France 2 : le chinois ludique, l'arabe communautariste
Deux langues, deux reportages, deux traitements. En l’espace d’un mois et demi, le 20 heures de France 2 a diffusé deux sujets, l’un sur l’enseignement à l’école française de l’arabe, et l’autre sur l’enseignement du chinois. On y retrouve les mêmes images : une petite classe à qui on fait prononcer des mots difficiles à apprendre, un professeur et des parents d’élèves interviewés. Mais l'angle n'est pas le même. Alors que l’essor du chinois est vu comme une formidable opportunité pour l’emploi et l’ouverture des enfants, l’arabe charrie des soupçons de communautarisme et de prosélytisme.
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Derniers commentaires
non-mixité décoloniale
https://www.google.fr/search?q=france+2+camp+d%27%C3%A9t%C3%A9+d%C3%A9colonial&ie=utf-8&oe=utf-8&client=firefox-b&gfe_rd=cr&ei=P0jmWPenHcfS8AfFt75A#q=camp+d%27%C3%A9t%C3%A9+d%C3%A9colonial
vs
non-mixité patriarcale
http://www.konbini.com/fr/tendances-2/france-2-reportage-sexiste-abject-20h/
(maisnoneuhcépaspareiléçanarienàvoir¡)
Cette comparaison nous oblige à nous poser des questions sur les préjugés dont nous sommes bercés :
1) Pourquoi, quand on parle de la langue chinoise, on pense tout de suite que ce serait très bien pour nos bambins, qui pourraient bénéficier de cette ouverture sur le monde (et de cette opportunité de se faire plein d'argent, car la Chine c'est avant tout un marché n'est-ce pas)? Pourquoi la journaliste de F2 ne pense pas une seule seconde qu'il pourrait s'agir de cours destinés à "la communauté chinoise" avant tout?? (peut-être aussi parce que cette communauté est invisible dans les médias… On en parle justement ces jours-ci)
2) à l'inverse, quand il s'agit de la langue arabe, qui est quand même la 4e ou 5e langue du monde (ça dépend comment on compte), le Français moyen semble incapable d'imaginer qu'on l'apprenne _tout simplement_ comme n'importe quelle langue de culture, comme l'espagnol (2 ou 3e langue) ou l'allemand (11e langue) – une langue dotée d'une littérature, d'une poésie, et surtout parlée par des millions de gens comme vous et moi. (C'est aussi un grand marché économique négligé !) Mais non mais non: l'arabe serait par fatalité une langue "communautaire"; une langue de seconde zone, que seuls voudraient apprendre les descendants des immigrés d'Afrique du Nord; une langue associée à une religion, à un Proche-Orient dangereux qu'on préfère ne pas trop fréquenter… Or mes propres enfants (métis Europe/Japon) auraient rêvé d'apprendre l'arabe au collège, mais impossible à trouver, il n'y en a que pour l'anglais ou l'allemand. L'arabe n'est relégué que dans des cours du soir, dans des anciennes régions ouvrières… C'est la langue qui fait peur, qui fait trembler le bon Français républicain. Nous avons encore beaucoup de chemin devant nous pour qu'évoluent les mentalités.
MAIS... Sur ce coup là, @SI n'est pas non plus irréprochable, et Capucine Truong a négligé de préciser des informations importantes. ;)
En effet, si j'ai bien compris, l'arabe était enseigné en dehors des heures de classe (et donc c'est une démarche volontaire des familles), alors que le chinois était enseigné dans le cadre des programmes officiels, pendant les heures de classe, et donc obligatoire.
Les deux situations sont donc très différentes, et même si évidemment les insinuations de France 2 sont insupportables, on ne pouvait pas non plus avoir des reportages identiques.
Nico.
Je suis aussi par ailleurs une personne passionnée de langues, je parle (à des niveaux divers) anglais, espagnol, italien, occitan, grec, et arabe (mais pas chinois). Lorsque la personne que je reçois ne parle pas ou peu le français, ce qui arrive assez souvent, il m'arrive de m'adresser à elle dans une autre langue qu'elle maitrise mieux (le plus souvent l'anglais).
Cependant, je ne parle jamais en arabe aux usagers que je reçois. Cela me chiffonne vraiment d'avoir un traitement différent (mon propre positionnement me choque autant que ce qui est montré dans la comparaison de ces reportages): pourquoi parler en espagnol avec un colombien, en grec avec un chypriote, pour faciliter l'intercompréhension, dans la mesure où je peux le faire, mais parler en anglais avec un libanais ou un égyptien… alors que je serais capable de lui parler en arabe?
Pourtant, je ressens avec acuité que cette compétence polyglotte qui est vue sans problème par mes collègues et ma hiérarchie comme un atout, se retournerait contre moi si je me mettais à employer la langue arabe dans le cadre de mon travail. Et que je risquerais d’être mal vue, voire sanctionnée comme manquant à mes devoirs de fonctionnaire. Alors je m'abstiens.
Ils en disent quoi ?
je n'ai pas interrogé mes supérieurs hiérarchiques à ce sujet, c'est seulement de l'autocensure. Il n'est pas toujours simple de parler à sa hiérarchie.
Et parler plusieurs langues n'est pas dans ma fiche de poste.
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Langues rares, le chinois et l'arabe ? Ce sont deux des six langues officielles de l'ONU, notamment parce qu'elles sont parlées par un paquet de monde sur cette planète. "Négligées" ou "minorées" auraient été des épithètes plus à propos.
Que les mioches apprennent le mandarin...c'est une langue qui aide à constituer une structure neurono-cognitive très adapté à la Logique et aux mathématiques !