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Enthousiasme de France 2 : les profs sont formés par DVD !

On n'arrête pas le progrès.

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super dossier de france inter: http://sites.radiofrance.fr/franceinter/ev/fiche.php?ev_id=1442

lisez le journal de bord de Karine tout en bas de la page: moi je n'ai qu'e 2 choses à lui dire:
1) bienvenue dans le monde merveilleux des privilégiés
2) j'aurais pu écrire pratiquement la même chose quand j'ai commencé en 1993

le seule différence c'est que je n'avais que 8 heures à assurer devant les élèves.
Un matin de fin septembre 2010 , réunion à B... pour les documentalistes correspondants de bassin de l'académie de V. Objectif : recevoir la bonne parole des IPR-VES ...
2h30 de trajet aller (non remboursé, faut pas déconner), itinéraire truffé de bouchons, accidents ...
Arrivée à B... Pas un café à boire : le CRDP n'a pas de tunes, surtout en cette période de l'année. Une cinquantaine de documentalistes représentant tous les docs de l'académie de V... devant 7 inspecteurs (mâles et femelles). Pas très à l'aise, les cocos : on sent qu'ils ont des choses désagréables à nous dire.
Tout le monde se présente (le coup des Alcooliques Anonymes). Puis on entre dans le vif du sujet ... à la hache.
1 - La circulaire de mission : y n'a pas ! Elle est en négociation depuis 3 ans et là : pouf ! Gelée à nouveau. Ce qui signifie que l'ancienne s'applique encore mais les nouvelles missions dévolues aux enseignants peuvent être modifiées par le chef d'établissement pour nécessité de service. Autant dire que l'arbitraire est encouragé. Du coup, les couillons qui ont participé à sa rédaction (réunions, échanges de courriels, participation à des colloques, des forums, rendez-vous avec les DRH des académies et du ministère : bénévolement, forcément) en sont pour leur frais et passent pour ce qu'ils sont : des couillons.
2 - La norme (je vous épargne sa codification, elle est surréaliste, comme toutes les normes internationales) de l'UNESCO doit être appliquée : il doit exister des bibliothèques scolaires (CDI, faut oublier) mais aucune compétence pédagogique n'est requise, que des tâches techniques (acquisitions, organisation, mise à disposition, accueil le plus large possible). Adieu les lieux d'éveil à la lecture adaptée à des publics hétérogènes. Finies les séances de méthodologie pour aider les élèves à chercher, trouver et s'approprier l'information, la restituer, la critiquer. Terminées les acquisitions visant à promouvoir auprès du plus grand nombre la culture artistique, littéraire et scientifique. Enterrées les actions visant à apporter de l'aide aux mômes défavorisés. A la benne les projets avec les collègues des autres disciplines. Aux chiottes les travaux sur la presse et les médias d'information. La norme n'en touche mot. On s'en fout. L'institution unique en Europe des CDI est donc en voie de disparition, d'autant que dans le cadre de l'harmonisation des fonctions publiques européennes, pas question de maintenir une fonction atypique (comme celle des CPE). Moi, je m'étais attachée à ce boulot hérité de profs anciens résistants de Janson-De-Sailly, voulant rompre avec les doctrines pédagogiques de Vichy, offrir au plus grand nombre (au nom d'un idéal d'égalité et de fraternité, mais aussi en réaction à l'oppression et à l'obéissance aveugle) les informations, produits culturels et choix d'orientation scolaire et professionnel permettant à chacun de devenir un citoyen responsable, cultivé et ayant développé son esprit critique. Et pas uniquement des rouages économiques mécanisés. Même si certains documentalistes n'assument pas leurs fonctions de manière ... euh ... satisfaisante. Ce n'est pas une raison suffisante pour tout mettre par terre.
3 - La formation des nouveaux documentalistes (comme de tous les nouveaux enseignants d'ailleurs) s'en ressent forcément. Nous, les "éléphants", sommes "sollicités" pour accueillir les étudiants en master 6 semaines dans nos CDI. Accrochez-vous, c'est tritri jouli.
- Pour les étudiants en 1ère année de master, on doit en recevoir au moins 2 sur notre temps de travail. Autant dire que les tâches "courantes" sont reléguées sur le temps libre puisque l'accueil de 2 ou 3 étudiants demande un investissement en temps et en compétences très important. Ils préparent le CAPES (qui a été et est encore le plus difficile de tous les CAPES), faut pas faire n'importe quoi. Rémunération : 200 euros pour l'accueil du groupe pour les 6 semaines... Fiscalisé, ce pactole. Car les documentalistes ne "bénéficient" pas de la défiscalisation des heures sup". Pourquoi ? Parce que.
- Pour les étudiants en 2è année, c'est vachement plus marrant. "L'accueillant" (sic) laisse 6 semaines son CDI au stagiaire, qui le gère comme un grand. Question : "et pendant ce temps, le titulaire, il fait quoi ?". Réponse : "le chef d'établissement lui attribue les tâches qu'il jugera utiles à concurrence du temps de service du documentaliste, c'est-à-dire 30 heures". En clair, surveillance, gestion des absences, secrétariat ... Pourquoi pas remplacer un prof ? Hein ? C'est vrai que nous, comme on bosse dans toutes les disciplines, on peut remplacer tout le monde. Tandis que le documentaliste ne fait pas le boulot pour lequel il est payé et s'est formé joue les bouche-trou, le djeun se démerde sans aide. "Si si : vous pouvez être sollicité (par qui, comment ? mystère ! Dieu, peut-être ? Pfff) pour lui donner quelques conseils". Tollé général. Je comprends mieux l'air constipé des inspecteurs : ils se rendent bien compte que c'est scandaleux et que ce n'est qu'une caricature de formation. Mais "on n'a pas le choix". Ah oui ! Rémunération : 200 euros SI l'on est sollicité pour l'encadrement du dispositif ; ça ne fait pas chère l'heure de formation. Au bout de 6 semaines, on revient dans son CDI et il faut tout refaire parce que sans coach, n'importe qui fait des conneries. Je le sais : il y a 20 ans, quand j'ai eu mon CAPES, je me suis retrouvée lâchée dans la fosse aux lions sans guide ni formation valable à temps plein . Ce fut cuisant. Pour moi, certes mais surtout pour les élèves. Les quoi ? Euh. Désolée, j'ai eu un spasme. Visiblement, ce qui a été jugé un peu "délicat" n'est plus un problème. Puisque désormais, c'est la règle.
4 - La place du livre. On le remplace par le tout numérique. C'est vachement mieux. Je ne contrefait pas l'argumentaire : c'est juste mon adverbe qui est familier. C'est has been de tourner des pages, de lire un truc en papier. Vivent les tablettes numériques, les TNI, les ENT. L'échec scolaire se règle uniquement par la technologie. Mais si, voyons. Et puis ce n'est pas cher du tout. Et tous les établissements sont équipés (?!) ... d'ordinateurs à pédales qui plantent régulièrement. Mais non, voyons ! Il y a un plan d'équipement dans toutes les collectivités locales ! Pfeuh !
- La notation administrative. Elle se fait sur entretien (ça, c'est nouveau de cette année mais on le savait par les circulaires) étayé par des indicateurs élaborés conjointement avec le Chef d'établissement. Désormais, la note administrative représente 60% et la note pédago 40% ... mais cette dernière peut être "amendée" sur avis du chef d'établissement (qui est déterminant).
5 - La rémunération au mérite est en marche. Elle se fera à partir d'un "fixe" majoré en fonction "d'un certain nombre d'indicateurs" en cours d'élaboration mais qui intègreront la notion de "loyauté" à l'institution.
6 - La réforme du statut général des fonctionnaires est intègrera comme "indicateur" essentiel l'entretien. Il faut bien sûr prouver (sur indicateur, encore) l'exercice citoyen et responsable de sa fonction. Tu suces ? Tu restes. Tu suces pas ? Tu dégages.
Wouala, wouala.
Je vous fais profiter de ces quelques informations ... et tire le signal d'alarme : on est mal barré !
Rafia.
Spectaculaire le vite-dit !

Dans la réponse de Fillon :
1. On rationalise le fonctionnement de l'éducation nationale... J'ai aimé l'allusion aux titulaires remplaçants qui font "14h au lieu de 18h". Je sais de quoi je parle, c'est de la connerie. Les TZR ces dernières années se retrouvent en heures sup, avec des 10-12h de trajet dans certains cas.
2. Le CAPES ne veut rien dire... J'espère que vous n'avez pas de gamins scolarisés, les @sinautes...
3. On met pour enseigner l'anglais en primaire quelqu'un qui ne connaît pas l'anglais ? M'enfin, comment voulez-vous embaucher des anglais pour enseigner l'anglais ? Vous voyez pas le rapport ? Moi non plus, pas plus que le présentateur. Et pis c'est en primaire, c'est pas grave. Et probablement que ce sera pas grave non plus au collège, les élèves ne s'en resserviront pas, de l'anglais. Et pis s'ils veulent des vrais cours, ils n'ont sans doute qu'à aller dans le privé...

Bon sang, Daniel devrait rajouter ça dans sa chronique sur les inamovibles... Un truc pareil devrait retentir, partout ailleurs que dans le Sarkozistan.
Après quelques semaines le nez dans le guidon, nous avons réussi Vendredi 1er à profiter d'une journée de formation à l'antenne IUFM de Torcy pour nous rassembler à une grosse cinquantaine. Nous avons fait émerger nos principaux griefs contre la nouvelle version de l'année de stage en général, et telle qu'appliquée à Créteil en particulier. Il est apparu que la priorité est de faire la jonction avec un maximum de stagiaires, au premier rang desquels ceux de Paris, afin de donner un poids plus important à de futures actions tournées vers les corporations de chefs d'établissements, le rectorat ou autres.

Pour cela, nous avons rédigé le tract ci-joint que nous souhaitons diffuser par le plus de canaux possibles. Merci de le faire circuler (c'est un pdf à télécharger)
http://www.cetace.org/forums/download/file.php?id=4
puisque le débat sur les livrets de compétences est bien lancé:
puisque ceux qui ont lu les divers documents d'analyse et les discussions savent maintenant que sont vraiment les "compétences" et savent queles profs sont concernés , soit par la nouvelle épreuve du CAPES et de l'agrég, soit par la plaquette de la DAFPEN (leur formation continue) il est temps de parler enfin de ce DVD.
Qu'est ce que ce DVD à part réduire la fonction enseignante à la compétence "gérer les élèves, gérer un groupe" et quelques autres compétences qui n'ont en réalité rien à voir avec les véritables compétences qu'il faut pour faire un bon professeur. Ou est la formation pédagogique? Ou est la formation didactique? ce DVD parle-t-il par exemple de Piaget ? Parle-t-il de plusieurs écoles pédagogiques? Moi qui suis plutôt constructiviste tendance méthodologiste je me demande si nous avons encore une place dans l'éducation nationale et s'il ne vaudrait pas mieux se lancer dans la création d'une école expérimentale.
nous sommes victimes comme le monde de la psychanalyse de l'offensive anglo saxonne des théories cognitives, c'est un détournement de ce qu'a toujours été l'approche cognitiviste en sciences de l'éducation. En même temps qu'on réduit le savoir à des compétences disciplinaires et des compétences comportementales on réduit le professeur à un simple technicien de la gestion de groupe, c'est à dire qu'on le réduit à son rôle d'éducateur et de communicant.
il faut noter que les sciences cognitives anglo saxonnes expérimentent des techniques d'enrolement et de conditionnement mental, ça fait partie de leur domaine d'action, même si ce domaine est très éloigné du monde scolaire et concerne plutôt le domaine militaire et celui de la protection civile, c'est également inquiétant mais un peu hors sujet :p
je me demandais si plutôt que de parler de choses inintéressantes comme la formation des profs on ne pourrait pas plutôt discuter de savoir si les anges sont de sexe masculin ou de sexe féminin. Moi je pense que les anges sont des mâles.
"Pas de formation pratique pour les nouveaux profs donc."

Oh, bah, non alors... Il sont dans le grand bain sans bouée toute la journée. C'est pas de la formation pratique, ça ??? Marche ou crève, que le meilleur gagne, c'est ça la méritocratie.

On ne va tout de même pas garder dans cette belle institution des personnes qui ne sont pas capable d'eux même de tenir une classe. C'est une méthode de recrutement comme une autre...

Si on regarde ça du côté d'une boite privée. Ce qu'il faut c'est un personnel compétent et rentable (entendez par là qui améliore la performance de l'établissement) de suite qui ne nécessite pas trop de formation. La formation ça perd du temps et le temps c'est de l'argent. Cette gestion du recrutement est tout à fait compatible avec des méthode de recrutement dans le privé, non ?
Ce qui me fait le plus marrer, c'est l'hypocrisie du gouvernement dans toutes ses "réformes" de l'éducation nationale.
Sous prétexte que la nécessité de réformer est évidente, et que les profs ne sont "jamais contents", on convainc le grand public que si les profs râlent contre les réformes, c'est qu'ils sont conservateurs, partisans (de gauche) ou qu'ils veulent défendre leurs privilèges. Mais souvent on oublie un peu de se demander si la réforme est bonne ou pas...

Par exemple, le CAPES. C'est presque un cliché de critiquer le CAPES, presque tout le monde était d'accord pour dire qu'un prof peut avoir son CAPES et être nul, et que les capacités demandées pour le concours n'étaient pas pertinentes dans le contexte de l'enseignement.
Et le défaut principal que tout le monde pointait du doigt : pas assez de pédagogie.
Et là, on réforme le CAPES, formidable, et qu'est-ce qu'on fait... on retire le peu qu'il y avait de pédagogie : le stage.

Il ne faut pas se leurrer, quasiment toutes les réformes dans tous les secteurs de l'éducation dernièrement n'ont servi qu'un seul et unique objectif : réduire les dépenses.
C'est vrai pour l'année de stage, ça l'est aussi pour l'aide aux élèves en difficultés : tout en rajoutant du soutien scolaire le soir, et en faisant croire que c'était un progrès, on a bien entamé la casse des réseaux d'aide déjà existants, ben oui, ils coûtent "cher" (comprenez les enseignants spécialisés touchent un petit supplément de salaire en vertu de cette spécialisation et horreur, ne prennent pas de classes entières).

Et bien entendu, on continue de mentir sur les effectifs. Moi qui suis agrégée, par exemple, je suis probablement comptabilisée comme "enseignante dans le secondaire". Seulement, en réalité, j'enseigne dans le supérieur, mais grâce à notre système très logique (*ironie*) j'ai dû pour cela passer un concours du secondaire et ensuite faire trente mille démarches pour obtenir d'abord un contrat, et ensuite le droit d'aller occuper ce poste (le "détachement").
Et voilà comment on se retrouve avec des chiffres de nombre d'élèves par prof complètement surréalistes. Et on entend encore des gens qui prétendent que les effectifs importants n'ont pas d'incidence sur la qualité de l'enseignement (pourtant il suffit d'avoir été prof pendant même pas un an pour voir la différence entre les MÊMES élèves en groupe de 20 et en groupe de 40).
Je suis prof dans un collège de ZEP à Saint-Denis. Cette année, une stagiaire est arrivée chez nous. Précisons d'ailleurs que 900 stagiaires ont été, comme elle, placés dans le 93 cette année.

Elle n'a pas "quasiment" un temps plein à faire mais un temps plein complet (18H), auquel s'ajoute une journée de formation de 7H. Lorsque j'ai débuté, j'étais contractuelle (donc non titulaire et sans formation). J'ai eu un temps plein qui me demandait 53H de travail par semaine (y compris les petites vacances) puisque je n'avais aucun cours de prêt, aucune expérience dans la correction des copies (fort longue en lettres) ni dans tous les à-côtés (administratif, réunions, rendez-vous avec les parents...). Si j'additionne ce temps à ses 7H de formation, sa semaine est déjà à 60H.

Ajoutez à cela la fatigue nerveuse qui fait qu'une heure de cours en vaut deux de bureau (et oui, je peux me permettre de comparer, j'ai fait les deux) et vous arrivez à une semaine de presque 80H en terme de fatigue. Et l'on ne s'étonne alors plus que des gens qui ont fait 5 ans d'étude et passer des concours réputés comme difficiles jettent pourtant l'éponge au bout de quelques semaines. Surtout pour un salaire équivalent à 1,2 fois le SMIC le premier trimestre.

Je n'aborderai même pas en quoi cette absence de réelle formation des profs est gravement préjudiciable à nos élèves tant le gouvernement semble n'en avoir strictement plus rien à foutre (oui, foutre ; quand la coupe est pleine, le vocabulaire se relâche) d'eux depuis quelques années (à part pour les traiter de racailles et les rendre responsables de tous les maux dont souffre la France, oubliant les 99% d'entre eux qui se tiennent bien et qu'il fourre dans le même sac, sac qu'il crée en ne leur offrant pas des conditions d'apprentissage décentes).
Le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur est un diplôme qui permet « d’encadrer à titre non professionnel, de
façon occasionnelle, des enfants et des adolescents en accueils collectifs de mineurs ».
Pour obtenir ce diplome il faut suivre et valider le cursus suivant
1. Une session de formation générale (de 8 jours minimum)
2. Un stage pratique (14 jours effectifs minimum) ;
3. Une session d’approfondissement (de 6 jours minimum) ou de qualification (de 8 jours minimum)

Par contre un DVD (et la promesse de lire) suffira pour encadrer à titre professionnel, de façon permanente des enfants et des adolescents, en accueils collectifs de mineurs.
Ça me rappelle les CD ou DVD :"apprenez la guitare sans prof et devenez une star" . Qui joue de la guitare grâce à cette méthode ? AH si , je sais : Patrice Guyot. Mais lui n'est pas devenu une star.
C'est la négation totale du métier d'enseignant.

Pauvre école publique, elle mérite pourtant une réforme, mais pas celle-là !
Je ne comprends pas cette politique. Pourquoi former les professeurs avec des DVD? Formons directement les élèves avec ces mêmes DVD...
A la maison, avec des QCM corrigés automatiquement sur internet; ce sera plus simple, non?

Et effet positif de cette réforme, le taux d'emploi des séniors va exploser (celui des jeunes chuter par contre, mais bon, au point où nous en sommes...).

Allez, et tant qu'à faire, faisons un gouvernement virtuel, des députés virtuels... On vote sur Internet pour un programme établi par une intelligence artificielle, et le programme fait passer des lois qui ne tienne pas compte de ce programme. Après tout, cela ne changerait pas grand chose.

Bon trêve de plaisanterie : peut-on encore appeler les 20h des "journaux" télévisés?
En fait ce qui me choque, c'est le manque d'imagination de ce ministère, qui pourrait vouloir économiser, mais avoir tout de même des idées inspirées de l'e-learning, comme ce qu'on peut faire aux States quand on veut former 10 000 personnes d'un coup et à distance dans une e-université, on met en place des e-tutoriels, on a des cours en ligne, on a des forums d'échange, on a des questions à distance aux profs, on a des phases-tests, on remonte les problèmes, etc.

Tout ce qu'on commence à faire en France, ma société vient de créer un autodiag en ligne pour 7000 sociétés avec vidéos, rapports d'écarts, modules d'aide en ligne, c'est pas possible de le faire pour des milliers de profs ?

Un outil multi-médias apportant des techniques d'animation, des exercices ? Avec des visites croisées entre profs pour se faire des renvois d'image, oui, je sais, le maître est seul dans sa classe, mais ils en crèvent les maîtres d'être seuls dans leur classe !

Je pense que l'argument de vouloir économiser sur les coûts est recevable, mais entre un an en IUFM, et le dvd, il y a mille manière d'innover entre ces deux pôles.

http://anthropia.blogg.org
C'est "Blu-ray", et non "blue-ray".
... Quand le ministère dit qu'il va "muscler" la formation en amont sur la discipline, j'admets que je comprends pas trop. Le prochain DVD aura un bonus de 5 minutes avec Véronique et Davina ? Un director's cut t'apprenant à frapper les élèves avec le cahier de texte de la classe sans laisser de marque ? Une allocution d'not' président à passer aux ados quand ils font les cons - "si y'en a que ça les démange parmi vous de faire les délinquants, hein, attention, pasque moi, j'leur envoie Brice !".

Des idées ?
Ce qui est super avec le support vidéo et les budgets faméliques traditionnellement alloués à l'éducation nationale, c'est que le même DVD servira encore dans 30 ans. Et les futurs profs de dans 30 ans pourront se fendre la poire devant des vidéos qui transpirent les années 10: coupe de cheveux, vêtements, etc... En général quand on me propose une formation avec une vidéo (tournée dans les années 80, ça marche à tous les coups), je suis plutôt mort de rire. Ca évite de trop se demander 'mais qu'est ce que je fous là, au fait'...
le livret personnel de compétences (ou LPC) : les réponses aux questions doivent être creusées, vérifiées et éventuellement rectifiées.

1) l'utilisation du logiciel LPC est-elle obligatoire ou simplement en expérimentation?

À priori non obligatoire cette année mais à vérifier. Plus tard? Oui elle sera très probablement obligatoire.
La circulaire de préparation de la rentrée 2010 précise que la mise en place de l’application numérique appelée « Livret personnel de compétences » permettra de parachever la mise en œuvre du socle commun au collège :
À la rentrée 2010, tous les établissements disposeront, via leurs serveurs académiques, d’une application numérique, appelée « Livret personnel de compétences », développée sous environnement SCONET. Elle permet de renseigner les compétences validées, d’éditer les attestations pour les familles et d’assurer la transmission des données vers l’application Notanet.
L’application « Livret personnel de compétences » sera mise en relation avec les applications privées ainsi que les applications développées localement pour le suivi des acquisitions du socle commun.

2) L'application LPC sera-t-elle croisée avec d'autres fichiers électroniques?

Oui avec SCONET, NOTANET, OCEAN et surement d'autres quand d'autres étapes de la formation tout au long de la vie seront instaurées notamment les fichiers de pôle emploi (voir questions 11) 12) et 13)
voir aussi l'exemple de base élèves (question7) )

Voila comment l’application numérique Livret personnel de compétences (LPC) est présentée sur EduScol :
http://eduscol.education.fr/cid51948/l-application-nationale-lpc.html
L’application « Livret personnel de compétences » est une application dont le développement a débuté l’année dernière afin d’assurer la gestion en établissement des opérations liées au livret personnel de compétences au collège : saisie des validations, édition des attestations, remontées automatisées vers l’application Océan pour la gestion du Diplôme national du brevet, statistiques établissement. Les statistiques académiques et nationales seront calculées hors application LPC dans un outil ad hoc qui utilise des bases de données anonymées.
Actuellement 6 académies testent cette application [...]. Ce test en grandeur nature permettra de vérifier la solidité de l’application dans ses liens avec Sconet et ses bases de données, ainsi que l’ergonomie de l’application et de recenser les besoins des équipes. [...]
L’application a été développée dans l’environnement Sconet, ainsi elle a une ergonomie familière aux chefs d’établissement et elle est accessible depuis la page d’accueil Sconet.
circulaire n° 2009-192 du 28 décembre 2009, publiée au Bulletin officiel de l’Éducation nationale du 7 janvier 2010 , prévoit l’expérimentation d’un livret de compétences :
En ce qui concerne les compétences du socle commun, dès la rentrée 2010, l’application nationale « Livret personnel de compétences » permettra l’enregistrement en établissement des compétences ainsi que la délivrance des attestations de maîtrise du socle. Cette application pourra être alimentée par les nombreuses applications pédagogiques développées en académie pour suivre l’acquisition progressive des compétences du socle commun. Elle sera interfacée avec le webclasseur. [...]

3) Qu’en est-il du respect des droits des personnes (droit à l’information, l’opposition, l’accès et la rectification des données saisies dans LPC) ainsi que de la durée de conservation des données?

Réponse incomplète parce que certains points demeurent inconnus
durée de conservation des données probable: 35 ans comme bases élèves (voir question 7) ) , jusqu'à la retraite si CV électronique (questions 11) 12) et 13) )
ces questions dépendent du croisement avec les autres fichiers (voir question 2) )

4) Où les nouvelles données saisies dans LPC (les évaluations des acquis) seront-elles stockées ? Qui y aura accès ?

Réponse inconnue

5) Quelles spécifications ont été communiquées à la CNIL  au sujet du logiciel LPC?

Réponse inconnue


6) si je refuse en tant que parent le fichage électronique via LPC de mon enfant, mon enfant pourra-t-il passer le brevet des collèges?

Oui, sur Eduscol on peut lire : « À compter de la session 2011, le diplôme national du brevet atteste la maîtrise du socle commun au palier 3. »
http://eduscol.education.fr/cid49889/livret-personnel-de-competences.html

cela signifie que si l'élève réussit le brevet sa maitrise du pallier 3 est attestée

7) Comment refuser le fichage de mon enfant?

Une question non encore creusée, il faut s'inspirer du travail du CNRBE qui s'est opposé au fichier bases élèves pendant l'expérimentation des livrets de compétences

une poignée de professeurs du premier degré ont désobéi pour le fichier bases élèves, et ils ont bien fait, en effet: Le Conseil d’État vient de décider l’annulation de l’arrêté du 20 octobre 2008 créant Base élèves 1er degré et l’annulation des décisions de création de la BNIE, tout en accordant au Gouvernement un délai de trois mois pour les rendre conformes à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978. Le Conseil d’État fait notamment le lien entre la Base Elèves et la BNIE, et affirme que les interconnexions entre fichiers existent, chose que l’Éducation Nationale avait toujours niée. Le Conseil d’État constate en particulier que les données de Base élèves font l’objet de rapprochements et mises en relations avec celles contenues dans d’autres fichiers, comme par exemple les fichiers des mairies et les fichiers des écoles privées, et que cette fonctionnalité était prévue dès l’origine. Le Conseil d’État donne également raison aux parents d’élèves en demandant le rétablissement du droit d’opposition, alors que l’Éducation Nationale le bafouait allègrement.
C’est une excellente nouvelle pour les 2103 parents qui ont porté plainte et qui voient dans cette décision un appui pour poursuivre l’action au pénal, ainsi que pour les directeurs qui ont subi les foudres de l’Éducation Nationale en raison de leur refus de rentrer les enfants dans ce fichier aujourd’hui hors-la-loi.
Conforté par cette décision du Conseil d’État, le CNRBE (Collectif national de résistance à Base élèves) poursuit sa lutte contre le fichage des enfants en s’appuyant sur les recommandations du Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies qui a enjoint à la France de ne saisir dans les bases de données que des renseignements personnels anonymes et de légiférer sur l’utilisation des données collectées en vue de prévenir une utilisation abusive des informations .
https://retraitbaseeleves.wordpress.com/2010/07/20/la-base-eleves-et-la-bnie-nont-plus-dexistence-legale/

8) y aura-t-il un palier 4 ?
pour l'instant ce n'est pas prévu, mais cela pourrait arriver car la mise en place de l'éducation tout au long de la vie se fait par étapes. Depuis 2 ans, au premier degré, depuis cette année, école et collège, dès l'année prochaine le lycée sera concerné. La circulaire collège étant parue en juillet 2010, on peut penser qu'une circulaire sera publiée pour la mise en place au lycée à la rentrée 2011.

9) pour les collégiens qui sont actuellement en 5° et au-delà, qu'en est-il des paliers 1 et 2 , puisqu'ils n'étaient pas encore en place quand ils étaient écoliers?

Réponse inconnue


10) où est le problème si on écrit sur des fiches que mon enfant sait ou ne sait pas additionner 2 fractions?

Réponse: il n'y en a pas si c'est une fiche papier, interne à l'établissement scolaire, mais si c'est écrit dans un logiciel il faut de nombreux gardes fous, notamment ceux reliés aux questions 2 3 4 et 5.

ce qui est un problème dans tous les cas , ce sont les compétences qui ne sont pas liées à des savoirs faire scolaires liés à des matières précises comme par exemple « savoir additionner 2 fractions ».
Toutes ces compétences de « savoir être » sont regroupées dans les 2 derniers piliers du livret de compétences

11) les compétences 6 et 7, en quoi posent-elles problème?

Tout d'abord le modèle de l'attestation est ici : http://media.eduscol.education.fr/file/socle_commun/73/8/attestation-palier-3_117738.pdf

on constate que l'attestation contient les 7 piliers (compétences) ainsi que le détail pour chacun des items, ce n'est donc pas seulement une attestation globale, mais on a bien le détail.

Ainsi par exemple « respecter et mettre en oeuvre les règles de vie collective » (item de la compétence 6) est de nature à marquer les enfants dans un comportement et non dans un savoir faire, contredisant ainsi le tout premier item de la même compétence 6 : « connaître les principaux droits de l'homme et du citoyen ». Fais ce que je dis mais pas ce que je fais !
Le but n'est pas ici d'étudier chaque item les uns après les autres mais certains items posent bien problème ils visent à ficher des comportements on peut citer par exemple celui-ci dans la compétence 7: « s'intégrer et coopérer dans un projet collectif » est intéressant à un plusieurs autres titres:
les ados à cet âge peuvent être tout à fait renfermés et puis un jour se libérer et être tout à fait aptes à communiquer s'intégrer dans un groupe etc,
Ce qui compte du point de vue des enseignants (je pense) c'est cet aspect de vie de groupe, plus que l'aspect managerial de participer à un projet. Ici on risque de marquer pour un bout de temps un adolescent qui aura traversé une passe difficile pendant sa scolarité au collège. Il s'agit bien de figer quelque chose, certes pas pour l'éternité puisque cela pourra être validé au lycée ou pus tard dans l'entreprise, mais ça questionne tout de même.
Ce vocabulaire de l'entreprise n'est pas innocent il peut être relié à d'autres items, il est le témoin d'une volonté affichée de démarrer la constitution du CV électronique.
L’article 11 de la loi du 24 novembre 2009 précise : « lorsque l’élève entre dans la vie active, il peut, s’il le souhaite, intégrer les éléments du livret de compétences au passeport orientation et formation prévu à l’article L. 6315-2 du code du travail ». On peut donc s’attendre à ce que, une fois terminée la phase d’expérimentation, l’application numérique LPC soit connectée avec les services de Pôle emploi. Comment pourra-t-on alors empêcher que les [in]compétences soient utilisées pour sélectionner les futurs salariés ?

12) Pourquoi parler de CV électronique?
Voir 11)

13) Quels sont les dangers du CV électronique?

C'est une question intéressante pour plus tard mais secondaire pour lutter contre LPC.
D'abord seuls les livrets complets permettront à terme d'être recruté, soit en plus du diplôme, soit à terme s'il est enrichi d'autres paliers 4 puis 5, remplacer finalement les diplômes. Ce qui permettra aux entreprises dans le cadre des principes européens de « formation tout au long de la vie » de finalement pouvoir délivrer ces nouveaux « diplômes » en validant certaines compétences manquantes.
On peut imaginer alors que l'entreprise ne propose des emplois qu'aux candidats titulaires d'un livret complet, et embauchent les autres sous conditions, voir en échange de stages de validations payants.
Le danger à terme c'est la délivrance de diplômes payants par les entreprises et donc la privatisation des diplômes et la sélection par l'argent.
Ces projections ne sont pas farfelues, elles résultent de la lecture des textes de l'OCDE et des textes européens, et aussi des propositions du patronat français (voir fichier livretsdecompétence02.odt encore à remanier avant difusion)

14) Qui assure la saisie informatique?

Article D311-8 (introduit en mai 2007 dans le code de l’Éducation)
Le livret personnel de compétences est renseigné :
a) A l’école élémentaire publique par les enseignants du cycle réunis en conseil des maîtres de cycle et, dans les écoles élémentaires privées sous contrat, par l’enseignant ou l’équipe pédagogique prévue à l’article D. 321-20 ;
b) Au collège et au lycée par le professeur principal et, dans les sections d’enseignement général et professionnel adapté ainsi que dans les établissements régionaux d’enseignement adapté, par l’enseignant de référence de chaque division, après consultation de l’équipe pédagogique de la classe ;
c) Dans les centres de formation d’apprentis, pour les apprentis juniors, par le tuteur mentionné à l’article D. 337-166 et, pour les autres apprentis encore soumis à la scolarité obligatoire, par un formateur désigné par le directeur du centre.
15) quel espace pour la validation?

la même circulaire (B.O. du 8 juillet 2010) précise que l'évaluation des compétences "est conduite dans le cadre habituel des enseignements. Les grilles de référence, propres à chacune des sept compétences, fournissent des précisions sur ce qui est attendu.. Dès qu'une connaissance, une capacité, une attitude a été jugée acquise, l'indication peut en être portée dans le livret personnel de compétences au niveau de l'item correspondant... La validation des compétences relève d'une décision des équipes pédagogiques, qui se fondent sur l'évaluation des items pour valider chaque compétence. Elles peuvent toutefois choisir d'apprécier une compétence de manière globale, même si quelques items qui la composent n'ont pas été évalués positivement".

16) si le livret arrive vide au lycée que se passe-t-il pour mon enfant?

Toujours sur eduscol on peut lire « Les connaissances et compétences du socle commun non validées à l'issue du collège sont à nouveau évaluées dans la voie de formation choisie, jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire. »
Les professeurs de lycée seront donc concernés pour les élèves ayant échoué au brevet

17)comment agir syndicalement au sujet de LPC?

le SNES a listé les moyens d'actions possibles en indiquant les point positifs et les conséquences de chaque action, le but est de faire une heure syndicale pour informer sur le sujet et pour sonder les collègues pour savoir quelle modalité d'action ils retiennent voir : http://www.snes.edu/IMG/pdf/LPC_-_quelle_action_syndicale-3.pdf

la présentation de cette action du SNES ainsi que son argumentation et ses positions sont ici: http://www.snes.edu/Livret-de-Competence-document-pour.html

18) l'espace numérique de travail? Un autre avatar de big brother?

un grand danger se prépare également pour l'an prochain avec l'espace numérique de travail: voir par exemple cette très bonne analyse: http://skhole.fr/construire-l-%C3%A9cole-transparente-par-philippe-danino-et-christian-laval

19)quid de l'absence de bilan après l'expérimentation?

Le SNES propose dans les pistes d'actions de faire remonter l'idée d'un moratoire sur le sujet en attente d'un réel bilan. Cette avancée à marche forcée montre que l'objectif est clairement tracé (cf question 13) )

20) Du simple oint de vue des savoir faire, saucissonner le savoir en tranches de savoir faire est-ce réellement une bonne chose? Les établissements scolaires ont-ils les moyens de mettre en place efficacement un tel dispositif même épuré de tous les problèmes de droits de l'homme?

Une question qui divise, et qui concerne chaque enseignant et sa liberté pédagogique, un tel dispositif ne devrait pas être institutionnalisé mais laissé au libre choix des enseignants, que ceux qui préfèrent axer leur enseignement sur les savoirs en respectant les programmes puissent le faire. Que le dispositif permette la remédiation et la différenciation pédagogique ne semble être qu'un simple alibi destiné à réduire la dissonance cognitive chez les enseignants. Nous faisions de la remédiation avant LPC ; et la différenciation pédagogique nécessite des moyens que nous n'avons à ce jour encore jamais eu , dès lors cela nous renvoie encore à la liberté pédagogique de chaque enseignant d'expérimenter ou de généraliser cette différenciation, en fonction de ses élèves, du contexte, des moyens disponibles ainsi que de toutes les autres contraintes. Tout cela dans un contexte de diminution drastique du nombre de postes depuis des années.
L'institutionnalisation de ce genre de dispositif induit une surcharge de travail gigantesque pour un métier qui a déjà été exclus du dispositif de réduction du temps de travail.
Bonne nouvelle, les chirurgiens vont bientot etre également formés par DVD.
Lors de leurs premières interventions, ils pourront, s'ils ont la chance de pratiquer au sein d'une clinique suffisamment bien dotée, bénéficier de l'aide d'un délégué à la formation du Ministère de la Santé, via une webcam et/ou une oreillette.

Nous voudrions toutefois adresser nos sincères condoléances à la famille du malheureux patient décédé à la suite d'une erreur du CNED qui a malencontreusement interchangé le DVD de l'interne en cardiologie avec celui qui devait etre envoyé dans les centres de formation spécialisés en boucherie-charcuterie.

Pour les étudiants de Science-Po et de l'ENA, aucun risque d'erreur. Comme à l'accoutumée, le marché de production de DVDs pour leur formation a une fois de plus été remporté par les studios Marc Dorcel.
Merci pour cette info.

Je n'ai pas vu le DVD mais ai trouvé d'autres perles sur le site EDUSCOL. ils ont ouvert un site dédié aux stagiaires appelé "Tenue de classe", parce que c'est bien connu, hein, la question fondamentale quand on enseigne, c'est comment faire régner l'ordre dans sa classe............. Bon, je suis mauvaise langue, ils proposent une petite v idéo appelée "structurer les apprentissages", ouf, il est quand même question de ça.

Et donc ce site propose des petites vidéos de formation pour le jeune prof. J'avoue ne pas avoir tout regardé, mais j'ai été assez effarée par la vidéo appelée "Le premier cours de l'année" où plusieurs profs égrènent leurs souvenirs de premiers cours de l'année. Rien de critiquable dans leur discours, mais rien de structuré, de construit non plus pour le jeune prof qui a plutôt l'impression de regarder une série d'interviews d'Envoyé spécial (je n'ai rien contre cette émission, je précise, mais l'objectif devrait être un peu différent dans une vidéo de formation). Le tout dure 2 min 07. Le pompon, c'est à la fin, quand la parole est donnée... à des élèves qui expliquent ce qu'est selon eux un bon premier cours............ J'en suis restée baba !!!!!!!!!!

Le lien vers le site
http://www.cndp.fr/tenue-de-classe/

Camarlette
alors ca j'aimerais bien pouvoir le regarder. "Comment bien éduquer un enfant" selon le ministère de l'éducation nationale, c'est une perle ! Faut absolument pouvoir se le procurer. Si un nouveau prof veut bien mettre ça sur le net, c'est d'utilité publique je crois
j'ai vu en direct ce reportage et je suis content que vous ayez fait un article sur ce sujet car j'étais écoeuré hier soir devant le poste, à part ça france 2 est une chaîne impartiale?
Non, en fait, je crois que je vais plutôt me taire.
Quelqu'un a fait le total des postes d'enseignants supprimés depuis 2003 ?
Hier, j'ai commis une petite blague : devant moi ( ex-instit), des agriculteurs se plaignaient que les jeunes qui souhaitaient prendre une exploitation agricole avec un élevage n'avaient pas assez de formation pratique et n'avaient pas les réflexes d'un éleveur.

J'ai simplement ajouté que si les nouveaux profs se retrouvaient devant élèves sans formation il n'y avait pas de raison qu'un jeune éleveur ne puisse pas se retrouver devant un troupeau sans aucune expérience !
Certains membres de ce gouvernement ont dû être formés de cette manière. Leurs résultats sont donc explicables!
Bonjour Emilie
Excusez-moi de vous reprendre car le mot certains est de trop. Moi je dirais Tous les membres…
Et le machin, il n'a même pas eu droit au DVD.
." L'année de stage, au cours de laquelle un jeune professeur effectuait entre six et huit heures d'enseignement en parallèle d'une formation en IUFM, a tout simplement été supprimée pour des questions budgétaires : la mesure a ainsi permis au gouvernement de supprimer 16 000 postes cette année."

ESt-ce une coquille ? C'est vraiment "six à huit heures" de formation sur une "année de stage" ? Ou six à huit semaines semaines ? Mois ? Parce que, entre nous, si c'est six à huit heures, c'est de toute façon dérisoire : je ne sais pas si c'est toujours d'actualité, mais pour obtenir un BAFA il y a quelques années, la formation était beaucoup plus longue. (deux stages représentant en tout une dizaine de jours).
Six à huit heures par semaine, bien évidemment ! Ce qui signifiait 2 ou 3 classes différentes à gérer sur l'année (au lycée ou au collège) en ce qui concernait le stage "en responsabilité". Le stagiaire allait aussi observer les classes de son tuteur, pour trouver des idées de cours / gestion de classe...

Il y avait aussi un stage de 3 mois d'observation dans l'autre établissement (lycée si le stage en responsabilité était en collège et collège si le stage en responsabilité était en lycée), où le stagiaire observait 3 à 4 niveaux différents, et prenait en charge les classes (avec le prof titulaire qui observait) pendant une trentaine d'heures.

Ceci donnait donc une vraie formation sur le terrain, variée (plusieurs niveaux et plusieurs profs observés) mais le stagiaire avait le temps de réfléchir à sa propre pratique, de manière à se construire en tant que prof, et à construire sa méthode.

À ceci s'ajoutait, bien sûr, la formation théorique à l'IUFM, qui avait les défauts qu'elle avait, mais qui apportait quand même des informations non négligeables et qui avait l'avantage de faire se rencontrer les différents stagiaires, qui, ainsi, pouvaient échanger leurs expériences / leurs tuyaux etc.

Désormais, un stagiaire n'a que le nom de stagiaire car il fait dès sa première année l'intégralité des heures d'un prof titulaire alors qu'il n'a pas eu le temps de réfléchir à sa pratique, qu'il n'a pas encore appris comment construire un cours, bref qu'il n'a pas été formé. Et ce au nom de restrictions budgétaires.

Un DVD ne pourra pas remplacer cette année de stage telle qu'elle existait auparavant, et c'est un scandale que de laisser entendre que cela pourrait être le cas.
oui ce que décrit VT est parfaitement exact, toutefois avant il y a eu d'autres systèmes de formation par exemple je ne sais plus trop à quelle époque ni combien de temps ça a duré mais il y avait un dispositif nommé IPES qui fonctionnait comme ceci:
un groupe de profs en formation suivait un prof en exercice pendant toute l'année avec son emploi du temps en plus de cela chaque jeune prof assurait de temps en temps une leçon qui était discutée avant ainsi qu'après.
le fait de confier 2 ou 3 classes à un jeune prof pendant toute une année était donc déjà un recul.
Malgré tout ce système de 8 heures en responsabilité avec en plus des formations, des stages, des observations dans la classe du tuteur et des analyses de séances à priori et à postériori en compagnie du tuteur était quand même un vrai dispositif de formation...Mais là franchement un DVD...c'est ridicule, certes ce DVD n'est pas le seul élément de cette nouvelle formation light. mais quand même les TICE ça reste un sacré cheval de Troie qui est en train de s'infiltrer dans toutes les strates de notre société.
Tout à fait, cela fait un certain temps que l'année de stage est dans la ligne de mire car "elle coûte cher" (demandons-nous ce que coûte cette non-formation...).

Entre l'époque que vous mentionnez et celle que je mentionne, il y a aussi eu une époque où l'année de stage, c'était non pas 6 à 8 heures de cours par semaine, mais 4 à 6 heures de cours par semaine en ce qui concerne le stage en responsabilité... plus de temps pour réfléchir à sa pratique, perfectionner ses premiers cours, réfléchir à la gestion d'une classe, la psychologie d'un élève.

Moins n'est pas forcément mieux, mais là, franchement, plus, c'est moins bien : pour les profs "stagiaires" qui n'ont pas le temps de se construire comme prof et pour les élèves qui méritent d'être mais ne sont pas encadrés par du personnel formé.
les lycéens ne s'y sont pas trompé regardez ce tout nouveau blog: http://jbd-action.over-blog.com/

je ne cite que 2 de leurs revendications:
- réhabilitation des formations de professeurs avant qu'ils ne soient titularisés
- remplacement des professeurs absents depuis la rentrée, par un personnel qualifié!

on oublie aussi que le nouveau dispositif induit le remplacement des nouveaux stagiaires pendant leurs formations avec des moyens provisoires de profs sous qualifiés , sous payés et parfois recrutés via pole emploi

d'ailleurs toujours sur le même blog on trouve ceci: "De plus, quand les professeurs absents sont remplacés, ils le sont par des personnes, souvent des étudiants, qui ne possèdent pas le CAPES et ont parfois même juste un Bac +2 pour enseigner à des lycéens passant le bac en fin d’année. Ces enseignants sont évidemment sous-payés…"

On va pas tarder à voir de très vives réactions de parents et d'élèves face au nombre croissant de profs dépassés. Et vu l'évolution d'autres formations comme par exemple les infirmiers, le problème n'est pas spécifique à l'éducation, on assiste tout simplement à une entreprise de destruction larvée de toutes les formations, au profit d'un truc bati par le patronat via l'OCDE et aussi entériné par l'union européenne, puis mis en place en France par l'ex DRH de l'Oréal, un dispositif de formation tout au long de la vie plébiscité par le patronat. Il se trouve sur ce forum une personne que je ne nommerai pas , qui se dit ancien proviseur, ancien syndicaliste de la CFDT et qui se réjouit quelque part que les diplomes disparaissent au profit de la validation des compétences par les entreprises. C'est l'école qu'on assassine et il y en a qui dansent et chantent en regardant les soubresauts du mammouth agonisant.
"on oublie aussi que le nouveau dispositif induit le remplacement des nouveaux stagiaires pendant leurs formations avec des moyens provisoires de profs sous qualifiés , sous payés et parfois recrutés via pole emploi"

Parfois ? Pas dans ma région. Le manque de remplaçants (très perceptible cette année) veut dire que le rectorat en général n'envoie personne - pas de TZR, et les étudiants vacataires ou contractuels ne sont pas fadas : pourquoi accepter une mission où les frais de déplacements sont supérieurs au salaire ? Les chefs d'établissements, coincés, posent effectivement des annonces au pôle emploi. Ou téléphonent en catastrophe à des profs retraités du coin. On les laisse se débrouiller, donc...

Les profs qualifiés ne sont pas forcément sous-qualifiés. Par contre, ils sont définitivement sous payés et complètement précarisés. Ce qui est le but, je suppose.

Quand aux TZR (titulaires remplaçants)... Ils faut les "optimiser". En campagne, on en arrive à des profs sur 3 ou 4 établissements, des heures sup et 800 ou 1000 km par semaine. Et des frais de déplacement payés 6 mois en retard. Les plus intelligents se foutent en arrêt maladie avant de faire la crêpe en bagnole. De toute façon, fait-on du bon travail dans ces conditions...
cette année j'ai le bonheur de récupérer les 4 classes qui ont eu un gros blanc l'année dernière.
4 mois avec la collègue qui est partie ensuite en congé parental, puis un remplaçant dépassé pendant 4 mois (là ils ont rien fait) puis personne, puis enfin un remplaçant le dernier mois, résultat je récupère des troisièmes qui ont fait 5 chapitres de 4° sur 15, le pire c'est que je me suis porté volontaire et que j'ai du me battre contre tout le monde pour obtenir que ces élèves ne soient pas dispersés et ainsi avoir une chance de leur faire rattraper le retard, mais ce n'est pas vraiment de ça que je parlais.

Pas plus que je ne parlais des TZR, statut contre lequel je me suis battu becs et ongles au moment de sa création car il était un recul gigantesque pour les titulaires académiques dont j'étais, j'ai tellement lu les X versions du décret que finalement j'ai démandé un poste fixe alors là dessus aussi tu prêches un convaincu.

Mais en fait je parlais du fait que les néo recrutés, donc ceux qui ont réussi le CAPES avec ce nouveau dispositif de formation, ont un temps plein, donc en plus du problème de leur incompétence bien normale armés d'un seul DVD , il est prévu que plusieurs périodes de l'année ils ne prennent pas leurs propres élèves et sont remplacés. Or, comme les TZR sont en nombre insuffisant et à cause de ce que tu as évoqué à leur sujet, ces périodes où il faut remplacer les stagiaires ne pourront pas être couvertes par les TZR, ce sera donc une arrivée passive de vacataires ! Le statut de vacataire existe depuis pas mal de temps mais là leur nombre va exploser, ils coutent bien moins cher qu'un prof certifié mais tout le monde commence à se rendre compte que le contribuable en a pour son argent. De mon côté, ça va merci, mon salaire reste le même : conclusion : citoyens ! bougez vous le cul pour vos enfants et vos petits enfants ou alors ayez les moyens de leur payer de bonnes écoles privées d'élite.
Oui oui, j'avais bien compris que tu parlais du remplacement des stagiaires par n'importe qui - désolée si ce n'était pas clair, c'est moi qui ai un peu choisi de déborder, et de parler des conditions de plus en plus navrantes de remplacement en général.

C'est même carrément inscrit dans le projet, non, pour les stagiaires ? Il y avait l'idée que les étudiants admissibles au CAPES doivent remplacer les stagiaires lors de leur formation de février. Bien pour les étudiants préparant le concours et pour les élèves qui voient une 3ème tête dans l'année, ça...

Comme quoi y'a pas besoin de ce concours et surtout de ce statut de fonctionnaire pour enseigner, enfin...
Quand dans l'éducation nationale (et dans la fonction publique en général) va-t-on embaucher des gens sur les compétences requises en pratique, plutôt que de les filtrer (par concours) en théorie sur des compétences pas toujours requises? Je pense notamment aux cpe dont le recrutement est délirant, comme si savoir faire une note de synthèse mieux que tout le monde, assurait le tact et l'intelligence sociale nécessaire à ce genre de poste.
Quant aux jeunes profs ils ont systématiquement ce regard apeuré et cette timidité à raser les murs dont on se demande s'il est vraiment le fait de leur fraicheur ou d'un véritable manque de personnalité et de panache, ce qui est un peu gênant quand on est sensé être un modèle pour des élèves qui eux n'en manquent pas.
"Quant aux jeunes profs ils ont systématiquement ce regard apeuré et cette timidité à raser les murs"

Je ne sais pas ce que j'ai avec ce "systématiquement"...

Je ne généralise pas, moi, je systématise, c'est plus classe.
Je ne pars pas d'un exemple ou deux tirés au hasard de mon expérience pour induire une loi universelle, j'étudie un vaste système dont j'identifie les axiomes, je démontre les théorèmes, afin de déduire des vérités incontestables qui valideront l'ensemble des experiences possibles.
Vive la systématie !
Pour information, ce sont des étudiants en Master 2 (préparant donc le concours) qui sont prévus pour les absences des stagiaires. Ils seront payés en vacations.

Sur le papier pas de de problème. Mais un étudiant en master il n'y en a que dans les villes universitaires et des stagiaires il y en a un peu partout ...
sur le papier plein de problèmes, master 2 ou bac +565426 ça ne change rien à l'affaire, un DVD ne constitue pas une formation, le métier de prof s'apprend, si le fait que des étudiants de master 2 font de bons remplaçants étaient une réalité alors il suffirait de supprimer totalement la formation des profs, direct du CAPES au boulot, ça n'a ni queue ni tête.

par ailleurs vacataire c'est un statut qui pose de nombreux problèmes en matière de droit du travail, donc sur el papier justement y a plein de problèmes, à aprt à supposer que n'importe qui peut être un bon prof.
Pas de problème se lit administrativement parlant... Je traduis donc : il y aura quelqu'un devant les élèves et pas n'importe qui puisque ce sont des étudiants qui se destinent au métier d'enseignant.

Pour information ces stages en responsabilité font partie de la formation des master 2.

Je ne vous dis pas que les master 2 seront vacataires mais qu'ils seront payés en heure de vacation. Il y a une légère nuance. Un enseignant titulaire qui va faire quelques heures en tant que formateur de toute sorte (formation pour des collègues, formation premier secours pour le personnel etc...) il est payé en heure de vacation et il n'est pas vacataire.

Vous voyez la nuance ?
je vois la nuance, mais en quoi étudier en master 2 remplace-t-il une formation comme il pouvait y en avoir du temps de l'IUFM ou d'avant (tous les dispositifs précédents ont été décrits sur le forum)
que l'incompétent soit payé en vacation ou qu'il soit vacataire ne change rien en fait à l'affaire.
L'incompétent, comme vous dites, est quand même étudiant en master 2éme année se destinant aux métiers de l'enseignement. Ce sont les plaquettes de formation des masters qui doivent être étudiées.

On ne va tout de même pas, sous prétexte que ces jeunes n'ont pas d'expérience ne pas les embaucher et faire comme dans le privé : vous manquez d'expérience alors on ne vous prend pas !!! Les années passées les stagiaires faisaient entre 6 et 8h d'enseignement en responsabilité. C'est le principe de la formation par alternance ... Et bien les étudiants devront faire une centaine d'heure de stage devant une classe comme tout étudiant en BTS ou en école d'ingénieur etc... On pourra me répondre que c'est l'avenir des enfants qui est en jeu !!! Et l'avenir des boites qui prennent des apprentis en stage, alors ?

Par contre ce qui est "dangereux", c'est de se dire que tous les étudiants des ces masters ne seront pas reçus au concours et cela va faire un vivier de potentiels vacataires pour le coup.
retour à la case départ:

"sur le papier plein de problèmes, master 2 ou bac +565426 ça ne change rien à l'affaire, un DVD ne constitue pas une formation, le métier de prof s'apprend, si le fait que des étudiants de master 2 font de bons remplaçants étaient une réalité alors il suffirait de supprimer totalement la formation des profs, direct du CAPES au boulot, ça n'a ni queue ni tête. "
Oui notamment les éléments de langage...
Et puis le DVD, je le vois déjà... Bourré à ras-bord de consignes issues de la circulaire X et de "projet transdisciplinaire visant à optimiser la dynamique apprenant-enseignant". Mouaip.

Les tuteurs... Ici, on se débrouille bien simplement : les Titulaires Remplaçants qu'ils affectent pour remplacer les stagiaires quand ils sont en formation (merci pour les classes qui voient deux à trois profs dans l'année), on leur a dit de "venir dans la classe observer les cours". Le message est clair, je crois. C'est bien, ça évite de chercher des tuteurs, et surtout de rémunérer le boulot en plus que cela suppose...
Pour leur première heure de cours, je conseille aux nouveaux profs de passer ce DVD aux élèves!
A quand la classe virtuelle? c'est vraiment du grand n'importe quoi, réagissons....
On a aussi une nouvelle épreuve à l'agrégation : « Agir en fonctionnaire de l'État et de façon éthique et responsable », qui serait très drôle si elle n'était pas si triste.
Pour le reste les DVD c'est bien, la preuve, il y en a même un de Nemo.

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