Crash Ukraine : les médias occidentaux, davantage Kiev que Moscou
“Les journalistes tombent toujours dans la propagande de Kiev, mais jamais dans celle de Moscou” estime Olivier Berruyer, actuaire-blogueur, récemment reconverti dans la traque des manipulations anti-russes, et invité plusieurs fois sur notre plateau. De fait, après le crash du vol MH17 en Ukraine, de nombreux medias français ou anglo-saxons ont désigné Poutine comme responsable. Sans se prononcer sur le fond, Berruyer pointe, sur plusieurs épisodes précis du suivi de l'affaire, le tropisme anti-russe dans les médias français.
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Quoi? Le Président Assad a fait bombarder son propre peuple?. C'est infâme!. Qel salaud!. C'est notre ennemi!.
Quoi? Le Président Porochenko (au passage: ancien mafieux affairiste) fait bombarder son propre peuple?. C'est bien normal.
Quel brave type!. C'est notre ami.
Analyser comment la presse française rend compte des recherches sur le site du crash.
Etude de cas : l'article du Monde Vol MH 17 : une enquête sur fond de tirs de mortiers.
Exercice : à la lecture de l'article, dire qui envoie les obus et qui les reçoit.
Indices (extraits) :
La journée de vendredi avait déjà été le théâtre de fortes explosions, alors que l'armée ukrainienne a lancé une offensive pour reprendre les zones contrôlées par les séparatistes.
Samedi, des tirs d'artillerie à proximité des lieux, contrôlés par les séparatistes prorusses, ont continué à perturber le travail des 70 experts
Un petit groupe d'experts partis à la recherche de morceaux de fuselage a dû s'enfuir à cause d'explosions dues à des tirs d'artillerie se rapprochant
« C'était suffisamment proche pour que nous décidions de partir, l'impact des tirs d'artillerie était très bruyant et le sol tremblait »
Sur le site où sont tombés les débris de l'avion, des dizaines d'enquêteurs ont néanmoins pu passer plusieurs heures à s'affairer dans les morceaux épars du Boeing sous la surveillance de rebelles armés, et avec, au loin, le bruit de tirs de mortiers.
"Atlantico : Selon vous, Vladimir Poutine jouerait l'apaisement et non l'escalade. L'Occident n'aurait-il donc rien compris ?
J'ai commencé ma “carrière” avec un livre qui prédisait l'effondrement du système soviétique, qu'on ne m'accuse donc pas de soviétophilie régressive. Je suis pourtant effaré de constater que durant les vingt dernières années s'est développée à l'inverse une véritable russophobie des élites occidentales. Les médias français sont en pointe dans ce délire, avec Le Monde en pole position. Pour suivre les évènements d'Ukraine je dois consulter les sites du Guardian, du Daily Telegraph, du New York Times, du Washington Post, du Spiegel et même du journal israélien Haaretz pour les questions d'antisémitisme. Tous hostiles à la Russie, ces journaux contiennent néanmoins de l'information exacte. Le Monde ne relaie même pas correctement les informations les plus élémentaires.
J'ai eu, ces derniers mois, le sentiment angoissant de vivre dans un pays sous-développé, coupé du monde réel, totalitaire d'une façon subtilement libérale. Mais je dois lire aussi les sites russes Ria Novosti en français et Itar-Tass en anglais parce qu' aucun média occidental n'est capable de nous informer sur le point de vue russe. Exemple : au beau milieu d'une crise que nous devons d'abord analyser en termes de rapports de force géopolitiques, j'ai pu voir passer une foultitude d'articles, français comme anglo-saxons, s'acharnant sur l'"homophobie" du régime Poutine. Il est inquiétant pour l’anthropologue que je suis de voir les relations internationales sortir d’une logique rationnelle et réaliste pour rentrer dans des confrontations de moeurs dignes de sociétés primitives."
L'interview complète est ici
- Caricaturent de la position russe. Exemple : 10 questions posées par les russes au gouvernement de Kiev n'ont jamais reprises dans les grands médias. L'une d'elle : pourquoi les conversations entre les autorités aériennes ukrainiennes et l'avion n'ont jamais été communiquées au public. Silence radio.
- Opèrent un silence assourdissant sur la guerre dans l'Est de l'Ukraine. On en est à combien de morts ?
- En outre, on ne peut nier que les russes demandent que des négociations s'ouvrent entre les béligérents et fassent taire les armes. Il est étonnant qu'aucun média ne souligne cette position. Que l'on soit "pro" ou "anti" russe ou que l'on soit ni l'un ni l'autre, il semble raisonnable de préférer les pourparlers à la guerre. Sauf dans ce cas là, dirait-on.
- Les insurgés sont appelés "terroristes" ou "pro-russes", décrits comme des ivrognes sanguinaires. Par extentions les russes subissent le même sort, voir l'hitlérisation/stalinisation galopante de Poutine. Cette déshumanisation de "l'adversaire" qui emprunte les pires clichés devrait assurément nous inquiéter.
Il faut lire Mr Berruyer pour connaître certains de ces faits. En consultant les médias mainstream, on ne peut qu'être étonné devant l'accumulation des éléments tus. Mr Berruyer fait donc simplement le travail que de nombreux journalistes français auraient dû faire.
En outre, les Ukrainiens, les Américains, les Français ont par le passé fait exploser des avions civiles dans des zones qui n'étaient pas en guerre. Il s'agissait vraissemblablement d'accidents. Comme il est possible que se soit le cas ici. Y a-t-il été question de sanctions à l'époque ?
Autre fait jamais évoqué :
"Le gouvernement ukrainien, contrairement à ses premières déclarations sur une zone de cessez-le-feu de 40 km autour du point d’impact, poursuit des combats, qui empêchent les enquêteurs d’atteindre désormais le site du crash. Il est donc clair que la recherche de la vérité n’est pas le principal souci du gouvernement ukrainien."
Jacques Sapir
http://russeurope.hypotheses.org/2591
Nous ne savons pas de quoi il retourne en dernière instance. Un minimum de prudence est donc raisonnable. Essayer de comprendre ce que veulent les uns et les autres sans caricature ni raccourci est tout de même la moindre des choses.
"Impossible de ne pas poser la question de la pertinence de l’intervention des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne à l’appui de la rébellion de 2011 – intervention que Le Monde a approuvée sans réserve à l’époque. "
Initiative hautement louable même si elle est un peu tardive et timide. Espérons qu'ils développeront cette démarche - au pire, on peut les aider - et qu'ils l'appliqueront aussi à d'autres pays comme la Syrie, sur laquelle il ne se passe pas une semaine sans qu'ils nous expliquent qu'il faudrait absolument lui faire la guerre, ou bien l'Ukraine, où ils désignent quotidiennement Poutine comme le nouvel Hitler.
Et espérons également que notre journal va-t-en-guerre de référence aboutisse dans ses réflexions avant que la planète ne soit à feu et à sang.
Admettons pour le moment qu'OB prenne, comme vous le prétendez, ses sources à l'Ouest, à l'Est... et qu'il donne à chaque fois ses sources (j'ai beaucoup lu ses articles et ses sources ne sont pas toujours mentionnées mais passons...). J'aimerais alors savoir comment il fait ce travail sans parler ni l russe ni l'ukrainien. Comment peut-il établir des relations de confiance alors qu'il n'a jamais mis le moindre orteil en Ukraine ? Comment peut-il se protéger de toute manipulation ? Quel crédit pouvons-nous apporter à tout cela ? Ce qui me frappe depuis le début de ce conflit est justement la guerre de propagande que se livre depuis le début les deux camps ! Car après tout on peut être très intelligent et se faire manipuler. Je ne sais pas si les russes ont raison mais ce que je sais c'est que Poutine a récompensé et décoré 300 journalistes russes pour leur couverture "objective" (je cite) des événements de Crimée. Il s'agissait, on s'en doute, de reprendre la thèse officielle. Alors certes des journalistes en France ont déjà reçu la légion d'honneur mais j'imagine mal François Hollande décorer 300 journalistes d'un seul coup pour avoir "objectivement" couvert l'intervention au Mali. Bref, en matière d'indépendance journalistique (et donc de possible objectivité), je ne suis pas certain que les médias russes remportent la palme. Et si nous refusons de décorer Marie Harf pour son "travail de journaliste" (sic, elle ne mérite pas sa carte de presse), c'est que nous refusons ce système. Une presse aux ordres du pouvoir et ce même si nous défendons ce pouvoir n'est pas crédible par principe.
Vous êtes en plein dans le sujet : comment se fait-il qu'une info fournie par Washington soit considérée comme une "info" et répercutée comme telle, alors que les preuves sont nombreuses des mensonges des EU (liste - non exhaustive sur simple demande) quand ils veulent lancer une guerre? En revanche, si l'info vient de Moscou, elle est a priori suspecte (nota : je ne critique pas le fait de douter d'une info venant de Moscou).
OB prend ses sources (qu'il cite, et pour lesquelles il donne les références vérifiables) à l'Ouest, à l'Est, au Nord, au Sud et peut-être encore ailleurs. Ensuite, il se sert de son cerveau pour produire des "analyses". Si celles-ci sont comparables à celles diffusées sur les chaînes russes, c'est peut-être, allez savoir, que - dans ce cas précis - les chaînes russes diffusent de meilleures analyses que, disons, Marie Harf.
On ne pourra pas vous reprocher de prendre position pour l'un ou l'autre .
Il est vrai que la journliste de @si prenait elle, moins de précaution pour soutenir piotr Smolar face à O Berruyer.
Le titre déjà est tres révélateur : "davantage Kiev que Moscou "
Pourquoi pas "davantage Kiev que Donesk"
ou
"davantage Washington que Moscou"
On joue ici dans la cours "des grands" , et Washington est autant impliquée que Moscou dans son soutien stratégique, en armes et armée de professionnels que Moscou; mais çà il est interdit de le dire.
Un journal comme @si aurrait pu faire ce travail de décriptage de l'info qu'a fait O Berruyer, mais sans doute avez vous peur d'être accusé par vos confreres de propoutinisme et donc de pro FN . C'est de cette manière qu'on s'interdit de paroles en s'autocensurant soi même.
Je venais de me réabonner à @si .Je crois que je ne renouvèlerai pas.
Je me rends compte, et c’est assez décevant, que lorsque je viens vous lire, je pense automatiquement : “Allons voir sur @si quelle est la limite de ce que l’on peut écrire sur un site d’info avant de se faire traiter de fasciste”.
Cette satanée neutralité, cette noble posture d’objectivité devient contre productive. Une posture snob et stérile.
Fonçons dans le mur mais avec déontologie !
Plutôt que de chercher l’objectivité vous feriez mieux de chercher la Vérité !
Vous vous demandez sincèrement si les médias français sont pro-Ukrainiens ? Sérieusement ?
Je vous site : “Depuis le Crash, Poutine n’a pas très bonne presse”. Cette charmante petite phrase pour illustrer les Unes des journaux ou Poutines est traité littéralement de tueur d’enfant, de meurtrier, de terroriste. Ha oui il n’a pas très bonne presse dites-donc. Comme c’est joliment dit !
L’affaire du Doudou : “La vérité a donc bien été déformée MAIS uniquement par quelques utilisateur LAMBDAS sur Twitter et le site de la chaîne Américaine NBC” (je vous site)
Donc Berruyer est sympa, il a raison, mais il s’emporte un peu. C’est vrais ce gars est plein de bonne volonté, visiblement honnête mais il a tendance à trop s’émouvoir. Ce que ne ferait jamais un Journaliste d’@si qui place la déontologie au dessus de tout.
Malheureusement c’est faux ! Cette image du rebel saisissant un Doudou (brandissant ! Comme l’on légendé tous les journaux). Cette image a été reproduite partout ! Je l’ai vue 100 fois ! Alors certes, les articles ne désignaient pas spécifiquement cet homme comme un pilleur. Mais elle a systématiquement été associée aux articles qui dénonçaient les entraves à l’enquête internationale. Entraves pilotés par les séparatistes, soupçonnés de dissimuler des preuves, d’éparpiller ou de confisquer les corps ou les objects personnels pour brouiller les pistes.
Vous savez pertinemment que cette image forte a fait le tour du monde et provoqué une grande émotion. C’est votre metier d’analyser la presse ? Vous devez savoir comme il est aisé de créer une histoire en associant du texte et de l’image.
Un exercice :
Cette photo avec le titre : Les rebels entravent le travail des enquêteurs et leur interdise l'accès au site ! (vu partout)
La même photo avec le titre : Un rebel pleure les victimes du crash et accuse Kiev d'être responsable du drame.
Qui dit vrai ? Qui manipule ? Qui fait son boulot de journaliste ?
Vous avez maintenant la preuve que cette image a été détournée pour diaboliser les rebels. C’est d’autant plus honteux que la vidéo aurait dû, au contraire, montrer l’humanité de ce gars et provoquer de la compassion. C’est un cas d’école de l’inversement du sens d’une image à des fins de propagande !
Vous devriez être à l’avant garde du décryptage du traitement de la crise Ukrainienne par les journaux.
Mais non ! Vous avez le nez dans le guidon. Drapés fièrement dans votre objectivité à courte vue. Et ce qui vous intéresse c’est si oui ou non cet homme a été explicitement accusé de pillage… Au secours !
Vous ne faites que reprendre (avec des pincettes) le titanesque boulot d’un blogger tout en le minimisant au passage ! Je n’ai pas payé d’abonnement à Berruyer mais à vous oui !
Pour ce que j'en perçoit, la presse Française (et en fait de tout le BAO) cache plus ou moins habilement une Russophobie virulente derrière un anti-Poutinisme de meilleur aloi. Et c'est désespérant de constater que même l'huma qui a livré un article tout à fait grotesque sur l'Ukraine, et même le Canard Enchaîné semble s'y être mis aussi. Un comble sachant que le journal fut créé en 1915 justement pour dénoncer ce type d'excès. Le seul média qui a ma connaissance n'as pas cédé à ces "2 minutes de la haine" (cf 1984 d'Orwell), c'est le monde diplomatique, dont je dirais qu'ils ont assumé sur la question le service minimum.
Et je le dit tout net: Aux mêmes causes les mêmes effets, ce genre d'approche par 99% des médias nous amène tout droit à l'acceptation d'un conflit direct avec la Russie.
Les USA eux ils s'en foutent: ils ont même pas 1% de leur commerce avec la Russie, et si ça pète, c'est même pas chez eux que ça va se passer, tout en se gorgeant de ce que l'Europe sera obligée de leur acheter.
Mais en ce qui me concerne, je n'ai pas du tout envie d'aller "me faire du Russe Ivrogne" pour sauver les fesses au dollars.
C'est pourquoi je pense qu'il conviendrait de donner son nom véritable à ce qui est en train de se passer; préparation pour un conflit avec la Russie.
J'espère que sa façon de procéder sera enseignée dans les écoles de journalisme : vérifications, recoupements, recherche de sources variées (pas seulement l'AFP comme la quasi totalité de la Presse française), etc...
Ah! On me dit que c'est déjà le cas. Faudrait-il croire que tous les rédacs chefs étaient de mauvais élèves?
Un autre aspect très intéressant de sa démarche est l'appel à la collaboration des internautes, à la fois pour trouver des sources mais aussi pour traduire, pour mettre en forme, ... C'est peut-être là le vrai modèle de journalisme web 2.0. Dangereux pour les "journalistes" estampillés : on n'a plus besoin d'eux.
En dépit des multiples manipulations et opérations de désinformation des services américains, la moindre video postée sur Youtube accusant la Russie, la moindre photo floue, devient miraculeusement une preuve accablante (pour les mêmes qui d'habitude n'ont pas de mots assez dur pour "les rumeurs" propagées par Internet).
En revanche, comme le souligne Olivier Berruyer, la presse occidentale ne se fait jamais avoir par la propagande russe.
Ce n'est donc pas un question de naîveté !
Que toute cette presse disparaisse ! Avec un peu de chance, cela fera de place pour une meilleure.