Derrière Péan-Kouchner, la vieille querelle des "droitdel'hommistes", et de la raison d'Etat
Bataille politique et éditoriale, la sortie du livre de Pierre Péan est aussi une guerre de médias, et d'intellectuels.Derrière cette guerre, on retrouve en filigrane une vieille querelle qui déchire la gauche française depuis plusieurs décennies: idéalistes contre cyniques, "droit-de-l'hommistes" contre adeptes de la raison d'Etat. De la Bosnie au Kosovo, du Rwanda à la Tchétchénie, de la Georgie à l'Ukraine, mêmes clivages, mêmes affrontements. Chacun ses intellectuels, chacun ses médias. Tentative de cartographie.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Un très respectable professeur de droit et sciences politiques de l’université américaine de Yale, Bruce Ackermann, annonce dans une tribune sur The Guardian, « l’effondrement imminent du reportage d’investigation ». Et c’est un gros problème.
Pour lui, on ne sauvera pas les journaux (« les journaux traditionnels sont en train de mourir », « Il n’est pas clair que les news imprimées soient une technologie viable »). Mais l’enjeu principal n’est pas là : « le vrai problème, ce n’est pas les journaux, c’est la couverture de l’actualité ».
"Il faudra des décennies pour revitaliser le journalisme d’investigation, si nous laissons le corps des journalistes actuel se désintégrer. C’est ce qui se passe à un rythme alarmant. Une étude de Pew indique que 15.000 journalistes ont perdu leur emploi aux États-Unis en 2008, avec des réductions de plus de 20% dans les grands journaux. Ces sombres chiffres sont porteurs d’une crise mondiale qui sape les fondements même de la démocratie libérale. Toute solution sérieuse doit se concentrer exclusivement sur ce problème - l’effondrement [collapse] du journalisme d’investigation, et non pas le sort de certains systèmes de livraison."(...)
(Face aux chiffres avancés sur les réductions d’effectifs des rédactions de journalistes aux Etats-Unis, il est utile de rappeler que le même mouvement touche la France depuis des mois déjà, et d’autres pays d’Europe.
Même si c’est de manière moins spectaculaire, le mouvement est d’une ampleur comparable. Je me fais l’écho de cette mediapocalypse sur novövision depuis le début de ce blog :
* novövision (avril 2008) : Presse écrite : la grande crise a commencé
* novövision (juillet 2008) : La grande crise silencieuse du journalisme
On y signale, par exemple, qu’un plan social en cours au journal Le Monde vise à réduire sa rédaction d’un quart de ses effectifs ! Et des « dégraissages » ont lieu partout ailleurs dans la presse écrite. Il est absolument clair que c’est le journalisme d’investigation qui sera la première victime de cette réduction massive en cours de la voilure de la presse française.) (...)
Un étrange article sur Rue89
En France, la polémique autour du livre de Pierre Péan sur Bernard Kouchner éclaire la question du journalisme d’investigations sous un jour différent, mais le met au devant de l’actualité également.
Zineb Dryef et David Servenay, de Rue89, dans un article que je trouve assez étrange, mènent l’enquête sur l’enquêteur : Pierre Péan, un enquêteur au service du pouvoir ?
La question posée par les deux journalistes est de savoir si le livre de Péan relève véritablement de l’enquête ou bien du pamphlet [2]. Zineb Dryef et David Servenay prennent argument, au passage, de ce que Pierre Péan « n’a plus de carte de presse depuis 1987 » (dans l’article), et David Servenay souligne (en commentaire) : « il se défini aussi comme “écrivain-enquêteur”, pas comme journaliste ».
J’espère que tout cela ne préfigure pas maintenant un procès en journalisme contre Péan (mais ça commence à y ressembler) après que d’autres se sont chargés contre lui du procès en antisémitisme. Cet article soulève d’ailleurs un indéniable malaise parmi les commentateurs de Rue89.
L’investigation s’est repliée sur l’édition
Il illustre en tout cas à mes yeux le fait que le journalisme d’investigation « à la française » est bel et bien malade lui aussi.
Si Pierre Péan n’a plus de carte de presse depuis 1987, c’est qu’il publie ses enquêtes sous forme de livres, et que ces derniers constituent son revenu principal. De ce seul fait, et pour une raison d’ordre strictement économique, il ne répond donc plus aux critères d’attribution de la carte de presse, qui exigent que l’on obtienne plus de 50% de son revenu d’une entreprise de presse, disposant d’un numéro de commission paritaire (c’est d’ailleurs la seule condition requise pour être qualifié de « journaliste professionnel »).
On en revient à l’éternel débat entre « être journaliste » professionnel ou « faire du journalisme » en professionnel. La question va au delà du « cas » de Péan, qui semble avoir choisi (d’après David Servenay) d’abandonner lui-même le qualificatif de journaliste.
Comme l’ont souligné dans leur livre « Notre métier a mal tourné. Deux journalistes s’énervent », Philippe Cohen et Elisabeth Lévy (note de lecture du livre sur novövision), en France, l’enquête journalistique a déserté la presse depuis longtemps et se réfugient dans l’édition. Les journaux se bornent à en publier les bonnes feuilles et se gardent bien de la prolonger par leurs propres investigations.(...)
Les dérives du journalisme d’investigation « à la française »
On soulignera aussi, Philippe Cohen et Elisabeth Lévy ne s’en privent pas, que tout cela fait suite à une profonde dérive du journalisme d’investigation « à la française », dans les années 90 :
Morceaux choisis :
• Le « journalisme d’investigation » (inventé dans les 80’s pour remplacer le journalisme d’enquête qui avait cours auparavant) « cache une entourloupe ».
• « Leur prétendue neutralité est la façade commode d’une idéologie moralisatrice et soupçonneuse. »
• Publiant sur la foi « d’une seule source », sous la forme de « feuilleton », des informations qui leurs sont complaisamment fournies dans le cadre de « manipulations » sur lesquelles ils refusent de s’interroger, ils ont accepté de se faire finalement, sans distance, « le relais des juges ».
• Ils ont ainsi contribué à la destruction du secret de l’instruction, et par conséquent de celle de la présomption d’innocence.
• Dans les 90’s, « la machine s’emballe » : les journalistes sont « enivrés par leur propre puissance », « en l’absence de tout contre pouvoir », les « dérapages » se multiplient (Allègre, Clearstream, etc.).(...)
nonövision
le 16/02/2009
Que le 02/08, le decret l'ai libere de ces fonctions anterieures de conseiller hors cadre, ou non, cela ne change rien au fait qu'il etait un citoyen comme tout le monde, ne beneficiant d'aucune immunite juridique, et des lors il appartiendrait au parquet d'ouvrir une enquete si les faits de conflits d'interet etaient averes. Il n'en est rien, aucune enquete judiciaire. Ni journalistique, d'ailleurs pour sortir des contreverites dont tout un chacun disposant du net peut verifier qu'elles sont fausse. Danon n'etait pas ambassadeur!
Quamt a la preuve du jour, une photo d'un papier soit disant attache devant le bureau de la concierge de l'immeuble avec K. au milieu de la liste, si c'est une preuve pour journnaliste en manque d'info et de buzz, je ne pensais pas trouver un jour de telles infos sur ASI, avec une telle non chalence sur le serieux de ces "preuves". Qu'un consultant ait une adresse dans une societe pour laquelle il travaille, et qui est sans doute pour elle une grosse source de revenu, de part sa notoriete, ne me semble pas anormal, et ne permets pas d'affirmer que les liens avec Danon et autres etaient etroits: tout au plus professionnel. Qu.un consultant soit relie a son employeur par une adresse, est d'une banalite!!
Dès sa réponse au député Jean Glavany, j'avais été surprise que Kouchner se cache derrière ce mot de cosmopolite ( la honte sur moi, je ne connaissais pas l'ambigüité de ce mot) pour se défendre sur le mélange des genres qu'on lui reprochait.
Trop facile. Malheureusement l'émission de vendredi avec DS n'a pas permis de se faire une opinion sur ce franchissement de ligne : comment être un consultant à 6000 € par mois (après impôt !!) pendant 3 ans et réclamer ces sommes à un pays d'Afrique? pays sous dictature en plus.
Je vous conseille cette interview récente de Védrine sur RTL qui est pleine d'honneteté et de justesse.
Il avait tout compris...
Contre l'invective « Antisémite ! », je n'y vois que l'humour ou l'indifférence lasse et indignée...
Voici Daniel Schneidermann pourquoi, moi aussi, j'aurai quitté ton plateau :
Parce que si j'étais tombé dans ton piège, je t'aurai soufflé fièrement que j'ai un pote qui s'appelle « Cohen » (juif); que dans mes penseurs-inspirateurs, il y a « Noam Chomsky » (juif), « Karl Marx » (juif), et j'aurai évidemment volontairement omis « Proudhon » (antisémite) et « Voltaire » (antisémite). J'eusse été très ambigu et jouant ton jeu, si je m'en étais défendu en te répondant que sur la question israëlo-palestinienne, je me range derrière les idées de « Pierre Stambul » (juif), « Shlomo Sand » (juif), « Avraham Burg » (juif), « Michel Warschawski » (juif). Je t'aurai aussi proclamé mon amour véritable pour la zik yiddish de Giora Feidman (juif) et David Krakauer (juif), et le cinéma... le cinéma ! Ah ! Nos fabuleux frères Cohen (juifs) ! Enfin, j'aurai fini ainsi, tout souriant : « Voyez ici la preuve que je ne suis pas antisémite ! » !
Conclusion : contre l'antisémitisme, je devrais me justifier par une discrimination positive ! Voici donc le complexe horrible et vulgaire dans lequel la société nous plonge. Oserais-je dire : « contre l'antisémitisme, soyez antisémites ! Contre le racisme, soyez racistes ! » ? Trop tard... il me faut justifier maintenant : Crier à l'antisémitisme tout le temps, c'est voir le Juif partout ! Et c'est encapsuler le juif en question dans une généralité victimaire qui n'est pas moins un préjugée raciste que de considérer le Juif, vénal...
Non !
L'anarcho-universaliste que je suis s'y refuse. Les antisémites notoires d'aujourd'hui ce sont ces « BHL » qui font du con juif, tous les juifs, alors qu'un con peut évidemment être de toute religion, de toute ethnie, de toute politique ! Ça n'est qu'un con !
L' « ethnocentrisme » (comme le communautarisme ou le nationalisme) très peu pour moi ! Nulle frontière ni identité ne peut faire taire quiconque sur les conneries de ce monde !
En blessant ainsi Pierre Péan, Daniel, tu m'as blessé...
Attention donc ! Soyons trés vigilants... Védrine a à répondre sur la question du Rwanda ! Pi ça reste un politicien au sein de la grande mafia des politicards !
Daniel a d'ailleurs bien réussi je trouve (merci à toi !) à piéger Pierre Péan sur cette question dans cette émission lorsque ce dernier mélange son rôle de journaliste et "ligne de gouvernement"...
Je sors tout juste de l'émission...et je suis choquée du commerce de paroles que l'on fait autour des juifs.
D'abord, je suis consternée de voir l'acharnement médiatique autour du livre de Péan sur kouchner, parce que je m'en fous (je ne l'ai pas lu et je ne le lirai pas)
et qu'ensuite, il y a des choses bien graves à traiter comme la crise de la jeunesse en banlieue, le racisme séculaire
des immigrés noirs et maghrébins, viscéralement liés à notre histoire française, les expulsions vichyssoises des sans papiers, les réductions
de fonctionnaires dans l'éducation nationale et/ou ailleurs, la forte précarisation des salariés, l'indemnisation des immigrés combattants, etc etc
Tant de sujets dont les mots ne font pas autant de profits médiatiques. Car tout est question de mode...et de lobby pour être vulgaire et sincère.
MAIS A qui profite ces "crimes du langage"?
Et qui s'offusque, qui ose accuser les mots globalistes de "beurs", "d'arabes", de "blacks", de "jaunes", etc?
Comment et pourquoi la liberté d'expression ne se gêne pas de publier des caricatures de Mahomet tandis qu'il est hautement criminel de le faire sur Yahvé, et même de le caricaturer.
il y a bien deux poids, deux mesures. Ne l'oublions pas. Il ne faut pas se tromper de combat. Accuser "d"antisémiste" à l'emporte-pièce discrédite et rend confuse la pensée juste, c'est à dire la pensée contextualisée. Je ne suis pas née dans les années 30 et même si le mot cosmopolitisme a été dévoyée, le mot charrie aujourd'hui d'autres sens que ce que schneidermann a bien voulu évoquer. A trop vouloir pointer du doigt l'antisémitisme, on finit pas le dévoyer aussi.
D'ailleurs, le mot antisémitisme a lui même été stimagtisé par les nazis, que les médias savent bien abuser aujourd'hui, oubliant l'histoire et oubliant aussi que les sémites ne concernent pas seulement les juifs.
Merci pour vos émissions sinon. Mais là, ça craint! je pensais que vous alliez échapper à la pollution mentale médiatico-lobbiste, et bien non!
Valérie (delacherie, kydjian, abouaf, lévy, et toc!)
Cela concerne les abus de positions ou les illégalités que Bernard Kouchner a pu commettre, quelles sont elle exactement ?
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Certes, j'ai répondu dans certains forums, mais j'aimerais pouvoir interpeler la rédaction.....Je sais bien qu'on est plus intransigeant avec ceux qui nous donnent le plus de liberté....Mais c'est pour ça qu'on vous aime.....Alors, à quand un droit de réponse ou de discussion avec votre rédaction.....Rachel
« Cosmos, » l’univers, « Politis, » le citoyen.
Un cosmopolite est un citoyen de l’univers.
On dirait aujourd’hui, citoyen du monde.
Est cosmopolite ce qui s’étend sur toute la planète, sans attache particulière, sans frontière.
En vrac (et sans jugement de valeur) :
Le grand capital, les internationales (socialistes ou non), la mondialisation, les migrations économiques, la globalisation, les idéaux des lumières (dont les droits de l’homme), la science, le libéralisme économique, les délocalisations, la dématérialisation du travail et de l’information (Internet), etc.
Dans l’idée, l’universel est l’avenir radieux de l’humanité.
Dans la pratique, le global s’oppose au local, qu’il déracine.
En réaction, le local promeut les valeurs inverses.
Toujours en vrac (et toujours sans jugement de valeur) :
La famille, la patrie (dont la raison d’état), le protectionnisme, la tradition, le travail artisanal, la religion, la race, les frontières, la nation et les nationalismes, la région, le pays, les ancêtres, la terre, les mythologies identitaires, les communautarismes, etc.
Dans l’idée, le local est la restauration de l’humanité en perdition.
Dans la pratique, il en accélère la destruction, initiée par le global.
Dans ce schéma, si le juif est dit « cosmopolite, » c’est qu’il est apatride, sans attache locale, incapable « par nature » d’aucun sentiment patriotique.
C’est ce procès qui, à l’époque, a fait condamner Dreyfus.
S’il n’avait pas été juif, personne n’aurait entendu parler de sa « trahison. »
Selon ses juges, il n’était pas traître par les faits, mais par les gènes.
De même, si le juif est cosmopolite, ce n’est pas tant parce « qu’il aime l’argent, » que parce qu’il est comme le grand capital ou comme les grandes idéologies : apatride.
Pour les fascismes, le juif est la personnification même du cosmopolitisme.
On ne peut pas détruire ce qui relève de l’idée.
Comment « tuer » la mondialisation, la philosophie, les grandes idéologies, le grand capital ?
En revanche, on peut facilement tuer le juif.
C’est tout ceci que l’on retrouve dans le débat entre Kouchner et Péans, bien au-delà d’une simple affaire morale douteuse, comme il y en a eu tant d’autres, souvent bien plus graves.
Je ne pense pas que Péans soit antisémite, ni même nationaliste ou seulement populiste, encore moins fasciste.
En revanche, il n’est pas vraiment étonnant que l’affaire lui retombe dessus de la sorte.
Et il m’a parut légitime (peu importe la manière, je n’ai pas d’avis à ce sujet) que DS pose la question de savoir pourquoi il s’était si mal préparé à ces attaques.
Pire même, qu’il y ait prêté le flan.
Curieux bonhomme…
Kahef.
Ainsi, dans son livre sur le Rwanda, Noires fureurs, blancs menteurs, on peut penser que Péan défend envers et contre tout la raison d'Etat; c'est à dire que, soit il est aveuglé par un chauvinisme surdimensionné, soit il active sciemment, mais de bonne foi sous l'autel de la raison d'Etat, la désinformation au nom de la France, car quelque soit les faits ou la vérité historique, l'honneur de la France n'a pas de prix.
A travers le débat sur l'implication française dans le génocide rwandais, on clairement voit poindre les clivages de l'Affaire Dreyfus:
Les actuels défenseurs de "l'honneur de la France" étant les héritiés des ex anti-dreyfusard.
On comprend mieux ainsi comment resurgissent sur Péan, ou Bernard Debré (mais pas Védrine qui ne soutient pas la thèse négationniste du double génocide), les constructions intellectuelles de l'antisémitisme en vigueur sous la IIIème République, ... sous prétexte de raison d'Etat et de patriotisme.
Bien-sûr, Péan n'est pas antisémite en tant que tel, car le racisme anti-juif est trop porteur d'opprobre, mais la démarche intellectuelle est la même, ce qui entraine une double conséquences:
- d’un part des dérapages ponctuels qui trahissent un fonds de pensée plus ou moins inconscient
- d’autre parts un transfert d’un antisémitisme tabou vers un "antisémitisme" moins polémique, moins sensible : le racisme anti-tutsie (qui engendrera lui aussi un génocide, le 3ème du XXème siècle), autrement qualifié de nazisme tropical, qui reprend presque tout les poncifs et préjugées antisémites (goût du pouvoir, de la manipulation, du mensonge, cruauté, sentiment de supériorité, peuple qui déstabilise les nations, et est responsable des guerres, traître à la nation, ect…)
Il semble donc que de plus en plus, le Rwanda devienne en France la nouvelle Affaire Dreyfus, avec les mêmes affrontements, ...
Pourquoi les termes "cosmopolite" ou "cosmopolitisme", porteurs de fraternité entre les hommes de tous pays quelle que soit leur croyance, leur athéisme ou leur agnosticisme, seraient-ils définitivement abandonnés aux antisémites ? Suffit-il d'évoquer ce seul terme pour condamner le travail de Pierre Péan ? On s'éloigne me semble t-il du sujet essentiel du livre.
Une enquête est ouverte le 27 mars 1998 par le juge Bruguière qui signera le 17 novembre 2006 neuf mandats d’arrêts internationaux contre Kagame et son entourage. Parmi celui-ci, Rose Kabuye, directrice générale du Protocole du président rwandais et ancienne membre de l'état-major de l'Armée patriotique rwandaise (APR), est arrêtée le dimanche 9 novembre 2008 à Francfort et extradée le 19 novembre vers la France.
Mise en examen pour complicité d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste dans l'enquête sur l'attentat, elle est laissée libre sous contrôle judiciaire et sera autorisée le mercredi 24 décembre à retourner au Rwanda pour passer les fêtes de fin d’années. Son retour en France le 15 janvier, n’est signalé, curieusement, que sur le site de Voice of America*.
Lors de ses vœux au corps diplomatique, le 18 janvier 2009, N. Sarkozy déclare: « [que la situation] dans la région des Grands Lacs, [pose la] question [de] l'avenir du Rwanda, avec lequel la France a repris son dialogue, pays à la démographie dynamique et à la superficie petite [et] pose la question de la RDC, pays à la superficie immense et à l'organisation étrange des richesses frontalières ».
Le Monde du 18 janvier 2009, confirme l'existence du plan Sarkozy comme initiative de paix qu'il compte discuter à Kinshasa en mars prochain. Il propose « l'exploitation en commun par la RDC et le Rwanda des richesses du Nord-Kivu » et va plus loin en proposant le « partage » de l'espace et des « richesses naturelles ». Quel espace doit-on partager ? Pourquoi seulement les richesses du Kivu ? Qu'est-ce que le Rwanda donne en échange pour partager avec la RDC ? Le 20 janvier, entre 5 et 7,000 soldats rwandais entrent en RDC pour traquer, avec l'armée congolaise, les rebelles hutus rwandais (ex-génocidaire).
Interrogations et hypothèses:
1. Qu’une personne mise en examen pour complicité d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste soit autorisée à quitter sous caution la France pour passer les fêtes de fin d’année pourrait indiquer que le dossier d’accusation n’est pas fondé.
2. Si Kagamé et son entourage ne sont pas responsables de l’attentat, la plausibilité que l’attentat ait été perpétré par l’aile dur du régime augmente fortement.
3. La publication du rapport Mucyo en août 2008 est très gênante pour certains politiques et militaires français qui sont explicitement inculpés de complicité de génocide.
4. Le partage du Kivu proposé par la France serait-il la contrepartie de l’abandon des accusations de complicité de génocide du Rwanda ?
http://www.voanews.com/french/2009-01-15-voa3.cfm
Il n'y a pas 2 camps de socialistes. Il y a peut-être 2 camps formés par 2 attitudes humaines principales :
- ceux qui pensent qu'ils ont un esprit supérieur qui peut éclairer les autres (jusque là pas de problème) mais qui considèrent devoir user de la force pour imposer leur point de vue, celui qu'ils croient être le bien. Mais en agissant avec des soldats, des tanks et des bombes, le message ne passe pas vraiment comme il faut auprès des populations malmenées. Et cela provoque de la violence naturelle car répondant au seul besoin de survie de soi, de sa famille et de ses proches.
- ceux qui croient avoir un esprit intelligent, mais plus ou moins équivalent à celui de son voisin. Il suffit de parler avec son voisin pour lui apporter quelque chose qui va le tirer vers le haut et pour retirer également, un savoir qui va nous tirer vers le haut. Donc seule la discussion, parfois provocante, peut amener l'humanité à s'élever.
2 axes en effet mais pas tout à fait les mêmes que ceux que vous décrivez dans cet article. D'ailleurs qui a écrit cet article ? "La rédaction", laissez-moi rire ! Inutile, de cacher les conflits internes au sein de la rédaction : nous voyons à travers le rideau de fumée !
Et je pense qu'il y a un 3ème camp, celui des neutres, celui qu'on n'entend pas beaucoup, qui n'ose pas beaucoup s'exprimer. Ne nous faites pas oublier ce camp car il représente sûrement la majorité de l'espèce humaine (et tant mieux !)
Ne commençons pas à accumuler la poussière. Contentons-nous des faits en sachant que la vérité est comme le gruyère, elle a beaucoup de trous. Ensuite, à nous de forger notre opinion.
J'ai beaucoup ri en l'entendant faire son discours de sauveur de l'Afrique à l'Assemblée Nationale. Quel sacré comédien!
D'autre part comment se fait-il que le livre n'évoque le rôle de BK dans la guerre du Biafra; la campagne humanitaire d'alors ne servant en fait qu'à camoufler une politique d'extension de l'influence française dans cette région. Ne pas oublier la campagne d'intoxication menée par la France pour accuser les fédéraux nigérians de "génocide" et dans le même temps participer à des livraisons d'armes aux sécessionnistes grâce aux avions de la Croix-Rouge.
Hier il avait un statut d’humanitaire, aujourd’hui sa statue de chevalier blanc est déboulonnée et détruite…
L’icône est morte, bienvenue dans le monde des mortels parmi les cons !
Qui plus est, leur humanisme n'admet aucune critique, même pas la plus timide interrogation sur ses orientations : le journaliste qui s'y risque subit un feu roulant relayé par les principaux organes médiatiques, en bref, comme Debray, on le met au ban de l'humanité. Ces deux personnages, enflés de vanité, ont contribué et contribuent encore à fabriquer ce détestable conformisme qu'on appelle la pensée unique.
Je n'aurais jamais pensé qu'"arrêt sur image" , confondant Idéologie et Idéalisme, en fasse un si aimable portrait.
Enfin, même en admettant que M. Kouchner n'ait pas vocation pour endosser la bure de Saint François d'Assise, il ne faudrait pas oublier qu'il abuse du beurre des consultations payantes ... Ce n'est pas la meilleure façon de sortir l'Afrique de la misère économique.
Mais on retrouve également ce concept de "droit d'ingérence" dans la guerre en Irak dont on sait que Kouchner est un grand défenseur. Sa dernière sortie en date en ce sens est d'ailleurs en rapport avec l'Iran (voir la chronique de Pierre Haski sur Rue 89).
D'autre part, notez que l'on peut invoquer le droit d'ingérence tout en invoquant la raison d'Etat : ce fut le cas avec l'intervention en Irak, les pro, en France, se servaient à la fois de l'argument selon lequel on ne peut pas laisser un tyran brutaliser son peuple et celui selon lequel il était dans l'intérêt du pays de se ranger derrière les Etats-unis.
Que fait-il dans ce gouvernement?
Une des choses que Péan lui reproche (à tort ou à raison, comme dirait DS), c'est de camoufler des raisons d'état derrière un paravent droitdelhommiste.