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Blanche Calloway et Rosetta Tharpe, les oubliées du jazz et du rock.

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Sister Rosetta Tharpe est connue comme le loup blanc, il existe une importante discographie ainsi que des tas d'extraits de concerts sur Youtube. On y trouve aussi au moins deux films documentaires qui lui sont consacrés, et dix-neuf pages Wikipedia (...)

C'est vraiment top de parler de Blanche Calloway, mais c'est étrange de restreindre la question à sa seule biographie : elle profit aussi de l'évolution du swing des années folles où les femmes noires (chanteuses presque systématiquement, mais Mary L(...)

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Vous m'avez fait découvrir Rosetta Tharpe et c'est du rock!

Merci!

Un tout grand merci à vous Mathilde pour ce magnifique hommage à Blanche Calloway (que je découvre malgré ma culture jazz & swing) & Sister Rosetta Tharpe ❤️

Je vous recommande vivement Gunhild Carling, une autre "sacré nana"! Chef d'orchestre, multi-instrumentiste, chanteuse & danseuse de jazz de talent!!

https://youtu.be/YsvyzkQ0b5c

Super Mathilde !

Excellente chronique, qui invite une nouvelle fois à interroger la fabrique de l'histoire, histoire de la musique cette fois : écrite par des hommes pour des hommes ? Pourtant, il s'est trouvé des publics majoritairement masculins pour remplir des salles et faire triomphe à des femmes...


J'en profite pour faire passer une annonce : si quelqu'un dispose du livre épuisé de Marie Buscatto, Femmes du jazz. Musicalités, féminités, marginalités, paru en 2007, et serait disposé à le revendre... Cela fait des mois que je le cherche sur Internet sans arriver à mettre la main dessus  !


(Compte-rendu disponible à l'adresse suivante : http://journals.openedition.org/lectures/573)



Sinon, pour la modique somme de 132 €, on le trouve. 

« l'origine du rock'n'roll est féminine et noire »

Moi ça me va, et en tant qu'amateur et (ex) pratiquant de la discipline depuis plus de quarante ans, je ne connaissais que très vaguement l'existence et l'histoire de Rosetta Tharpe.

Deux titres de Rosetta Tharpe repris par Rihannon Giddens.

C'est vraiment top de parler de Blanche Calloway, mais c'est étrange de restreindre la question à sa seule biographie : elle profit aussi de l'évolution du swing des années folles où les femmes noires (chanteuses presque systématiquement, mais Mary Lou Williams, immense pianiste, devient aussi célèbre avec Andy Kirk et a connu une carrière plus importante jusqu'aux années 70) sont mises en avant et exploitées à une nouvelle échelle par une industrie du jazz naissante. C'est aussi le grand moment du blues vaudeville, du circuit TOBA (Ma Rainey, Bessie Smith, etc.), des race records et de l'édification d'une économie musicale inouïe qui exploite les musiques noires et tente déjà de les invisibiliser : le bouquin de Mezz Mezzrow et les histoires du blues correctes (les livres de Robert Palmer) permettent de bien le mesurer. Dans ce contexte, largement bouleversé par la crise de 29, les années 30 sont d'abord celles d'un swing de plus en plus blanc (Glenn Miller et Benny Goodman, plutôt qu'un Duke Ellington qu'on cherche à cantonner dans le Harlem Renaissance et le Cotton Club pour schématiser), de plus en plus consensuel esthétiquement ("In the mood" de Miller, sérieusement...), de plus en plus masculin (effacement général du rôle des femmes : le ralentissement de la carrière de Bessie Smith et des chanteuses du vaudeville le montre très bien dès le début des 30s). Il faudra attendre 1941 et les sessions du Minton's à New York pour que les artistes noirs cherchent à se réapproprier une musique que beaucoup (Ellington, Mingus, Max Roach...) ne veulent même plus appeler jazz : et c'est le bebop, où les femmes sont encore moins présentes peut-être. Mais une certaine Mary Lou Williams aurait tenu toute la nuit les 88 touches pour que Parker et Gillespie puissent faire leur jam à Kansas City, Bud Powell étant indisposé. Bref, ça me semble malgré tout réducteur de ramener ça à la seule biographie et au fait que le frère Cab incarne beaucoup de choses, certes, mais peut-être un peu trop bien. 

Mais merci pour le swing!

@précédents commentateurs, vous êtes un peu durailles (c'est la vie -du rail évidement). 

Lisant mal le suomi dans le texte, je ne peux que souscrire à l'idée que ces deux femmes n'ont pas une visibilité folle. Mais, en termes musicaux, difficile de cerner les ressorts de la connaissance des lignées musicales. 

Ce qui est pregnant, par contre, dans l'histoire des femmes et de la musique, c'est le milieu qui répercute et amplifie cette histoire et Mathilde Larrère l'évoque : qui parle de qui ?  

Je cherche dans ma mémoire très faillible sur ce sujet, les groupes féminins ou les artistes féminines dans la longue liste des musiciens classiques  ou des groupes de rock n'roll des années 60/ 70 trustant les médias mainstream où il n'y aurait ne serait ce qu'1 femme. 

Ce qui ne signifie pas qu'il n'y en ait pas eu mais qu'elles sont peu visibles ou audibles en tant que créatrice.


En tous les cas, Blanche Calloway fait bien partie des oubliées.

C'est tristement amusant que s'appelant Blanche elle fut condamnée pour avoir été dans des toilettes réservées aux blanches. Mais c'est vrai que le KKK ne s'est jamais distingué par son sens de l'humour.

Ce qui me rappelle, en moins tragique, le bon mot d'un Académicien Français lorsque Marguerite Yourcenar était la seule femme de cette association antidéluvienne après l'heure qui disait qu'il y avait à l'Académie les WC Hommes et le WC de Marguerite

Quant à Sister Rosetta, il est certain que les médias n'ont pas été aussi dithyrambiques à sa mort que pour Elvis. Sa tombe a longtemps été anonyme jusqu'à ce que l'on y grave une épitaphe très gospellienne

Pas mieux qu'Alain et Florence. Sister Rosetta Tharpe est une pionnière mondialement reconnue.

Sister Rosetta Tharpe est connue comme le loup blanc, il existe une importante discographie ainsi que des tas d'extraits de concerts sur Youtube. On y trouve aussi au moins deux films documentaires qui lui sont consacrés, et dix-neuf pages Wikipedia dans des langues telles que le russe, le suomi, le polonais, le suédois, le turc, et même le français.

Tharpe, pas Tarpe. Comme oubliée, on fait mieux, quand même!

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