BlaBlaCar : les dessous d'une success-story française
Dans le monde des plateformes collaboratives et lucratives qui révolutionnent l’économie, figurez-vous qu’il existe une start-up née en France et non en Californie. Connu auparavant sous le nom de covoiturage.fr, BlaBlaCar s’est imposé parmi les sites de transport alternatif qui proposent aux conducteurs d’embarquer dans leur voiture des passagers moyennant défraiement. Tant et si bien que cette entreprise – présente dans une vingtaine de pays – est devenue un monopole naturel. Au grand dam des covoitureurs de la première heure…
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Derniers commentaires
Décembre 2022, Blablacar facture un covoiturage de 700 km 80 Euros, et rend 36 Euros au conducteur... Franchement à ce stade, le niveau de profit du conducteur devient une question assez secondaire. Quelle est la politique tarifaire actuelle de Blablacar ?
Alors qu'en partant aujourd'hui on peut trouver des places dans le TGV à 36,20 euros, qu'il en reste à 18 euros pour après-demain et à 15 euros en s'y prenant au moins deux semaines à l'avance...
L'occasion de lire quelques billets d'Olivier Razemon, qu'on a pu voir récemment sur le plateau d'Arrêt sur images. Par exemple :
« Comment le covoiturage fait baisser le prix du train » (28 avril 2013).
Or cette entreprise génère aujourd'hui après avoir rémunéré ses salariés et ses charges de fonctionnement et remboursé ses emprunts une encore assez belle marge, qui est un vrai bénéfice, sauf qu'on ne l'appelle pas comme ça parce qu'elle le réinvestit aussitôt dans son expansion mondiale.
Et cette expansion, c'est nous les usagers, les clampins sans lesquels ce joli système ne fonctionnerait pas, qui la finançons. Donc, quand nous payons notre participation à un voyage, le prix contient une part destinée à assurer le développement hégémoniaque de la start-up et son poids économique qui vaut déjà de l'or et en vaudra plus encore demain. Mais de cette croissance à laquelle nous avons participé nous ne goûterons jamais les fruits. Au contraire, les dirigeants et les principaux actionnaires se seront bâtis sur notre dos une fortune. Vous avez dit modèle capitaliste ?
C'est pourquoi j'appelle de mes voeux la création d'un service de covoiturage (national déjà) bâti sur le modèle coopératif, permettant de payer le juste prix.
En attendant, le modèle associatif est une alternative qui me convient et bien sûr, je ne saurais que trop recommander de verser des dons à covoiturage-libre.fr pour que son fonctionnement bénévole puisse continuer à être assuré.
Beaucoup de ressemblances avec Air BnB, non ?
Je pense donc qu'il y a une petite typo dans l'article.
Sinon pour les commentaires qui disent que le prix des commissions est disproportionné par rapport à leurs coûts, rappelons que Blabla Car perd de l'argent. Ca veut bien dire que ce qu'ils dépensent pour que le service fonctionne est supérieur à ce que vous payez (sauf s'ils sont profitables en France mais je ne crois pas sinon ils auraient communiqué là dessus).
Pour ceux qui font du covoiturage depuis bien longtemps et avec un esprit de partage, BlaBla a été parmi les dizaines de site qui existaient celui qui a pris son envol. Au départ avec un "bon" esprit.
Le modèle économique n'était pas très bon apparemment. Pour moi l'abonnement n'était pas la solution et j'aurais aimé contribuer par le don, librement dans l'esprit des covoitureurs de l'époque.
J'ai vécu leur passage à l'économie du "péage ou crève" comme une trahison des valeurs du covoiturage. Et on est un peu prisonnier de ce site puisqu'il a conquis une notoriété. Sur d'autres valeurs, c'est le problème.
Et maintenant ils peuvent justifier leurs besoins en cash par leur modèle de fonctionnement (divers services, de la pub...éventuellement une structure pyramidale...) mais on n'avait pas besoin de tout cela.
C'est bien triste
1) L'histoire du "on communique mal" qui a déjà été pointée ; ne résiste pas à une analyse même très brève..
2) Le coup des passagers qui réservent au dernier moment et qui donc... Sont en retard aux RDV (??). On vous balade facilement chère Anne Sophie Jacques..
3) Ils ne passent pas en payant en Allemagne parce que ce serait... Trop cher pour eux ?!?! Et si on avale pas ça niaisement on se fait traiter de "mauvaises langues" c'est ça ? Du grand journalisme ^^ C'est absolument évident que la stratégie consiste à se débarrasser des concurrents gratuits avant de passer en payant - une fois le réseau constitué, il est captif. Ce sont les "économies de réseau".
En tout cas, comme je suis méchant, je jubilerai le jour où l'Etat exigera que figure sur la déclaration des revenus imposables le pognon que les conducteurs auront empoché. Mais comme on va de plus en plus vers une société à l'américaine, je doute d'avoir ce plaisir...
Imaginons que tu gagne 48€/jour en moyenne (soit un peu moins de 1500€/mois). Ca veut dire qu'une heure de ton temps éveillé (en considérant 8€/nuit) vaut en moyenne 3€. Si tu dois en moyenne attendre 1h pour trouver une voiture, la certitude d'avoir une voiture et donc de pouvoir faire ton trajet vaut 3€.
Si un service te garantit un départ avec 0 attente, s'il est moins cher que 3€, tu y gagnes, s'il est plus cher que 3€, il vaut mieux que tu fasses de l'autostop.
Ceci mutato mutatandis, ie si ça ne te dérange pas d'attendre une heure sur le bords de la route parce qu'il fait beau et que tu as un bon livre, le service n'a plus de valeur en deça de laquelle il est intéressant.
PF
Comme le hasard fait bien les choses.
Le covoiturage, c'est un horaire, le fait de pouvoir transporter des valises, et d'être déposé à un endroit précis. Pas une aire d'autoroute. C'est sensé être une alternative aux transports en commun, devenus trop cher. (Le train existait déjà dans les années 70 aussi, à ce que je sache).
Bref c'est un nouveau mode de transport, qui s'ajoute aux autres, je vois pas en quoi il y a besoin de faire des comparaisons qui n'ont pas lieu d'être.
J'ajoute que de plus en plus de gens développent les trajets longs à vélo, notamment avec des matériels fiables, et des remorques efficaces. Et puis, couplé à du woofing (qui est récent, pour le coup), on est toujours dans des rapports humains, altermondialistes et économiques. Donc des fois, les "c'était mieux avant", c'est plus de la nostalgie que du bon sens. Sinon, ce serait un peu prendre les gens pour des cons.... vision paradoxale pour quelqu'un qui prétend que "nous avons tous besoin les uns des autres."
Avec cependant, une petite remarque concernant la riposte des Civilisés (taxis, hôtels, SNCF...) contre les Barbares.
Alors que les taxis voudraient faire du uberlike, ils ne font que du uberlight, leur modèle économique ne changeant fondamentalement pas (même système de louage ou de franchise). Leur bagarre se situe plus, comme aux USA, sur le terrain juridique, et notamment sur le plan du droit du travail, que sur une réplique uberienne.
Pour les hôteliers c'est à peu près la même chose, avec, en plus, un fort pouvoir de lobbying auprès des pouvoirs publics et une alliance objective avec les professionnels de l'immobilier qui sont aussi "victimes" d'AirB&B (location saisonnière parasitée).
Dans le cas de la SNCF, au contraire, on assiste bien à une "uberisation d'uber", ou plutôt d'une "blablacarisation de BlaBlacar": même modèle économique, même terrain de jeu, mêmes cibles, même process. Avec, en plus, une vraie réponse "barbare" grâce à TGVpop (cf. Uberpop...) qui institue le train à la demande, façon socialisation totale. Maintenant ça veut pas dire que ça va marcher, mais il y a de fortes chances pour que ce ne soit, pour la SNCF, qu'un moyen de ne pas perdre trop la face et quelques clients somme toute assez peu solvables, en attendant que tous ces entrepreneurs barbares ne soient balayés par le prochain et inévitable éclatement de la nouvelle bulle du nouvel internet dit collaboratif.
C est beau comme du Houellebecque
Tu parles, c'est planqué au fin fond de la FAQ (et pas dans la section "tout savoir sur le paiement", mais dans "les différents modes de réservation") ou alors dans les Conditions Générales (section II.4.3). C'est pas vraiment ce que j'appelle de la "communication".
Sur la page du paiement d'un trajet, les frais de réservation sont bien indiqués, mais aucun moyen de savoir comment ils sont calculés. Quand on passe la souris dessus, on a simplement le droit à "Frais de mise en relation et TVA". Sur la même page (toujours celle du paiement), il y a par exemple des "Conditions d'annulation", si on clique dessus un encart apparaît expliquant les détails. Pourquoi ne pas avoir fait la même chose pour les "Frais de service" ? Un oubli surement...
Et donc si on regarde ces frais de service dans le détail, comment ils se calculent ? Une part fixe (1,07€) +12% du prix du trajet, le tout majoré à 20% du prix du trajet.
Personnellement ça me parait tout à fait normal que BlaBlaCar prenne une commission ou un pourcentage sur chacun des transactions. Mais là avec leur système de part fixe + pourcentage, c'est vraiment gagnant-gagnant pour eux surtout à ces taux là. Sur les petits trajets, c'est la part fixe qui revient cher (pour l'utilisateur) et pour les gros, c'est le pourcentage. Moi par exemple sur mes Lyon-Grenoble (5€), je suis assuré de payer 20% de frais de service. Et si on regarde un Tours-Paris (15€), on est quand même à 19% de frais de service au final.
La deuxième belle arnaque de leur frais de service, c'est qu'on les paye pour chaque place. Si on réserve 3 places dans une voiture d'un seul coup de carte-bleu, on paye tout de même les frais de service de chacun. Pourtant leur FAQ indique clairement que leur pourcentage est là pour payer "frais bancaires, frais d'envois de SMS et d'emails, gestion des transactions, hébergement, bande passante" entre autres. Pourtant il m'envoie qu'un SMS, et un mail ou je ne génère pas 3x des frais bancaires ou de la bande passante... Et si le pourcentage paye tout ça, à quoi sert la part fixe ? Aucune explication sur le site.
Bref, je crache pas dans la soupe. Je suis bien content de pouvoir profiter d'un covoiturage pour mes trajets et me faire pas mal d'économies. Mais leur commission est clairement démesurée (part fixe et pourcentage élevés) et si ils n'avaient pas le monopole, ça ferait bien longtemps qu'elle serait retomber à des taux plus corrects.
Forcément ça ne donne pas très envie, et ce n'est pas très objectif, ce site fonctionne pourtant très bien.
la page d'accueil est celle-ci
http://www.covoiturage-libre.fr/index.php
injustice réparée pour le seul vrai site collaboratif !