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Ben Ali, le téléphone et le prompteur
Aymen Gharbi, doctorant en sémiologie tunisien, nous a adressé le texte suivant. On peut lire d'autres articles signés de lui sur le site Kapitalis.com.
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Derniers commentaires
Merci et bravo Aymen ! Votre prénom me rappelle le titre de l'ultime chanson d'un grand artiste nommé Gainsbourg… mais c'est une autre histoire, sorry!… En fait, je voudrais juste vous dire qu'en lisant votre fabuleux texte sur la sonnerie inaudible aux esgourdes du Tyran et le prompteur invisible aux mirettes de ses Sujets, j'ai pour la première fois remarqué qu' entre Ordre et ordure, il n'y a jamais qu'une petite lettre de différence… Courage, sagesse et prospérité heureuse à votre Peuple, qu'il nous soit un exemple dans les années qui viennent ! …Dès mai 2012, tellement on n'en peut plus toutes et tous de Benicolali et sa clique…
Merci à @si d'enqueter sur le rôle de Séguéla dans la com de Ben Ali
comme le montre la vidéo visible sur cette page http://www.facebook.com/pages/Ben-Ali-Wall-of-Shame/185493794812423?v=wall
comme le montre la vidéo visible sur cette page http://www.facebook.com/pages/Ben-Ali-Wall-of-Shame/185493794812423?v=wall
très bon texte...
@ Aymen Gharbi
Le nombre de réactions est faible, mais je pense — du moins je le souhaite— qu'il n'est représentatif ni de son intérêt (que j'estime élevé), ni de son succès (que j'espère important). Le nombre de réactions à un article n'est pas forcément un indicateur de l'audience qu'il peut avoir (nombre d'articles d'@si pourraient étayer cette affirmation): sur un sujet aussi précis sur la politique intérieure d'un pays, toute passionnante et émouvante qu'elle soit en ce moment, ce genre d'analyse suppose un bonne connaissance des réalités intérieures tunisennes (l'actualité des derniers mois et la grammaire de la communication présidentielle) pour qu'on puisse y réagir. Tout en suivant depuis la France la réalité intérieure tunisienne, je serais bien en peine d'émettre un point de vue pertinent, encore moins des critiques, sur quelque chose que je ne connais pas vraiment. Votre lecture est éclairante pour un lecteur lointain ne connaissant que par la presse le déroulé de cette révolution historique, et je vous remercie de l'analyse des dernières images officielles du pouvoir de Ben Ali.
@ Aymen Gharbi
Le nombre de réactions est faible, mais je pense — du moins je le souhaite— qu'il n'est représentatif ni de son intérêt (que j'estime élevé), ni de son succès (que j'espère important). Le nombre de réactions à un article n'est pas forcément un indicateur de l'audience qu'il peut avoir (nombre d'articles d'@si pourraient étayer cette affirmation): sur un sujet aussi précis sur la politique intérieure d'un pays, toute passionnante et émouvante qu'elle soit en ce moment, ce genre d'analyse suppose un bonne connaissance des réalités intérieures tunisennes (l'actualité des derniers mois et la grammaire de la communication présidentielle) pour qu'on puisse y réagir. Tout en suivant depuis la France la réalité intérieure tunisienne, je serais bien en peine d'émettre un point de vue pertinent, encore moins des critiques, sur quelque chose que je ne connais pas vraiment. Votre lecture est éclairante pour un lecteur lointain ne connaissant que par la presse le déroulé de cette révolution historique, et je vous remercie de l'analyse des dernières images officielles du pouvoir de Ben Ali.
Bon apparemment je suis le seul à pas apprécier ce texte.
Pour moi il est à ranger avec tous les textes qui s'évertuent à trouver UNE raison à un soulèvement, un soit disant déclic. Au final, des années après, quand nos enfants liront leurs livres d'Histoire, on leur parlera d'un ou deux déclics, si jamais on leur en parle d'ailleurs. Ma fille récitera telle ou telle date, mais jamais, jamais on insistera sur le contexte, ça sortira, comme "1515 marignant!", au final elle en saura assez pour avoir une bonne note, mais de la souffrance des peuples, des vrais raisons de la révolte, point de traces dans son esprit. Sauf évidement si des gens, pour qui la dialectique est importante, lui explique qu'un suicide aussi triste soit-il ou un discourt piteux, ne sont rien à côté de la maturité d'un "ASSEZ !" chez un peuple.
Par contre j'aimerais qu'elle lise le texte de Moncef Marzouki cité par Yanne, parce que j'aimerais qu'elle sème plutôt que de s'évertuer à regarder un épi de blé au milieu d'un champ.
Pour moi il est à ranger avec tous les textes qui s'évertuent à trouver UNE raison à un soulèvement, un soit disant déclic. Au final, des années après, quand nos enfants liront leurs livres d'Histoire, on leur parlera d'un ou deux déclics, si jamais on leur en parle d'ailleurs. Ma fille récitera telle ou telle date, mais jamais, jamais on insistera sur le contexte, ça sortira, comme "1515 marignant!", au final elle en saura assez pour avoir une bonne note, mais de la souffrance des peuples, des vrais raisons de la révolte, point de traces dans son esprit. Sauf évidement si des gens, pour qui la dialectique est importante, lui explique qu'un suicide aussi triste soit-il ou un discourt piteux, ne sont rien à côté de la maturité d'un "ASSEZ !" chez un peuple.
Par contre j'aimerais qu'elle lise le texte de Moncef Marzouki cité par Yanne, parce que j'aimerais qu'elle sème plutôt que de s'évertuer à regarder un épi de blé au milieu d'un champ.
"c’était comme si Sarkozy s’adressait aux français dans un registre familier"
Mais c'est déjà le cas, on appelle ça du français dialectal, par opposition au français littéraire.
Exemple de français littéraire: Hors de ma vue, homme du peuple!
Traduction en français dialectal: Casse-toi pauv' con!
Très bel article sinon.
Mais c'est déjà le cas, on appelle ça du français dialectal, par opposition au français littéraire.
Exemple de français littéraire: Hors de ma vue, homme du peuple!
Traduction en français dialectal: Casse-toi pauv' con!
Très bel article sinon.
La vidéo, en plus de la sonnerie du téléphone, fait entendre un effet de résonnance qui donne l'impression qu'il est seul, isolé.
Et le bruit du téléphone, effectivement, et le fait qu'il ne répond pas, comme il ne répond pas à son peuple, résume admirablement, a posteriori, la situation.
Mais le texte qui m'a le plus ému, c'est ce qu'a dit Moncef Marzouki, opposant tunisien, en mai 2010 à la journaliste Naïma Boutledja - Repris par François Guèze dans le club de Mediapart.fr
"Je suis un homme du Sud. Je viens du désert et j'ai vu mon grand-père semer dans le désert. Je ne sais pas si vous savez ce que c'est que de semer dans le désert. C'est semer sur une terre aride et ensuite vous attendez. Et si la pluie tombe, vous faites la récolte. Je ne sais pas si vous avez déjà vu le désert après la pluie, c'est comme la Bretagne ! Un jour, vous marchez sur une terre complètement brûlée, ensuite il pleut à peine et ce qui s'en suit, vous vous demandez comment cela a pu se produire : vous avez des fleurs, de la verdure... Tout simplement parce que les graines étaient déjà là... Cette image m'a vraiment marqué quand j'étais enfant. Et, par conséquent, il faut semer ! Même dans le désert, il faut semer !
« Et c'est de cette façon que je vois mon travail [d'opposant]. Je sème et s'il pleut demain, c'est bien, sinon au moins les graines sont là, car que va-t-il se passer si je ne sème pas ? Sur quoi la pluie va-t-elle tomber ? Qu'est-ce qui va pousser : des pierres ? C'est l'attitude que j'adopte : semeur dans le désert... »
Cela m'a rappelé la pluie sur le Chott El Jérid, que j'ai vu une fois.
Le désert pavé de sel qui se transforme en mer dans une lumière argentée, comme la marée en Bretagne.
C'est mon narcissisme, faites pas attention.
Et le bruit du téléphone, effectivement, et le fait qu'il ne répond pas, comme il ne répond pas à son peuple, résume admirablement, a posteriori, la situation.
Mais le texte qui m'a le plus ému, c'est ce qu'a dit Moncef Marzouki, opposant tunisien, en mai 2010 à la journaliste Naïma Boutledja - Repris par François Guèze dans le club de Mediapart.fr
"Je suis un homme du Sud. Je viens du désert et j'ai vu mon grand-père semer dans le désert. Je ne sais pas si vous savez ce que c'est que de semer dans le désert. C'est semer sur une terre aride et ensuite vous attendez. Et si la pluie tombe, vous faites la récolte. Je ne sais pas si vous avez déjà vu le désert après la pluie, c'est comme la Bretagne ! Un jour, vous marchez sur une terre complètement brûlée, ensuite il pleut à peine et ce qui s'en suit, vous vous demandez comment cela a pu se produire : vous avez des fleurs, de la verdure... Tout simplement parce que les graines étaient déjà là... Cette image m'a vraiment marqué quand j'étais enfant. Et, par conséquent, il faut semer ! Même dans le désert, il faut semer !
« Et c'est de cette façon que je vois mon travail [d'opposant]. Je sème et s'il pleut demain, c'est bien, sinon au moins les graines sont là, car que va-t-il se passer si je ne sème pas ? Sur quoi la pluie va-t-elle tomber ? Qu'est-ce qui va pousser : des pierres ? C'est l'attitude que j'adopte : semeur dans le désert... »
Cela m'a rappelé la pluie sur le Chott El Jérid, que j'ai vu une fois.
Le désert pavé de sel qui se transforme en mer dans une lumière argentée, comme la marée en Bretagne.
C'est mon narcissisme, faites pas attention.
voté !!
oblgatoire
oblgatoire
Merci pour ce très beau texte, très juste.
Euuhh, la première vidéo fait "Contenu privé, Nous sommes désolé, et patati et patata".
Un texte magnifique.
Et une belle leçon à tous les politiques du monde, qui finalement, parlent aux prompteurs, et pas au gens.
Souhaitons que partout dans le monde, on suive l'exemple tunisien.
Ou l'exemple islandais.
La révolution en Islande, dont personne, personne ne parle... Un hasard, sans doute.
Et une belle leçon à tous les politiques du monde, qui finalement, parlent aux prompteurs, et pas au gens.
Souhaitons que partout dans le monde, on suive l'exemple tunisien.
Ou l'exemple islandais.
La révolution en Islande, dont personne, personne ne parle... Un hasard, sans doute.
t'cheu j'suis preums...
Ben Ali se vautre en communication (on a le même à la maison)? possible, héritage de la résistance identitaire de la 5ème république qui aujourd'hui plonge la France dans un show dramatico-comique d'ancien colonisateur irresponsable.
La faillite de Ben Ali et de la Tunisie ressemble plus à la faillite de la colonisation et de ses méthodes. Je ne dirais pas que Ben Ali est une victime, mais l'Afrique paye le prix fort d'une politique coloniale corrompue et meurtrière....
En tout cas ici c'est clair http://www.dailymotion.com/video/xay50k_1-4-immigration-colonisation-europe_news Bien ECOUTER les 4 interview, un décryptage hallucinant sur nos méthode colonialistes...et l'immigration.
T'chô.
Ben Ali se vautre en communication (on a le même à la maison)? possible, héritage de la résistance identitaire de la 5ème république qui aujourd'hui plonge la France dans un show dramatico-comique d'ancien colonisateur irresponsable.
La faillite de Ben Ali et de la Tunisie ressemble plus à la faillite de la colonisation et de ses méthodes. Je ne dirais pas que Ben Ali est une victime, mais l'Afrique paye le prix fort d'une politique coloniale corrompue et meurtrière....
En tout cas ici c'est clair http://www.dailymotion.com/video/xay50k_1-4-immigration-colonisation-europe_news Bien ECOUTER les 4 interview, un décryptage hallucinant sur nos méthode colonialistes...et l'immigration.
T'chô.