Eva Joly, encensée par les journalistes (mais pas tous)
Pour les uns, c'est "la nouvelle égérie écolo", "la meilleure candidate d’Europe Ecologie à la Présidentielle", une femme "passionnée et indépendante". Pour d'autres, elle a "une part d'ombre" et ne serait pas "l'incarnation de la Justice sereine idéalisée par bien de ses zélateurs". En cette fin d'été, Eva Joly est partout dans la presse : buvant un verre dans Le Monde magazine, dans un hamac pour Libération ou à "hauteur d'hommes" dans L'Express. Encensée à tort ou à raison, Joly risque de devenir une cible ces prochains mois depuis que Cécile Duflot l'a quasiment adoubée comme candidate à la présidentielle pour Europe Ecologie. Anticipons les balles et essayons d'établir le vrai bilan d'Eva Joly juge d'instruction.
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Derniers commentaires
Et encore moins j'aurais imaginé les voir pour la première fois sur le forum d'@si.
Bravo les gens, vous vous acharnez sur Eva Joly, bravo. Continuons à voter Sarkozy et ensemble, tout sera possible.
**Exil annoncé en 2012**
Le but de sa candidature est de rassembler au centre (cad, piquer les voix de droite que villepin ne pourra rassembler), pendant que le pouvoir perd son électorat d'extrème droite... et balancer les électeurs écolo-centristes dans le groupe des votants utiles.
et je trouve cela malin... car 1) on a encore le temps de voir l'année électorale venir, l'alchimie de la communication pourra agir en profondeur sur l'opinion en attendant ; 2) si le PS veut s'allier au centre, une alliance avec europe écologie, quelle qu'en soit la représentation, n'apparaîtra jamais comme une traitrise, contrairement à une alliance avec le modem, ou ce qu'il en reste et enfin 3) cela pourrait provoquer un 2002 bis mais avec dommages collatéraux à droite cette fois.
Martine Aubry élue avec 82 % des voix ... mdr mais possible.
Sincèrement, je pense, au contraire de Terra Nova, que plus on aura de parties en jeu, plus le jeu sera favorable à la gauche, socialistes certes, mais toujours plus humain que ce qu'on a actuellement.
après avoir quitté son poste
ne souhaitait-elle pas " s'éloigner de la France" ?
n'est-elle pas retourné en norvège pour conseiller son(?) gouvernement(?) ?
le climat norvégien est - il trop froid ?
J'en ai marre qu'on me bassine avec Bruno Roger-Petit : Ce type est naze ! Il colporte de fausses nouvelles, il pratique régulièrement le sous-entendu calomnieux, la plupart des commentaires de son blog ne font que relever les énormités qu'il profère. A la louche, c'est un zéro...
Auriez vous l'amabilité, s'il vous plait, de ne plus polluer vos articles avec du BRP !
(Ok, je sais qu'il est pratique et que, grâce à lui, vous trouvez une fois sur deux une magnifique pépite de connerie pour étoffer vos articles mais je paye pour lire ce site et ça devient lassant !)
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En bonus, une action qui n'a eu (presque) aucun écho médiatique : http://pacte-contre-hulot.info/?chemin=velocontrehulot
L'indulgence de la presse envers Eva Joly lui est sûrement inspirée par sa popularité montante. Les journalistes, qui savent lire les sondages, ont intérêt de soutenir Eva Joly (même s'il avent qu'elle n'a aucune chance d'être élue) parce qu'elle est un bon client et que les Français (j'allais dire le public) ont besoin de nouveaux héros.
Eva Joly, dans le paysage politique actuel, en l'absence de super-stars charismatiques, est plutôt sympathique dans son rôle de Zorro-le-vengeur-masqué-en-jupons.
Mais Zorro est plutôt un personnage de série B ...
Je souscris pleinement à votre conclusion, Sébastien. Je me permets juste d'ajouter cette remarque : il aura donc suffi d'un soupçon de positionnement pour 2012 de la part d'une élue (E.J), adoubée par la chef de file d'un parti politique (Les Verts), pour que la machine médiatique s'emballe en plein mois d'août ! Eva Joly candidate E.E en 2012 ! Demandez le programme ! qui est pour ? qui est contre ?
Quoi ?!?! Comment ?!?! il n'y a pas encore de sondage d'opinion à propos de cette primordiale question d'actualité brûlante ? Mais que font les journalistes au mois d'août, je vous le demande !!!
Peu-être peut-on trouver une des explications de la complaisance de la presse à l'égard de Mme Joly dans une certaine reconnaissance, disons, professionnelle...
Il faut voir comme ceux qui ne crient pas, qui expliquent intelligemment, font appel à la raison et pas aux sentiments et au bruit, sont peu relayés par les médias, par rapport aux agités et affairistes, dont le chef l'est hélas aussi de notre État.
Il nous faut plus de personnes vertueuses et honnêtes, qui ont un vrai culte de la République, de ses quatre piliers que sont la liberté, l'égalité, la fraternité, et la laïcité, et qui les comprennent réellement. Les "affaires" récentes mais aussi la politique générale de ce gouvernement, et même de nombreuses politiques de la V° République, montre que ce régime et beaucoup des professionnels de celui-ci, ne comprennent pas ce qu'est la République, ou ne partagent pas les valeurs de ce modèle. Ce qui a comme problème supplémentaire de décaler les grands débats qu'il faut avoir vers des débats double ou triple encombrés des nombreux conflits de personnes.
Ce serait tellement bien d'avoir un second tour de la présidentielle du genre Joly-Fillon, plutôt qu'un effrayant Sarkozy-DSK =/.
Quant à Philippe Bilger, je crois qu'il éprouve surtout de la jalousie et une certaine schizophrénie :
- il vante la transparence norvégienne, la république irréprochable
- il critique les grandes proximités entre hauts serviteurs de la République et intérêts privés
- il critique une désorganisation grandissante et volontaire de la Justice
- il critique les inégalités croissantes et le désintérêt de ceux qui devraient pourtant en faire leur principal problème quotidien
Mais il en veut à la personne qui semble porter tout cela, car elle est de gauche, elle paraît intègre, et surtout, les médias font d'elle un portrait sans faille. Or il aimerait être cette personne, manifestement... Car il ne faut pas non plus se leurrer sur lui, même si on sent parfois qu'il se recadre pour rester au sein de son camp, pour demeurer dans la limite du raisonnable de droite, il est intéressé par ce que pensent les citoyens. Il l'a dit sur le plateau d'@si, et il l'a prouvé : il y a 2 ou 3 ans, alors que j'en avais moins de 20, j'avais laissé sur son blog un commentaire assez dur contre ses positions, il a paru étonné de cette virulence et m'a envoyé un mail, je lui ai expliqué, il a publié mon commentaire et m'a répondu à nouveau par mail. Qu'un avocat général prenne du temps pour comprendre un jeune citoyen, cela me semble bien.
N'oublions pas qu'il lui reste moins de deux ans avant son entrée triomphale à l'Elysée. Il faut absolument lui donner les occasions de s'aguerrir et de s'accoutumer à la violence des mœurs politiques.
Sinon je n'ai aucun jugement à émettre au sujet du passé justicier de Madame Joly. Je la crois intégre, à priori et je pense que son côté "nordique" en fait certainement une personne droite et moins magouilleuse que les autres candidats évoqués.
Je n'ai qu'un reproche à lui faire : s'être acoquinée avec Daniel Cohn-Bendit... dont je me méfie comme de la peste ! Et avec ce pauvre José Bové dont on dit qu'il semble s'être dissout dans l'Europe (car il semble que les Bové soient solubles dans la C.E.).
Encore une fois, la solution ne viendra pas d'en haut, ni par le biais d'un plan com répercuté par un media quelconque...
Article de Libération, avril 2010, signé Mathieu Bonduelle, secrétaire du Syndicat de la Magistrature :
Philippe Bilger, un avocat (très) général
Philippe Bilger a «le droit de tout dire». C’est ce qu’il se plaît à dire. Mais que dit-il au juste ? Presque rien. Presque…
M. Bilger, magistrat blogueur, exerce les fonctions d’avocat général près la cour d’appel de Paris et alimente avec assiduité - et une forte propension au narcissisme - un blog intitulé Justice au singulier. Il a fait parler de lui en publiant un billet titré «Eric Zemmour ou le trublion officiel», dans lequel il rend un vibrant hommage à cet «esprit libre», et homologue en passant la dernière pensée profonde du chroniqueur multicarte pour qui les délinquants sont essentiellement des Noirs et des Arabes. Afin de «constater la validité de ce "fait", la justesse de cette intuition», M. Bilger a cette idée de génie : proposer «à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris». Observons la rigueur de l’avocat général : glissant du fait à l’intuition, il entérine celle-ci par une autre intuition, la sienne, qu’il entend tirer de son expérience professionnelle et qu’il transforme en fait.
Outre que la France ne se résume pas à Paris, il se trouve que M. Bilger regarde la justice quotidienne d’assez loin. Il officie «depuis plus de dix ans» à la cour d’assises où, comme il l’indique sur son blog, il a «été amené à requérir dans un certain nombre d’affaires dont quelques-unes ont eu un fort retentissement médiatique» (suit une liste d’accusés célèbres - mais ni Noirs ni Arabes - qui ont fait la célébrité de leur accusateur). Un citoyen de bonne foi pourrait ainsi proposer à M. Bilger de l’accompagner à des audiences correctionnelles pour savoir ce qu’il en est vraiment. Sauf que M. Bilger le sait déjà : les prévenus, blancs ou non, sont surtout pauvres.
Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi cette réalité-là - largement étayée par la sociologie - n’intéresse pas le procureur du Web : elle ne sert ni sa vision profondément conservatrice du monde social ni la fonction qu’il entend occuper dans l’espace médiatique. Si on prend la peine de lire sa prose à la fois emphatique et anecdotique, on s’aperçoit en effet que Philippe Bilger aimerait être là où on ne l’attend pas et se retrouve souvent… là où on l’attendait.
Qu’il fasse l’éloge de l’autorité à l’école ou qu’il excuse les «plaisanteries» de Brice Hortefeux sur les «Auvergnats», qu’il conseille à Ali Soumaré de se retirer «avec élégance» de la campagne électorale ou qu’il parte à la «recherche d’un stoïcisme intelligent et pragmatique» en matière de sécurité, qu’il s’en prenne à «la grande houle systématique des droits de l’homme, des syndicats, des avocats et des humanistes patentés» ou qu’il fasse l’apologie de la «concertation» lancée par son ministre pour verrouiller la réforme de la procédure pénale, qu’il demande avec insistance la suppression de la Halde ou qu’il se déchaîne contre Jamel Debbouze, qu’il encense la police et la hiérarchie judiciaire ou qu’il dénonce le «lynchage papal», Philippe Bilger n’est pas franchement imprévisible : comme nombre de rebelles ou d’iconoclastes autoproclamés, il surjoue l’adversité pour mieux se nourrir des clichés du supposé «bon sens», qui non seulement ne bousculent pas, mais confortent l’ordre établi.
Ainsi, lorsqu’il se contente d’affirmer que les audiences pénales sont essentiellement fréquentées par des Noirs et des Arabes, M. Bilger ne défend pas la liberté d’expression de M. Zemmour, commode «bouc émissaire» omniprésent. Il valide une perception ethniciste de la délinquance, à l’exclusion de toute explication sociale et bien sûr de toute réflexion sur les contrôles au faciès. Ce faisant, il se pose en caution judiciaire d’un stéréotype raciste. Son «droit de tout dire», M. Bilger ne l’utilise pas pour tout dire, mais pour exprimer des lieux communs qui ne sont pas plus neutres que les discours des «idéologues» qu’il s’est fait une spécialité d’étriller.
Comme le dirait M. Bilger : «Dire n’importe quoi, un droit de l’homme ?» La réponse est oui, mais qu’il nous soit permis de le dire : l’ineptie n’est pas soluble dans la liberté d’expression.
Bref, on sait de quel côté il est, c'est clair.
Quand à l'inoxydable BRP, c'est un socialo bon teint (mais alors d'un rose très très pâle) ...
Bref, en 2012 on aura le choix entre Sarko et DSK... C'est à dire entre la peste et le choléra. Il serait urgent de trouver une alternative, mais avec cette presse là, ce n'est pas gagné.
C'est amusant (et affligeant surtout) comme on peut écrire tout et n'importe en partant d'une page ou d'un groupe Facebook. Car qui connaît un peu Facebook sait que n'importe qui peut créer autant de pages de fans ou de groupes sur n'importe quel sujet ou n'importe quelle personnalité. Prendre comme exemple représentatif le groupe (et non la page) « 100 000 citoyen(ne)s appellent Eva Joly » relève de la plus pure malhonnêteté journalistique puisque il est le 10ème dans la liste des groupes sur le même sujet, dont le plus important sobrement intitulé Soutien à Eva Joly comporte 1500 membres ! Quant à la page "officielle" d'Eva Joly elle a aujourd'hui 1612 "abonnés"...
L'art et la manière d'être "ironique" chez Marianne 2...
comme s'il s'agissait d'un procureur.
Non, un non lieu n'est pas un échec pour un juge qui se doit d'instruire à charge et à décharge.
Non, un non lieu n'est pas un échec pour un juge qui se doit d'instruire à charge et à décharge.
Sauf que l'intéressée cherche à faire passer ses non-lieux comme résultant du système des puissants qui entraverait la justice...dont elle serait l'unique gardienne ; on est pas loin des théories du complot avec Madame Joly.
Et puis elle ne manque pas d'humour, donner des leçons de droit aux politiques : le méchant Brice qui condamne un brave polygame vaguement violeur à ses heures perdues avant son procès ; puis venir se gausser de bien connaître DSK pour l'avoir mis en examen alors que le chaud lapin du FMI avait obtenu un non lieu...c'est du gauchisme à géométrie variable de grand art ^^
Ce n'est pas ma paranoïa qui empêche mes ennemis de me nuire.
Je ne sais pas si Jules César croyait ou ne croyait pas aux complots. Ses ennemis ne se sont pas posé la question avant de se lier pour l'assassiner.
La théorie du complot n'a jamais empêché les complots.
Déjà, Eva Joly, 67 ans, comme renouvellement des élites, tu repasseras. Et puis quelqu'un qui garde dans son bureau plusieurs heures d'affilée un prévenu atteint de psoriasis géant pour le faire craquer, même si c'est un sale type, je trouve ça inquiétant. Et après Cécile Duflot qui refuse l'obstacle car elle a peur pour sa vie de famille, ce que je trouve parfaitement respectable, la candidature d'Eva Joly ressemble fort à une candidature de témoignage et de circonstance : quelques affaires louches impliquent des politiques, notre leader naturel ne veut pas y aller, tiens, si on prenait une juge d'instruction à l'image inflexible ? L'élection présidentielle ne marche pas comme ça. Enfin, dans un sens, tant mieux, je ne suis pas franchement d'europe écologie de toutes façons :)