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Dans le JDD, des photos faussement "secrètes" de la ZAD
Le Journal Du Dimanche a publié des photographies de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes présentées comme "secrètes." En réalité, ces clichés, dont certains sont publics, viennent de la gendarmerie, qui mène ces derniers jours une opération de communication, pour obtenir le maximum de moyens pour l'évacuation à venir de la zone.
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" JDD relayait la parole alarmiste d'un"haut gradé de la gendarmerie". "Ils [les zadistes, ndlr] nous attendent. Ils se préparent à l'affrontement et on peut craindre des morts", s'inquiétait-il."
Ça... Depuis quelques années, chaque fois que la gendarmerie intervient il y a des morts... côté manifestants!
Ça... Depuis quelques années, chaque fois que la gendarmerie intervient il y a des morts... côté manifestants!
Cette propagande qui vise à préparer la population à une intervention de type militaire est extrêmement dangereuse, non seulement parce qu'une telle opération impliquerait certainement un grand nombre de victimes, mais qu'en plus elle serait totalement inefficace.
Au moins aura-t-on compris désormais que le but du pouvoir exécutif n'est pas forcément d'engager la construction du nouvel aéroport, que d'expulser, quoiqu'il advienne les habitants de la ZAD: le caractère purement politique et répressif d'un tel discours montre qu'au delà des questions de développement économique, c'est bien d'affirmation de l'autorité de l'Etat, par tous les moyens, dont il s'agit ici, purement et simplement. Or de nombreux français peu informés de la question de l'aéroport en elle-même, de toutes façons ne voient pas d'un très bon oeil les habitants de la ZAD et sont par réflexe politique des partisans du "maintien de l'ordre". Il n'est donc pas exclu qu'une telle propagande médiatique donne les mains libres au pouvoir exécutif pour une opération d'évacuation d'envergure militaire, avec l'assentiment d'une bonne partie de la population.
Mais tout le monde semble avoir oublié l'échec monumental de l'Opération César, mise en oeuvre le 16 octobre 2012, qui avait certes abouti à la destruction de plusieurs cabanes et autres installations, mais avait donné lieu un mois plus tard, le 17 novembre à un vaste mouvement de "réoccupation", impliquant la mobilisation 40 000 personnes venues de partout ainsi que 300 tracteurs emportant du matériel destiné à reconstruire les installations.
A l'époque, l'opération avait mobilisé 14 escadrons de gendarmes mobiles et 15 compagnies de CRS...pour une évacuation qui n'a finalement duré que quelques semaines! La disproportion flagrante entre les moyens logistiques, humains et financiers mis en oeuvre, ainsi que les risques de tués et blessés et le résultat final est éloquente (on estime à plus d'un million d'euros les frais de l'opération Cesar, sans compter les salaires des fonctionnaires).
Déjà à l'époque tous ceux qui suivaient de près l'occupation savaient que si les forces de l'ordre peuvent effectivement facilement occuper la ZAD, évacuer violemment tous les habitants, et détruire les installations, elles ne peuvent pas "tenir" durablement la zone, qui représente plus de 1000 terrains de football.
La grande inconnue demeure la capacité de mobilisation des habitants de la ZAD vis-à-vis des dizaines de milliers de citoyens prêts à se déplacer à nouveau en solidarité aujourd'hui par rapport à 2012: nul ne sait combien de personnes viendraient à nouveau "réoccuper" la ZAD, ni combien d'agriculteurs viendraient en tracteur.
Mais même en imaginant une mobilisation de plus faible ampleur, il serait inconcevable que Macron prenne la responsabilité de faire évacuer dans la violence plusieurs dizaines de milliers de personnes "ordinaires" et pacifiques. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'ordre avait été donné de na pas intervenir en novembre 2012: aucun gendarme ni CRS n'était visible dans la zone lors de la journée de "réoccupation" du 17 novembre.
Beaucoup de gens ignorent que les "zadistes" ne forment pas une "communauté" homogène, et qu'il existe des tensions très fortes entre les partisans de l'action violente et les "citoyennistes": la vérité est qu'une minorité est effectivement prête à prendre des risques physiques extrêmement élevés pour défendre la ZAD, ce qui conduirait inévitablement à un nombre important de victimes, non seulement parmi les occupants ouvertement combattants, mais aussi parmi l'immense majorité de personnes pacifiques venues par solidarité, sans oublier bien sûr les agents des forces de l'ordre.
Et tout cela pour rien puisque personne ne pourra empêcher quiconque de revenir la nuit ou le lendemain ou plusieurs jours après sur la ZAD, à moins d'employer des moyens d'occupation militaire d'envergure dignes d'un temps de guerre, ce qui financièrement et sur le plan logistique est simplement impossible compte tenu des autres engagements (opérations extérieures, vigipirate etc). En outre, sur le plan politique, une opération d'une telle envergure serait désastreuse: qui comprendrait que l'Etat français occupe une partie de son propre territoire avec des moyens de guerre?
Les arguments évoqués par les interventionnistes qui veulent écraser la ZAD ignorent ou feignent d'ignorer la capacité de mobilisation par solidarité des habitants de la ZAD à l'extérieur de la zone et pensent qu'il ne s'agit que d'évacuer seulement 300 personnes organisées en "camp retranché". Or la force des habitants de la ZAD réside bien plus dans cette capacité à mobiliser à l'extérieur que dans de fantasmatiques pièges et autres boules de pétanques à pointes!
Les interventionnistes trouvent leur légitimité en s'appuyant essentiellement sur la notion d'Etat de droit, ainsi que sur le résultat du référendum départemental: qu'il soit insupportable en effet à un Etat, fût-il démocratique, qu'il existe effectivement une sorte de zone de "non droit" sur le territoire est concevable, mais une démocratie mature et pacifique ne peut pas exercer aveuglément le monopole de la violence dite "légitime" avec de tels risques pour l'intégrité physique de centaines de personnes.
Il est évident que Macron, comme Valls avant lui, a tout intérêt électoralement parlant de tenir un discours ferme pour caresser dans le sens du poil la France réactionnaire qui ne supporte pas la "chienlit": peut-être s'agit-il seulement ici de surenchère verbale, et les mots n'ont jamais tué ni blessé personne. Mais la responsabilité politique historique de Macron serait gravement engagée si une nouvelle opération Cesar se terminait cette fois-ci dans un bain de sang.
Valls disait avant l'opération Cesar que "nous ne laisserons pas un kyste s'organiser": le problème est qu'après l'échec cuisant de novembre 2012, le kyste s'est bel et bien organisé, c'est un état de fait, et vouloir le retirer comporte autant de risques aujourd'hui sinon plus qu'en 2012 pour l'intégrité des personnes (même s'il n'y avait pas eu de mort comme Rémi Fraisse à Sivens, de très nombreuses victimes avaient été blessées, en particulier du fait de l'usage de grenades offensives).
Il reste à espérer que ses conseillers, qui sont parfaitement conscients des risques et des limites d'une intervention de type militaire parviennent à le persuader de la folie d'une telle opération: seule une médiation politique avec toutes les parties prenantes, à commencer par les habitants de la ZAD serait une solution digne et raisonnable dans une démocratie apaisée. Ca sera certes long et difficile, car les habitants sont déterminés à rester, et une simple rétrocession des terres aux anciens propriétaires ou à de nouveaux - comme cela avait été le cas au Larzac - ne serait pas acceptable pour nombre d'entre eux pour lesquels il s'agit bien de former une "contre -société" fondée sur le droit d'usage et non pas la propriété.
On comprend que c'est bien ce qui gêne le plus l'exécutif: que la ZAD de NDDL constitue un précédent, et que des dizaines de ZAD naissent sur ce modèle. Mais rien de tel ne saurait justifier un bain de sang.
Dans le cas contraire, l'escalade dans la violence serait un véritable déshonneur pour le pouvoir exécutif, dont la responsabilité serait pleine et entière.
Au moins aura-t-on compris désormais que le but du pouvoir exécutif n'est pas forcément d'engager la construction du nouvel aéroport, que d'expulser, quoiqu'il advienne les habitants de la ZAD: le caractère purement politique et répressif d'un tel discours montre qu'au delà des questions de développement économique, c'est bien d'affirmation de l'autorité de l'Etat, par tous les moyens, dont il s'agit ici, purement et simplement. Or de nombreux français peu informés de la question de l'aéroport en elle-même, de toutes façons ne voient pas d'un très bon oeil les habitants de la ZAD et sont par réflexe politique des partisans du "maintien de l'ordre". Il n'est donc pas exclu qu'une telle propagande médiatique donne les mains libres au pouvoir exécutif pour une opération d'évacuation d'envergure militaire, avec l'assentiment d'une bonne partie de la population.
Mais tout le monde semble avoir oublié l'échec monumental de l'Opération César, mise en oeuvre le 16 octobre 2012, qui avait certes abouti à la destruction de plusieurs cabanes et autres installations, mais avait donné lieu un mois plus tard, le 17 novembre à un vaste mouvement de "réoccupation", impliquant la mobilisation 40 000 personnes venues de partout ainsi que 300 tracteurs emportant du matériel destiné à reconstruire les installations.
A l'époque, l'opération avait mobilisé 14 escadrons de gendarmes mobiles et 15 compagnies de CRS...pour une évacuation qui n'a finalement duré que quelques semaines! La disproportion flagrante entre les moyens logistiques, humains et financiers mis en oeuvre, ainsi que les risques de tués et blessés et le résultat final est éloquente (on estime à plus d'un million d'euros les frais de l'opération Cesar, sans compter les salaires des fonctionnaires).
Déjà à l'époque tous ceux qui suivaient de près l'occupation savaient que si les forces de l'ordre peuvent effectivement facilement occuper la ZAD, évacuer violemment tous les habitants, et détruire les installations, elles ne peuvent pas "tenir" durablement la zone, qui représente plus de 1000 terrains de football.
La grande inconnue demeure la capacité de mobilisation des habitants de la ZAD vis-à-vis des dizaines de milliers de citoyens prêts à se déplacer à nouveau en solidarité aujourd'hui par rapport à 2012: nul ne sait combien de personnes viendraient à nouveau "réoccuper" la ZAD, ni combien d'agriculteurs viendraient en tracteur.
Mais même en imaginant une mobilisation de plus faible ampleur, il serait inconcevable que Macron prenne la responsabilité de faire évacuer dans la violence plusieurs dizaines de milliers de personnes "ordinaires" et pacifiques. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'ordre avait été donné de na pas intervenir en novembre 2012: aucun gendarme ni CRS n'était visible dans la zone lors de la journée de "réoccupation" du 17 novembre.
Beaucoup de gens ignorent que les "zadistes" ne forment pas une "communauté" homogène, et qu'il existe des tensions très fortes entre les partisans de l'action violente et les "citoyennistes": la vérité est qu'une minorité est effectivement prête à prendre des risques physiques extrêmement élevés pour défendre la ZAD, ce qui conduirait inévitablement à un nombre important de victimes, non seulement parmi les occupants ouvertement combattants, mais aussi parmi l'immense majorité de personnes pacifiques venues par solidarité, sans oublier bien sûr les agents des forces de l'ordre.
Et tout cela pour rien puisque personne ne pourra empêcher quiconque de revenir la nuit ou le lendemain ou plusieurs jours après sur la ZAD, à moins d'employer des moyens d'occupation militaire d'envergure dignes d'un temps de guerre, ce qui financièrement et sur le plan logistique est simplement impossible compte tenu des autres engagements (opérations extérieures, vigipirate etc). En outre, sur le plan politique, une opération d'une telle envergure serait désastreuse: qui comprendrait que l'Etat français occupe une partie de son propre territoire avec des moyens de guerre?
Les arguments évoqués par les interventionnistes qui veulent écraser la ZAD ignorent ou feignent d'ignorer la capacité de mobilisation par solidarité des habitants de la ZAD à l'extérieur de la zone et pensent qu'il ne s'agit que d'évacuer seulement 300 personnes organisées en "camp retranché". Or la force des habitants de la ZAD réside bien plus dans cette capacité à mobiliser à l'extérieur que dans de fantasmatiques pièges et autres boules de pétanques à pointes!
Les interventionnistes trouvent leur légitimité en s'appuyant essentiellement sur la notion d'Etat de droit, ainsi que sur le résultat du référendum départemental: qu'il soit insupportable en effet à un Etat, fût-il démocratique, qu'il existe effectivement une sorte de zone de "non droit" sur le territoire est concevable, mais une démocratie mature et pacifique ne peut pas exercer aveuglément le monopole de la violence dite "légitime" avec de tels risques pour l'intégrité physique de centaines de personnes.
Il est évident que Macron, comme Valls avant lui, a tout intérêt électoralement parlant de tenir un discours ferme pour caresser dans le sens du poil la France réactionnaire qui ne supporte pas la "chienlit": peut-être s'agit-il seulement ici de surenchère verbale, et les mots n'ont jamais tué ni blessé personne. Mais la responsabilité politique historique de Macron serait gravement engagée si une nouvelle opération Cesar se terminait cette fois-ci dans un bain de sang.
Valls disait avant l'opération Cesar que "nous ne laisserons pas un kyste s'organiser": le problème est qu'après l'échec cuisant de novembre 2012, le kyste s'est bel et bien organisé, c'est un état de fait, et vouloir le retirer comporte autant de risques aujourd'hui sinon plus qu'en 2012 pour l'intégrité des personnes (même s'il n'y avait pas eu de mort comme Rémi Fraisse à Sivens, de très nombreuses victimes avaient été blessées, en particulier du fait de l'usage de grenades offensives).
Il reste à espérer que ses conseillers, qui sont parfaitement conscients des risques et des limites d'une intervention de type militaire parviennent à le persuader de la folie d'une telle opération: seule une médiation politique avec toutes les parties prenantes, à commencer par les habitants de la ZAD serait une solution digne et raisonnable dans une démocratie apaisée. Ca sera certes long et difficile, car les habitants sont déterminés à rester, et une simple rétrocession des terres aux anciens propriétaires ou à de nouveaux - comme cela avait été le cas au Larzac - ne serait pas acceptable pour nombre d'entre eux pour lesquels il s'agit bien de former une "contre -société" fondée sur le droit d'usage et non pas la propriété.
On comprend que c'est bien ce qui gêne le plus l'exécutif: que la ZAD de NDDL constitue un précédent, et que des dizaines de ZAD naissent sur ce modèle. Mais rien de tel ne saurait justifier un bain de sang.
Dans le cas contraire, l'escalade dans la violence serait un véritable déshonneur pour le pouvoir exécutif, dont la responsabilité serait pleine et entière.
Merci Hélène. Mensonges précédant la violence de l’État- comme lorsqu'il s'agit de justifier certaines guerres ( armes de destruction massives en Irak, bébés sortis des couveuses au Koweït, charniers de Timisoara...
Ce brave Hulot va-t-il s'opposer à ces ignominies???
Ce brave Hulot va-t-il s'opposer à ces ignominies???
Au fait merci Hélène !
La méthode est claire: faire passer les zadistes pour des individus très dangereux afin de justifier de les attaquer violemment et les emprisonner.
je crains bien pire.
Ils (les zadistes) ne tiendraient pas en plus une épicerie avec arrière boutique dans une hameau de la région ?Parce que là leur compte serait réglé pour toujours.
Une arrière boutique tapie dans l'ombre, n'oubliez pas.
C'est le péril ZAD
C'est le péril ZAD
Merci constant, enfin de l'authentique asi.
(@asi, impossible de répondre au commentaire depuis l'application mobile).
(@asi, impossible de répondre au commentaire depuis l'application mobile).
A Notre-Dame-des-Landes, “le Vietnam des pauvres” menace la France d’une “guérilla”
La menace a également été révélée sur toutes les chaînes de télévision.
Peut-être que TéléPoutine (copyright DS) racontera une histoire différente?
Parce que là, quand même, on est dans une opération de propagande de guerre. On veut préparer l'opinion à un assaut de type militaire, avec possiblement des morts à clé. Ce n'est pas juste une anecdote. Ce serait bien qu'ASI, le déconstructeur officiel des narrations méditiques, prenne conscience de ce qui se joue.
La menace a également été révélée sur toutes les chaînes de télévision.
Peut-être que TéléPoutine (copyright DS) racontera une histoire différente?
Parce que là, quand même, on est dans une opération de propagande de guerre. On veut préparer l'opinion à un assaut de type militaire, avec possiblement des morts à clé. Ce n'est pas juste une anecdote. Ce serait bien qu'ASI, le déconstructeur officiel des narrations méditiques, prenne conscience de ce qui se joue.
"Les journalistes du JDD..." Heu... des journalistes au JDD ? Vous prenez vous aussi vos infos à la gendarmerie ?
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"De "tranchées" et "barricades", qu'elles existent ou non, il n'y a en tout cas guère d'images."
Il suffit de chercher un peu*
* Ou de demander à la CIA.
Il suffit de chercher un peu*
* Ou de demander à la CIA.