Chômeurs ne cherchant pas d'emplois : bataille de chiffres entre Elkabbach et Libé
Quelle proportion de chômeurs ne cherchent pas d'emplois ? Dimanche 26 octobre sur France 5, Stéphane Soumier (BFM Business) a pu dire tout le mal qu'il pensait du fact-checking en s'appuyant sur un exemple concret : la bataille entre Elkabbach et Libé à propos de la proportion de chômeurs ne cherchant pas d'emplois. 30 % selon Elkabbach, 6% selon Libé, 20% selon Soumier. Vraiment ? On est tout de même allé... vérifier. Et dans cette histoire de chômeurs paresseux, on a découvert que tout le monde avait isolé des chiffres... très différents. Fact-checker le fact-checking des fact-checkeurs, sur une fraude...très secondaire.
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Derniers commentaires
Quand à l entreprise elle a respecté les engagements passés avec PE. Elle n a jamais était tenu d embauché à la fin de langue formation
Après je suis d accord les patrons ont une responsabilité. Mais quand ils vous disent qu ils ne peuvent pas embauché vu la conjoncture. On fait quoi on tond encore un peu l oeuf et on laisse les autres au chômage.
Ps je suis cadre, salariés dans une petite entreprise de province.
Un autre exemple me vient en tête. À la fac il y avait une personne qui travaillait à laquelle cafet'. Tous les trois ans une nouvelle personne prenait le poste. L assoc des étudiants qui gérait les salaire de cette personne prenait quelqu un avec contrat particulier, ç est à dire que PE financé 80p.cent. la première année et les années suivantes ce pourcentage se réduit. Ces contrats durent trois ans. L asso n a pas mes moyens de verser un salaire complet alors pour pallier à ce manque elle renouvelle ce type de contrat. Ç est bien dans un sens mais ç est dommage de ne pas pouvoir fixer quelqu un à ce poste.
Moi il y a belle lurette que j'ai répondu : c'est juste pervers, dégueulasse, accessoirement coûteux (en contrôles et en jobs à la con, en humiliations et en précarité pathogènes).
On aimerait avoir la proportions des chomeurs indemnisés et non indemnisés dans les versions des uns et des autres.
Parce que quand t'es pas indemnisé et que y'a pas de travail ( au pif, dans les coins genre Manosque) je vois pas le problème.
On sait par ailleurs que de nombreuses personnes (1.7 millions, 1 sur 2) ont droit au RSA ne le demandent pas (1.7 millions http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/07/06/pres-de-la-moitie-de-ceux-qui-pourraient-recevoir-le-rsa-ne-le-demandent-pas_1730497_3234.html).
Y'aurait-il des persones non inscrites à Pôle Emploi qui auraient droit à des indemnités et n'en demandent pas ?
Dernier point. Combien de personnes ayant droits à des réductions d'impôts ne le font pas (genre, pour les plus frandes fortunes) ?
Les chômeurs inscrits à pôle emploi ont par définition travaillé un temps minimum nécessaire et suffisant (et donc cotisé un temps nécéssaire et suffisant) pour que leur situation leur ouvre un droit. Je répète le mot : un DROIT. Cette contrepartie de recherche active fait que ces conditions demandée pour accéder à ce droit détruisent ce droit. Ce n'est plus un droit assuranciel. C'est un droit "a condition que"...
Bon je vais faire trop long. Voyez 3 minutes de Lepage, shootez-vous avec ça, c'est bien mieux dit, à partir de 1h18min30sec :
https://www.youtube.com/watch?v=3Q1oyEXMXs4
C'est peut-être ça le vrai scandale. Aux dernières nouvelles, les allocations chômages elles apparaissent pas dans le vide.
C'est le discours des riches depuis toujours car ils nient que le chômage est lié à la distribution des richesses et parce qu'ils ont une vision de la société très individualiste.
"la fraude à Pôle emploi représentait en 2012 un manque à gagner de 39 millions d'euros pour les finances publiques"
L'article du monde confond la fraude détectée et fraude réelle.La fraude réelle est par nature impossible à compter mais souvent il existe des estimations.
La cour des compte en 2013 dit d'ailleurs : "En 2010, la Cour avait tenté ? à défaut d’estimation de la part de l’Unédic, puis de Pôle emploi ? d’évaluer le risque de fraude. La situation n’a pas évolué depuis lors : si l’identification des mécanismes de fraude a été approfondie, aucun travail statistique d’évaluation du préjudice potentiel lié à la fraude n’a été mené jusqu’à présent par Pôle emploi."
Le seul chiffre que vous pouvez donc éventuellement citer est celui de la CDC de 2010.... et ce chiffre est entre 800 milions et 2 miliards
Extrait du rapport : "La fraude aux allocations pourrait ainsi représenter environ 0,8 Md€ par an. Au total, les dispositifs d’indemnisation du chômage subiraient, entre pertes de ressources et dépenses indues d’allocation, une fraude qui pourrait s’élever annuellement jusqu’à près de 2 Md€, à rapporter à un flux total de 60 Md€ dont 30 Md€ en encaissements et 30 Md€ en versements."
Notons qu'ici, l'article ne confond pas les estimations et la fraude réelle, il confond la fraude détectée et la fraude. La fraude détectée n'a qu'un lien infime avec la fraude réelle. D'ailleurs "En 2009, le montant total de la fraude détectée s'élevait à 22,9 millions d'euros; en 2012, ce montant a grimpe à 76,3 millions d'euros." La fraude n'a pas été multipliée par 3 en 3 ans, on se rend bien compte que ce chiffre est biaisé.
Mais évidemment, quitte à fixer un ordre de priorités dans les contrôles, il serait plus rentable de s'attaquer à la fraude fiscale (et les contrôles s'intensifient déjà, comme je commence à le voir dans mon entourage).
...comme le rappelaient Les Décodeurs du Monde, citant les chiffres de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude (DNLF), la fraude à Pôle emploi représentait en 2012 un manque à gagner de 39 millions d'euros pour les finances publiques. A titre de comparaison, la fraude à la douane, c'est dix fois plus (367 millions) et la fraude fiscale, c'est 94 fois plus (3,66 milliards)
JPE dénonce-t-il celle-là 94 fois plus ?
Je vous ai déjà entendu tenir se discours et à chaque fois, je manque de m'étrangler.
Et pourtant, je suis en partie d'accord avec vous. Et pour cause : vous enfoncez des portes déjà bien ouvertes. On cite à chaque fois Churchill ("Il y a trois types de mensonge : les mensonges, les foutu mensonges et les statistiques." Voir aussi Lorraine Data, l'ouvrage collectif de statisticiens de l'INSEE, voir encore l'excellent site Pénombre.
Bref, oui, un chiffre ça se considère avec circonscription et ça se contextualise.
Il n'empêche qu'il reste nécessaire de restituer a minima les bons ordres de grandeur. Non la première question n'est pas de savoir pourquoi des chômeurs ne cherchent plus/pas d'emploi. La première question est de savoir si ça vaut la peine de se la poser. C'est à dire si le problème est majeur ou s'il s'agit d'un épi-phénomène. En l'occurrence, les moyens que le pouvoir politique se doit d'allouer différeront considérablement selon que c'est 6 ou 30.
Bref, tous les chiffres ou presque sont discutables mais il en est de tout simplement farfelus. Il est politiquement nécessaire de confondre ceux qui les propagent.
Mais monsieur Soumier, quand on se prétend journaliste, on devrait d'abord et avant tout s'attacher à pas balancer le premier chiffre entendu au bistrot du coin !
- le Stéphane Soumier qui dit "il n'y a pas de vérité dans un chiffre" (d'ailleurs, j'espère que vous vouliez dire : il n'y a pas de vérité derrière un chiffre non contextualisé et dont on n'a pas expliqué de quelle manière il a été construit)
- ou le Stéphane Soumier disant "20% des chômeurs ne cherchent pas d'emploi", ce qui vous permet de dire que "Elkabach a plus raison que Libération" ?
Ce qui me met en colère, c'est que je trouve bien facile de commencer par vous dédouaner en disant "qu'il n'y a pas de vérité derrière un chiffre" (phrase dont on se demande ce qu'elle veut dire), pour soutenir derrière le chiffre de 20% de chômeurs "qui ne cherchent pas d'emploi", chiffre qui comme le démontre l'article d'@si, balancé comme ça, ne veut effectivement rien dire. Mais ce qui reste dans l'oreille de l'auditeur, c'est bien ce chiffre (faux donc), qui en lui même ne sert à quoi d'autre qu'à étayer l'idée que beaucoup de chômeurs sont des faignants ?
Quand à la question qui a l'air de tant vous tracasser de "pourquoi les chômeurs cessent de chercher un emploi", je pense que le message de Tony A ci-dessous (chiffre que je n'ai pas vérifié dans le détail, mais ça dit les grandes lignes), fournit une bonne explication, non ?
- Demandeurs d'emploi en catégories A,B,C : 5 128 000
- Offres d'emploi collectées par Pôle Emploi : 210 000 (mais 100 000 uniquement pour un emploi durable)
En résumé :
- un emploi pour 24 chômeurs ! ! !
Pour un emploi durable, ils sont 51 sur la ligne de départ... que le meilleur gagne.
Tout le reste n'est que fumigène.
je propose que Pôle emploi organise un loto pour donner au gagnant le boulot qui reste! (on pourrait l'appeler le Bygmalion)
Mieux on pourrait demander à endemou d'organiser des combats entre chômeurs (jusqu'à ce mort s'en suive) , on ferait une pierre deux coups. Le gagnant aurait un job les autres seraient morts!
J'ai beau chercher dans un métier en "tension", pour ma part, je vois bien que je ne cadre dans aucune des annonces. beaucoup trop d'expérience demandée... Quel foutage de gueule.
Région wallone, suivant les sources: entre 10 candidats et 100 candidats pour un poste proposé (si on suppose que chaque poste proposé ai une réalité... ce qui est loin d'être le cas...). Chomeur paresseux ou réaliste?
Internet est le cauchemar des chiens de garde.
Merci Sébastien
C'est en cours pour le chocolat, j'espère que vous avez mangé depuis l'autre jour.