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Elections iraniennes : les journalistes sous surveillance à Téhéran

Visas delivrés au compte gouttes, traducteurs imposés, portables et connexions internet surveillés, l'ambiance à Téhéran est à la surveillance généralisée à la veille du premier tour des élections présidentielles. Dans ce contexte, Reporters sans frontières a publié une série de conseils à destination des journalistes qui couvriront l’évènement. Pour certains, RSF en fait trop, pour d'autres ces recommandations sont plutôt bienvenues. Au global, tous parlent d'une "surveillance réelle et permanente" mais assurent jouir d'une "certaine liberté de mouvement".

Derniers commentaires

Rohani très largement en tête. L'Histoire est en marche, et comme parfois, elle fait un pas de côté. Vive l'Iran!
Ben voilà, c'est fait. Au premier tour ! Nos observateurs ont vraiment le nez creux... Splendeurs contrariantes des peuples souverains!
Bon dieu, faut vraiment être d'une naïveté. Je ne vous blâme pas, nos journalistes spécialisés ne font pas mieux. Mais tout de même. Qu'est ce que vous penseriez si en France, le pape décidait de qui peut être candidat ou non, puis faisait en sorte qu'il y en ait trois de droite et un de gauche ? Alors bien sûr, en théorie plus de 50 pourcent au premier tour donnent un vainqueur à coup sur, mais la ficelle est un peu grosse quand le guide a fait en sorte de garantir un candidat "réformateur" au second tour. Il y a deux élections le guide voulait purger les réformateurs, il a eu le président qu'il voulait. Maintenant il veut mettre de l'huile, avec l'opinion, avec la communauté internationale, il en met. C'est probablement pour le mieux mais c'est assez emblématique que les mêmes médias qui estiment que l'Iran a un problème démocratique en fasse des caisses sur des fraudes très douteuses à la dernière et se réjouissent sans piper quand la manip est en pleine lumière. La démocratie n'est vraiment qu'un prétexte aux affaires. On va refaire de l'affaire avec l'Iran ? Ben si ça peut sauver peugeot, alleluia ou allah wakbar (biffer la mention inutile, à mon avis elles le sont toutes).
Allez, c'est parti. Les grands spécialistes en géo-politique du pire vont nous rejouer leurs violons dépressifs. Personne n'avait prévu le résultat d'aujourd'hui (à part vous bien sûr, qui n'êtes pas naïf). Cette surprise, je m'en réjouis, avec les éléments dont je dispose (les mêmes que les vôtres). Et si Khamenei avait tout prévu, je l'en félicite. Je préfère un homme de dialogue élu dans ces circonstances qu'un extrémiste débile élu démocratiquement. Les 50% d'iraniens qui ont voté pour Rohani dès le premier tour (sans fusil sur la tempe aux dernières nouvelles) sont visiblement de mon avis.
Je lis le Monde tous les jours, et ça fait depuis les désistements en sa faveur qu'ils ont annoncé qu'il avait de très bonne chance. Ce qu'ils n'avaient pas du tout vu venir, en fait, c'est quatre ans plus tôt le score d'Ahmadinedjad - non celui qu'il a fait, qui correspondait bien à toutes les anticipations à dispositions, mais celui qu'ils ont soudain décidé qu'il avait manifestement fait, prenant la parole des perdants au mot.

Donc ça vous a peut être échappé, mais au final ce n'est pas une question de naïf ou pas, il fallait simplement lire Le Monde.

"Je préfère un homme de dialogue élu dans ces circonstances qu'un extrémiste débile élu démocratiquement."

Vous préférez un candidat que vous aimez placé par le haut plutôt qu'un candidat que vous n'aimez pas élu. Comme disait Franck Lepaga à Maja: "C'est le fascisme qui est naturel. La démocratie, c'est chiant, ça demande des efforts". CQFD!
Ca tombe très bien, j'achète Le Monde tous les jours, notamment pour ses pages "International". Voici ce qu'on pouvait lire dans le journal daté du 13 juin, dernier grand article avant l'élection, sous la plume de Christophe Ayad:

"Cet engouement (de la part de ceux qui estiment qu'on leur avolé la victoire en 2009) et le fait que des partisans des deux leaders du Mouvement vert (...) ont crié des slogans pour demander leur libération, pourraient coûter à M. Rohani sa participation à un éventuel second tour, malgré le désistement mardi, de M. Aref en sa faveur."

et plus bas:

"Restent donc les deux favoris, Said Jalili, un apparatchik terne connu des occidentaux pour son intransigeance dans les négociations sur le nucléaire et Mohammad Ghalibaf, le maire de Téhéran..."


Ghalibaf, qu'un sondage officieux rapporté par le Monde quelques jours plus tôt donnait en tête du premier tour (il a fini à 15%).

Bref, vous dites n'importe quoi.
http://www.lemonde.fr/iran/

http://www.lemonde.fr/proche-orient/video/2013/06/13/en-iran-l-election-presidentielle-signe-la-fin-de-l-ere-ahmadinejad_3429126_3218.html

"En Iran, l'élection présidentielle de vendredi met fin à l'ère Ahmadinejad. Selon l'un des rares sondages rendus publics, le conservateur Mohammad Ghalibaf arriverait en tête suivi de près par Hassan Rohani, unique candidat réformateur. Mais plus d'un tiers des sondés sont toujours indécis."

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/06/13/en-iran-la-presidentielle-expose-les-divisions-dans-le-camp-conservateur_3429459_3218.html

' Après le retrait de Mohammed Reza Aref, seul véritable candidat réformateur, en faveur de Hassan Rohani, les chances de ce religieux modéré, qui milite pour une détente avec l'Occident, d'accéder à un éventuel second tour ont nettement crû.'

http://www.lemonde.fr/international/article/2013/06/12/hassan-rohani-le-religieux-modere-choisi-par-les-reformateurs_3428629_3210.html
En quelques jours, M. Rohani a mobilisé un nombre considérable de sympathisants du courant réformateur en Iran.
[...]
Aujourd'hui membre du Conseil de discernement, M. Rohani se félicite d'avoir empêché une guerre en 2003. Dix ans plus tard, l'Iran est dans la même situation et le candidat Rohani, grand orateur, charismatique et doué pour le débat, propose de "rétablir la confiance avec le monde extérieur". Responsable dans l'armée et au sein du Conseil suprême de défense pendant la longue guerre contre l'Irak (1980-1988), M. Rohani ne peut être taxé de laxisme. Son doctorat en droit de l'université calédonienne de Glasgow devrait rassurer les diplomates. Et son curriculum de religieux modéré est un atout auprès des électeurs plus traditionnels.

Pour bien situer le tableau général, il n'y a aucun effort comparable avec les candidats conservateurs les plus en vue pourtant annoncés devant dans les sondages plus anciens.
Pour alimenter votre réflexion, qui en a bien besoin (no offense, on en est tous là) un point de vue, pour cette fois bien inspiré, d'A.Gresh dans le Monde diplo.
"Qu'est ce que vous penseriez si en France, le pape décidait de qui peut être candidat ou non, puis faisait en sorte qu'il y en ait trois de droite et un de gauche ?"


Huhuhuhuhuh....Je croyais que tu déconnais tu vois.

Donc en France, trois candidats de droite, ou de groite, sont en effet arrivés en tête.
Et on le doit en très grande partie à la très papale presse de France, qui remplit plutôt bien son office de conseil des gardiens du temple.

Et ouais, en effet, c'est pas terrible comme situation.
C'est beau tous ces gens qui se préoccupent de la liberté de la presse, et des libertés publiques en général! Je suis ému.
Bon, ils s'en préoccupent en Iran (le Vénézuela, c'est devenu moins vendeur). C'est un début. Quand RSF (et Google?) donnera-t-il des conseils pour échapper à la vigilance de la NSA (ou de Google)?
Quand monteront-ils tous au créneau pour manifester leur colère vis-à-vis du gouvernement grec, de l'Union Européenne, du Parlement Européen?
Nota : les précautions conseillées par RSF paraissent des évidences pour tout reportage en milieu hostile (sauf Skype?). Et j'imagine que les journalistes de Mediapart, quand ils vont enquêter dans les Hauts de Seine, prennent les mêmes.
J'ai l'impression (j'avoue que je vois les choses de loin) que RSF n'est pas dans son rôle.
La prévention envers les journalistes devrait être plus neutre, c'est-à-dire s'adresser à toute occasion et à tout reporter à l'étranger. Les précautions prescrites par RSF ne se basent pas sur un risque effectif constaté en Iran (RSF serait au courant des projets précis et des méthodes anti-infos propre à l'Iran?) mais sur des précédents dans d'autres pays.
Je ne comprends pas trop ces histoires de batteries de téléphones...
Et si 200 journalistes envoient, même par le wi-fi attribué et nominatif, même si ils habitent le même hôtel, l'info qu'il y a eu de la triche aux élections selon untel, quel moyen de censure aurait le pouvoir iranien? N'est-ce pas logique qu'un contrôle soit exercé sachant que se faire passer pour un journaliste a été une méthode utilisé par des assassins dans le secteur?
RSF épingle l'Iran qui n'a encore rien fait de mal (concernant là maintenant tout de suite et les journalistes, bien sûr, ne soyons pas niais). La prévention par les autorités iraniennes, même si elle ressemble par ses méthodes à de l'autoritarisme, est plus légitime que la prévention de RSF, qui ne dit rien de nouveau sous le soleil sauf laisser entendre que les journalistes étrangers n'exercent pas librement leur métier en Iran pendant ces élections, ce qui reste à prouver et qui ne sera audible que si ce sont les journalistes après coup qui nous le disent.
Merci pour ce billet, Yaël Caux.
Sachant que l'Iran figure à la 173ème place des pays qui respectent la liberté de la presse.
Sont sévères quand même. Moi je les aurais mis avant le Bahreïn, donc à la 165ème place.
Mais je suis un modéré.

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