera difficile à prouver (exemple Strauss Kahn avec Le Carlton) et/ou pour être défendus par des avocats brillants qui trouvent la faille juridique adéquate (je ne les accuse par ailleurs pas, ils font leur métier) : mais, innocents Woerth, Cahuzac, Sarkozy,et tous les autres ? Cela fait beaucoup de mal à notre démocratie et jette le discrédit sur tous les hommes politiques y compris ceux qui sont sincères.
Et pour être honnête, j'ai honte aussi et suis toujours étonnée par les gens qui votent encore pour ces personnages détestables, à croire qu'ils ont de l'admiration pour ces délinquants en col blanc !
un jour viendra, très bientôt, soyez-en sûr, la justice passera ! Il n'y aura plus de passe-droit ...
Nous, vous, seront tous traités à la même enseigne !
Ayez confiance, mes amis, ne doutez plus !
Titre une fois de plus tendancieux.
Je propose un tout autre titre : "La Justice étouffe les scandales politiques (part 3)".
Attention, ASI, vous vous présentez comme un site d'analyse des médias. Cà marque mal (comme on dit par ici) quand vous faîtes la même chose que ce que vous prétendez dénoncer chez vos confrères.
(Bis)
http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/03/19/arnaud-montebourg-emmenage-chez-habitat_4597145_3234.html
[quote=Valérie Trierweiler]Je me méfie notamment d’Aquilino Morelle. Le conseiller spécial est très spécial. Entre nous, le courant ne passe plus. Encore directeur de campagne d’Arnaud Montebourg lors des primaires, il vient se vendre à François rue Cauchy... Je n’aime pas la duplicité.
Lorsque François est désigné, il devient l’homme de ses discours, ou plutôt des brouillons de discours. À plusieurs reprises, François le démolit devant moi lorsqu’il vient à notre domicile pendant la campagne. Aquilino Morelle en est humilié et reporte sur moi son ressentiment.
Une fois à l’Élysée, il s’empare du plus beau bureau, de la plus belle voiture et affiche sa posture de petit marquis. On me rapporte plusieurs témoignages sur ses méthodes et son comportement, notamment à mon encontre. J’en parle à François, qui balaie ces confidences d’un revers de main.
– Tu as des preuves ?
– Non, des témoignages.
Ça ne lui suffit pas.
En janvier, Aquilino Morelle s’est réjoui de mon départ. Il a même participé à la rédaction du communiqué de répudiation en dix-huit mots, bien dans son style de froid mépris. En mai, je me suis réjouie à mon tour de sa démission forcée. Il s’est pris, tout seul, les pieds dans les lacets de ses souliers faits sur mesure. Plus personne ne viendra les lui cirer. Sa vanité l’a emporté.
Quand sort l’affaire Morelle, je ne suis plus à l’Élysée. Bien que nous soyons séparés, j’alerte François sur ses conséquences. Il ne voit pas la gravité de l’affaire.
– Tu peux continuer à t’aveugler sur Morelle, comme tu l’as fait pour Cahuzac, ce seront les mêmes conséquences. Il me répond qu’il ne s’agit que d’anecdotes.
– Si, pour toi, faire venir un cireur de pompes à l’Élysée est une anecdote, c’est que tu as bien changé. Et je ne parle pas de l’argent des labos.
Je ne suis sans doute pas la seule à le mettre en garde, car il finit par comprendre et Aquilino Morelle quitte l’Élysée dans la journée.
C'est donc un abus de langage des journalistes (et des accusés !) de dire que la "justice blanchit" : il y a évidemment de nombreux cas où la justice ne condamne pas quelqu'un qui est pourtant coupable (par manque de preuve, pour des raisons procédurales, prescription, etc.). La justice ne dit jamais que "untel est innocent", elle dit seulement qu'on n'a pas (ou pas assez) de preuves qu'untel est coupable.
De plus, comme indiqué brièvement dans l'article, certains faits ne sont pas condamnables pénalement mais le sont par d'autres instances judiciaires ou disciplinaires, donc encore une fois l'absence de condamnation pénale ne démontre en rien l'innocence : par exemple le non-port de la cravate n'est (heureusement) pas condamnable pénalement, mais si mon employeur l'impose sur le lieu de travail je commets bien une faute dans ce contexte.
Les lois sont votées par des gens ayant un certain pouvoir lié à leur mission de législateur mais également une certaine velléité à cumuler du pouvoir pour eux-mêmes.
Ainsi, on comprend bien que le législateur est lui même en conflit d'intérêts lorsqu'il s'agit de voter des lois punissant le conflit d'intérêts ...
Il s'ensuit que la condamnation judiciaire de tels conflits est plutôt du domaine du conte de fées et que la dénonciation publique me semble l'outil adapté.
Reste la question de l'accusation et de sa vérification qui n'est pas une mince affaire mais qui me semble bien être un travail de journaliste car par définition, ce genre de situation sera toujours cachée des dispositifs de transparence donc le citoyen lambda aura beaucoup de difficultés à réaliser cette vérification.
Et vive les citoyens non lambda qui le font quand même :)
Je vais avoir beaucoup de mal à m'apitoyer sur le sort d'Aquilino Morelle.