Dis, Havas, dessine-moi un plan com' (à 191 000 €)
En 2021, l'Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), plus important organisme de recherche dédié au numérique en Europe, a vu grand pour sa communication : il s'est choisi un des leaders mondiaux de la communication, l'agence Havas. Qui lui a mitonné un plan com' aux petits oignons. ASI soulève le couvercle.
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Commentaires préférés des abonnés
Il y a une dizaine d'années j'ai travaillé pour l'INRIA au moment où celui-ci est devenu Inria. Déjà à l'époque beaucoup d'argent avait été dépensé pour changer le logo et nous expliquer qu'il ne s'agissait plus de l'Institut National de la Recherche(...)
Un plan com', ça consiste à enfoncer des portes ouvertes rédigé dans une langue de bois marketing, le tout saupoudré d'un maximum de termes anglais pour faire sérieux. Ça mobilise tout un tas de métiers inutiles (bullshit jobs) destinés à justifier u(...)
A ce prix-là, j'espère que Havas a prévu un plan de crise pour répondre à votre méchant article...
Enfin, dans notre merveilleux monde, toute structure se doit d'agir en start-up, and tout individu en auto-entrepreneur, n'est-ce pas ?
Sinon, à propos d(...)
Derniers commentaires
Article remarquable. Qu'en pensent les journalistes de la presse écrite qui sont ainsi ciblés par Havas ?
Merci pour cet article vraiment très bon. L'inira est en effet trop méconnue...
Conseil d'administration
Au 23 juillet 2020, le conseil d'administration d'Havas Group est composé de Yannick Bolloré, président-directeur général de Havas Group, Yves Cannac, Hélène Deneuil, Catherine Habib-Deloncle, Ghislaine Brégé, représentant la Financière de Longchamp, Jean de Yturbe, représentant Longchamp Participations, Hervé Philippe, Arnaud de Puyfontaine, président-directeur général de Vivendi, Alfonso Rodés Vila, Jacques Séguéla, Emilie Pietrini, Directrice de la Marque et de la Communication de Canal + et Marie Bolloré, directrice générale de Blue Solutions.
Lorsque vous avez les Bolloré et Séguela entre autres ,rien de bon pour votre avenir.
Misère : asi ne fait pas partie de la liste des "méchants journalistes" !
Antoine Petit, l'ancien PDG de l'INRIA, (enfin on devrait dire Inria sans le "l'" devant sauf que l'acronyme n'a plus de sens dans ce cas :-) ), est PDG du CNRS candidat à sa propre succession. C'est le "pionnier" de la startupisation des EPSTs.
Lui et son clone Sportisse semblent très contents d'eux-même, et ils peuvent l'être, en effet en quelques années ils auront contribué à la transformation en coquilles vides de ces deux organismes.
Evidemment, comme dans toutes les "entreprises", le corollaire de cette transformation c'est la perte des métiers qui font le sens de ces organismes, au profit d'agence de com' chargées d'habiller le vide abyssal.
Voilà, vous avez compris les prolos ? Arrêtez de fantasmer en voyant des conspirations partout, et laissez ça aux professionnels du complot, c'est un métier tout de même.
On discute de la manipulation des masses tranquillou , qu'est ce qu'il devrait etre content Goebbels , merde ....mais en communication on dit point Godwin ....Aie je m'ai choper la queue ...En parlant de com' avez vous entendu parler des anti corps favorisants ? Il vient de sortir un papier scientifique de Standford , en gros c'est que pendant 15 jours , 3 semaines après une vaccination , des anti corps favorisent la contamination du virus qu'il est censé combattre .Du coup l'attaque contre les non vaccinés se comprend mieux .En fait c'est l'égoïsme de ceux qui voulaient continuer a boire un café en terrasse qui est responsable des nouvelles contaminations au covid . Bande de naze ! Moi je n'ai contaminé personne , par contre ma soeur et mon beau frère , vaccinés trois fois viennent de contaminer ma mère vaccinée ,pour la troisième fois , fraichement depuis 15 jours . M'enfin croire que moins de 10 % de la population non vaccinée serait responsable de toutes les contaminations actuelles , faut vraiment etre débile ! Faudrait tous vous empaillés les vaccinés!
Un plan com', ça consiste à enfoncer des portes ouvertes rédigé dans une langue de bois marketing, le tout saupoudré d'un maximum de termes anglais pour faire sérieux. Ça mobilise tout un tas de métiers inutiles (bullshit jobs) destinés à justifier un prix exorbitant. Lequel est censé assuré le sérieux de l'affaire auprès du commanditaire.
Pour avoir bossé plus de vingt ans dans la pub, je peux vous dire que c'est complètement bidon (on ressert souvent les mêmes idées sous un emballage différent) mais tous ces gens se croient réellement intelligents, pénétrés et investis d'une mission.
Cynisme ou bêtise insondable ? Je me pose encore la question.
J'ai beaucoup aimé le "Influenceur Blockchain" cité dans l'un des visuels d'Havas. Avec un titre pareil on voit le niveau potentiel de bullshit...
Votre consécration n'est pas encore faite... Vous ne figurez pas dans les médias méchants !!
Qu'ils sont nuls, ils n'ont rien compris... Ils ne visent que le bas de gamme. Ce n'est pas comme cela que l'on gagne.
La renommé c'est justement d'avoir un article élogieux dans un média méchant. Le reste ne vaut rien.
Si on comprend bien, l'INRIA - dans les faits - fonctionnerait comme un Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial qui doit vendre des services ou des produits pour assurer son budget .
Actuellement, sait-on quelle est la part de ces recettes privées dans le budget de l'INRIA ? Est-ce que sur plusieurs années on peut constater une évolution chiffrée ?
Les ressources propres (celles qui ne sont pas de la subvention pour charge de service public) s'élevaient à 59,4 M € en 2020 (il n'y a pas encore de rapport d'activité pour 2021). Et parmi ces ressources propres se trouvent 12.2 % de contrat de recherche avec des tiers privés ou publics et 2.1 % de ventes de produits (édition, colloques...). Pour ce dernier chiffre, ça représente quand même 1 240 000 €.
L'investissement du plan de com à 200 K€, même s'il n'est certainement pas l'alpha et l'oméga de ce qui permet à l'INRIA de capter ce chiffre d'affaires, n'est pas délirant lorsqu'on le rapporte à ces chiffres.
On peut néanmoins s’interroger sur la vocation d’un organisme de rechercher à ”capter du chiffre d’affaires”.
Je ne suis même pas sûr que le plan com‘ soit spécialement destiné à toucher les entreprises (il est clairement orienté grand public). Mon interprétation est que l’état investit de l’argent dans l’Inria et veut un retour sur investissement en terme d‘image, et éventuellement de capacité de prescription en terme d’usages.
Je travaille dans une équipe Inria (mais pas employé par Inria). Autour de moi, la plupart des chercheurs sont un peu désolés de voir l’argent partir dans des plans de communication plutôt que dans des financements de thèse, mais on est plus dans le ricanement sardonique (sous cape) que dans le conflit ouvert avec la direction.
Sur le dernier je ne suis pas d' accord. Il y a un conflit ouvert et rapporté entre la Commission d' Evaluation, l' instance de l' Inria en charge de l' évaluation scientifique et la direction. Le fait que la CE produise un document qui s' inquiète fortement de la stratégie scientifique de l' institut est plus qu' un ricanement sardonique...
Au niveau des équipes, des comités de projets, le sujet est peu évoqué à ma connaissance (mais j’ai peut être une vision trop partielle des équipes).
Par contre les campagnes de pub moisies d’Inria ça ne choque plus grand monde.
Il y a une dizaine d'années j'ai travaillé pour l'INRIA au moment où celui-ci est devenu Inria. Déjà à l'époque beaucoup d'argent avait été dépensé pour changer le logo et nous expliquer qu'il ne s'agissait plus de l'Institut National de la Recherche en Informatique et Automatique mais qu'Inria devenait une marque sans signification particulière. Il ne fallait donc plus dire «l'INRIA» comme on parle de «la SNCF» mais «Inria» comme on parle de «Auchan». Le but était déjà de mieux se faire connaitre du grand public en se présentant différemment et en faisant sauter l'image d'institut pour se rapprocher d'une image d'entreprise. Ça avait coûté un bras et les chercheurs étaient plutôt dubitatifs sur l'intérêt de la chose.
Tout ça pour dire que les dépenses en com d'Inria ne sont pas nouvelles et que je trouve amusant de voir que ce plan com' d'il y a 10 ans n'est toujours pas intégré : Loris Guémart nous parle encore de «l'Inria» alors que les citations parlent d'«Inria». Le but du plan com d'aujourd'hui reste le même et l'intérêt pour un institut public ne me parait toujours pas évident
Bof, 191000€, à peine de quoi payer 3 ou 4 doctorants pendant 3 ans, c'est pas bien grave... Sauf si la recherche d'un de ces 3 ou 4 aurais permis de sauver l'humanité, bien sûr. Dans ce cas au moins Havas nous fera un joli plan comm, ça rendra la fin du monde plus sympathique.
A ce prix-là, j'espère que Havas a prévu un plan de crise pour répondre à votre méchant article...
Enfin, dans notre merveilleux monde, toute structure se doit d'agir en start-up, and tout individu en auto-entrepreneur, n'est-ce pas ?
Sinon, à propos de votre phrase "si vous comprenez ce que ça veut dire, n'hésitez pas à commenter cet article", je confirme ne rien comprendre et je me dis que j'ai raté ma vocation, soit être payé pour dire des insanités absconses. Gabriel Attal et tout marcheur qui se respecte sait de quoi je parle, mais malheureusement, ils ne se rendent pas compte qu'ils ne sont que des sous-produits dérivés.
Bienvenu dans un monde que beaucoup voudraient post-politique...
