Et Hollywood découvrit (enfin) les homos
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Commentaires préférés des abonnés
J'ai pourtant trouvé Rafik très pertinent et mesuré dans ses propos.
D'ailleurs je me retrouve tout à fait dans sa remarque sur les leçons de morale (pardon, de vie) du cinéma français.
Ne pas vouloir entendre qu'un dessin animé pour enfants de 6 ans a(...)
En l'occurrence, je suis directement concernée par la question! Delphine Chedaleux
Pour avoir des petits neveux qui regardaient SheZow, je peux vous confirmer que la thématique transgenre dans ce dessin animé n'est vraiment pas traité avec grand sérieux !
C'est une série comique mettant vraiment l'accent sur le côté gaguesque (...)
Derniers commentaires
Que voudrait dire propagande dans ce cas-ci ? Parler de l'homosexualité à ses enfants = leur conseiller de l'être ? de rejoindre la communauté ? C'est le sens de "propagande", non ? Ou plutôt de leur apprendre qu'il existe plein de genre de gens et que les accepter, c'est le but et qu'ils seront eux aussi acceptés, quelles que soient leur tendance ? Déjà, les parents devraient un peu vérifier ce qu'ils laissent regarder par leurs enfants avant de s'offusquer... "Mon dieu, propagande homo à mes gosses", ben vire les écrans et choisis les films ou les bouquins !
1992 Beignet de tomates vertes :)
Un peu tardivement, je vous diffuse cet extrait qui m'a fait penser à l'émission : https://www.youtube.com/watch?v=gRyrzD7Ly7A
Si quelqu'un connait le nom du film, je suis preneur !
Pourquoi Rafik utilise le mot "tata" au lieu de folle ?
merci! très belle émission; on pourrait citer aussi "Certains l'aiment chaud" de Billy Wilder, un grand classique explosif sur les travestis, les gays, etc... la scène de Roger Rabbit que vous diffusez est manifestement un remake de la scène où le policier entre dans le bar clandestin sous la prohibition, et la star hyper sexualisée c'est Marylin !
Merci pour l'émission!
Je me permets une remarque: je suis un peu surpris qu'il ne soit pas question du premier film des Wachoski, Bound, sorti en 95 et où les personnages principaux sont clairement homos, sans que ce soit le sujet central du film. Ce film n'a pas eu autant de succès que matrix, cependant.
J'arrive un peu après la bataille, je viens seulement de trouver le temps de regarder la fin... Et je suis étonnée qu'on parle de "prosélytisme" sous prétexte qu'un dessin animé pour enfants montre un héros transgenre.
Avons-nous oublié les années 1990?... Je suis née en 1985 et moi, j'avais à la télé des dessins animés comme: Princesse Saphir, Lady Oscar, Ranma 1/2... Et tous les Noël, on nous montrait le téléfilm merveilleux pour enfants, La Caverne de la Rose d'Or. Bref, des personnages transgenres, il y en avait PARTOUT et personne ne venait hurler à la décadence morale ou au prosélytisme!
Pour résumer le contenu de ces dessins animés:
- Princesse Saphir est une princesse qui vit sous une identité masculine (elle est donc connue de tous sous le nom de "prince Saphir") parce que son père voulait un héritier et n'ayant pas de fils, a obligé sa fille à se faire passer pour un garçon
- Lady Oscar est une femme qui fait une carrière militaire sous la Révolution et devient capitaine de la garde. Comme pour Saphir, c'est son père qui a décidé de faire de sa dernière fille un homme, parce qu'il n'avait pas eu de fils.
- Ranma 1/2 est un dessin animé japonais principalement comique dans lequel beaucoup de personnages ont été "maudits" et se transforment involontairement. Ranma est un garçon mais se transforme en fille dès qu'il reçoit de l'eau froide (et doit recevoir de l'eau chaude pour redevenir un garçon).
- L'héroïne de la Caverne de la Rose d'Or, Fantaghiro, est une princesse qui se révolte contre les normes étroites de la féminité qu'on prétend lui imposer, rêve de devenir chevalier, et finit par réaliser son rêve en se faisant passer pour un homme et en apprenant à se battre. La série passe son temps à inverser les codes de genre des contes de fées (le prince Romualdo, bien que très séduisant et pas du tout ridiculisé dans la série, se retrouve souvent à jouer le rôle de la princesse en détresse et Fantaghiro doit le sauver, par exemple).
Et encore, je ne parle pas des innombrables séries où la femme garde son identité de femme mais joue un rôle d'homme (Dr Quinn, Xena...).
Alors évidemment, on remarque un truc: dans l'immense majorité des cas, ce sont des femmes qui se travestissent en hommes. Sauf pour Ranma, pour qui la transformation en femme est présentée comme une malédiction et non un truc trop cool qui donne plus de pouvoir. Matière à réflexion, justement, sur la misogynie qui sous-tend cette différence de réaction... Apparemment un petit garçon qui se transforme en fille pour devenir plus puissant, c'est beaucoup trop subversif pour la société!
Je n'ai pas regardé le dessin animé SheZow et ne parle donc qu'en en sachant ce que l'emission en a dit. Mais je reste très défiante de l'idée de prosélytisme qui y a été associée. La variété des sujets dans les dessins animés est selon moi un atout majeur d'ouverture à la différence et à l'altérité. Et j'etais plutôt heureuse de savoir que ce genre de dessin animé existait. Et heureuse aussi que dès leur plus jeune âge, les enfants soient familiarisés avec l'existence de héros appartenant à des minorités trop peu représentées. C'est sans doute le meilleur moyen pour faire baisser les discrimations.
Maintenant si un parent s'offusque de celà mais qu'il fasse son travail de censeur! Les parents sont là pour filtrer aussi ce qui est vu par leurs enfants et pour le coup il me semble que plutôt de critiquer l'offre diversifiée des genres et des personnages variés, il conviendrait mieux de rappeler que la télévision n'est pas une nounou inoffensive et que bien trop souvent les messages véhiculés sont problématiques. Sélectionner ce que l'on estime bénéfique pour nos gamins et leur critiquer ouvertement d'autres programmes en en montrant les enjeux négatifs implicites est à mon sens beaucoup plus efficace pour les rendre autonomes et critiques.
Tiens, pas de mention du travail d’Alain Guiraudie, pourtant....
Ah ben ça me rassure, quand même, y a pas que moi qui ai trouvé que Ben Hur était un film plein de sous-texte gay!
Je ne savais pas que c'était l'intention des réalisateurs, mais quand je l'ai revu pour la première fois à l'âge adulte, j'ai vraiment eu l'impression que c'était un des films les plus homo-érotiques que j'aie jamais vus (en dehors de films où les personnages sont clairement gays évidemment). A part peut-être Entretien avec un Vampire qui est aussi très gay, mais ce sont des vampires donc c'est un peu différent.
Dans Ben Hur, il n'y avait pas que les scènes avec Messala, mais aussi celle où ils font ramer les esclaves sur la galère et le vieux romain est visiblement très très troublé par les muscles saillants de Ben Hur. Il semble prendre un plaisir vraiment excessif à le regarder trimer au son du tambour qui va de plus en plus vite (ce qui en soi est déjà vachement érotique et ressemble à s'y méprendre à une représentation voilée de l'orgasme). Pourtant je vous promets, je ne suis pas du genre à voir du sexe partout à la Freud, mais dans ce film ça m'avait vraiment frappée.
A quand un celluloïd Closet a la française ?
Les homosexuels étaient présents dans le cinéma français bien avant pedale douce (les enfants du paradis, quai des orfèvres, les tontons flingueurs... pour ne citer que ceux que je connais) mais les codes de cryptage étaient différents des américains et j’imagine aussi lisibles pour les publiques concernés que ceux d’Amérique
« Le prosélytisme désigne l'attitude de personnes cherchant à "susciter voire forcer l'adhésion" ».
Soit le mot était très mal choisi... soit ça dénote une profonde méconnaissance de la sexualité humaine.
désolé mais comme je ne peux pas corrigé mon précédent post je tenais seulement à préciser que j'hésitais dans les termes :. à la base je voulais écrire "méconnaisance de l'âme humaine"... le terme "sexualité" est trop "réducteur", je le vois ici dans une forme très englobante / constituante.
Mais alors quel est le dessein, selon vous, de cette volonté des militants politiques à "visibiliser" les minorités ?
Pourquoi montrer plus de femmes scientifiques si ce n'est pour dire aux petites filles qu'elles peuvent embrasser une filière en mathématique ?
Pourquoi montrer plus d'arabes ayant réussis si ce n'est pour dire aux banlieues que tout espoir n'est pas perdu ?
Pourquoi montrer des homos si ce n'est pour dire aux petits garçons que ça existe et qu'une autre orientation sexuelle que l'hétérosexualité est possible ?
Alors c'est ce que j'écrivais... Rien à voir avec le prosélytisme. Personne ne cherche à fabriquer de petits homos... juste de permettre aux gens de vivre comme bon leur semble... Où plutôt de vivre., tout court. Montrer ce n'est pas chercher à convertir.
Pour pouvoir vivre tout court, des militants politiques auraient besoin de censurer et de réécrire Harry Potter ?
Je ne connais cette histoire de Harry Potter donc je ne me hasarderai pas sur ces chemins. Si la question est : est ce que certains vont trop loin ? évidemment ! et ce quelle que soit leur cause. Mais ici on ne parle par de réécriture... la réécriture ce serait d'ailleurs le processus inverse : celui qui a essayé de tout foutre sous le tapis pendant des siècles.
Je constate juste qu'on ne parlerait pas de "prosélytisme" concernant, par exemple, la cause noir aux USA. Je crois que le mot est très déplacé ici... il est même limite... "militant". (attention, je ne dis pas que notre ami l'utilise à ces fins par contre...)
"Pourquoi montrer des homos si ce n'est pour dire aux petits garçons que ça existe et qu'une autre orientation sexuelle que l'hétérosexualité est possible ? "
Personne ne peut "influencer" une orientation sexuelle, elle ne se choisit pas, elle vous tombe dessus et vous devez faire avec. Ce qui, quand vous avez 13 ans et que vous êtes seul avec ça, n'est pas une partie de plaisir, je peux vous l'assurer... La seule conséquence d'une présence de personnages homo dans des œuvres pour enfants, c'est de leur dire que ça existe, et que s'ils se découvrent homo c'est donc pas grave. J'ai sérieusement du mal à voir le prosélytisme là-dedans.
Et d'avoir souffert à 13 ans vous donne un droit de regard sur les créations artistiques ?
Il n'y a de droit de regard que dans vos rêves. Tout ce qu'il y a ce sont des spectateurs, qui font part de préoccupations tout à fait valables, et qui expriment leur mécontentement. Les studios les écoutent ou pas, et agissent en fonction ou pas, personne n'oblige personne. Et si ces studios écoutent parfois ces groupes de pression, c'est peut-être parce que ces blockbusters, ou ces séries animées pour enfants (qui CROÛLENT sous les règles leur disant ce qu'elle peuvent ou pas montrer), ne relèvent pas que de la pure création artistique, comme vous semblez le penser.
Avant d'être homo, je suis cinéphile, et je n'ai aucune envie d'aller dire un réalisateur quoi faire, ni qu'il s’auto-censure, ou se conforme à ce qu'il croit être dans l'air du temps.. Je suis ravi de voir un film qui ne pense pas comme moi. Ça ne m'empêche pas, en tant que citoyen, d'exprimer mon exaspération face au corpus général des films produits, en tant qu'objets culturels, qui répètent toute la journée à la population que je n'existe pas.
Je me suis toujours éloigné de ce genre de commentaires indignés et haineux qui nourrissent le scandale et les réseaux sociaux. Par exemple, récemment, il y a eu flots d'insultes concernant le dernier SOS Fantômes de 2016 au casting féminin. Idem pour Ocean's 8.
Je me suis intéressé à ce qu'il se passait concernant les Animaux Fantastiques, parce-qu'à ma grande surprise, les récriminations les plus virulentes, mauvaises, et cruelles venait d'homosexuels. J'étais surprise et étonnement. Et écoeurement.
Appel au boycott et insultes. Parce-que Dumbledore est gay. De la part d'homosexuels...
De toute évidence, le monde n'est pas tout à fait tel que vous le décrivez. Les militants politiques ne se contentent pas d'écrire des analyses cinématographiques et des commentaires composés. Le "mécontentement" qu'ils expriment a pour objectif, très clairement, d'édicter à l'auteure comment il conviendrait, selon eux, de représenter l'homosexualité.
J'ai mal à ma tolérance et à ma liberté d'expression.
Il est une tendance initiée par la marchandisation du monde dans les années 90, et très fortement accélérée par la démocratisation d'internet, du commerce en ligne, des commentaires de consommateurs, et des smartphones. Cette tendance est celle où l'on voit se confondre dans l'esprit des gens, leur identité de consommateur, et leur identité de citoyen.
Aujourd'hui, nos concitoyens se comportent comme s'ils étaient des consommateurs à temps plein, en continu, tout le temps. Ils règlent leurs problèmes politiques à la manière de contrôleurs de gestion, et prétendent régler leurs désaccords commerciaux par voie démocratique.
Si un produit commercial ne leur plait pas, ils devraient s'abstenir de le consommer. Et si une proposition politique ne leur plait pas, ils devraient voter contre. Mais c'est tout le contraire qu'on observe: en cas de désaccord, ils s'abstiennent de voter, et consomment quand même en se plaignant comme s'ils avaient un droit de regard sur le processus de création et de production.
Les militants politiques du XXI siècle "votent" à coup d'étoiles et de pouces bleus sur les site web commerciaux, et "achètent" des discours politiques. Pernicieusement entretenue par les multinationales qui prétendent prendre en compte inter-activement l'avis de leurs clients, l'illusion du droit de regard du consommateur fait son chemin.
Et déjà, les militants politiques confondent ce qui relève de la chose publique, et ce qui relève des prérogatives privées. Alors ils invectivent J.K. Rowling pour lui dire comment il faudrait représenter l'homosexualité de Dumbledore.
Nous en sommes là.
Et parfois, c'est bien pire que les insultes et les menaces: ils imaginent que leur conseil poli, orthographié, et pétri de bonnes intentions progressistes participent au bien commun !
Et cela au sujet d'une saga qui décrit comment une société vire au fascisme. Quelle ironie !
C'est juste du simple appel au boycott. Ce n'est pas joli, mais quand bien même ça s'appuie à présent sur les leviers de la société de consommation, ça n'a rien de nouveau : on parlait du code Hays dans cette émission, qui a totalement façonné l'esthétique et la narration hollywoodienne pendant 25 ans (et, par extension, celles de tous les cinémas étrangers qui l'ont pris pour modèle), or c'est un système de censure qui repose uniquement sur la capacité de boycott de spectateurs indignés.
Peu de films indépendants ont aujourd'hui à répondre à ce genre "d'exigences". Elles n'existent que parce que Harry Potter a mis le pied dans un système commercial, qui induit la forme et la narration des films au-delà des volontés du cinéaste (ne serait-ce que par le devoir de tenir un PG-13 pour toucher une plus grande part de public, par exemple), et où le spectateur n'a aucun mal à se penser en consommateur exigeant des droits - ou à penser le blockbuster (aka un film largement promotionné/distribué, fait pour être hégémonique dans l'espace médiatique) comme une affaire publique et sociale concernant tout le monde. Ce n'est pas spécialement chouette, mais au vu de la manière dont ces films sont produits et diffusés, ça n'a rien d'étonnant.
Ensuite, que ces exigences se fassent plus ou moins violemment, avec plus ou moins d'outrance ou de fascisme larvé, n'est que le fait de twitter ou de l'époque (quoique les discours des ligues de vertus des années 30 devaient valoir leur pesant de cacahouettes), mais à mon sens n'a pas grand chose à voir avec le fond du problème (rapport liberté artistique / réaction du public).
C'est précisément en oubliant le citoyen, pour ne laisser parler uniquement que le consommateur, qu'on en arrive à ne plus voir dans le boycott qu'une sanction financière. Un boycott, avant tout, veut la mort d'un film par ostracisme: qu'il ne soit plus diffusé, ni distribué. Ce n'est ni plus ni moins que de la censure. La différence principale entre la charria et le boycott, c'est que la première vient d'en haut, et la seconde d'en bas. Et que la Ligue de la vertu soit une émanation de la société civile ne me rend pas ses prosélytes puritains plus sympathiques que les barbus dirigeant l'Iran.
Certes, la Warner est une multinationale d'envergure comparable à Monsanto. Mais il y a le bon et le mauvais boycott. Monsanto empoisonne les gens et la planète, et ses réalisations ne relèvent pas de la liberté d'expression. Tandis que la Warner, elle, se contente de réaliser des films de cinéma. Et qu'une société s'organise pour boycotter des oeuvres artistiques et culturelles relève clairement du fascisme. D'autant plus qu'en ce faisant, sont prétextés des escroqueries démagogiques, aliénantes, et fallacieuses que sont les notions de "consomm'acteur" et de "consommateur-citoyen"; et que le harcèlement se pare des atours d'une lutte sociale et politique en se faisant appeler boycott.
Et ce n'est clairement pas parce-que Harry Potter est un succès planétaire qu'il fait l'objet d'un ostracisme populaire. C'est tout le contraire: c'est parce-que les personnes susceptibles de se rendre coupables d'un ostracisme fascisant consomment essentiellement du produit culturel de masse, que c'est tombé sur Harry Potter.
Parce qu'on aura beau essayer, on ne peut pas changer son orientation sexuelle.
Enfin surtout les homo mecs .. le patriarcat tend vers une société masculine, les mecs entre eux, au soprt, au cafe, au boulot, dans les partis politiqu, meme les artistes devienent des mecs grimées en femmes, comme du temps de Moliere. ou sont les trans comme notre Ocean ? pas trop vue. Toute la société tend a reconnaitre les males , les homo femmes aimeraient aussi etre vues. Et pour finir on est 80% a être mere, et rien pour nous dans les walt dysnez, ou aileurs, soient ont est parfaite, limite vierge (mais inbaisablea partir de 40 ans) , ou des vipères, jamais des femmes ambitieuses et meres en meme temps, surtout ne pas alimenter l'envie de carriere des meres . La reconnaissance de celles qui donnent leur corps, leurs attention, leur fric a creer le monde est peu vu , alors que tres classique.
Petite inexactitude... Mais grande joie !
Afin d'évacuer rapidement la question, il est en effet impossible de parler de "prosélytisme" en matière d'orientation sexuelle puisque celle ci ne relève pas du choix de chacun-e.
L'idée même d'une possible influence dans ce domaine est donc nulle et non advenue. Cela dit, on est toujours le riche de quelqu'un, le cauchemar de quelqu'un, l'angoisse incarnée de quelqu'un, et ce quelqu'un doit avoir son avocat, qu'il soit dupe ou pas.
Pour autant ce petit récapitulatif de l'évolution des consciences au travers du cinéma grand public était fort rafraichissante. Et oui, on en est seulement là... Mais quand on voit le chemin parcouru en 100 ans c'est tout de même décoiffant !
L'épidémie de SIDA et ses ravages ont sans doute pesés lourd dans la balance de ces dernières années. De diaboliques prosélytes, les homo ont été perçus par la population hétéro comme des martyrs de cette maladie, et cela a vraisemblablement contribué à ouvrir les yeux de toute la population.
Merci à vous trois pour cette causerie au coin du feu ! :)
Pour compléter sur le code Hays : oui, il s'arrête bien en 1968, mais parce que personne ne le respectait plus depuis plusieurs années. Le code Hays n'est pas une censure d'État, en théorie les studios peuvent sortir un film sans le sceau d'approbation du bureau du code : mais ce film, et son studio, auraient alors été boycottés à travers tous les USA par les très puissantes ligues de vertu. Ce qui change au cours des années 50, c'est que ces ligues de vertu ont perdu leur pouvoir, et que des films peuvent sortir (et avoir du succès) sans le sceau du bureau d'application (les films de Wilder, comme "Certains l'aiment chaud", en sont de célèbres exemple - et on est alors qu'en 1959).
Pour le reste, je ne trouve pas scandaleux la question que pose Djoumi, même si je ne suis pas d'accord avec lui. Je pense qu'il se trompe en voulant réduire la question de l'homosexualité à celle d'une culture ou d'une communauté. Déjà parce que c'est faux (qui représente la "communauté" homo en France ? Les 2000 habitants du Marais ?), et surtout parce c'est une façon de bloquer à jamais les représentations de l'homosexualité à ses expressions subversives (de "contre-culture", en somme : mais la contre-culture c'est aussi un phénomène de défense, de clandestinité, et pas vraiment un avenir désirable : on est pas homo parce qu'on veut emmerder le bourgeois, personne n'a décidé de l'être, homo, et certains - dont moi - aimeraient juste simplement exister !).
Djoumi ne voit l'apport de l'homosexualité que dans ce qu'elle peut amener sur le plan culturel ("The Rocky Horror Picture show" en étant le meilleur exemple), ou alors sur le plan de l'invention cinématographique (dans les contournements et euphémises qui furent nécessaire à sa représentation). Alors qu'il ici aussi (surtout ?) question d'une affaire sociale, à savoir combien le cinéma, média de masse, peut aider à visibiliser/représenter ses minorités : à les faire, justement, rentrer dans le domaine du "normal".
L'exemple le plus parlant serait le très récent "Love Simon", qui fut une date aux États-unis (premier teen-movie "blockbuster" avec un personnage principal gay - c'est-à-dire un teen-movie que tout le monde verra aux USA, familles comprises). Le film est totalement fade et inepte (normal, en un sens, c'est un film de normalisation), mais c'est justement ce qui en fit toute la puissance sociale ("on fait enfin partie de la norme"), avec un impact sociétal dévastateur (un raz-de-marée de coming-out d'adolescents aux USA à la sortie du film, des salles entières de texans qui applaudissent à un baiser entre garçons...).
Réduire cette représentation à du prosélytisme me semble donc un peu compliqué. Peut-être que ce qui relève du prosélytisme, pour Djoumi, tient davantage au public visés (des enfants, dans les deux exemples cités : séries pour enfants, court-métrage projeté dans les écoles), et à la dimension pédagogique qui accompagne le choix/le développement de ces programmes ?
J'ai pourtant trouvé Rafik très pertinent et mesuré dans ses propos.
D'ailleurs je me retrouve tout à fait dans sa remarque sur les leçons de morale (pardon, de vie) du cinéma français.
Ne pas vouloir entendre qu'un dessin animé pour enfants de 6 ans avec un superhéros travesti puisse être interprété comme une forme de prosélytisme c'est se voiler la face. Même si c'est peut être tout le contraire comme le souligne Ling.
Je trouve qu'actuellement on est dans l'excès inverse, avec une bien pensance typiquement américaine, où il faut maintenant mettre des "minorités" (ethniques, orientation sexuelle, religieuse etc) le plus en avant dans les films ce qui est un peu épuisant. Cf les réactions sur les derniers Star Wars...
Pour avoir des petits neveux qui regardaient SheZow, je peux vous confirmer que la thématique transgenre dans ce dessin animé n'est vraiment pas traité avec grand sérieux !
C'est une série comique mettant vraiment l'accent sur le côté gaguesque du travestissement d'un petit garçon qui hérite par accident des supers pouvoirs de sa "tata" ; un militant LGBT aguerri pourrait même y déceler un soupçon de transphobie tant le travestissement est montré sous un jour comique et pathétique.
Non, soyons sérieux ! Je suis surprise par les propos de Rafik Djoumi que je le pensais plus ouvert d'esprit et moins soucieux des normes sociales...
Toutefois, je trouve intéressant d'aborder différents points de vue et ressentis sur la fameuse question du "prosélytisme (supposé et fantasmé) LGBT" dans les fictions modernes.
Car, il est vrai que ces dernières années, énormément de productions ont choisi de mettre l'accent sur les LGBT (parfois de manière maladroite ou opportuniste). Je pense notamment aux adaptations live des grands classiques de Disney (la Belle et la Bête), ou aux séries Netflix (Sabrina l'apprentie sorcière, Sense8, Unbreakable Kimmy Schmidt, Crazy Ex-Girlfriend)
En parlant un peu avec les gens, on voit que beaucoup de personnes cisgenrées s'interrogent au sujet de ce nouveau foisonnement et il est toujours bon d'en discuter paisiblement, sur des plateaux "safe", sans haine ni préjugés et entre personnes de bonne volonté.
Quelque soit son orientation sexuelle, il faut toujours garder à l'esprit que les questions de genre ou de sexualité touchent à l'intimité des individus et qu'il n'existe pas d'universalisme en la matière. Ce qui me parait "normal" et "sain" ne l'est pas forcement pour mon voisin. Sans parler des différences de culture entre un pays (la France n'est pas les Etats Unis) ou entre communautés (religieuses, territoriales, etc). C'est pour cette raison que le dialogue doit demeurer ouvert et apaisé.
well, nobody's perfect!
Comment résumer mon ressenti ?.... C’est pas gagné.... Prosélytisme ? WTF ! On est en 2019. Je ne veux pas être virulent mais je pense que les gens « normaux » ont encore du taf pour accepter et aimer les différences.
Intéressant mais cela serait encore mieux si vous invitiez pour commenter des personnes directement concernées...