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Des universitaires appellent à boycotter Le Monde
@si se penchait le 30 mars sur les relations difficiles qu'entretiennent les enseignants-chercheurs en grève avec les médias en général, et le journal Le Monde en particulier. Le traitement par le quotidien du soir de ce conflit, après avoir agacé de nombreux universitaires, a abouti à un véritable appel au boycott en ligne.
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Derniers commentaires
A ceci près, toutefois, qu’il ne suffit pas de singer mai 1968 pour en avoir le souffle, la fraîcheur, la puissance et l’impact auprès de l’ensemble de la société. C’est une grosse réserve. Luc Cédelle, cité dans l'article.
Bizarre, cette référence à 68 ; c'est justement le type de commentaire très peu avisé qu'on peut reprocher à un journaliste du Monde, supposé capable d'aller chercher un peu plus profondément les raisons et la structure d'un mouvement sans se laisser happer par des comparaisons routinières, dignes du JT de TF1. Aucun des motifs de cette mobilisation n'est superposable à ceux de 68.
Nous avons ici, d'abord, tout un corps de professionnels inquiets à juste titre devant un ensemble de réformes hâtives et mal ficelées, susceptibles de produire des évolutions graves de nos métiers - recherche, enseignement, formation des maîtres ; réformes mal pensées, qu'on cherche à imposer de force au motif qu'"il faut réformer", vite et à fond... oui, mais pas n'importe comment. Cela risque de créer beaucoup de dégats. Ce n'est pas simple de faire comprendre de quoi les chercheurs et les enseignants se méfient, ce qu'ils dénoncent, ce qu'ils envisagent, parce qu'il faut réussir à expliquer simplement un enchevêtrement de dispositifs techniques, avec des conséquences très graves sur le fond, au bout du compte. Mais c'est le job des journalistes, non ? Et des explications claires par les universitaires, il y en a eu.
La réflexion sur 68 est à la fois mesquine, inappropriée et peu professionnelle. C'est peut être là le problème qui oppose les universitaires au Monde. Alors, bien sûr qu'il y a de la déception devant le peu d'intelligence des enjeux, de la part de notre quotidien de référence. Mais ce n'est pas une raison pour appeler au boycott, mesure extrême et injustifiée ici.
Bizarre, cette référence à 68 ; c'est justement le type de commentaire très peu avisé qu'on peut reprocher à un journaliste du Monde, supposé capable d'aller chercher un peu plus profondément les raisons et la structure d'un mouvement sans se laisser happer par des comparaisons routinières, dignes du JT de TF1. Aucun des motifs de cette mobilisation n'est superposable à ceux de 68.
Nous avons ici, d'abord, tout un corps de professionnels inquiets à juste titre devant un ensemble de réformes hâtives et mal ficelées, susceptibles de produire des évolutions graves de nos métiers - recherche, enseignement, formation des maîtres ; réformes mal pensées, qu'on cherche à imposer de force au motif qu'"il faut réformer", vite et à fond... oui, mais pas n'importe comment. Cela risque de créer beaucoup de dégats. Ce n'est pas simple de faire comprendre de quoi les chercheurs et les enseignants se méfient, ce qu'ils dénoncent, ce qu'ils envisagent, parce qu'il faut réussir à expliquer simplement un enchevêtrement de dispositifs techniques, avec des conséquences très graves sur le fond, au bout du compte. Mais c'est le job des journalistes, non ? Et des explications claires par les universitaires, il y en a eu.
La réflexion sur 68 est à la fois mesquine, inappropriée et peu professionnelle. C'est peut être là le problème qui oppose les universitaires au Monde. Alors, bien sûr qu'il y a de la déception devant le peu d'intelligence des enjeux, de la part de notre quotidien de référence. Mais ce n'est pas une raison pour appeler au boycott, mesure extrême et injustifiée ici.
Bonjour,
Ha le monde, c'est un bon journal cependant :
-il vit avec essentiellement les abonnements internet.
or Les abonnements internet permetent de dialoguer sur le site du monde,
et c'est qui qui dialogue?
le plus souvent se sont des personnes proche politiquement de notre président!
alors il ne faut pas s'étonner des "possibles dérives du monde"
Ha le monde, c'est un bon journal cependant :
-il vit avec essentiellement les abonnements internet.
or Les abonnements internet permetent de dialoguer sur le site du monde,
et c'est qui qui dialogue?
le plus souvent se sont des personnes proche politiquement de notre président!
alors il ne faut pas s'étonner des "possibles dérives du monde"
A vrai dire, il me semble que le problème qui inquiète les enseignants-chercheurs n'est pas pure et simple réaction corporatiste, c'est la reprise d'un certain nombre d'arguments qui ne sont pas du tout avérés.
L'exemple de la mauvaise réputation des universités représente bien le problème. C'est un discours d'idéologie, ça ne s'appuie pas sur des études mais sur des micros-trottoirs. On va dans une université bloquée, discuter avec les élèves qui passent, on retient le discours des élèves contre, on va interroger leur mère histoire de prolonger la doxa, et hop, tout d'un coup on donne la sensation d'un sentiment majoritaire anti-blocage.
Ce qui est d'autant plus curieux, c'est que cet argument est apparu à peu près partout dans la presse au même moment (même La Voix du Nord nous le sort, alors que c'est difficile de les faire sortir de leur bureau, c'est vous dire). Et, comme c'est étrange, c'est exactement "l'opinion" du gouvernement, qui espère bien, par effet de masse, arriver à faire se rétracter un maximum de gens. C'est purement et simplement une guerre des nerfs.
Toutefois, je m'étonne qu'on arrive à aller chercher une mère d'étudiant alors qu'on pourrait tout aussi bien parler des cours en plein air et des débats qu'organisent les bloqueurs sur le campus. D'ailleurs, aller chercher une mère signifie trouver un étudiant contre le blocage et prendre ses coordonnées pour contacter ses parents, c'est plus difficile que d'assister à une conférence à l'université. D'ailleurs il serait amusant de voir l'âge moyen des étudiants contre le blocage qu'on interroge. Les plus jeunes étant bien entendu les plus influençables, une bonne propagande pour instaurer l'angoisse d'un chômage incertain à cause d'un mouvement social, c'est le comble.
Quelque part, on essaie de nous dire : ne contestez pas, vous aurez des problèmes ensuite. C'est une forme de menace sur le ton de la bienveillance. Maintenant, les journaux propices à nous répéter cet argument, curieusement vont peu sur le terrain pour aller chercher un autre avis qui contrebalancera. Si c'est effectivement si dangereux de participer au blocage, pourquoi y a-t-il des étudiants pour bloquer?
Parce que ce sont de purs et simples extrémistes? Parce qu'ils sont simplement inconscients et sourds? C'est pas un peu facile comme argument? D'autant plus qu'il se décrète en implicite commme une raison pour justement ne pas aller vérifier s'il s'agit là d'un préjugé ou non.
Je suis étudiant à l'université Charles de Gaulle Lille III et président de l'association des étudiants en philosophie. Je suis régulièrement les assemblées générales et les votes pour ou contre le blocage, histoire de tenir au courant les apprentis philosophes. Qu'est-ce qui pose problème? C'est assez simple : plus personne n'a d'idée. Il y a certes les syndicats qui nous répètent que la LRU c'est mal (et sur ce point ils ont sans doute raison, à Lille III le président commence déjà à refuser des créations de laboratoire en psychologie sous prétexte que ça ne lui semble pas utile). Mais ils ne voient pas au-delà de la LRU, et le blocage n'est rien d'autre qu'une mesure de désespoir. Croyez-moi, les bloqueurs ne manquent pas de boulot pour essayer d'animer la fac rien que sur cette question.
Mais le fond du problème n'est pas la LRU. Le fond du problème, c'est précisément que l'université ne parvient plus à penser, que les étudiants n'y ont pas d'idées, que trop peu d'enseignants ne s'investissent et que parmi ceux-là, combien voient plus loin que le bout de leur nez?...
Le problème de l'université est qu'elle ne dispose plus de son savoir. L'université est universelle, c'est étymologique. L'université est censée être la représentation de la société du savoir. C'est un savoir qui n'appartient à personne, qui se nourrit régulièrement dans le but du savoir lui-même et non au service d'une industrie quelconque. Aujourd'hui, l'université produit. Elle produit des étudiants diplômés, c'est-à-dire formatés, au service de l'industrie. L'université est au service des entreprises. Voilà le fond du problème, parce que la connaissance n'existe pas en ce but. L'argument des gens qui n'auront pas leur diplôme, c'est exactement le jeu d'une société industrielle qui mesure tout selon son utilité pour l'industrie. Et aujourd'hui, nous en sommes au point critique où l'université elle-même ne dispose plus de son propre savoir.
Les étudiants sont sur la sellette parce qu'ils doivent obéir et apprendre des conneries pour avoir un diplôme stupide. Les enseignants sont sur la sellette parce qu'ils doivent étudier ce qu'on leur demande d'étudier pour avoir le droit de continuer à étudier, à chercher, à créer du savoir.
Un peu d'étymologie : savoir vient du latin sapere, qui a aussi donné le mot sapide. C'est ce qui donne de la saveur à l'existence. La connaissance, co-naissance, revient à naître avec. Si je connais quelque chose, c'est qu'une part de moi va naître avec cet objet, avec ma connaissance de cet objet. Le fait de com-prendre, de prendre avec moi cet objet, de l'emmener dans ma conscience, dans mon esprit, fait naître quelque chose en moi-même, en mon propre esprit. Comme le soulevait Michel Foucault, il n'y a pas de connaissance sans une transformation dans l'être même du sujet connaissant. Le savoir nous transforme, le savoir n'est pas qu'un savoir-faire, le savoir n'est pas qu'une simple possibilité de production.
Le savoir est pratique, au sens grec du mot. Les grecs distingaient praxis et poiesis. La poiesis, c'est la production, c'est le faire, l'agir, mais il se définit par le fait qu'il laisse derrière lui un objet. C'est par l'objet qu'elle produit qu'on reconnaît la poiesis. La praxis au contraire, c'est l'agir qui ne laisse aucun produit derrière lui, c'est l'être moral, le devenir moral.
Et bien le savoir est pratique, et il n'est pas nécessairement poiétique. C'est ce que soulevait Hannah Arendt, notre société ne distingue plus les deux, pourtant il y a toujours une différence qui existe.
Si j'en reviens donc au discours qu'on essaie de nous faire gober, à savoir que l'important pour l'université c'est de produire des diplômés chaque année, ce discours est un tissu de mensonges. Si l'université produit des esprits, ce sera déjà beaucoup plus utile à la société, et au-delà, à la civilisation. Notre camembert président national était très fort pour parler de civilisation à l'extérieur, il serait temps d'en produire une intra muros, on aura peut-être l'air moins cons quand on ira en parler à l'extérieur.
Quant à ma position : je ne suis pas à proprement parler pour le blocage, je suis pour les rencontres qu'il peut permettre, la pause qu'il force l'institution à prendre. La question n'est pas d'imiter un 68 mythique qui n'a d'ailleurs rien à voir avec ce qu'on en dit aujourd'hui. Il est temps que l'université reprenne conscience de son savoir avant qu'elle ne le perde. Et si l'université venait à devenir définitivement, complètement, irrémédiablement un outil de pouvoir, cela aura deux conséquences :
1) une fuite définitive des cerveaux à l'étranger (ce qui se déroule déjà énormément aujourd'hui)
2) l'agrandissement d'une conception subversive de la société qui augmentera le désordre social que le gouvernement actuel prétend combattre
L'université n'a pas de tout temps produit du savoir. Au 17e siècle, la Sorbonne était le repère des théologiens qui refusaient les théories des plus grands esprits de l'époque. C'était la grande époque des autodafés de l'inquisition. Au 18e siècle, les Lumières prônaient le droit au savoir et à son accès libre. Et il a fallu se battre. Diderot a dû désobéir aux lois pour pouvoir produire son Encyclopédie. Mais quelle invention! C'était là une des premières formes de la société du savoir, un savoir accessible à tous pour produire une vie meilleure.
Nous avons eu la chance, depuis les années 40 jusque les années 80, d'avoir quelques grands universitaires avec une véritable pensée qui ont eu le loisir d'enseigner et les moyens de chercher. Cette richesse intellectuelle ne s'est pas éteinte avec la crise des années 70. C'est l'investissement récent d'une pensée de rentabilité économique appliquée aux universités qui pose problème. Elle a d'abord touché les ingénieurs, les médecins, les biologistes, les juristes. Désormais elle touche les sciences humaines, la littérature, la culture, les langues. Et on se demande pourquoi les politiques n'y voient que du feu? Simplement parce qu'ils ont besoin de penseurs, de théoriciens, de créateurs de savoir pour eux-mêmes se rendre compte. N'allez pas croire que les politiques ont une indépendance intellectuelle. On leur a expliqué le monde et désormais ils mettent en application ces explications.
Cela se nomme théorie au départ. Mais si le temps passe et qu'aucun chercheur n'a le droit de critiquer ces théories, alors cela se nomme idéologie. La démocratie est une idéologie. nous avons intégré qu'il n'y avait pas de meilleur système politique. Mais nous n'en savons simplement rien, puisque nous n'avons idéologiquement parlant pas le droit de critiquer la démocratie. Et ce n'est qu'un exemple simple.
Pour conclure, le problème n'est pas universitaire. Il est sociétaire. Ce n'est pas l'université qui se bat contre une réforme. Ce sont des visions de la société qui s'affrontent. Et il n'y en a pas deux, il y en a des dizaines, des centaines, peut-être des milliers. Et si l'heure est grave, ce n'est pas parce que l'université est réformée, c'est parce que l'université n'est plus capable de présenter un projet de société allant au-delà de la simple idéologie syndicaliste ou gouvernementale.
Que cela soit dit.
L'exemple de la mauvaise réputation des universités représente bien le problème. C'est un discours d'idéologie, ça ne s'appuie pas sur des études mais sur des micros-trottoirs. On va dans une université bloquée, discuter avec les élèves qui passent, on retient le discours des élèves contre, on va interroger leur mère histoire de prolonger la doxa, et hop, tout d'un coup on donne la sensation d'un sentiment majoritaire anti-blocage.
Ce qui est d'autant plus curieux, c'est que cet argument est apparu à peu près partout dans la presse au même moment (même La Voix du Nord nous le sort, alors que c'est difficile de les faire sortir de leur bureau, c'est vous dire). Et, comme c'est étrange, c'est exactement "l'opinion" du gouvernement, qui espère bien, par effet de masse, arriver à faire se rétracter un maximum de gens. C'est purement et simplement une guerre des nerfs.
Toutefois, je m'étonne qu'on arrive à aller chercher une mère d'étudiant alors qu'on pourrait tout aussi bien parler des cours en plein air et des débats qu'organisent les bloqueurs sur le campus. D'ailleurs, aller chercher une mère signifie trouver un étudiant contre le blocage et prendre ses coordonnées pour contacter ses parents, c'est plus difficile que d'assister à une conférence à l'université. D'ailleurs il serait amusant de voir l'âge moyen des étudiants contre le blocage qu'on interroge. Les plus jeunes étant bien entendu les plus influençables, une bonne propagande pour instaurer l'angoisse d'un chômage incertain à cause d'un mouvement social, c'est le comble.
Quelque part, on essaie de nous dire : ne contestez pas, vous aurez des problèmes ensuite. C'est une forme de menace sur le ton de la bienveillance. Maintenant, les journaux propices à nous répéter cet argument, curieusement vont peu sur le terrain pour aller chercher un autre avis qui contrebalancera. Si c'est effectivement si dangereux de participer au blocage, pourquoi y a-t-il des étudiants pour bloquer?
Parce que ce sont de purs et simples extrémistes? Parce qu'ils sont simplement inconscients et sourds? C'est pas un peu facile comme argument? D'autant plus qu'il se décrète en implicite commme une raison pour justement ne pas aller vérifier s'il s'agit là d'un préjugé ou non.
Je suis étudiant à l'université Charles de Gaulle Lille III et président de l'association des étudiants en philosophie. Je suis régulièrement les assemblées générales et les votes pour ou contre le blocage, histoire de tenir au courant les apprentis philosophes. Qu'est-ce qui pose problème? C'est assez simple : plus personne n'a d'idée. Il y a certes les syndicats qui nous répètent que la LRU c'est mal (et sur ce point ils ont sans doute raison, à Lille III le président commence déjà à refuser des créations de laboratoire en psychologie sous prétexte que ça ne lui semble pas utile). Mais ils ne voient pas au-delà de la LRU, et le blocage n'est rien d'autre qu'une mesure de désespoir. Croyez-moi, les bloqueurs ne manquent pas de boulot pour essayer d'animer la fac rien que sur cette question.
Mais le fond du problème n'est pas la LRU. Le fond du problème, c'est précisément que l'université ne parvient plus à penser, que les étudiants n'y ont pas d'idées, que trop peu d'enseignants ne s'investissent et que parmi ceux-là, combien voient plus loin que le bout de leur nez?...
Le problème de l'université est qu'elle ne dispose plus de son savoir. L'université est universelle, c'est étymologique. L'université est censée être la représentation de la société du savoir. C'est un savoir qui n'appartient à personne, qui se nourrit régulièrement dans le but du savoir lui-même et non au service d'une industrie quelconque. Aujourd'hui, l'université produit. Elle produit des étudiants diplômés, c'est-à-dire formatés, au service de l'industrie. L'université est au service des entreprises. Voilà le fond du problème, parce que la connaissance n'existe pas en ce but. L'argument des gens qui n'auront pas leur diplôme, c'est exactement le jeu d'une société industrielle qui mesure tout selon son utilité pour l'industrie. Et aujourd'hui, nous en sommes au point critique où l'université elle-même ne dispose plus de son propre savoir.
Les étudiants sont sur la sellette parce qu'ils doivent obéir et apprendre des conneries pour avoir un diplôme stupide. Les enseignants sont sur la sellette parce qu'ils doivent étudier ce qu'on leur demande d'étudier pour avoir le droit de continuer à étudier, à chercher, à créer du savoir.
Un peu d'étymologie : savoir vient du latin sapere, qui a aussi donné le mot sapide. C'est ce qui donne de la saveur à l'existence. La connaissance, co-naissance, revient à naître avec. Si je connais quelque chose, c'est qu'une part de moi va naître avec cet objet, avec ma connaissance de cet objet. Le fait de com-prendre, de prendre avec moi cet objet, de l'emmener dans ma conscience, dans mon esprit, fait naître quelque chose en moi-même, en mon propre esprit. Comme le soulevait Michel Foucault, il n'y a pas de connaissance sans une transformation dans l'être même du sujet connaissant. Le savoir nous transforme, le savoir n'est pas qu'un savoir-faire, le savoir n'est pas qu'une simple possibilité de production.
Le savoir est pratique, au sens grec du mot. Les grecs distingaient praxis et poiesis. La poiesis, c'est la production, c'est le faire, l'agir, mais il se définit par le fait qu'il laisse derrière lui un objet. C'est par l'objet qu'elle produit qu'on reconnaît la poiesis. La praxis au contraire, c'est l'agir qui ne laisse aucun produit derrière lui, c'est l'être moral, le devenir moral.
Et bien le savoir est pratique, et il n'est pas nécessairement poiétique. C'est ce que soulevait Hannah Arendt, notre société ne distingue plus les deux, pourtant il y a toujours une différence qui existe.
Si j'en reviens donc au discours qu'on essaie de nous faire gober, à savoir que l'important pour l'université c'est de produire des diplômés chaque année, ce discours est un tissu de mensonges. Si l'université produit des esprits, ce sera déjà beaucoup plus utile à la société, et au-delà, à la civilisation. Notre camembert président national était très fort pour parler de civilisation à l'extérieur, il serait temps d'en produire une intra muros, on aura peut-être l'air moins cons quand on ira en parler à l'extérieur.
Quant à ma position : je ne suis pas à proprement parler pour le blocage, je suis pour les rencontres qu'il peut permettre, la pause qu'il force l'institution à prendre. La question n'est pas d'imiter un 68 mythique qui n'a d'ailleurs rien à voir avec ce qu'on en dit aujourd'hui. Il est temps que l'université reprenne conscience de son savoir avant qu'elle ne le perde. Et si l'université venait à devenir définitivement, complètement, irrémédiablement un outil de pouvoir, cela aura deux conséquences :
1) une fuite définitive des cerveaux à l'étranger (ce qui se déroule déjà énormément aujourd'hui)
2) l'agrandissement d'une conception subversive de la société qui augmentera le désordre social que le gouvernement actuel prétend combattre
L'université n'a pas de tout temps produit du savoir. Au 17e siècle, la Sorbonne était le repère des théologiens qui refusaient les théories des plus grands esprits de l'époque. C'était la grande époque des autodafés de l'inquisition. Au 18e siècle, les Lumières prônaient le droit au savoir et à son accès libre. Et il a fallu se battre. Diderot a dû désobéir aux lois pour pouvoir produire son Encyclopédie. Mais quelle invention! C'était là une des premières formes de la société du savoir, un savoir accessible à tous pour produire une vie meilleure.
Nous avons eu la chance, depuis les années 40 jusque les années 80, d'avoir quelques grands universitaires avec une véritable pensée qui ont eu le loisir d'enseigner et les moyens de chercher. Cette richesse intellectuelle ne s'est pas éteinte avec la crise des années 70. C'est l'investissement récent d'une pensée de rentabilité économique appliquée aux universités qui pose problème. Elle a d'abord touché les ingénieurs, les médecins, les biologistes, les juristes. Désormais elle touche les sciences humaines, la littérature, la culture, les langues. Et on se demande pourquoi les politiques n'y voient que du feu? Simplement parce qu'ils ont besoin de penseurs, de théoriciens, de créateurs de savoir pour eux-mêmes se rendre compte. N'allez pas croire que les politiques ont une indépendance intellectuelle. On leur a expliqué le monde et désormais ils mettent en application ces explications.
Cela se nomme théorie au départ. Mais si le temps passe et qu'aucun chercheur n'a le droit de critiquer ces théories, alors cela se nomme idéologie. La démocratie est une idéologie. nous avons intégré qu'il n'y avait pas de meilleur système politique. Mais nous n'en savons simplement rien, puisque nous n'avons idéologiquement parlant pas le droit de critiquer la démocratie. Et ce n'est qu'un exemple simple.
Pour conclure, le problème n'est pas universitaire. Il est sociétaire. Ce n'est pas l'université qui se bat contre une réforme. Ce sont des visions de la société qui s'affrontent. Et il n'y en a pas deux, il y en a des dizaines, des centaines, peut-être des milliers. Et si l'heure est grave, ce n'est pas parce que l'université est réformée, c'est parce que l'université n'est plus capable de présenter un projet de société allant au-delà de la simple idéologie syndicaliste ou gouvernementale.
Que cela soit dit.
le gouvernement, lui, n´a pas besoin de boycotter le monde l´intelligence, ça fait longtemps qu´il l´a quitté.
Bien fait pour ce journal
Dans l'appel de Valluy, cette fameuse "Charte", il y a - de mon point de vue bien sûr - une dangereuse confusion entre militant et enseignant.
Que le militant, engagé à fond dans le mouvement universitaire, estimant que ledit mouvement est mal traité par tel organe de presse, appelle les autres militants à boycotter ce journal, pour quoi pas ?
Mais que dans cet appel il soit écrit : "6) Ne dupliquer aucun article provenant du quotidien /Le Monde/ dans les instruments pédagogiques ; éviter de conseiller ces références aux élèves et étudiants.
7) Eviter de citer les articles du quotidien /Le Monde/ en références bibliographiques dans les travaux de recherche ;" me semble, dans une conception sans doute très ringarde de la distance "scientifique" que devrait avoir un professeur du supérieur par rapport à ses emportements personnels fondés ou pas, déplacé pour employer un euphémisme.
Que le militant, engagé à fond dans le mouvement universitaire, estimant que ledit mouvement est mal traité par tel organe de presse, appelle les autres militants à boycotter ce journal, pour quoi pas ?
Mais que dans cet appel il soit écrit : "6) Ne dupliquer aucun article provenant du quotidien /Le Monde/ dans les instruments pédagogiques ; éviter de conseiller ces références aux élèves et étudiants.
7) Eviter de citer les articles du quotidien /Le Monde/ en références bibliographiques dans les travaux de recherche ;" me semble, dans une conception sans doute très ringarde de la distance "scientifique" que devrait avoir un professeur du supérieur par rapport à ses emportements personnels fondés ou pas, déplacé pour employer un euphémisme.
2 semaines de vacances feront un grand bien à nos étudiants, contestataires par essence. Leurs "profs .." vont pouvoir enfin souffler apres de saines ,homériques et..ringardes batailles contre l'évolution positive de la fac.
Dommage qu'ils ne déploient pas autant d'énergie lorsqu'ils "travaillent.."
Dommage qu'ils ne déploient pas autant d'énergie lorsqu'ils "travaillent.."
Bien vu, chachoumiaou. On ne fait jamais grève pour le plaisir, contrairement à ce que disent les imbéciles. Un grève, c'est pénalisant, la lutte c'est fatiguant. Pour ma part, je comprends les réserves quant aux actions un peu dures (mais pas très méchantes pour autant), comme les occupations, mais je comprends leur nécessité. Un mouvement social qui veut gagner doit savoir que ce gouvernement n'entend que le rapport de forces.
Moi non plus je ne suis pas trop d'accord avec l'idée de boycott.
Je comprends que les enseignants-chercheurs en aient marre qu'on ne parle pas de leur mouvement. Comme je l'ai dit ailleurs, je pense aussi que le fait d'utiliser le blocage et donc les mêmes "bloqueurs" qui sont prêts à mettre le bazar sous n'importe quel prétexte depuis des années n'est pas très malin, à mon avis ça dévalorise leur mouvement plus qu'autre chose. Cependant je sais que beaucoup de profs en grève sont contre le blocage, et que certains sont aussi devenus pro-blocage uniquement cette année parce qu'ils estimaient que la situation était pour une fois suffisamment grave pour justifier un tel moyen d'action.
Mais bon, déjà, oui, chercher à punir un journal pour ses opinions ce n'est pas très chouette de la part d'intellectuels (cela dit, j'imagine qu'ils vous répondraient que c'est ce que fait le pouvoir en permanence et ils n'auraient pas tort, mais c'est pas une raison pour se mettre au niveau de Sarko & Co).
Et puis ensuite, c'est vrai ce que dit Le Monde. Alors peut-être que c'est agaçant dans le sens où ils ne couvrent qu'un côté du problème, mais l'impact désastreux du blocage sur l'image des facs qui est déjà catastrophique, c'est un vrai problème, que refusent de voir beaucoup de "bloqueurs". Il est vrai que les facs sont de toute façon méprisées en France et sous-financées, mais il faudrait faire attention à ne pas les couler définitivement en croyant les sauver.
Bon par contre, la remarque sur le fait que "ce sont des gens qui ont visiblement beaucoup de temps", elle est mesquine et complètement stupide. Ils sont en grève... Et même si certains bossent tout en étant en grève, il y a des gens qui sont suffisamment à fond dedans pour passer tout leur temps libre à organiser le mouvement... Ces insinuations ne font que renforcer les soupçons de préjugés de la part du Monde à l'égard des universitaires, voire une collusion avec Sarkozy (puisqu'en effet, ça rappelle bien certains passages de son discours immonde...) Donc il aurait vraiment mieux fait de s'abstenir sur ce coup-là.
Je comprends que les enseignants-chercheurs en aient marre qu'on ne parle pas de leur mouvement. Comme je l'ai dit ailleurs, je pense aussi que le fait d'utiliser le blocage et donc les mêmes "bloqueurs" qui sont prêts à mettre le bazar sous n'importe quel prétexte depuis des années n'est pas très malin, à mon avis ça dévalorise leur mouvement plus qu'autre chose. Cependant je sais que beaucoup de profs en grève sont contre le blocage, et que certains sont aussi devenus pro-blocage uniquement cette année parce qu'ils estimaient que la situation était pour une fois suffisamment grave pour justifier un tel moyen d'action.
Mais bon, déjà, oui, chercher à punir un journal pour ses opinions ce n'est pas très chouette de la part d'intellectuels (cela dit, j'imagine qu'ils vous répondraient que c'est ce que fait le pouvoir en permanence et ils n'auraient pas tort, mais c'est pas une raison pour se mettre au niveau de Sarko & Co).
Et puis ensuite, c'est vrai ce que dit Le Monde. Alors peut-être que c'est agaçant dans le sens où ils ne couvrent qu'un côté du problème, mais l'impact désastreux du blocage sur l'image des facs qui est déjà catastrophique, c'est un vrai problème, que refusent de voir beaucoup de "bloqueurs". Il est vrai que les facs sont de toute façon méprisées en France et sous-financées, mais il faudrait faire attention à ne pas les couler définitivement en croyant les sauver.
Bon par contre, la remarque sur le fait que "ce sont des gens qui ont visiblement beaucoup de temps", elle est mesquine et complètement stupide. Ils sont en grève... Et même si certains bossent tout en étant en grève, il y a des gens qui sont suffisamment à fond dedans pour passer tout leur temps libre à organiser le mouvement... Ces insinuations ne font que renforcer les soupçons de préjugés de la part du Monde à l'égard des universitaires, voire une collusion avec Sarkozy (puisqu'en effet, ça rappelle bien certains passages de son discours immonde...) Donc il aurait vraiment mieux fait de s'abstenir sur ce coup-là.
J'ai été frappée depuis qqs temps par les échanges entre amis enseignants chercheurs (les "meneurs" de la protestaion en fac) accusant le Monde de partialité contre eux.
A ce propos, Mme Gindensperger et Aikoa, cela ne date pas de l'article sur "Les facs mobilisées voient leur image se dégrader", mais de bien avant.
J'ai du mal à suivre ce "conflit" avec le Monde : je ne lis plus le monde en entier depuis deux ans. Mais que des chercheurs, des intellectuels reprochent au Monde un manque de sérieux, de rigueur et de neutralité devrait sérieusement faire réfléchir son équipe éditoriale.
Chercher aussi du côté du conflit de génération : les 50-60 et + ans du Monde confis dans leurs certitudes vs des enseignants-chercheurs recrutés selon un modèle fort différent depuis 1990.
A ce propos, Mme Gindensperger et Aikoa, cela ne date pas de l'article sur "Les facs mobilisées voient leur image se dégrader", mais de bien avant.
J'ai du mal à suivre ce "conflit" avec le Monde : je ne lis plus le monde en entier depuis deux ans. Mais que des chercheurs, des intellectuels reprochent au Monde un manque de sérieux, de rigueur et de neutralité devrait sérieusement faire réfléchir son équipe éditoriale.
Chercher aussi du côté du conflit de génération : les 50-60 et + ans du Monde confis dans leurs certitudes vs des enseignants-chercheurs recrutés selon un modèle fort différent depuis 1990.
Bien, camarades !!! Le Monde, c'est bien connu, roule sur l'or comme tous ses confrères de la presse quotidienne. Alors enfoncez-lui un peu plus la tête sous l'eau, au nom de la liberté d'expression, sans doute ?
C'est vrai que ces pauvres universitaires ont peu de contacts avec le monde réel. Croire que LE MONDE est encore un journal sérieux! Pourquoi pas LIBERATION un journal de gauche?
à propos d'auto évaluation, qui a décidé de noter et d'évaluer les ministres par un ....ministre ?
Et voilà, la dictature de la bien-pensance parachève son oeuvre. Maintenant, c'est à coup de chantage ignoble qu'on dicte aux médias ceux qu'ils sont en droit ou pas de publier. Les premiers à critiquer Nicolas Sakozy sont aussi les plus aptes à l'imiter.
Je lis le monde. Régulièrement. Tous les jours même.
C'est un nouvel article, publié dans l'édition du 1er avril et intitulé "Les facs mobilisées voient leur image se dégrader" qui a, semble-t-il, mis le feu aux poudres. Il s'intéressait au cas de trois universités : Toulouse-II-Le Mirail (UTM), Rennes-II et Paul-Valéry-Montpellier-III. Des "universités éruptives", signale l'article, qui s'intéresse avant tout aux "victimes" de la mobilisation.
J'étais tombé sur cette article qui m'avait fortement étonné. Je m'étais dit: tiens"le monde fait un article plutôt (contre) les grèves et les manifestations étudiantes !".
Surpris que j'ai été, car ce n'est vraiment pas leur genre. Le monde est même plutôt pro-étudiant.
Mon lycée perds des centaines d'inscriptions chaque année au profit du privé. Mon lycée est un lycée public, les adeptes du blocus ne connaissent rien à rien aux réformes et ce sont les premiers à se foutre de l'éducation public
Il faut se taire hein ? Il faut les féliciter, se féliciter de la jeunesse qui apprend "à avoir des opinions public" alors qu'elle apprend à être manipulé par des berges peu scrupuleux.
Il faut se féliciter du fait que les lcyéens/étudiants parvienne à démantèler l'éducation public aussi rapidement que le fait Darcos. La fermeture de science Po Paris était exemplaire, oui elle était symbolique, c'était une attaque de la méritocratie.
Et bah non. Si on a un tant soit peu d'idéaux pour l'éducation public, alors on est contre les réformes, oui.
Mais on est aussi, et surtout, contre ce genre de blocus contre-productifs. Car aucune réforme ne vaut ce sacrifice.
Quand on bloque les portes du public, on ne le sauve pas. Quand on bloque les portes du public, les gens vont dans le privé.
Je lis le monde. Régulièrement. Tous les jours même.
C'est un nouvel article, publié dans l'édition du 1er avril et intitulé "Les facs mobilisées voient leur image se dégrader" qui a, semble-t-il, mis le feu aux poudres. Il s'intéressait au cas de trois universités : Toulouse-II-Le Mirail (UTM), Rennes-II et Paul-Valéry-Montpellier-III. Des "universités éruptives", signale l'article, qui s'intéresse avant tout aux "victimes" de la mobilisation.
J'étais tombé sur cette article qui m'avait fortement étonné. Je m'étais dit: tiens"le monde fait un article plutôt (contre) les grèves et les manifestations étudiantes !".
Surpris que j'ai été, car ce n'est vraiment pas leur genre. Le monde est même plutôt pro-étudiant.
Mon lycée perds des centaines d'inscriptions chaque année au profit du privé. Mon lycée est un lycée public, les adeptes du blocus ne connaissent rien à rien aux réformes et ce sont les premiers à se foutre de l'éducation public
Il faut se taire hein ? Il faut les féliciter, se féliciter de la jeunesse qui apprend "à avoir des opinions public" alors qu'elle apprend à être manipulé par des berges peu scrupuleux.
Il faut se féliciter du fait que les lcyéens/étudiants parvienne à démantèler l'éducation public aussi rapidement que le fait Darcos. La fermeture de science Po Paris était exemplaire, oui elle était symbolique, c'était une attaque de la méritocratie.
Et bah non. Si on a un tant soit peu d'idéaux pour l'éducation public, alors on est contre les réformes, oui.
Mais on est aussi, et surtout, contre ce genre de blocus contre-productifs. Car aucune réforme ne vaut ce sacrifice.
Quand on bloque les portes du public, on ne le sauve pas. Quand on bloque les portes du public, les gens vont dans le privé.
Un peu hors-sujet mais pas tant que ça : le programme de la Nuit Blanche proposée par ma fac m'a semblé une façon originale et souriante de poursuivre la mobilisation (parmi les déjà mobilisés, s'entend) :
# > 19h15 : Séquence 1 - Grand amphi
* Bernard Lahire (ENS-LSH, Sociologie, Directeur du GRS/CNRS), L'anti-intellectualisme d'État et "le plaisir de la connaissance"
* Sarah Al Matary (ENS-LSH Lyon, Lettres), Anti-intellectualisme et identité nationale : les racines du discours sarkozien sur l'éducation.
* René Roussillon (Université Lumière Lyon 2, Institut de psychologie, psychologie clinique et psychopathologie/CRPPC), Clinique de la créativité humaine.
> Débat
(...)
# > 22h15 : Séquence 4 - Grand amphi
* Hugues de Chanay, Frédérique Gayraud et Catherine Kerbrat-Orecchioni (Université Lumière Lyo 2, Sciences du langage, DDL, ICAR-CNRS Lyon 2), Qui veut noyer son chien... Stratégie nationale pour la recherche et l'innovation & autres discours.
* Jean-Christophe Pitavy (Université Jean Monnet de Saint-Étienne, Sciences du langage/ParLAnCES et CIEREC), Essai de Bling-blinguistique : le discours du 22 janvier ou la forêt qui cache les arbres.
* Viviane Leroux-Vernay, Sophie Chauveau et Patrick Rozenblatt (Université Lumière Lyon 2, sociologie), Attention au travail
> Débat
(...)
# > 1h15 : Séquence 7 - Grand amphi
* Jacques Gerstenkorn (Université Lumière Lyon 2, arts du spectacle, Vice-président chargé de la culture), La scène médiatique et la fabrique de l'opinion : poisons et contrepoisons d'avril
* Franck Rebillard (Université Lumière Lyon 2, Institut de la communication, Icom/Elico), Pluralisme de l'information et propriété des médias
* Domonique Lagorgette (Université de Savoie/Institut université de France, lettres), "Casse-toi, médiocre !" Les insultes en français, de la Chanson de Roland au journal de 20 heures.
> Débat
(...)
Et tout ce remue-méninges contestaire et nocturne devra s'achever vers 8h du matin.
On a peut-être pas l'estime du Président, mais on a des idées, chez les chercheurs !
# > 19h15 : Séquence 1 - Grand amphi
* Bernard Lahire (ENS-LSH, Sociologie, Directeur du GRS/CNRS), L'anti-intellectualisme d'État et "le plaisir de la connaissance"
* Sarah Al Matary (ENS-LSH Lyon, Lettres), Anti-intellectualisme et identité nationale : les racines du discours sarkozien sur l'éducation.
* René Roussillon (Université Lumière Lyon 2, Institut de psychologie, psychologie clinique et psychopathologie/CRPPC), Clinique de la créativité humaine.
> Débat
(...)
# > 22h15 : Séquence 4 - Grand amphi
* Hugues de Chanay, Frédérique Gayraud et Catherine Kerbrat-Orecchioni (Université Lumière Lyo 2, Sciences du langage, DDL, ICAR-CNRS Lyon 2), Qui veut noyer son chien... Stratégie nationale pour la recherche et l'innovation & autres discours.
* Jean-Christophe Pitavy (Université Jean Monnet de Saint-Étienne, Sciences du langage/ParLAnCES et CIEREC), Essai de Bling-blinguistique : le discours du 22 janvier ou la forêt qui cache les arbres.
* Viviane Leroux-Vernay, Sophie Chauveau et Patrick Rozenblatt (Université Lumière Lyon 2, sociologie), Attention au travail
> Débat
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# > 1h15 : Séquence 7 - Grand amphi
* Jacques Gerstenkorn (Université Lumière Lyon 2, arts du spectacle, Vice-président chargé de la culture), La scène médiatique et la fabrique de l'opinion : poisons et contrepoisons d'avril
* Franck Rebillard (Université Lumière Lyon 2, Institut de la communication, Icom/Elico), Pluralisme de l'information et propriété des médias
* Domonique Lagorgette (Université de Savoie/Institut université de France, lettres), "Casse-toi, médiocre !" Les insultes en français, de la Chanson de Roland au journal de 20 heures.
> Débat
(...)
Et tout ce remue-méninges contestaire et nocturne devra s'achever vers 8h du matin.
On a peut-être pas l'estime du Président, mais on a des idées, chez les chercheurs !
Je pense que ça fait longtemps que se produit une rupture entre Le Monde et son lectorat universitaire; cerécente opposition à la ligne éditorial du journal ne fait que rendre visible et manifeste une désaffection d'une partie du public du Monde qui est en fait une tendance de fond —si l'on se base sur les chiffres de vente du quotidien qui fut de référence, en chute (et c'est pas avec la crise que ça va s'arranger).
Merci pour cet article.
Merci pour cet article.
"en tout cas, ce sont des gens qui ont visiblement beaucoup de temps"
il aurait du dire: c'est chauffé, y a de la lumière.....
il aurait du dire: c'est chauffé, y a de la lumière.....