Inondations au Pakistan : pourquoi la sous-médiatisation
Mais pourquoi si peu d'images ? Le Pakistan est ravagé par les inondations, depuis la fin du mois de juillet : plus de 1500 morts en deux semaines, mais surtout, plus de 15 millions de personnes sinistrées, dont 6 millions considérées comme en situation de survie. Et les télévisions sont loin d'avoir déployé autant de moyens que, par exemple, lors du séisme en Haïti, en janvier dernier. Directeur de Libération, Laurent Joffrin fustige dans un édito, jeudi, "la pénurie d'images", "l'absence de reportage frappant et émouvant", qui n'ont pas permis de faire prendre conscience de la tragédie, et d'inciter les Français à apporter leurs dons.
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Derniers commentaires
J'adhère aux propos d'Irfan, déclarés d'intérêt public et pour lesquels j'ai voté, mais je voulais ajouter autre chose.
Une crue est un phénomène moins brutal qu'un séïsme, en ce sens qu'il comporte une montée des eaux, d'une certaine lenteur, au moins relative.
D'autre part, les phénomènes de la mousson et des inondations au Pakistan (ou plus encore au Bangladesh sont récurrents et se produisent chaque année.
Ensuite, il y a des tas de catastrophes chaque année, pour ne pas dire chaque jour, dont les journalistes ne parlent pas :
-pour les raisons énumérés par Irfan et liées à la culture, à l'histoire, à la sympathie ou à la dette que nous ressentons,
-parce qu'ils ont suffisamment d'actualités, parce que eux ou leurs rédactions, voire leurs lecteurs ne sont pas intéressés, ou tout simplement parce qu'ils regardent à côté.
Et puis il y a les catastrophes dont ils parlent abondemment, et de suite.
Parce qu'elles sont effectivement importantes et brutales (Haïti, tsunami). A côté de la proximité culturelle et historique d'Haïti, on peut parler du caractère (presque) universel du tsunami qui a touché un océan entier et je ne sais combien de pays.
Mais peut-être aussi tout simplement parce qu'il y a une influence économique, soit directe soit indirecte au contraire de l'aspect routine des oubliés. Que ce soit par des commanditaires, par l'aspect vendeur des articles, par les ong, par les retombées que cela peut représenter pour notre monde... par le fait que cela touche un pays riche et plus ou moins proche de nous.
Par exemple on a parlé abondemment, à juste titre, de la marée noire BP. Les moyens mis en oeuvre sont énormes (à la hauteur de la catastrophe), mais aussi des tas d'entreprises sont sollicités, proposent des solutions.et des matériels... Bref il y a un certain business.
Mais quoi qu'il en coûte, on était dès le départ quasiment certains que la fuite finirait par être colmatée, comme on l'est que les côtes américaines finiront par être nettoyées.
Je viens de lire un article de la revue Environnement & Techniques qui cite le cas du delta du Niger pour lequel on aimerait pouvoir en dire autant.
Plusieurs médias américains et anglais ont rappelé début juin que dans cette zone et sur les côtes du Nigeria se déversent chaque mois, depuis des années, l'équvalent de ce qui s'était déversé à cette date dans le golfe du Mexique !
Niveaux de pollution surréalistes, espérance de vie inférieure à 40 ans,... Mais c'est l'Afrique, la pauvreté, et ce n'est pas la coupe du monde de football, donc pourquoi en parler !
Et puis pas d'argent pour payer les dégâts, plus la guerre civile qui provoque d'ailleurs souvent ces marées noires par des attentats ou du piratage et puis aussi dilue, dissout même les autres responsabilités.
Bref, l'apocalypse.
Mais moi je n'en avais pas entendu parler, ou plutôt si, un peu, mais sans avoir idée de l'échelle de ce drame. Et vous ?
Avec l'influence de la richesse locale, cela semblerait confimer l'influence prépondérante de la langue et de la communauté cuturelle et historique ?
Mais bon, encore une fois les journalistes ne peuvent pas être exhaustifs, le monde est trop vaste !... et tellement peuplé.
Parce que les Pakistanais ne sont pas francophones, parce que nous ne les avons pas colonisés et nous n'avons pas de responsabilités dans leur situation, parce que leur pays est relativement bien plus riche qu'Haïti, et qu'il a suffisamment pour dépenser des sommes folles en armement, parce que les États-Unis sont leurs alliés et peuvent les aider. Parce que c'est l'été, parce que les nouvelles nationales sont suffisamment alarmantes pour que certains aient totalement décroché des informations pour ne pas se suicider, et que d'autres ne se concentrent plus que sur les nouvelles intérieures, inquiets d'une involution française dangereuse.
Honnêtement, je ne pense pas qu'il y ait un quelconque rapport avec la religion majoritaire dans le pays. Et pour le chiffre du sondage du Figaro, j'ai voté "non" suite à la proposition d'Humour de Droite. Les sondages en ligne sur un site souvent grossier, manipulateur, qui truque ses chiffres et ses commentaires, doivent-ils être relayés et étudiés par des journalistes sérieux ?!
Penser que "les gens" se fichent de quelque chose parce que "on" ne dit pas assez "aux gens" que quelque chose existe, c'est un sacré complexe de supériorité tout de même. Cela confirme encore une fois que le journaliste est persuadé que ce qu'il met à l'agenda médiatique est ce qui DOIT y être, et quiconque conteste cet agenda médiatique conteste in fine, dans son esprit, la démocratie, dont il est garant.
lamais vu selon les spécialistes) et de la tragédie humanitaire de ses habitants.
Ces infos sont sur le site : http://fr.euronews.net/ un média global, multilingue, financé (et vu) par 21 actionnaires de différentes nations avec un desk par pays
Pas de star comme dans nos JT, mais des images filmées partout où l'actualié l'impose : une voix off donne les infos nécéssaires, rien de plus. (Pas de "developing story' comme CNN )
.
La Nasa a donné des images, avant et après la catastrophe, visibles sur euronews.
Certains commentaires sur ce forum m'incitent à écrire que les Talibans sont en Afghanistan, que les sinistrés, hommes, femmes, enfants (près de 80 millions sans-abri, totalement démunis.).
Le site que j'ai mentionné indique comment aider (ce sont les ONG qui sont sur place) en donnant du textile (vêtements, couvertures par ex.), des ustensiles et objets divers, de l'argent,. Chacun agit selon qes moyens.
Ces victimes, musulmanes pour la plupart ne sont pas islamistes ou prêtes au djihad ; ce sont des êtres humains qui manquent de tout.
Urgentissime de faire un geste.
« Il y aurait donc de «bonnes» causes humanitaires et de «moins bonnes» pour des raisons non pas humanitaires mais politiques, voire culturelles et cultuelles. »
http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article105523
Vraiment !
Merci !
édit : traduction en français de mon commentaire.
De plus, je fais confiance à Rony Braumann... Je ne vois pas pourquoi Ban Ki Moon est allé se montrer aux côtés du président pakistanais, tardivement, sur place... alors que le même président avait traîné les pieds pour s'occuper de son petit peuple se noyant sous les pluies de la mousson. C'était au président pakistanais de montrer l'exemple.
Il a voulu continuer sa petite tournée d'assurance tout risque chez les Occidentaux ! Pointons plutôt son cynisme !
En plus, pour moi, le Pakistan est un pays ami des USA... C'est plutôt aux Ricains de les aider. Ils sont en Afghanistan, le pays voisin... ils ont des porte-avions et des bases très proches de ces territoires... Le hic, c'est que les USA ont leur propre système de donations, souvent lié aux évangélistes... quant à la France de Sarko, pourquoi ne pas envoyer des pioupious français au Pakistan, depuis l'Afghanistan voisin... Ils ne sont pas équipés pour du sauvetage ? Eh bien, on envoie un gros porteur avec l'équipement ad hoc à Kaboul, et zou, en route pour le Pakistan. C'est à côté.
S'il y avait eu quelques Français touristes en goguette au Pakistan, là oui, je pense que Kouchner aurait montré le bout de son nez ... ou un ministre s'y serait rendu en jet privé... Eric Woerth, tiens... pour redorer son blase ;o))
"Parce que le Pakistan est un pays de nazislamistes !"
Bernard-Henri Lévy
Quand à l'absence de dons, c'est très simple: le secours catholique, c'est bien, le secours islamique, c'est Ben Laden. D'ailleurs, ça serai intéressant de comparer la médiatisation des crises humanitaires dans les pays musulmans avant et après le 11 septembre.
ben raison de plus non?
merci Laure.