Double nationalité : "Il y a assez de place dans un coeur humain pour deux pays"
C’est l’histoire d’un grand bateau qui fait la traversée entre Marseille et Alger, emportant à chaque voyage sa cargaison d’immigrés algériens qui rentrent au pays, d’adolescents qui vont le découvrir, ou d’expulsés qui partent de France contraints et forcés. Mais ce documentaire, La traversée, c’est aussi la peinture magistrale d’un monde suspendu entre deux cultures, entre deux nationalités, entre deux identités. Pour cette deuxième émission en partenariat avec Tënk, nous recevons l’écrivaine Nina Yargekov qui vient de publier aux éditions P.O.L. le livre Double nationalité.
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Derniers commentaires
Un passage magique dans le film: une fillette faisant des bulles de savon, tout entière absorbée dans ce petit ballet merveilleux.
Autre ambiance: un jeune couple va arriver à Marseille; le jeune homme connaît manifestement déjà bien la France; il parle à la jeune femme de la vie qui les attend; celle-ci a l'air complètement perdue, elle ne répond pas ou très peu, manifestement la transition va être brutale et elle semble peu armée pour y faire face. Aura-t-il toujours la patience de l'aider? Je me suis demandé si elle n'était pas schizophrène. Si c'est le cas, va-t-il le comprendre et se faire aider?
A pekin dans les ruines du palais d'ete de l' imperatrice cixi detruit par les troupes franco britannique lors de la guerre de l'opium se trouve gravé dans la pierre une page de victor hugo qui appelle à ne pas rendre responsable les peuples de ce que font leur dirigeant.
Tout est passionnant; un passage particulièrement marquant: trois hommes( il me semble qu'ils sont trois) discutent tranquillement, gaiement, l'atmosphère est cordiale; deux d'entre eux donnent des conseils au plus jeune, qui a l'air légèrement angoissé, c'est peut-être sa première traversée; ils arrivent à le détendre; surgit alors un autre homme, descendant un escalier derrière eux; il a entendu leur conversation et leur dit abruptement que leur souci premier doit être la religion. Aussitôt l'atmosphère devient glaciale; les deux hommes les plus âgés ne disent plus rien, l'un d'eux semble atterré. Le plus jeune avait l'air un peu perdu avant; ses deux premiers compagnons l'avait entouré de leur gentillesse; il est maintenant tout ouïe aux propos du nouvel arrivant, qui lui apparaîtra peut-être comme un guide.
Dès lors elle est un problème avec les pays du Magreb
sans problème avec les pays de l'UE (je suis belgo-français et ça ne fait chier personne)
tabou avec Israel ... (exemple : on voudrait empêcher un français d'aller combattre sous un autre drapeau à l'étranger, mais on ne peut pas parler des avocats franco israeliens qui on fait leur service militaire en Judée Samarie)
Merci pour vos émissions de grande qualité ………
Mais aujourd’hui, je suis déçue, et je me permets de vous faire part de ma réflexion …………après avoir visionné cette émission sur la « bi – nationalité ; y a-t-il assez de place dans un cœur humain pour deux pays » ………. J’ai fait un arrêt sur image pour comprendre ce qui me décevait à ce point (vous l’aurez bien cherché, vous nous y avez bien entraîné !!!!) …..
Plusieurs questions émergent :
Comment une femme franco – hongroise peut elle décrypter, appréhender de cette traversée ? …
Si, bien sûr, les sacs Tati !!!!!!!!!!! …………….. Un pincement au cœur pour celui qui connait l’exil !!!!!!!! …… Et bien d’autres choses encore !!!!! (c’est un magnifique documentaire, très fort)
En proposant son intervention pour annoter ou commenter ce documentaire, c’est comme si vous ignoriez les différences de tailles qui existent entre les immigrés il y a une hiérarchie des immigrés (qui a à voir avec l’histoire et le temps)…… Tous les immigrés ne se valent pas dans notre société …….. Toutes les cultures ne se valent pas …. Les immigrés sont catégorisés, c’est vrai depuis longtemps mais ça l’est encore plus aujourd’hui …….. D’ailleurs Daniel en parle au moment où il parle de colonisation …évidemment ça change tout, d’avoir ou non été colonisé …….. Et la géographie intervient aussi dans cette histoire là …….. Etre de l’Est, du Nord ou du Sud ce n’est pas du tout la même chose ….. Je trouve que cet aspect là est gommé dans cette émission ……. On sait bien que la France ne regarde pas de la même façon un immigré anglais qu’un immigré algérien ou malien …….. et ceci ne s’arrête pas à l’immigré lui – même………….cela se poursuit avec sa propre descende (cf : le rapport du CNESCO) …….
Par ailleurs comment une femme qui s’appelle Nina (on connait l’importance de la consonnace des prénoms) et dont on imagine à sa façon de parler qu’elle n’a pas dû connaitre beaucoup de moments difficiles (même si elle est bi – nationale) peut elle se faire la commentatrice, le porte parole d’un tel documentaire ??? !!!!!! J’avoue que je suis perplexe …….
Quand à la lecture d’un passage de son texte …….. Je ne comprends pas bien ce que la « fellation » vient faire dans cette thématique, parce qu’on pourrait aussi parler de « sodomie » ……….. Est – ce pour la promo du livre ?
Pourquoi ne pas avoir invité une personne qui aurait été plus près du documentaire (c’est vraiment dommage qu’on ait été privé de la présence de Mme Lieutrey et Mr Levy)…. Magyd CHERFI a aussi écrit un livre que je n’ai pas encore lu, mais il aurait peut – être pu nous délivrer un peu plus de choses, ou un peu mieux les choses ………ou un ou une illustre inconnu(e) ……. J’ai beaucoup trop de choses à dire ……… mais voilà, je crois que l’essentiel est là ….
J’espère que ce message sera lu (en tout cas par l’équipe d’ASI)
M.I.
Question: les enfants algériens allaient-il à l'école, au collège au lycée.
J'y suis né, j'y ai vécu jusqu'à l'âge de 16 ans, je n’en ai rencontré que 4 ou 5 en 1961/62...
et c'était parce que De Gaulle souhaitait arrondir les angles. D'ailleurs dans cette même période,
j'étais en 4ème et 3ème et j'y ai appris l'arabe dans le même esprit et pour faire bonne mesure .
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Pour tout avouer, je n'ai pas regardé ni écouté cette émission.
Pour tout avouer, c'est le titre qui m'en a dissuadé.
Il y a assez de place dans mon coeur pour tous les pays qui voudraient s'y nicher et encore plus de place pour tous les habitants de ces pays.
Et quand je parle de place dans mon coeur, c'est de mon coeur dont je parle.
Et quand je parle de mon coeur, c'est de ce pourquoi je suis prêt à me battre dont je parle.
Il me semble que vous faites un contre sens : vous ne vous battez pas pour votre cœur, c'est lui qui bat pour vous.
Quant à avoir besoin de la double nationalité pour aimer 2 pays, comme cela semble être expliqué dans l'émission, je reste perplexe.
Moi j'aime plusieurs pays, mais je tiens à n'avoir qu'une nationalité. En fait, je n'ai jamais compris ce concept de binationalité. Je crois bien que je suis contre. Comme la bigamie. Mais je n'ai rien contre la bisexualité,même si je ne la pratique pas. Et j'aime bien aller au bistrot. Bizarre, non ?
Quant à votre digression sur le préfixe "bi", je ne puis que la partager.
Le problème n'est pas de savoir si on aime le reggae, les sushis, et les vacances aux Seychelles. Le sujet c'est l'immigration et plus précisément la double culture. C'est à dire de grandir et de vivre dans un pays pendant 20, 30, 40 ans; puis d'aller s'installer, s'établir, vivre, travailler, fonder une famille dans un autre pays, avec une autre langue, une autre culture, d'autres moeurs, d'autres valeurs.
Ici, ce n'est pas l'aspect législatif ou constitutionnel de la bi-nationalité qui nous intéresse. Mais de pouvoir ou de ne pas pouvoir concilier tous les aspects constitutifs d'une identité, entre ceux du pays d'origine et ceux du pays d'adoption.
Et si on est lié(e) profondément à trois pays, on peut être intéressé(e) citoyennement au devenir des trois pays.
Et si on est lié(e) profondément à quatre pays, on peut être intéressé(e) citoyennement au devenir des quatre pays.
Et si ...
On s'arrête à combien de nationalités ?
Oui. Et aussi parce qu'étant lié(e) profondément à deux pays, on peut être intéressé(e) citoyennement au devenir des deux pays.
Un des grands enseignements du film d'E. Leuvrey, pour moi, c'est de comprendre que les double cultures sont difficilement comparables les unes, les autres. Un immigré franco-algérien et un émigré franco-australien n'ont généralement pas les mêmes niveaux de vie, d'une part dans le pays d'origine, d'autre part dans le pays cible.
J'ai ainsi le sentiment que plus le niveau de vie dans le pays cible est bas, plus l'immigré est rejeté par les autochtones. Et plus on est rejeté d'un côté, plus on cherche des liens de l'autre. A contrario, avec une réussite sociale dans le pays cible, les retours au pays d'origine se font moins fréquents et impérieux.
Pour ça, un passeport suffit, pas besoin de la nationalité correspondante
Et ne me dites pas que passeport et nationalité vont obligatoirement ensemble, c'est faux
Au fait, ça veut dire quoi pratiquement, avoir la double nationalité ?
Je peux néanmoins accorder ceci : il peut être plus facile de faire le deuil de nos autres identités lorsque cela est une norme sociale et qu'il est attendu que nous fassions un choix clair.
Je ne dis pas cela par cynisme mais peut être que la bi-nationalité maintient les gens dans un entre-deux et dans une souffrance à laquelle ils ne peuvent mettre fin par eux-même.
Je crois qu'il n'y a rien de singulier dans l'expérience de l'immigré, que nous faisons tous l'expérience à un degré ou à un autre de déchirements identitaires, ne serait-ce que dans le passage de l'enfance à l'adolescence, de l'adolescence à l'âge adulte.
Je crois qu'il n'y a rien de singulier dans l'expérience de la maladie d'Alzheimer. Nous avons tous, à un moment ou à un autre, cherché nos clefs de bagnole. A un degré ou à un autre, nous avons tous perdu le sens de la réalité, ne serait-ce qu'en racontant n'important quoi sur un forum un dimanche après-midi d'automne.
Cette hypothèse ne correspond pas à mon ressenti. En ce qui me concerne donc je ne dirai pas que c'est le cynisme qui vous fait dire ça mais plutôt l'ignorance.
J'ai découvert que j'avais la nationalité rwandaise il y a 6 ans au moment ou j'envisageai une demande de naturalisation. Démarche qui s'est transformée en demande de passeport.
J'ai la nationalité d'un pays dont je ne parle pas correctement la langue avec les douaniers rwandais c'est toujours un peu comique.
¨Petite anecdote : L'année ou j'ai fait mon passeport rwandais j'étais tout content de le montrer au douanier à Roissy lors de mon départ pour Kigali
Il me souriait jusqu'ici d'un coup son visage s'est fermé et il m'a sorti d'un ton ferme et sec : "carte de séjour!"
La j'ai compris qu'une de mes deux nationalités me poserait plus de problèmes que l'autre. Et je vous mentirai si je disai qu'au Rwanda le passeport auquel je fais le plus attention est mon passeport français.
Que la double-appartenance ne crée pas de dilemme ?
Ou vous pensez que l'on peut toujours faire le choix rapidement ?
Bref, dites-moi mon erreur.
Vous auriez tout aussi bien pu parler du sevrage: littéralement le fait d'arracher l'enfant du sein de sa mère; ce qui peut-être plus ou moins violent, plus ou moins traumatisant, et même plus ou moins dommageable. Mais il ne s'agit pour l'individu que de grandir, pas de gérer une nouvelle identité.
L'immigration, quant à elle, n'a pas grand chose à voir avec une croissance normale. S'il fallait absolument coller à une image familiale, alors il faudrait penser en termes d'adoptions transcontinentales et tardives, et de naissances sous x. Car l'immigration n'a pas grand chose à voir avec le développement de l'individu: l'individu est déjà construit, adulte, autonome, cultivé. L'individu s'est déjà réalisé, il est déjà lui-même. Il s'agit plutôt, une fois mature, d'apprendre une nouvelle langue, de nouvelles règles sociales, de nouveaux repères, de nouveaux comportements... bref, une nouvelle culture, une deuxième identité.
Pour les "régionaux", c'est différent: ils n'ont pas appris à être breton à 40 balais. Ils n'ont pas du abandonner famille, amis, pays et continent pour s'installer au pays de la tartine salée puisqu'ils y étaient déjà. S'ils se revendiquent bretons c'est précisément parce-qu'ils y sont nés et y ont grandi. Or la Bretagne est en France, jusqu'à preuve du contraire. Si bien qu'il n'y a aucune brisure dans leur parcours de vie pour passer de la Bretagne à la France et vice-versa: ils ont toujours été franco-breton. Donc ce n'est pas une double culture.
Enfin, parmi les immigrés, on trouve tous les cas. Si un libanais est arrivé en France à l'âge de 3 ans, et qu'il n'est jamais retourné au Liban, ça va être compliqué de justifier d'une culture libanaise. S'il est arrivé à l'âge de 78 ans, et qu'il se contente de jouer au 41 avec ses potes en buvant de l'Arak, ça va être compliqué de justifier d'une culture française. Entre les deux, il y a tout un panachage de double culture et de double identité.
La conclusion du paragraphe « régional » me laisse perplexe toutefois. Je ne sais pas si le terme double culture est approprié ici, il faudrait voir ce qu'on y met. Étant breton, je me sens parfois d'une culture distincte de celle(s) de Paris. Et pourtant, ayant grandi aussi en France, par définition, je me sens d'autres fois culturellement proche de mon concitoyen parisien.
Voici un texte lu qui résume pour très bien la question: https://www.youtube.com/watch?v=WWGLGG9b2uc
(on peut, à n'en pas douter, remplacer breton par occitan, kabyle, hongrois, etc.)
Oui, un breton et un parisien peuvent être différents. Ca ne veut pas dire que tout les oppose ni qu'ils n'ont aucun point commun. Ca ne veut pas dire que le breton a deux identités. Pas plus qu'un type qui va au Conservatoire apprendre la musique, que ce soit à 5 ou 70 ans, n'a de double identité.
Que tu le veuilles ou non, j'ai conscience d'avoir ces deux identités, française et bretonne. J'en ai même d'autres sous le chapeau (rond). Ça se superpose très bien, il y a pas de souci à avoir.
La double identité, de mon point de vue, résulte d'une cassure dans le parcours d'une vie. D'une alternance, d'un virage, d'allers-retours, entre deux choses qui ne se mélangent pas. Par exemple imaginons Zakaria 50 ans, 30 ans passé en Algérie, 20 ans en France. Zakaria a une double identité franco-algérienne. Son fils, Nabil a 20 ans et est né en France. Dès le départ, Nabil est franco-algérien. Mais comme c'est dès le départ, et qu'il est pareil avec son père, au boulot ou a bled, ce n'est pas une double identité.
Nabil, il est franco-algérien. Comme toi, t'es franco-breton. Chacun de vous n'a passé qu'une fois son "examen d'identité". Zakaria, lui, il s'est cogné 2 examens bien distincts, à 30 ans d'intervalle.
Tiens, un extrait de Les Infiltrés (Scorsese) pour illustrer la double identité sociale:
- quant à ton vieux lui, il trimait comme un con, bagagiste à l'aéroport, exact ? Tous des criminels à part ton père...
- et un prêtre puisque vous avez l'air de tout savoir
- aux dernières nouvelles il était marié à un garçon de 12 ans et vivait sur une plage en Thaïlande. Toute une famille incrustée comme des putain de tiques dans les cités de South Boston. Un 3 pièces au mieux. Mais toi, t'as grandi dans le nord de la ville. Dis donc, dis donc... Putain. Gamin t'avais une double vie, c'est ça ? Une vie avec ton père, une autre avec ta mère ? Pt'it bourge toute la semaine, et tu changeais ta façon de parler pour aller zoner dans les cités pourries avec ton père le WE. C'est bien ça ? Ouais... Ouais... T'as différents accents ? Attends ! Tu changes d'accent comme tu veux, hein ?! T'es un sournois toi, t'étais plusieurs personnes.
Dans un autre registre, on peut lire Amin Maalouf, Les Echelles du Levant.
On ne doit pas avoir la même définition. Ce que j'ai en tête, en parlant d'identité, c'est la « conviction qu'a un individu de faire partie d'un groupe » social / culturel / etc. (je cite mon dico). Dit autrement, c'est la conscience de partager des caractéristiques identiques avec certaines personnes, et donc, structurellement, d'avoir des différences avec d'autres.
Je précise tout de suite, je conçois pas l'identité comme un facteur d'exclusion, comme le feraient des identitaires, mais simplement comme un objet de constat.
Je tiens à cette définition parce qu'elle permet de couvrir plusieurs problèmes :
1/ L'identité n'est pas complètement objective, elle a une dimension subjective. En reprenant ton exemple, j'imagine que Nabil peut se sentir culturellement français, mais il y aura toujours des gens pour lui nier cette identité. Il peut aussi se sentir algérien, mais des gens au bled lui nieront aussi cette identité (cf. les gamines dans la fin du doc.).
2/ L'identité peut être floue parce que la définition du groupe peut être floue. Quels sont les caractéristiques culturelles qui définissent le groupe des Français, le groupe des Algériens, le (sous-)groupe des Bretons ? Personnellement, c'est pour moi très flou. C'est même subjectif. Visiblement, ce forum et d'autres récents montrent que chacun y colle des étiquettes différentes.
En revanche, il y a une définition juridique claire pour Français et pour Algérien, par exemple (et aucune pour Breton d'ailleurs).
3/ L'identité n'est pas figée. Une conviction, ça s'acquiert, ça se perd, ça se change… Zakaria ne se sentait sans doute pas français quand il vivait en Algérie. Ni même quand il a débarqué en France. Et maintenant, après 20 ans, qu'est-ce qu'il en est ? Et Nabil, se sent-il franco-algérien / français / algérien ? S'est-il toujours senti franco-algérien / français / algérien ?
Pour le coup, je rebalance le texte précédent :
La découverte ou l'ignorance
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Ensuite, une identité, elle se façonne tout au long de la vie. J'ai pas fini d'en apprendre sur la France, par exemple. J'ai tout mon temps. D'autant plus que la difficulté de la prise de conscience d'une identité lambda, c'est de comprendre et d'isoler ces parties de moi-mêmes qui correspondent au groupe lambda. On peut vite tomber dans l'écueil du "c'est pour tout le monde pareil". Et même, sans accident, de virage, de cassure dans le parcours de vie, on peut tout à fait ne jamais prendre du recul et ne pas "comprendre" notre propre identité.
Par contre, il va y avoir une urgence si je m'installe dans un endroit où l'identité générale est radicalement différente de la mienne. La prise de recul et la prise de conscience est immédiate. Il y a urgence à corriger le tir pour m'adapter à ma nouvelle localisation. Donc analyser les différences entre différentes identités: la mienne, disons "historique" ou "natale", et la deuxième, "d'immigration" ou "d'adoption", vers laquelle je tends.
Peut-être que vous avez raison, en certains termes les doubles cultures franco-algérienne et franco-bretonne ont des aspects similaires. Mais la démarche est complètement différente. Enfin, j'ai l'impression.
Pour bien préciser les choses, en aucun je me permettrais de dire qu'être franco-breton c'est kifkif à être franco-algérien. Le contraste avec les cultures algériennes est évidemment bien plus fort. Sans parler des différences dans le poids de l'histoire entre ces régions.
En somme, je prends garde aux logiques d'enfermement identitaire.
Voir ci-dessous :
http://misentrop2.canalblog.com/archives/2016/02/24/33419905.html
Je continue à dire que, si nous arrivons à construire une identité à travers les âges, c'est que la société nous incite à marquer franchement chaque étape et à nous représenter chaque étape comme un fait positif.
D'ailleurs, on voit que les représentations concernant le passage à l'âge adulte tendent à s'inverser et à le dépeindre négativement. L'idée d'une progression était dépendante d'un modèle culturel qui, s'effaçant, donne à voir le passage à l'âge adulte comme un déchirement, un dilemme.
Au-delà de cet exemple, il y a actuellement une infinité d'exemples d'appartenances multiples et conflictuelles : les reconversions professionnelles forcées (ou voulues mais mal vécues ensuite), les changements de région, de cercles d'amis. Dans notre société, rares sont les gens qui ne pèsent pas continuellement leurs options sans savoir trancher.
Bizarre (ou révélateur) votre exemple : un breton ne quitte pas la Bretagne pour la France, il quitte la Bretagne pour une autre région française. Il y a bien une brisure.
Mais qui n'est en rien comparable à changer de continent, de langue, d'alphabet, de climat, de vêtements, de comportements, de médias, d'enseignes, de monnaie, de transports, de gouvernement, de nationalité, de lois, de programmes scolaires, de diplômes, de prestations sociales, de permis de conduire, etc.
Il y a tellement de variables dans les deux cas de figures ("le breton qui va à Paris" vs "l'immigré") que je ne vois pas en quoi on peut dire qu'il y a une différence essentielle à moins de pouvoir distinguer "le vrai immigré" du "faux immigré"
Intuitivement je dirais comme vous qu'il y en a une mais je ne crois pas que cela résiste à l'examen.
Donc un "déménagement" est équivalent à une "immigration" ? Elle est bonne la moquette ? Encore une fois, le breton, il ne change pas de pays en s'installant à Paris. L'algérien si. S'agit pas de faire un concours du plus malheureux, il s'agit juste de comprendre la réalité de certaines situations, en l'occurrence celle de ces passagers de l'Ile de Beauté.
Un Alger-Marseille, c'est pas un Montpellier-Cannes. Ni un Quimper-Paris. Les "emmerdes" que se cogne le breton montant à la capitale, l'algérien se les cogne aussi. Auxquels tu rajoutes en plus qu'il faille encore changer de continent, de langue, d'alphabet, de climat, de vêtements, de comportements, de médias, d'enseignes, de monnaie, de transports, de gouvernement, de nationalité, de lois, de programmes scolaires, de diplômes, de prestations sociales, de permis de conduire, etc.
Avoir la nationalité de deux pays distincts.
Ce qui est mon cas.
Et ça veut dire quoi avoir la nationalité de deux pays distincts ?
Juste pour éviter les discussions sans fin et vous épargnez la peine de me répondre, il y a autant de définitions de la double nationalité qu'il y a de nationalités. Entre les pays qui l'autorisent sans la reconnaitre et ceux qui la reconnaissent sans l'autoriser, en passant par ceux qui ni ne la reconnaissent, ni ne l'autorisent, toutes les combinaisons sont possibles.
Je conclurai sur ce sujet, en ce qui me concerne, en disant que c'est un concept foireux qui n'est pas inscrit dans le droit français et que tout le monde utilise selon ses besoins et qu'il n'a qu'un rapport lointain avec le fait de se sentir appartenir à plusieurs cultures.
Et ça veut dire quoi avoir la nationalité de deux pays distincts ?
Désolé mais c'est moi qui ai l'impression que vous me prenez pour un débile.
Je ne comprends pas vos questions j'ai la nationalité française (par droit du sang) et la nationalité rwandaise (par droit du sang et du sol).
La nationalité c'est une notion administrative donc je ne vois pas bien qu'est ce qu'il y a de compliqué la dedans ?
L'administration d'un État vous reconnaît comme membre de cet état en vertu de critères juridiques qui diffèrent selon les États.
Des amis sont dans cette situation,ils sont très attachés à leurs deux pays et la question d'une troisième quatrième cinquième nationalité ne les a jamais effleurés. Simplement une partie de leur passé et de leur famille est ici, une autre là-bas.
En l'occurrence c'est un lien qualifié juridiquement de "lien d'allégeance".
Ainsi, si vous voulez abandonner votre nationalité française, vous devrez rédiger une "demande de libération des liens d'allégeance". Et si la chose vous est accordée, elle sera officialisée par un "décret de libération des liens d'allégeance", publié au JO.
Le mariage civil, lui, est un lien juridique entre un individu et un autre individu.
Curieusement, notre législation française ne tolère pas qu'un individu ait le lien juridique du mariage avec plusieurs individus (polygamie) mais elle tolère qu'un individu ait ce lien juridique de nationalité avec plusieurs Etats (nationalité multiple, allégeances multiples).
A ma connaissance, en France, en l'état actuel du droit, les liens juridiques de filiation sont eux aussi uniques : un lien et un seul entre un individu et une mère, un lien et un seul entre un individu et un père. Contrairement à ce que prétendaient les opposants, l'instauration du "mariage pour tous" n'y a rien changé.
Je ne me place pas ici du point de vue de l'affectivité, mais d'un point de vue juridique.
D'un point de vue affectivité, vous pouvez bien avoir des liens affectifs avec x personnes en même temps, ou avec x pays en même temps, il ne me viendrait même pas à l'esprit d'en discuter.
Mais s'il est question de "nationalité", il est question d'un lien juridique.
Tout comme, quand il est question de "mariage", il est question d'un lien juridique.
En France, en matière de mariage, ce lien juridique doit être unique.
Je note qu'en matière de nationalité, ce lien peut être multiple. Vous pouvez cumuler les nationalités : 1, 2, 3, ou plus.
Dans d'autres pays, il en va différemment.
Sur quoi se fonde l'unicité ou pas de ce genre de liens juridiques, je m'interroge...
Perso, j'ai bien aimé l'émission même si miss Yargekov déroule son argumentaire avec une délectation non-dissimulée sans trop d'encombre, mis à part quelques froncements de sourcil de Daniel sur la prévalence de la culture française en Hongrie. Espérons qu'elle ne se soit pas fait mordre par un vampire lors du voyage en Transylvanie qui l'a inspiré pour son dernier livre.
A propos du thème en partance / de retour au bercail, quelqu'un se souvient-il du groupe Zebda ? Paroles du titre double peine ici.
J'ai également regretté l'absence de la réalisatrice, dont l'exposé du motif ne m'a pas convaincu de son bien-fondé. Néanmoins j'ai trouvé que l'émission était de bonne facture et incitait à découvrir le film documentaire.
Petit point négatif, si je peux me permettre, de mon point de vue l'humoriste a un peu cédé à la facilité dans son billet, ce qui surprend car ce n'est pas son habitude sur scène.
Une dernière chose, sous forme de question suggestive. Ce genre d'émission a peut-être du mal à trouver sa place dans le travail général de critique des médias, ne pensez-vous pas qu'il faille renouveler votre charte éditoriale, pour y inclure d'autres thématiques comme celle-ci ? (hmm.. à y réfléchir cela risque de supposer un changement de nom à terme^^)
Cordialement, Pascal
L'était-t-il déjà ?
Donc, si je comprends bien, c'est un documentaire qui emploie un comédien pour faire "plus vrai" quoi, hein ? Enfin, je ne voudrais pas être médisant inutilement, mais pour moi, des "documentaires" qui emploient des comédiens, ça s'appelle des films de fiction, non ? Peut-être est-ce ce point qui a précisément provoqué la subite crise de gastro aiguë chez la réalisatrice ?
Enfin bon, JDCJDR...
Votre partenariat avec Tënk ne m'intéresse pas, rendez-moi mes émissions habituelles
Kenavo
Le point de vue de la réalisatrice manque terriblement et les minauderies de la romancière agacent...
pas encore regardé l'émission mais je me faisais une joie d'écouter la réalisatrice parler de son excellent film...
Étonnant le prétexte pris pour ne pas participer à l'émission. Il est légitime de s'interroger pour savoir si le dispositif prévu marchera, non ? Qu'est-ce qui lui a fait peur exactement à la réalisatrice ? Elle sait que les abonnés ne sont pas présents pendant l'enregistrement de l'émission ?
J'ai toujours beaucoup de mal avec les gens qui refusent le dialogue. J'espère qu'elle a de bonnes raisons, même si j'en doute. Elle aurait du refuser dès le départ plutôt que de faire sa mijaurée au dernier moment.
Très décevant tout ça et pas très sympa vis à vis de l'équipe d'@si
C'est "At(h)ome".