"Il y a quelques années, les images d'abattoirs auraient laissé indifférent"
Vaches, cochons, poules et espèces animales en général sont-elles victimes d'une oppression identique à l'oppression raciale ou sexiste ? L'antispécisme, c'est-à-dire la lutte contre les discriminations en raison de l'espèce, est-elle le nouveau front du combat pour l'égalité ? D'abord considéré avec ironie ou traité par la dérision, ce thème se fraie peu à peu sa place dans le débat idéologique et dans le champ médiatique.
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Derniers commentaires
C'est dommage pour des idées de tolérance comme défendu d'avoir autant de mépris pour les interventions et la pensées d'autrui.
Je suis pourtant d'accord avec les idées défendues par Caron... Mais en rien avec la façon, qui contredit le discours.
Bon sujet, mais violemment agacée par ce personnage. Dommage !
Bonne continuation, @si :)
Déformation professionnelle!
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Lui a-t-on expliqué ce qu'était l'émission ?
Pour le fond sur l'antispécisme, il faut aussi penser que de nombreuses espèces auraient disparu si elles n'étaient pas élevées. Si on continue à privilégier la vie d'un être humain sans plus manger d'animaux, ils auront bien vite disparu. Et quid des découvertes scientifiques sur les plantes ? Quand on sait qu'elles communiquent, qu'elle coopèrent, peut être ont-elle une sensibilité selon des modalités qui nous échappent car trop différentes des nôtres ? Il suffit de voir le temps qu'on a mis pour comprendre que des animaux qui nous ressemble énormément ont des sentiments, combien en faudra-t-il pour les découvrir chez les plantes ? Et si on n'en découvre pas, est-ce suffisant pour prendre le risque de tuer des êtres potentiellement sensibles pour les manger ?
Le problème de l'élevage n'est pas tant le fait d'élever et de manger des animaux, puisqu'on ne fait que dépendre des ressources dont les animaux font partie, mais plutôt les conditions dans lesquelles ça se fait : l'absence de respect pour la vie. Je ne suis pas sûr qu'un chasseur traditionnel qui mange de la viande une fois par semaine et ne prélève que ce dont il a besoin respecte moins la vie qu'un agriculteur qui fait du maïs à la tonne à grand renfort de pesticides.
L'antispécisme est un mouvement blanc bourgeois qui regarde de son point de vue et désir, magnanime, accorder des droits au nom de la morale. Alors qu'ils pourraient simplement demander une règle simple et commune à tous, animaux, plantes, et autre, qui consiste non pas à accorder des droits à tous, toutes et tout, mais à limiter les droits qu'on s'accorde allégrement sur tout.
Mais au demeurant certains concepts sont flous dans l'esprit d'un personnage qui illustre une noble cause au moins végétarienne ! Le concept du "Droit" est flou, on y ignore sa genèse par les rapports de force qu'il vient réguler dans une société organisée, on y attache des espèces animales qui n'ont aucunement conscience d'avoir obtenu des droits. Des humains rabaissés ont pu eux combattre pour la reconnaissance de droits qui leur étaient déniés. Les animaux ne l'obtiennent que par procuration et grâce à de bonnes âmes qui progressent dans la pyramide de Maslow et manifestent de louables intentions de combattre l'aberration qui veut qu'on massacre plus d'animaux en un mois qu'il n'y eut d'humains génocidés en 50 ans. Les rapports d'échelle ne sont pas non plus vus !
Et enfin il y a cette question qui me taraude : En quoi les militants du véganisme puis de l'antispécisme ont-ils quelquechose à gagner de valider les parallèles avec l'esclavage et les génocides ? Il me semble que lorsq'une mécanique industrielle s'enclenche pour un massacre de masse, les parallèles ne peuvent être que d'ordre mécanique et au mieux dans la relation psychologique complexe bourreau/victime, mais pour le reste d'immenses différences sont à relever à condition d'avoir quelques repères historiques solides au moins depuis le XVIe siécle. Relisez l'histoire du capitalisme de Michel Beaud, cela peut aider à éclairer les plus sceptiques.
Il me semble alors que si le succès d'un nouvel ouvrage est conditionné par la promotion qui l'entoure et la polémique qu'elle suscite, alors la relation esclavage/abattage de masse animal sous couvert d'aborder les fondements de l'antispécisme, permettra de susciter les empoignades médiatiques attendues ! Mais si d'aventure le journaliste qui pilote le débat a plus d'exigences, encore faut-il qu'il ait la possibilité d'achever la formulation de ses questions ! Courage Daniel et Justine !
Merci à ASI d'exister même si certaines émissions ont un côté inabouti
Beaucoup d'internautes ici présents ne supportent pas Caron parceque c'est une "star/homme/blanc/hetero" et au contraire acclament Sana parcequ'il est noir et issu des quartiers populaires.
Finalement le débat a été assez moyen car Caron a complètement dominé et pourtant je ne suis pas anti-speciste.
Sana a globalement été assez mauvais dans sa volonté à vouloir chercher systématiquement une voix contradictoire. Il a cherché à de nombreuses reprises à detourner l'argumentaire réalisé par Caron en ayant l'appui de Daniel en le dirigeant vers de nombreuses voies fallacieuses.
C'est vraiment dommage car ils sont tous les deux des militants écolos avec des origines sociales différentes et au lieu de se compléter l'un l'autre, Sana à chercher à l'affronter sur des broutilles. On peut également en vouloir à Caron de ne pas avoir tendu la main mais la faute viens clairement de Sana.
Faites les défendre par Caron !
Justine Brabant s'est aperçue de la différence du temps de parole et de l'intérêt porté aux propos de CSana et Caron faites-lui davantage confiance à l'avenir en de pareils cas.
Merci à vous pour cet échange.
Il n'est visiblement pas apte au débat politique puisqu'il est incapable de comprendre un raisonnement pourtant simple.
C'est comme si moi, en tant que musulman, je refusais d'accepter intellectuellement l'existence du terrorisme au nom de ma religion au pretexte que ma compréhension religieuse interdit ce dernier. Donc Aymeric se dit antiraciste donc un antispéciste ne peut pas être raciste CQFD.
Le pire reste quand même la conclusion d'un paternalisme ecoeurant de Aymeric : "Oui mais ne vous êtes faite pas, l'antispécisme c'est quelque chose de nouveau, vous finirez par comprendre.."
C'est vraiment une émission qui mériterait un debriefing, voire une analyse morceau par morceau par les gars de ''La tronche en biais'' pour la forme et aussi de ''Dirty Biology'' sur le fond !!!
Le premier sur le fond : le fait d'élever des animaux pour les manger a longtemps été une nécessité pour que les humains se nourrissent. C'est à dire une nécessité vitale. Si on sait aujourd'hui qu'une alimentation peut être équilibrée sans viande, ça n'était pas le cas avant. ça me semble extrêmement différent, pour commencer des raisons pour lesquelles les juifs, les noirs et les femmes (et toutes les autres minorités) ont été et sont encore parfois opprimés.
Ensuite, je ne crois pas que culpabiliser les gens soit une façon de leur faire entendre quoique ce soit. ça défoule la personne convaincue mais je ne vois pas qui aurait envie de discuter avec une personne qui le traite de nazi ou d'esclavagiste. ça me semble donc complètement contre productif par rapport à l'objectif qui semble être d'informer les gens, de les sensibiliser.
Enfin, ce parallèle donne une idée trompeuse de ce qu'est l'anti-spécisme, puisqu'en faisant un parallèle avec l'oppression d'humains il nous pousse à penser, si on continue ce parallèle, qu'il faudrait donner les mêmes droits aux animaux que ceux auxquels peuvent prétendre les juifs, les noirs et les femmes (pour ne citer qu'eux). Or, Aymeric CARON explique qu'être anti-spéciste ça n'est pas vouloir donner les mêmes droits aux animaux et aux humains.
Il me semble donc évident que cette comparaison biaise le message des anti-spécistes et ne sert pas leur cause, pourquoi, dès lors, l'utilisent-ils ?
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Il me semble que ce débat intéressant sur le papier est parti bille en tête dans une caricature regrettable. Je laisse de côté la forme, la personnalité écrasante d'A. Caron qui ne facilite pas le débat, tout a été dit.
Ce qui est dommage, c'est l'angle choisi par son E. Sana pour lui porter la contradiction, qu'il réduit peu ou prou au fait que certains auteurs critiques, derrière lesquels il s'abrite assez maladroitement, voient dans l'antispécisme une forme de réminiscence possible du préjugé colonial et sexiste, avant tout parce que de nombreux auteurs antispécistes sont des bourgeois blanc et mâles. Je trouve cet argument très bancal, d'abord parce que A. Caron a beau jeu de lui opposer de nombreux contre-exemples. On peine a comprendre comment cet argument peut être la colonne vertébrale d'une critique de l'antispécisme. Cela ressemble surtout à une grille de lecture « cultural studies » (gender, post-colonial) plaquée paresseusement et artificiellement sur la question animale.
Ce à côté de quoi E. Sana passe complètement, en se focalisant sur cette critique-là, ce sont les bases philosophiques de l'antispécisme. Pour faire vite, ces dernières trouvent leurs origines dans la l'éthique utilitariste britannique du XVII et XVIII èmes. Cette philosophie pose que l'acte moral est celui qui favorise le droit au bonheur. Et par extension, au droit de ne pas souffrir. Ainsi, tout individu qui peut souffrir est fondé à l'éviter, et le Droit est ce qui permet de mettre cela en pratique. Conséquence, comme l'espèce humaine n'est pas la seule à souffrir, alors elle n'est pas la seule à pouvoir avoir des droits. Cela semble généreux, mais il faut faire attention : faire reposer une éthique sur le refus de la souffrance conduit à quantifier cette souffrance pour chaque individu, puis pour la société, et introduit l'idée qu'une société est fondée à souffrir globalement le moins possible. A ces fins, il n'est pas immoral, dans cette perspective utilitariste, que certains souffrent beaucoup si cela permet de minimiser la souffrance des autres. Tant que collectivement, on souffre moins, on est « dans les clous » utilitaristes. Ce genre d'idée (là aussi je schématise) s'oppose presque frontalement à la morale déontologique (kantienne), selon laquelle aucun homme ne peut être considéré comme un moyen, mais toujours comme une fin. Selon elle, on ne peut pas faire souffrir un homme pour diminuer la souffrance de beaucoup (donc pas de torture, par exemple). Voilà donc aussi une éthique a priori généreuse, mais qui a son revers, elle est restreinte aux hommes, les seuls par leur réflexivité à pouvoir comprendre le concept de droit et donc à pouvoir être sujets de droit.
Nous avons deux éthiques, ici, deux pratiques cherchant à fonder une morale collective. Mais comme on le voit, aucune n'est, en soi, meilleure.
A. Caron, lui, adopte le point de vue utilitariste, comme Peter Singer, l'auteur de Animal Liberation, par exemple. C'est évidemment son droit, mais alors il faut en assumer les conséquences. La principale, c'est de s'inscrire dans une perspective fondamentalement libérale sur le plan politique: l'utilitarisme en est une source historique majeure, qui introduit les calculs de coûts et bénéfices dans les rapports sociaux. Il ne faut donc pas être très structuré intellectuellement pour affirmer que l'antispécisme pourrait être le marxisme de notre temps, comme évoqué en plateau ! L'autre conséquence est le rapport utilitariste aux animaux. Dans la vision d'A. Caron, un homme ne peut qu'exploiter un animal d'élevage. Il passe ici sous silence toute une littérature scientifique qui décrit des relations beaucoup plus subtiles, comme les écrits de Jocelyne Porcher. Cette dernière, sans pitié pour l'élevage industriel et le système capitaliste qui le génère, n'en appelle justement pas à une « libération animale », mais à retrouver un rapport vrai avec les animaux, qui constituent ce qu'elle appelle joliment une « altérité constituante » de l'humanité. Elle rappelle que notre relation concrète avec les animaux nous a biologiquement (y compris génétiquement) et anthropologiquement façonné en tant qu'espèce. Par ces proximités et ces compagnonnages, mais aussi ces mises à morts qui sont banales d'un point de vue biologique, l'humanité s'est transformée pour être ce qu'elle est. Jocelyne Porcher plaide pour retrouver un rapport vrai avec les animaux d'élevage, qui assume la mort donnée, mais qui se structure autour de la volonté fondamentale de partager « une vie bonne ». C'est un objectif qui paraît modeste par rapport aux propositions antispécistes, mais il est déjà ambitieux (comment penser un élevage non industriel dans notre société) et met au défi le système capitaliste, là ou les antispécistes et les vegan peuvent être beaucoup plus ambigus, par exemple quand ils s'en remettent aux promesses de viande in vitro pour éviter la mise à mort, promesses qui iront, si elles se réalisent, directement enrichir les multinationales des biotech, ce qu'un élevage à taille humaine soumis à l'aléa du vivant, ne peut structurellement pas faire.
Il me semble dommage que ces points, qui ne sont pas des « démonstrations » mais des éléments de débat, n'ait même pas été évoqués, et que l'émission ait tourné autour de procès d'intention peu assumés, alambiqués et spécieux (à défaut de spécistes)
Significatif, non?
Yourcenar disait : nous nous nourrissons de l'agonie des animaux
Mais j'ai été ulcéré au visionnage de cette émission que je n'ai pas pu terminer par exaspération de ce Aymeric Caron, que je ne connaissais pas.
Cela m'inspire une grande tristesse de voir un tel personnage, aussi dominant, aussi pétri d’ego, aussi hurlant et trépignant, coupant la parole sans cesse à tout le monde, de voir un personnage aussi détestable à tous égards défendre cette cause.
Un quart d'heure de cette émission suffirait à rebuter pour des mois voire des années tout spectateur neutre sur la question et curieux de se faire un avis.
C'est dramatique.
Ce Caron est un exemple désolant d'à quel point un auteur ou une personnalité mal choisie peut être totalement contre-productif en défendant une cause pourtant d'une importance capitale et d'une modernité grandissante.
Il se ridiculise en poussant la grossièreté jusqu'à mettre en doute la parole de ses interlocuteurs lorsqu'ils émettent un exemple qu'il ne connaît pas, jusqu'à faire des procès d'intention aux exemples de personnalités antispécistes qui lui sont opposés.
Il est d'une violence méprisante et hautaine tout à fait insupportable.
Je n'ai pas lu la totalité du débat qui anime ce sujet consacré à cette émission.
J'y ai vu des interventions très intéressantes et j'y ai vu un débat fleurissant entre personnes civilisées loin des grossièretés de Caron et je vous remercie tous.
Mais donc, sans avoir lu toutes les interventions me précédant, je tenais à préciser ce que beaucoup d'entre vous auront déjà eu l’intelligence de conclure par eux-même :
De grâce ne résumez pas la cause antispéciste à ce détestable personnage.
Ne vous laissez pas prendre en otage intellectuellement par la violence de Caron et tentez de ne pas le laisser discréditer la cause vegan dans votre esprit.
Car ces causes sont belles et infiniment plus grandes que ce petit bonhomme gesticulant pourri d’ego.
Elles portent une grande empathie en elles, sont une des fleurs de notre humanité et s'inscrivent et ressemblent aux luttes sociales et humanistes d'aujourd'hui.
Le véganisme est porté par une volonté de limiter la souffrance et la destruction que l'on inflige par notre mode de vie.
Et ce fil rouge appelle à s'interroger profondément sur nos comportements concernant tous les êtres sensibles qui nous entourent, et in fine à s'interroger sur tous les aspects de notre vie dans lesquels nous pouvons avoir une position de dominant.
Ce que très manifestement, ce monsieur Caron n'a pas fait.
La cause antispéciste avance, gagne en visibilité et est de mieux en mieux comprise par le grand public.
Mais ce ne sera certes pas grâce à des personnages de ce genre.
Monsieur Caron, respectez votre cause : et pour cela apprenez à respecter vos interlocuteurs, à vous respecter vous-même et à travailler sur cet ego destructeur qui dessert votre message, notre message, mon message.
Aymeric Caron par son comportement dessert complètement la cause qu'il défend. C'est limite un cas d'école.
je suis assez d'accord avec A Caron même si je le trouve assez insupportable. Détail ; il est passé bien vite sur le problème de l'abattage rituel, je le regrette, le problème est de taille.
Mais sur le fond, je suis partagée, si demain nous ne mangions plus de viande, bien des espèces disparaîtraient, elles n'existent que parce qu'elles ont une valeur marchande et je ne peux envisager une campagne sans vaches, moutons, chevaux et autres. J'aime ces animaux et je veux qu'on les respecte, qu'on les élève dans les meilleures conditions, qu'on les transporte de même et qu'on les abatte en minimisant le plus possible leurs douleurs, j'imagine que c'est possible, que ce n'est qu'une question économique.
Hier j'ai sauvé un vers de terre égaré sur le goudron, tout ce qui vit a droit au respect à quelques exceptions près, j'ai du mal avec les tiques, moustiques et autres puces ! Je pense être antispéciste mais ne pas détester manger un petit bout de viande, tout comme ma chienne ...
svp
Luther Standing Bear( 1868?-1939)
Chef Sioux Oglala.
http://www.babelio.com/auteur/Luther-Standing-Bear/181860
Cette personne a été prise en flagrant délit de transport lucratif d'immigrés et vient de sortir de prison après quatre mois d'incarcération.
Cette même personne me tient les même propos que la bête humaine blanche avec des grands poils sur la tête présente sur votre plateau.
Je mange pour ma part peu de viande et uniquement achetée chez le boucher, je soigne aussi un jardin potager. Pour moi, cette petite discipline me suffit.
Bon état d'esprit!
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C'est un débats de bourgeois qui crève pas la dalle. Un peu comme Hollande qui nous a refilé le mariage homo en nous disant que c'était du socialisme, et que les intérêts du prolétariats viendrai après, vous inquiété pas !
On a vu la belle loi travaille se présenter. Guess what le prolo ? Tu l'a dans le cul !
néamoins, je pense qu'il est inutile d'inviter ce genre de grossier personnage qui coupe sans arret la parole et prend ses interlocuteurs (trice) pour des c... Si je suis un fidèle abonné d'asi, c'est justement pour pouvoir regarder des émissions dans lesquelles le comportement caricatural des invités n'ìnterfe pas avec le contenu. Trop de comportements stéréotypiques de la télé à mon gout (couper la parole, se plaindre qu'on ne le laisse pas répondre, de non non non vous ne comprenez pas, c'est normal vous comprendrez quand vous serez plus grand...). Pour être plus clair, je ne suis pas abonné à Ruquier ou Ardisson. Au sein de ce plateau, ces élucubrations avaient un arrière gout de racisme et sexisme ordinaires (non non non vous n'avez pas compris chère Justine, et cher Eros, c'Est normal vous partez de bien trop bas, laissez parler l'homme blanc, je vais tout vous expliquer).
Bref, c'était chiant mais je suis particulièrement admiratif que vous ayez réussi à tenir bon jusqu'au bout ;-)
Dommage que Caron confonde débat et monologue...
Pourquoi ne pas avoir comparé le monde animal avec le monde végétal ?
Ce n'est pas parce que Caron n'aime pas la viande qui faut restreindre le débat...
On pourrait tout a fait avoir le même discourt avec le rapport entre les plantes horticoles (produites et commercialisée par l'homme) et la plante sauvage (la "mauvaise herbe") Gilles Clément serait pour cela un très bon invité... (exemple des graines Novaflore dans les prairies fleuries en ville)
Je regrette également que des références religieuses n'aient pas été citées.Si on parle des grandes religions monothéistes, les textes fondateurs sont la base d'un récit écouté par une grande part de la population depuis plusieurs centaines d'années (millier pour certaines...). Si par exemple on parle de la genèse que disent les premières lignes ?
Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.
1.26
Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine[/large] sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.
1.27
Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme.
1.28
Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; [large][/large]et dominez[large][/large] sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.
1.29
Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture.
Il est tellement plus simple à "tata Jacqueline" d'écraser une araignée en faisant son ménage (et qui par ailleurs passe par là sans qu'elle ne fasse absolument rien à tata) plutôt que de la remettre dehors...
Je suis donc un mangeur de viande qui pense (contrairement à Caron) que l'on peut tuer les bêtes mais qu'il est bon de se rappeler : qui est l'homme et qui est dieu. Que les ouvriers, salariés, travailleurs, agriculteurs, jardiniers, journalistes,... puissent un peu plus prendre conscience des gestes qu'ils font et des mots qu'ils emploient pour se rapprocher d'un "amour du travail bien fait" et ainsi pour cela s'approcher le plus possible du jardin d'Eden (cf Naissance à la ferme par exemple...) ou tout simplement prendre conscience qu'ils ne sont que des hommes...
Lorsqu'il faudra aller vers vous, ô mon Dieu, faites
que ce soit par un jour où la campagne en fête
poudroiera. Je désire, ainsi que je fis ici-bas,
choisir un chemin pour aller, comme il me plaira,
au Paradis, où sont en plein jour les étoiles.
Je prendrai mon bâton et sur la grande route
j'irai, et je dirai aux ânes, mes amis :
Je suis Francis Jammes et je vais au Paradis,
car il n'y a pas d'enfer au pays du Bon Dieu.
Je leur dirai : " Venez, doux amis du ciel bleu,
pauvres bêtes chéries qui, d'un brusque mouvement d'oreille,
chassez les mouches plates, les coups et les abeilles."
Que je Vous apparaisse au milieu de ces bêtes
que j'aime tant parce qu'elles baissent la tête
doucement, et s'arrêtent en joignant leurs petits pieds
d'une façon bien douce et qui vous fait pitié.
J'arriverai suivi de leurs milliers d'oreilles,
suivi de ceux qui portent au flanc des corbeilles,
de ceux traînant des voitures de saltimbanques
ou des voitures de plumeaux et de fer-blanc,
de ceux qui ont au dos des bidons bossués,
des ânesses pleines comme des outres, aux pas cassés,
de ceux à qui l'on met de petits pantalons
à cause des plaies bleues et suintantes que font
les mouches entêtées qui s'y groupent en ronds.
Mon Dieu, faites qu'avec ces ânes je Vous vienne.
Faites que, dans la paix, des anges nous conduisent
vers des ruisseaux touffus où tremblent des cerises
lisses comme la chair qui rit des jeunes filles,
et faites que, penché dans ce séjour des âmes,
sur vos divines eaux, je sois pareil aux ânes
qui mireront leur humble et douce pauvreté
à la limpidité de l'amour éternel.
Francis Jammes
Et tellement dégueulasse de comparer la condition animale à l'esclavage en voulant nous faire croire qu'il ne dit pas ce qu'il dit... Beurk..
Sa manière de débattre en dit suffisamment sur ce qu'il est vraiment.. Et je connais des chasseurs et des aficionados bien plus subtils et intéressants dans leurs discours que lui..
Les "débats" qu'on nous vend à la télé aujourd'hui et souvent à la radio sont tout sauf des débats ! Les invités parlent à tour de rôle sans savoir ce que l'autre a dit, sans s'écouter. Les journalistes, n'en parlons pas, ils posent des questions sans écouter la réponse (comme dit Elkabbach ce qui est important c'est la question pas la réponse !) etc... Oui, avec Caron vous avez vu ce qu'était un vrai débat, n'en déplaise à certains (curieusement très nombreux !).
La télé de ces 15 dernières années est une télé de collusion, de compromis. Ce débat fut salutaire, on aimerait qu'il y en est encore plus.
Dernière chose, c'est justement parce qu'il y a eu débat qu' Eros a été obligé de préciser, d'expliciter, d'argumenter sa pensée (qu'on la partage ou pas c'est une autre question) et non pas de déclarer des idées toutes faites, des slogans comme le font les invités souvent. Le débat permet de défendre une thèse. Merci à Caron DS et Eros (dommage pour Justine qui a été un peu larguée sur le coup...)
Cette distinction biologique entre humains et animaux est très récente. La notion d'espèce est très récente.
Que les personnes noires ou les natifs américains aient été traités comme des animaux par les Européens (en particulier par la bourgeoisie naissante qui en tirera la fortune lui permettant de prendre le pouvoir), c'était peut-être qu'à l'époque, ils étaient considérés comme ce que nous considérons être aujourd'hui des animaux non-humains. Durant la période de la controverse de Valladolid, l'église devait préciser que les Amérindiens étaient Humains. La question était encore de savoir s'ils pouvaient devenir Chrétiens. Car il n'est pas nécessaire d'être non-humains pour être mal traité par un humain, il suffit d'être "autre", non-mâle, non-chrétien, voir non-catholique hier, non occidental, voir non-nordique ou encore non-mâle aujourd'hui.
Il fait partie des êtres dépourvus d'imagination qui déploie une rationalité morbide dès lors qu'on leur demande de penser. Les humains ont imaginé les droits de l'homme, l'homme est un animal, pourquoi les animaux ne bénéficieraient-ils pas des droits de l'homme, ou équivalent? Tout tient dans cette argumentation. Après commence le débat pénible sur Auschwitz, la souffrance animale, l'esclavagisme, etc. En fait la seule question qui tienne, pas besoin de débat, est: veut-on encore manger de la viande? Est-ce que ça vous dérange qu'on tue des animaux pour ça? Si la réponse est non, Caron et ses potes vous assailliront en cherchant de vous culpabiliser, de vous montrer à quel point vous êtes illogiques.
Ce n'est pas un viandard qui tient ce discours; je souhaiterais que les animaux ne soient pas mal traités, durant l'élevage comme au moment de leur abattage. Dans les vapeurs de moraline à laquelle se shoote les antispécistes, ces propos seront peut-être considérées comme nazis dans 100 ans.
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Dommage !
Par ailleurs, pour l'antispécisme comme pour les autres, cet argument n'est pas entièrement exact. On a parlé dans l'émission de la comparaison avec l'esclavage et il était particulièrement gênant de voir un homme blanc faire ce parallèle en face d'un homme noir. Mais une autre comparaison a été à peine évoquée, c'est celle entre l'abattage et l'holocauste. Comparaison qui est développée dans un ouvrage central de l'antispécisme "Un éternel Treblinka". Il faut souligner que cette comparaison, certes choquante, a été portée par des enfants de survivants de l'holocauste et renvoie d'ailleurs à une phrase d'Isaac Bashevis Singer : "Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis ; pour les animaux, la vie est un éternel Treblinka." Quoi qu'on pense de cette comparaison, je ne crois pas qu'on puisse placer Isaac Bashevis Singer dans le camp de la domination.
Par ailleurs, il est inexact de dire que Marine Le Pen soit la seule politique à évoquer le bien être animal. On pourrait rappeler à Aymeric Caron le passage de Jean-Luc Mélenchon dans ONPC pour présenter sur "Hareng de Bismarck" où il évoque la ferme des mille vaches et plus largement le bien être animal où il exprime un des grands arguments des défenseurs des animaux qui est que quand on commence à traiter les animaux comme des objets, on finit pas traiter les hommes comme des objets : http://www.dailymotion.com/video/x2ppogp
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Je n'en suis qu'à la 40e minute, mais elle est déjà passionnante. Juste une remarque qui me vient à cette 40e minute : Aymeric dit qu'il n'est pas sûr d'avoir eu plus la parole que Eros. Pour le spectateur, c'est évident que si : il a eu plus de temps de parole, il a eu le temps de développer des discours fleuves, et il a systématiquement coupé la parole à son interlocuteur.
Je précise que je suis tout à fait amateur de ce qu'il écrit (je n'ai pas lu son nouveau livre mais le précédent, je l'ai "dévoré"), et que je suis moi-même végétarien.
Je ne comprends pas comment, après 10 ou 20 ans de pratique du débat contradictoire, Aymeric continue à couper la parole comme ça. Couper la parole ne fait pas avancer le débat, il le fait stagner. As-tu envie d'imposer ta vision des choses et de "avoir raison" (dans le sens "la raison du plus fort est toujours la meilleure") ou as-tu envie que les idées diffusent et que le débat aille dans le bon sens ? Écoute un peu ton interlocuteur, parce que là tu me fais penser aux personnes qui refusaient d'entendre les manifestations devant l'exposition "Exhibit B". Eros parle de la "lecture" qui peut être faite de tel ou tel discours par les classes populaires. C'est intelligent, c'est bon à entendre et nécessaire à prendre en compte, si on veut que les idées anti-spécistes diffusent. Mais si on répond à cette remarque que les classes populaires qui comprennent mal se trompent, et qu'on se limite à ça, on n'a pas fini.
Bon, je poursuis le visionnage.
Aimer et respecter tout être vivant, quel humain conscient n'est pas d'accord avec ce constat ? Mais on ne peut pas mener tous les combats en même temps. Si les méthodes d'abattage des animaux étaient moins ignobles, si la consommation de viande baissait, ce serait déjà un 1er pas modeste et efficace. La priorité reste l'homme .... Il faut abaisser le niveau des conflits meurtriers et permanents sur toute la planète. Rappelons simplement les 50 millions de morts de la 2eme guerre mondiale, un constat effarant sur la nature prédatrice de notre espèce ...
INSUPPORTABLE, ne l'invitez plus il ne sert à rien
Je considère manger de la viande d’élevage et pas des animaux.
Serait il possible que les deux "communautés" existent sans se dominer et se respecter !
De quel droit les fleurs coupées parfument...
Le vivant, omnivore, extrémiste, dans la nuit sans lune, chute! Modéré, éclairé, vit!
Les ventes de livres dans les supermarchés assombrissent les misérables, enluminent les lions d'or mdr...
Et puis, si il avait bien bossé son sujet, il aurait dû savoir que les monothéismes n'ont pas de rapport simple à l'animal, que quand, par exemple, le casher ou le hallal demandent l'égorgement, c'est que le sang c'est la vie, c’est l’âme, et qu'on rend la rend à Dieu.
“vous ne consommerez pas le sang, car le sang est l'âme, et tu ne consommeras pas l'âme
avec la chair" (Deutéronome 12:23.) (cf sur le cacherout, avec l’idée que l’homme était végétarien jusqu’à Noé, jusqu’au Déluge)
Et quand on fait le procès d'animaux au Moyen-âge, c'est qu'on leur accorde une forme d'esprit, de personnalité, qu'on les traite en Droit comme des humains. St François d'Assise fait de l'animal le frère de l'homme, on respecte l'oeuvre de Dieu et les scouts ne sont pas "louveteaux" pour rien, etc.
Les considérations scientistes (éthologues, génétique...) de Caron n'apportent pas grand chose à des questions anciennes, et il est, en plus, en retard sur les modes de pensée en biologie. Il pose le problème de manière assez cartésienne, comme si il fallait remettre un esprit dans la machine après que Descartes ait eu l’idée saugrenue de faire des animaux de simples mécaniques, rompant notamment avec les théories aristotéliciennes qui alimentaient aussi la scolastique chrétienne (âmes végétatives, sensible, intellective).
D'autres pensées plus vitalistes, considèrent a contrario que tout a une "âme", que le chêne millénaire est aussi respectable que le gorille à dos argenté, que le rapport au vivant est d'abord une affaire de rapport au monde, de ce qu'en termes modernes on appellerait équilibre des écosystèmes, respect de l'environnement. Les naturalistes ne se demandent pas si chèvres, chats et rats sont sensibles, ils se demandent si chèvres, chats et rats peuvent détruire un écosystème, faire un désert avant de disparaître eux-mêmes, de la même manière que peut le faire l'humain avec un bétonnage industriel.
Avec le mode de pensée de Caron, on a toutes les chances de se mettre à négliger les effets proprement écologiques d'un mode d'alimentation à force de ne penser qu'à sa morale personnelle. Le "Je" d'abord, qui peut aller jusqu'à s'acheter un produit vegan sous plastique importé d'Amérique du Sud plutôt que de consommer le fromage du producteur d'à côté.
La morale est sauve, on n'a pas fait de mal à une vache (sacrée).
Pas étonnant qu'il ne comprenne rien aux problèmes d'autrui, qu'il n’entende rien, qu’il n’arrive pas à redescendre sur terre et voir ce que peuvent vivre un noir américain ou un kényan, une féministe etc.
Rapprochement de sujets : Caron, tellement occidental, héros de la Raison, plein d’Idéaux, dans une histoire des droits limitée à l’histoire européenne vu comme celle de l’Humanité, incapable de sentir quand il manque de respect aux victimes de l’esclavage, dans une défense humaniste de la cause “animale”, qui en oublie dans son anthropomorphisme d’être un peu animal, de penser en animal, en animiste, qui ne peut conclure qu’en disant “c’est votre point de vue mais ce n’est pas la Vérité” du haut de son monde des Idées, l’Olympe de la Vérité. Que d’arrogance...
En tout cas, amusant de voir combien son comportement a illustré dans les faits ce que peut-être l’écrasement du débat par le mâle blanc bourgeois (Sana et Justine, même combat...), sortant tout armé pour expliquer combien il incarne le Bien, la Raison, l’Idéal, qu’il peut répondre à toutes les attaques.
P.S. : un peu d’encyclopédie pour ne pas croire que ces questions ne sont liées qu’aux touristes de Katmandou.
En effet Pythagore défendait de tuer les animaux et à plus forte raison d'en manger la chair. La raison qu'il en donnait, c'est qu'ils ont une âme comme nous et des droits égaux aux nôtres ; mais ce n'était là qu'un prétexte ; en réalité il défendait l'usage de ce qui avait eu vie dans un but tout différent : il voulait que les hommes, habitués à une nourriture simple, se passant de feu pour leurs aliments et ne buvant que de l'eau pure, pussent par cela même subvenir plus facilement à leurs besoins. Il croyait d'ailleurs ce genre de vie utile et à la santé du corps et à la vigueur de l'esprit.
Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, IIIe siècle.
ces catégories touchent immédiatement les unes aux autres, et que les êtres placés à l’extrême limite de chaque catégorie sont prédisposés par leur nature à se convertir en êtres faisant partie des catégories qui les avoisinent, soit du côté supérieur, soit du côté inférieur. Il en est ainsi des quatre éléments simples et matériels ; il en est ainsi du dattier et de la vigne, qui, étant placés sur l’extrême limite de la catégorie des plantes, touchent à celle des animaux, là où se trouvent les coquillages et les limaçons. Citons encore le singe, animal qui réunit l’adresse à la perceptivité, et qui se rencontre avec l’homme, être doué de réflexion et de prévoyance. Cette disposition, par suite de laquelle les extrémités de chaque catégorie touchent à celles des catégories voisines, est désignée par le terme ittisal (jonction, contact).
Prolegomènes, Ibn Khaldoun, XIVe siècle.
Un continuum dans le vivant qui n'a pas eu besoin qu'on lui parle de 90% de génétique en commun pour voir que du singe à l'homme il n'y pas grand chose, et que "les êtres placés à l’extrême limite de chaque catégorie sont prédisposés par leur nature à se convertir en êtres faisant partie des catégories qui les avoisinent".
http://www.francetvinfo.fr/animaux/bien-etre-animal/maltraitance-dans-les-abattoirs/le-quotidien-dans-un-abattoir-explique-par-stephane-geffroy_1418793.html
Trop de bêtises sont assénées par ce militantisme qui se fonde sur des bons sentiments et non des connaissances. Aucun animal ne possède un véritable langage: le vocabulaire, fût-il de 300 mots ne constitue pas un langage s'il n'y a pas de syntaxe.Les animaux ont des degrés de conscience, ils sont évidemment sensibles à la souffrance, mais pour autant ils n'ont pas de morale. (D'où la phrase initiale du paragraphe précédent). Ajoutons aussi que les plus grands exterminateurs d'espèces animales ont été dans l'Histoire les tribus de chasseurs cueilleurs chaque fois qu'ils sont arrivés sur une terre vierge en prédateurs inconnus: aussi bien en Amérique, qu'en Afrique, qu'à Madagascar, dans les îles du Pacifique... etc. Inutile de venir nous chanter les chansons de peuples ancestraux vivant en symbiose avec les animaux dès lors qu'il s'agit de gibier facile et abondant. Enfin, comment être Inuit et végétarien?
Au moins cela est dit et c'est essentiel. " Des types de préjudice et de discrimination ", voire parfois une bonne dose de totalitarisme qui guette au détour de la pensée antispéciste, non ?
Dommage car le sujet est très intéressant.
de toute l’émission !
Judith Brabant non plus, je crois.
C’est pas possible, ne laissez pas un invité prendre le dessus comme ça !
Autrement, merci à monsieur Sana pour l’exemple du documentaire étonnant avec les babouins, chats et chiens.
Je vais le regarder illico presto ! :)
L'animal humain a une remarquable capacité pour transformer en récit humain les évènements de la réalité.
Je pense que cette tendance à attribuer des représentations, des affects et des intentions humaines aux animaux augmente au fur et à mesure que l'on perd le contact quotidien avec eux. Quand on a côtoyé de près des vaches (c'est mon cas!), des chevaux, des poules, des cochons, etc. et que l'on apprend à connaitre leur comportement, on voit mieux les frontières entre l'animal humain et les animaux non humains.
Ne pas projeter sa rationalité humaine dans l'explication du comportement animal, c'est un préalable à la compréhension scientifique des animaux (éthologie).
Mais les animaux ont des droits, à commencer par celui d'être bien traités, même si à la fin on les mange.
Alors pour s'en sortir, pourquoi ne pas lire le très fort roman de Vincent Message "Défaite des maîtres et possesseurs", roman d'anticipation qui métaphorise le même thème, mais qui nous permet de comprendre les mécanismes à l'oeuvre sans avoir besoin de passer par la communication comparative citée ci-dessus, c'est à dire sans blesser des êtres humains sensibles par un rappel de ces traitements violents.
Quand la littérature est plus puissante que toute autre forme pour faire comprendre.
Les propos d'Eros Sana étaient bien plus confus et ne m'ont pas apporté grand chose, mais ce n'est pas très grave,
l'émission fut malgré tout intéressante.
Quant à savoir si l'antispécisme serait un "marxisme du XXIème siècle", j'en doute un peu.
L'antispécisme semble être surtout une posture morale : une extension de la "sphère de considération morale" (comme dit Caron)
au delà de la seule espèce humaine.
Même si Marx était lui-même un homme blanc intellectuel (journaliste, économiste,...) membre de la classe bourgeoise,
le marxisme n'était pas une simple extension de la "sphère de considération morale" au delà de la seule bourgeoisie.
En fait je trouve que l'antispécisme doit fondamentalement être critiqué. Le problème, à mon avis, c'est qu'il se pose comme une philosophie absolue, "le non-droit d'une espèce à disposer d'une autre espèce" alors qu'en pratique ce qui choque tout le monde ce sont les vidéos d'exploitation industrielle des animaux. Ce principe philosophique qui aurait dû être discuté sur le plateau. Ça me rappelle le film Walkabout (excellent film par ailleurs) où des enfants se retrouvent abandonnés par leur père dans le désert australien. Ils se font recueillir par un indigène qui fait son walkabout (une étape traditionnelle de leur tribu où ils doivent survivre par eux-même seuls dans la nature). Cette tribu chasse des animaux ou élève quelques dindons pour survivre et il me semble qu'il n'y a aucun mal à cela en soi. Il y a une scène mémorable dans ce film où des chasseurs viennent chasser au fusil à lunette un buffle et partent en jeep en laissant le cadavre derrière eux. L'indigène se met alors à pleurer car lui respecte les animaux et ne leur ôte la vie que lorsque c'est vraiment nécessaire. Ce qui me paraît donc sidérant est le manque de respect vis à vis d'une espèce animale, sa surconsommation industrielle et non "le non-droit d'une espèce à disposer d'une autre espèce". (n'hésitez pas à critiquer, je comprendrais que l'on pense autrement)
Il aurait été intéressant pour @si de se poser la question, à partir de cette réflexion, si la société occidentale actuelle avait encore besoin de la viande au vu des désastres écologiques que cela provoque. Je trouve ça vraiment bizarre que personne sur le plateau ne parle de ça mais c'est quand même l'argument n°1 du végétarisme ! Les ravages de la culture du soja et de l'élevage industriel sur la planète. De plus ces arguments sont des arguments rationnels qui peuvent rassembler tout le monde alors que les associations genre L214 par exemple ne jouent que sur l'émotion : vidéos chocs, tentatives de dégouter les gens (reprise directement comme par hasard par Marine Le Pen, championne du sentimentalisme). L'antispécisme en général donne l'impression de ne pas vouloir être critiqué : comparaison à l'esclavage, shoah, point goldwin du documentaire... On aurait aimé dans @si un peu plus de rationalisme. Après c'est sûr qu'avec Caron qui ne laisse parler personne c'était compliqué.
Personne pour rappeler au barbu égocentrique qu'il n'y a pas que lui sur terre, et que sa petite personne n'épuise pas plus l'antispécisme que l'antispécisme n'épuise le pensée humaine ?
C'est très embarrassant pour Eros Sana, qui a plein de choses intéressantes à raconter, et qui se trouve dans l'impossibilité de terminer une phrase sans être coupé, "corrigé", mis en demeure de "donner des noms" ou je ne sais pas quelle autre idée farfelue, comme si on était sur le plateau de Ruquier.
C'est exactement le même ressort qui est décrit par Bourdieu dans l'interrogatoire d'un syndicaliste par Cavada.
Il est ennuyeux que même sur le plateau d'@si, une femme et un Noir soient empêchés de parler par quelqu'un qui se croit fondé à leur "expliquer" la vie du haut de son privilège sans que nul ne trouve à y redire. J'ai de l'intérêt pour la cause antispéciste, mais avec un porte-parole pareil, c'est plutôt mal parti...
C'est exactement ça. Et je trouve assez pénible que ça puisse se passer dans "Arrêt sur images".
Aucune émission sur Bernie Sanders ou Trump, sur la grève générale à Mayotte, sur ce qu'il se passe à Bruxelles, sur les propos de Rossignol, sur les phénomènes sociaux etc..... Non on parle de Nuit debout (où les mecs sont gentils mais j'attend tjs le projet) ou de l'anti spécisme, des phénomènes sans réelle importance actuellement.
C'est naze
A plusieurs reprises, Justine essaie de prendre le taureau par les cornes pour recentrer le débat et revenir à nos moutons. Hélas, elle doit avaler beaucoup de couleuvres devant Caron qui monte sur ses grands chevaux quel que soit le sujet abordé ou qui essaie de noyer le poisson.
Bilan : le débat saute en permanence du coq à l’âne. Il ne faut pas s’étonner que le spectateur ait d’autres chats à fouetter, baille aux corneilles ou ait l’impression de devenir chèvre. Même les antispécistes doivent avoir le cafard de voir leur porte-parole canarder ses interlocuteurs et leur voler dans les plumes.
Vu récemment dans une jardinerie un rayon animalerie où entre autres un serpent cherchait à sortir de la petite boîte cubique où il était enfermé; il n'avait rien à faire là. Une autre fois une perdrix dans un petit espace avec d'autres petits oiseaux avait entrepris d'arracher toutes ses plumes à l'un d'eux. Faudrait supprimer ces animaleries dont le seul but est de faire du fric
Il me semble notamment qu'une bonne partie des désaccords repose sur le fait que Caron dénonce l'élevage industriel dans les pays du Nord, alors que Sana défend les droits à l'élevage traditionnel dans les pays du Sud.
L'un se fourvoie en omettant que la domestication et l'élevage entrepris depuis des millénaires par l'espèce humaine ne sont pas nécessairement synonyme d'oppression d'animaux non humains. Les espèces domestiques ne sont pas aptes à vivre et survivre à l'état sauvage Mr Caron, et condamner l'élevage c'est condamner 90% des espèces domestiques. Les humains pourvoient à un espace sécurisé avec un accès garanti à la nourriture en échange de la vie de l'animal, qui s'en porte très bien jusqu'à son abattage. Le problème ce n'est pas l'élevage, ce sont les conditions d'élevage et d'abattage.
L'autre en caricaturant la thèse anti-spéciste comme étant portée par des riches mâles blancs âgés du Nord, omet soigneusement de rappeler qu'un hectare de culture vivrière nourrit plus d'humains qu'un hectare de pâture pour bétail à viande. Dans le combat de l'accès à l'alimentation et à la souveraineté alimentaire pour tous, l'ennemi numéro 1 ce ne sont pas les anti-spécistes et autres végétariens, mais bien plus le capitalisme et la spéculation financière sur les matières premières.
Pour terminer, les scandales de l'élevage et de l'abattage dans l'industrie de l'agro-alimentaire ne sont pas nouveaux, et ne laissaient pas plus indifférent hier qu'aujourd'hui, c'est bien pour ça qu'on les cache aux populations, d'ailleurs après la dernière séance médiatique y a-t-il eu un réel changement en la matière? non, les gens s'enflamment sur les réseaux sociaux et puis le sujet est balayé par le sujet d'indignation suivant, pas grand chose de neuf de ce côté là.
Tuer un animal pour se nourrir, se protéger, c'est juste naturel; arracher un petit à sa mère avant l'âge adulte, abattre des juvéniles, concentrer des masses de populations animales dans des espaces réduits non naturels, c'est juste inhumain.
Bref, on peut sans aucun doute concilier la défense de l'égalité des droits des humains et la reconnaissance de l'existence sensibles de quasi tous les êtres vivants, dommage que l'émission nous expose tout le contraire.
Le transport des animaux vers les abattoirs, leur attente, ayant compris pour certains ce qui les attendait, sont aussi source de souffrances.
Les veaux n'étaient pas séparés de leur mère à peine nés, même remarque pour les porcelets avec ces pratiques affreuses qui consistent à bloquer la truie entre des barrières métalliques où elle reste couchée sur le côté pour que les porcelets de l'autre côté de la barrière puisse téter.
Interdire le gavage des oies, la corrida, les combats de coqs ou de chiens et les élevages industriels serait déjà un grand progrès.
Manger moins de viande aussi.
Les questions posées dans cette émission ne datent pas d'hier:
Tant que les hommes massacreront les bêtes, ils s'entretueront. Celui qui sème le meurtre et la douleur ne peut en effet récolter la joie et l'amour.
Pythagore( 570-480 av.JC)
Je suis @sinaute depuis le début et au comité de rédaction des Cahiers antispécistes. J'ai du coup été très heureux qu'ASI fasse une émission sur la question animale.
Il est dommage que la grande majorité des commentaires portent sur la personnalité d'Aymeric Caron. Caron est un bretteur rodé aux plateaux de télé qui vient de passer 10 jours à faire la tourné des médias en "mode combat", donc il n'y a rien d'étonnant à qu'il fasse son numéro et coupe la parole pour faire passer son message. J’admets que c’est casse-pied. Mais les esquives et les coups d'un bretteur agacent d'autant plus qu'il tient un discours dérangeant, d’où la disproportion des réactions agacées, à mon avis.
Ce qu'explique Sana sur les maladresses de certains antispécistes est expliqué par des antispécistes eux-mêmes. On appelle ça l'intersectionnalité. Partant des postulats suivants :
1. Les différentes formes de domination sont liées et fonctionnent selon des mécanismes similaires, donc les antiracistes, antisexistes, antispécistes etc sont des alliés naturels et gagneraient à travailler ensemble
2. Parce que nous avons grandi dans des sociétés inégalitaires, nous sommes tous imprégnés d'un peu de racisme, sexisme, etc.
3. Si on n'y prend pas garde, on laisse passer dans notre discours des stéréotypes, préjugés qui peuvent heurter les minorités opprimées
4. Les victimes des dominations sont les mieux placées pour savoir ce qui est blessant, insultant, etc.
les intersectionnels en concluent que les militants pour une cause (par exemple l'antispécisme) doivent :
- Ne pas utiliser des clichés, stéréotypes pour défendre leur cause (pour ne pas tirer dans les pattes des autres militants)
- Être très attentifs aux autres dominations dans leur discours pour ne pas blesser les minorités opprimées
- Œuvrer à bâtir des ponts entre les différents mouvements
Personnellement je trouve l'intersectionnalité attrayante en théorie mais ce que j'en ai expérimenté en pratique ne me dit rien qui vaille : ça se résume assez vite à une police du langage limite stalinienne : tout ce qui est perçu, à tort ou à raison, comme sous-optimal pour la lutte ou factuellement erroné est qualifié de sexiste/raciste (par exemple, la croyance strictement factuelle en l'instinct maternel va être qualifié de "sexiste"). Comme il n'y a pas de définition précise de ce qui est raciste ou sexiste on est dans le domaine de l'interprétation et du ressenti. Et à cause du postulat 4, il n'y a pas débat parce que le "dominé" a nécessairement raison. Au final, les grandes gueules éduquées et éloquentes (et pas les vrais dominés) imposent leur façon de parler et leurs vues sur la bonne façon de militer. Et les lieux qualifiés de "safe" par les intersectionnels ne sont à mes yeux pas "safe" du tout : chacun scrute les paroles de tout le monde, les gens tiennent un discours stéréotypé et ceux qui ne sont pas d'accord gardent leur langue dans leur poche. Comme les citoyens soviétiques quand ils évoluaient en public.
Qu'il faille écouter les victimes de discriminations et que leur témoignage soit indispensable pour comprendre ce qu'elles vivent, c'est évident. Mais on doit pouvoir prendre leur opinion avec du recul, ne serait-ce parce qu'il y a des divergences entre elles. Certains Noirs (généralement spécistes, mais également certains antispécistes) vont trouver la comparaison élevage/esclavage choquante ou maladroite (en disant par exemple "vous allez rebuter inutilement un certain nombre de noirs), d'autres (essentiellement des antispécistes) vont l'employer eux-mêmes. Même chose sur les campagnes de PETA utilisant des femmes, c'est le sujet à aborder si vous voulez déclencher un débat houleux entre antispécistes. Certains les trouvent sexistes d'autres non, certains les trouvent efficaces d'autres non, certains trouvent bien qu'elles choquent parce que ça fait parler de la cause animale, d'autres les trouvent maladroites parce qu'elles génèrent des polémiques inutiles, détournent les débats vers les stratégies de com des assos et donnent une mauvaise image de la protection animale.
Pour en revenir à la comparaison esclavage/élevage, une comparaison n'est pas une identification, une comparaison consiste à mettre en lumière des points communs. Il est évident que le ressenti des esclaves sur un bateau négrier et des cochons dans un camion vers l'abattoir ne sont pas les mêmes, ne serait ce qu'à cause des différences psychologiques entre les cochons et les humains (d'ailleurs le ressenti des vaches diffère probablement de celui des cochons, et même d'une vache à l'autre). La comparaison porte sur les mécanismes, comme l'a dit Caron : critère de discrimination non pertinent, similarité des justifications, réification d'êtres sensibles, utilisation de leur corps pour faire du profit, etc. Je ne vois pas en quoi le fait que l'esclavage "au sein de la même espèce" n'existerait que chez les humains (ce qui est faux, par exemple les rats taupes nus asservissent les rats taupes nus survivants des colonies rivales vaincues) invaliderait la comparaison.
On est typiquement dans le cas de la justification a posteriori. Faisons le sous-texte : "Je sais que l'esclavage, c'est mal. Du coup l'idée que je me comporte comme les Européens qui achetaient du sucre sans se poser de question me fait culpabiliser. J'ai deux solutions pour réduire ma dissonance cognitive : arrêter de manger les animaux ou chercher la petite bête. Je choisis la solution la plus facile."
Les deux interlocuteurs ont deux visions, certes, toutes deux apportent quelque chose à la réflexion et je ne vois pas la nécessité de prendre parti aussi violemment contre l'un ou l'autre.
Cela me fait penser à un documentaire de Arte sur "Luca" l'ancêtre commun (http://www.larecherche.fr/actualite/vie/luca-ancetre-tous-etres-vivants-07-03-2013-98913). Cela me fait aussi penser à celui dont le monde est éclairé par la lumière d'un (unique) réverbère.
Cela me fait également penser à cette frilosité dans nos valeurs : je ne suis pas contre la politique d'Israël par peur d'être taxé d'antisémite. Je ne suis pas contre le port du voile par peur d'être taxé d'intolérant et d'islamophobe. Je ne défendrai pas les cochons, les poules et les vaches contre la boucherie sanglante parce que j'ai peur qu'on m'accuse d'être blanc et riche (ou d'être un parfait couillon).
Je comprends les réticences de M. Sana qui se défie des donneurs de leçons même s'il a ouvert son intervention sur le fait qu'il partageait la vision d'un monde du respect de tous les animaux, y compris notre espèce. Je comprends la lutte d'Aymeric Caron et son désir de se faire comprendre (il suffit de voir les réactions de ce forum pour avoir une idée des difficultés auxquels il fait front). Je ne comprends pas que les réactions ici ne soient pas sur le fond, mais ad personam.
Le sujet c'est l'antispécisme, sa validité, le risque de ses dérives s'il n'est pas clairement relié à la cause générale d'une vision de l'animal humain et des autres animaux. Mais il me semble qu'entre les découvertes récentes (il faut lire aussi, peut-être et entre autres Frans de Waal), les problèmes de la planète, on peut, sans risque de se faire taxer de mémère ou pépère à chat/chien/vache/poule... commencer à comprendre qu'une vision saine des animaux humains devra, doit déjà passer par la capacité à cesser de faire l'autruche! en ce qui concerne une vilaine propension de notre petite espèce à mépriser tout ce qui n'est pas comme elle exactement. Et ce aux dépens, d'abord, de ses congénères de peau, de classe ou de sexe différents. Et cette autre propension à exalter de belles valeurs universelles qu'elle n'a jamais le courage de faire respecter car elle recule dès qu'elle se sent exposée au risque de contrarier une catégorie ou une autre de ses congénères/pairs.
J'ai beau être sur la même longueur d'ondes qu'A. Caron, il est tellement insupportable à couper la parole en permanence à ses interlocuteurs que j'ai jeté l'éponge à la moitié de l'émission...
Il faut vraiment qu'il réfléchisse sur lui-même, s'il ne veut pas nuire à sa cause..
Le sujet est intéressant, mais Aymeric Caron ne sait pas la fermer plus de 10 secondes pour écouter les arguments.
C'est pas parce qu'il est habitué et qu'il connait d'avance les reproches faits à son idéologie que tout le monde fait les liens aussi vite. Et, plus simplement, c'est totalement irrespectueux de ne pas laisser les gens finir leur phrase quand ceux-ci le laissent s'exprimer.
Si vous songez à le faire revenir sur un plateau, obligez-le à lire cette section de commentaires avant. Il comprendra peut-être q'il n'est pas chez Ruquiez et qu'ici on veut du fond, pas du spectacle.
je vais la faire à la scolaire :
passé totalement à coté du sujet
peut habituellement beaucoup mieux faire
cdlt
Alors, forcément, ceux qui en parlent...
Je crois qu'il y a eu plusieurs problèmes dans cette émission.
Aymeric Caron, que j'apprécie beaucoup, se croyait sur tf1 et voulait expliquer ce qu'est l'antispécisme. Eros Sana, qui est un type formidable que je suis depuis longtemps, est parfaitement au courant et voulait aborder le débat interne au "mouvement" (par exemple l'entrisme de l'extrême-droite, cf. affaire Clément Méric, je m'étonne que le sujet n'ait pas été abordé, là on avait deux anti-spé vegans face à face).
Pour les gens qui sont un tant soit peu au courant de ce qu'est l'antispécisme, le débat que voulait ouvrir Eros Sana était plus intéressant, mais il n'est pas "grand public", et je comprends que la priorité d'Aymeric soit de mettre en avant le fond avant de se préoccuper de la forme (les campagnes de PETA). Pour lui, au stade actuel, tous les moyens sont bons.
Mais comme le suggérait Eros Sana, quand on prend la peine de faire des recherches sur l'antispécisme, on tombe en effet sur des blogs de minettes qui font du yoga sur les plages de Thaïlande/Goa, sur des BD qui pourraient effectivement être qualifiées de "bobo", etc., avec des mots du genre "empowerment", "émancipation", "je n'ai plus d'animaux familiers parce que c'est de l'esclavage", etc. (des fois on se dit que l'antispécisme justifie pas mal l'égoïsme...)
Le problème à ce stade de l'émission, c'est qu'Eros Sana n'a pas pu expliquer que ce n'était pas son point de vue à lui, mais celui des minorités AUX ÉTATS-UNIS (alors qu'Aymeric parle en bon jacobin universaliste). Et Aymeric l'a systématiquement interrompu, ce qui était bien dommage.
Sinon, sur la partie concernant la comparaison élevage/esclavage, Aymeric aurait dû tout simplement expliquer qu'il décrivait le dispositif du point de vue des esclavagistes/FNSEA et Eros, du point de vue des esclaves. C'est pourtant pas compliqué. En effet, les arguments des esclavagistes/industrie agroalimentaire sont les mêmes, le point de vue des victimes, peut-être pas, les animaux d'élevage n'ayant probablement pas les capacités de s'imaginer ou de se souvenir d'une vie meilleure. Et on peut supposer que les esclavagistes étaient encore plus hypocrites - si tant est que ce soit possible - que la FNSEA dont une adhérente députée européenne vient de faire voter un amendement autorisant pour quelques années encore les pesticides de Monsanto. Qui vote pour ces gens-là ? Voilà la question que je me pose (idem pour la directive sur le secret des affaires).
Là où Eros Sana et l'équipe d'ASI ont eu tort - à mon sens - c'est de citer le mouvement "black lives matter". Parce que quand même, si mes souvenirs sont bons, c'est Anonymous qui a conduit le combat à Ferguson, et pas M. George Soros. Or, il y a exactement les mêmes critiques sur Anonymous (c'est des geeks-blancs - et pourtant, le traitre Sabu était latino...). Je fais le lien avec l'émission de Ce soir ou jamais (qui apparemment va devenir "jamais"...) sur la culture du viol, là aussi, c'est Anonymous qui agit aux États-Unis.
Maintenant, Caron et Sana sont tous les deux d'accord sur FB pour pleurnicher sur la mort de Prince, comme Canal Plus (on croit rêver !) et dont personnellement, je me fous complètement, je l'avais même complètement oublié ce gars-là. Comme quoi...
Et je vois tous ces commentaires qui pointe sa propension à interrompre ses contradicteurs. Visiblement il pense vite, et comprend ce qu'on lui demande et se dépêche de répondre, et quand le sage montre la lune l'imbécile se focalise sur le doigt. Ou peut être l'animal humain de mauvaise foi qui préfère débattre du doigt de celui qui pointe les problème plutôt que du problème lui même, c'est à dire le vrai sujet qui le met mal à l'aise et l'invite à se remettre en question ...
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Bref, le combat anti-colonial s'en trouve totalement confirmé comme la base essentielle de toute tentative d'améliorer l'état du monde.
Cela dit la lecture de son livre m’avait mis la puce à l’oreille (je l’ai terminé ce matin). Il qualifie en permanence les dominés/opprimés de "faibles" (c’est le mot qu’il emploie la majeure partie du temps) : animaux, homos, noirs, femmes. Et lui se positionne en sorte de sauveur omnipotent qui comprend toutes ces luttes et les englobe (ce qui, au vu de l’émission, est faux, il a encore beaucoup de chemin à faire sur l’antiracisme, le classisme, ...). Il y a même une page hallucinante où il écrit noir sur blanc qu’une personne qui s’engage pour une cause qui ne la concerne pas directement (un humain pour un non-humain, un homme pour une femme, un hétéro pour un homo, un blanc pour un noir, ...) est plus méritant de le faire qu’une personne qui souffre personnellement de cette oppression. On a donc encore une fois un homme blanc hétéro à fort capital culturel qui trouve le moyen de se gargariser de son engagement en faveur d’êtres qu’au fond il regarde de loin. Ce n’est pas forcément représentatif du personnage mais le fait qu’il ait écrit et consenti à publier cette page là est pour moi totalement rhédibitoire.
Mais il faudra VRAIMENT y revenir !
Moi j'ai lâché au bout de, je ne sais pas, 10 min. 20min. suite à un bug de mon navigateur. L'émission est en téléchargement, j'y reviendrai plus tard, et je veux bien qu'on décortique tout ça en profondeur, mon parcours fait que j'ai évidemment des choses à dire (j'ai été animalier de laboratoire).
En bref, ce qui est pour moi le plus insupportable chez Caron, que j'aime bien, et encore pire que sa monopolisation de la parole, c'est son scientisme.
Je trouve hallucinant qu'un type qui a écrit un bouquin sur le sujet en soit encore à dire (en gros) on attend les progrès de la science pour savoir si le mulot peut prétendre à plus de droits que le ver de terre !!!
Il se réfère dans le débat au bouddhisme, qui me semble pourtant d'un enseignement bien moins ténébreux sur le sujet !!!
Petite blague Bouddhiste :
- hé chef (je ne connais pas la nomenclature bouddhiste, pardonnez moi !), y'a machin qui a trucidé tous les doryphores du jardin ! C'est un génocidaire !
- non, répond Machin (je ne connais pas non plus son nom, je suis indigne!), j'ai fait en sorte que tous les moines présents puissent manger à leur faim !
Le chef en charge de la sagesse suprême (en gros) leur répondit : vous avez tous les deux raison (démerdez vous avec ça !)
Tout ça pour dire qu'on peut s'inscrire dans le vivant sans se sentir maître, respecter tous les êtres vivants, agir en conscience quand on tue pour se nourrir, sans avoir besoin de hiérarchiser tout ce qui vit, déjà qu'entre humains c'est un concept à la con !!!
C'est simplement inaudible. Il y a largement sujet à débat constructif, mais ce type ne débat pas, il est dans une pure posture de domination. Amis d'ASI, vous faites une analyse critique de la télé depuis des années, par pitié trouvez des outils contre ce genre de comportement.
C'était prévisible en plus. Je l'ai entendu sur france culture voilà deux jour, il était tout aussi irrespectueux.
Idée d'émission : comment faire accepter aux hommes-blancs-privilégiés que d'autres prennent la parole?
Bon allez, au revoir et bon week-end !
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Mais sa façon d'interrompre et de ne pas prendre en compte - juste un instant - les arguments de ses contradicteurs, ce n'est pas une super pub pour l'antispécisme...
C'est certain que Caron gère bien la défense de son territoire médiatique, mais ce n'était pas le lieu. C'est triste. Il gâche un peu votre émission alors qu'il sait des choses et est capable d'en comprendre. Il avait le temps d'écouter Sana. Pas la peine de se la jouer joute.
Quand le lion dévore une gazelle, le lion fait le bien pour lui et sa famille et, pour la gazelle et sa famille évidemment, c'est le mal absolu de se faire dévorer.
La violence des espèces vivantes est là.
C'est une violence, mais ce n'est ni bien, ni mal.
La bonne question concernant les humains qui ont cette conscience, est de rendre le moins violent possible la fin de vie des animaux qui ont été élevé dans ce but.
A l'échelle de ce que nous connaissons, des plus petites vies (virus, bactéries ) aux plus grands mammifères, toutes les vies se développent, en habitant et en détruisant ou pas, en collaborant ou pas, avec leur hôtes, en domestiquant l'autre pour en disposer au moment nécessaire.
En réalité toutes les vies sont insérées les unes dans les autres.
La nature est ainsi faite.
Vous avez 4 heures !
Il dit juste que l'antispécisme est représenté par des militants et des idéologues blancs favorisés, qui vont expliquer, par exemple aux USA, à des noirs américains que le spécisme est comparable à l'esclavage. C'est pas compliqué de comprendre que pour un descendant de ce crime historique, c'est difficile d'être culpabilisé de la sorte. Qui pourrait entendre sans être ulcéré "Tu fais subir aux vaches ce que les esclavagistes ont fait subir à tes ancêtres", dans un pays ou les crimes racistes sont quasi quotidiens?
De même, des militants blancs, européens, urbains, "riches", (c'est à dire venant de pays riche, ancienne force colonisatrice) vont expliquer à des villageois africain, qui vit sans doute plus que Caron au contact de la nature, que le spécisme est comparable au racisme, qui a conduit l'esclavagisme et au colonialisme. Eros Sana explique que c'est inaudible pour ces populations, et c'est contre-productif.
Aymeric, que connais-tu de la vie d'un village africain menacé par des lions ? Quelles sont les chances que tu as d'être dévorer par un lion ? Peux tu avoir l'arrogance de prétendre le savoir ? Si oui, tu te comportes, effectivement, en riche blanc prétendant connaître la vérité, et vouloir l'imposer aux indigènes, avec les mêmes bonnes intentions qu'ont prétendu avoir les colonialistes français jadis.
C'est pas parce qu'une cause est juste (et l'antispécisme l'est) qu'elle n'est absolument pas critiquable, qu'elle ne porte pas en elle certaines dérives.
C'est dommage, parce qu'il avait des choses intéressantes à dire. Mais ne pas laisser un interlocuteur finir son propos, c'est une stratégie très commune à la télé (et tellement odieuse ! ) pour empêcher les spectateurs d'établir la cohérence de ce propos... Je crains que ces procédés n'aient qu'une efficacité toute relative sur @SI...
Et là, Caron reproduit une forme de domination, qui elle est bien visible et dont les conséquences sont désastreuses pour la qualité des débats publics : la domination de ceux qui maitrisent et manipulent le langage médiatique et les stratégies rhétoriques sur ceux qui ne les maitrisent pas... Les vidéos de Aequivox sur le sujet sont particulièrement pertinentes...
A croire que l'antispéciste qu'est Caron n'est pas allé jusqu'à ce niveau de détail dans l'analyse des rapports de domination...
" La ferme des animaux " de Georges Orwell, qui a développé la common decency, est un roman antispéciste.