Décodex : la bataille s'étend aux enfants de 12 ans
L'association Acrimed reprenait récemment un passage d'un livre de critique média concernant le fact-checking. Le "décodeur" du Monde Samuel Laurent, dont un article est critiqué dans ce passage, a vivement répliqué. L'autrice de "Comment s'informer?" avait en effet commis un contre-sens sur l'expression "vote populaire" dans le contexte américain.
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Commentaires préférés des abonnés
Il me semble qu'il y a une chose évidente que vous oubliez d'analyser. Pour tout français ayant un niveau de culture moyenne (ce qui veut dire qu'il ne connait pas et n'a pas le temps d'aller chercher ce que désigne dans la culture américaine l'usage(...)
Le problème des fact checkers des fact checkers c'est qu'ils peuvent eux aussi se tromper sans s'en rendre compte, mais bientôt l'apparition de fact checkers des fact checkers des fact chekers devrait résoudre le problème (ou pas).
"il est donc correct de dire que Donald Trump "n'a pas gagné le vote populaire" "
Ben non, c'est faux puisqu'en français "populaire" a un autre sens. L'explication à propos du sens anglais-américain ne tient évidemment pas ! Vu le nombre de "faux amis(...)
Derniers commentaires
"il est donc correct de dire que Donald Trump "n'a pas gagné le vote populaire". " ????
Non ! c'est une erreur de traduction !
Il est aujourd'hui généralisé que les faux-amis se fasse au détriment du français face à l'anglais, du moins dans le milieu parisianiste. "Peuple" et "people" n'ont pas le même sens et ces gens qui cherche à prendre de haut en laissant croire à leur immense culture (type "Regarde comme j'utilise les concepts américains"), ne révèlent que leurs limites et arrogance. "Popular vote" se traduit par "vote de la population". Qui n'est d'ailleurs pas plus "de base" que les grands électeurs sont acides.
"il est donc correct de dire que Donald Trump "n'a pas gagné le vote populaire" "
Ben non, c'est faux puisqu'en français "populaire" a un autre sens. L'explication à propos du sens anglais-américain ne tient évidemment pas ! Vu le nombre de "faux amis" entre les langues française et anglaise, il faut faire attention à ça, et l'usage malicieux de la confusion qu'il peut y avoir entre les 2 sens participe à la création de fake news.
Je ne dis pas que c'est ce que le décodex a fait, mais une telle erreur de leur part est tout de même étonnante de légèreté. Tout autant que la réponse qui parle de "délire", accusant ainsi de manière arrogante ce livre alors qu'ils devraient plutôt baisser les yeux et s'excuser platement de cette bourde.
Avec es 2 grosses erreurs de communication de la part d'un organisme déceleur de fake news, on est dans le cas de l'arroseur arrosé.
Ce n'est pas faux même dans le sens français, comme déjà expliqué (si le décodex aurait gagné à l'expliquer).
Si c'est faux, parce que ce n'est pas ce qu'il voulait dire. Je crois que les journalistes du Monde n'accordent pas autant d'importance que vous au vote ouvrier.
Par contre ils cherchent toutes les excuses du monde (!) pour dire combien la défaite de leur pouliche était injuste. Comme si la démocratie départageait le juste et l'injuste...
Il y a le sens courant, le sens rare, le sens selon le contexte, etc. Faites un sondage de 1000 ou 10 000 personnes, vous aurez toujours la même réponse : le "vote" populaire" n'a qu'un sens.
Ce n'est pas parce qu'en théorie on pourrait lui donner un autre sens qu'il faut s'économiser une tournure de phrase compréhensible sans ambiguïté par ceux à qui il s'adresse.
Ah, je ne vous ai lu qu'après avoir mis le commentaire au dessus, je vois que nous sommes tout-à-fait d'accord.
Le retour de Najat Vallaud-Belkacem dans l'actualité via cet article permet de rappeler qu'elle a quasiment passé toute sa jeunesse et son adolescence à Amiens, quartier Nord .
Et que ce que l'on peut comprendre de son cheminement ( la vie a plus d'imagination que toi" ) illustre que le champ des possibles passe fondamentalement par l'accès aux livres ( le bibliobus qui venait dans son quartier, puis la bibliothèque ) ...
Pas sûr qu'un enfant de 12 ans suive le raisonnement .
En ce qui concerne l'élection américaine, la question est :
pourquoi un candidat qui a remporté le "popular vote" peut-il perdre l' "electoral vote" ?
Les citoyens élisent les grands électeurs de leur Etat .
Chaque Etat a droit à un nombre de grands électeurs et tous les grands électeurs d'un même état doivent voter ensuite pour le candidat arrivé en tête dans leur Etat .
Le candidat qui remporte la majorité au Texas remporte le vote des 38 grands électeurs du Texas .
Ensuite ces grands électeurs désignent le président .
Ce que montre bien la la carte de CNN
C'est ainsi que Clinton a largement gagné le "popular vote" et Trump l "electoral vote" .
Il me semble qu'il y a une chose évidente que vous oubliez d'analyser. Pour tout français ayant un niveau de culture moyenne (ce qui veut dire qu'il ne connait pas et n'a pas le temps d'aller chercher ce que désigne dans la culture américaine l'usage particulier du mot "vote populaire", contrairement aux bobos parisiens dont fait peut être parti notre "décodeur" fier de sa culture transnationale), lorsqu'on lui parle de "vote populaire" (mais les décodeurs parlent-ils vraiment aux français moyens ou plutôt à une frange cultivée et privilégiée de la population?), celui-ci, en fonction de sa culture de référence la plus probable, associera quasi automatiquement "vote populaire" à "vote des classes populaires".
Le décodeur du monde, sauf à vivre dans une sphère bourgeoise particulièrement déconnectée de la réalité sociale élémentaire de son propre pays (une preuve de celle-ci? ) ne peut pas ne pas savoir qu'il va être compris ainsi. Ou alors il plane complètement. Pour ma part, je trouve vicieuse sa façon de procéder. Il tend (inconsciemment j'espère) un piège à la majorité de la population française car il sait (ou devrait savoir) qu'il va être ainsi compris. En fait à travers sa réaction, il trahit surtout sa distance sociale (privilégiée) à la majorité de la population de son pays. Et sa démonstration se retourne contre lui. Les décodeurs (que Macron, qui ne s'y est pas trompé, voit comme des alliés naturels) sont des intellectuels intéressés à l'imposition d'une certaine forme de "vérité" qui correspond à leurs intérêts particuliers ( en l'occurence, travaillant pour un ou des médias loin d'être neutre. Bourdieu ne disait-il pas "s'il y a une vérité, c'est que la vérité est un enjeu de lutte"). Frédéric Lordon nous a déjà alerté sur tout ça...et les effets boomerangs prévisibles catastrophiques de cette prétention à s'imposer comme trieurs de vérités bonnes et mauvaises. comme si nous lecteurs avions besoin d'être pré-déterminés à écouter telle ou telle chose.
Le problème des fact checkers des fact checkers c'est qu'ils peuvent eux aussi se tromper sans s'en rendre compte, mais bientôt l'apparition de fact checkers des fact checkers des fact chekers devrait résoudre le problème (ou pas).