Calais : "Si je n'étais pas journaliste, j'aurais ramené des paquets de riz"
Devant l'évacuation des migrants de Calais, le sort qui leur est réservé en France et en Europe, devant la communication gouvernementale récente mais apparemment assez sophistiquée sur la question, comment parvenir tout de même à faire de l'information ? Questions posées à deux invités particulièrement impliqués dans la question des migrants : Gaspard Glanz, vidéaste, photographe, fondateur de l'agence de presse Taranis News, interpellé à Calais, placé en garde à vue pendant 33 heures, et Maryline Baumard, journaliste au Monde en charge des questions migratoires.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Cela doit dire beaucoup de choses, y compris, peut-être, de chacun d'entre nous.
Merci pour cette émission!
Parce qu'ils aiment se repaitre du sang des opposants russes, qu'ils sont homophobes, racistes et fascinés par la figure virile et nationaliste de Poutine et de Khadirov.?
Je ne fais pas le même constat que vous je ne trouve pas que la Russie ait droit à ces égards chez les tiers-mondistes qu'on a toujours accusé d'aimer les méchants dictateurs ( Tito, Castro, Nasser, Mugabe, Sekou Toure, Chavez, Khadafi liste d'ennemi désigné de l'occident ) au prétexte qu'ils refusait la diabolisation.
Il faudra par contre qu'on m'explique pourquoi la Russie de Eltsine avait droit à tant d'égard de la part des pro américains. ;-)
Et pourquoi les dirigeants ukrainiens sont de hérauts de la liberté.
Mais je vous taquinais en vous traitant de pro russe. C'est une accusation à laquelle il faut se préparer quand on critique les politiques étrangères occidentale ce que vous faisiez si bien.
Entendu un reportage à 13 h sur France inter + suis sure que la PQR fait régulièrement des articles sur les migrants accueillis à travers la France....
Où sont les sœurs de ces types ?
Au pays sous leur burqas grillagées qu'ils ne tarderont pas à nous imposer sous prétexte de différence culturelle, profitant du regroupement familial.
L'interprète de France5 violée sur le site aurait peut-être aimé profiter de la même protection que madame Baumard...
Que d'hypocrisie, que de mensonges, que d'arrogance.
Aucune vraie question n'est traitée, ni par les médias mainstream, ni par les médias "alternatifs", tous sont pro-migrants et montrent des images en ce sens (les pauvres migrants sont bien traités vs les pauvres migrants sont mal traités). Ils sont tous d'accord sur le fond et leur discours est le même, de TF1 à Taranis News en passant par Le Monde.
bref, j'ai été profondément choquée par les articles de Mme Baumard sur le démantèlement de cette "jungle" qui portait bien son nom : là où les plus faibles étaient à la merci de tous les rackets et où la seule issue était les passeurs.
Je ne suis pas du tout du même avis que G.G. sur l'utilisation de l'image.
Nous savons que l'absence de description rend l'image manipulable. G.G. avoue lui même que ses vidéos sont reprises de nombreuses fois, il faudrait qu'il se remette un peu en question sur ce point.
Concernant les tensions pendant la manif à calais, il sous estime largement la capacité des gens à voir ce qu'ils ont envie de voir.
Sa défense est de dire que pour comprendre cette vidéo de 2 minutes il faut regarder la vidéo longue de 30 minute. Nous savons bien que ce n'est pas comme ça que le grand zapping fonctionne. Il a l'air passer sur ce fait sans en prendre la mesure je trouve cela très dommage et un peu inquiétant.
Concernant la carte de presse, si tout ce que dit G.G est vrai, après l'affaire du petit journal et le retrait des cartes de presse aux rigolos, il vaudra m'expliquer si ce papier est vraiment inutile ou pas.
Je voudrais rassurer Gaspard Glanz (merci à lui pour son travail remarquable) : il y a un vrai élan de solidarité envers les réfugiés, je le constate depuis plusieurs mois dans la ville bretonne où j'habite. Nous avons monté il y a un an un collectif de citoyennes et citoyens engagé-e-s qui collectons vêtements, chaussures, nourritures, etc. Dès que nous lançons un appel dans la presse locale, il y a du répondant, beaucoup de gens donnent et sont prêts à donner plus, de leur temps, de leur argent. Nous avons aussi lancé des cours de français.
Mais il y a un problème avec l'association agréée par le préfecture pour accueillir les réfugiés, et qui les encadre : elle a pour consigne (manifestement préfectorale) de ne pas travailler avec les bénévoles comme nous, et elle répercute cette consigne auprès de ses salariés ! Cela nous complique singulièrement le travail, mais comme nous avons noué directement des relations avec les réfugiés, nous passons outre. Le but est assez clair : éviter que les réfugiés ne créent des liens, des relations, avec les habitants. Mais c'est complètement révoltant et pendant ce temps là, l'association agréée ne leur dispense pas de cours de français, ou alors dans une autre ville et le temps qu'elle leur donne des titres de transport, ils sont déjà envoyés ailleurs (de CAO en Cada). Que de temps et d'énergie perdus ! Et dans quel but ? Que les réfugiés ne s'intègrent pas ?
Et tout cas, je le redis, s'il y a des manifestations d'hostilité, il y a aussi beaucoup de solidarité... Mais l'Etat ne l'encourage pas.
Bien cordialement !
Merci.
Très bonne analyse de la journaliste du Monde, ça me réconcilie un peu avec ce journal que je ne lis plus depuis longtemps.
Quelle énergie notre jeune Gaspar Glanz ! Il a même réussi à empêcher Daniel de parler par moment. Un exploit.
Tout ceci est un bon contrepoids aux désinformations merdiques, malhonnêtes et orientées des journaleux du service public et les autres, chiens de garde de la bien-pensance.
Ouf ! sur arrêtsurimages, on respire un peu. Déjà ça.
Il n'est possible d'amener de paquet de riz nulle part!
On peut amener un enfant, une personne, un gens. Oui, car on peut le prendre par la main. Ce faisant, on lui montre un chemin et il s'y déplace sur ses jambes sur son vélo, sur ses roues, peut importe.
Par contre, j'ai encore jamais vu un paquet de riz avec des mains et qui se déplace tout seul. C'est pourquoi on apporte un paquet de riz.
Hé oui, pour qu'il ailles d'ici à là , il faut le porter !
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Réfugiés ?
Sinon, pour un peu de critique : j'ai l'impression que Glanz apprend sur le tas et si il a raison de défendre son travail comme reporter, pas sûr qu'il soit tout à fait au point sur les aspects professionnels du journalisme.
Déjà, je serais lui, je prendrais plus au sérieux les questions de récupération, il y a une ligne éditoriale à maîtriser quand on ne fait pas que fournir des images. C'est une chose normale dans une équipe hiérarchique avec un arbitrage d'un "boss", ça va à peu près quand on est tout seul, mais ça devient vite un souci quand on se met à vendre ou qu'on fonctionne en collectif à partir d'individualités dont on ne sait pas ce qu'elles peuvent produire (Hors-serie n'échappe au problème par exemple...).
Disons que si il entend s'installer en journaliste-reporter "normal", pas en activiste vidéaste ni en documentariste auteur, ça me semble demander d'accepter quelques unes des contraintes déontologiques du métier, garantir le souci de la factualité en sachant expliciter les contextes d'image quand besoin est (d'où l'importance du rédactionnel autour) et peut-être dissocier sa signature "métier" de l'expression personnelle sur Twitter ou autre.
D'ailleurs, je passe commande : un doc honnête sur les black blocs en France qu'on entende leur message politique mais sans cacher non plus ces membres qui s'estiment légitimes dans la violence.
Dans le genre, récupération et violence, une vidéo de RT que j'avais indiqué ailleurs : Le 1er mai à Paris sous les panaches des fumigènes. Leur reporter commence par filmer la CNT, m'a l'air de repérer régulièrement le style black blocs, et, vers 1h58min, il ne rate pas une scène où des gars semblent prêts à la baston avec une manifestante dénonçant "un vieux mec qui a trop de testostérone dans ses burnes et veut juste la bagarre".
Quand on sait le discours de RT autour d'une Europe au bord de la rupture, ces choix ne sont pas neutre.
Tout ce que vous decrivez est tout ce dont les personnes ne veulent plus. On veut de l'authentique, de l'imparfait, de la vie, des gens qui vivent ce qu'ils decrivent, qui debattent, des journalistes qui croient en ce qu'ils disent et qui disent ce qu'ils croient.
Tout ce qui est main stream, plat, bien organise, en fait beaucoup peuvent le faire...c'est ... "moyen plus".
Question epineuse, mais combien de personnes en France se tracassent vraiment de ce qui se passe a I-tele?
...cela me fait penser à l'entretien de J. Bricmont , justement dans "Hors Série" , au sujet de la liberté d'expression (loi Gaysot et la suite) !...le mot "arbitrage" m'effraie en ce qu'il contient une potentielle compromission ainsi qu'une fermeture imposée de débats nécessaires à la mise en avant de la "vérité" sur la "croyance". On a beau croire et argumenter que la terre est plate , on butte sur le "fait avéré" de sa rotondité.
Si il y a eu Hors-série, c'est que je suppose que Judith & al. voulaient faire quelque chose ne collant pas avec ce que voulait D. Schneidermann, et même au sein de Hors-série, il ne m'étonnerait pas que Maja soit sur une ligne particulière : c'est elle qui a invité Bricmont pas apprécié de tous (dont moi...) ou Saint Martin et Lamy qui ont posé problème à Eribon, je m'étais aussi posé des questions sur Olivier Rey, invité ici par Alain de Benoist ou parlant homme-femme chez les catho.
Elle n'est peut-être pas très au clair avec ses propres positions mais transparaît pour moi des attitudes de "simplicité populaire", de volonté de "bon sens" renvoyant facilement à un côté droite populaire (y compris sociale et écologiste), qui s'oppose aux sophistications intellectuelles que semble apprécier Judith, plus gauche intellectuelle, spéculative.
Bon, je caricature, mais c'est pour dire que si chacun fait comme il sent, on peut perdre l'identité collective, il n'y a plus de signature commune, juste une mutualisation de moyens. Ca peut être voulu mais il vaut mieux que ce soit clair, qu'on dise qu'on fait un média généraliste ou semi-généraliste, avec un spectre d'opinions pouvant s'opposer, ça peut éviter que des invités demandent après-coup qu'on efface leur participation parce qu'ils ne veulent pas être associés, mécaniquement, à d'autres.
Des images brutes ne sont jamais neutres. La neutralité ça n'existe pas en journalisme, et encore moins dans un objet artistique ou cinématographique . ce serait bien si c'était un peu plus revendiqué, même si, en soi, le travail peut avoir une valeur précieuse de témoignage.
sa mise en GAV de Daniel Schneidermann et Maryline Baumard.
La séquence de la rafle entre l’Afghan et le CRS, entre bleu ciel et bleu marine, est à montrer
aux écoles de journalisme.
Faut dire que là nous avons des journalistes qui font honneur à leur profession, à qui on laisse le temps de s'exprimer.
Merci à @si et aux invités pour toutes leurs qualités, ça fait du bien de voir des gens qui pensent et qui agissent.
Alors je n'ai pas directement d'exemples concernant le monde mais pendant la guerre en Irak et depuis, les équivalents anglo-saxons du monde (le Washington Post et le New York Times - journaux dits "de référence") censés être les parangons de vertu (lol) du journalisme mondial (on a encore droit beaucoup trop souvent à la formule éculée: "ca ne se passerait jamais comme ça dans la presse anglo-saxonne" prononcée par des imbéciles incompétents de notre presse nationale) n'ont pas cessé de faire passer les messages (et les mensonges surtout) de l'administration Bush en les sourçant comme "high administration officials". En sans les mouiller. Ca a duré dix ans (et sans doute dure encore à l'occasion).
Mais il n'y a eu absolument aucune levée de bouclier aux USA (et encore moins chez les commentateurs étrangers qui ne savent que vénérer la power structure washingtonienne).
Donc non, Robin et Daniel, l'anonymat d'une source n'est pas du tout un problème pour la presse de référence (dont vient Daniel, faut-il le rappeler). Mais si l'anonymat est maintenu à la demande de la source gouvernementale pour servir cette dernière (à la fin des fins la protéger des conséquences de ses mensonges), personne ne dit rien. Si c'est un petit journaliste qui se sert de la source anonyme contre le pouvoir, alors là, tout de suite, les vierges effarouchées de l' "intégrité journalistique" (re lol) fronce les sourcils.
Pour ceux que ça intéresse, il y a quand même une voix qui s'est élevée avec véhémence contre l'utilisation des sources gouvernementales anonymes aux USA, c'est Glenn Greenwald.
Exemple ici: http://glenngreenwald.blogspot.lu/2007/02/ny-times-returns-to-pre-iraq-war.html
Alors il est vrai que ça n'est pas une contradiction directe de Daniel et Robin car je dois passer par les Etats-Unis pour les contredire et que je n'ai pas d'exemples directement du monde. Mais quand même, cette vénération de l'institution journalistique avec ses vaches sacrées comme "Le Monde" ( encart publicitaire de Niels Pigasse et Bergé qui se sont achetés un petit peu d'influence en payant quelques résidences secondaires au management d'un média en faillite), des grands principes journalistiques etc... sont complètement anachroniques. Où est cette presse indépendante qui mériterait tant d'égard? Revenez sur terre. La presse française est aujourd'hui le jouet de quelques oligarques. N'en parlez pas comme d'une référence en quoi que ce soit. C'est grotesque.
...et le "çà vient d'en haut..." est-il à rapprocher du limogeage politique d'Aude Lancelin ?
Maryline et Gaspard nous réconcilient avec une forme de journalisme que l'on croyait disparue, proche des faits et sans effets compassionnels inutiles.
J'aime cet et ASI là, ce Taranis là et même... ce Monde là.
Margré tout, grâce à quelques emmerdeuses et emmerdeurs courageux et têtus, on peut un peu le savoir. Par exemple via la campagne de Migreurop, Openaccess et son rapport : http://www.migreurop.org/article2536.html?lang=fr
"Depuis les années 1990, l’enfermement est devenu un instrument privilégié de gestion des populations migrantes en Europe et au-delà. Le seul motif de cette privation de liberté est le non respect des règles, souvent injustes, relatives au franchissement des frontières et/ou au séjour. Elle constitue une source de violations permanentes de leurs droits. Derrière l’objectif officiel de rationalisation de la gestion des flux migratoires, l’institutionnalisation de la détention des étranger.e.s vient criminaliser celles et ceux qu’on désigne comme indésirables, alimentant ainsi le racisme et la xénophobie."
Edit : j'aurais dû immédiatement penser à pointer vers la dernière mise à jour des camps d'enfermement : http://www.migreurop.org/article2746.html?lang=fr
C'est quoi l'intérêt dans ce genre d'émission qui se veut critique des "merdias" de l'oligarchie financière ?
Je suis d'accord avec les journalistes et notamment Gaspard sur "qu'est-ce qu'il va se passer a Paris?". Ça craint un max comme on disait quand j'étais plus jeune. Franchement je trouve que ce qu'il se passe est grave, inhumain et très problématique. Je vis en Hongrie, on critique beaucoup la Hongrie, mais en France on ne fait pas mieux. On a pas mis de murs a la frontière, mais on en a pas besoin... On a pas besoin de mettre des murs pour avoir une attitude inhumaine !
Cette émission devrait être disponible en contenu gratuit et partagé en masse pour être vu par un grand nombre de personnes qui ne voient et ne regardent que les infos en croyant ce qu'ils voient aux infos ! La journaliste du monde a raison, on se tait trop. S'il vous plait ASI, mettez l'émission en contenu libre pour qu'on partage en masse et qu'on puisse présenter un nouveau point de vue, loin des médias mainstream, loin du son de cloche que le francais moyen entend tous les jours...
Au passage, Taranis cherche 20 000 €.
20 000 € pour finir leurs montages et peut-être acheter du sérum physio pour les yeux de Lordon... C'est ici
Gaspard, ne change rien ! Ne deviens jamais Jean-Michel Aphatie (qui était dans les manifs de 1986) ;-) Quand j'entends ce garçon, j'ai honte de ma génération qui a produit Pigasse et Dreyfus... et Marinette... Soral et Niel sont plus vieux, ouf !).
Émission très intéressante - c'est quoi, sinon, le RSI ? (quand on vit à l'étranger...).
D'ailleurs, c'est justement quand on vit à l'étranger qu'il importe le plus de savoir d'où on nous parle, qui nous parle et qu'est-ce qu'on veut nous faire gober au juste, car on n'a pas trop la possibilité de se rendre sur place.
Merci donc à ASI pour cette excellente émission, et la "pub" pour Aude Ancelin. Ça remet les pendules à l'heure. (En même temps, pour Aude Ancelin, elle aurait dû comprendre tout ça le jour où elle a mis les pieds en Lettres sup') C'est pas facile de vivre "off the grid", on est plus pauvre, plus isolé, mais je crois qu'on est quand même moins malheureux. En tout cas, on a moins honte de soi.
Faut vraiment partager cette émission. À plus d'un titre.
En plus, l'ambiance est joyeuse, et ça fait plaisir
(ceci est peut-être le commentaire le plus con que j'ai publié sur le forum d'@si, mais je ne l'avouerai que dans 8 ans, j'ai ma pudeur)
[edit] en plus, oceanerosemarie est à son top, à repasser en boucle, au ralenti de préférence ! :Love
Et, ouai, comme toutes les têtes brulées, bah, il fait pas tout parfaitement comme tout le monde l'attend, mais, au moins, il le fait avec le coeur... et la tête !
C'est le asi que j'aime
https://www.theguardian.com/world/2016/nov/02/calais-refugee-children-evacuated-as-camp-clearance-winds-up
effectivement les deux pastilles video du Guardian et l'article n'ont rien à voir avec les ignobles séquences de BFM dont on parle dans l'émission. envie de vomir autant à voir ces séquences, qu'à entendre les récits des migrants et à voir comment ils sont traités par la police et les autorités. Cerise sur le gâteau avec le plastique sur les sièges des bus; dernier degré de l'humiliation.