Face aux menaces, le régime syrien s'ouvre aux caméras
Des combattants en Syrie, des immeubles détruits : ces images, habituellement, sont celles du côté des rebelles. Cette semaine, c'était des combattants côté régime syrien, ou des obsèques de chrétiens tués par les rebelles, que l'on pouvait voir sur France 2. Pour entrer "côté rebelle", les journalistes empruntent des filières de passeurs (nous en parlions ici). Côté officiel, le régime ouvre plus largement ses portes depuis les menaces de guerre occidentales, comme avant lui, dans des situations comparables, les régimes de Saddam Hussein ou de Kadhafi. Mais toujours à des journalistes soigneusement choisis.
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Derniers commentaires
Quelque peu déçu mais c'est déjà ça.
Même s'il est un peu orienté... Mais bon...
Je vous en propose un autre, notablement plus fouillé, trouvé sur l'indispensable site d'Olivier Berruyer : L'affaire syrienne, ou le suicide moral des socialistes français.
C'est heureux de voir que des journalistes français lisent la presse russe - ce serait plutôt l'inverse l'inquiétant. La règle, et non l'exception (d'ailleurs, c'est même une règle sans exception), c'est qu'en cas de situation où l'occident souhaite intervenir, des mensonges délibérés sont débités par sa presse pour manipuler son opinion. Ce n'est pas forcément que ce soit mieux ailleurs, mais croiser les sources est la précaution élémentaire pour toute personne qui cherche à démêler le vrai du faux - journaliste ou spectateur. Le point de vue Russe, très engagé sur ce problème, est évidemment à suivre. Idéalement il faudrait suivre ceux de pays tiers, engagés dans aucun bord, mais malheureusement ça suppose qu'ils aient des équipes sur place et qu'on comprenne la langue.
En tous cas, on peut noter que si la presse russe relaie à peu près toutes les infos coté occident, ici on a blackout et omissions systématiques - voir gros mensonges. Par exemple en Libye Russia Today avait dit que selon les radars russes il n'y avait pas eu d'attaque des avions de Kadhafi sur les manifestants. Pas un mot là dessus ici où ce méfait était considéré comme aussi établi que l'usage par le gouvernement syrien de gaz de combats à Damas. Au final, c'était entièrement fabriqué, comme l'a montré en détail avec témoignage des journalistes d'agence de presse locaux, sans doute possible, Daniel Mermet. Celle ou celui qui lisait alors "la presse russe", ou à vrai dire toutes ces presses dissidents qu'il fait bon moquer et dénigrer depuis la presse "institutionnelle" française était informé. Celle ou celui qui s'en remettait à cette presse française était désinformé. Bien sur, selon les cas c'était aussi l'inverse qui se passait - démonstration en condition réelle de la nécessité d'avoir plusieurs sources.
Celà dit, à propos de nos envoyés sur place, un sujet qui n'est jamais traité, y compris par @si, acrimed, etc, c'est la présence d'espions français/journalistes collaborant aux services mélangés aux veritables journalistes. L'énormité de l'idée prête à l'écarter d'emblée mais j'ai appris récemment que le principe est démontré suite à des coming out (voir cette synthèse sur le site du journaliste Hicham Hamza). Il me semble que c'est un énorme problème, peut être le plus grand qui peut se poser sur l'information. D'un coté, c'est extrêmement dangereux pour les vrais journalistes sur place car ils deviennent en conséquence très légitimement suspects d'êtres des espions - que n'importe quel pays s'autorise à exécuter sans délai quand il les trouve en cas de guerre. Il me semble que les véritables envoyés de terrain (je suppose qu'il y en a, quand même!) et à tout le moins des organisations comme RSF et les syndicats de journalistes devraient dénoncer fermement ce type de pratique qui revient à saboter le travail des vrais journalistes (en rendant plus difficile leur accès à l'info sur place à cause d'une méfiance accrue à leur endroit) et à les mettre en danger. Ensuite, pour le public, c'est évidemment inacceptable puisque le conflit d'intérêt empêche manifestement le respect des fondamentaux du journalisme: en clair, à minima biais dans l'information cherchée, au pire mensonges éhontés comme à Benghazi.
Le fait que le fait soit assez documenté et que, comme dit Hicham Hamza, "tout le monde s'en fout", est en lui même peu rassurant, c'est certain. Autant on peut le concevoir de la part des grandes rédactions, sinon dans leur role de journalist du moins dans celui de coupable, mais des indépendants comme @si, Mediapart, etc ? Est ce la peur de se voir fermer les accès à ces rédactions si on leur vole trop dans les plumes ? Un réflexe corporatiste ? Daniel est il en fait lui même un agent de la DGSE ? Nous voulons savoir ! ;-)
Ce qui se passe en Syrie est une menace pour la paix dans le monde, on s'en doute un peu, vu la manipulation des images, mais on aimerait bien savoir pourquoi plus qu'en Lybie, qu'en Tunisie, qu'en Egypte, qu'au Liban...on attend la troisieme émission "Le Dessous des Cartes" sur le sujet. La dernière date d'un an maintenant. Donc d'accord, l'Etat Syrien qui a un long passé de crimes et de férocité informe quand çà l'arrange mais qu'en est il de l'information sur l'autre camp, qui a lui aussi de noirs desseins à l'encontre d'une partie de l'humanité. Obligé d'Informer, condamné à prendre parti?
Le truc qui m'étonne en Syrie est que le "dictateur" qui porte le chapeau n'a pas vraiment le profil. Ne devrait-on pas être prudent et englober tout de suite plus large, dire "le régime syrien en place" car une fois "le dictateur" évincé, on verra rester en place tous les sous-fifres.
L'origine de cette guerre civile m'échappe un peu car je ne vois pas que sous ce régime en place, les conditions de démocratie aient été pires que dans d'autres pays que je ne citerais pas et à qui on ne reproche rien.
Je comprends qu'@si cherche à montrer la soudaine ouverture des visas syriens pour les journalistes. Il reste que deux journalistes français sont otages en Syrie, vraisemblablement par les rebelles, et que la non obtention des visas de journalistes peut aussi relever d'un blocage français: la France aurait demandé diplomatiquement à la Syrie de refuser les visas de journalistes français, histoire de ne pas risquer plus d'otages et de faciliter les négociations pour leur libération; dans cette hypothèse, la Syrie eût accepté, puisque cela ne lui coutait rien. Mais alors... dès que la France devient va-t-en-guerre, les visas se libèrent, l'accord diplomatique tacite ne pouvant plus tenir. Enfin, c'est mon hypothèse...
Quant à Malbrunot, un spécialiste de la région et arabophone, je ne serais guère surpris que sa très mauvaise expérience (euphémisme) passée avec quelques terroristes irakiens n'ait pas facilité l'entretien: quoi de mieux pour le régime qu'une interview accordée à un occidental jadis otage de terroristes islamistes?
je sens un peu d'ironie dans cette phrase.
Pourtant la télé russe fait comme les internautes et quelques asinautes: Elle reprend l'info du journal turc progouvernemental ( donc pro américain) qui en mai 2013 ( donc bien avant le 21 août ) annonçait l'arrestation en Turquie de djihadistes en possession de 4 kg de liquide sarin.
Il est exact que depuis lors les turcs font "camenbert" sur cette info ,malheureuse pour le clan occidental.
Concernant les visas vous en connaissez beaucoup qui l'obtiennent après être entré illégalement en France ?