Au cimetière des objets "en avance sur leur temps"
Dreamcast, Betamax, Virtual Boy... La frise chronologique de l'innovation technique est parsemée de ces objets inclassables, trop futuristes pour leur temps mais trop ringards pour notre époque. Leur échec révèle une résistance au dogme du progrès.
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Commentaires préférés des abonnés
Dans les grandes entreprises, le Graal, c'est le TTM, le Time To Market. Avant c'est trop tôt (Hanspring par exemple) et après, c'est trop tard (Windows Phone pourtant bien meilleur que les concurrents). Le "Time", c'est un croisement de nombreuses c(...)
Mr Prévost, vos chroniques étant toutes meilleures les unes que les autres, je me demande si elles ne sont pas en avance sur leur temps.
On reconnaît une innovation rendue désirable par sa rapide disparition des usages. Par exemple, le couteau à viande électrique. À l'inverse, si l'usage perdure, là, il y a quelque chose. Le smartphone qui s'est démocratisé il y a bientôt (...)
Derniers commentaires
Encore, encore, encore !
c’est trop court : on veut un essai, un livre, un dossier. Sur ASI ou ailleurs.
A part ça, il est clair pour moi que nous sommes en plein « frenetic standstill ». Je ne peux pas le prouver, mais j’en suis convaincu.
Et la 5G perturberait les avions c' est les compagnies aeronautiques qui le disent ...
Fascinant.
Tout d'abord merci de ne pas avoir usé et abusé du mot technologie et de vous être contenté de technique qui est largement suffisant.
"Alors, qu'est-ce qui rend une innovation désirable au commun des mortels (outre d'énormes budgets publicitaires) ?"
C'est gentil de répondre à la question en la posant.
Ce qui rend une innovation désirable au commun des mortels c'est le marketing, sorte de religion profane dont les prêtres ont juste deux neurones. Le premier s'appelle offre et le second profit.
Merci pour cet excellent article!
Mr Prévost, vos chroniques étant toutes meilleures les unes que les autres, je me demande si elles ne sont pas en avance sur leur temps.
Une déclinaison du « il faut que tout change pour que rien ne change ».
Une étude (belge?) a dit que la voiture électrique sera un phénomène éphémère.
Sauf l’AMI avec ses fenêtres de deux-chevaux, peut-être?
"formicapunk (pensez France de Giscard, Citroën Karin et télés en boule)... "
Pensez Boulet également : http://www.bouletcorp.com/2011/07/07/formicapunk/
Tiens, cela me fait penser à un truc dont j'entends parler depuis les années 80 et qui régulièrement est présenté comme "notre futur proche à tous". Dans les années 80, cela s'appelait la domotique...
Maintenant, cela ne doit plus s'appeler comme ça mais j'ai l'impression que l'on essaie toujours de nous vendre un peu la même chose sous un autre nom sans que cela n'ait jamais réussi à vraiment s'implanter (à part à la marge) malgré les progrès techniques immenses et la pénétration de l'informatique et de l'internet dans les foyers...
Maintenant, on nous parle de frigos connectés qui vérifient les dates de périssement des denrées et qui font la liste de courses tous seuls. Mais est-ce que ça existe vraiment ? Et est-ce qu'il y a des gens qui ont ça chez eux ?
Le truc nouveau qui est apparu ces dernières années, ce sont les enceintes connectées. Mais, outre les problèmes techniques ou de respect de la vie privée qui se posent, est-ce que cela se vend vraiment beaucoup et surtout est-ce que les gens qui les achètent les utilisent vraiment sur le long terme ?
Dans les grandes entreprises, le Graal, c'est le TTM, le Time To Market. Avant c'est trop tôt (Hanspring par exemple) et après, c'est trop tard (Windows Phone pourtant bien meilleur que les concurrents). Le "Time", c'est un croisement de nombreuses choses dont certaines (la plupart ?) sont difficilement prévisibles. Déjà, sans Palm, Treo, Blackberry, Symbian, iPod, la gamme 90 de Nokia, etc. pas d'iPhone. Jobs nous vent l'iPhone en nous disant que plutôt que d'avoir un PDA de type PocketPC, plus un Mobile, plus un iPod et bien vous avez tout ça dans un seul appareil : l'iPhone. Alors ça revient au même prix, mais c'est plus facile à trimbaler. Mais Jobs le vent à ceux qui utilisent un PDA ou à ceux qui ont déjà un ancêtre de smartphone donc (Nokia 90xx, Hanspring et autres). Il sera totalement débordé. Il sous-estime des aspects essentiels.
1- le passage du GPRS à la 3G. C'est un peu comme passer du modem 56k à l'xDSL : l'Internet devient utilisable pour tous.
2- le recours à l'écran capacitif (au lieu du résistif) qui permet une utilisation sans stylet et donc à une main. Ce dernier point révolutionne l'interaction. Elle est mécaniquement beaucoup plus simple. Le doigt bien plus gros qu'un stylet exige des objets graphiques plus grands, donc moins nombreux (seul Apple était en capacité de proposer comme génial un truc qui fait moins de choses, comme elle l'avait déjà fait avec l'iPod). Si on ajoute à cela le fait que l’on peut glisser le doigt pour interagir (le fameux slide), Apple propose une Interface accessible par tous.
3- Jobs fait confiance à ses troupes qui lui disent que tout le monde à tort. Handspring, BlackBerry, Nokia, et même Google qui travaille sur la première version d'Android qu'il destine à des terminaux avec clavier physique (il "pivotera" dès la sortie de l'iPhone, comprenant son erreur). Comme d'habitude dans l'Apple des années 2000, la troupe (formée par des pros en sciences cognitives plutôt que les marketeurs d’aujourd’hui) observe l'utilisation réelle des objets déjà là. Ils constatent que le temps de lecture est bien plus important que le temps de saisie. Mais l'absence de stylet les détourne de l'écriture manuscrite (sans parler de l'expérience désastreuse du Newton). Ils bossent donc sur un clavier virtuel et arrivent à le rendre plus rapide qu'un blackberry en réutilisant la saisie prédictive déjà largement rependue sur les bêtes téléphones (le T9).
Je m'arrête là, c'est en fait bien plus complexe. Il y a bien le moment de maturité techno-économique (disponibilité de la 3G et écrans capacitifs juste abordables) et puis la direction par les sachants : concevoir en se basant sur la connaissance fine de l'activité des personnes utilisatrices et non sur les résultats de questionnaires par exemple. Cet Apple des années 2000 démocratisait des usages prometteurs avec un formidable talent (iPod 2001, iPhone 2007, iPad 2011)
Je ne pourrais pas dire mieux que votre post érudit . J'ai aussi pensé que SteveJjobs était arrivé au bon moment . L' iPhone est arrivé au moment opportun. ,une synthèse brillante et une compréhension des usages . On peut aussi mentionner l'exposition " Demain le cinéma" au musée d' Orsay qui montre que beaucoup d'éléments convergeaient vers l'invention du cinéma. Merci pour l'article , l'histoire des inventions technologiques ( succès , tâtonnements) est fascinante et à mon avis on oublie trop souvent le rôle décisif de la technologie. Un dernier point ,je connais des gens fascinés par l'Aérotrain de M . Bertin.
La différence en le GSM plus ou moins de base et l'UMTS c'est pas vraiment comme de passer du 56k au xDSL.
Du 56K à la première génération d'ADSL en 512K en 2000 éventuellement. Les grosses évolutions successives de l'xDSL à partir de 2003-2004 qui ont mis loin, très loin les antiques modems analogiques sont plus proches du saut vers la 4G. En plus les performances en mobile sont toujours beaucoup plus aléatoires que les lignes fixes, et quand les nouvelles générations successives d'infrastructures sont investies par la masse, les beaux pics de débit du début sur des réseaux déserts ont tendance à devenir fuyants....
Je parlais en termes d'usages. Le 56k cela voulait dire regarder la page se charger doucement pendant plusieurs dizaines de secondes. Bien sûr, le primo-accédant, chargeait plusieurs pages pendant qu'il en lisait une. Cela nécessitait une bonne carte mentale, une certaine expertise. Mais pour le commun, c'était inutilisable (je pense en particulier aux femmes qui ont la charge du travail reproductif en plus de leur boulot et qui ont donc peu de temps à perdre). Le début de l'ADSL a sonné comme une révolution.
Sur le mobile, comme je le disais, c'est un croisement complexe. Comme nous sommes entre expert ;) on peut donc affiner la description du basculement. Avant l'iPhone, on est en gros sur le WAP (alors que les Japonais sont depuis longtemps avec des applications de type flash). Les Telco n'ont rien compris. Ils ne voient pas par exemple le potentiel des Web Clipping Applications sur PalmOS : l'interface utilisateur est dans l'application et c'est seulement les données qui transitent sur le réseau et pas l'interface elle-même avec toutes ses images (c'est le modèle actuel des apps.).
Lorsqu'Apple lance l'iPhone, vous avez raison, l'UMTS ne suffira pas à rendre des services WEB suffisamment réactifs pour voir l'usage se démocratiser. Cela ne touche pas les App. d'Apple : météo, bourse, etc. Il n'y a pas besoin de beaucoup de données, on a une impression d'instantanéité. Mais on oublie souvent que lors de son lancement, l'iPhone est une plate-forme fermée : pas de SDK, pas de Store. Apple propose juste aux partenaires proches de développer avec eux (comme avant cela sur l'iPod). Les autres doivent se contenter des WebAPP. Et une WebAPP, c'est aussi lent qu'une page WEB. Apple comprendra vite le frein que cela représente et "pivotera" très rapidement sur un modèle permettant le développement d'Applications par tout le monde tout en sécurisant drastiquement cette nouvelle plate-forme (impossible d'installer une App. sans passer par le Store) et en introduisant un modèle économique qui a fait exploser son portefeuille (30% ponctionnés sur toutes les transactions sur l'iPhone).