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Copyright : une nouvelle folie douce ?
Quel est le point commun entre Tintin, le petit prince, une météorite tombée sur la Russie, et la sangria ? Tous quatre sont protégés, à des degrés divers, par une législation sur le copyright. Tous quatre sont tombés sous le coup du "copyright madness", la folie du copyright, pour reprendre le nom du blog de nos deux invités du jour, Lionel Maurel et Thomas Fourmeux.
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Derniers commentaires
J'ajoute que les vrais ancêtres du profit sont le butin et la rapine.
Bravo Lea, votre message est peut-être le plus subversif qui soit. L'essence de la propriété intellectuelle est tout entière dans la pub: ce sont les marques ( cf l'affaire laguiole).
L'appropriation des mots et des idées. Voila ce que c'est le mot. Aucun auteur, aucun inventeur, aucun poète, aucun musicien, aucun scientifique n'a inventé quelque chose sans s'appuyer sur de l'existant. C'est la toute la folie du droit d'auteur. Folie fondée sur le fait que l'un pourrait être "le premier", chose bien souvent très relative. Sony a breveté le CD, pourtant, sans l'invention de la roue, du laser, de l'électricité.... cela ne pourrait exister. Le droit d'auteur est un vol. Un vol du travail collectif.
Mais tout le monde reste figé dans la posture que l'on peut s'approprier des mots et des idées. Chacun accepte cela. Comme un postulat. Sans voir qu'au final, ce n'est pas la question. La question est : comment font pour vivre ceux qui écrivent, chantent, composent, inventent sans passer par l'appropriation aux effets négatifs que tout le monde constate: Johnny est richissime, et la majorité des musiciens peinent à joindre les deux bouts, pour ne prendre que l'exemple de la musique. Les poseurs de brevets fous également... Tout le monde reste figé dans la posture que la seule façon de permettre à ces gens de reproduire leur conditions d'existence passent par le brevet, par un rapport marchand...
Supprimons les brevets et le droit d'auteurs. Ceux qui créent, comme ceux qui ne créent pas, touchent un salaire à vie, un revenu de base, ou quelque variante que ce soit... Et l'humanité sera libérée du droit d'auteur. Libérée par le haut. Libérée au sens propre du terme de l'emploi. Une utopie? Pas vraiment. Il faut que la majorité envoie bouler une minorité qui profite de nous tous.
Mais tout le monde reste figé dans la posture que l'on peut s'approprier des mots et des idées. Chacun accepte cela. Comme un postulat. Sans voir qu'au final, ce n'est pas la question. La question est : comment font pour vivre ceux qui écrivent, chantent, composent, inventent sans passer par l'appropriation aux effets négatifs que tout le monde constate: Johnny est richissime, et la majorité des musiciens peinent à joindre les deux bouts, pour ne prendre que l'exemple de la musique. Les poseurs de brevets fous également... Tout le monde reste figé dans la posture que la seule façon de permettre à ces gens de reproduire leur conditions d'existence passent par le brevet, par un rapport marchand...
Supprimons les brevets et le droit d'auteurs. Ceux qui créent, comme ceux qui ne créent pas, touchent un salaire à vie, un revenu de base, ou quelque variante que ce soit... Et l'humanité sera libérée du droit d'auteur. Libérée par le haut. Libérée au sens propre du terme de l'emploi. Une utopie? Pas vraiment. Il faut que la majorité envoie bouler une minorité qui profite de nous tous.
Bonjour
Je viens de décompter l'ensemble des invité-e-s de 14h42 : 86 % d'invités homme.
Evidemment, les réponses classiques seront :
- On ne trouve pas de femmes à inviter
- Ce qui compte c'est la compétence et pas le sexe
- L'émission parle essentiellement de sujets dans un secteur fortement masculinisé
Je souhaiterais reprendre ces 3 arguments classiques pour tenter rapidement de les déconstruire ;
1. Oui, les femmes acceptent plus difficilement d'être invitées sur un plateau notamment parce que leur éducation les porte à ne pas se sentir légitimes et à envisager qu'il existe plus compétent qu'elles. Cela implique qu'il faut faire un effort pour les convaincre et trouver davantage d'invitées afin de s'assurer d'un minimum de présence féminine
2. Les femmes réussissant tout aussi bien voire mieux que les hommes leurs études, elles devraient être aussi souvent qu'eux invitées en tant qu'expertes sur des plateaux. Ce n'est pas le cas. Il y a donc un biais : celui de la cooptation qui défavorise les femmes.
3. Certes. Pour autant le rôle d'@si n'est-il pas de contrer les représentations ? Comment aider les femmes à s'orienter vers ces secteurs si aucun modèle ne leur est présenté ?
Cette problématique est pour moi cruciale. Comment être crédible dans son discours tout en ostracisant une partie des voix qui devraient avoir la possibilité de s'exprimer ?
Je viens de décompter l'ensemble des invité-e-s de 14h42 : 86 % d'invités homme.
Evidemment, les réponses classiques seront :
- On ne trouve pas de femmes à inviter
- Ce qui compte c'est la compétence et pas le sexe
- L'émission parle essentiellement de sujets dans un secteur fortement masculinisé
Je souhaiterais reprendre ces 3 arguments classiques pour tenter rapidement de les déconstruire ;
1. Oui, les femmes acceptent plus difficilement d'être invitées sur un plateau notamment parce que leur éducation les porte à ne pas se sentir légitimes et à envisager qu'il existe plus compétent qu'elles. Cela implique qu'il faut faire un effort pour les convaincre et trouver davantage d'invitées afin de s'assurer d'un minimum de présence féminine
2. Les femmes réussissant tout aussi bien voire mieux que les hommes leurs études, elles devraient être aussi souvent qu'eux invitées en tant qu'expertes sur des plateaux. Ce n'est pas le cas. Il y a donc un biais : celui de la cooptation qui défavorise les femmes.
3. Certes. Pour autant le rôle d'@si n'est-il pas de contrer les représentations ? Comment aider les femmes à s'orienter vers ces secteurs si aucun modèle ne leur est présenté ?
Cette problématique est pour moi cruciale. Comment être crédible dans son discours tout en ostracisant une partie des voix qui devraient avoir la possibilité de s'exprimer ?
STRUMF. : « Comment se fait-ce que les non-occidentaux aient tant de mal à gober le concept de propriété intellectuelle ? »
il me semblait avoir traité ce sujet dans une chronique ou un Vite dit, mais je ne retrouve pas. Peut-être ai-je pondu ça ailleurs, il y a longtemps.
En tout cas, voilà une bonne idée de chronique ;-)
il me semblait avoir traité ce sujet dans une chronique ou un Vite dit, mais je ne retrouve pas. Peut-être ai-je pondu ça ailleurs, il y a longtemps.
En tout cas, voilà une bonne idée de chronique ;-)
Trêve de plaisanterie. La question de la propriété intellectuelle est cruciale. Il faudrait une émission pour poser au moins la folle question de la durée des brevets ( entre zéro et l'infini, où est le pseudo équilibre ?). Quel est le caractère collectif de la création ? ( Mozart est impensable sans Haydn, Bach, et les Italiens) Comment se fait-ce que les non-occidentaux aient tant de mal à gober le concept de propriété intellectuelle ? Cette émission, intéressante mais trop technique à mon goùt, néglige la question de comment résoudre toutes ces problématiques, comme on dit sur BFN-RMC.
Un pianiste ne travaille que quand il fait ses gammes. S'il donne un concert, non seulement il ne travaille pas, mais il joue. Le mécénat ( y compris le mécénat d' Etat) est donc, avec le cachet, le seul mode de rémunération de l'artiste. Prétendre salarier les artistes est commettre la même erreur que l'Union soviétique: c'est considérer la culture comme un besoin, alors qu'elle nous en délivre.
Bon ,
je débarque comme tout alpin un peu arriéré.
pour moi, la folie douce, c'est des restaurants branchouille dans les stations de ski branchouille.
Pour moi, la folie douce c'est tout sauf ce à quoi un asinaute conscient et organisé devrait prêter attention.
J'ai rien compris, ou quoi ?
je débarque comme tout alpin un peu arriéré.
pour moi, la folie douce, c'est des restaurants branchouille dans les stations de ski branchouille.
Pour moi, la folie douce c'est tout sauf ce à quoi un asinaute conscient et organisé devrait prêter attention.
J'ai rien compris, ou quoi ?
très bonne émision,revigorante pour envisager un furur d'internet pas seulement marchand.
et évidement c'est pas un hasard si ce sont des bibliothécaires qui militent dans ce sens.car les médiathèques sont encore des espaces d'ouverture à la culture magnifiques:des centaines de milliers d'ouvrages potentiellement consultables,gratuitement ou pour une somme symbolique (6 euros pour un an!) qu'on peut garder une quarantaine de jours.en général elles se situhent en plein centre ville,dans de très beaux batiments.comme à la rochelle,poitiers,limoges...
et qu' appolinaire tombe dans le domaine public exeptionnellement plus de 90ans après sa mort,si on prend un de ses livres de poésie en médiathèque,on engraisse ni ces ayants droit ni gallimard.
d'autre part,c'est un retournement de perspective assez cynique, que des créateurs(surtout leurs ayants droit),après avoir recherché le succès public à leurs débuts,dénient à ce même public le droit de faire référence(sans aucun mercantillisme) à leur création une fois ce succès obtenu.un des intervenants disait qu'il y a 6000brevets déposés aux usa chaque semaine,pour essayer de faire du pognon en justice à tout prix et sur n'importe quel sujet.bientôt il faudra payer des droits pour...couper les poils du cul en quinze!!
et évidement c'est pas un hasard si ce sont des bibliothécaires qui militent dans ce sens.car les médiathèques sont encore des espaces d'ouverture à la culture magnifiques:des centaines de milliers d'ouvrages potentiellement consultables,gratuitement ou pour une somme symbolique (6 euros pour un an!) qu'on peut garder une quarantaine de jours.en général elles se situhent en plein centre ville,dans de très beaux batiments.comme à la rochelle,poitiers,limoges...
et qu' appolinaire tombe dans le domaine public exeptionnellement plus de 90ans après sa mort,si on prend un de ses livres de poésie en médiathèque,on engraisse ni ces ayants droit ni gallimard.
d'autre part,c'est un retournement de perspective assez cynique, que des créateurs(surtout leurs ayants droit),après avoir recherché le succès public à leurs débuts,dénient à ce même public le droit de faire référence(sans aucun mercantillisme) à leur création une fois ce succès obtenu.un des intervenants disait qu'il y a 6000brevets déposés aux usa chaque semaine,pour essayer de faire du pognon en justice à tout prix et sur n'importe quel sujet.bientôt il faudra payer des droits pour...couper les poils du cul en quinze!!
Excellente émission !
Excellent aussi la notion de pirate box, que je ne connaissais pas, et qui est à faire connaître !
Et je trouve bien dommage que notre Korkos national s'accroche à ce modèle de copyright.
Il y a tout un modèle post-capitaliste à réinventer. Quand tous les artistes auront de quoi vivre décemment indépendamment de la masse de leur production, peut-être qu'ils auront moins de velléités capitalistes.
Je trouve qu'encore une fois Friot y répond très bien, avec son salaire inconditionnel.
Sinon, connaissez vous Youssouf et son Tintin en Irak ? Comment se fait-il que cette excellente parodie (excellente dans ce qu'elle dit, pas techniquement) soit en vente, vous avez une idée ?
Excellent aussi la notion de pirate box, que je ne connaissais pas, et qui est à faire connaître !
Et je trouve bien dommage que notre Korkos national s'accroche à ce modèle de copyright.
Il y a tout un modèle post-capitaliste à réinventer. Quand tous les artistes auront de quoi vivre décemment indépendamment de la masse de leur production, peut-être qu'ils auront moins de velléités capitalistes.
Je trouve qu'encore une fois Friot y répond très bien, avec son salaire inconditionnel.
Sinon, connaissez vous Youssouf et son Tintin en Irak ? Comment se fait-il que cette excellente parodie (excellente dans ce qu'elle dit, pas techniquement) soit en vente, vous avez une idée ?
I am apology man !
oh mon dieu ! alors je serai en infraction sur tous mes disque dure plein de films et de séries et de BDs et de....
oh mon dieu ! alors je serai en infraction sur tous mes disque dure plein de films et de séries et de BDs et de....
Lionel !!!
Je suis bibliothécaire aussi, et je suis tout à fait d'accord avec Lionel Maurel, Thomas Fourmeux et SavoirCom1, pour les raisons que je vais un peu détailler ici (que les intervenants ont évoqués, mais n'ont pas pu trop développer).
Prenons tout simplement pour commencer l'histoire du prêt de livres. En France, les bibliothèques municipales ont été constituées légalement à la Révolution Française. Le principe, c'était que le citoyen puisse les utiliser pour accéder à la culture et à la connaissance, et ainsi être un citoyen émancipé. Les bibliothèques municipales prêtent des livres, ce qui n'a jamais posé problème à personne... Jusqu'à l'arrivée d'Internet.
Eh oui, au moment où les éditeurs accusaient le choc de l'existence du copier-coller, ce n'est pas contre Internet qu'un débat violent s'est élevé, mais contre les bibliothèques municipales, accusées, par le biais du prêt de livres, de causer un manque à gagner dommageable aux éditeurs et aux auteurs. Ce qui est factuellement faux, car comme il a été indiqué dans l'émission, les pratiques culturelles se cumulent (ça veut dire qu'un gros emprunteur de livres est probablement un gros acheteur de livres). Mais bon, une loi a été passée en 2002, et depuis les bibliothèques font une déclaration de l'ensemble des livres achetés dans l'année pour que les sommes adéquates puissent être reversées aux ayants droits. On peut considérer que c'est légitime et ce n'est pas ça qui va mettre en péril les bibliothèques, mais rappelons-le juste : jusqu'en 2002, ça n'avait jamais posé problème à personne que les bibliothèques prêtent les livres.
Autre exemple peut-être plus parlant : les revues scientifiques dans les bibliothèques universitaires. Les bibliothèques universitaires servent aux chercheurs, elles doivent donc proposer tous les articles à la pointe dans la discipline concerne. Or, les acteurs qui commercialisent les revues scientifiques, depuis qu'elles sont dématérialisées, sont extrêmement concentrés et pratiquent des tarifs tout à fait prohibitifs (exemple : Elsevier, dont Arrêt sur Images a déjà parlé), plusieurs centaines de milliers d'euros / an pour un accès à des bouquets de revues où on ne peut pas sélectionner les revues que l'on souhaite avoir. Pourtant une très grande partie des articles publiés le sont par des chercheurs rémunérés par des deniers publics. On est donc là dans une privatisation au détriment du contribuable/de la recherche d'une ressource produite par le secteur public.
Autres exemple plus banal, pour en revenir aux bibliothèques municipales : je suis bibliothécaire. Je veux afficher en vignette les couvertures des livres que j'ai dans mon catalogue sur mon site web ou les bibliographies que je fais. L'intention est noble : valoriser les documents, donner envie aux gens de les lire/regarder, etc. Aucun dommage pour l'éditeur ou l'auteur, au contraire. Eh bien, je n'en ai pas le droit, car l'image est protégée. Pour le faire, il faut que j'en négocie les droits ou plutôt que je m'adresse à quelqu'un qui en a négocié les droits. Doc j'ai comme choix :
- Electre, ce n'est pas donné (500 à 1000€/an). Tout ça, ça correspond à des documents que je ne peux pas proposer au public (et, à noter, contrairement aux idées reçues, les services publics ne croulent pas sous l'argent)
- Amazon veut bien me filer ses vignettes si je mets un lien vers leur catalogue où on peut acheter le livre. Pas très cool pour le libraire local.
Pour beaucoup de services en ligne, c'est comme ça : je paie un prix prohibitif, ou j'accepte de participer à un système fermé que je ne souhaiterais pas forcément cautionner.
Encore un exemple, le spleen des documentalistes. Être documentaliste dans une structure, c'est faire de la veille, des dossiers de presse, compiler et partager des informations pour aider les personnes travaillant sur ces sujets dans la structure. Mais un article, on n'est pas censé le copier. D'où cette remarque d'une amie documentaliste il y a quelque temps : "j'ai un problème, presque tout mon métier est devenu illégal." Les documentalistes en arrivent à mettre en place des ruses de sioux pour faire de la veille sans copier des articles.
Autre exemple : le livre numérique apparaît, avec la liseuse. Toutes les bibliothèques se réjouissent : chic ! on va prêter des livres numériques ! Ah mais non, pas si vite ! En effet :
D'abord, il y a des questions de droits : est-ce que c'est vraiment un livre ? Ah bah non, pas tout à fait. C'est pas sûr que ce soit bien légal de le prêter. (en même temps, la négociation des droits de prêt est tout à fait étrange pour les bibliothèques. En général, on achète un DVD entre 40 et 80€ l'unité, soit beaucoup plus cher que dans le commerce, à cause du droit de prêt. Mais les CD, on les achète au même prix, parce que le droit de prêt n'a jamais été négocié et que nous sommes donc dans une illégalité qui est devenu une tolérance de fait. Les jeux vidéos, on n'est pas sûr de pouvoir les prêter, donc on propose plutôt du jeu sur place, sauf dans les collectivités dont les services juridiques sont braves et n'ont peur de rien)
Question du droit levée, on rencontre la charmante question du DRM. Les DRM bloquent plein d'usages du livre numérique, à commencer par, souvent, le simple fait de pouvoir le lire. Comme le dit notre libraire qui vend du livre numérique et avec qui on discute "c'est quand même dommage après avoir vendu un livre numérique de devoir passer trois quart d'heures au téléphone avec le client qui n'a pas réussi à l'ouvrir". Soyons réalistes, la plupart des usagers ont trouvé la parade aux blocages intempestifs des DRM : les craquer, tout simplement. Nous on est fonctionnaires, on n'a pas le droit, on doit donc s'arracher les cheveux pour trouver comment faire avec.
Et on se rend compte en creusant un peu la question : "euh, mais le document numérique acheté avec DRM, les gens ont carrément beaucoup moins de droits dessus que ce qu'ils achetaient autrefois en format physique !" Un exemple ? Bruce Willis a intenté un procès à Apple il y a quelques temps. Il s'est en effet rendu compte qu'il n'avait acheté qu'un droit d'usage sur les milliers de chansons et d'albums présents sur son iTunes, et pas les fichiers des albums et chansons. Donc, s'il mourrait, sa bibliothèque iTunes se volatilisait, alors qu'il aurait pu transmettre des CD ou vinyls physiques à ses enfants, ou autres. Bruce Willis a les moyens de faire un procès, mais les millions d'autres utilisateurs d'iTunes, non. Et rappelons-le : ce retrait des documents acheté ne bénéficie aux commun des mortels, mais à la plateforme de revente de ces droits d'accès.
Bref bref. Pourquoi pleurer sur ces limitations et embêtements fait aux bibliothèques ? Eh bien tout simplement parce que ce n'est pas de nous qu'il s'agit, mais avant tout de notre modèle et des gens que nous servons. Nous représentons un truc assez important, qui est le partage du savoir et de la culture légal, légitime, et non marchand, dans le but de l'émancipation du citoyen, et ce quelles que soient ses ressources. Si nous ne pouvons pas accomplir notre mission, si nous sommes incapables de suivre les évolutions des usages parce que l'on nous met des barrières légales, si nous avons l'air de ploucs et n'arrivons plus à attirer notre public parce que nos sites n'ont pas d'images alors que les sites marchands clignotent dans tous les sens, ce qui restera sera une alternative entre le tout piratage, qui n'est pas idéal, et le tout marchand, qui pénalise les plus démunis.
Le problème n'est pas que nous ne voulons pas que les ayants-droits aient une juste rémunération, au contraire. Le problème, c'est que d'une part le capitalisme actuel a commencé à cannibaliser les créations de l'esprit, en transformant un droit d'auteur qui vise originellement à assurer une juste rémunération aux créateurs en une rente de situation se prolongeant bien au-delà du délai pour lequel cela a un sens (l'accession au domaine public, c'est aujourd'hui 70 ans après la mort de l'auteur. On ne risque pas de faire mourir de faim un auteur nécessiteux en défendant le domaine public), d'autre part, les auteurs et producteurs légitimement crispés en raison de l'évolution majeure (mais probablement irréversible) que fait peser le web sur le partage des productions culturelles en arrivent à mettre en place des systèmes et des lois inefficaces pour lutter contre le vrai problème, et qui vont donc uniquement mettre des bâtons dans les roues des services publics respectueux de la loi qui cherchent seulement à servir la population.
Pour aller plus loin :
Une présentation de Lionel Maurel sur la copie et les excès du copyright : http://www.dailymotion.com/video/x16j61p_tu-ne-copieras-point-pour-une-redecouverte-de-la-copie-1-2_creation
C'était à l'occasion de la troisième édition de Brest en Biens Communs, premier festival de France dédié à la protection des biens communs (domaine public, etc.) (plus d'infos et de conférences là : http://www.a-brest.net/article14528.html)
Il y a aussi, sur le contexte américain, le sympathique documentaire "Everything is a Remix", de Kirby Ferguson : http://www.dailymotion.com/video/xsu9y4_exclu-everything-is-a-remix-kirby-ferguson-fr_news
Je suis bibliothécaire aussi, et je suis tout à fait d'accord avec Lionel Maurel, Thomas Fourmeux et SavoirCom1, pour les raisons que je vais un peu détailler ici (que les intervenants ont évoqués, mais n'ont pas pu trop développer).
Prenons tout simplement pour commencer l'histoire du prêt de livres. En France, les bibliothèques municipales ont été constituées légalement à la Révolution Française. Le principe, c'était que le citoyen puisse les utiliser pour accéder à la culture et à la connaissance, et ainsi être un citoyen émancipé. Les bibliothèques municipales prêtent des livres, ce qui n'a jamais posé problème à personne... Jusqu'à l'arrivée d'Internet.
Eh oui, au moment où les éditeurs accusaient le choc de l'existence du copier-coller, ce n'est pas contre Internet qu'un débat violent s'est élevé, mais contre les bibliothèques municipales, accusées, par le biais du prêt de livres, de causer un manque à gagner dommageable aux éditeurs et aux auteurs. Ce qui est factuellement faux, car comme il a été indiqué dans l'émission, les pratiques culturelles se cumulent (ça veut dire qu'un gros emprunteur de livres est probablement un gros acheteur de livres). Mais bon, une loi a été passée en 2002, et depuis les bibliothèques font une déclaration de l'ensemble des livres achetés dans l'année pour que les sommes adéquates puissent être reversées aux ayants droits. On peut considérer que c'est légitime et ce n'est pas ça qui va mettre en péril les bibliothèques, mais rappelons-le juste : jusqu'en 2002, ça n'avait jamais posé problème à personne que les bibliothèques prêtent les livres.
Autre exemple peut-être plus parlant : les revues scientifiques dans les bibliothèques universitaires. Les bibliothèques universitaires servent aux chercheurs, elles doivent donc proposer tous les articles à la pointe dans la discipline concerne. Or, les acteurs qui commercialisent les revues scientifiques, depuis qu'elles sont dématérialisées, sont extrêmement concentrés et pratiquent des tarifs tout à fait prohibitifs (exemple : Elsevier, dont Arrêt sur Images a déjà parlé), plusieurs centaines de milliers d'euros / an pour un accès à des bouquets de revues où on ne peut pas sélectionner les revues que l'on souhaite avoir. Pourtant une très grande partie des articles publiés le sont par des chercheurs rémunérés par des deniers publics. On est donc là dans une privatisation au détriment du contribuable/de la recherche d'une ressource produite par le secteur public.
Autres exemple plus banal, pour en revenir aux bibliothèques municipales : je suis bibliothécaire. Je veux afficher en vignette les couvertures des livres que j'ai dans mon catalogue sur mon site web ou les bibliographies que je fais. L'intention est noble : valoriser les documents, donner envie aux gens de les lire/regarder, etc. Aucun dommage pour l'éditeur ou l'auteur, au contraire. Eh bien, je n'en ai pas le droit, car l'image est protégée. Pour le faire, il faut que j'en négocie les droits ou plutôt que je m'adresse à quelqu'un qui en a négocié les droits. Doc j'ai comme choix :
- Electre, ce n'est pas donné (500 à 1000€/an). Tout ça, ça correspond à des documents que je ne peux pas proposer au public (et, à noter, contrairement aux idées reçues, les services publics ne croulent pas sous l'argent)
- Amazon veut bien me filer ses vignettes si je mets un lien vers leur catalogue où on peut acheter le livre. Pas très cool pour le libraire local.
Pour beaucoup de services en ligne, c'est comme ça : je paie un prix prohibitif, ou j'accepte de participer à un système fermé que je ne souhaiterais pas forcément cautionner.
Encore un exemple, le spleen des documentalistes. Être documentaliste dans une structure, c'est faire de la veille, des dossiers de presse, compiler et partager des informations pour aider les personnes travaillant sur ces sujets dans la structure. Mais un article, on n'est pas censé le copier. D'où cette remarque d'une amie documentaliste il y a quelque temps : "j'ai un problème, presque tout mon métier est devenu illégal." Les documentalistes en arrivent à mettre en place des ruses de sioux pour faire de la veille sans copier des articles.
Autre exemple : le livre numérique apparaît, avec la liseuse. Toutes les bibliothèques se réjouissent : chic ! on va prêter des livres numériques ! Ah mais non, pas si vite ! En effet :
D'abord, il y a des questions de droits : est-ce que c'est vraiment un livre ? Ah bah non, pas tout à fait. C'est pas sûr que ce soit bien légal de le prêter. (en même temps, la négociation des droits de prêt est tout à fait étrange pour les bibliothèques. En général, on achète un DVD entre 40 et 80€ l'unité, soit beaucoup plus cher que dans le commerce, à cause du droit de prêt. Mais les CD, on les achète au même prix, parce que le droit de prêt n'a jamais été négocié et que nous sommes donc dans une illégalité qui est devenu une tolérance de fait. Les jeux vidéos, on n'est pas sûr de pouvoir les prêter, donc on propose plutôt du jeu sur place, sauf dans les collectivités dont les services juridiques sont braves et n'ont peur de rien)
Question du droit levée, on rencontre la charmante question du DRM. Les DRM bloquent plein d'usages du livre numérique, à commencer par, souvent, le simple fait de pouvoir le lire. Comme le dit notre libraire qui vend du livre numérique et avec qui on discute "c'est quand même dommage après avoir vendu un livre numérique de devoir passer trois quart d'heures au téléphone avec le client qui n'a pas réussi à l'ouvrir". Soyons réalistes, la plupart des usagers ont trouvé la parade aux blocages intempestifs des DRM : les craquer, tout simplement. Nous on est fonctionnaires, on n'a pas le droit, on doit donc s'arracher les cheveux pour trouver comment faire avec.
Et on se rend compte en creusant un peu la question : "euh, mais le document numérique acheté avec DRM, les gens ont carrément beaucoup moins de droits dessus que ce qu'ils achetaient autrefois en format physique !" Un exemple ? Bruce Willis a intenté un procès à Apple il y a quelques temps. Il s'est en effet rendu compte qu'il n'avait acheté qu'un droit d'usage sur les milliers de chansons et d'albums présents sur son iTunes, et pas les fichiers des albums et chansons. Donc, s'il mourrait, sa bibliothèque iTunes se volatilisait, alors qu'il aurait pu transmettre des CD ou vinyls physiques à ses enfants, ou autres. Bruce Willis a les moyens de faire un procès, mais les millions d'autres utilisateurs d'iTunes, non. Et rappelons-le : ce retrait des documents acheté ne bénéficie aux commun des mortels, mais à la plateforme de revente de ces droits d'accès.
Bref bref. Pourquoi pleurer sur ces limitations et embêtements fait aux bibliothèques ? Eh bien tout simplement parce que ce n'est pas de nous qu'il s'agit, mais avant tout de notre modèle et des gens que nous servons. Nous représentons un truc assez important, qui est le partage du savoir et de la culture légal, légitime, et non marchand, dans le but de l'émancipation du citoyen, et ce quelles que soient ses ressources. Si nous ne pouvons pas accomplir notre mission, si nous sommes incapables de suivre les évolutions des usages parce que l'on nous met des barrières légales, si nous avons l'air de ploucs et n'arrivons plus à attirer notre public parce que nos sites n'ont pas d'images alors que les sites marchands clignotent dans tous les sens, ce qui restera sera une alternative entre le tout piratage, qui n'est pas idéal, et le tout marchand, qui pénalise les plus démunis.
Le problème n'est pas que nous ne voulons pas que les ayants-droits aient une juste rémunération, au contraire. Le problème, c'est que d'une part le capitalisme actuel a commencé à cannibaliser les créations de l'esprit, en transformant un droit d'auteur qui vise originellement à assurer une juste rémunération aux créateurs en une rente de situation se prolongeant bien au-delà du délai pour lequel cela a un sens (l'accession au domaine public, c'est aujourd'hui 70 ans après la mort de l'auteur. On ne risque pas de faire mourir de faim un auteur nécessiteux en défendant le domaine public), d'autre part, les auteurs et producteurs légitimement crispés en raison de l'évolution majeure (mais probablement irréversible) que fait peser le web sur le partage des productions culturelles en arrivent à mettre en place des systèmes et des lois inefficaces pour lutter contre le vrai problème, et qui vont donc uniquement mettre des bâtons dans les roues des services publics respectueux de la loi qui cherchent seulement à servir la population.
Pour aller plus loin :
Une présentation de Lionel Maurel sur la copie et les excès du copyright : http://www.dailymotion.com/video/x16j61p_tu-ne-copieras-point-pour-une-redecouverte-de-la-copie-1-2_creation
C'était à l'occasion de la troisième édition de Brest en Biens Communs, premier festival de France dédié à la protection des biens communs (domaine public, etc.) (plus d'infos et de conférences là : http://www.a-brest.net/article14528.html)
Il y a aussi, sur le contexte américain, le sympathique documentaire "Everything is a Remix", de Kirby Ferguson : http://www.dailymotion.com/video/xsu9y4_exclu-everything-is-a-remix-kirby-ferguson-fr_news
Bonjour,
Le droit d'auteur est-il légitime?
Ce droit n'existe que pour les formes d'art qui dépendent d'une industrie: industrie du cinéma, du disque, du livre, du jeu vidéo...
Est-ce qu'on n'est pas en train de confondre art et business?
Un peintre ou un sculpteur ne va pas créer une oeuvre en 5 minutes et s'il arrive à vendre cette oeuvre, il ne touchera pas de droits d'auteur de la part du musée qui l'exploitera.
Le droit d'auteur tel qu'il existe freine la diffusion de l'art. C'est donc une mauvaise chose.
De plus, les sommes colossales gagnées par certains artistes, quel que soit leur talent, sont-elles légitimes?
Est-ce que leurs oeuvres ne devraient pas, dans ce cas, être vendues moins chères pour profiter à plus de monde?
Le droit d'auteur est-il légitime?
Ce droit n'existe que pour les formes d'art qui dépendent d'une industrie: industrie du cinéma, du disque, du livre, du jeu vidéo...
Est-ce qu'on n'est pas en train de confondre art et business?
Un peintre ou un sculpteur ne va pas créer une oeuvre en 5 minutes et s'il arrive à vendre cette oeuvre, il ne touchera pas de droits d'auteur de la part du musée qui l'exploitera.
Le droit d'auteur tel qu'il existe freine la diffusion de l'art. C'est donc une mauvaise chose.
De plus, les sommes colossales gagnées par certains artistes, quel que soit leur talent, sont-elles légitimes?
Est-ce que leurs oeuvres ne devraient pas, dans ce cas, être vendues moins chères pour profiter à plus de monde?
Je n'arrive pas à comprendre l'héritage dans le droit d'auteur. Qu'est-ce qui justifie le paiement à la progéniture pour utiliser une œuvre ?
Un artiste peut-il écrire dans son testament en cas d'utilisation de l'œuvre, l'argent revient à l'État qui m'a fourni une bonne éducation, des bonnes routes pour partager mes œuvres ?
Il y avait un ce soir ou jamais sur le même thème en décembre dernier.
Un artiste peut-il écrire dans son testament en cas d'utilisation de l'œuvre, l'argent revient à l'État qui m'a fourni une bonne éducation, des bonnes routes pour partager mes œuvres ?
Il y avait un ce soir ou jamais sur le même thème en décembre dernier.
Petite rectification : ce n’est pas un « local » qui a déposé Laguiole, c’est un Francilien.
Jean-Jacques Rousseau :
« J’ai toujours senti que l’état d’auteur n’était, ne pouvait être illustre et respectable, qu’autant qu’il n’était pas un métier. Il est trop difficile de penser noblement, quand on ne pense que pour vivre. Pour pouvoir, pour oser dire de grandes vérités, il ne faut pas dépendre de son succès. Je jetais mes livres dans le public avec la certitude d’avoir parlé pour le bien commun, sans aucun souci du reste. Si l’ouvrage était rebuté, tant pis pour ceux qui n’en voulaient pas profiter. Pour moi, je n’avais pas besoin de leur approbation pour vivre. Mon métier pouvait me nourrir, si mes livres ne se vendaient pas ; et voilà précisément ce qui les faisait vendre. » - Les Confessions - Livre IX
« J’ai toujours senti que l’état d’auteur n’était, ne pouvait être illustre et respectable, qu’autant qu’il n’était pas un métier. Il est trop difficile de penser noblement, quand on ne pense que pour vivre. Pour pouvoir, pour oser dire de grandes vérités, il ne faut pas dépendre de son succès. Je jetais mes livres dans le public avec la certitude d’avoir parlé pour le bien commun, sans aucun souci du reste. Si l’ouvrage était rebuté, tant pis pour ceux qui n’en voulaient pas profiter. Pour moi, je n’avais pas besoin de leur approbation pour vivre. Mon métier pouvait me nourrir, si mes livres ne se vendaient pas ; et voilà précisément ce qui les faisait vendre. » - Les Confessions - Livre IX
Contrairement à certains commentateurs ci-dessus, je n'ai pas du tout l'impression que les invités prônent le tout gratuit. Ils sont favorables à la valorisation du partage non marchand de la culture et demandent la protection du domaine public, ce qui n'est pas la même chose.
Ils ne revendiquent pas la fin de toute forme de copyright. (D'ailleurs les Creative Commons ou les licences libres de type GPL sont également une forme de copyright, non?). Ici ils dénoncent les dysfonctionnements et les abus (et il y en a beaucoup!) du système de copyright tel qu'il existe actuellement, et soulignent le besoin de clarifier la législation à ce sujet. A aucun moment il n'est question de demander aux artistes/journalistes/créateurs de bosser pour pas un rond !
La question du copyright est très compliquée, et je suis bien contente que Lionel Maurel et Thomas Fourmeux fassent l'effort pédagogique de rendre le sujet un peu plus accessible à toute personne non titulaire d'un doctorat en droit. Evitons de caricaturer leurs propos :-)
Ils ne revendiquent pas la fin de toute forme de copyright. (D'ailleurs les Creative Commons ou les licences libres de type GPL sont également une forme de copyright, non?). Ici ils dénoncent les dysfonctionnements et les abus (et il y en a beaucoup!) du système de copyright tel qu'il existe actuellement, et soulignent le besoin de clarifier la législation à ce sujet. A aucun moment il n'est question de demander aux artistes/journalistes/créateurs de bosser pour pas un rond !
La question du copyright est très compliquée, et je suis bien contente que Lionel Maurel et Thomas Fourmeux fassent l'effort pédagogique de rendre le sujet un peu plus accessible à toute personne non titulaire d'un doctorat en droit. Evitons de caricaturer leurs propos :-)
Je suis auteur BD, je gagne l’équivalent d’un smic en droits d’auteur, je travaille 7 jours sur 7, 8 à 10 h par jour à dessiner . Une simple question, si les deux intervenants Lionel Maurel et Thomas Fourmeux n’étaient pas agents de la fonction publique, seraient-ils aussi prompt à laisser leur travail en accès libre ? Si le moyen de gagner leur vie était lié aux droits d’auteur que pourraient générer leur travail, quelle serait leur réaction devant cette émission ? Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’abus mais que le droit d’auteur est le seul moyen actuel pour les auteurs de remplir la marmite.
Je n'ai pas de statistiques exactes, mais il y a pas mal d'exemples d'auteurs de BD qui mettent leur contenu en accès libre en ligne et qui arrivent tout de même à vendre des albums (le pense notamment aux blogs BD, comme Boulet, Randal Munroe de XKCD, Pénélope Bagieu, etc).
Pas sûre cependant que tous les auteurs puissent vivre uniquement en fonctionnant ainsi, il faut quand même avoir une fanbase assez solide, et suffisamment de notoriété et de présence sur internet. Mais d'un autre côté cela prouve tout de même qu'une partie du public est prête à payer y compris pour du contenu qu'on pourrait obtenir gratuitement, dans le but de soutenir un artiste ou une oeuvre de qualité.
Comme vous êtes auteur de BD, je serai curieuse d'avoir votre avis sur ce sujet.
PS : je ne pense pas que les invités aient prôné la fin des droits d'auteur (mais une limitation dans le temps me paraitrait raisonnable). Personne n'a envie de vous retirer votre gagne pain, rassurez-vous! :-)
Pas sûre cependant que tous les auteurs puissent vivre uniquement en fonctionnant ainsi, il faut quand même avoir une fanbase assez solide, et suffisamment de notoriété et de présence sur internet. Mais d'un autre côté cela prouve tout de même qu'une partie du public est prête à payer y compris pour du contenu qu'on pourrait obtenir gratuitement, dans le but de soutenir un artiste ou une oeuvre de qualité.
Comme vous êtes auteur de BD, je serai curieuse d'avoir votre avis sur ce sujet.
PS : je ne pense pas que les invités aient prôné la fin des droits d'auteur (mais une limitation dans le temps me paraitrait raisonnable). Personne n'a envie de vous retirer votre gagne pain, rassurez-vous! :-)
Ces auteurs vivent grâce aux BD papiers publiées d'après leurs blogs et donc des droits que génèrent la vente de leurs albums en librairies . Internet a permis à ces auteurs une diffusion , de se faire ainsi connaitre et de générer un lectorat mais pas de vivre. Le numérique en BD en France représente pour le moment moins de 1% des ventes globales et aucun auteur ne vit avec le numérique... mais l'avenir du numerique se joue maintenant en termes de droit et croyez moi c'est une rude bataille.
Pour le moment, le pays au monde ou la bd numérique représente une grosse part du marché, c'est la corée du sud ( j'ai 40% en tête mais c'est a vérifier)
La limitation de la durée du droit d'auteur pourrait se justifier d'autant que la très très grande majorité des auteurs sont contraints de céder la totalité de leurs droits patrimoniaux (éditions en toutes langues , produits dérives, toutes adaptations cinéma, dessin animé...etc) à leurs éditeurs pour la durée du Code de la propriété intellectuelle a savoir 70 ans après leur mort aussi, vous comprendrez, qu' aucun éditeur ne souhaitent changer ça. De plus limité à combien ? ...si c'est de son vivant, imaginez la détresse de l'auteur qui fait un livre qui ne marche pas a sa sortie quand il peut toucher des droits mais qui cartonne une fois "tomber" dans le domaine public et qui ferait donc les choux gras des diffuseurs qui toucheront les bénéfices des ventes...paglop... la non-plus c'est pas simple!
Pour le moment, le pays au monde ou la bd numérique représente une grosse part du marché, c'est la corée du sud ( j'ai 40% en tête mais c'est a vérifier)
La limitation de la durée du droit d'auteur pourrait se justifier d'autant que la très très grande majorité des auteurs sont contraints de céder la totalité de leurs droits patrimoniaux (éditions en toutes langues , produits dérives, toutes adaptations cinéma, dessin animé...etc) à leurs éditeurs pour la durée du Code de la propriété intellectuelle a savoir 70 ans après leur mort aussi, vous comprendrez, qu' aucun éditeur ne souhaitent changer ça. De plus limité à combien ? ...si c'est de son vivant, imaginez la détresse de l'auteur qui fait un livre qui ne marche pas a sa sortie quand il peut toucher des droits mais qui cartonne une fois "tomber" dans le domaine public et qui ferait donc les choux gras des diffuseurs qui toucheront les bénéfices des ventes...paglop... la non-plus c'est pas simple!
Merci pour votre réponse! C'est vrai que l'émission manquait de contradicteurs. Je partage l'opinion des invités sur le fond mais c'est quand même important parfois d'entendre l'avis des premiers concernés à savoir les artistes. Et puis l'émission s'est surtout focalisée sur les exemples les plus extrêmes!
Sinon quelques réactions :
Ces auteurs vivent grâce aux BD papiers publiées d'après leurs blogs et donc des droits que génèrent la vente de leurs albums en librairies
Hum... justement ce sont les possibilités de partager leurs posts de blog à travers la toile, de les citer, de les détourner, etc, qui permettent de faire connaître ces auteurs. Certes ces artistes ne touchent pas de revenu direct de leur production en ligne mais il y a des retombées indirectes en terme de notoriété et cela ne nuit pas aux ventes me semble-t-il. Donc le partage non marchant peut coexister avec les droits d'auteurs. En tout cas c'est une façon plus saine de fidéliser le lectorat et de créer du lien avec le public, et c'est toujours ça en moins à dépenser en marketing agressif et en tournées promotionnelles à la sortie d'un album.
Je suis d'accord sur le fait que les artistes doivent être rémunérés pour leur travail mais il faut arrêter également de considérer que les gens sont tous adeptes du tout gratuit (d'ailleurs vu le nombre de personnes qui râlent contre le tout gratuit sur internet, les auteurs devraient être rassurés, non?) Je crois au contraire que le public est prêt à payer s'il est attaché à l'artiste et apprécie les contenus.
Par contre comment rémunérer l'artiste correctement sur internet ? Vaste question et je n'ai pas forcément de réponse toute faite, mais soyez sûr que des gens y réfléchissent : de plus en plus d'auteurs font appel au crowdfunding, il y a aussi des tentatives du côté du mécénat ou micro mécénat. Je ne sais pas si c'est viable à long terme, ou applicable à tous les domaines de création, mais cela a le mérite d'exister et de proposer des alternatives.
La limitation de la durée du droit d'auteur pourrait se justifier d'autant que la très très grande majorité des auteurs sont contraints de céder la totalité de leurs droits patrimoniaux (éditions en toutes langues , produits dérives, toutes adaptations cinéma, dessin animé...etc) à leurs éditeurs pour la durée du Code de la propriété intellectuelle a savoir 70 ans après leur mort aussi, vous comprendrez, qu' aucun éditeur ne souhaitent changer ça. De plus limité à combien ? ...si c'est de son vivant, imaginez la détresse de l'auteur qui fait un livre qui ne marche pas a sa sortie quand il peut toucher des droits mais qui cartonne une fois "tomber" dans le domaine public et qui ferait donc les choux gras des diffuseurs qui toucheront les bénéfices des ventes...paglop... la non-plus c'est pas simple!
Le droit d'auteur devrait être maintenu du vivant de l'artiste et je ne suis pas fondamentalement opposée à une extension de 10 ou 20 ans après la mort si cela permet de subvenir aux besoins de la famille en cas de décès prématuré, mais 70 c'est trop long, surtout si l'artiste a vécu très vieux, n'a pas eu d'enfants et que les ayants droits sont les éditeurs ou le second mari de la veuve! Pour les oeuvres collectives, la question est beaucoup plus compliquée par contre...
Pour finir : le domaine public est une belle chose, c'est triste que vous considériez qu'une oeuvre "chute" et "tombe" lorsqu'elle accède au domaine public. Je pense que cela permet au contraire à l'oeuvre de continuer d'exister dans l'imaginaire collectif parce que le public peut se la réapproprier.
Bonne continuation!
Sinon quelques réactions :
Ces auteurs vivent grâce aux BD papiers publiées d'après leurs blogs et donc des droits que génèrent la vente de leurs albums en librairies
Hum... justement ce sont les possibilités de partager leurs posts de blog à travers la toile, de les citer, de les détourner, etc, qui permettent de faire connaître ces auteurs. Certes ces artistes ne touchent pas de revenu direct de leur production en ligne mais il y a des retombées indirectes en terme de notoriété et cela ne nuit pas aux ventes me semble-t-il. Donc le partage non marchant peut coexister avec les droits d'auteurs. En tout cas c'est une façon plus saine de fidéliser le lectorat et de créer du lien avec le public, et c'est toujours ça en moins à dépenser en marketing agressif et en tournées promotionnelles à la sortie d'un album.
Je suis d'accord sur le fait que les artistes doivent être rémunérés pour leur travail mais il faut arrêter également de considérer que les gens sont tous adeptes du tout gratuit (d'ailleurs vu le nombre de personnes qui râlent contre le tout gratuit sur internet, les auteurs devraient être rassurés, non?) Je crois au contraire que le public est prêt à payer s'il est attaché à l'artiste et apprécie les contenus.
Par contre comment rémunérer l'artiste correctement sur internet ? Vaste question et je n'ai pas forcément de réponse toute faite, mais soyez sûr que des gens y réfléchissent : de plus en plus d'auteurs font appel au crowdfunding, il y a aussi des tentatives du côté du mécénat ou micro mécénat. Je ne sais pas si c'est viable à long terme, ou applicable à tous les domaines de création, mais cela a le mérite d'exister et de proposer des alternatives.
La limitation de la durée du droit d'auteur pourrait se justifier d'autant que la très très grande majorité des auteurs sont contraints de céder la totalité de leurs droits patrimoniaux (éditions en toutes langues , produits dérives, toutes adaptations cinéma, dessin animé...etc) à leurs éditeurs pour la durée du Code de la propriété intellectuelle a savoir 70 ans après leur mort aussi, vous comprendrez, qu' aucun éditeur ne souhaitent changer ça. De plus limité à combien ? ...si c'est de son vivant, imaginez la détresse de l'auteur qui fait un livre qui ne marche pas a sa sortie quand il peut toucher des droits mais qui cartonne une fois "tomber" dans le domaine public et qui ferait donc les choux gras des diffuseurs qui toucheront les bénéfices des ventes...paglop... la non-plus c'est pas simple!
Le droit d'auteur devrait être maintenu du vivant de l'artiste et je ne suis pas fondamentalement opposée à une extension de 10 ou 20 ans après la mort si cela permet de subvenir aux besoins de la famille en cas de décès prématuré, mais 70 c'est trop long, surtout si l'artiste a vécu très vieux, n'a pas eu d'enfants et que les ayants droits sont les éditeurs ou le second mari de la veuve! Pour les oeuvres collectives, la question est beaucoup plus compliquée par contre...
Pour finir : le domaine public est une belle chose, c'est triste que vous considériez qu'une oeuvre "chute" et "tombe" lorsqu'elle accède au domaine public. Je pense que cela permet au contraire à l'oeuvre de continuer d'exister dans l'imaginaire collectif parce que le public peut se la réapproprier.
Bonne continuation!
Internet est effectivement un excellent moyen de se faire connaitre et vous avez raison le domaine public est une belle chose c'est la raison de mes guillemets ;)
Pour le crowdfunding, je suis plus réservé , encore une excellente idée qui est en train d'être dénaturé. Je m'explique: Au départ le principe est formidable, le financement participatif est une très belle idée seulement voilà quelques problèmes ( je sais , je suis pénible):
- commence a naître des "éditeurs" utilisant se fonctionnement "crowdfunding" qui font donc financer parfois intégralement le coût de l'album a des contributeurs et ne prennent donc aucun risque.Cela pourrait peut-être devenir acceptable si les auteurs pouvaient bénéficier de certains avantages par rapport aux éditeurs classiques mais non, ces sociétés proposent des contrats similaires ( durée du DPI, droits patrimoniaux...etc).
- autre problème sur les projets d'auteurs en "auto-édition" , c'est que le montant du financement pour les BD est très souvent limité autours de max 10000 euros hors avec cette somme en y retirant l'impression, les envois et la marge du site que reste-t-il aux auteurs... rien. le coût de la création n'est généralement pas prit en compte. resultat, pour les lecteurs, ça laisse a penser que l'on peut faire un livre pour 5000-10000 €...
- encore un autre souci, il est indispensable de faire énormément de com pour que son projet puisse voir le jour, pour en avoir discuter avec des auteurs qui ont tenté cette expérience, c'est 6 heures par jour de travail de com supplémentaire, de plus ce milieu "crowdfuniding" se professionnalise et on commence a voir apparaître des boites de com spécialisés dans ce système, du coup , ce sont les projets proposés par des gens/structures qui ont déjà des moyens conséquents qui vont être mis en avant et bénéficier en priorité du financement participatif... et hop... on repart dans le même rapport de force.
Pour le crowdfunding, je suis plus réservé , encore une excellente idée qui est en train d'être dénaturé. Je m'explique: Au départ le principe est formidable, le financement participatif est une très belle idée seulement voilà quelques problèmes ( je sais , je suis pénible):
- commence a naître des "éditeurs" utilisant se fonctionnement "crowdfunding" qui font donc financer parfois intégralement le coût de l'album a des contributeurs et ne prennent donc aucun risque.Cela pourrait peut-être devenir acceptable si les auteurs pouvaient bénéficier de certains avantages par rapport aux éditeurs classiques mais non, ces sociétés proposent des contrats similaires ( durée du DPI, droits patrimoniaux...etc).
- autre problème sur les projets d'auteurs en "auto-édition" , c'est que le montant du financement pour les BD est très souvent limité autours de max 10000 euros hors avec cette somme en y retirant l'impression, les envois et la marge du site que reste-t-il aux auteurs... rien. le coût de la création n'est généralement pas prit en compte. resultat, pour les lecteurs, ça laisse a penser que l'on peut faire un livre pour 5000-10000 €...
- encore un autre souci, il est indispensable de faire énormément de com pour que son projet puisse voir le jour, pour en avoir discuter avec des auteurs qui ont tenté cette expérience, c'est 6 heures par jour de travail de com supplémentaire, de plus ce milieu "crowdfuniding" se professionnalise et on commence a voir apparaître des boites de com spécialisés dans ce système, du coup , ce sont les projets proposés par des gens/structures qui ont déjà des moyens conséquents qui vont être mis en avant et bénéficier en priorité du financement participatif... et hop... on repart dans le même rapport de force.
Pour le crowdfunding je partage tout à fait vos réserves. Il y a eu pas mal de désillusions récemment (le film Veronica Mars ou le projet Okulus Rift pour ne citer que les plus grosses déceptions). Sans parler des grosses marges que s'octroient les sites hébergeant les campagnes de crowdfunding comme kickstarter. Encore un intermédiaire de plus.
Mais cela peut donner naissance à de beaux projets également (Hors-série, j'espère!) si la confiance est là. Ce n'est pas parfait mais ça a le mérite d'exister. C'est pas mal notamment pour les projets en licence libre parce que ces derniers échappent à la mainmise des éditeurs (Lionel Maurel fait une analyse intéressante à ce propos : http://scinfolex.com/2014/01/10/crowdfunding-sans-licences-libres-piege-a-gogos/)
Mais le fait que les artistes soient contraints à passer leur temps à faire de la com et de la compta au lieu de créer pose un gros problème effectivement.
J'ai l'impression que quel que soit le mode de financement, il y aura toujours des requins pour venir en profiter en détournant les règles à leur avantage malheureusement :-( Les disfonctionnements actuels du crowdfunding viennent du fait que c'est tout nouveau et qu'il y a un vide législatif par lequel s'engouffrent ceux qui ont les moyens de faire du marketing/d'embaucher des avocats ou juristes.
Le mieux ne serait-il pas de favoriser la diversité des modes de financement afin que l'artiste n'ait pas à dépendre d'une seule source ? Il n'y a pas que le droit d'auteur ou le mécénat. Le micro-mécénat ? L'abonnement ? Les dons/micro-dons ? Le revenu universel ? Avoir son propre site où l'artiste peut vendre des tee-shirts et des goodies?? [à compléter] Après il reste à mettre ça en pratique! pas facile o_0
Mais cela peut donner naissance à de beaux projets également (Hors-série, j'espère!) si la confiance est là. Ce n'est pas parfait mais ça a le mérite d'exister. C'est pas mal notamment pour les projets en licence libre parce que ces derniers échappent à la mainmise des éditeurs (Lionel Maurel fait une analyse intéressante à ce propos : http://scinfolex.com/2014/01/10/crowdfunding-sans-licences-libres-piege-a-gogos/)
Mais le fait que les artistes soient contraints à passer leur temps à faire de la com et de la compta au lieu de créer pose un gros problème effectivement.
J'ai l'impression que quel que soit le mode de financement, il y aura toujours des requins pour venir en profiter en détournant les règles à leur avantage malheureusement :-( Les disfonctionnements actuels du crowdfunding viennent du fait que c'est tout nouveau et qu'il y a un vide législatif par lequel s'engouffrent ceux qui ont les moyens de faire du marketing/d'embaucher des avocats ou juristes.
Le mieux ne serait-il pas de favoriser la diversité des modes de financement afin que l'artiste n'ait pas à dépendre d'une seule source ? Il n'y a pas que le droit d'auteur ou le mécénat. Le micro-mécénat ? L'abonnement ? Les dons/micro-dons ? Le revenu universel ? Avoir son propre site où l'artiste peut vendre des tee-shirts et des goodies?? [à compléter] Après il reste à mettre ça en pratique! pas facile o_0
euh tombé dans le domaine public, par définition ça veut dire que l’œuvre peut être diffusé gratuitement si je me trompe pas (c'est là que le support numérique devient avantageux). Si quelqu'un diffuse le livre sur un support et le commercialise on peut espérer que le prix soit largement baissé. En tout cas le choix est donné d'acceder à l'ouvrage gratuitement.
On pourrait déja distinguer exploitation commerciale (directe, cad la vente de copies de l'oeuvre, où à la rigueur les revenus de la pub sur les contenus dans un cadre bien précis, et PAS exclue les perceptions de la sacem dans les salons de coiffures et et chez les dentistes par exemple), qui pourrait donner des droits à l'auteur jusqu'à sa mort (on touche de l'argent grace à mon travail, je suis remuneré), et le protéger contre ce genre de situation;
et exploitation NON commerciale (partage, diffusion...), dont l'auteur pourrait choisir d'abandonner les droits immédiatement, et qui devraient pouvoir être étendu au maximum seulement quelques années après la création (par exemple 10 ans, pendant lesquels l'auteur pourra eventuellement réclamer des droits sur les copies échangées sur internet ou sur les diffusions/lectures dans des bibliothéques et tout autre contexte qui ne génere pas directement d'argent grace à l'oeuvre).
ça me parait un bon système.
Bien sur parmi les artistes tout le monde n'est pas à la même enseigne, les auteurs de livres/bd ne peuvent compter QUE sur le droits d'auteur, donc sont les plus fragiles (comme les auteurs de jeux videos qui ne peuvent compter que sur les ventes), les musiciens ont les concerts, les cineastes les cinemas, les théatreux les théatres et les plasticiens et autres artistes hybrides les lieux d'expositions, et donc peuvent choisir d'être plus ou moins dépendant du droit d'auteur.
On pourrait déja distinguer exploitation commerciale (directe, cad la vente de copies de l'oeuvre, où à la rigueur les revenus de la pub sur les contenus dans un cadre bien précis, et PAS exclue les perceptions de la sacem dans les salons de coiffures et et chez les dentistes par exemple), qui pourrait donner des droits à l'auteur jusqu'à sa mort (on touche de l'argent grace à mon travail, je suis remuneré), et le protéger contre ce genre de situation;
et exploitation NON commerciale (partage, diffusion...), dont l'auteur pourrait choisir d'abandonner les droits immédiatement, et qui devraient pouvoir être étendu au maximum seulement quelques années après la création (par exemple 10 ans, pendant lesquels l'auteur pourra eventuellement réclamer des droits sur les copies échangées sur internet ou sur les diffusions/lectures dans des bibliothéques et tout autre contexte qui ne génere pas directement d'argent grace à l'oeuvre).
ça me parait un bon système.
Bien sur parmi les artistes tout le monde n'est pas à la même enseigne, les auteurs de livres/bd ne peuvent compter QUE sur le droits d'auteur, donc sont les plus fragiles (comme les auteurs de jeux videos qui ne peuvent compter que sur les ventes), les musiciens ont les concerts, les cineastes les cinemas, les théatreux les théatres et les plasticiens et autres artistes hybrides les lieux d'expositions, et donc peuvent choisir d'être plus ou moins dépendant du droit d'auteur.
Ils sont gentils, ces deux gars qui promettent de ne pas attaquer @si si d'aventure le patron de ces lieux publiait sous forme de livre leurs travaux sans leur verser un kopeck de droit d'auteur.
Oui, ils sont bien gentils.
Mais ils sont salariés par ailleurs.
Dans ces conditions, c'est un peu facile.
Oui, ils sont bien gentils.
Mais ils sont salariés par ailleurs.
Dans ces conditions, c'est un peu facile.
Jean-MArc, il faudrait demander au dessinateur avec qui vous avez bossé pour la revue dessinée si il s'accorde avec vos deux invités. ;-)
D'une manière générale, même lorsque vous envoyez un cd par la poste ou que vous achetez des cd dans le commerce, vous payez aussi une redevance. Mais l'argent ne va que très peu "dans la poche des Johnny Halliday", il tourne essentiellement en circuit fermé dans les organismes chargés de collecter ces redevances. ( ne serait-ce que-déjà-parce que beaucoup d'artistes ne sont pas inscrits dans ces organismes...)
Le point de vue des 2 invité est quand même très très très partial. L'exploitation de licences, ça sert aussi aux éditeurs à financer de nouveaux projets. Aujourd'hui, les auteurs qui ne sont pas suffisamment gros pour pouvoir s défendre correctement, se retrouve coincés entre les gens qui prônent le tout gratuit sur internet et les éditeurs qui profitent de la crise pour faire signer des contrats léonins.
Si tout devient gratuit, commençons par PC impact et arret sur image, on verra pour "les Johnny Halliday" après... :-D
Le point de vue des 2 invité est quand même très très très partial. L'exploitation de licences, ça sert aussi aux éditeurs à financer de nouveaux projets. Aujourd'hui, les auteurs qui ne sont pas suffisamment gros pour pouvoir s défendre correctement, se retrouve coincés entre les gens qui prônent le tout gratuit sur internet et les éditeurs qui profitent de la crise pour faire signer des contrats léonins.
Si tout devient gratuit, commençons par PC impact et arret sur image, on verra pour "les Johnny Halliday" après... :-D