Blasphèmes : oui, mais tous !
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Il me semble que votre édito, cher Daniel, malgré vos intentions sans doute louables, frappe à côté de sa cible.
En premier lieu, parce que cela ne signifie pas la même chose de s'en prendre à la religion majoritaire, contre laquelle s'est constituée (...)
La liberté d'expression ne se réduit pas au blasphème !
Essayez de critiquer l'Etat, parler de violence policière par exemple, si vous êtes prof dans le public. Essayez de montrer comment la "liberté égalité fraternité" sert de masque à des réalités s(...)
Bonsoir Daniel,
vous écrivez dans votre article "en l'occurence, comment signifier clairement que l'objectif d'un discours sur la liberté d'expression, discours forcément appuyé sur des images blasphématoires, n'est pas d'offenser qui que ce soit -et (...)
Derniers commentaires
Aaah, DS...J'avoue avoir grandement apprécié ce (2e) Doigt de Dieu, même si, justice divine à n'en pas douter, je me sois affreusement entaillé le gosier en y repensant pendant mon rasage matinal: mon athéisme forcené allant jusqu'à supprimer ma barbe de 3 jours de baroudeur virtuel par solidarité envers les victimes de la tolérance religieuse!
Merci Daniel d'avoir publié les dessins utilisés par Samuel Paty pour ses élèves.
Je me suis "vue" dans la salle de classe, en train d'expliquer le sublime (la première caricature) et le sordide (la deuxième), et défendre la liberté d'expression "à la française", jusqu'au mauvais goût le plus abject.
Surtout en plein procès Charlie -- chapeau encore une fois à ce prof courageux et pédagogue qui tentait d'éclairer ses élèves sur ce sujet clé.
J'ai testé l'effet de ces caricatures sur mon fils de 18 ans. Lui, pourtant fils d'une anticléricale viscérale, et lui-même adepte de la neutralité en matière de religion, a du mal à comprendre que la liberté d'expression, puisse, selon ses mots, englober la liberté d'insulter.
Pour lui, représenter Mahomet dans cette position, alors que cela insulte les musulmans, ce n'est pas une bonne idée.
Effet de l'âge ? de ses valeurs ?
Le débat sur "quoi s'autoriser/censurer" ne doit pas être facile dans les salles de classe.
En résumé, j'étais tentée de vous suivre et d'y aller franco... de blasphémer urbi et orbi... et puis je me suis dit qu'il y avait peut être d'autres moyens de faire évoluer les croyances d'autrui.
Merci pour ASI - je n'avais pas pu me connecter depuis l'assassinat, et j'ai compris en vous lisant à quel point toutes vos analyses m'avaient manqué !
https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-sophia-aram/le-billet-de-sophia-aram-19-octobre-2020
Daniel, après le photo-montage avec le pape, j'attends l'équivalent avec les autres religions...
Islamiste ou pas, il faut quand même avoir un sacré pet au casque pour produire un tel drame et cet assassinat barbare m'interroge aussi - et peut-être surtout - sur la société dans laquelle nous vivons en considération de la surenchère médiatique et l'exploitation politique indécentes qui en sont faîtes. Beurk !
Cher Daniel, vous êtes cette fois ci complètement à côté de la plaque :
1) Les enfants des écoles ne sont pas des acheteurs de journaux ou de place de cinéma qui ont la liberté de voir ou pas les oeuvres offensantes. Ce sont des mineurs que la société oblige à s'enfermer pendant des heures sous l'autorité d'adultes qui ont tout pouvoir ou presque sur eux. Ce pouvoir ne peut être acceptable que si les adultes s'obligent à les respecter.
2) Vous pataugez dans l'hypocrisie ambiante. Pourtant vous savez parfaitement que la liberté d'expression n'est absolue en France que lorsqu'il s'agit de s'en prendre aux noirs ou aux arabes.
3) Vous n'avez pas remarqué que la représentation d'un homme, dans le but de se moquer de lui, dans la pose d'un homosexuel passif relève de la plus vulgaire homophobie ? L'homophobie, l'autre racisme acceptable.
Personnellement, j'ai choisi un autre angle d'attaque. J'ai préparé un diaporama pour faire défiler, à l'intention de mes élèves, un certain nombre de figures brillantes de notre civilisation, censurées, massacrées, emprisonnées, torturées, par le fanatisme religieux : Hypatie, Giordano Bruno, Clément Marot, Thomas More, pour n'en citer que quelques uns. Car, pour moi, au-delà du blasphème, c'est le savoir lui-même qui est menacé par l'obscurantisme et je veux montrer à mes élèves que ce savoir, qui fonde notre civilisation, est un combat millénaire, dont nous sommes les héritiers et dont nous devons être dignes.
Ah merci, DS, enfin une couverture de Charlie qui montre la seule voie du salut , celle qui conchie toutes les religions,
qu'on en finisse avec toutes ces crétineries,
il faut absolument terminer le travail de pensée de la Révolution et des philosophes des Lumières, car
on n'en a même pas encore fini avec le christianisme;
les négociations de 1905 ont laissé encore bien trop la porte ouverte à cette religion, porte par laquelle peuvent s'engouffrer toutes les autres, si débiles soient-elles, pour avoir pignon sur rue.
stop à l'enseignement religieux sous contrat;
rendons obligatoire à l'école:
la lecture de Rabelais;
la projection de la scène de Sacré Graal du procès de la sorcière;
celle de la scène du "Sens de la vie" sur la contraception;
la lecture de Freud sur l'analyse des institutions que sont l'armée et la religion;
apprendre Voltaire par coeur;écouter "les dames patronesses" de Brel
...et je suis sûre que vous avez plein d'autres bonnes idées. Il y a tant d'horreurs à savourer, de blagues à faire sur chaque religion, pourquoi s'en priver, pourquoi s'en tenir à l'Islam seulement ?
je propose que chaque matin Guillaume Erner raconte une blague sur une religion de son choix.
Il faut se marrer,
s'aimer, s'entraider.. se marrer encore, et arrêter définitivement de prendre au sérieux toutes ces croyances ridicules et leur cortège d'interdits. Terminons le travail avec notre religion soi-disant "majoritaire", le reste suivra!!!
Y a-t-il une association de défense de la chrétineriephobie? J'adhère.
Enfin... l'image du pape est très choquante, pas parce que je suis croyante, mais bien parce quelle tente de faire de l'humour sur la pedocriminalité !
Pour les Juifs, il y a les caricatures de Jo le Corbeau... Et vous oubliez le blasphème républicain. Est-il normal de risquer une amende si on siffle les paroles "Qu'un sang impur abreuve nos sillons"
Bon d’abord je tiens à dire que je n’étais pas charlie en 2015. Bien évidemment j’étais révolté, détruit par cette tuerie, Cabu m’a suivi une partie de ma vie mettant en image des fragments de mon univers, mais je ne voulais pas être résumé à un Hashtag.
Je n’étais pas Charlie car mener des foules par l’émotion est dangereux et contraire à une construction de réplique à ces événements. Si bien qu’en cinq ans nous en sommes au même point sinon pire.
Je n’étais pas Charlie pour une autre raison, étant pour la liberté d’expression je n’étais pas pour ce genre d’humour, je la trouve facile et de mauvais goût et dégradante. On ne peut pas, étant artiste se laisser aller à la facilité.
La stigmatisation d’une religion est toujours un problème, bien sûr on fera la même chose avec une autre mais alors on entre dans des calculs, des stats afin de savoir si l’humour sur l’une n’est pas à l’avantage de l’autre. Je ne vois pas ce que les libertés ont à y gagner. Je ne condamne pas les dessins de Charlie étant pour cette liberté totale de la pensée. En ces temps de politiquement corrects, d’interdits par des, j’allais dire ayatollahs, mais le mot est mal choisi dans ce contexte, donc par ces dictateurs de la minorité qui veulent imposer leurs idées à la majorité il faut savoir réagir.
Ceci étant dit, comment expliquer ce geste de décapitation, ce geste de tuer pour une idée, cette horreur. « Expliquer c’est déjà vouloir excuser » disait M.Walls qui à mon sens est une erreur, pour subvenir à un problème il faut pouvoir l’expliquer.
Comment un jeune de dix huit ans est habité par une haine de ceux qui ne pense pas comme lui. En fait de penser je ne sais pas si cet homme s’est formé une pensée, il était plutôt dans un embrigadement, se cantonner dans une réflexion unique et violente permet à certain de donner un sens à une vie jusque là en construction. Les coupables dans ces faits sont ceux qui envoient les autres à la mort, ceux qui sont dans un confort, qui prônent certaines « valeurs » qui ne respectent pas eux-mêmes. Ceux qui jettent de l’huile sur le feu pour en arriver à une dictature qui n’a rien à voir avec la religion. Comme le clergé traitant ses fidèles de pêcheurs alors qu’eux commettent les pires délits.
Je voudrais finir cependant par le fait que si nous sommes, enfin pas nous mais le pays, attaqué c’est aussi parce que nous allons faire la loi dans certains régions où nous n’avons rien à y faire. Pourquoi sommes-nous encore au Mali avec une population qui ne veut pas de nous ; pourquoi avons-nous été en Lybie pour y laisser le chaos? Comment ces populations peuvent réagir si ce n’est d’utiliser la même arme, la violence ?
L’intégration n’est pas le nivellement des pensées elle en est l’agglomérat.
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Elle est où la chronique d'Alain Korkos ? Il n'y a pas le lien dans le texte. Ou alors bien caché...?
le problème est que la réalité est plus brutale que l'article de D. Schneidermann. si vous faites un caricature de Jésus, vous risquez une manif de cathos tradis devant vos locaux, qui se finira à 17h parce qu'il faut donner le bain aux enfants. Si vous faites une caricature du prophète, vous risquez tout simplement la mort. et ça change tout.
ah merde, quand on est athée on peut pas jouer...
Le problème c'est le manque de mixité sociale et d'idées. Les réseaux sociaux ne font qu' empirer cette situation. On ne voit et trouve que ce qu'il justifie nos idées.
PS: pourquoi certains personnes publient leur numéro au format international ? Aide venue de l'étranger ?
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L'étrange c'est qu'on parle autant de cette affaire alors qu'on en a fait si peu sur la précédente, dont je viens moi même d'entendre parler par un forum anglophone.
L'étudiant pakistanais "très religieux mais ne montrant pas de signes de radicalisation" (sic) qui avait tué un professeur d'anglais de l'université de La Défense en expliquant son geste comme une réaction à ce qu'il ait montré "un dessin insultant du prophète" en cours (histoire à la véracité par ailleurs non établie), avait visiblement été considéré taré plutôt que terroriste car semblant obsessionnel quant à son échec dans cette université.
Il serait sans doute temps de réexaminer toutes les affaires de ce style (et éventuellement d'appeler un chat un chat), on a l'air un peu ridicules à en parler comme si c'était une première.
Finalement la liberté s’est exprimée. Elle a conduit à la mort d’un homme de la main d’une folie qui aurait sans nul doute besoin d’être creusée une peu plus loin... Oui la liberté comporte toujours des risques, acceptons le.
Il me semble que dans cette histoire qui se répète inlassablement sans perspective de fin ce sont surtout les 35 % de laïcs qui finissent aux chiottes.
Lorsque les petit-boutistes auront fini de se quereller avec les gros-boutistes, on pourra peut être parler des vrais sujets, des inégalités de ce monde, des ressorts sociaux de la folie, de la domination sous toutes ses formes, du réchauffement climatique, de la liberté que nous concédons peu à peu comme une grenouille dans une marmite d’eau tiède qui se réveillera demain sous un régime fasciste parce qu’elle manque de la maturité nécessaire pour embrasser les risques inhérents à sa propre liberté.
Encore heureux qu'on soit pas obligé de montrer Mahomet à poil pour parler de liberté d'expression. Et le droit au blasphème c'est bien gentil mais le blasphème pour le plaisir du blasphème c'est pas très intelligent; le blasphème c'est un truc qui a beaucoup de sens dans la France des années 50 à 70 quand l'église catholique a un pouvoir de domination sur la vie et le corps des gens. c'est plus trop d'actualité. le blasphème c'est un peu un truc de boomer en fait. Vous pouvez répondre que la religion a toujours un pouvoir d'aliénation sur la vie de certaines personnes; mais c'est plus un pouvoir central c'est des pouvoirs locaux; et minoritaires (même si l'église est encore bien implantée chez la grande bourgeoisie); en tout cas en France. Bref parler de la liberté d'expression pour dire qu'on a le devoir de raconter n'importe quoi si ça nous chante c'est un peu triste. Sortir les caricatures de Charlie par "devoir" tautologique et pavlovien de "défendre la liberté d'expression" parce qu'il faut le faire sans se poser la question de leur pertinence au moment où on le fait ni de qui elles visent c'est un peu triste intellectuellement (je parle en particulier pour ceux qui les republient à gogo en ce moment)
ET même pour parler de caricature il y a des trucs mille fois plus intéressants que Charlie Hebdo.
Un tout petit peu d'histoire, il suffit de reprendre l'ensemble d' Hara Kiri
Salut Daniel.
Je la trouve vraiment bidon ta chronique d'aujourd'hui.
Peut être que tu aurais dû attendre lundi, le temps d'y réfléchir.
Cet assassinat n'est pas un acte isolé à la différence par exemple des frères Kouachi (c'était quand même bien plus inattendu...quoique...).
Peut être que tu aurais alors écrit sur comment on en est arrivé là au lieu de qu'est ce qu'on a là.
Peut être que tu aurais pu réfléchir sur ce qui a amené ce gamin de 18 ans à tuer son prof pour une raison aussi bidon.
Peut être que tu aurais pu prendre le temps de voir si on peut faire un lien entre la campagne sécuritaire du gouv et de ces c*****ds à la tête de la police.
Peut être que tu aurais pu te demander si "on" est pas allé trop loin dans la mystification de l'islam en france et ailleurs.
Peut être que tu aurais pu essayer d'imaginer qu'en aurait il été si le prof était un maghrébin? ou un russe?
Non, tu as préférer écrire un chronique politiquement correcte qui ne sert qu'à pleurer (la mort d'un homme).
Franchement, qu'est ce qu'on en a à faire? C'est triste, certes, mais on est là pour réfléchir et déconstruire les discours, nan?
bisous
Un prof dont tout un pays se souviendra. Comme d'un transmetteur de doute vital pour nos cœurs et cerveaux. Ses cours de Lumières demeurent indispensables en une ère d'obscurcisseurs de tous bords. Comme un éclairage public de notre siècle.
C'est la conclusion, mais c'est tout le texte qu'il faut lire, il est juste, il est beau :
https://blogs.mediapart.fr/mouloud-akkouche/blog/161020/college-des-lumieres
Sauf dès qu'on touche à Israël, ou au négationnisme, mais on tombe là dans autre chose (on peut d'ailleurs parfaitement expliquer pourquoi c'est autre chose)"
Ben moi j'aimerais bien que vous m'expliquiez en quoi pour Israël c'est "autre chose" ?
Tout cela m'a donné envie de relire le livre rouge d'Oran Pamuck, ca changera un peu des caricatures pipi caca bitte poile cul de Charlie hebdo , façon un peu d'élever la réflexion sur le blasphème . Franchement la France mérite mieux que ces dessins d'ado obsessionnels et les prof seraient bien inspirés pour illustrer la liberté d'expression et le droit au blasphème d'aller chercher leur corpus d'oeuvre ailleurs que dans ce canard qui ma foi sans les attentats aurait fait faillite dans l'indifférence général et ce malgré le génie des dessinateurs d'antan .
Dans l'actualité tragique qui vous amène à avoir une intuition, Daniel, il y a quand même une réponse aux questions "post-Charlie" que vous vous posez. Il est en effet logique, voire indispensable, de montrer les caricatures à l'origine du massacre d'une rédaction, si l'on est amené à réfléchir sur ce qui l'a provoqué. (Par exemple dans le contexte du procès actuel ou d'un débat scolaire).
Je pense qu'avec le seul Charlie Hebdo nous trouverons tous amplement matière à caricatures dites blasphématoires, pouvant choquer tel ou tel adepte de telle ou telle religion... (A supposer que ces personnes lisent spontanément ce journal, ce dont je doute).
Il est donc aisé de répondre à votre "défi". Mais après ? Un professeur devra-t-il expliquer que pour les unes, on risque la mort, pour les autres quelque réaction outragée, au pire un procès ...ou un éclat de rire ?
Je ne comprends vraiment pas comment une telle démarche pourrait apaiser qui que ce soit ou quoi que ce soit.
En terme de carricature de la religion juive, on peut citer la série South Park qui met en scène une famille juive parfois un brin caricaturale (papa avocat et maman un peu surprotectrice et à cheval sur l'éducation des bambins).
Un épisode en particulier me vient tout de suite à l'esprit : le délirant "Les Scouts juifs", "The Juwbilee" en VO (Saison 3 - Épisode 9), où l'on voit Moïse personnifié en un espèce de tourbillon magique réclamant des offrandes de collages de nouille à de jeunes enfants.
Cet épisode a été écrit par Trey Parker, l'un des deux créateurs de South Park. Parker n'a aucune origine juive, contrairement à son confrère Matt Stone. Dans cet épisode, l'auteur s'emble dénoncer (ou se moquer?) le conservatisme et le manque d'ouverture du scoutisme juif aux USA.
Stone et Parker sont tous deux proches, idéologiquement des mouvements libertariens.
Ils ont caricaturé dans leur série à peu prés toutes les figures prophétiques et sacrées des grandes religions de notre temps ( le Pape, Jésus, Mahomet, Buddha, la Vierge Marie, etc.).
Leur épisode le plus clivant sur cette question est celui intitulé "200" (saison 14) - qui est à l'heure actuelle censuré sur toutes les plateformes de streaming et qui n'a jamais été doublé/traduit en français - où l'on peut voir une caricature de Mahomet et d'autres figures prophétiques de diverses religions.
L'année dernière Frédéric Fromet et la directrice de France inter ont du s'excuser pour une chanson intitulée "Jésus est pédé ". Les catholiques étaient choqués. la liberté d'expression et le droit au blasphème sur une radio publique ont été baillonnés par des intégristes catho. Mais peu de medias en ont parlés.
Désolé mais je ne vais pas me forcer à conchier la religion catholique, apostolique et romaine uniquement pour rétablir un équilibre artificiel.
Je pense que les curés ne représentent pas en 2020 le quart du tiers du dixième de la menace que l'islam militant fait peser sur les consciences et les libertés publiques en France.
Quant à dauber sur les rabbins, franchement...vous n'êtes pas sérieux ?! Combien de temps avant de voir revenir en boomerang l'accusation d'antisémitisme ?
"comment signifier clairement que l'objectif d'un discours sur la liberté d'expression, discours forcément appuyé sur des images blasphématoires"
Je suppose que dans cette logique, un cours d'éducation sexuelle doit s'appuyer FORCEMENT sur des images pornographiques.
Voyons Daniel, on ne parle pas d'adultes qui achètent une revue à tendance islamophobe, mais d'un cours à des personnalités en formation .
1994. Un monde englouti. Un autre conflit, quoique, si lié. Une de mes unes préférées de Charlie. Le grand Cabu qui rappelle la grande évidence, l'éléphant au milieu du couloir. J'y pense toujours quand je suis enseveli par ces débats à la con, imposés par des religieux incapables depuis des siècles de nous donner le moindre indice que ce à quoi ils croient est autre chose que du vent. Mais qu'il faut respecter, comprendre, jusqu'à l'épuisement, jusqu'à l'absurde. Jusqu'à la mort.
Et si on commençait par l'histoire de la laïcité et France, ce qui s'est passé à l'époque qui a précédé la loi de 1905 et pourquoi et dans quelles circonstances elle a été promulguée, causes et effets. Sans oublier le texte exact et ses amendements. On parle de la laïcité sans montrer ses racines (y compris les caricatures des deux camps parues à l'époque qui étaient autrement plus féroces que celles de maintenant). De plus montrer la spécificité française (y compris l'exception Alsace Moselle qu'on oublie souvent). C'est de l'histoire non?
Il y a même un juif pour mettre tout le monde d'accord...
Un enchainement, en effet. Et cela se répète et va se répéter sur d'autres divergences locales :
- Des parents qui s'emballent sur les "dires" de leurs enfants OU Un différent entre des personnes (avec vidéo c'est mieux)
- Les protagonistes font entrer leurs conneries, leurs préjugés et leurs convictions dans la danse
- Ils les diffusent sur les réseaux sociaux (au lieu d'aller discuter avec la personne concernée)
- Les haineux de France et de Navarre, voir du monde se déchainent
- Les prédicateurs et politiciens s'en emparent pour leur intérêt
Voila comment des querelles locales finissent sur internet. Ainsi, le monde entier en est témoin et juge, faisant fi des différences culturelles, sans connaitre le contexte, les personnes impliquées, la réalité des faits et sans essayer de comprendre les parties.
Je ne comprenais pas qu il n y ait pas de forum sur asi. Puisque vous en parlez dans l'article, je l'ai cherché et finalement trouvé. Pourriez vous faire un bouton plus gros, plus explicite? Pensez aux pauvres athées qui n'ont qu'une vie pour le chercher.
J'ai le souvenir qu'il y en avait un très bien avant avec des abonnés bénévoles qui faisaient de supers plug-ins tout ça... Mais avec la malheureuse refonte du site, je crois que l'idée était de le passer sous le tapis.
OH LALALA MAIS COMMENT PARLER DE LIBERTÉ D'EXPRESSION ???
Peut être qu'on pourrait faire un cours sur assange au lieu de Mahomet ?
Ou alors sur Michel labarde ?
C'est pas si difficile en fait !
Et même pas besoin de montrer des trous du cul a des enfants ! (A part Macron ou Trump bien sûr ;))
Le piège pour moi, c'est de repartir de nouveau dans une hystérie qui réduit sans cesse les libertés publiques.
L'opinion publique, les médias, les politiques, tout ce beau monde s'hystérise à l'occasion d'un fait divers malheureux et veut absolument qu'on prenne de nouvelles mesures. Parce qu'à chaque événement, il faut une mesure pour la prévenir. Sauf que c'est ça le problème d'un événement, qu'ils y arrivent inopinément. Quoi qu'on fasse il y aura un prête pédophile, quoi qu'on fasse il y aura un fanatique d'une quelconque religion qui commet l'irréparable, quoi qu'on fasse, les politiques s'empareront de l'affaire pour gagner des parts de marché sur leurs concurrents, idem pour les journalistes.
Je vous laisse à votre hystérie collective, les amis, et vais prendre un peu l'air.
Je suis sûr qu'en écrivant votre article vous avez pensé à une caricature sur les juifs. Puis vous vous êtes censurés pour diverses raisons... CQFD
Bonsoir Daniel,
vous écrivez dans votre article "en l'occurence, comment signifier clairement que l'objectif d'un discours sur la liberté d'expression, discours forcément appuyé sur des images blasphématoires, n'est pas d'offenser qui que ce soit -et n'est pas par exemple reçu comme islamophobe- mais de favoriser une réflexion sur les valeurs communes ?"
Je me permets de souligner que l'objectif d'un discours sur la liberté d'expression n'est pas "forcément un discours appuyé sur des images blasphématoires". C'est faux : c'est au mieux l'une des multiples et nombreuses manières d'aborder le sujet.
Les programmes d'EMC sont les suivants : pour les cycles 3 et 4 (qui couvrent la fin du primaire et l'ensemble du collège) et pour les programmes de Lycée, la laïcité est systématiquement mentionnée. Elle est souvent associée aux thèmes suivants : valeurs, principes et symboles de la République et respect d'autrui (en collège), la liberté (en 2nde), la société (en première - lol, merci la précision du programme), la démocratie (en terminale).
Vous pouvez consulter lesdits programmes aux liens suivants : Programme EMC Lycée et Programme EMC Primaire/Collège
Les programmes recommandent de consacrer 18h par an à l'enseignement de l'EMC (une heure tous les 15 jours). Ces programmes sont très vastes et l'enseignant n'a pas a traiter uniquement de la laïcité/liberté d'expression en lien avec la religion. Impossible d'établir une statistique précise sur le temps annuellement consacré à la laïcité/liberté d'expression en lien avec la religion, mais sur 18h c'est difficile d'y consacrer plus de quelques heures (2 ou 3h à raison d'une heure tous les quinze jours = un mois et demi). En collège la pratique penche plutôt (j'ai l'impression) pour une semaine consacrée à l'EMC (3h) à plusieurs moments de l'année (au choix de l'enseignant).
En admettant, hypothèse minimaliste, que de la 6ème à la terminale chaque élève entende parler 1h par an de la laïcité et de la liberté d'expression, j'espère que ce ne va pas être tous les ans une présentation/débat des caricatures de Charlie Hebdo. Il y a quand même d'autres choses à dire sur le sujet (même si encore une fois cela peut être une des façons d'aborder le sujet). Ce n'est pas la seule et si par malchance (hypothèse purement spéculative) un élève recevait tous les ans le même support de caricature pour traiter le même sujet, je ne sais pas trop s'il serait vraiment bien plus avancé pour savoir ce qu'il en est de la laïcité ou de la liberté d'expression.
Je précise que dans les faits, un enseignant ne sait pas toujours (voire rarement) ce que ces collègues de l'établissement ou, a fortiori, d'autres établissement, ont proposé comme entrée à leur cours sur la laïcité.
Qu'est-ce qu'on peut faire concrètement avec un groupe d'élève en classe ? Quand je dis concrètement c'est à dire une séance où l'élève est investi personnellement dans la construction de son savoir (il n'écoute pas simplement un énoncé). Ça dépend du niveau, mais d'une manière générale : pas grand chose. Je ne dis pas cela comme une critique, mais il faut savoir qu'en une heure de cours on ne peut pas forcément atteindre des objectifs très élaborés. Présenter une thématique, proposer des documents, laisser les élèves seuls ou en groupes réfléchir à ces documents, organiser une reprise et une synthèse collective et éventuellement débattre... tout cela est très long. Avec des élèves de fin de collège ou de lycée vous pouvez essayer de construire une séquence qui s'étale sur plusieurs séances, avec de jeunes collégiens c'est plus difficile (même si c'est possible) car un élève va très vite perdre/oublier l'essentiel de ce qu'il a mobilisé dans l'étude d'un document.
Par ailleurs, organiser un débat en collège ou en lycée ce n'est pas simplement proposer un énoncé ou un document et ensuite on débat pendant une heure à bâtons rompus. C'est rarement productif et intéressant pédagogiquement : de nombreux élèves pourraient n'avoir rien à dire, d'autres pourraient vouloir s'exprimer mais auraient rapidement tendance à intimider les élèves qui n'ont pas d'idées sur le sujet etc... Un débat ça se prépare, sur une heure ou sur plusieurs, pour permettre aux élèves de forger leurs arguments et ensuite de débattre.
Si je dis tout cela, et sans prétendre que j'ai décrit l'intégralité des pratiques pédagogiques possibles bien sûr, c'est pour essayer de faire comprendre que la réalité de la pratique du métier est un peu éloignée des discours qu'on entend en mode (je caricature) "on a qu'à leur montrer une bonne caricature et schtack le débat est lancé".
Pour la suite de mon raisonnement, je tiens à préciser que je ne parle pas du collègue qui a été assassiné hier et que je ne commente pas son choix de matériel pédagogique.
Pour ce qui est des caricatures de Charlie Hebdo, Daniel, je ne pense pas (personnellement), que ce soit un support très adapté à un cours. Celle que vous mettez en avant qu'est-ce qu'elle apporte dans un cours à part la mobilisation d'un vocabulaire scatologique qui pourrait à la rigueur faire rire à bon compte les élèves ? Je ne dis pas que la caricature en soit est choquante, mais est-ce un bon support pour faire réfléchir et travailler des enfants ? Enfants que par ailleurs on invite constamment à utiliser un langage correct, poli et académique.
Merci pour votre chronique néanmoins, c'est agréable de pouvoir compter sur @si dans cette période déprimante.
C'est quoi au juste, un blasphème ? C'est un propos qui s'en prend à quelque chose tenu pour sacré. Et c'est quoi au juste, quelque chose de sacré ? C'est, au sens strict, quelque chose d'intouchable, de tabou (là aussi au sens strict), qui s'oppose au profane, qu'on peut toucher.
Or force est de constater que l'ironie (y compris la plus stupide et haineuse) à l'égard des victimes de la shoah et de la shoah elle-même est devenue pour ainsi dire blasphématoire, au sens où elle touche quelque chose que nous (moi compris) tenons pour intouchable. C'est d'ailleurs si vrai que nous avons même un appareil législatif pour déclarer sacrées (c'est-à-dire intouchables) la shoah et ses victimes parce qu'on ne doit pas les profaner (et sur cet appareil législatif je suis plus réservé).
Pour m'en tenir à deux exemples emblématiques, je tiens à titre personnel MM. Bonnet (dit Soral) et M'bala M'bala pour deux raclures de fond de chiottes tout à fait accomplies ; je constate néanmoins que, dans le cadre républicain qui est le nôtre, leurs propos ou leurs gestes s'apparentent à bien des égards à une sorte de blasphème.
Je pense tout particulièrement à la désormais fameuse quenelle, dans laquelle certains ont vu un salut nazi inversé (quelle étrange idée) alors qu'il ne s'agit selon moi que du mime d'un fist-fucking (et c'est un geste qui n'a certainement pas attendu Bonnet et M'bala M'bala) : autrement dit une insulte (notamment à la mémoire des morts), pas une profession de foi politique.
C'est en tout cas comme cela que je les reçois, même si en l'occurrence il ne s'agit pas de heurter mes croyances mais un savoir.
Alors, tous les blasphèmes, vraiment ? Pour ma part, j'aurais plutôt tendance à répondre par l'affirmative : parce que si je n'accepte pas d'être choqué, alors je ne peux pas accepter qu'on choque les autres, et sur ce point je suis parfaitement d'accord avec ce billet.
La liberté d'expression ne se réduit pas au blasphème !
Essayez de critiquer l'Etat, parler de violence policière par exemple, si vous êtes prof dans le public. Essayez de montrer comment la "liberté égalité fraternité" sert de masque à des réalités sociales plus complexes.
Essayez de critiquer les ravages du néo-libéralisme, avec des exemples concrets et objectifs, dans une école privée.
Essayez de critiquer l'extrême droite quand des élèves et des parents aux opinions tranchées payent 7000 euros par an de frais d'inscription.
PS : Les lumières c'est la tolérance entre catholiques et protestants, pas plus (il ne faut pas croire tous les mythes républicains que l'on a appris à l'école).
"Et on y apprend incidemment que la collégienne protestataire n'assistait pas au fameux cours, ayant été exclue la veille pour deux jours" C'est une information extrêmement importante (en précisant quand même si elle est fiable ) car cela contredit totalement la vidéo retranscrite en texte et prouverait que l'enfant a été dressée par son père à raconter une histoire. Besoin d'éclaircissements
Il me semble que votre édito, cher Daniel, malgré vos intentions sans doute louables, frappe à côté de sa cible.
En premier lieu, parce que cela ne signifie pas la même chose de s'en prendre à la religion majoritaire, contre laquelle s'est constituée la culture républicaine (pas si unanime) de ce pays, et de moquer, depuis son privilège racial, la religion des pauvres, des anciens colonisés, que l'on se plaisait à faire abjurer à l'époque coloniale. Les chrétiens ne vivent pas l'expérience quotidienne de la stigmatisation, de l'exclusion. A peine quelques moqueries rituelles, qui ne les empêchent pas de dormir le soir. Quand les dessinateurs, très majoritairement à la peau blanche, de Charlie moquent l'islam, cela n'a pas le même sens que lorsqu'ils s'en prennent aux curés chrétiens.
Par ailleurs, comme ça a déjà été dit, un cours est-il le meilleur lieu pour montrer ce genre d'image ? Le rôle d'un professeur est-il vraiment de dire "y a-t-il des musulmans dans la salle ?" ? Le rôle de l'éducation n'est-il pas précisément de mettre les élèves à égalité ? Je dis cela sans en aucune manière excuser ni justifier l'acte abominable, que cela soit clair, je le mentionne pour ce qui pourrait en découler comme enseignement pour l'avenir.
Enfin, s'il faut vraiment "blasphémer tout le monde", je crains fort que l'équivalent des fameuses caricatures du prophète ne soit pas d'autres caricatures d'icônes d'autres religions. Ce seraient, au contraire, celles qui mettraient à mal le nouveau culte charliste ou le mythe républicain. Montrez donc la caricature "Charlie c'est de la merde, ça ne protège pas des balles" avec Charb qui se fait tirer dessus, pour voir ce qu'en pensent les élèves (même s'il y a fort à parier que les profs monteraient au créneau, à juste titre, pour ne pas avoir à le faire). Montrez les artistes qui se torchent avec le drapeau Bleu Blanc Rouge. Faites-vous mal à vous, plutôt que de vous en prendre à celles et ceux qui, pour quelque raison que ce soit, adhèrent à une religion ou à une culture donnée. Je ne suis pas certain que le débat en ressorte grandi. Et puis les Fuarissonistes sont là qui guettent.
Bref, je ne suis pas certain qu'il faille accepter les termes de cette alternative factice, en plus d'être dangereuse, morbide, et surtout terriblement ennuyeuse.
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Faut ignorer
C'est là question que je me pose aussi par rapport à ce dilemme mais, mais ... En classe ?
La liberté d'expression est une chose. Mais la faire défendre sous cette forme par des enseignants contraints par un programme de la présenter à un public captif, je suis moins convaincu.
Si ASI est capable de décrire des vidéos à un adulte, un enseignant est capable de décrire des caricatures à des élèves.
A la base, ce sont des caricatures d'une revue de "niche" destinée à des adultes qui font le choix de l'acheter.
Est-ce que pour autant c'est intelligent de faire courir de tels risques à des enseignants qui n'ont rien demandé mais le font par professionnalisme ?
D'autant que quand le risque se matérialise on ne semble pas en mesure de le prendre serieusement en compte jusqu'au moment fatal...
Ok pour qu'Asi, Charlie Hebddo, un adulte sur FB prenne les risques qu'il souhaite.
Mais un adulte contraint de par sa profession face à un public captif, je suis moins sûr...
Outrager les religions, c'est permis et même encouragé ; mais pas le drapeau national ou l'hymne national : 7 500 euros d'amende.
Cherchez l'erreur.
Ce n'est pas un père obtus, isolé, mais tout un réseau organisé de terroristes avec M Sifioui à la manoeuvre allant accompagner le père jusqu'au collège. Ca fait toute la différence.
Ça y est ! Tout de suite la censure ! Je m’apprêtais à citer Desproges avec qui je partage la même origine limousine et non, selon Daniel, faudrait que je taise cet humour limousin !
Bon, je me rabat sur une caricature de mon autre dieu !
J'ai trouvé ça : https://jewpop.com/opinions/charlie-hebdo-couvertures-juifs-israel/
Je ne connaissais pas ce site avant ma recherche Google, mais j'aime leur Qui sommes nous ?
Oui oui, j'ai vu ça sur Twitter, dès qu'on critique l'Islamisme et qu'on est de gauche, faut surtout pas oublier de critiquer les Chrétiens, les Juifs (les bouddhistes ont été oubliés comme d'habitude), histoire de limiter les risques de se faire traiter d'islamophobe donc de raciste. On ne critique pas les Islamistes, mais les religions en général hein !
Pourtant, la dernière fois qu'un juif ou qu'un catholique a décapité un prof dans la rue, c'était quand ? Personnellement, je ne sais pas, mais critiquons les quand même.
Bis repetita :
" Les trois monothéismes , animés par une même pulsion de mort généalogique, partagent une série de mépris identiques : haine de la raison et de l'intelligence ; haine de la liberté ; haine de tous les livres au nom d'un seul ; haine de la vie ; haine de la sexualité, des femmes et du plaisir ; haine du féminin ; haine des corps , des désirs, des pulsions.
En lieu et place de tout cela, judaisme, christianisme, et islam défendent : la foi et la croyance, l'obéissance et la soumission, le goût de la mort et la passion de l'au-delà, l'ange asexué et la chasteté, la virginité et la fidélité monogamique, l'épouse et la mêre, l'âme et l'esprit. Autant dire la vie crucifiée et le néant célébré ... "
Parce que certains ont pris le sketch de Desproges au premier degré ? Comme le Marrakech de Bedos ? Comme quoi Desproges avait raison: On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui ....
Je ne connaissait pas celle avec Pape! mdr :))