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Chez "Actu.fr", des journalistes lessivés par la course au clic

"Actu" communique sans cesse sur ses audiences "record". Mais les chiffres cachent des journalistes devenus "vendeurs de contenus", pris dans une course à l'audience qui les essore et appauvrit l'info "hyperlocale" au profit du clic. Enquête.

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Il serait intéressant de préciser que Publihebdos appartient au groupe Ouest-France.

En effet, quand les journalistes d'Actu parlent de "low cost", ils le font aussi par autodérision, car ils sont loin d'être payés comme leurs collègues du navire amir(...)

Curieux de savoir à quel moment ils bâtonneront de la dépêche à coup d'IA....

Macro-trottoirs , Papiers-culs , Bidons d'images , le journalisme 2023.

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Ce type de site va prendre de l'ampleur :

Ce matin, je commence à lire un article sur (pr exemple) la crise de l'habillement en France et Kookai. Je suis sur Le Monde / Libération et n'ai pas l'argent pour m'abonner.
Au bout de quelques paragraphes, la lecture s'arrête : je dois acheter, payer, pour m'informer.

Je copie-colle le titre de l'article et fonce sur google : le moteur de recherche me donne des liens d'articles sur le sujet. Actu.fr est en TRES bonne place, c'est gratuit, je fonce lire !

Oui, en effet, on sent que l'article est une compilations d'infos de seconde main, mais bon gré mal gré on a des infos gratuites sur un sujet qui nous intéressait et qu'on ne voulait pas forcément creuser parfaitement.


Abonné à Médiapart et à Arrêt sur image doit être le priorité, pour le reste on fait comment si on a pas d'argent et qu'on est curieux ?

Merci pour cet article éclairant. Y a-t-il un terme pour décrire ce type d'info comme il en existe un pour junk food ? C'est vite mangé mais pas du tout consistant et à terme mauvais pour la santé. De l'apérinfo ?

merci pour cette complète enquête ! "verticale" : qu'est-ce que c'est  ? en relisant l'article,  je ne retrouve pas l'explication de ce terme...


Bonjour, voici une définition :


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Mes rencontres dans le secteur m'ont conduit à un constat ces derniers mois : les médias français embrassent la verticalisation de leur information. "Nous lançons nos verticales", ai-je beaucoup entendu. Ici, il n'est pas question du très en vogue "format vertical" des contenus vidéos adaptés au mobile et au social media, type "stories" Instagram ou Snapchat. La verticalité de l'information, ici, est ailleurs et rime avec spécialisation de son contenu puis personnalisation.

Pourquoi verticaliser ?
Une "verticale" d'information est une colonne qui regroupe les sujets d'un même thème, d'une même rubrique, d'un média, souvent généraliste. En lançant des verticales sur certains pans d'info, hébergées sur leur site, mais pouvant être diffusées sur des comptes social media de la marque indépendants, les médias ambitionnent de créer de nouveaux rendez-vous. A certains moments de la journée, de la semaine, ou du mois, avec une partie de leur audience, très intéressée par un sujet et non par un autre. Ces nouvelles verticales viennent ainsi jouer sur le terrain des médias dits de niche et attirer un nouveau public, qui découvrirait qu'un média généraliste se spécialise sur une thématique particulière. L'ambition de la verticalisation est aussi évidemment financière, comme le rappelle Les nouveaux business models des médias. Les 3 piliers de la transformation (2016), de Selma Fradin :

"De nombreux acteurs ont développé des stratégies de focalisation dans le but de capter de nombreux annonceurs à qui ils sont en mesure de vendre une audience ciblée."
Une logique éditoriale : promouvoir son ADN et sortir du lot
Ainsi, si la verticalisation est une réelle lame de fond, chaque média lance des verticales propres à son ADN, afin de revigorer leur identité, avec des contenus différenciants, à l'heure d'une information uniformisée d'une média à l'autre et diluée sur la Toile.

Une verticale au sein d'un média s'appuie généralement sur une forte expertise en amont (ne vous attendez pas à voir L'Équipe ouvrir une verticale Football et Défense Européenne, même si cela sonnerait bien), des personnalités expertes en leur domaine, une équipe dédiée, ou une rédaction issue d'un rapprochement avec un autre média. Pour citer Selma Fradin à nouveau :

"En matière de verticalisation des contenus, Le groupe Le Figaro constitue une référence. Il a mis en place de nombreux portails thématiques (Le Figaro Vin, Golf, etc.) et développé par croissance externe des sites de petites annonces thématiques. Cette stratégie s'avère payante, les revenus issus du digital ne cessent d'augmenter."
Sur ce modèle, on peut citer des exemples de choix comme RTL (avec RTL Girls, Futur, Super) ou Vice, qui se décline en plus de 10 "chaînes" -on notera quasi indépendantes, un pari pouvant considéré être risqué- food (Munchies), sciences (Motherboard), musique (Noisey), etc. De cette personnalisation de l'information, côté média, naissent ainsi des sujets de fond et de qualité. Celle-ci représente aussi un moyen de se rapprocher des lecteurs en leur proposant du contenu qui leur correspondent (et pour lequel ils seraient prêt à payer ?).

La personnalisation, par respect de l'utilisateur
La personnalisation, cette seconde lame de fond, en parallèle, a déjà trouvé preneur auprès de nombreux médias, via les algorithmes : Flipboard au départ, puis l'application de news upday, découpée en deux parties dont une, "MyNews", dédiée à l'information basée sur les centres d'intérêt de chacun de ses utilisateurs. Cette dernière s'ajuste en fonction des habitudes de lecture, des réactions aux articles et aux sources proposées.

On peut également parler du Washington Post qui comme upday, propose de choisir le type de notifications pushs (les "alertes info") que vous souhaitez recevoir sur votre smartphone, comme L'Équipe le fait en sport, en fonction de vos envies (culture, politique, tech, faits divers, etc). Un pas supplémentaire aussi vers le respect des utilisateurs sur mobile qui pourraient enfin y voir plus clair au milieu des incessants flux d'information.

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Source :

Les médias français en route pour la verticalisation de l'information
https://www.linkedin.com/pulse/les-médias-français-en-route-pour-la-verticalisation-de-de-volontat

...bref , avec une vue macro , toute la presse est soit pourrie soit automatisée. Depuis ce constat , que faire et que créer qui puisse relancer et la machine , et la démocratie ? Je commence à me lasser des articles tournant en boucle sur le problème ... franchement.

Je peux confirmer la médiocrité générale de l'édition lyonnaise, je vois passer les titres via l'appli google actualités (qui semble adorer actu.fr) et c'est essentiellement du fait divers traité sans aucun recul. Petite spécificité de ce "média" : les articles sont très courts, quand il m'arrive de cliquer je suis toujours surpris de la chute qui semble toujours impromptue.

Merci pour ce papier. Toujours important de rappeler les conditions exécrables de production de l'information !

Mais je ne comprends pas bien d'où vient ce média. Dans mon département, rural, il semble être le site internet d'un journal papier qui n'a pas le même nom. Quel en est la genèse économique ? Le groupe Ouest-France a-t-il racheté des médias locaux un peu partout, pour en faire des sites internet ? Ici en tout cas, les titres sont moins racoleurs que dans l'article. Mais faut dire qu'il n'y a pas beaucoup de faits divers dans le coin,  en tout cas moins sensationnels que dans les grandes villes... Ouf !

Dans l'article d'autopromo d'Actu, pas plus que dans cette enquête, aucune mention des correspondants locaux de presse, les soutiers invisibles de la presse régionale ! Les journalistes font du desk, et les CLP du terrain. 400 journalistes, et combien de correspondants à travailler pour Actu ? Il faut trouver l'information ailleurs : 1000 correspondants de presse travaillent pour le groupe. Avec des tarifs extrêmement bas, qui tournent autour de 8 € brut le feuillet.

Je ne connaissais pas cet organe de presse ni sa version locale Strasbourgeoise

Alors j'ai cherché et l'ai trouvé


Comment ai-je pu rester si longtemps dans cette ignorance :

Il m'a suffit d'aller à la page d'accueil pour que vienne le message :

 "Aïe vous avez refusé les cookies 🙁. Vous ne savez peut-être pas que 400 journalistes professionnels travaillent pour actu.fr (Groupe Publihebdos/Sipa Ouest-France). Le recueil de cookies est utile à la collecte de revenus publicitaires qui nous permettent de vous proposer gratuitement des informations fiables de qualité. "


"des informations fiables de qualité", j'ai eu mauvaise conscience et en effet j'ai appris quelles seraient les perturbations à prévoir en raison des grèves (collecte facile des données que l'on a sur tous les journaux locaux), qu'un homme ivre a jeté son chien depuis le 5e étage et que l'animal est entre la vie et la mort (le tout illustré par une photo d'un chien allongé au sol avec la légende fallacieuse "Le pronostic vital de l’animal est engagé, fait savoir la police. (©Photo d’illustration : Pexels / Josh Harding) ") mais surtout j'ai appris qu'un nouveau fast food va ouvrir entre Five Guys et MacDonald's


Je ne place aucun lien pour éviter des clics encourageurs

Curieux de savoir à quel moment ils bâtonneront de la dépêche à coup d'IA....

Il serait intéressant de préciser que Publihebdos appartient au groupe Ouest-France.

En effet, quand les journalistes d'Actu parlent de "low cost", ils le font aussi par autodérision, car ils sont loin d'être payés comme leurs collègues du navire amiral, et ils le savent.

Macro-trottoirs , Papiers-culs , Bidons d'images , le journalisme 2023.

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