Brooke Shields nue à dix ans : photo censurée dans une exposition à Londres
Les organisateurs de l'exposition Pop Life: Art In A Material World au musée Tate Modern de Londres ont fermé, à la demande de la police, l'accès à une pièce montrant une photo de l'actrice Brooke Shields, nue à l'âge de 10 ans, debout dans une baignoire.
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http://www.botanique.be/cgi?usr=a9cftnjg4z&lg=fr&pag=877&rec=736&frm=0&par=secorig866&id=4739&flux=53598670
Outre LA PHOTO de B.Shields (bien visible comme les autres !), plusieurs autres (au moins 3) d'enfants nus d'entre 8 et 12 ans environ, accompagnées de textes explicatifs (comme toutes les autres photos de l'expo par ailleurs) sur la polémique créee au moment de leur publication.
Une petite salle annexe est préparée pour une activité complémentaire pour...lesécoliers et lycéens qui viendront visiter (voir fiche explicative sur le site web) ! Certes plusieurs messages d'avertissement sont présents à l'entrée et dans la salle elle-même.
Expo intéressante que j'ai visitée hier et qui risque d'alimenter encore plus cet intéressant débat...
Oups, pas donné mon avis ici...je préfère l'"approche belge" à celle des nos chers amis anglais...tout en respectant des avis plus..."conservateurs".
Bon, ok, la censure n'est pas toujours une solution, mais quand même... Cette photo est dérangeante. On n'est en 2009, on n'a pas la même sensibilité à ces questions. Depuis 1978, les affaires de pédophilie, les drames sinistres et ignobles, ont médiatisé cette perversion, et on ne peut plus prendre ce genre de provocation à la légère.
On ne peut plus accepter les écrits de Cohn-Bendit de l'époque, pas plus que cette photo de Brooke Shields. On est mal à l'aise quand on entend "Lemon incest" de Gainsbourg, et les arguments pour défendre Polanski gênent aux entournures... On a changé d'époque. Je ne crois pas à un retour du puritanisme. Plutôt à une prise de conscience collective et définitive que l'érotisme et la sexualité forment un monde qui est interdit aux enfants, même dans le domaine de l'art.
Il faudrait donner les vrais éléments du débat, qui à mon avis sont plutôt ceux là :
- est-ce que cette image fait l'apologie de la pédophilie. Cette image se revendiquant comme "oeuvre d'art" contrairement à une photo documentaire ou autre, quel sens a t'elle, ou du moins, quelles questions pose-t'elle ?
On peut rappeler qu'une oeuvre représentant une scène de guerre ne fait pas obligatoirement l'apologie de la guerre (Guernica, par ex), une photo représentant une chaise électrique ne fait pas obligatoirement l'apologie de la peine de mort (Warhol, par ex) etc etc.
Donc première question : qu'est ce que veut dire cette photo exactement ? Et donc, conséquemment, est-ce que les censeurs répondent à cette première question, avant d'intervenir ? Une fois ces 2 questions répondues, on peut débattre de la justesse ou non d'une intervention de la censure.
- Et 2nde question : la valeur de l'image au sein de la société qui la voit, et la produit, sa propriété, son origine.
R. Prince diffuse cette image, qu'il n'a pas lui même produit. Ce faisant, il se l'approprie en tant qu'oeuvre. Quel sens cela a t'il ? (de la même manière, une photo iconique de M. Monroe a t'elle la même valeur que la réaproriation qu'en fait Warhol, par ex).
Il semblerait que B. Shields a tenté de faire cesser la diffusion de cette image en essayant de racheter les négatifs. Est-elle propriétaire de sa propre image ? A partir de quel moment une image devient tellement célèbre, emblématique (aussi bien l'image elle même, que "l'image" de la personne représentée, qui peut elle même être devenue une icône) qu'elle peut ne plus représenter que ce qu'elle montre, mais quelque chose de plus vaste. Et qui en reste le propriétaire ? (celui qui est représenté, celui qui l'a produite, celui qui la diffuse, où le milieu qui la reçoit - cad les spectateurs et la société dont font parti ces spectateurs).
Connaissant - vaguement - le travail de R. Prince, il semblerait que ces questionnements font partie de son oeuvre depuis toujours.
Ce serait-plus intéressant de se poser ces questions là, plutôt que de tourner autour d'accusations superficielles ("il a représenté une mineure nue, il fait de la pub pour la pédophilie, c'est mal"). La moindre des choses, c'est de considérer qu'une expo d'art se pose des questions un peu plus intéressantes que celles qu'on peut trouver dans un article de presse (de caniveau).
Il s'agissait de la photo originale de Gary Gross, et non de la photo de la photo par Richard Prince dont il est question présentement.
L'expo de Paris venait du Musée de l’Elysée de Lausanne.
J'y avais consacré une chronique.
Pour en savoir plus sur l'histoire à rebondissements de cette série de plusieurs clichés, il faut se reporter au catalogue de l'expo :
Controverses
Une histoire juridique et éthique de la photographie
par Daniel Girardin et Christian Pirker
22x28 cm, 320 pages
Éditions Actes Sud / Musée de l’Elysée
45 euros.
Derrière cette photo, il y a un être humain, une femme, qui a souffert qu'on ait profité d'elle enfant pour en faire l'image d'un objet sexuel (puisqu'elle a "essayé en vain d'acheter les négatifs de cette série en 1981") .
Et que l'on mette dans un même panier l'œuvre de Jeff Koons en train d'avoir une relation sexuelle avec La Cicciolina (deux adultes qui font bien ce qu'ils veulent et qui s'exhibent si ça peut leur faire plaisir ainsi qu'aux "spectateurs") et la photo d'une enfant nue et sexuée, voilà qui me pose vraiment problème.
Combien de fois faudrait-il expliquer qu'il ne s'agit pas du tout de la même chose. D'ailleurs, la chronique d'Alain Korkos sur la pochette de Scorpion faisait également l'amalgame entre une photo d'enfant nue et sexuée et des œuvres d'art mettant en scène des adultes.
La volonté de censure vis à vis de la photo de Brooke Shields n'a rien à voir avec (Citation de Bovary) " une nouvelle ère victorienne, prude jusqu'à la bêtise". C'est juste la protection nécessaire de l'image de l'enfant. Et, lorsque les parents ne protègent pas (ou ne peuvent protéger) leur enfant (comme ce fut le cas pour Brooke Shields), il y a normalement la loi qui est censée le faire. Il semblerait que parce que la photo est classée "Art" au lieu de "X", on peut l'exposer au regard d'autrui ?
Enfin, quand je vois des personnes comme Gavroche ou Mébahel qui étaient parties en croisade contre la burka (ou autre nikab) dans un autre forum, vraiment je m'interroge encore plus à les lire sur ce forum-ci. Ainsi, interdire à des femmes majeures qui veulent se couvrir de la tête au pieds pour leurs convictions religieuses, ce n'est pas du tout une forme de censure ? Par contre protéger une enfant de 10 ans d'une image érotique, là on crie à la censure, on crie au retour à l'ordre moral ? Quelle cohérence, vraiment ? Ah, oui, dans un cas, ce sont des "vraies personnes" (musulmanes en plus), dans l'autre c'est de l'"Art" : 3 lettres magiques qui permettent de s'affranchir de tout visiblement (mais qui n'empêchent pourtant pas qu'il y ait une "vraie" personne derrière la photo).
Personnellement, ma grille de lecture est différente. Dans un cas, je vois des adultes, dans l'autre des enfants...Et dans tous les cas, je vois la question du voile et celle de l'exposition du corps féminin comme les deux faces d'une même médaille. Sauf que je suis toujours prête à discuter avec des avis contradictoires lorsqu'il s'agit de personnes majeures, j'ai beaucoup plus de difficulté à le faire dès qu'il s'agit d'enfants.
Autrement dit: l'interdiction suppose que tout un-e chacun-e (hé oui, femmes aussi) verrait sa libido se réveiller face à un corps de fillette nue.
Intéressant [humour inside]...
A côté de cela, en effet, la petite Brooke a été utilisée par ses parents notamment pour justement susciter un désir, même indirect.
Intéressant... (bis)
Que d'hypocrisie, de plus le vice est le plus souvent dans la tête de celui qui le voit partout, et à mon avis, il doit se cacher de sacré spécimens dans la police londonienne.
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Mais au fond, tout en étant contre la censure, je ne suis pas fan de l'érotisme enfantin, genre Balthus (encore un Franco-Polonais, tiens…)
Après tout si on aime pas, on détourne les yeux. Si on aime, et bien... on peut s'interroger sur son niveau de perversion.
Ça donne envie de devenir pédophile uniquement par dissidence morale quand je vois ça.
Et cette photo fait totalement partie de cette exposition, puisque les images a charactere pedophile, ou l'on voit des enfants prendre des poses suggestives d'adultes avant meme qu'ils puissent comprendre ce qu'est la sexualite se vendent, et surtout font vendre ( Il suffit de regarder les images que la pub nous offre pour vendre surtout des vetements, mais de plus en plus pour vendre n'importe quel produit )
Décidément on ne parle plus que de ce type d'affaire, même ici...
Et bien entendu que ses parents ont une responsabilite enorme : Sa mere a commence a la faire tourner et modeler pour des photos lorsque Brooke n'avait pas encore 1 an !
Il est a noter que cet ete, Brooke Shields a donne une interview dans laquelle elle a anonce avoir perdu sa virginite a 22 ans, pour justement faire taire des rumeurs d'abus lorsqu'elle etait jeune, mais declarant dans cette interview, que ce sont justement ces photos et films, qui lui ont donne une image extremement negative d'elle meme et de son corps.
Ce qui est le plus triste dans cette histoire, c'est que le decisions de sa mere ont permis de rendre acceptable de maniere tres mediatique l'image de l'enfant en tant que possible objet de desir sexuel.
Quant au fait qu'on ne parle que de ce "genre d'histoire ici", c'est uniquement parce que les medias ne parlent que de cela.
Franchement, si les ministres francaise et le tout Paris n'avaient pas ouvert leurs granges gueules sans reflechir ( ou pire peut-etre, pour certains d'entre-eux en reflechissant ) dans tous les medias existants et laisse les justices des pays concernes faire leur boulot, personne ici n'aurait parle de Polanski.
Meme chose pour cette expo : Les autorites ferment l'expo, et le font savoir : Forcement Gilles va en parler. La meme expo a eu lieu a NYC, pas d'interdiction, donc rien dans les medias : et personne ici n'en a parle...
Cette photo de Brooke Shields est extraite du film de Louis Malle, "La Petite", tourné en 1978. L'actrice, âgée de 12 ans, y jouait le rôle d'une prostituée. Ses parents n'étaient-ils pas avertis du sujet du film ? N'ont-ils pas encaissé de l'argent pour le rôle joué par leur fille ? Qui est condamnable, le photographe, ou celui qui montre l'image ? Ou bien celui qui a bel et bien vendu le modèle au photographe ?
Décidément on ne parle plus que de ce type d'affaire, même ici...
Je veux bien entendre ces arguments....bien sur que les parents étaient complices & sûrement ravis de l'argent gagné ; nonobstant ça ne change rien à l'affaire.
Qu'il existe des parents prêt à vendre leurs enfants, des cinéaste tordus désireux de faire jouer des petites filles nues (je veux dire était-ce vraiment primordiale pour le film ? Et pourquoi ne pas filmer un vrai rapport pour plus de réalisme aussi...) et autres dérangés en tout genre, c'est un fait. On n'y peut rien, il y aura toujours au sein de l'humanité ce genre d'individus, le monde parfait n'existe pas.
Est-ce que pour autant la société doit tolérer cela ? En ce qui me concerne la réponse est non.
On ne filme pas une enfant nue dans des poses équivoques au nom de l'art, point barre.
Et cela n'a rien à voir avec du puritanisme ou un quelconque délire à voir de la pédophilie partout ; une fillette n'étant pas responsable d'elle-même et n'ayant pas la maturité pour comprendre les conséquences tels actes ne devrait pas se retrouver à assumer cela une fois adulte...sous le simple prétexte qu'un metteur en scène, ses parents et une part du public n'y voyaient aucune objection.
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"J'espère bien que jamais aucune loi ne passera reprenant cette phrase qui vous fait tant plaisir et recueille tant de suffrages : "il est interdit de filmer une enfant nue dans des poses équivoques""
Oui, car, une pose équivoque n'existe pas en elle-même, Marjane Satrapi vous répondrait peut-être qu'il suffisait pour l'adolescente voilée qu'elle était de courir à Téhéran pour susciter des regards lubriques.
Pour l'enfant Brooke Shields être maquillée, c'était très probablement être comme une grande, comme les enfants le croient lorsqu'ils prennent les accessoires de papa-maman pour se grimer.
Alors quoi ?
Comme je l'ai déjà dis, la pose équivoque est déjà dans le regard de l'autre avant de l'être par nous-mêmes, enfant ou adulte. Ne nous trompons pas de cible.
L'implicite des plus dangereux de ce genre d'assertion (sur la pose équivoque qui serait condamnable dès lors qu'elle est reproduite par un adulte et réalisée par un enfant) est que les adultes, a contrario, eux devraient assumer d'avoir des poses équivoques.
Et quoi encore ?
Une femme qui en jupe ou avec un décolleté qui se baisse pour ramasser quelque chose devrait assumer d'avoir une pose équivoque ?
Non, aucunement.
Ce n'est pas à elle d'avoir honte, de se cacher, c'est à ceux qui auraient des regards et pensées équivoques de les garder pour eux. C'est pourquoi ce n'est pas à elle, quelque soit son âge, de se cacher derrière un voile, une censure puritaine. Ne laissons pas le regard des plus pervers dicter ce que doivent-être nos attitudes vestimentaires, corporelles.
Enfin, à PMB qui pense que la situation est distincte et particulière parce qu'elle est basée sur une photo et non sur un texte ou un dessin. Celui-ci oublie une chose, la photographie, surtout celle mentionnée, qui n'est pas une photo volée, mais celle d'un studio, éclairage, maquillage, pose, est déjà une représentation, elle n'est pas la réalité de la vie de la petite Brooke Shields d'alors que je sache.
Ainsi, représentée que cela soit à partir d'une impression photo, de formes taillées dans le marbre ou de pigments sur une toile, du moment que la personne est identifiable, l'effet est équivalent.
Interdire la photo parce qu'elle serait plus réelle n'est pas seulement une aberration, c'est une méconnaissance de ce qu'est une représentation quelque soit sa matière.
yG
ps: @ rimbus qui dit "a gamine maquillée à la truelle devient une femme-enfant et c'est ça qui est troublant. Laissons les enfants jouer naturellement au docteur, et que les adultes jouent à leurs propres jeux entre eux."
C'est une approche hypocrite, car, une photo d'enfants jouant au docteur comme vous dites risquerait d'être encore plus connotée sexuellement que la pose de Brooke Shields.
La question n'est donc pas là.
L'adulte en tant que spectateur est toujours dans sa projection, l'enfant en tant que spectateur également est dans la sienne. Le tout multiplier par la diversité des enfants et des adultes, on ne peut réduire une œuvre visuelle à une interprétation et surtout à la plus abjecte.
Nous sommes sur Arrêt sur Image, que diable, nous avons tous expérimenté le fait que les images ne parlent pas d'elles-mêmes et ne disent pas à tous la même chose.
C’est hélas une des plaies de notre époque, l’abolition de la barrière adulte-enfant. Qu’un enfant rêve de faire comme papa-maman, à la base, c’est normal, ça procède de son envie de grandir. Si c’est pour lui piquer ses pulls. Pas si c’est pour que papa-maman laissent leur petite fille porter des string, notamment sous le regard dudit père.
« Comme je l'ai déjà dis, la pose équivoque est déjà dans le regard de l'autre avant de l'être par nous-mêmes, enfant ou adulte. Ne nous trompons pas de cible. »
Ici, la pose n’est même pas équivoque (l’artiste montre une petite fille nue et maquillée comme une pute). Et le « regard de l’autre » n’a pas à créer une interprétation érotique comme il pourrait le faire avec un catalogue de la Redoute : le sale travail est déjà fait par l’auteur.
« Enfin, à PMB qui pense que la situation est distincte et particulière parce qu'elle est basée sur une photo et non sur un texte ou un dessin. Celui-ci oublie une chose, la photographie, surtout celle mentionnée, qui n'est pas une photo volée, mais celle d'un studio, éclairage, maquillage, pose, est déjà une représentation, elle n'est pas la réalité de la vie de la petite Brooke Shields d'alors que je sache. »
PMB n’oublie pas que le Brooke Shields de l’époque, a été exhibée nue à un photographe. Nudité d’une prostituée, qui à ma connaissance n’est pas celle d’un enfant au bain : je partage l’écœurement de ceux qui connaissent cette affaire de parents étazuniens inquiétés pour avoir porté de telles photos à développer chez Walmart. Surtout que ces photos, à la différence de celle-ci, n’étaient pas faites pour gagner des (gros) sousous, puis à des voyeurs en tous genres.
(Rimbus demande qu’on laisse les enfants jouer au docteur, pas d’être le spectateur de la chose. Donc, ici, pas d'hypocrisie chez lui)
"Qu’un enfant rêve de faire comme papa-maman, à la base, c’est normal, ça procède de son envie de grandir. Si c’est pour lui piquer ses pulls. Pas si c’est pour que papa-maman laissent leur petite fille porter des string, notamment sous le regard dudit père."
Mais cette barrière, c'est à l'adulte de la respecter, de ne pas la franchir, mais l'enfant lui ne peut la transgresser, puisqu'il n'en a pas la responsabilité.
Autrement dit, un enfant nu ou en pull peut se montrer ainsi à vous, adulte, cela ne vous autorise pas davantage à abuser de lui, c'est valable pour l'enfant comme cela l'est pour l'adulte d'ailleurs, heureusement.
Maintenant, pour ce qui concerne le pull, je me rappelle de l'érotisme de la jeune adulte Emmanuelle Béart dans une publicité télé de trente secondes pour un adoucissant ne portant qu'un simple pull plus érotiquement explosive que totalement nue pendant trois heures dans un film de Rivette. L'habit ne fait pas la pute aurai-je envi de vous répondre à vous lire.
"Ici, la pose n’est même pas équivoque (l’artiste montre une petite fille nue et maquillée comme une pute). Et le « regard de l’autre » n’a pas à créer une interprétation érotique comme il pourrait le faire avec un catalogue de la Redoute : le sale travail est déjà fait par l’auteur."
Je ne suis pas le seul sur cette page à ne pas ressentir le moindre émoi érotique ou sexuel face à cette représentation, je ne vois qu'une tête d'adulte sur un corps asexué, un choc suffisant pour rendre l'oeuvre pertinente à mes yeux.
Le travail de transposition, de transformation, d'interprétation ici est encore de votre ressort, de votre responsabilité, assumez-le, où qu'il vous mène, mais n'en imputez pas la faute à autrui.
Le pédophile lui se satisfait plus encore de la représentation la plus pudibonde de l'enfance, car, elle reconstruit justement la frontière qu'il prend plaisir à transgresser et délimite son territoire fantasmatique Autrement dit, il y a de forte chance que c'est le catalogue de la Redoute que vous devriez davantage redouter concernant le développement de telles pulsions.
Quant à votre perception de l'image de "la pute", sachez une chose, y compris les modes vestimentaires enfantines les plus sages font parties de l'attirail fétichiste. Jetez donc un œil sur les mangas remplis d'adolescente en uniforme scolaire ou de petit garçon en pull marin, façon Petit Nicolas, pourtant austère à la base, ce qui démontre assez que c'est dans le regard de celui qui désir que se niche la concupiscence, pas dans le vêtement ou son absence de celui qui en est l'objet.
"Nudité d’une prostituée, qui à ma connaissance n’est pas celle d’un enfant au bain"
Raison de plus de distinguer celle-ci du désir pédophile qui lui se satisfait parfaitement de l'enfant au bain.
"Rimbus demande qu’on laisse les enfants jouer au docteur, pas d’être le spectateur de la chose. Donc, ici, pas d'hypocrisie chez lui"
Oh... et si par malheur nous le sommes, devons-nous nous crever les yeux ? Ne pas en parler, ne pas en rendre compte, ne pas en témoigner ? Devons-nous jeter un voile sur la sexualité ou apparenté de l'enfance sous couvert que quoi d'ailleurs... que des pédophiles y trouveraient leur plaisir... Mais nous avons déjà des lois pour nous protéger de ces personnes, alors quoi, le jour où un pédophile déclarera se branler sur une photo d'un mineur habillé nous interdirons de prendre des photos de jeunes gens quelque soit le vêtement.
Encore heureux que rimbus ne demande pas d'interdire les enfants d'explorer leurs corps en jouant au docteur, cela ne serait pas alors simplement hypocrite ou stupide, mais tout simplement con.
yG
Pas un mot à changer à ce que j'ai écrit ; et je m'en tiendrai là.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
"Oui, on m’engueulera, tu peux y compter. Salammbô 1° embêtera les bourgeois, c’est-à-dire tout le monde ; 2° révoltera les nerfs et le coeur des personnes sensibles ; 3° irritera les archéologues ; 4° semblera inintelligible aux dames ; 5° me fera passer pour pédéraste et anthropophage. Espérons-le !
J’arrive aux tons un peu foncés. On commence à marcher dans les tripes et à brûler les moutards. Baudelaire sera content ! Et l’ombre de Pétrus Borel, blanche et innocente comme la face de Pierrot, en sera peut-être jalouse. À la grâce de Dieu !"
Si je ne pensais pas qu'il faut bien brûler quelques gosses pour se chauffer l'hiver, je dirais qu'il faut retirer immédiatement des bibliothèques pour les détruire tous les ouvrages de Gustave le dépravé.
On se refait le procès de madame Bovary dans la foulée ? Puis celui des fleurs du mal ?
eh bien, j'ai envie de pleurer.
bouuuhouuhouu.
Pauvre gosse martyr, sorte de christ féminin immolé sur l'autel de notre société dépravée,
bouuuhouuhouu
Il faudrait couper les couilles du photographe, fouetter les parents, crever les yeux de ceux qui regardent,
bouuuhouuhouu,
après on devrait voter une loi pour interdire aux adultes de toucher les enfants, de les caresser, de les embrasser,
parce que bouuuhouuhouu, les adultes sont tous des violeurs en puissance
bouuuhouuhouu
Et même pour les enfants qui sont tous des adultes en devenir.
bouuuhouuhouu
arrêtons de nous toucher, de nous photographier, et même de baiser.
Comme ça, notre sale espèce de parasite cessera rapidement d'exister sur cette belle planète.
bouuuhouuhouu
Il ne restera que les fleurs, les jolies fleurs dans les champs et les feuilles bien vertes dans les arbres. Et puis les jolies nuages dans le ciel et les biches dans les prairies. Ce sera bien paisible, seul le bruit des abeilles - ou celui du ruisseau - pourra réveiller la marmotte et le lièvre endormis l'un contre l'autre. Les gentils moutons seront redevenus sauvages, et puis aussi les chevaux et les chats. Le monde sera beau !
Et tous les animaux et les enfants seront heureux : ils pourront manger du miel et des fruits en rigolant, se rouler dans l'herbe et se chatouiller...
Mais !! Mais !! Qu'est-ce que vous faites !! Petits dépravés ?!!? Bande d'ordure de gosses, écureuils lubriques et lapins libertins !!!!
ARRGH, vite ! Mon fusil !!
"Être un enfant , avoir le droit de vivre son enfance , ce n'est pas donné à tout le monde .
Les défenseurs des aaaaaaartistes ont-ils eu le privilège de vivre la leur ?"
Il ne s'agit pas de défendre les artistes en particulier, mais le droit à la représentation par tous de tous, y compris des enfants.
Ce qu'ont fait les parents de Brooke Shields à leur fille, les parents forçant avec amour et attention (ou non) leurs enfants à faire du piano, de la natation, de la gymnastique, du violon, à aller à l'église, l'école des fans, etc... en font de même quotidiennement avec les applaudissements et sous les encouragements de notre société dans son ensemble, ministère des sports et de la jeunesse en premier lieu.
Ce qu'il y a donc d'éventuellement révoltant dans cette affaire ne tient aucunement à la nudité, pas plus choquante chez l'enfant que l'adulte, mais au dictat parental, le plus vieux métier du monde autorisé à tous, y compris les plus abrutis et irresponsables de nos concitoyens.
Mais, c'est là une toute autre histoire que ce puritanisme à la noix qui sous prétexte de protéger les enfants finit par infantiliser la société dans son ensemble.
Comme c'est d'ailleurs le cas concernant le voile islamique.
Vous vous rappelez Mona ?
C'est la même logique à l'œuvre, ne soyez donc pas dupe des a priori et fausses morales légués par ces divers monothéismes.
Les pédophiles n'ont pas besoin de nous pour trouver leur pitance et faire des victimes, hélas. Après tout, les enfants de choeur abusés par des prêtes de cette sorte n'allaient pas répéter tout nu et maquillé comme des putes que je sache, alors...
yG
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Libre à vous Mona, mais cela ne constituera pas davantage un argument recevable pour autant.
yG
... c'est chose faite ici.
Quand je pense qu'il y a des gens pour confondre sculpture, dessin et photo.
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voté
"On ne filme pas une enfant nue dans des poses équivoques au nom de l'art, point barre.
Et cela n'a rien à voir avec du puritanisme ou un quelconque délire à voir de la pédophilie partout ; une fillette n'étant pas responsable d'elle-même et n'ayant pas la maturité pour comprendre les conséquences tels actes ne devrait pas se retrouver à assumer cela une fois adulte...sous le simple prétexte qu'un metteur en scène, ses parents et une part du public n'y voyaient aucune objection."
Trop simple pour mon goût comme analyse. Car, vous avez beau rejeter la dimension puritaine, elle est là et bien là dans votre propos, puisque tout mineur, donc personne ayant moins de 18 ans, n'est pas considéré comme totalement responsable.
Par conséquent, ce qui devrait s'appliquer à la photo ici en question se devrait de l'être de toute représentation d'un mineur, jugée licencieuse ou non, un bambin nu sur la plage, une lolita s'entraînant pour ses futurs jeu olympique de natation, moi en tenu de communiant... la liste est longue de ce que les parents, les entraîneurs sportifs, les éducateurs, nous font faire et que nous pourrions leur reprocher une fois adulte.
La question ici éludée est celui du droit à l'image, Brooke Shields devrait avoir le droit, enfant, adolescente et adulte de s'opposer à la diffusion dans un cadre légal de cette photo, quant bien même elle circulerait illégalement ailleurs. Mais là, c'est juste un problème de son propre droit à son image, pas de la représentation de la nudité enfantine.
Autre question bien vite évacuée des discussions (désolé si j'ai loupé, je suis un peu débordé en ce moment), la distinction entre la représentation et la réalité. Ici nous parlons de photo, mais il est à parier qu'une statue, une peinture ou même des lignes dans un roman, ferait aujourd'hui l'objet du même genre de réaction.
Or, comme le rappelle judicieusement et courageusement Marie Darrieussecq dans un entretien publié dans les Inrockuptibles la semaine passée :
"Vous avez la sensation qu'il y a un désir de réprimer l'imaginaire ?
Il suffit de penser à l'affaire de l'expo attaquée en justice, Présumés innocents. Les juges et une partie du public confondent imaginaire, fantasme, passage à l'acte. Ça, c'est vraiment contemporain. On n'a plus le droit d'avoir des colères, des imaginaires. L'artiste Bill Henson a vu son exposition envahie par la police à cause de photos de préadolescentes nues, c'est hallucinant. La galerie a été fermée. Je pense qu'on a le droit de regarder des photos d'enfants nus et y compris de se branler devant. Cela ne regarde que l'imaginaire privé des gens. Je ne fais pas l'apologie du viol des enfants. Mais je pose la question : peut-on encore écrire des romans où il se passe des choses illégales ? Je crois que la peur de ses propres fantasmes, pulsions est de plus en plus répandues. Alors, qu'on sait très bien les contrôler. On essaie de faire croire aux gens qu'il faut avoir peur des autres, et aussi de soi-même" (Les Inrockuptibles, n°721, p.6)
Voilà ce que j'ai lu pour ma part de plus pertinent sur le sujet, ici et ailleurs dernièrement.
Lorsqu'elle dit on sait très bien les contrôler, c'est évidemment vrai pour la grande majorité de nous autres. Maintenant, il est vrai qu'il y des personnes incapables de faire la distinction, mais la question est toujours la même, doit-on façonner la société à partir de ses éléments les plus irrresponsables ?
Qu'il y ait des malades, des faibles, des fragiles, c'est un fait, ne doit pas servir d'alibi pour nous rendre tous malades, pour nous placer tous en isolement et sous surveillance culturelle.
yG
ps: Pour ceux qui seraient surpris par mes propos, je tiens à souligner qu'ils sont tout à fait dans la même logique qui me fait m'opposer aux intégristes ou autres qui voilent les femmes, en partie ou totalité, parce que leurs pulsions seraient trop forte. Je les emmerdes.
Parce que l'on est bien obligé de définir un cadre légal ; alors oui l'âge de 18 ans est d'une certaine façon totalement arbitraire....et oui à 16 ans certains sont plus mature que d'autres à 19 ans, j'entends parfaitement cela....mais on ne peut pas faire une loi pour chacun.
Et pour le cas présent, a 10 ans on n'est certainement pas pleinement responsable de soi-même...
Par conséquent, ce qui devrait s'appliquer à la photo ici en question se devrait de l'être de toute représentation d'un mineur, jugée licencieuse ou non, un bambin nu sur la plage, une lolita s'entraînant pour ses futurs jeu olympique de natation, moi en tenu de communiant... la liste est longue de ce que les parents, les entraîneurs sportifs, les éducateurs, nous font faire et que nous pourrions leur reprocher une fois adulte.
Vous confondez tout et n'importe quoi...comme souvent.
Un bambin nu sur la plage et une pre-adolescente filmée nue le corps huilé (et maquillée comme une voiture volée) pour un film dans lequel elle incarne une prostitué...il faut quand même avoir l'esprit tordu pour mettre ça sur le même plan.
Ça me fait penser à l'histoire des fameux site de modèles pré-adolescentes qui avaient provoqué un taulé il y a quelques années (avant que tout le monde décide de s'en foutre...) ; sous couvert de ne proposer aucune photo nue et de ne finalement rien montrer de plus que dans un catalogue comme la Redoute....ces sites proposent à leurs abonnés des photos de fillettes en sous-vêtements prenant diverses poses plus ou équivoques.
Il ne s'agit pas ici de vendre des vêtements, on vend des photos de gamines ; alors oui elles ne sont pas nues mais on ne pas me faire croire que c'est la même chose qu'un supplément mode enfant de l'Officiel...ni que le genre de dégénérés s'abonnant ne le font pour une autre raison que des fantasmes pédophiles.
Autre question bien vite évacuée des discussions (désolé si j'ai loupé, je suis un peu débordé en ce moment), la distinction entre la représentation et la réalité. Ici nous parlons de photo, mais il est à parier qu'une statue, une peinture ou même des lignes dans un roman, ferait aujourd'hui l'objet du même genre de réaction.
C'est peut-être le cas pour certains....mais encore une fois sous couvert de lutte contre le puritanisme et l'ordre moral, vous amalgamez tout et n'importe quoi.
Quand Nabakov écrit Lolita, il s'agit de littérature...il n'y a pas de vraie Dolores Haze (du moins pour le besoin de l'écriture) alors qu'il y a bien eut une jeune Brooke Shields posant nue, grimmée en petite prostituée.
Si vous ne voyez pas la différence...je ne peux rien faire pour vous.
"pour le cas présent, a 10 ans on n'est certainement pas pleinement responsable de soi-même..."
Oui, c'est juste, mais on n'est pas plus responsable pour la photo prise avec l'accord de nos parents que nous soyons nu, en justeaucorps ou en soutane. La nudité n'est donc pas le problème, si ce n'est pour un regard puritain. L'hypocrisie est de faire reposer le problème sur celui de la responsabilité, alors qu'il est systématique, omniprésent concernant le non majeur vis-à-vis de ce que ses parents décident pour lui, par exemple, d'aller en vacances dans un camp naturiste (cf. le reportage sur le photographe Jock Struges diffusé le mois passé sur Arte), à la piscine ou au catéchisme, toute chose dont nous pouvons avoir honte plus tard.
"Vous confondez tout et n'importe quoi...comme souvent."
Au contraire, cela moi, c'est vous qui êtes incapable de dépasser vos préjugés pour atteindre à une réflexion plus globale sur le sujet.
"Un bambin nu sur la plage et une pre-adolescente filmée nue le corps huilé (et maquillée comme une voiture volée) pour un film dans lequel elle incarne une prostitué...il faut quand même avoir l'esprit tordu pour mettre ça sur le même plan."
Ou pas d'esprit du tout pour ne pas voir le rapport...
"que le genre de dégénérés s'abonnant ne le font pour une autre raison que des fantasmes pédophiles."
C'est possible pour certains et alors devons-nous interdire la piscine et faire des horaires pour les diverses tranches d'âge, histoire de protéger des regards concupiscents nos enfants... et que faire dans le cas de l'inceste, faut-il retirer les enfants à leurs parents préventivement, après tout, il y a toujours un risque...
Tout et n'importe quoi peut-être récupéré par le regard pervers sur l'enfant, y compris le plus stricte et austère des uniformes scolaires, alors quoi, la burka pour tous dès la naissance ?
"Quand Nabakov écrit Lolita, il s'agit de littérature...il n'y a pas de vraie Dolores Haze (du moins pour le besoin de l'écriture) alors qu'il y a bien eut une jeune Brooke Shields posant nue, grimmée en petite prostituée."
Il y a bien une adaptation par Kubrick, un Amant de Jean-Jacques Annaud, que sais-je encore, un Ken Park de Larry Clark. J'ajouterai que vous interdisez implicitement de raconter la vie de vraie personne mineure au moment des faits, puisqu'elles existent vraiment. Vous ne mesurez même pas l'ampleur de la censure que vous déclenchez et de l'aveuglement que vous promulguez.
"Si vous ne voyez pas la différence...je ne peux rien faire pour vous."
Oui, Alex, ce n'est pas la première fois que vous ne pouvez rien pour moi et réciproquement, heureusement que nous n'écrivons pas l'un pour l'autre.
yG
Si vous ne voyez pas la différence entre une piscine & des sites internet qui ont pour seul objet de proposer des photos de gamines à l'attention d'un public pédophile...& que vous ne trouvez rien à redire à ce genre de commerce, il me semble tout à fait inutile de perdre mon temps à converser avec vous.
Que faites-vous de "Lolita", des peintures de Balthus, de Jodie Foster dans "Taxi Driver" ou du "Lemon incest" de Gainsbourg ?
On brûle tout ça sur un bûcher en se fouettant jusqu'au sang ?
Peut-être, et même certainement, parce qu'elle était justement située dans le contexte de la "controverse" dont elle a fait l'objet.
La photo date de 1975. Brook Shield a tenté d'empêcher l'usage des photographie en 1981. Elle n'a jamais pu obtenir les droits de cette image, malgré plusieurs recours, car il a, notamment, été établi que, par la suite, l'actrice avait clairement "orienté sa carrière vers une image sexuellement affirmée" (je cite le catalogue de l'expo de la BNF).
Personnellement, lorsque j'ai vu cette image, je n'y ai pas trouvé une incitation au désir.
Le fait qu'elle soit maquillée et huilée s'inscrit dans la démarche du photographe, qui avait réalisé une série de clichés sur le thème "The woman in the Child"; la photo litigieuse était mise en parallèle avec une photo de Brook Shield en fillette.
Je suis pour ma part moins frappée par cette image que par les photographies de petites filles de Lewis Caroll!
La photographie de Garry Gross, elle, date de 1975.
Il est probable qu'elle ait souffert à cause de cette image. Mais c'est justement ça qui est terrible; s'agissant de son propre corps, elle n'aurait pas dû se sentir gênée. Les réflexions outrées d'un certain public ont dû se charger du reste!
>< BBC news ><