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Basaaly Moalin, le seul "terroriste" démasqué par la surveillance massive de la NSA
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ÉCRITURE.
« Donnez-moi six lignes de l'écriture d'un homme, et je me charge de le faire pendre. »
On fait souvent allusion à cette parole fameuse qu'on attribue volontiers à Laubardemont, et dont on pourrait citer de nombreuses variantes. Le désaccord des citateurs porte surtout sur le nombre des lignes : chez les uns c'est quatre, chez d'autres, les moins exigeants ce n'est que deux.
Le seul document précis que nous ayons à citer est un passage des Mémoires de Mme de Motteville (1621-1689), où il est dit, à propos du chevalier de Jars, compromis dans les intrigues contre le cardinal de Richelieu, et alors emprisonné à Troyes :
Laffemas avoit promis au ministre qu'il le tourmenteroit si bien qu'il en tireroit à peu près ce qu'il désiroit savoir, et que sur peu de mal il trouveroit les moyens de lui faire son procès selon les manières mêmes du cardinal, qui, à ce que j'ai ouï conter à ses amis, avoit accoutumé de dire qu'avec deux lignes de l'écriture d'un homme on pouvoit faire le procès au plus innocent, parce qu'on pouvoit sur cette matière ajuster si bien les affaires, que facilement on y pouvoit faire trouver ce qu'on voudroit.
(1re éd., 1723, t. Ier, p. 58.)
Rappelons ici un propos attribué à Voltaire :
Il aurait dit « que pour juger de ce que valait un écrivain, il lui suffirait de recevoir de lui une lettre de six lignes ».
(Pièces intéressantes et peu connues, par Pierre Antoine de La Place, t. IV, 1785, p. 210.)
On est tenté de rapprocher du mot de Richelieu l'idée exprimée par Rabelais dans la préface de son édition des Aphorismes d'Hippocrate (Lyon, 1532, in-16, p. 4) :
Vocabula unica, vel addita, vel expuncta, quin et apiculus inversus, aut præpostere adscriptus, multa hominum milia haud raro neci dedit.
Phrase que Henri Martin, dans son Histoire de France (1857, t. VIII, p. 207), traduisait ainsi :
Un seul mot ajouté ou retranché, une virgule transposée mène à la mort des milliers d'hommes.
Il est vrai qu'ici Rabelais n'avait en vue que l'importance de la pureté des textes dans les livres de médecine.
« Donnez-moi six lignes de l'écriture d'un homme, et je me charge de le faire pendre. »
On fait souvent allusion à cette parole fameuse qu'on attribue volontiers à Laubardemont, et dont on pourrait citer de nombreuses variantes. Le désaccord des citateurs porte surtout sur le nombre des lignes : chez les uns c'est quatre, chez d'autres, les moins exigeants ce n'est que deux.
Le seul document précis que nous ayons à citer est un passage des Mémoires de Mme de Motteville (1621-1689), où il est dit, à propos du chevalier de Jars, compromis dans les intrigues contre le cardinal de Richelieu, et alors emprisonné à Troyes :
Laffemas avoit promis au ministre qu'il le tourmenteroit si bien qu'il en tireroit à peu près ce qu'il désiroit savoir, et que sur peu de mal il trouveroit les moyens de lui faire son procès selon les manières mêmes du cardinal, qui, à ce que j'ai ouï conter à ses amis, avoit accoutumé de dire qu'avec deux lignes de l'écriture d'un homme on pouvoit faire le procès au plus innocent, parce qu'on pouvoit sur cette matière ajuster si bien les affaires, que facilement on y pouvoit faire trouver ce qu'on voudroit.
(1re éd., 1723, t. Ier, p. 58.)
Rappelons ici un propos attribué à Voltaire :
Il aurait dit « que pour juger de ce que valait un écrivain, il lui suffirait de recevoir de lui une lettre de six lignes ».
(Pièces intéressantes et peu connues, par Pierre Antoine de La Place, t. IV, 1785, p. 210.)
On est tenté de rapprocher du mot de Richelieu l'idée exprimée par Rabelais dans la préface de son édition des Aphorismes d'Hippocrate (Lyon, 1532, in-16, p. 4) :
Vocabula unica, vel addita, vel expuncta, quin et apiculus inversus, aut præpostere adscriptus, multa hominum milia haud raro neci dedit.
Phrase que Henri Martin, dans son Histoire de France (1857, t. VIII, p. 207), traduisait ainsi :
Un seul mot ajouté ou retranché, une virgule transposée mène à la mort des milliers d'hommes.
Il est vrai qu'ici Rabelais n'avait en vue que l'importance de la pureté des textes dans les livres de médecine.
[quote=JM Manach]Les responsables américains évoquent souvent une faille qui aurait potentiellement pu empêcher les attentats du 11 septembre 2001.
Après coup, la NSA découvrit en effet qu'elle avait bien intercepté plusieurs appels téléphoniques passés par Khalid al-Mihdhar (l'un des terroristes qui allait détourner l'avion sur le Pentagone) à l'une des bases d'Al Quaeda au Yemen. Or, si elle avait intercepté le contenu des communications, elle n'avait pas été en mesure d'identifier le numéro de téléphone, pas plus que le fait que ces appels avaient été passés depuis la région de San Diego, aux Etats-Unis.
C'est une version partiale et disons optimiste du cas Al-Midhar.. Car sur le terrain des occasions manquées d’arrêter les attentats du 11/09/2001, la note 44 du chapitre 6 du rapport de la Commission d’enquête nous donne une tout autre version de l'affaire dont vous parlez.
Je cite : "....sur les activités de Khalid Al-Midhar, associé de Ben Laden. 4 janvier 2000. Son passeport saoudien qui contient un visa de voyage pour les Etats-Unis a été photocopié et envoyé au siège de la CIA (cf Alec Station). Cette information n’a été transmise au FBI qu’au mois d’août 2001. Un agent du FBI détaché à l’unité Ben Laden de la CIA a essayé de partager cette information avec ses collègues du siège du FBI. Une employée de la CIA lui a ordonné de ne pas envoyer le câble contenant cette information. Quelques heures plus tard, cette même employée a rédigé une note de service interne, prétendant que les documents avaient été transmis au FBI. Elle avoue ne pas les avoir transmis personnellement et n’est pas capable d’identifier qui les a transmis. Nous n’avons pas été en mesure de trouver quelqu’un affirmant avoir partagé l’information. Les documents en notre possession contredisent l’affirmation selon laquelle elle l'aurait été " (traduction Reopen911)
Je vous résume l'affaire en quelques mots, et je ne reprends que la nouvelle narration officielle (Kean, Hamilton, R.Clarke etc,) Référez vous à l'enquete de Ray Nowosielski et John Duffy, Qui est R.Blee ? Vous ne nous ferez pas le coup cette fois-ci de la reductio ad conspiratum.
Donc, la CIA était en possession d'une photocopie du passeport de Khalid al Midhar, subtilisé dans sa chambre (au Yémen je crois de mémoire), puis remis en place. Midhar était alors l'heureux détenteur d'un visa pour les USA.
Au moins 10 agents d'Alec Station (50 selon certaines estimations « pissed off » comme R.Clarke) étaient au courant et l'info n'a été transmise qu'en aout 2001.... soit 20 mois plus tard si je sais compter. Si le FBI avait été averti, il se serait instantanément trouvé au cœur du complot du 11/09, dès janvier, fevrier 2000..... Et là on parle d'une info bien matérielle hein, une photocopie de passeport en possession du siège de la CIA. Il ne s'agit pas non plus d'un simple raté mais d'une rétention volontaire des informations par des cadres de la CIA, (cf témoignage de Clarke, de Thomas Kean).
Cette prétendue faille dans l'appareil de renseignement que vous évoquez, et que viendrait combler le programme de la NSA......Au regard de la vérité des faits......Quand ça a l'odeur et l'aspect.....
Tout le monde a bien compris la différence entre une surveillance de masse et une surveillance ciblée comme celle qui était sur le point d’aboutir à l'arrestation d'Al-Midhar & co.
Après coup, la NSA découvrit en effet qu'elle avait bien intercepté plusieurs appels téléphoniques passés par Khalid al-Mihdhar (l'un des terroristes qui allait détourner l'avion sur le Pentagone) à l'une des bases d'Al Quaeda au Yemen. Or, si elle avait intercepté le contenu des communications, elle n'avait pas été en mesure d'identifier le numéro de téléphone, pas plus que le fait que ces appels avaient été passés depuis la région de San Diego, aux Etats-Unis.
C'est une version partiale et disons optimiste du cas Al-Midhar.. Car sur le terrain des occasions manquées d’arrêter les attentats du 11/09/2001, la note 44 du chapitre 6 du rapport de la Commission d’enquête nous donne une tout autre version de l'affaire dont vous parlez.
Je cite : "....sur les activités de Khalid Al-Midhar, associé de Ben Laden. 4 janvier 2000. Son passeport saoudien qui contient un visa de voyage pour les Etats-Unis a été photocopié et envoyé au siège de la CIA (cf Alec Station). Cette information n’a été transmise au FBI qu’au mois d’août 2001. Un agent du FBI détaché à l’unité Ben Laden de la CIA a essayé de partager cette information avec ses collègues du siège du FBI. Une employée de la CIA lui a ordonné de ne pas envoyer le câble contenant cette information. Quelques heures plus tard, cette même employée a rédigé une note de service interne, prétendant que les documents avaient été transmis au FBI. Elle avoue ne pas les avoir transmis personnellement et n’est pas capable d’identifier qui les a transmis. Nous n’avons pas été en mesure de trouver quelqu’un affirmant avoir partagé l’information. Les documents en notre possession contredisent l’affirmation selon laquelle elle l'aurait été " (traduction Reopen911)
Je vous résume l'affaire en quelques mots, et je ne reprends que la nouvelle narration officielle (Kean, Hamilton, R.Clarke etc,) Référez vous à l'enquete de Ray Nowosielski et John Duffy, Qui est R.Blee ? Vous ne nous ferez pas le coup cette fois-ci de la reductio ad conspiratum.
Donc, la CIA était en possession d'une photocopie du passeport de Khalid al Midhar, subtilisé dans sa chambre (au Yémen je crois de mémoire), puis remis en place. Midhar était alors l'heureux détenteur d'un visa pour les USA.
Au moins 10 agents d'Alec Station (50 selon certaines estimations « pissed off » comme R.Clarke) étaient au courant et l'info n'a été transmise qu'en aout 2001.... soit 20 mois plus tard si je sais compter. Si le FBI avait été averti, il se serait instantanément trouvé au cœur du complot du 11/09, dès janvier, fevrier 2000..... Et là on parle d'une info bien matérielle hein, une photocopie de passeport en possession du siège de la CIA. Il ne s'agit pas non plus d'un simple raté mais d'une rétention volontaire des informations par des cadres de la CIA, (cf témoignage de Clarke, de Thomas Kean).
Cette prétendue faille dans l'appareil de renseignement que vous évoquez, et que viendrait combler le programme de la NSA......Au regard de la vérité des faits......Quand ça a l'odeur et l'aspect.....
Tout le monde a bien compris la différence entre une surveillance de masse et une surveillance ciblée comme celle qui était sur le point d’aboutir à l'arrestation d'Al-Midhar & co.
Bonjour,
Petite précision, quand vous parlez des 54 cas, vous dites "dont 13 aux états unis". Si on regarde la carte c'est faux. Ils parlent de Homeland mais en réalité il s'agit plutôt de l'Amérique du Nord. On voit bien sur la carte que le Canada, le Mexique, Cuba, Haïti et même la Guadeloupe sont peinturés...
Merci pour ce super article... Comme d'hab!
Petite précision, quand vous parlez des 54 cas, vous dites "dont 13 aux états unis". Si on regarde la carte c'est faux. Ils parlent de Homeland mais en réalité il s'agit plutôt de l'Amérique du Nord. On voit bien sur la carte que le Canada, le Mexique, Cuba, Haïti et même la Guadeloupe sont peinturés...
Merci pour ce super article... Comme d'hab!
"Qu'on me donne six lignes écrites de la main du plus honnête homme, j'y trouverai de quoi le faire pendre".
Faut-il y voir l'explication du succès de Twitter ?
Faut-il y voir l'explication du succès de Twitter ?
Un petit commentaire sur "Citizenfour" ?
Un extrait d'entretien de Noam Chomsky Sur DemocracyNow :
« On peut poser cette question [du terrorisme], mais c’est juste théorique, parce que [ces surveillances de masse] n’empêchent pas le terrorisme. Rappelons que quand les révélations de Snowden sont sorties, la réaction immédiate du gouvernement au plus haut niveau – Keith Alexander [Note : général de l’Armée américaine et directeur de la NSA de 2005 à 2014] et d’autres – a été que ces programmes de la NSA avait permis d’arrêter, je crois qu’ils disaient, à peu près 54 actes de terreur. Progressivement, quand la presse a commencé à poser des questions, cela a été réduit autour d’une douzaine. Finalement, c’est tombé à un. Et cet acte de terreur, c’était un homme qui avait envoyé, je crois, 8 500 $ en Somalie. Voilà tout le rendement de ce programme massif. […] Et ce n’est pas fait pour stopper le terrorisme. C’est fait pour contrôler la population. C’est très différent. [...] ce système n’est pas un système pour se protéger du terrorisme. » Noam Chomsky
Traduction : http://fairing.canalblog.com/archives/2015/03/04/31646003.html
Source : http://www.democracynow.org/2015/3/3/chomsky_on_snowden_why_nsa_surveillance
« On peut poser cette question [du terrorisme], mais c’est juste théorique, parce que [ces surveillances de masse] n’empêchent pas le terrorisme. Rappelons que quand les révélations de Snowden sont sorties, la réaction immédiate du gouvernement au plus haut niveau – Keith Alexander [Note : général de l’Armée américaine et directeur de la NSA de 2005 à 2014] et d’autres – a été que ces programmes de la NSA avait permis d’arrêter, je crois qu’ils disaient, à peu près 54 actes de terreur. Progressivement, quand la presse a commencé à poser des questions, cela a été réduit autour d’une douzaine. Finalement, c’est tombé à un. Et cet acte de terreur, c’était un homme qui avait envoyé, je crois, 8 500 $ en Somalie. Voilà tout le rendement de ce programme massif. […] Et ce n’est pas fait pour stopper le terrorisme. C’est fait pour contrôler la population. C’est très différent. [...] ce système n’est pas un système pour se protéger du terrorisme. » Noam Chomsky
Traduction : http://fairing.canalblog.com/archives/2015/03/04/31646003.html
Source : http://www.democracynow.org/2015/3/3/chomsky_on_snowden_why_nsa_surveillance
Article très bien écrit.
Soyons informé des dégueulasseries que peuvent devenir les lois d'exception et e la surveillance généralisée.
Au passage le "terroriste" éliminé par un drone moi j'appelle ça un assassinat (et une violation de l'intégrité territoriale d'un Etat mais on a l'habitude avec les US)
Soyons informé des dégueulasseries que peuvent devenir les lois d'exception et e la surveillance généralisée.
Au passage le "terroriste" éliminé par un drone moi j'appelle ça un assassinat (et une violation de l'intégrité territoriale d'un Etat mais on a l'habitude avec les US)
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Laissé sur place ( comme d'habitude) par l'hyper-compétence de Jean-Marc Manach, il me reste à deviner ( c'est ma spécialité) faute de comprendre.
leurs chefs (de la NSA), qui virent dans les attentats de 2001 "un cadeau fait à la NSA : maintenant, nous avons un ennemi."
Complotiste!
Nota : mal placé, ce n'était pas une réponse à Schtroumpf.
Complotiste!
Nota : mal placé, ce n'était pas une réponse à Schtroumpf.
C'est toute la nuance entre le pragmatisme et le complotisme : on peut constater qu'un évènement profite à certains individus, sans s'imaginer pour autant que ces individus ont forcément tout organisé (et seraient suprêmement compétents et subtils au point que personne n'aurait de preuve tangibles contre eux)
Complotiste!
C'est de l'humour, ou vous n'avez pas lu l'article que j'ai mis en lien à ce sujet ?
C'est de l'humour, ou vous n'avez pas lu l'article que j'ai mis en lien à ce sujet ?
Je confirme : c'est de l'humour, amer.
Comme vous le savez, en ce moment, dès lors que vous mettez en question la narration officielle, on vous repeint facilement en complotiste.
Comme vous le savez, en ce moment, dès lors que vous mettez en question la narration officielle, on vous repeint facilement en complotiste.
Merci de la précision; occasion de préciser, à ce titre, que je suis consterné par le nombre d'articles/médias/journalistes qui, in fine, "prêchent" la paranoïa, lorsqu'ils évoquent la NSA, alors que le problème, c'est précisément la paranoïa de la NSA, pas le fait qu'il faudrait devenir paranoïaque au vu de ses pratiques de surveillance (même) "massive"... cf notamment la conf' que j'avais faite à ce sujet, "De la surveillance de masse à la paranoïa généralisée".