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Commentaires

Etonnons Mitterrand : ma contribution...

Figurez-vous que j'ai reçu une lettre de Frédéric Mitterrand.

Derniers commentaires

http://www.journaldunet.com/ebusiness/breve/france/44179/hadopi---la-cnil-refuse-de-se-prononcer-sur-un-decret.shtml
le plus drôle c'est que ce sont les jeunes umpistes, c'est-à-dire les jeunes du parti obligé de voter la loi contre le piratage c'est pas rien, qui sont les premiers à [s]donner l'exemple[/s] payer l'amende : http://actualite.portail.free.fr/people/22-12-2009/les-createurs-du-lipdub-de-l-ump-doivent-30-000-euros-d-indemnites-la-chanteuse-s-explique-reactualise/

ahh jeunesse !!
Le Ministére de la Culture perd son site Jaimelesartistes
http://www.zataz.com/news/19637/jaimelesartistes--lionel-tardy--ump-ministere-de-la-culture.html

Décidément, ils maîtrisent à fond l'Internet au gouvernement.
On voit ÇA, puis on regarde ce qui se passe chez nous...
bonjour,
je me permets sur ce sujet d'attirer votre attention sur un système de paiement que j'ai été amené à utiliser récemment et qui semble à priori intéressant.
Assigné en référé par un voisin concernant des petits travaux entrepris chez moi sur des fondements dont je vous fait l'économie des détails, j'ai été amené à rechercher par moi même des arguments de défenses. J'ai eu la surprise de découvrir les services internet d'un avocat spécialisé dans l'immobilier qui laisse tout simplement à ses clients le soin de fixer lui même le prix du service (en l'occurence un conseil) demandé; à en croire ce qu'il dit sur son site, ce système marche, et je l'ai utilisé, pour mon bien. Est-ce que ce n'est pas finalement un peu le même système que vous utilisez sans le dire? N'y aurait-il pas avantage à le déclarer ouvertement:
PAYEZ CE QUE VOUS PENSEZ DEVOIR (et pouvoir) PAYER!
cordialement
Didier Marlier
Bonjour Daniel,

Je vous sais gré d'avoir partagé ce questionnaire et vos pensées le concernant avec nous ! Très bon moment de lecture.

Cela dit, mon avis diffère un peu du vôtre. Mais j'utilise et je construis internet depuis 1994, ce qui fait une petite différence. Voici mon avis :

1) Les médias doivent se spécialiser (éventuellement à outrance).
2) Ils doivent baisser leurs prix drastiquement.
3) En revanche, ils doivent tout facturer.

Je ne regarde plus la télé depuis charmante lurette. Parce qu'elle m'oblige à me taper 12 heures de trucs sans saveur quant à moi pour un quart d'heure de trucs intéressants (et la pub n'a rien à voir là-dedans - c'est souvent ce que je préfère :o). La seule chaîne qui arrive à me captiver des heures durant est The National Geographic Channel, et ce n'est pas un hasard : elle et moi partageons certaines valeurs assez pointues.

De la même façon, je n'achète plus de journal depuis longtemps parce que je dois payer tout un tas de pages qui ne m'intéressent pas juste pour lire les 4 ou 5 articles qui m'intéressent. Quand j'achète le Figaro, si je ne suis intéressé que par la politique intérieure, j'en jette les 9/10e chaque jour. J'ai vraiment l'impression de gaspiller mon argent (idem pour le Monde ou Libé).

Quant à payer un CD 20 euros lorsqu'un seul morceau me plait, évidemment, c'est un non catégorique ! J'achète chez iTune précisément pour ne payer que ce que je consomme. À 1 euro la chanson, ça me convient assez. (À 50 centimes, j'en achèterais sans doute 4 fois plus, mais c'est une autre histoire.)

Musique, lecture, télé : je ne veux pas payer pour ce que je ne consomme pas. Moi qui apprécie que ma Toyota ait été un peu moins chère parce que je n'ai pas commandé le cendrier, je trouve insupportable d'avoir à payer une redevance ou un abonnement plein pot pour n'en consommer que le 10e !

Si France Télévision offre ses émissions sur le web (via Youtube ?) pour quelques centimes ou quelques euros, nous ferions affaire à nouveau, et souvent. Je n'acheterais presque rien, mais je l'achèterais souvent. Au prix juste.

Je lis de 4 à 5 articles du Figaro par jour et un peu moins du Monde. Qu'on me facture pour ce faire 10 centimes l'article me conviendrait très bien. Bien plus, si les archives du Monde ou du Figaro ne coûtait pas 1 euro l'article mais 5 ou 10 centimes, j'en lirais plusieurs chaque semaine. À 1 euro, mais s'il m'intéresse férocement, je n'achète pas. C'est un prix ridicule.

Bref, spécialisation, prix cassés mais pas de gratuit. La fortune est là.

PS : 3 euros par mois, ASI me semble sous-évalué. Je paierais volontier 4,50 pour le même service. Et je n'aurais rien contre la présence de publicités sur le site puisque que les revenus correspondants vous permettrait de réaliser encore plus d'émissions. À vous de voir, bien entendu.

Sylvain, Paris.
Excellent texte.
J'ai bien aimé l'idée du camembert.
J'ignore comment se partage le prix d'une chanson vendue en CD, mais je peux témoigner que pour un livre de 10 €, le (ou les auteurs) reçoit (ou se partagent) 80 centimes (sans doute en est-il autrement pour les best sellers, mais je ne joue pas dans cette cour).
J'ignore si ,compte tenu des coûts de fabrication (très faibles) et de commercialisation (bien plus importants), cette rémunération est équitable ou pas.
En revanche, j'ai la conviction que si un tel ouvrage était téléchargeable, un prix de 10 euros ou même de 5, serait une escroquerie, l'auteur ne recevant toujours que 80 centimes.
Or les sites de téléchargement payants réclament environ 1 euro par morceau de musique. Soit 18 euros pour l' équivalent d'un CD avec sa jaquette (qui souvent est vendu à un prix inférieur).
Il faudrait des prix de téléchargement très faibles correspondant à la rémunération des artistes + une fraction de centime pour la gestion du site (constituée pour l'essentiel de frais fixes, peu élevés au demeurant).
Et encore, seuls les artistes vivants devraient être rémunérés. Je ne vois pas pourquoi les enfants de Tino Rossi ou d'Elvis, qui ne se sont donnés que le mal de naître, devraient continuer à percevoir des royalties (le cas des orphelins de moins de 25 ans ou du conjoint survivant d'un certain âge devant bien évidemment bénéficier d'un traitement spécifique).
On pourrait également proposer des systèmes de forfaits mensuels compris dans l'abonnement Internet (par exemple 3 à 5 euros pour 25 téléchargements, 6 à 10 pour 60, etc.).
Une politique tarifaire moins léonine associée à la transparence évoquée par DS ne serait peut-être pas la panacée, mais elle contribuerait à réintroduire de la confiance là où il y en a si peu, et pour cause.
Je ne vois pas pourquoi une chanson ou un livre qui vous intéresse devrait coûter plus ou moins cher selon la condition de l'auteur (en particulier selon le fait qu'il soit vivant ou non).

Si vous gagnez une Ferrari à la lotto, devez-vous la donner sur eBay ? Bien sûr que non ! La condition de celui qui offre un bien n'a rien à voir avec le prix -- c'est l'envie qu'ont les gens de ce bien qui fixe ce prix.

Ce système est tellement simple qu'il s'est imposé naturellement à l'homme des cavernes (ou ses descendants, je ne suis pas bien sûr sur ce coup-là :o)

Bref, le camembert dont parle Daniel ne me serait personnelement d'aucune utilité : si j'ai envie d'une chose et si j'en ai les moyens, je ne veux pas spécialement savoir qui ramasse quoi.
Mon cher D. Schneidermann,

Je crois que "le plus signifiant" de votre argumentaire se trouve dans ces deux phrases reproduites ci-dessous :

<<---------Ce que je viens d'esquisser, cela s'appelle un rapport de confiance. Et c'est peut-être bien cela, l'ingrédient magique dont je vous parlais.

Et comment créer ce rapport de confiance avec l'internaute-client ? En le traitant comme un partenaire, c'est à dire en lui faisant confiance les premiers............>>

J'ai regardé les premières émissions "Revu et corrigé" avec l'espoir d'y retrouver l'insolence nécessaire à ce genre que vous connaissez bien : triste constat très vite, M. Ammar fait de 'l'eau tiède"...Moatti "recasé" dans le cinéma ( très bonne émission au passage...), après vous éjecté de la 5, ça fait beaucoup ! Heureusement que j'ai le web, mon Médiapart, mon Rue 89,mon Bakchich,les sites web du NO, de Libé, du Figaro (eh oui...), de Marianne et du Monde...
Le système sarkozyste autoritaire, flirtant volontiers avec "la ligne jaune" fasciste, a détruit en 2 ans la démocratie informative.Le "rapport de confiance" est le lien fondamental à recréer d'urgence !!!
Avec mon amitié.

Dr. Claude Lamy, 85.
Petite anecdote amusante rapport à ce fil parlant, entre autre, de la justesse du prix pour peu qu’il puisse être juste. Problème de base dirait un mathématicien. Gallica a sorti ses premiers ebooks dont «?Une Saison en Enfer?» de A. Rimbaud. Sur sa couverture trône?: «?PRIX?: UN FRANC?». Comme quoi le prix du franc a bien fluctué j’en veux pour preuve les éditions à 2€.

On baisse de niveau, mais dans un des films des bidasses, on peut voir un cinéma avec comme prix de séance : 10 Fr. Aujourd’hui on est à 10€. Bonjour «?inflation?»?!

Tiens, maintenant que j’ai mon bépo, je vais pouvoir faire mon chiant en typographie. Elles sont où les petites majuscules pour les noms propres.
C'est vrai que pour 30 € par an (ou 36 si on paye par mois), on en a bien plus que pour le 120 € de la redevance télé !
C'est vrai que pour 30 € par an (ou 36 si on paye par mois), on en a bien plus que pour les 120 € de la redevance télé !
[quote=DanielSchneidermann]A condition que les artistes qu'il va payer n'aillent pas aussi cachetonner chez Denisot, ni chez Durand, ni nulle part. S'il les voit chez Denisot, dans les grosses machines à promo, a fortiori chez Drucker, c'est à dire à portée de tout le monde, même de ceux qui ne paient rien, il s'en sent dépossédé. Et le paiement de ces artistes, qui appartiennent à "l'autre monde", cesse instantanément d'être son problème individuel.

Merci, je viens de comprendre pourquoi je n'ai encore regardé aucune de vos
"Lignes Jaunes "
[quote=DanielSchneidermann]A condition que les artistes qu'il va payer n'aillent pas aussi cachetonner chez Denisot, ni chez Durand, ni nulle part. S'il les voit chez Denisot, dans les grosses machines à promo, a fortiori chez Drucker, c'est à dire à portée de tout le monde, même de ceux qui ne paient rien, il s'en sent dépossédé. Et le paiement de ces artistes, qui appartiennent à "l'autre monde", cesse instantanément d'être son problème individuel.

Merci, je viens de compendre pourquoi je n'ai encore regardé aucune de vos
"Lignes Jaunes "
Il est important de connaitre l'étude présentée ici dont on parle trop peu :

http://fr.readwriteweb.com/2009/10/02/analyse/discret-sondage-ispos-qui-discdite-hadopi/

Elle rappelle quelque chose qui n'a pas été abordé dans les débats : les gens qui ne piratent pas n'achète pas en ligne.
Un article brillant. Bravo. C'est pour cela que l'internaute est prêt aussi à payer, une plus-value qualitative.
MM. Zelnik, Toubon et Cerutti, il y a un premier pas dans la voie de la création de ce rapport de confiance : permettre aux internautes de suivre vos travaux. En direct. Sans filtre. Tant qu'ils se dérouleront dans le secret d'un cabinet ministériel, vos travaux, je suis au regret de vous le dire, seront frappés, aux yeux de l'internaute moyen, d'une sorte de vice de fabrication.

Je voulais tout simplement dire que j'étais d'accord à 100% avec ce point.
Ouh la la, cher Daniel ("rapport personnel", "visage familier" tout ça), y'a plein de bonnes idées dans votre réponse à Mitterrand !
Des choses assez nouvelles en plus, notamment l'idée que l'internaute serait très critique envers l'artiste qui va "cachetonnner" chez Denisot.

Je vous confirme aussi que vous avez fait un excellent choix en permettant à l'@sinaute de se connecter sur plusieurs postes en même temps. C'est mon cas, et ça changerait bien des choses dans mon rapport au site si je ne pouvais pas le faire.

Une idée : une émission avec les directeurs de Mediapart, rue89, un site de diffusion musicale en ligne genre deezer, ou un autre dans l'édition, pour approfondir le sujet et continuer à donner de bonnes idées au gouvernement ;)
Merci Daniel, sincèrement et sans flagornerie.
Vous portez une voix juste et largement partagée, c'est un
réel plaisir de lire enfin quelque chose de sensé sur ce sujet !
Et de la pub gratuite !
Cher Daniel,

Je suis profondément émerveillé par la finesse et par l'intelligence des idées que vous avez fournies à ces grossiers qui vous sommaient, avec deadline en plus.

Aucune flagornerie là-dedans, plutôt la conviction que vous êtes dans le vrai économiquement ET humainement !

Parmi les expériences célèbres du marketing il y a celle de la roue de Gruyère :

On la coupe en deux et on affiche un prix un peu plus élevé (par exemple 20%) pour l'une des moitiés : c'est toujours la plus chère qui sera vendue le plus rapidement. Parce que les clients penseront que la qualité est meilleure, ou pour s'offrir du "status symbol" (j'ai les moyens de m'offrir le meilleur, je ne chipote pas !)

Si on fait la même expérience avec une demi-roue gratuite et l'autre moitié payante il n'est pas difficile de deviner ce qui partira en premier (sauf si la crémière a beaucoup de soupirants, mais nous sommes pas en train de parler de fesses !)

Et puis là où vous les mouchez un peu, ces gredins, c'est que la transparence c'est exactement ce qu'ils ne veulent pas... Tout comme les chenapans qui bouffent en douce la confiture de grand-mère et qui seraient bien emmerdés si la lumière s'allumait dans la resserre avec toute la famille en rang d'oignon pour admirer l'exploit !

Deux minuscules fautes (selon moi) dans votre texte : "voici ce que m'évoquent" Je dirais : "voici ce qu'évoque pour moi", une histoire de transitivité plus ou moins directe, mais là il faut demander à Judith ! Et puis "ayant traité à la critique des médias", simple faute de frappe : soit "ayant trait", soit "ayant traité de..." Je suppose par ailleurs qu'il y a au moins trois fautes dans mon texte beaucoup plus court que le vôtre, ce qui relativise pas mal !

Mais ce ne sont que minuscules billevesées dans un texte (que je viens de relire encore) qui est une petite merveille, y compris dans sa chute... Nous pouvons même en débattre, mais devant des caméras et sans montage ! Une petite revanche sur la version internet non montée de l'émission de France 5, sucrée par ces hypocrites ?

J'en suis persuadé et vous avez bien raison !

Pour finir c'est la première fois que je lis quelque chose de vraiment intéressant sur ce sujet parmi tant d'articles, textes, émissions radio ou télédiffusées.

Et une fois de plus je sais pourquoi je suis abonné, content de payer pour l'être, bien décidé à me réabonner : parce qu'il y a ici n'existe nulle part ailleurs !

***
Comment faire payer les internautes pour quelque chose qu'ils obtiennent gratuitement ?

Je ferais remarquer que l'on paye tous 30 euros par mois pour notre accès à Internet. Passons sur le scandale des abonnements triple play qui vous oblige à prendre un abo téléphone-télé-net (je n'ai par exemple pas de télé et passe peu de coups de fil à l'étranger). Pourquoi pas 35 ? Pourquoi pas 50 ? Pourquoi pas 30, mais en diminuant les marges de FAI ? Pour bénéficier d'un package permettant de visualiser tout ou partie du contenu en ligne ? Sorte de licence globale prélevée à la source, là où c'est le moins douloureux. Problème plus idéologique que technique : cela obligerait à revoir totalement la structure de l'offre des FAI, peut-être jusqu'à proposer un FAI public (hou le gros mot) a minima.

Autre problème : comment répartir le produit de cette caisse commune entre les fournisseurs de contenu ? Là encore, la solution prend le contre-pied de l'idéologie dominante. Pas besoin de se poser la question. Qu'est-ce qui justifie que Johnny gagne plus que mon beau-frère qui joue du pipeau, ou que certains blogueurs ? Rien. Les journées font 24h pour tout le monde. Pour la presse, il faut rappeler que les "grands médias" ne seraient rien sans les subventions et aides de toutes sortes. On ne peut donc déjà plus relier les moyens des médias avec leurs recettes propres.

Car plus que la "création" (mot dont les soutiens d'Hadopi abusent sans le comprendre), c'est le capitalisme (en tant que mode d'orientation de la production) qui est remis en cause par les NTIC : comment espérer un retour sur un investissement qui ne vous coûte rien ? En dernière analyse, sur Internet, celui qui produit de la valeur, c'est l'artiste ou le journaliste, puisque les moyens de production (autres que les salaires) tendent vers zéro...

Il faut donc mettre en place, pour ces travailleurs du Net, un véritable revenu garanti qui ne tienne pas compte de résultats chiffrés. Un statut qui donne droit à un salaire inconditionnel. Payé sur la cagnotte dont je parle au début, ou, pourquoi pas, sur le budget de l'Etat... Et puisque certains sont attachés à la "liberté" (encore un mot difficile à comprendre), rien n'empêche Johnny de jouer au Stade de France pour arrondir ses fins de mois.

Evidemment, ça oblige à un effort de réflexion sur les structures du système et de déconstruction des idées reçues (et sur la légitimité des modes de rémunération, toute la méritologie nauséabonde ambiante) qui ne sera pas une mince affaire pour des gens aussi pétris de libéralisme que nos décideurs. Mais en l'absence de ce travail, ma conviction est que ces derniers sont condamnés à se débattre dans un système qu'ils ne comprennent pas. A pousser des cris d'orfraie et à appeler minablement à l'aide ceux qui ont déjà fait le pari du monde de demain...
Merci Daniel,

Où va l'argent ? D'où vient-il ? toujours les mêmes questions en fait.

J'ai bien aimé votre système du camembert coloré, cela serait simple, efficace et pas compliqué à mettre en oeuvre.

Vous avez bien résumé: transparence et arrêtez de prendre les gens pour des cons!

Bonne journée

Aussi, je viendrai volontiers discuter avec vous, si toutefois vous m'y invitez, sous réserve que cette entrevue soit filmée, et diffusée en direct sur le site que vous ne manquerez pas de créer à l'occasion.

Diantre ! Créer un site pour y diffuser l'entretien que Daniel Schneidermann ferait l'honneur de concéder aux mandataires des mercantis. Se prendrait pas un peu pour le nombril du monde, le tôlier ?
Une bonne leçon de charisme, de compétence, d'intelligence pour leur clouer le bec. Votre exercice a même été repris dans marianne et peut être même ailleurs je suis pas allée vérfier... Maintenant ils font appel à vous ces tordus qu'ont rien compris après que vous avez été banni des télés traditionnelles probablement à cause de leurs amis...
C'est une bonne petite leçon que vous leur donnez aujourd'hui (une espèce de revanche même si je n'aime pas le principe,mais là, je jubile et je suis fière de votre exposé qui doit les laisser pantois !
bonne nuit à tous
Cerise
'tain, vas-y, Frédo, lâche tes comm !

(et kikoo lol à Nicolas Princen, ça faisait longtemps)
Je ne peux qu'adhérer à cette analyse stupéfiante de réalisme et de bon sens,
mais il y a un hic, la fameuse relation de confiance à établir pour les maisons de disques d'une part, mais aussi les producteurs de cinéma d'autre part, va être un chemin de croix EXTRÊMEMENT dur à parcourir.

Cela va faire au minimum 5 ans que ces gens la s'acharnent avec force et extrême vigueur sur leurs propres clients en les accusant de voleur, spoliateur, et autre propos passant le point godwin haut la main. Pour exemple personnel, mes achats de dvds ont largement baisser quand ceux ci commençait systématiquement par un film de 2 minutes qu'on ne peut pas zapper me traitant de voleur... Les copies pirates ne font pas la morales, elles... Rebâtir une relation de confiance dans ces conditions me parais très difficile.

Cette mission fantoche aboutira, comme tout le monde le sait, à une taxation (oui une nouvelle taxe) des revenus publicitaires générés par internet, évidement cette taxation n'aura aucune autre contre partie que de gréver les bénéfices des entreprises les plus dynamiques, qui font gagner beaucoup de productivité aux entreprises, comme google exemple au hasard; et, double effet kiss cool entravera les modèles économique émergeant basé sur la gratuité, je pense notamment au domaine du jeu vidéo web based (souvent indépendant), basé sur la pub et le micro payement... (le président l'a dit, la gratuité c'pas bien !)
Merci pour cette reconduction à la frontière du journalisme indépendant.
Excellent et brillant texte de réponse ! Merci pour nous Daniel.
Inoui tout de même cet élan epistolaire de démocratie participative !
C'est vrai qu'il serait croustillant de connaitre tous les destinataires de cette insolite initiative.
Une énième commission verra-t-elle le jour ? (roulements de tambours...)
Je me suis posé la même question. Ont-ils envoyé ce questionnaire en masse aux acteurs culturels du pays dans tous les domaines, ou l'exemple atypique de Daniel et de son site les intéressent-ils particulièrement?

Vous avez raison, "industries culturelles" ça plante le décor, d'ailleurs on file droit dedans, c'est cohérent.

Sinon j'ai bien peur qu'ils traduisent le "rapport de confiance" de Daniel en "contrat de confiance" de Darty, puisqu'on n'est plus qu'une masse de consommateurs à leurs yeux.

Edit: ce message doublon s'autodétruira dans cinq secondes. Je serais vous, je m'éloignerais de mon écran. Enfin du vôtre.
Que c'est clair, juste et bien dit ...

Une question complémentaire pour Frédéric M. : un "rapport de confiance" est-ce compatible avec "un gros bâton" dans les mains d'un borgne maladroit ?
"Aussi, je viendrai volontiers discuter avec vous, si toutefois vous m'y invitez, sous réserve que cette entrevue soit filmée, et diffusée en direct sur le site que vous ne manquerez pas de créer à l'occasion."


Et pan ! Dans les dents. Comme quoi, tout le monde n'a pas oublié la mascarade des états généraux de la presse.
Sinon, question comme ça : à combien d'artistes (de producteurs de contenus culturels, hum...) ces questions ont-elles été envoyées ?
Qui les représente au sein de cette commission ?

Jacques Toubon ? Y'a pas un hélico, là, vite fait, pour monsieur AllGood ?
Patrick Zelnick ? Non, sérieux ? Il n'est pas occupé à produire des chanteuses aphones ?
Guillaume Cerutti ? La vente de l'art en conserve ? Il est pas beau (entendre : il vaut combien de millions) mon tableau d'un peintre mort dans la misère ?

Une commission de plus, aucun représentant des artistes, cool.

Et puis ça :

6) Quels sont les modes de financement possibles des industries culturelles ?


Tout est dit, non ?
Industries...
Daniel, vous avez oublié quelques arguments.

L'exemple vient d'en haut. Notre caste politique est décomplexée et immorale. Ils se servent, ils se gavent, ils se battent pour mener grand train aux frais du contribuable, c'est un concours de passe-droit, de privilèges et de contournement des lois, à leur profit exclusif...pour les cas où ils restent dans la légalité!

Ils mentent effrontément, et à répétition. Ils organisent le système dans une grande opacité, en appelant ça la transparence. Ils dilapident le bien public au profit d'intérêts privés confortablement cachés. Ils nous surveillent au mètre près et veulent tout savoir de nous, tandis qu'eux se cachent et nous tiennent loin d'eux, à l'aide d'un système de forces répressives employé démesurément pour le moindre pipi de chat.

Ils démantèlent l'outil de production et le travail, les biens sociaux et sanitaires, la collectivité et la solidarité. Ils favorisent les grosses entités anonymes, banquières, commerciales, industrielles, et précarisent l'individu citoyen, lui éliminant les uns après les autres ses repères, ses conquêtes (sociales) et même ses plaisirs.

Ils veulent faire de la brutalité un modèle de société.

Dans quel cerveau malade imagine-t-on qu'une mafia immorale sans foi ni loi exige de son petit peuple qu'il soit plus vertueux qu'une brouettée de saints?
Chronique très intéressante aujourd'hui, merci. Çà fait toujours drôle quand je lis ce que je suis censé vouloir/aimer ("Les internautes veulent que, ils attendent que..."), on dirait presque du langage d'homme politique ("les français veulent que..."), l'arrière goût en moins. En tout cas c'est plutôt bien vu, y compris sur des détails dont je n'étais pas conscient. Comme quoi...
Je me permettrai d'ajouter une remarque, qui a peut être été soulignée dans un autre commentaire (je n'ai pas eu le temps de tous les lire). Pour que le système marche, il faut vivre chichement. Ou tout au moins en donner l'air. Je suis persuadé qu'il est plus facile de donner à l'équipe de Schneidermann, qui vit de son travail sans thésauriser un petit trésor lui permettant d'aller enregistrer ses émissions aux Maldives, ou faire des reportages sur RFI depuis la salle internet d'un hôtel luxueux à Dubai. Ce qui me retient de donner de l'argent aux artistes qui ont pignon sur rue, c'est l'impression de faire ce qu'aurait fait l'infâme prince Jean s'il avait enfilé les collants de Robins des Bois : prendre à une poignée de pauvres pour donner à un riche. Sauf que dans ce système, le pauvre donne tout seul, c'est plus facile.
Moralité, peut être que vous avez une montre en or sertie de diamants, mais vous faites bien de l'ôter avant de passer sur le plateau :-)
Voici des points complémentaires que je trouve déterminant pour justifier une offre légale
(et je suis d'accord que c'est contradictoire de devoir la justifier, mais justement)

- Pourquoi lorsque j'écoute des morceaux musicaux à la TV ou à la Radio, je ne paye rien
en plus (c'est inclus dans la redevance, une licence globale existe donc déjà et je paye déjà),
mais si je veux écouter ces même morceaux après les avoir récupéré d'eMule c'est illégal.
Un même morceaux est gratuit ou illégal en fonction du média ?!? comment le justifier ?

- C'est bien de payer un morceau dématérialisé, mais comment prouver que je l'ai acheté, comment
distinguer un fichier légal d'un fichier illégal ? L'intérêt de l'objet CD, est aussi de pouvoir le prêter
(pendant ce temps on ne peut pas l'écouter), ça n'a pas de sens avec des fichiers téléchargés.
L'objet apporte se sentiment de possession qui justifie un achat individuel (contrairement à la licence globale).

- Je suis aussi très gêné par la redondance des droits d'auteurs, ce modèle n'est pas cohérent car il
tend à nous faire payer plusieurs fois les mêmes droits d'auteurs.
Exemple : j'achète le VHS du film "Leon", je devrai pouvoir télécharger la version DVD gratuitement
puisque j'ai déjà payé, idem pour la version Bluray et lorsqu'il passe à la TV je repaye (indirectement).
Est-ce qu'un film des Bronzé qui passe tous les ans à la TV et qui est connu par coeur du public
doit encore percevoir des droits d'auteurs (nous l'avons tous payé 10 fois via la redevance), ne fait-il
pas parti de la culture collective, du domaine public ?

Ces points me semble peu ou pas évoqué sur ce thème, et je trouve qu'ils participent à expliquer
certains blocages psychologiques.

Bref, bien sur il faut payer, MAIS intelligemment !
Bravissimo : tout l'essentiel est dit. Notre élite gouvernante saura-t-elle entendre ? À suivre ...
Aussi, je viendrai volontiers discuter avec vous, si toutefois vous m'y invitez, sous réserve que cette entrevue soit filmée, et diffusée en direct sur le site que vous ne manquerez pas de créer à l'occasion.

Vous n'y pensez pas. "La transparence absolue, c'est la dictature" ont dit messieurs Guéant et Finkielkraut.

Blague à part, j'espère que quelqu'un pensera à leur parler de la licence créative.
Excellente réponse Daniel ! Quand j'ai lu les questions, j'ai cru à un gag.
J'ai hâte de voir l'émission filmée de leur réponse sur @si.
Tiens, avant je pouvais lire Libé - bien que je n'aime guère leur mise en page - sur le net, maintenant je ne peux plus lire que le début d'un article, si je veux lire la suite je dois payer. Voici la gentille "invitation": "Vous êtes actuellement inscrit(e) à la zone gratuite Libé+. Si vous souhaitez accéder à la zone abonnés et lire cet article, cliquez sur le lien ci-dessous. "

C'est le cas pour les articles politiques. http://www.liberation.fr/politiques/0101594169-ump-la-peur-des-petits-hommes-verts

Par contre pour les "faits divers", celui de la joggeuse tuée, là on peut tout lire. http://www.liberation.fr/societe/0101593928-une-joggeuse-enlevee-dans-une-foret-de-l-essonne

Eh bien, je n'irai plus lire Libé... c'est tout simple.
... était la carotte du dispositif dont la Hadopi était le baton. La carotte, pour des raisons mystérieuses, ayant pris du retard sur le baton, ...

Typo : bâton, ici il faut bien un accent circonflexe !


Si vous voulez bien, je m'en tiendrai au domaine de l'information, que je connais le moins mal.

Prudence qui vous honore ou coquetterie ?


Un premier scénario est envisageable : celui de l'organisation brutale, massive et spectaculaire d'une pénurie. On pourrait l'appeler "scénario Murdoch". Mais ce n'est même pas certain. Parce qu'alors qu'ils ne pourraient plus avoir accès au même bien sans payer, certains internautes continueraient d'avoir l'impression de pouvoir. Prenons le lecteur de journaux papier gratuits : sait-il que l'information qu'il consomme chaque matin est sans commune mesure avec ce que lui propose un journal payant ? Le sait-il ? Non. L'ersatz qui lui est distribué gratuitement par Bolloré ou ses homologues fait illusion.

Cet ersatz dont vous parlez est déjà consommé par la partie la plus pauvre de la population pour qui la seule autre source d'information est la télé, qui n'est pas gratuite mais presque. Vous croyez qu'un ouvrier, payé à coups de pied au c.l va payer 1,50 par jour pour acheter un journal ?


En baissant les prix ? Evidemment. La part du prix qui ne va pas "dans la poche de l'artiste" est une véritable obsession, pour l'internaute-client. Il faudra faire de sérieux efforts sur les marges, et surtout pratiquer une transparence absolue sur l'affectation des recettes. Quand il cliquera pour payer un euro, l'internaute devra avoir sous les yeux le joli camembert coloré qui lui indiquera exactement où va cet euro.

En effet, et on aimerait voir le même camembert sur les produits vendus dans tous les magasins, aussi !


... Comme tous les clients, l'internaute ne souhaite pas payer trop cher. Bien. Mais surtout, je vous le disais, il veut savoir où va l'argent. ... D'abord, il faut que l'équivalent gratuit n'existe pas. Pour ce qui nous concerne, la démonstration est faite : le travail que nous faisons ici, les médias installés n'en ont pas voulu. ...

Tiens, justement. Ça ne vous gêne pas, d'être les seuls dans cette spécialité ?


Ensuite, l'internaute-client souhaite donner son argent à un visage, ou des visages. Des visages familiers. Et il souhaite avoir un rapport personnel, avec les bénéficiaires de son financement. Personnel et exclusif. Je m'entends. L'internaute-client admet parfaitement de partager ce rapport exclusif avec des centaines, des milliers, des dizaines de milliers, d'autres internautes. Mais à condition qu'ils soient tous sur un pied d'égalité, c'est à dire : tous internautes. A condition que les artistes qu'il va payer n'aillent pas aussi cachetonner chez Denisot, ni chez Durand, ni nulle part. ...

C'est pas demain la veille que leurs émissions débiles vont disparaître. Ils auront à peine lu cette phrase, vos trois bonshommes, qu'ils vont jeter votre lettre au feu !

Des émissions de variétés sans chanteurs ? Il y aurait donc des artistes qui seraient des "interartistes", qui ne pourraient pas se produire ni à la télé ni à la radio, et seraient condamnés à donner des concerts sur internet, leurs fans ayant droit à des vidéos plus ou moins faciles à regarder en ligne !? Ce sont les artistes qui vont adorer !

Et puis il y aurait les autres, dont personne ne pourraient acheter les albums sous forme de téléchargement. Et là, ce sont les plateformes de téléchargement légales qui vont faire "la gueule" !

Sans compter que cela aboutirait à un déchirement, au sens littéralement physique du terme, de notre paysage culturel. Le gamin qui fermerait son ordinateur, se retrouverait dans un monde totalement étranger, où il ne trouverait plus aucun repère.



Attention, l'internaute-client n'est pas (majoritairement) un tyran. Il ne souhaite pas nous (artistes comme journalistes) tenir la main, nous dicter notre production. Il nous reconnait le droit de produire ce que nous souhaitons produire, ...

Vous avez cette impression parce que votre domaine d'activité est unique, mais en matière de production artistique, si on subordonne trop la survie d'un chanteur ou d'une chanteuse à la bonne volonté d'un groupe de personnes, les artistes vont être tentés de donner au public ce qu'il attend d'eux. Pas tous, sans doute, mais la plus grande partie.


Ce que je viens d'esquisser, cela s'appelle un rapport de confiance. Et c'est peut-être bien cela, l'ingrédient magique dont je vous parlais. Et comment créer ce rapport de confiance avec l'internaute-client ? En le traitant comme un partenaire, c'est à dire en lui faisant confiance les premiers. Par exemple, en lui donnant le choix entre plusieurs tarifs, et en lui expliquant les conditions dans lesquelles il peut payer un tarif, plutôt qu'un autre. ...

Je suis sûre que Frédéric Mitterand va lire ça avec le plus grand sérieux ; les trois autres, par contre, vont rigoler ... Confiance ... c'est quoi ce truc ?


Ou encore, en n'installant de verrous que symboliques. Ici-même, lors de la création de ce site, par exemple, nous avons eu le choix entre deux systèmes de verrouillage. Un verrou très efficace, mais contraignant pour les abonnés (en gros, rendant impossible de se connecter sur plusieurs ordinateurs avec le même identifiant). Et un autre système, moins efficace, mais moins contraignant pour l'abonné (on peut se connecter, avec le même identifiant, sur autant d'ordinateurs qu'on le souhaite. ...

Ce ce que font tous les sites web où il faut montrer patte blanche avant d'entrer. Rien d'exceptionnel là dedans.

Je crois que le logiciel iTunes a choisi le premier verrou. On ne peut plus télécharger ses achats depuis un autre ordinateur que celui qui a servi à la création du compte. (Besoin d'une confirmation, là. Merci.) Comment on fait quand on change d'ordinateur dans ce cas là ?



MM. Zelnik, Toubon et Cerutti, il y a un premier pas dans la voie de la création de ce rapport de confiance : permettre aux internautes de suivre vos travaux. En direct. Sans filtre. Tant qu'ils se dérouleront dans le secret d'un cabinet ministériel, vos travaux, je suis au regret de vous le dire, seront frappés, aux yeux de l'internaute moyen, d'une sorte de vice de fabrication.

Aussi, je viendrai volontiers discuter avec vous, si toutefois vous m'y invitez, sous réserve que cette entrevue soit filmée, et diffusée en direct sur le site que vous ne manquerez pas de créer à l'occasion.

Bien à vous.


Ah oui, ce serait bien !
Ha ha excellent Daniel !
Votre texte d'abord, et ensuite la tête que vont faire ses destinataires en le lisant !!
soit ils ne vont rien piger, soit ils vont piger...et faire la gueule ! :-)

une petite remarque que tout cela m'inspire :

La cause de l'impossibilité du retour en arrière sur le "payant vs gratuit" réside dans les discours tenus par l'industrie artistique et les politiques à propos d'Hadopi.
De tels discours revanchards jusqu'à l'indécence, décomplexés jusqu'à l'odieux forge chez le consommateur (qui a pourtant déjà payé la piscine de P.Nègre) une haine du payant et des convictions bien plus fortes que n'importe quelle avarice ou loi du marché.

Ils pourront baisser les prix tant qu'ils veulent, il y a désormais des choses autant gravées dans le marbre qu'une déclaration de guerre au consommateur : plus jamais je ne donnerai un seul centime à une major, à la fnac, à une chaine de tv d'un grand groupe audiovisuel, à un journal d'un grand groupe de presse, etc, etc.
Il est quelque peu pathétique de constater qu’un ministre de la culture demande conseil à M. Schneidermann, dont la fonction de critique des médias a été délaissée par le service public télévisuel et remplacée par de mièvres simulacres.

Voici une liste que j’amorce sur neuf autres questions qu’il me démange de poser, que d’autres pourraient compléter :
Qu’est-ce que la culture ? La culture est-elle encore un enjeu politique ? Qu’est-ce qu’une politique culturelle ? En quoi consiste-t-elle ? L’élitisme pour tous est-il possible ?...

J’aimerais bien qu’au moins on tente d’y apporter des réponses, si tant est que Monsieur le Ministre accepte de discuter, sincèrement, sur le plateau d’@si.


Merci d’avance à tous
En effet l'internaute veut payer moins cher : il sait que tout à un prix mais il sait aussi que dans le monde numérique dupliquer un contenu ne coûte pas grand chose. Par exemple produire un album ça coûte des sous (mais pas tant que ça !) mais dupliquer un MP3 ça ne coute que de la bande passante. Il y a une chose que l'industrie du disque n'a jamais essayé : de baisser le prix dramatiquement. Je pense qu'il y a un prix en dessous duquel les gens ne sont plus prêt de faire l'effort d'aller pirater (ce qui prends quand même plus de temps que d'aller cliquer une fois sur iTunes). Si un morceau coûtait 5 ou 10 centimes je pense que personnes n'irait chercher des sites pirates. Le piratage n'existerait même pas ! Les ventes exploseraient. Ils vendrait moins cher mais plus. Ça semble logique, faites l'expérience : aller vous acheter un iPod de 40Go ce qui fait 40 000 chansons, essayez de le remplir en achetant des chansons. En gros vous en aurez pour 40 000 € ! Une somme que chaque ado dispose bien sur… Pour un journal ne pas imprimer/distribuer un journal c'est quand même une sacrée charge qui s'en va ! Le truc c'est qu'au prix de l'abonnement en ligne j'ai quoi en plus ? Des bannieres en moins ? Je peux poster des commentaires ? Super ! La base ça reste quand même le contenu EN PLUS.

Chapo à Apple et à son initiative de iTunes LP qui propose du contenu EN PLUS (genre Bonus DVD en mieux).
Proposez plus pour moins cher, soyez honnêtes avec vos clients, n'essayez pas de les gruger pour gagner des clopinettes sur le court terme, fondez un rapport de respect mutuel… C'est par le haut qu'on s'en sortira, pas en envoyant les flics chez les potentiels clients !!
Si vous voulez, je vous fournis le camembert de l'offre légale, il est assez surprenant et correspond assez peu à sa légende.

Je pose le cadre : je fais des disques que je sors sur un micro-label qui m'appartient. Pour placer ces disques sur iTunes, je passe pas une société américaine très commode et très connue des creuvards de la musique comme moi : CD Baby.

Sur les 9,90 $ (pour le iTunes US) ou 9,90€ (pour l'Europe) que coûte un album, CDBaby me reverse, après avoir pris une commission de quelques pourcents, environ 7 $ ou €.

C'est à dire que Apple verse plus de 70% du prix final à l'entité qui lui confie un contenu. Or, une fois placé, il n'y a pas de frais de fabrication et les risques sont très limités puisque les frais de placement sont les même si on vend 1 disque ou si on en vend 1 000 000. (Les frais sont les suivants : 35$ par album + 20$ pour l'obtention d'un numéro de code barre).

En résumé, le label touche deux fois plus d'argent par disque vendu que sur les ventes physiques (pas de fabrication, pas de port). 7$ par disque, c'est énorme.

Et en plus, les acheteurs peuvent acheter les titres à l'unité ce qui, étonnamment, représente une part non négligeable des ventes.

Donc, si des artistes ne touchent que des cacahuètes, c'est parce qu'il ont signé des contrats très désavantageux avec des gens moyennement fréquentables.

Du coup, j'en profite pour faire un peu un peu de PUB !
Il y a plein de pistes à explorer, si les brillants esprits des industries du disque voulaient bien se donner la peine d'innover un peu...
Exemples :
Version actuelle :" -Tiens, pour l'anniversaire de Mamie, on se proposait de faire un petit bal comme quand elle avait 20 ans... T'aurais pas un CD d'Yvette Horner, par hasard ?
- Euh, ... pas vraiment non... Mais attend un peu, je lance la mule et je te sors l'intégrale." Illégal, pas bien !

Version alternative : "- Ca tombe bien, j'ai trouvé un site qui te fait du sur mesure. Je choisis un programme "bal musette, je te le programme pour Samedi soir, et ils nous envoient un lien par e-mail. Y'a plus qu'à attendre Samedi et cliquer. Le tout pour 5€ de l'heure, on doit bien ça à Mamie !"

Même chose pour : Mes employés/clients/patients/administrés en ont marre d'entendre "Radio Pouët-Pouët"/"Mon intégrale d'André Rieux"/"The girl from Ipanema" dans leur bureau/supermarché/salle d'attente/ascenseur/fête du village. Je m'abonne sur ZiksurMesure.com et je peux leur concocter un programme qui évolue, sans pub( ou alors c'est gratuit)...

Il y a plein d'autres trucs aussi que les artistes ont essayé sur le Web... Les morceaux qui étaient proposés à remixer en ligne par exemple (Björk, Bowie et d'autres s'y sont essayés), c'est peut-être un marché à creuser... La liste est longue et n'a de limite que l'imagination.
"Rupert Murdoch, comme vous le savez, vient de décider de passer en payants tous les sites de ses (nombreux) journaux."
Phrase un peu bancale.

Assez d'accord avec la réponse.
Bonjour,

Je voudrais être synthétique (je n'ai pas beaucoup de temps). Mais voilà mon idée: un service public d'accès universel à la connaissance, à la culture, et à l'information.

Pour prendre l'exemple de la musique:
-En échange d'un impôt mensuel obligatoire et du même montant pour tous.
-L'Etat donne accès à la totalité de la production culturelle (ex musicale), d'Aristide Bruant à Lorie (pour aller vite), et fournit lui même les possibilités de téléchargement pour les fichiers non disponibles actuellement.
-Cette rémunération va directement aux artistes, ou pour ceux dont les droits ont expiré, à un fond de numérisation, restauration, et soutien à la création. On peut aussi ajouter qu'un certain pourcentage est automatiquement alloué à ces fonds.
-Création de médiathèques dédiées au téléchargement et à la découverte pour ceux qui n'ont pas accès facile et rapide à internet et pour les jeunes et moins jeunes voulant découvrir de nouvelles choses.

A charge aux maisons de disque et autres industries de devenir des prestataires de service pour les artistes, ou des agréggateurs de contenus/dénicheurs de perles.

Le système peut être étendu aux livres, aux films, aux émissions tv, et même aux journeaux. Il n'exclut pas de faire de l'argent en vendant des cd, des livres ou des journeaux papiers. Simplement la totalité de ce dont on veut faire commerce doit être disponible en ligne.

Enfin on peut l'étendre à un droit à la connaissance, d'une part en ouvrant l'accès aux bases de données scientifiques en plus des livres, mais en ajoutant des cours portant sur la totalités des programmes de l'éducation nationale et supérieure, sur tous les supports possibles.

Pour finir on peut coupler cela à des mesures de justice sociale, en réduisant la durée des droits d'auteurs, ou en instituant une rémunération maximale annuelle (qui irait de pair avec l'instauration d'un salaire maximum dans le reste de la société bien entendu).

Voilà je pense que ça expose en gros l'idée... C'est tout à fait possible techniquement et c'est accessible économiquement (on tourne entre 20 et 30 euros par mois par personne majeure). Un droit universel d'accès à la connaissance, à la culture, et à l'information est à ce prix.
Puisqu'on parle "transparence", voici un premier symptôme qui nous vient de PCInpact :
http://www.pcinpact.com/actu/news/53267-mission-zelnick-ufc-quadrature-opacite.htm

Du coup, aujourd’hui, le collectif CPI dénonce en bloc cette opacité. Ses fondateurs demandent un questionnaire public, un nouveau délai et des réponses publiques, soit à peu près tout l’inverse de ce qui fut fait jusqu’à présent.
Daniel Schneidermann, j'ignore comment, a téléchargé gratuitement tout ce que les internautes ont dans la tête. Rien à dire.
Mais qu'ensuite il le partage avec Mitterrand and co, ça devrait être une offre payante. C'est tout.
Ils s'imaginent quoi? Vivre dans un monde où l'on peut disposer gratuitement de tout? Quand il réfléchit avec son cerveau, Daniel Schneidermann, c'est comme un boulanger qui fait du pain. Vous n'imagineriez quand même pas qu'il vous la donne gratuitement, la baguette, le boulanger, Mr Mitterrand?
il veut savoir où va l'argent.


Et il souhaite avoir un rapport personnel, avec les bénéficiaires de son financement.


Insinueriez vous que l'internaute souhaiterais donner directement aux artistes, et, par ce biais, rendre inutiles les maisons de disque ?


A mon avis, la commission va pas apprécier.
La question 6, montre bien la finalité de cette loi :
« 6) Quels sont les modes de financement possibles des industries culturelles ? »
On ne parle plus de la protection de « L’ARTISTE » ou se son « ŒUVRE », mais « DES INDUSTRIES ».

Le décryptage des questions, se résume à :
Comment rendre LES RICHES encore PLUS RICHES ?

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Attention, l'internaute-client n'est pas (majoritairement) un tyran. Il ne souhaite pas nous (artistes comme journalistes) tenir la main, nous dicter notre production. Il nous reconnait le droit de produire ce que nous souhaitons produire, de suivre notre inspiration sur le choix des sujets traités dans les articles et les émissions. Parfois, il n'adhère pas. Mais ce n'est pas grave. Il nous pardonne de ne pas adhérer.

Je suis assez d'accord avec l'ensemble. J'ajouterais, au sujet de la partie que j'italique, que l'"internaute-client" pardonne de ne pas adhérer à la condition de pouvoir le dire.
L'aspect dialogue, prise en compte des remarques est un mécanisme indispensable, qui "implique" en plus l'"intenaute-client" et donc donne une satisfaction supplémentaire (pour ceux qui participent, ce qui n'est, d'ailleurs, en rien obligatoire pour profiter pleinement de l'offre)
pour le système de sécurité Daniel, j'avais passé mon compte avec mot de passe à ma soeur à paris, un collègue de travail à lille et une amie lilloise aussi. . . 2 de ces personnes se sont finalement abonnées, la dernière s'en tape et regarde Guillon sur le site de france-inter.

j'en profite pour faire de la pub pour la revue XXI, je sais, ça n'a rien à voir avec la choucroute, mais ils sont bien là bas aussi, comme ici à @si
@si, une entreprise qui a réussi sa CRM. Voilà le slogan qu'il faut pour convaincre Mitterrand.
Il pourrait aussi directement demander notre avis, en tant que consommateurs, on a notre opinion et nos exigences.
C'est une très bonne analyse.

Le problème, c'est qu'elle ne va pas plaire à M. Zelnik. Les parasites -- pardon, "intermédiaires" -- de son espèce n'ont aucune place dans le modèle que vous évoquez. Et ça ils ne l'encaissent pas.
Les 9 questions :
1) Comment répondre aux attentes des internautes en matière de développement de l'offre culturelle légale sur internet
(notamment musique, cinéma, livre et presse) ?
2) Dans les domaines qui vont concernent plus particulièrement, quelles que sont les contraintes et les problématiques émergentes en matière de diffusion sur internet
(notamment musique, cinéma, livre et presse) ?
3) Comment favoriser le développement des offres culturelles légales sur internet ?
4) Comment garantir la diversité de ces offres et assurer l'émergence de nouveaux talents ?
5) Quelles actions incitatives les pouvoirs publics peuvent-ils mettre en oeuvre dans ce domaine
6) Quels sont les modes de financement possibles des industries culturelles ?
7) Comment assurer une juste rémunération des artistes et des producteurs de contenus culturels ?
8) Quels sont les bonnes pratiques en vigueur en France ou à l'étranger qui peuvent servir d'exemple ou de références dans ces domaines ?
9) Tout autre point que vous souhaiteriez porter à la connaissance de la mission.

À vous de proposer vos réponses !

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Bravo Daniel, c'est parfait.
Attention aux doubles sens associés au mot "confiance". On nous a déjà fait le coup avec "l'informatique de confiance" qui servait surtout les fournisseurs en fliquant et contraignant les utilisateurs/clients. Une vieille vidéo qui parle de cette ancienne notion en informatique : http://www.youtube.com/watch?v=pc66QHNcgFk

Il faudrait que la notion de "confiance" développée par DS soit bien comprise par ses interlocuteurs ;)
je suis tout à fait d'accord
En plus du rapport de confiance déjà évoqué, j'ajouterai que l'internaute réclame maintenant un peu de respect... Il a du mal à pleurer pour les majors qui produisent la même soupe tous les ans.
Et il a du mal à être un oublié de la globalisation de cette offre culturelle : pourquoi ce qui est accessible gratuitement à un internaute américain lui serait-il interdit? Les épisodes de séries télé sont en effet publiés le lendemain de leur diffusion sur le site de la chaîne qui les diffusent, gratuitement, pour entretenir l'envie de regarder la série si on a raté un épisode.
En France, les sites qui proposent gratuitement les sous-titres de ces épisodes sont fermés les uns après les autres.
Par contre, si on veut voir sa série préférée dans l'ordre et en V.O., il faut payer. Et même en payant, si la plate-forme de diffusion tombe en panne pendant le week-end où vous avez acheté vos épisodes de Héroes, votre FAI préféré ne vous remboursera pas forcément le prix de la location. Et votre vidéo-club préféré ne vous remboursera pas non plus le prix de la location de votre film si les DRM contenues dans le DVD sont incompatibles avec votre lecteur...
Si l'offre légale et payante est moins fiable et moins performante que l'offre gratuite, il n'y a pas lieu de s'étonner que la seconde aie davatange d'adeptes!
Et pour finir, c'est marrant, mais la chaîne que je finis par regarder un peu en ce moment c'est TF1, une des rares à proposer de la V.O. Dommage que le service public n'y ai pas pensé, depuis le temps que nos ministres de l'éducation se plaignent de notre mauvais niveau en langues étrangères...
Il y aurait sans doute encore beaucoup à dire, mais les idées que vous formulez sont tout à fait exacte (de mon point de vue).
Très juste ! :D

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