Cahuzac : et maintenant, la commission d'enquête
Quatre mois d'auditions, une vingtaine de personnes interrogées et trente députés-enquêteurs. Mardi 21 mai, la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Cahuzac a commencé ses auditions avec le fondateur de Mediapart Edwy Plenel, le journaliste de Mediapart à l'origine de l'affaire, Fabrice Arfi et Michel Gonelle, ancien adversaire politique local de Cahuzac et détenteur de l'entregistrement sonore dans lequel l'ex-ministre avoue involontairement l'existence de son compte. De longues auditions, avec trois questions principales : au sein de l'appareil d'Etat, qui était au courant de l'existence du compte suisse de Cahuzac avant la révélation de Mediapart ? L'administration fiscale, dirigée par Pierre Moscovici, a-t-elle sciemment posé une question inadéquate aux autorités suisses pour tenter de blanchir Cahuzac ? Et que savait exactement l'Elysée ?
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Derniers commentaires
Je vous invite à visionner l'audition de monsieur GONELLE
Les membres Pseudos socialistes sont imbuvables et ne semblent pas avoir compris qu'une commission ne doit pas être partisane. Ils en sont encore à croire que Cahuzac est un ange !!!
Quant à "l'affaire" Karachi, je compte plus sur le travail de fond des juges Van Ruymbeke et, dans une moindre mesure, Trevidic, que dans la publication des photos de vacances des familles Coppé et Hortefeux. Finalement le problème des "sources" de Mediapart, c'est que lorsqu'on tutoie la presse de caniveau, ont de fortes chances d'avoir des égouts comme sources.
Et du coup, je réaffirme mon désabonnement à Mediapart.
Quant, sur la 2ème vidéo, à 4'23, il dit ceci, parlant de Dreyfus: "...et nous ne disons pas qu'il a des connaissances de Dominique Reyl, nous disons qu'il est son associé en France... [il insite] il est son associé en France. Et nous disons ce qu'est Reyl et Compagnie et société de gestion..."
Ce disant il cite l'article intitulé "Le gestionnaire de fortune qui sait tout", publié le 11 décembre 2012 sur Mediapart. C'est sur la base de ces affirmations ("nous disons que...") que F. Arfi se fonde ensuite pour dénoncer la "mauvaise foi" de l'administration fiscale (entendez P. Moscovici) qui a interrogé la Suisse uniquement sur UBS et non sur Reyl. La démonstration est puissante: puisque nous dénoncions, déjà la collusion entre Cahuzac, Dreyfus et Reyl, pourquoi Bercy n'a pas posé les bonnes questions?
Sauf que voilà, F. Arfi se trompe. Ou ment. Ou, plus probablement arrange un peu l'histoire qu'il s'est raconté pendant tant de mois. Car qu'écrit-il, ce fameux 11 décembre? Ceci:
"M. Dreyfus, 59 ans, a donné son nom à deux sociétés différentes, mais répondant toutes deux à la même dénomination : Hervé Dreyfus Finance. La première est une société de «prestations de services dans le domaine financier en France et dans tous pays», créée en 1994. À sa fondation, on pouvait trouver au capital de l'entreprise, outre une bonne partie de la famille de Hervé Dreyfus, un influent financier suisse, Dominique Reyl, fondateur à Genève de la Compagnie financière d'études et de gestion, devenue Reyl & Cie en 1988, qui compte aujourd'hui des filiales à Hong Kong, Singapour et au Luxembourg. " (éléments déjà partiellement cités dans l'article de S. Rochat)
Et uniquement ceci sur Dreyfus et Reyl. Qu'en 1994 on trouvait au capital de la société de finances de H. Dreyfus, la présence, entre autres, de D. Reyl. Mais d'où H. Dreyfus serait l'associé de Reyl? De même qu'il n'est pas dit ce qu'est Reyl & Cie, sauf à dire que c'est la... Compagnie financière d'études et de gestion, devenue Reyl & Cie en 1988. On conviendra que comme explication c'est un peu juste, voire tautologique.
Tout cela ne serait pas bien grave, s'il ne s'agissait, contrairement à ce qu'affirment la bouche en coeur F. Arfi et E. Plenel (en substance "nous n'attaquons pas les hommes mais le système"), de cibler des attaques bien vicelardes sur quelques dirigeants dont ils veulent absolument (dé)montrer la corruption et/ou la collusion : tous pourris, on vous le dit et on vous l'a raconté: Cahuzac, qui défend Woerth, qui est défendu par Moscovici, qui est protégé par Ayrault qui est soutenu par Hollande. Tous pourris. Le problème c'est qu'il ne s'agit plus de faits, mais d'opinions. Le journalisme d'opinion n'est pas un mal en soi. Sauf lorsqu'il se cache derrière le fard de l'investigation. Il fut un temps où l'on parlait de journaputes. Dieu merci, ce temps n'est plus...
En effet, le matin, des députés Ps, dont le rapporteur de la commission, n'ont eu dans leurs interventions-questions que le seul souci de dédouaner P Moscovici, c'en était gênant. L'après-midi fut encore plus terrible ; des députés Ps cuisinant longuement M Gonnelle, avec parfois mauvaise foi et aggressivité, transformant son audition en mise en accusation.
On se serait cru revenu quelques mois en arrière, quand le ps soutenait mordicus l'innocent J Cahuzac en proie aux calomnie, et que certains dénonçaient M Gonnelle comme un corbeau amer, aigri et revanchard. Quand un tel comportement vienne de personnes qui, avant les aveux de J Cahuzac ont fait preuve à son égard de plus de complaisance que d'esprit critique, cela n'est pas très glorieux.
Parce que de ce que je comprends, c'est un message laissé depuis le portable de Cahuzac sur celui de Gonelle. Donc suite à un appel passé par erreur, genre quand on a mal vérouillé son téléphone.
Donc là, on a un appel passé par inadvertance à son adversaire politique, et précisément à ce moment là, il dégoise sur son compte en Suisse. Et on entend tout ça bien distinctement.
Je suis pas un adepte du complot, mais un tel concourt de circonstance, c'est quand même surprenant.
Je ne me rappelle pas non plus le nom de l'interlocuteur de Cahuzac sur cet enregistrement. On connait son nom ?