Deauville, Maalouf, et la panique morale de "l'ère post-judiciaire"
L'affaire Ibrahim Maalouf a refait surface dans les médias à la suite de l'annonce de son éviction du jury du festival de Deauville, qui débute le 6 septembre prochain. Ce nouvel emballement fut l'occasion rêvée pour un paquet de toutologues de sortir leurs éléments de langage habituels pour fustiger la "terreur woke", la "cancel culture" et s'indigner de ce qu'ils appellent désormais "l'ère post-judiciaire". Une polémique qui révèle une absence totale de rigueur journalistique ainsi qu'une ignorance générale du dossier, mais qui soulève une question de fond sur la mise en avant de personnalités accusées de violences sexistes et sexuelles.
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Merci d'avoir tenté d'offrir un regard rigoureux et mesuré sur la situation, ses zones d'ombres, ses paradoxes... et le traitement à l'emporte-pièce de l'immense majorité de celles et ceux qui communiquent dessus, en fonction de leur "camp".
L'ère pos(...)
"L'un d'eux (1) est catégorique : "Les décisions de justice fixent une vérité judiciaire. Elles doivent primer sur l'opinion publique"."
Ah, la vérité judiciaire ! La vérité judiciaire dans un aspect de l'affaire Benalla : une juge d'instruction paris(...)
Cet article n'aurait pas pu être écrit par une intelligence artificielle.
Derniers commentaires
Merci pour cet article qui reflète assez la gêne que j'ai dans cette affaire. Emballement maximum des deux bords pour une exclusion d'un jury qui en plus peut s'expliquer par le contexte de ce festival en particulier.
Moi j'ai pas compris pourquoi un trompettiste devrait être membre du jury d'un festival de cinéma.
« Remettons l'église au milieu du village : » Je ne suis pas certain que cette expression devenue familière et d’usage sinon courant du moins neutre quand elle est utilisée soit appropriée, quel que soit le contexte et particulièrement celui-ci.
Merci pour cette approche nuancée, il nous reste encore de vrai.e.s journalistes !
Longue vie à @SI !
Merci pour ce super article, documenté, sourcé, et nuancé, bref : à rebours de toutes les prises de position schématiques sur X, et qui fait très bien la part des choses, pour rappeler aussi ce qui relève du judiciaire et ce qui n'en relève pas.
Il faudrait vraiment saisir l'ARCOM à chaque fois que des éditocrates affirment n'importe quoi d'une part, et relever toutes les approximations des groupes d'intérêt parlant au nom des victimes d'autre part.
La condition d'un vrai débat public, ce serait de savoir admettre qu'on ne sait pas, et se renseigner avant de parler. On pourrait alors débattre des vrais sujets - le recueil de la parole des victimes, les délais d'instruction faute de moyens adéquats, la sensibilisation au droit pour les citoyens, et les cours sur l'éducation à la santé et à la sexualité...
J'étais tombé par hasard sur cet article de M-M Robin, auteure de documentaires à la rigueur journalistique remarquable.
Ibrahim Maalouf relaxé
Il me semble équilibré.
Merci. Un article de fond remarquable, comme toujours, effectivement, avec Marie-Monique Robin. Et qu'à mon avis, il serait bon d'avoir lu avant de se lancer dans la mêlée.
Merci pour le lien . Excellent article.
Selon mes goûts, le meilleur album d'Ibrahim Maalouf reste "Wind" sorti en 2012. Avec l'apport de la section rythmique Clarence Penn (drums) et Larry Grenadier (bass), c'est le plus purement jazz.
Il s'est ensuite pas mal dispersé, notamment avec des "live" un chouïa boursouflés en compagnie d'orchestres symphoniques. Un retour aux sources (du jazz) serait bienvenu.
@SI, c’est parfois pire que le film Inception. Et on en sort souvent pareil : confus, ne sachant pas trop quoi penser.
La chronique, qui est dans la rubrique « Calmos », se termine par un appel à la rigueur. D’accord.
Mais elle commence par un rappel des faits biaisé. « Avec un angle d’attaque », comme dirait un journaliste.
Certes, être rigoureux n’est pas être neutre, ce qui n’existe pas en journalisme.
Mais quand même :
1) « Ibrahim Maalouf, […] a été condamné en 2018 »
=> Ibrahim Maalouf est coupable des faits reprochés
2) « Deux ans plus tard, Maalouf avait été relaxé »
=> si « relaxé » est bien le terme officiel, je suis désolé mais dans l’inconscient ce mot sonne comme la contraction de « relâché + laxisme ».
3) « avait repris le cours de sa carrière internationale, bien que régulièrement encore sous le feu des critiques »
== ce salopard se balade impunément à travers le monde alors que les observateurs les plus aiguisés voient bien qu’il continue de faire des saloperies en douces.
En plus de ça ne trouve que la chronique manque de pedagogie.
Le problème de Maalouf, c’est un problème d’ego et de décence : il a merdé, il doit en assumer les conséquences, et arrêter de la ramener pour des broutilles.
Il y a un autre « problème », qui à avoir avec le système judiciaire, c’est son caractère extrêmement procédurier et son manque de souplesse, qui est très compliqué à comprendre et à accepter par le commun des mortels.
Par exemple : On peut être la pire des ordure et ne jamais être condamné, pour pleins de raisons : vice de procédure, mauvaise formulation des faits, prescription, accord à l’amiable, abandon de l’accusation…
Alors qu’on pourrait très bien imaginer une reformulation des faits en cours de procédure, donnant dans ce cas lieu à un rappel à l’ordre ou à une amende, ou une sommation à ne pas participer à tel ou tel événement. Bref un truc qui laisse une tache. Parce qu’il y bien eu salissure !
Ça éviterait les manipulations manichéennes.
Praud, Duhamel, Elkrief etc... s'expriment peut-être, également, en tant que parents. Sans doute auraient-ils été honorés si ça avait concerné leurs propres enfants .
Merci d'avoir tenté d'offrir un regard rigoureux et mesuré sur la situation, ses zones d'ombres, ses paradoxes... et le traitement à l'emporte-pièce de l'immense majorité de celles et ceux qui communiquent dessus, en fonction de leur "camp".
L'ère post-judiciaire, je ne sais pas, mais post-vérité ou pro-division, c'est certain 😑
Cet article est un chef d'oeuvre
Je sais: c'est pas bien...
D'ailleurs, j'ai honte...
Extrêmement honte;
Encore plus honte que d'habitude !
Mais, quand dans le même camp, j'entends gémir , bramer, bêler, piailler, se lamenter :
- Pascal Praud
- E. Lévy
- R.Elkrief
- B.Duhamel
- Ch.Consigny
et Y. Thréard
Je sais, d'avance, ce qu'il faut penser;
Je sais que je ne peux pas me tromper.
Mais, j'ai honte
( enfin, un peu , finalement assez peu )
Ce voyeurisme assumé m'écœure : non seulement il faudrait entrer seconde par seconde dans le mouvement et l'intention d'un baiser, mais en plus il faudrait que tous les journalistes s'y plongent. La facilité serait d'embrayer avec vous en vous confortant dans votre jugement. Je m'y refuse. Vous n'avez donc jamais embrassé ou été embrassé(e) ? Vous n'avez jamais vécu ce moment où on ne sait plus lequel des deux est "à l'initiative" ? Un adulte embrassant une jeune fille de moins de 15 ans, c'est mal, nous sommes bien d'accord. Pour autant jusqu'où êtes-vous prêts à disséquer une situation pour pouvoir enfin juger ? Comment se fait-il que le jugement établi après décorticage approfondi ne vous suffise pas ? Jusqu'à quelle profondeur et quelle indécence êtes-vous prêts à encore creuser dans la complexité des sentiments et de la sexualité ?
"L'un d'eux (1) est catégorique : "Les décisions de justice fixent une vérité judiciaire. Elles doivent primer sur l'opinion publique"."
Ah, la vérité judiciaire ! La vérité judiciaire dans un aspect de l'affaire Benalla : une juge d'instruction parisienne a rendu un non-lieu dans l'enquête portant sur une possible dissimulation de preuves qu'aurait constituée la disparition de coffres-forts de l'ex-chargé de mission à l'Elysée Alexandre Benalla. Pour la bonne raison que la disparition des coffres, alors que la police souhaitait les examiner, ne prouve pas que Benalla voulait dissimuler quoi que ce soit.
Elle est pas belle, la justice de classe et ses "vérités" ?
Cet article n'aurait pas pu être écrit par une intelligence artificielle.