Comment Napoléon a perdu la guerre de la pellicule
Caméra pilotée à distance, travellings en tous genres, cinemascope, louma : autant d'inventions françaises. Contrairement aux idées reçues, la France a été à l'origine de nombreuses techniques du cinéma, dont elle a ensuite abandonné l'exploitation aux Américains. Film émblématique de la modernité française, le fameux "Napoléon", d'Abel Gance, projet mégalomane, et gouffre financier.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
L'ignorance de tous les autres cinémas (Inde, Bresil, Russie, etc.) est consternante! Pour ne citer qu'un seul réalisateur, je conseille à M. Djouri de regarder les films de Bondartchouk, père; et on reviendra relire votre chronique, que nous espérons sérieusement amendée!
On peut regretter la naïveté de la réflexion à propos de la fuite des cerveaux... Même si l'idée selon laquelle nos cerveaux s'exileraient pour agrandir leur "champ des possibles" a quelque chose d'éminemment romantique, la vérité me semble aussi évidente que le doux son du dollars trébuchant. Il faut reconnaitre que tout ces dollars permettent tout de même à "nos cerveaux" de travailler pour pas trop d'argent sur de plus petits films français (mais non moins exigeants). Ainsi le chef op de Chabrol peut aller faire des piges pour l'apprenti sorcier, Amalric peut aller s'amuser sur des plateaux US et tourner pour Klotz etc... Allier un confort matériel tout en gardant la possibilité de faire du cinéma exigeant, qui irait se plaindre? Alors moi aussi je dis un grand OUI à la pluie de dollars (surtout celle qui permet de faire gonfler les caisses du CNC via l'aide automatique!)
On s'amusera aussi à remercier Raffik pour son érudition qui nous aura permis de remarquer qu'il n'y a ni travelling ni caméra piloté à distance en France (les machinos apprécieront!) mais surtout que nous avons laissé aux américains le scope (God-art appréciera)!
La question est de savoir à quoi bon? A quoi bon l'évolution technologique sur les plateaux surtout si il ne s'agit que d'en retenir que le pire et le plus attendu?
Triste gâchis qui utilise nos meilleurs cerveaux pour les faire plancher sur des médocs coupe faim et des films spectaculaires...
En même temps pourquoi pas? Cela semble en combler certains.
BEST PICTURE : "The Social Network" / Runner-up: "Carlos"
BEST DIRECTOR : Olivier Assayas : "Carlos" and David Fincher, "The Social Network" (egalite)
BEST ACTOR : Colin Firth "The King's Speech" Runner-up: Edgar Ramirez ("Carlos")
BEST SUPPORTING ACTOR : Niels Arestrup "A Prophet" Runner-up: Geoffrey Rush ("THE KING'S SPEECH")
BEST Foreign-Language Film : "CARLOS" Directed by Olivier Assayas / Runner-up: "MOTHER" directed by Joon-ho Bong
The Douglas Edwards Experimental/Independent Film/Video Award : Jean-Luc Godard, "Film Socialisme"
LEGACY OF CINEMA AWARDS : Serge Bromberg for "Henri-Georges Clouzot's Inferno," and the F.W. Murnau Foundation and Fernando Pena for the restoration of "Metropolis"
>< LAFCA website ><
Juste un petit détail au sujet de la Louma : je crois que l'Oscar reçu ne date pas de 1980 mais est en fait bien plus récent (2005 si j'en crois cette source). Détail factuel qui ne remet pas en cause le fait que l'adoption dans sa patrie d'origine fut effectivement bien tardive.
Comment un forum portant sur des chroniques de ciné peut se traîner une ambiance aussi détestable ?
Entre ceux qui s'insultent et celui qui vous accable de son mépris dès que vous écrivez une ligne (dommage, je suis souvent d'accord avec Yannick G.; pas en ce qui concerne vos chroniques, visiblement !), on sait plus où donner de la tête !
Courage, les malédictions passent (les Anciens auraient sacrifié une bestiole à la divinité courroucée, mais comme on a pas encore repéré la fautive...) , les chroniques restent !
Et j'ai bien aimé votre article, très intéressant !
Je connais déjà le chemin de la sortie...
(N'empeche que quand dirige un film sur un plateau, on n'a pas vraiment le temps de se frictionner la tete avec des lotions à la con. C'est une attitude irresponsable et on ne fait pas ça sur des tournages de plusieurs milliards. Ecrivez à la fondation contre les metteurs en scène qui branlent rien sur les tournages.)
Parlons de films, pas de pellicules !
Si j'ai choisi de mettre de côté ce qui touchait aux formats sonores (mais aussi à la couleur), c'était pour me concentrer sur la dynamique de travail que l'on trouvait alors entre cinéastes et chefs-opérateurs (*); cette volonté de tout essayer, de tout expérimenter, de s'autoriser à voir jusqu'où l'on peut pousser l'expressivité du médium.
Ce n'est pas tant une question de genre filmiques qu'une question d'état d'esprit.
Et ce qui m'intéressait était la profonde modification de cet état d'esprit au cours du XXème siècle, qui nous mène à cette phrase récurrente à laquelle tous les réalisateurs que je connais ont du faire face : "Ho la la; mais pourquoi tenter ceci ou cela ? Laissez donc faire les américains".
Je cherche donc à deviner à quel moment cet état d'esprit, cette façon de penser le Cinéma (non pas comme un simple appareil à enregistrer des vues de manière passive mais comme un processus de création du sens par la dynamique filmique, processus en perpétuelle évolution), est devenu une propriété exclusive des américains. Et surtout pourquoi ?
(*) j'ai assisté, avec grande tristesse, à des tournages de films français où le réalisateur et le chef-opérateur étaient parfaitement étrangers l'un à l'autre. D'un côté le metteur en scène en train de s'entretenir avec ses comédiens dans la caravane. De l'autre un chef-opérateur en train de décider dans le moindre détail quels seraient les plans, quelle couverture filmique assurer pour le monteur, quel positionnement des comédiens dans le champ, quels mouvements d'appareils etc. Croyez bien que dans ces situations, on se demande vraiment qui mérite le titre de "réalisateur".
Le premier auquel je pense est Roger Cuviller, qui dès 1949 crée le premier objectif à focale variable à compensation optique (mise au point conservée lors de la variation de focale) dont seront issus toute la lignée des Pancinors,
Le second est bien sûr Pierre Angénieux, qui frappa deux fois, la première en 1950 avec le rétrofocus, qui ouvrait les portes des très grands angulaires, et la seconde en 1956 en concevant le zoom à compensation mécanique (le terme zoom sera déposé par lui en 58). Dans ce dernier les lentilles mobiles se déplacent indépendamment de manière non linéaire grâce à un jeu de cames (et non toutes ensemble comme dans le Pancinor), ce qui permet une conservation rigoureuse de la mise au point pendant le zooming. La supériorité de ce concept, malgré une réalisation plus délicate, l'a fait se généraliser (tous les zooms actuels en découlent), condamnant à terme du même coup celui de Cuvelier. Et la société Angénieux - maintenant intégrée à Thales - reste un leader mondial pour les optiques professionnelles pour le cinéma.
On pourrait aussi citer andré Coutant et ses caméras Eclair.
Bien cordialement.
Euh, je ne veux pas être désagréable, mais je retrouve là un travers qu'on croise souvent chez vous Rafik : créer un artefact mis à distance, les "idées reçues" ou "on croit souvent", qui n'existe pas. Aujourd'hui, le cinéma consommé en France est largement américain, certes ; mais quiconque s'intéresse un tout petit peu au cinéma sait que les Français en ont été les précurseurs, et les "vedettes américaines" le rappellent souvent dans leurs interviews.
Une amie qui travaille (en histoire) sur des groupes anarchistes et des coopératives de cinéma entre 1895 et 1914, nous disait que dès le début de son histoire, le cinéma est une industrie, se crée pour produire de l’argent et pas comme un art de qualité. Georges Sadoul, même si c'est un peu daté, avait fait une Histoire du cinéma en trois tomes en 1948-1951 : le 1er, L'invention du cinéma (1832-1897) ; le 2e, Les pionniers du cinéma : de Méliès à Pathé (1897-1909) ; le 3e, Le cinéma devient un art (1909-1920). Les titres montrent bien une évolution : d'abord uniquement des questions de prouesse technique dans la découverte des jeux de lumière, puis la découverte des Lumière ; ensuite une question de gros sous, on tournait des films chaque semaine, et un film ne restait que rarement un mois à l'affiche ; enfin une question véritablement artistique même si des précurseurs (Méliès, vous le signalez) ont existé.
De fait, quand on voit des films des années 1900 et 1910, on est confondus par les thèmes, le mauvais jeu de beaucoup d'acteurs de second plan ou de figurants, et souvent la faible qualité esthétique. Ce qui avait encouragé ces militants anarchistes à se réunir en coopératives de cinéma était justement une envie de lutter contre l'influence délétère du cinéma sur les masses ouvrières, dans une perspective pacifiste et antialcoolique. D'autant plus que beaucoup de salles de cinéma d'alors (pour réaliser à quel point le cinéma est très tôt très populaire, il y avait 200 cinémas à Paris avant 1914 !) étaient accolées à un débit de boisson, ou inversement le patron installait un cinématographe dans son débit pour inciter à la consommation. Les rixes y étaient habituelles...
Bon à part cette habitude de dire "tout le monde dit ça mais ce n'est pas vrai", même quand tout le monde ne dit pas ça du tout, l'article est très bon, très instructif, bien écrit, merci beaucoup. Si je peux encore me permettre, j'ai ressenti deux manques : Michel Gondry ; et des chiffres sur le nombre de films ou de spectateurs, leur évolution...
Mais c'est sans doute trop demander, cet article est déjà très intéressant ainsi !
Autre exemple entrant dans votre démo, en 1991, Pascal Chedeville et Elisabeth Löchen ont mis au point le premier procédé de diffusion cinéma en son numérique, le LC Concept (leurs initiales).
C'était très rusé. Ils utilisaient une partie de la pellicule située entre le bord et les perforations, juste à côté de la piste son optique Cette partie est traditionnellement dévolue à l'étalonnage des copies, mais juste avant le début de l'œuvre proprement dite.
Ils inscrivaient donc un signal optique, un genre de timecode sur cette part de la pellicule et ce signal pilotait un disque magnéto-optique sur lequel le son était inscrit en très bonne qualité et en numérique.
L'ensemble était assez simple et peu coûteux pour les salles. Mais l'industrie US du cinéma a tout fait pour étouffer ce système qui faisait concurrence à un autre, bien américain et aussi bien plus coûteux celui là puisqu'il fallait modifier les projecteurs.
Seule une vingtaine de salles a pour finir été équipée de ce système. Les deux inventeurs ont baissé les bras en 1994.
LC Concept était en compétition avec deux systèmes américains. Le dts et le Dolby Digital.
Le dts est à l'identique du LC Concept à l'exception que le son est stocké sur cd-rom, il ne nécessitait donc pas, comme LC Concept de modification des projecteurs
Dolby Digital en revanche encode dans une matrice sur le bord de la pellicule (entre les trous, ce qui risque de le détériorer d'ailleurs) le son, et nécessite donc que le projecteur soit équipé pour analyser cette matrice de petite taille.
Je ne sais dire si l'industrie US a vraiment fait en sorte d'asphyxier LC Concept ou bien si les salles françaises ont été trop frileuses.
Pascal Chedeville et Elisabeth Löchen s'en sont tout de même bien sortis.. ayant 6 ou 18 mois d'antériorité (selon les versions) dans leur brevet sur dts, après avoir attaqué dts en justice, cela s'est réglé à l'amiable et dts a racheté les brevets de LC Concept.
PS: un mot tout de même à Rafik, c'est dommage que en filigrane de ses passionnantes chroniques, on sente toujours tout de même une détestation d'un certain cinéma caricaturé à l'extrême (qu'il soit français ou non)
Une idée: à quand un texte fouillé comme les votres sur la "nécessité" de finir un film avec un happy end?
Amitiés,
Je n'ai pu m'empêcher de repenser au "Bal des Actrices" de Maïwenn Le Besco, cette dernière déclarant dans en interviews qu'elle se fiche du cadre, qu'elle se fiche de la lumière, qu'elle se fiche du positionnement des acteurs dans l'espace, arguant qu'elle ne s’intéresse qu'au jeu des acteurs. Film, il va sans dire, encensé par la presse.
Tout une culture, tout un langage cinématographique, tout un siècle d'apprentissage de l'image jeté aux latrines pour filmer des acteurs avec un caméscope, sans la moindre réflexion sur les non-dits et rapports de force que la mise en image pourrait révéler. Un procédé sensé montrer sans artifices une réalité qui ne s'en trouve au final que mieux dissimulée (si une caméra filmant sur le vif suffisait à montrer l'entière réalité, les JT seraient bien différents, et ce site n'aurait pas de raisons d'exister).
En somme, le cinéma n'est pour certain que du théâtre customisé (et encore, tout metteur en scène vous dira que le placement des acteurs sur scène est crucial) : une suite de séquence que le spectateur regarde avec des oeillères, les acteurs étant les seuls à pouvoir faire vivre le décor. Alors que, et cet article le démontre à la perfection, le cinéma naît d'une caméra donnant vie à un espace et nouant des liens entre ses occupants. Merci Rafik.
je voulais juste ajouter mon témoignage en passant, étant diplômée de l'école des gobelins en cinéma d'animation, je me sent particulièrement concernée par vos propos :)
Je me souviens il y a 5/6 ans j'ai pu assister à une projection de court métrages de premières années de la fémis. Je n'y connaissait rien, je n'ai donc rien osé dire, manque de légitimité oblige. mais votre article me rappelle à quel point ces films n'avaient ni queue ni tête. j'ai lu l'article que vous avez mis en lien à propos de la débâcle de la fémis. Il a décrit ce que j'y ai ressenti, à savoir de grosses lacunes techniques, une absence d'envie d'apprendre les règles de narration normales, de vouloir se faire comprendre auprès du publique. Comment en première année de la fémis peut on se croire assez mature pour déstructurer son œuvre??! J'y ai aussi ressenti le côté ultra bobo qui se regarde faire, qui se regarde créer, hors du monde réel, dans leur cocon bourgeois, tout en le faisant en réaction au cinéma grand publique (comme si c'était un gros mot V_V).
Depuis, j'ai fait une école de réalisation et conception de cinéma d'animation que sont les gobelins, qui, au delà de pas mal de problèmes internes d'administration et de "starification" à outrance, peut se targuer de tenter d'apprendre à ses élèves un cinéma technique et créatif. On nous tapait sur les doigts quand nos scripts/animatiques/storyboard étaient incompréhensibles, jusqu'à ce qu'il ne le soient plus. On nous a fait prendre conscience de rester lisible, clair, compréhensible, qu'on n'étais pas des artistes par défaut, qu'on devrait apprendre le cinéma par des règles, une méthodologie, avant de penser à tout déstructurer.. Bref, nous avons dû pour faire nos court métrages, nous poser des problèmes concrets, nous poser des défis techniques.
En bref, je pense, du bas fond de mon point de vue de petite française travaillant dans le milieu, qu'il s'agit là d'un apprentissage de style proche des américains, très terre-à-terre, et souvent très dénigré dans le milieu français du cinéma un peu classique (on dit souvent que les gobelins sont une école de techniciens, malgré son succès international..)..
J'ai donc retrouvé dans votre article absolument tout mon vécu, mais en mieux analysé, merci encore d'avoir évoqué tout cela!!
Je recommande aux intéressés de lire le bouquin sur le scénario écrit par robert mc kee, nommé "story", dispo dans toutes les bonnes librairie (en français), qui explique très brillamment, en plus de donner une grande leçon de scénario, le fossé entre ces 2 types de cinéma..
Article à faire tourner et montrer aux amnésiques.
Il y a effectivement dans votre chronique une perception pertinente de l'esprit français dans le domaine...
Je rajoute quelques trucs : une des idées de génie de Gance est d'avoir fait tourner ses acteurs en leur demandant d'articuler réellement des dialogues écrits, ce qui lui a permis, une fois la technique disponible, de proposer une version parlante en enregistrant les voix de la façon la plus synchrone possible...
Le plan d'ouverture de Sous les toits de Paris est extrêmement novateur, non pas tant par le mouvement de "grue", le travelling aérien, que l'on a déjà rencontré plusieurs fois à l'époque, mais parce que le son accompagne le mouvement de la caméra avec un effet de zoom sonore, de crescendo synchrone à l'image, ce qui est une grande première.
Et ce n'est pas un attroupement de passants, mais des gens en train de répéter la chanson qui donne son titre au film (et vice-versa...).
Il y a cependant une erreur dans votre attribution des inventions aux réalisateurs et techniciens français : d'abord, concernant Gance et son Napoléon, il serait juste de dire que c'est après avoir vu Naissance d'une Nation de Griffith, et après l'avoir rencontré, que l'idée lui est venue et qu'il finit par se lancer dans le tournage de son film.
Ce qui n'a rien d'étonnant, c'est qu'on retrouve chez Gance des choses mises en place par Griffith, dont le travelling aérien qu'il a inventé à l'occasion du tournage de son film Intolerance, pour l'arrivée dans Babylone célébrant Balthazar (la partie The Feast Of Belshazzar).
Afin de réaliser ce très long travelling (presque une minute), la caméra a été fixée sur un ballon captif.
On retrouve d'autres plans aériens plus statiques ensuite.
Le film est sorti en 1916, soit onze ans avant Napoléon...
http://media.siggraph.org/paris/fmx/
4h de témoignages des pionniers de la 3D française, avec :
* Pierre Hénon: une brève chronologie des débuts des pionniers français.
* Xavier Nicolas et Jerzy Kular: de l'utilisation des simulateurs de vol pour réaliser les premiers films à la Sogitec jusqu'à la création d'EXMachina, principale société d'effets visuels numériques à Paris dans les années 90.
* Jean-Charles Hourcade: du labo d'animation 3D à l'INA fondé sans même un ordinateur jusqu'à la création de TDI et du logiciel Explore qui va devenir le premier logiciel mondial au début des années 90
* Georges Lacroix: les débuts de Fantôme par trois compères inconscients, les Fables géométriques, Insektors.
* Olivier Emery: le développement d'Imagix3D, premier logiciel commercial 3d sur PC
* Jacques Bled: quand 5 amis fondent MacGuff avec un PC dans une chambre d'étudiant.
* Pierre Buffin: la création de Buf, les développements innovants, les relations privilégiées avec des réalisateurs marquants.
* François Garnier: le parcours d'un freelance qui rejoint ensuite Medialab et l’aventure Starwatcher (évoqué dans cet article)
* Maurice Benayoun: la fondation de Z-A, les Quarks, Dieu, le diable et bien d'autres concepts artistiques...
Les vidéos sont par contre en anglais, du fait du contexte (présentation lors d'une conférence en Allemagne).
Dans un tel contexte de désintérêt pour l'image
J'ai du mal à comprendre, là, par contre... Désintérêt de qui, pour l'image ? De la France ?
Sinon, petite critique : utiliser le terme 3D dans deux sens différents (image de synthèse et relief) n'aidera pas forcément la compréhension de ceux qui ne connaissent pas le domaine.
Parler de relief ou de S3D (3D stéréoscopique) est sans doute préférable.
Passionnant voyage dans l'histoire, merci. Vous nous avez manqué...
J'ajoute que vous avez admirablement résumé l'esprit français.
"L’invention est parfaitement ignorée par le Cinéma français de l’époque, bien trop occupé à théoriser sur la liberté de filmage pour s’emparer d’un appareil qui permet de filmer librement."
Malheureusement, cette tendance a la theorisation et aux discours est tres systematique en France, et est un bon resume des problemes evoques dans la chronique.
"L’histoire de la technologie du c inéma français, de ses mises en avant jusqu'à ses mises à l'écart, raconte au fond l’histoire d’une conscience nationale qui oscille entre reniement, amnésie et culpabilité."
Je crois qu'il ne faut peut-etre pas oublier non plus un certain sentiment de superiorite et de snobisme de la part de ceux qui sont censes "representer" le cinema francais et la culture. Et ce sentiment ajoute a celui de culpabilite est quand meme assez immobilisant.
Et pour finir, il faut bien comprendre egalement que le systeme economique en France empeche que les entreprises a la pointe de la recherche dans ce domaine puissent vraiment se developper dans de bonnes conditions : le systeme est tel qu'en matiere d'Effets visuels, par exemple les prix sont 3 fois superieurs a ceux pratiques a Los Angeles ou a Londres ( sans compter les deductions d'impots qui y sont pratiquees ) ( et je ne parle meme pas des pays d'Asie ) : les studios ne vont donc pas hesiter une seconde, et ne vont pas donner de boulot aux boites francaises.
Et malgre le fait que les prix sont 3 fois plus eleves en France pour les studios, les artistes, eux, sont 2 a 3 fois moins bien payes en France qu'ailleurs ! Pas etonnant qu'ils partent a l'etranger avec leur savoir faire.
Pour finir : Petite precision : dans la chronique il faut comprendre que si "le cinéma d’animation en image de synthèse représente près de 20% des recettes mondiales", il s'agit la des films realises entierement en images de synthese, mais aujourd'hui 100 % des films produits a Hollywood necessitent de l'image de synthese.