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En Colombie, "contre toute attente"...
"Contre toute attente", annonce le journal du matin de France Culture
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Il faudrait peut-être aussi se poser la bonne question:
Pourquoi un taux de participation aussi faible pour une question si importante?
En effet, le taux d'abstention était de plus de 60% pour un plébiscite (c'est un plébiscite pas un référendum, il y a une différence) pour savoir si les Colombiens sont d'accords ou non sur les accords signés le 26 septembre. (Déjà il faudrait peut-être éviter de dire que les Colombiens ont refusé l'accord à la vue du taux de participation faible. Sinon, on tombe facilement dans le piège des sondages)
Peut-être un bon travail journalistique serait d'essayer de répondre à cette question, difficile par essence. Beaucoup d’hypothèse serait à étudier pour expliquer le résultat (oui, non, abstention) :
- Un processus de paix fait sans la participation active de la population colombienne.
- La question du plébiscite (sans aucune réglé précise) face au référendum
- Un manque d’agenda politique claire voire absent quel que soit la réponse au plébiscite
- Une autorisation de publication des sondages durant la campagne. Sondages mettant le Oui vainqueur (avec des scores à près de 75% parfois).
- Les opinions des personnes politiques et au fort capital symbolique médiatisé le jour même du plébiscite.
- Etc…
Il y a plein d’hypothèses à réfléchir sur ce sujet. Et elles sont intéressantes car mettant en question de manière profonde les problèmes des gouvernements représentatifs. Et mettre ces hypothèses en évidence évite peut-être des dérives médisantes : produit locaux colombiens (arepas, ajiaco, sancocho, pitaya, granadilla ???), majorité colombienne du non (à peu près 35 millions d’électeurs, 13 millions ont voté, 6, 5 millions pour le non, faudrait arrêter de déconner sur cette soi-disante majorité), des colombiens par conséquent uribistas…etc.
Je vis en Colombie, et il y a une gueule de bois générale aujourd’hui….
Pourquoi un taux de participation aussi faible pour une question si importante?
En effet, le taux d'abstention était de plus de 60% pour un plébiscite (c'est un plébiscite pas un référendum, il y a une différence) pour savoir si les Colombiens sont d'accords ou non sur les accords signés le 26 septembre. (Déjà il faudrait peut-être éviter de dire que les Colombiens ont refusé l'accord à la vue du taux de participation faible. Sinon, on tombe facilement dans le piège des sondages)
Peut-être un bon travail journalistique serait d'essayer de répondre à cette question, difficile par essence. Beaucoup d’hypothèse serait à étudier pour expliquer le résultat (oui, non, abstention) :
- Un processus de paix fait sans la participation active de la population colombienne.
- La question du plébiscite (sans aucune réglé précise) face au référendum
- Un manque d’agenda politique claire voire absent quel que soit la réponse au plébiscite
- Une autorisation de publication des sondages durant la campagne. Sondages mettant le Oui vainqueur (avec des scores à près de 75% parfois).
- Les opinions des personnes politiques et au fort capital symbolique médiatisé le jour même du plébiscite.
- Etc…
Il y a plein d’hypothèses à réfléchir sur ce sujet. Et elles sont intéressantes car mettant en question de manière profonde les problèmes des gouvernements représentatifs. Et mettre ces hypothèses en évidence évite peut-être des dérives médisantes : produit locaux colombiens (arepas, ajiaco, sancocho, pitaya, granadilla ???), majorité colombienne du non (à peu près 35 millions d’électeurs, 13 millions ont voté, 6, 5 millions pour le non, faudrait arrêter de déconner sur cette soi-disante majorité), des colombiens par conséquent uribistas…etc.
Je vis en Colombie, et il y a une gueule de bois générale aujourd’hui….
Savoir que la démocratie surtout après une guerre civile c'est l'art du compromis, à toujours remettre sur le métier.
Quant au suffrage universel et à ses choix liberticides (Trump, Poutine, quoi que: pour Poutine il n'y pas vraiment vote au suffrage universel), on pourra lire La Boétie.
Quant au suffrage universel et à ses choix liberticides (Trump, Poutine, quoi que: pour Poutine il n'y pas vraiment vote au suffrage universel), on pourra lire La Boétie.
Contre toute attente une partie des Colombiens ont voté. Comme attendu, Régis Debray et quelques Parisiens s'indignent et protestent. On dirait un remake des élections russes du mois dernier, avec son cortège de dénis et accusations quant à la légitimité du suffrage populaire.
Que, selon la conclusion de la chronique, "cette majorité était restée dans l'ombre [...] ou en tout cas, hors du champ de vision de la presse internationale" semble, en l’occurrence, être une évidence.
Pour autant que "avant toute autre conclusion, il faut s'habituer à vivre avec cet aveuglement." n'est pas forcément une fatalité.
Car il existe des sources d'information, officielles (ONU, Coface, France Diplomatie...), ou officieuses (RFI, Monde Diplo, Wikipedia), peut-être perfectibles, mais qui permettent à qui s'en donne (un peu) la peine de s'informer avant de parler, et de réfléchir avant de commenter, que ce soit dans Libé ou sur le forum d'@si.
L'analyste avisé, le journaliste consciencieux ou, même, le commentateur curieux pourraient s'y référer, apprendre un certain nombre de choses et relever un certain nombre de faits permettant, peut-être, d'éclairer mieux la réalité de ce référendum.
Ainsi pourraient-ils apprendre que le gouvernement colombien avait fait valider par le Conseil Constitutionnel qu'une majorité de seulement 13% des électeurs inscrits, soit environ 4 millions, suffirait à adopter l'accord soumis au référendum. Ce qui en dit long sur la confiance qu'avait Santos, le président colombien, sur la volonté de son "peuple" à le suivre dans la voie de la "paix" (en définitive ce sont 6,4 millions d'électeurs qui ont voté non, contre les 6,1 millions pour le oui).
Ensuite, la paix, justement parlons-en: la dernière fois que la Colombie a a signé un accord de paix intérieure, c'était en 2005 avec les AUC, Autodefensas Unidas de Colombia, brigades para-militaires qui mettaient des zones entières de la Colombie à feu et à sang. La loi « Justice et paix » adoptée alors par Uribe et la démobilisation des AUC qui sétait ensuivie, a donné le jour aux Bacrim, Bandes Criminelles émergentes, qui ont mis les zones auparavant contrôlées par les para-militaires en coupe réglée, se lâchant sur le narco-trafic et le racket. Gageons que le "peuple" colombien se méfie désormais de tout ce qui peut être "accord de paix"!
A ce titre, selon RFI en février 2016, le bureau du Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme (OHCHR) "souligne le risque que d’autres groupes armés occupent le terrain laissé libre par la guérilla après la signature d’un accord de paix".
Enfin, il existe en Colombie, comme ailleurs, tout un "petit" peuple plutôt à droite qui craint de voir arriver des ex-guérilleros dans la vie politique institutionnelle. Vis-à-vis les tenants d'une droite dans ses bottes ont eu beau jeu d'agiter la menace (fantôme?) d'un "castro-chavisme inspiré des régimes cubain et vénézuélien", comme le souligne le huffpost.
Comme quoi, au-delà des clichés (les référendum c'est tout moisi) et des postures (la vengeance des opprimés, le retour), un peu de curiosité permet parfois de s'apercevoir qu'ailleurs, ben c'est pas pareil qu'ici.
C'est même souvent différent.
Et surprenant.
Pour autant que "avant toute autre conclusion, il faut s'habituer à vivre avec cet aveuglement." n'est pas forcément une fatalité.
Car il existe des sources d'information, officielles (ONU, Coface, France Diplomatie...), ou officieuses (RFI, Monde Diplo, Wikipedia), peut-être perfectibles, mais qui permettent à qui s'en donne (un peu) la peine de s'informer avant de parler, et de réfléchir avant de commenter, que ce soit dans Libé ou sur le forum d'@si.
L'analyste avisé, le journaliste consciencieux ou, même, le commentateur curieux pourraient s'y référer, apprendre un certain nombre de choses et relever un certain nombre de faits permettant, peut-être, d'éclairer mieux la réalité de ce référendum.
Ainsi pourraient-ils apprendre que le gouvernement colombien avait fait valider par le Conseil Constitutionnel qu'une majorité de seulement 13% des électeurs inscrits, soit environ 4 millions, suffirait à adopter l'accord soumis au référendum. Ce qui en dit long sur la confiance qu'avait Santos, le président colombien, sur la volonté de son "peuple" à le suivre dans la voie de la "paix" (en définitive ce sont 6,4 millions d'électeurs qui ont voté non, contre les 6,1 millions pour le oui).
Ensuite, la paix, justement parlons-en: la dernière fois que la Colombie a a signé un accord de paix intérieure, c'était en 2005 avec les AUC, Autodefensas Unidas de Colombia, brigades para-militaires qui mettaient des zones entières de la Colombie à feu et à sang. La loi « Justice et paix » adoptée alors par Uribe et la démobilisation des AUC qui sétait ensuivie, a donné le jour aux Bacrim, Bandes Criminelles émergentes, qui ont mis les zones auparavant contrôlées par les para-militaires en coupe réglée, se lâchant sur le narco-trafic et le racket. Gageons que le "peuple" colombien se méfie désormais de tout ce qui peut être "accord de paix"!
A ce titre, selon RFI en février 2016, le bureau du Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme (OHCHR) "souligne le risque que d’autres groupes armés occupent le terrain laissé libre par la guérilla après la signature d’un accord de paix".
Enfin, il existe en Colombie, comme ailleurs, tout un "petit" peuple plutôt à droite qui craint de voir arriver des ex-guérilleros dans la vie politique institutionnelle. Vis-à-vis les tenants d'une droite dans ses bottes ont eu beau jeu d'agiter la menace (fantôme?) d'un "castro-chavisme inspiré des régimes cubain et vénézuélien", comme le souligne le huffpost.
Comme quoi, au-delà des clichés (les référendum c'est tout moisi) et des postures (la vengeance des opprimés, le retour), un peu de curiosité permet parfois de s'apercevoir qu'ailleurs, ben c'est pas pareil qu'ici.
C'est même souvent différent.
Et surprenant.
suite......
LE PEUPLE A DES RAISONS
QUE LA POLITIQUE IGNORE!
LE PEUPLE A DES RAISONS
QUE LA POLITIQUE IGNORE!
Contre toute attente ........
Ici y'a pas trop de référendum mais
une élection Présidentielle au SUFFRAGE UNIVERSEL :
même mécanisme ( du moins au premier tour ) .......
......c'est toujours la face sombre du peuple qui l' emporte !
"contre toute attente"
Ici y'a pas trop de référendum mais
une élection Présidentielle au SUFFRAGE UNIVERSEL :
même mécanisme ( du moins au premier tour ) .......
......c'est toujours la face sombre du peuple qui l' emporte !
"contre toute attente"
ok avec D.S , "toute attente" parle de nos attentes , et pas que pour cet info mais quasiment toutes celles précédées du "toute attente" . En général plus l'attente des médias , pardon D.S. , que celle des peuples ......différenciation a creuser dans ton papier.
"Contre toute attente", ceux qui déplorent le rejet de l'accord estimeront que dans d'autres affaires, il ne peut y avoir de paix sans justice, et donc... sans condamnations. La soif de justice est décidément à géométrie variable.
Vous semblez oublier l'attente des presque 50% de colombiens qui ont voté pour l'accord de paix. Quant à la énième vanne sur les "produits locaux", que tout colombien se fade pendant toute sa scolarité, c'est un peu lourd de les retrouver dans le bien-aimé billet matinal de ce cher Daniel...
Les votes avaient le bon gout avant de coller avec les sondages, et puis les peuples ont compris, ils n'écoutent plus les sondages mais leur propres avis .
1) Qu'est-ce qu'un référendum? 2) Comment ont travaillé les sondeurs?
[quote=Daniel Scheidermann]Les Colombiens ont-ils abusé des produits locaux ?
La formule est plaisante.
La formule est plaisante.
Je ne comprends pas votre dernière phrase...
Dans votre appel à la résignation, il n'est pas très clair qui doit s'habituer à vivre avec cet aveuglement...
Le référendum en France, c'était il y a 11 ans, on a bien vu, tout le monde a bien vu, et donc l'explication par l'aveuglement ou l'incompétence...
Dans votre appel à la résignation, il n'est pas très clair qui doit s'habituer à vivre avec cet aveuglement...
Le référendum en France, c'était il y a 11 ans, on a bien vu, tout le monde a bien vu, et donc l'explication par l'aveuglement ou l'incompétence...
Il y a des avis à ne pas demander à certaine catégorie d'électeurs :
Aux terrorisés, Êtes vous contre la peine de mort
Aux hommes, Êtes vous pour le vote des femmes
Aux enfants, Êtes vous pour l'abolition des légumes dans le repas familial
Aux Hongrois, Êtes-vous contre la Hongrie millénaire, hunnatique etc
Aux automobilistes, Êtes vous pour la limitation de vitesse. Ainsi on a vu à Strasbourg, que la votation pour la limitation à 30 km/h dans toute l'agglomération a été un Non massif, et pourtant elle aurait permis que les voitures roulent à 50 km/h comme la loi l'oblige actuellement au lieu des 70-80 km/h comme on le constate sur les grosses avenues ou dans les rues isolées et rectilignes.
Il a des référendums qui enclenchent toujours le défouloir. De même il y a certains leurres qui en période de disette attirent plus le voteur désenchanté qui votera en fonction de ses ressentiments et non des ses espérances. Comment expliquer que le mec qui peine à gagner à peine de quoi subvenir à ses besoins et à payer ses impôts aille voter pour un mec qui n'en paye pas depuis 1995 et se dit lui-même riche, très riche, immensément riche (et son "I am smart" de ne pas en payer qui équivaut à "vous êtes des cons")
Aux terrorisés, Êtes vous contre la peine de mort
Aux hommes, Êtes vous pour le vote des femmes
Aux enfants, Êtes vous pour l'abolition des légumes dans le repas familial
Aux Hongrois, Êtes-vous contre la Hongrie millénaire, hunnatique etc
Aux automobilistes, Êtes vous pour la limitation de vitesse. Ainsi on a vu à Strasbourg, que la votation pour la limitation à 30 km/h dans toute l'agglomération a été un Non massif, et pourtant elle aurait permis que les voitures roulent à 50 km/h comme la loi l'oblige actuellement au lieu des 70-80 km/h comme on le constate sur les grosses avenues ou dans les rues isolées et rectilignes.
Il a des référendums qui enclenchent toujours le défouloir. De même il y a certains leurres qui en période de disette attirent plus le voteur désenchanté qui votera en fonction de ses ressentiments et non des ses espérances. Comment expliquer que le mec qui peine à gagner à peine de quoi subvenir à ses besoins et à payer ses impôts aille voter pour un mec qui n'en paye pas depuis 1995 et se dit lui-même riche, très riche, immensément riche (et son "I am smart" de ne pas en payer qui équivaut à "vous êtes des cons")
On mélange tout dans cet édito.
Trump, Brexit, "Non" colombien...
Mais le plébiscite de Trump chez les électeurs républicains n'a pas grand chose à voir avec le résultat d'un vote auquel seul un tiers des électeurs colombiens a pris part. Il faudra regarder de près la carte électorale colombienne et tâcher de comprendre ce qui éloigne deux tiers de la population des urnes, en permanence. La main-mise de la droite raciste sur le pouvoir en Colombie est un verrou qui n'est pas prêt de sauter. Ce qui explique l’âpreté de la lutte qui y est mené par les FARC. Car, n'en déplaise à Al Ceste, les populations pauvres et paysannes de Colombie qui soutiennent la guérilla ont eu leur part de douleur dans cette longue histoire.
A peine la moitié du tiers des électeurs inscrits ne fait pas un résultat majoritaire. Mais il faudra bien faire avec.
(En comparaison, le référendum en Hongrie qui a eu lieu le même jour a vu son résultat invalidé en raison d'une participation trop faible, pourtant, 44% de votants c'est 7 points de plus qu'en Colombie!)
Trump, Brexit, "Non" colombien...
Mais le plébiscite de Trump chez les électeurs républicains n'a pas grand chose à voir avec le résultat d'un vote auquel seul un tiers des électeurs colombiens a pris part. Il faudra regarder de près la carte électorale colombienne et tâcher de comprendre ce qui éloigne deux tiers de la population des urnes, en permanence. La main-mise de la droite raciste sur le pouvoir en Colombie est un verrou qui n'est pas prêt de sauter. Ce qui explique l’âpreté de la lutte qui y est mené par les FARC. Car, n'en déplaise à Al Ceste, les populations pauvres et paysannes de Colombie qui soutiennent la guérilla ont eu leur part de douleur dans cette longue histoire.
A peine la moitié du tiers des électeurs inscrits ne fait pas un résultat majoritaire. Mais il faudra bien faire avec.
(En comparaison, le référendum en Hongrie qui a eu lieu le même jour a vu son résultat invalidé en raison d'une participation trop faible, pourtant, 44% de votants c'est 7 points de plus qu'en Colombie!)
Shakira et Falcao se seront donc engagés en vain pour le "oui".
Sur le sujet, on a eu un reportage dans le monde diplomatique d'août dernier.
Bon sang, pourquoi demander son avis aux peuples, aussi !
Ce référendum, beau dans le principe, revenait à passer par profits et pertes les douleurs engendrées par cette rébellion où l'esprit de libération a vite pactisé avec l'esprit de répression, on a déjà vu ça dans l'histoire.
Cette mise sous le tapis, on en voit bien les effets délétères en Espagne, où les morts républicains continuent d'être souvent ignorés et les morts franquistes toujours honorés.
Attention, je ne suis pas contre les processus de réconciliation. Mais c'est mieux quand on ne les impose pas aux victimes directes et indirectes (enfin, à celles qui ont survécu).
http://misentrop2.canalblog.com/
Ce référendum, beau dans le principe, revenait à passer par profits et pertes les douleurs engendrées par cette rébellion où l'esprit de libération a vite pactisé avec l'esprit de répression, on a déjà vu ça dans l'histoire.
Cette mise sous le tapis, on en voit bien les effets délétères en Espagne, où les morts républicains continuent d'être souvent ignorés et les morts franquistes toujours honorés.
Attention, je ne suis pas contre les processus de réconciliation. Mais c'est mieux quand on ne les impose pas aux victimes directes et indirectes (enfin, à celles qui ont survécu).
http://misentrop2.canalblog.com/