Données Covid-19 : Worldometer, opaque et peu fiable
Le gouvernement espagnol s’est servi des données du site web Worldometer, massivement cité par les médias, pour assurer qu’il était mondialement en pointe au niveau des tests PCR. La chaîne américaine CNN démonte cette assertion et pointe un fonctionnement obscur. Plusieurs spécialistes des données confirment à Arrêt sur images sa médiocre fiabilité, en particulier pour compter les tests des différents pays.
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Tous les pays sans exception se révèlent incapables (ou ils ne le veulent pas) de fournir un bilan correct des décès et autres indicateurs. La Chine.. le Royaume-Uni.. (qui ne comptabilisait pas les décès dans les maisons de retraite) a France (...)
Je suis assez exigeant sur les chiffres mais je ne partage pas votre point de vue. Worldometer est globalement bien sourcé et réalise un bon travail de compilation de données nationales à une vitesse remarquable. Idem pour Johns-Hopkins.
Le vrai probl(...)
Cher "absolument réfractaire à tout ce qui est chiffre", penser à changer de pseudo, c'est sur votre "To do" liste de 2021 ?
Derniers commentaires
Ah tiens, j'avais manqué cet article...
Au final, j'ai envie de dire que c'est un peu une tempête dans un verre d'eau... Comme ma femme l'a suivi religieusement, ce site, j'ai été y farfouiller à droite à gauche. Contrairement à ce que le laisse penser certaines formulations (journalistiques classiques) de l'article, pour un bon nombre de pays les sources sont systématiquement données (j'y ai cliqué) et sont souvent gouvernementales. Lorsqu'il y a eu couac ils se sont souvent expliqué par la suite, d'ailleurs ça n'était pas toujours leur faute.
Au final, c'est peut-être parce que je suis scientifique mais je n'ai jamais accordé une valeur "scientifique" à ce site, pour moi ça ressemblait plus à un site journalistique qui compile des déclarations officielles plutôt que des données venant d'analyses scientifiques en tant que tel. D'ailleurs je m'intéressais plus aux cas en thérapie intensive et aux morts qu'aux contaminés (il faudrait déjà que chaque pays ait eut une politique de test équivalente pour que ce soit comparable !!!).
Du coup je comprends bien l'éternel problème du "oui mais les gens lui accordent trop de crédit", mais je me demande franchement si le problème vient de ces sites eux-mêmes (tant qu'ils ne sont pas clairement malhonnêtes) ou plutôt de la manière dont les lecteurs abordent l'information qu'ils "consomment"... A vouloir qu'on ne leur présente que du 100% rigoureux à la 4e décimale près, est-ce qu'on ne fournit pas, comme certains le disent ici, des données périmées et imbitables, là où on fait face à un phénomène qui doit être abordé sur ses tendances (qui ne m'ont pas semblé franchement erronées sur worldometer).
Enfin bref, quand on analyse un phénomène, on s'autorise (même les scientifiques) à consulter des données qui ne sont pas 100% précises, l'important c'est de l'avoir en tête et de pas publier un papelard scientifique basé uniquement là-dessus. Ca c'est une vraie erreur...
Pour ceusses qui lisent Mediapart - ou seulement ses titres -, l'article « Des chercheurs revoient le seuil d'immunité collective à la baisse » (qui, malgré son relatif optimisme sur le scénario de l'immunité collective, conclut qu'il faudrait plus de 100 000 morts en France pour atteindre cette immunité) repose sur une pré-publication qui ne repose elle-même que sur les données de World-o-meter.
Si je peux entendre l'argument statistique de un_et_un_font_trois ci-dessous, les erreurs mentionnées dans l'article me semblent aller au-delà des erreurs de précision acceptables. Il faudrait suivre l'utilisation ou le refus d'utilisation de World-o-meter comme source primaire dans les publications scientifiques...
Merci à Loris Guémart pour cet article et pour son travail en général sur @SI.
PS. : En me relisant, je vois une possible confusion.
"une pré-publication qui ne repose [...] que sur les données de World-o-meter" : je voulais dire que les seules données chiffrées utilisées par la pré-publication sont celles de World-o-meter si j'en crois leur déclaration.
La pré-publication en elle-même repose sur autre chose que des données chiffrées (principalement : un modèle mathématique visant à mesurer l'effet potentiel de ce que les auteurs et autrices appellent "l'immunité sélective").
Je ne suis plus abonné à Mediapart et le lien vers l'article scientifique est dans la partie payante. Et de fait si cet article repose exclusivement sur worldometer ce n'est pas une pratique à recommander.
Mais justement, si un article fait passer l'immunité collective de 50-60% à 10-20% j'irais plutôt chercher du côté des hypothèses avant de me dire que worldometer en a mis 2000 en plus ici et 3000 en moins là-bas.
Si on fait le bilan jusqu'ici et qu'on se déshypnotise deux minutes de la puissance magique des chiffres :
- on compte, teste et séquence plutôt pas trop mal
- en comparaison, dès que des hypothèses de base doivent être mobilisées, c'est un peu la fête du slip : aerosolisation ou pas ? Effet saisonnier ou pas ? Quels médicaments sont efficaces ? Les enfants transmettent ou pas ? Deuxième vague ou pas ? Airco ou pas ? Dehors ou dedans ? Immunité ou pas ? Combien de temps ?
Bref, on a selon moi un très bon panorama chiffré mais des flèches très faibles entre ces chiffres.
C'est une tentation classique, quand on ne comprend pas assez de vouloir encore plus de chiffres et avec plus de precision si possible, mais là, ce n'est pas le problème. Ces élements-là sont sur la table.
Et j'ai confiance, la communauté scientifique progresse chaque jour :-)
L'étude en question est ici : https://doi.org/10.1101/2020.04.27.20081893
Pour la France, cet atricle de ce jour, dans le journal le monde..pédalage total dans les décès concernant les Ehpad, mais l'article manque de clarté. Il faut comprendre que personne n'y comprend plus rien.
Je suis assez exigeant sur les chiffres mais je ne partage pas votre point de vue. Worldometer est globalement bien sourcé et réalise un bon travail de compilation de données nationales à une vitesse remarquable. Idem pour Johns-Hopkins.
Le vrai problème vient plutôt du peu de transparence de certains états par rapport aux chiffres diffusés. C'est vrai aussi pour l'attribution des décès au Covid-19.
Par ailleurs, quant on est aux prises avec un phénomène à croissance exponentielle, il est acceptable de lâcher un peu sur l'exactitude des chiffres pour gagner en réactivité. Perdre une journée pour rectifier des décimales, c'est intelligent quand on décrit des processus longs, inacceptable dans le cas présent. Et si on devient tâtillon à ce point, il sera même impossible de donner un nombre de décès dans un délai raisonnable car eux aussi seront rectifiés ultérieurement, parfois massivement.
Je trouve votre titre est excessif.
Tous les pays sans exception se révèlent incapables (ou ils ne le veulent pas) de fournir un bilan correct des décès et autres indicateurs. La Chine.. le Royaume-Uni.. (qui ne comptabilisait pas les décès dans les maisons de retraite) a France où tout semble possible : les décès en ville inconnus, les pannes informatiques de la région de Marseille, les corrections de chiffres pour une double comptabilité nous dit-on...On connaît avec exactitude le nombre de contraventions infligées par les amis de castaner, mais notre approche "chiffrage" santé publique est antédiluvien, défaillant, (sauf les modélisations hallucinantes) à moins qu'il ne nous soit présenté ainsi pour autoriser une minoration des cas graves et décès, ce que font, rappelons-le TOUS les pays. Mais c'est aussi le cas des chiffres des contaminations: qui a parlé de celle d'une caserne de la légion étrangère dans le midi?
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