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"Je pense donc je suce" : vers un MeToo de l'art contemporain ?

Le centre Pompidou de Metz a annoncé porter plainte, après que plusieurs oeuvres, dont L’origine du monde de Courbet, ont été tagués "MeToo" par l’artiste et performeuse Deborah de Robertis. La performeuse, qui a aussi dérobé une broderie “Je pense donc je suce” de la plasticienne Annette Messager, a par ailleurs mis en ligne une ancienne vidéo la représentant sur un lit avec le commissaire de l’exposition, Bernard Marcadé. Performance artistique provocatrice, ou amorce d’un MeToo dans le milieu de l’art contemporain ?

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Pour nourrir la réflexion, voici ce que Deborah de Robertis a écrit sur son blog Médiapart.

Pour résumer ce que je pense de cet article, j'aimerais bien qu'on me précise, en termes clairs et sans ambiguïté, ce qu'on reproche à Bernard Marcadé. Il est au lit avec une femme qui est consentante, elle n'est contrainte à rien, elle semble même contente d'être là, elle se filme et filme son partenaire.


Concernant Deborah de Robertis, on voit assez bien le problème. Je ne vois pourquoi le revenge porn serait plus acceptable quand il est pratiqué par une femme que par un homme. Marcadé précise même qu'il se laisse filmer parce qu'il a confiance en elle. Je me demande si elle a quand même un peu honte, ou pas du tout.


Mais quelqu'un dans l'article nous dit quand même que "ce qui s'est passé dans ses jeunes années" est un "trauma pour elle", sans préciser de quoi on parle au juste. D'ailleurs, elle a fait un signalement à la justice pour des faits d’abus sexuels sur sa personne. Sans qu'on sache contre qui au juste ni pour quels faits. Parce que c'est forcément elle la victime.

"Où est-on ? Dans une performance artistique, ou dans l’amorce historique d'un MeToo de l’art contemporain ?"
Cette femme est géniale. On tente de la faire passer pour folle et si sa performance avait eu lieu en 2030, on l'aurait conduite en H.P. et mis sous camisole chimique pour détruire sa parole à jamais !
C'est une résistante, l'une des plus intelligente qu"il soit !

J'ai pris une claque. Par ricochet. Par la vengeance de Robertis.


Ça me rappelle cette artiste étasunienne, dont le m'échappe à l'instant, qui avait tiré sur Andy Warhol. Un autre récit fascinant d'une vengeance contre le pouvoir des hommes qui pillent et rendent invisible le travail des dominés.

Beaucoup moins élitiste certes, une toute petite performance d'actualité...


De la part de cet homme, plutôt qu’une « naïveté totale, idiote », la certitude (fondée, à l’époque) que ses actes quels qu’ils soient resteraient sans conséquences pour lui.

À certaine époque pas si lointaine, si ce genre de vidéo avait circulé… alors quoi ?

Rien.

Pour lui en tout cas.

Pour elle, assez probablement mépris et mise à l’écart.


Alors un certain manque d’anticipation aussi, sur le fait que les temps changent et qu'à présent la honte change de camp.

Enfin.


Moi, je préférais Anna Karina et Godard: Qu'est ce que je peux faire?...  J'sais pas quoi faire. ..


Décidément, cette époque ne me convient pas.

Depuis  que je  fréquente DS (par ses émissions), il me semblait que toute l'aventure de l'Internationale  Situationniste lui était étranger. Ça se vérifie: du situationniste soixante-huitard nostalgique du "interdit d'interdire".

En fait, ni les Situs ni Mai 68 n'ont utilisé ces mots.

On pense que ça viendrait de Jean Yanne... Peut-être situ à sa manière!

Merci Daniel pour ce papier passionnant. Je n'avais aucune idee de la demarche de Deborah de Robertis qui prend tout son sens quand on prend dle temps de l'écouter.

Une fois de plus, ce n'est pas la radio ou la télé qui peuvent nous aider à comprendre son geste puisqu'elle y est présentée comme une folle hystérique.  Alors qu'elle est une artiste à part entière et que son action à Metz était une oeuvre d'art. Même le vol de la broderie esr significative

Bravo a Deborah de Robertis !

Encore merci.

Gros travail de réflexion et d'écriture, mais ça me dépasse complètement, de la même façon qu'une Deuche se fait dépasser par une Ferrari (sur une autoroute allemande bien sûr, je ne voudrais pas être convoqué prochainement au poste pour incitation à enfreindre le code routier. Au train où ça va...la DGSI étant parfaitement informée que je suis abonné à la chaîne Mélenchon sur YT).

Mon engagement prochain le plus concret pour la gent féminine: le 6 juin je vote la liste Manon Aubry.

Merci infiniment de cet article sur l'art subversif des féministes radicales qui, comme à l'accoutumée depuis des dizaines d'années, provoque les mêmes commentaires réactionnaires et tellement sans surprise.

Je vous en prie, continuez sans vous préoccuper de ces grincheuses et grincheux.

Cette chronique est une performance.


♫♫♫

Agathe Rousselle fait une performance plus époustouflante dans Titane dirigée par Julia Ducournau

mes parents ont vécus soixante ans ensemble, je doute que seul le sexe fut le moteur exclusif de leur relation

la vie commune, les enfants, la culture qui en résulte ne se forge pas uniquement avec les relations sexuelles

l'exposition du corps de la femme objet a toujours fait vendre, que les jeunes et belles artistes continuent à en vivre

 Katalin Kariko est plus discrète mais elle nous a permis de survivre au Covid

nous prédit elle la statue de Darmanin?

Encore une qui en une belle paire ! Bravo !  :-)

Sujet euh... complexe.


Je dirais qu'on ne peut évaluer l'intérêt de cette performance artistique qu'une fois qu'il sera déterminé si les plaintes qui l'accompagnent étaient fondées, ou juste d'autres épisodes du même style (où l'égo de l'artiste semble ne pas supporter que les hommes avec qui elle consent à des relations la considèrent attirante pour autre chose que pour son art, pourrait on dire méchamment).


On serait très au delà de tout ce que metoo pourrait justifier, si on en arrivait à un stade où, en plus du consentement, il fallait se soucier de si une personne se sent intérieurement flattée ou non des raisons de l'intérêt qu'elle suscite (se pose t'elle même la question pour les hommes qu'elle reconnait fréquenter pour leur pouvoir ou leur culture ? si ça se trouve ils préféreraient l'être pour leurs corps de boomers avachis).


D'un autre coté, il me semblerait improbable qu'il n'y ait pas autant d'abus de la part d'hommes profitant de relations déséquilibrées dans le monde des arts plastiques que dans celui du cinéma ou autre, et accompagner de vraies plaintes d'un peu de scandale peut être une bonne manière de faire en sorte qu'elles soient au moins considérées.

Visiblement l'article  et les commentaires interrogent sur la définition de l'art. Les humains préhistoriques faisaient-ils de l'art? Même question pour les créateurs de masques rituels ou de fresques ou mosaïques antiques? Et je pourrais multiplier les exemples à l'infini. 

Le rapport "art" / argent / médias concernent un milieu restreint mais influent, généralement satisfait de ses oeuvres mais guère plus passionnant que ceux qui s'extasient sur une flamme d'origine nazie!

Ceci précisé, liberté de penser ... mais j'en profite tant qu'il reste une certaine liberté d'expression ...

Mal à la tête !!

J'ai l'impression que ce type d'événement remet surtout en question l'angélisme d'un certain féminisme, qui refuse de voir les femmes comme autre chose que des victimes. Si j'étais une femme, je trouverais ça très rabaissant, mais je comprends que la posture ait une forme de confort.


Un truc très frappant, c'est quand Déborah de Robertis en arrive à dire que le simple fait qu'un homme soit attiré par une femme parce qu'elle est belle est du sexisme. Comme si les femmes raisonnaient différemment ! Finalement, quels sont les aspects d'une personne qui peuvent attirer sans que ça soit du sexisme, en fait ? Les femmes qui sont attirées par les hommes riches ou puissants, c'est du sexisme ou pas ?

Je découvre ce sujet donc je peux me tromper, mais je ne suis pas sûre qu'on puisse parler d'un nouveau MeToo au sens où on l'a entendu jusqu'ici. Peut-être plutôt d'un approfondissement du sujet passé à la moulinette artistique.

Quand on dit "meetoo", quelle est la suite de la phrase? That is the question...


Je boycotte toutes les personnes  avec "de" dans leur patronyme. Oui même la chanteuse de la cérémonie de Cannes. C'est ultracon, mais comme quasi tout le monde joue à qui sera le plus con, j'entre dans la compétition, avec de solides atouts. C'est con mais efficace, parce que c'est une épidémie. C'était ça où je mets des de à tous... 

C'est quand même pas très intéressant la démarche relatée dans cet obsession, selon moi. Faudrait qu'on me fasse comprendre l'intérêt qu'on y trouve, de moi-même je vois un néant.

Je dois admettre que ma capacité à jongler avec plusieurs sujets à la fois est en train d'atteindre ses limites, européenes ; nouvelle Calédonie ; Russie Ukraine ; metoo ; réchauffement climatique ; le conflit israélo palestinien…

«

Emeutes en Nouvelle-Calédonie : "Il en va de notre survie", dénoncent des opposants à la réforme constitutionnelle

       

  L'Assemblée nationale a voté mardi le dégel du corps électoral, à l'origine de violences dans l'archipel. Le camp indépendantiste, opposé au texte, dénonce une entrave au processus de décolonisation.  » https://www.francetvinfo.fr/france/nouvelle-caledonie-iles-loyaute/temoignages-emeutes-en-nouvelle-caledonie-il-en-va-de-notre-survie-denoncent-des-opposants-a-la-reforme-constitutionnelle_6545285.html




Et pendant ce temps là, le Néron de l'Elysée met le feu en Nouvelle Calédonie.

Une question, en regard de votre conclusion faisant allusion à la "jouissance" des réacs, tout contents de pouvoir se décharger, pour une fois, sur "les gauchos transgressifs institutionnels" (sic). Bernard Marcadé est-il autre chose, lui aussi, qu'un bourgeois réactionnaire qui leur ressemble quand même beaucoup ? Ces vieux "gauchistes" (re-sic) sont-ils autre chose que des vieux bourgeois réactionnaires bien ordinaires ?  Ont-ils été vraiment "transgressifs" (re-re-sic) une fois dans leur vie ? (Oui, peut-être, avant qu'ils ne deviennent riches, puissants et, parfois, célèbres...).

"Ces vieux "gauchistes" (re-sic) sont-ils autre chose que des vieux bourgeois réactionnaires bien ordinaires ? "


Bravo Paddy pour ce rappel nécessaire et salutaire, surtout ici, où certaines interventions réalisées par des gens se disant de gauche, perdent de vu leurs points de vue profondément réactionnaires et bourgeois, dès qu'il s'agit de leurs affects et de leurs hubris propres (souvent sous couvert de culture*).


La common decency, que de nombreux "gauchistes embourgeoisés sur leurs fins de vie" oublient, établie qu'on ne prend pas tous ce que est "prenable" et/ou "offert" ; Que, si l'on prend, on doit donner et être sûr d'apporter au moins à hauteur égale, et sur un plan équivalent, sans se raconter d'histoires.  


L'égalité, voila l'angle mort souvent de ces gens, cachés derrière la liberté et la "libération" sexuelle (pour qui ? par qui cette libération ?) et prétextant le fait que certains et certaines auraient des affects très différents des leurs. Souvent dans MeToo, les violeurs se défendent en disant que d'autres qu'eux pourraient prendre du plaisir à être brutalisés, dominés, forcés, au nom qu'iels seraient différents et de la diversité humaine. Les humains sont bassement similaires, et la règle de common decency (i.e. "ça ne me plairait pas qu'on me le fasse ou que je doive faire ça, alors je n'impose pas et je ne désire pas faire cela à un.e autre") devrait être la base.


Si ces vieux monsieurs, ne serait-ce que par leurs regards (voir la discussion de DS & cie sur Depardieu et les cinéastes du même acabit, trouvant de la "poésie" dans des scènes de viol et ne sont pas capable de se mettre à la place de la violence symbolique et perverse de films comme les valseuses ou tenue de soirée pour les gens ayant subi des viols) viennent vampiriser la jeunesse, leurs beautés plastiques, se posaient cette question simple et essentielle de la common decency, ou plus simplement usaient de leur empathie (se mettre à la place de l'autre), ils se demanderaient ce que ces jeunes femmes (et hommes car le MeeToo homosexuel a bien vite été étouffé) peuvent bien désirer en eux, et ils conclueraient vite que ce n'est pas du consentement. Harold et Maud est une pure fiction décomplexante pour cette génération, l'alibi de certains de ces gens de gauche. Les dominants ont toujours utilisé des fictions de récits mirroirs pour justifier leurs propres hubris. Combien d'Harold et Maud pour des Judith et des Deborah ?


Perso, je pense qu'ils le savent bien, à moins d'être des débiles finis, mais qu'ils prennent tout ce qu'ils peuvent, quoiqu'il en coûte aux autres, et ne sont donc en RIEN de gauche. Se cacher derrière ses convictions de gauche ou de l'art et la culture, ou de l'ancienneté ne dédouanent en rien de ce que ces gens font et comment ils vivent au quotidien (un message vieux comme le trotskiste qu'était Jésus, et d'autres probablement avant ce récit).

 

Avec ce rappel essentiel de cette règle de common decency comme pierre angulaire des valeurs de gauche, on n'aurait pas ces cas de MeToo, chez des gens se disant de gauche comme l'autre psychanalyse que DS a reçu. Le consentement (pas uniquement sexuel, sur tous les aspects, y compris au travail) ne peut se faire que dans le cadre d'un rapport égalitaire, sinon ... point de consentement.


Enfin sur la pensée magique de ces vieux de gauche quand iels parlent de "libération sexuelle", qu'iels sachent que l'amour et le désir charnel est comme la nature (les deux points mort en moyenne ratés par de nombreuses personnes se disant de gauche de la génération de Bernard Marcadé) ou les grottes préhistoriques : des endroits où l'on s'aventure sur la pointe des pieds, avec délicatesse, avec la crainte d'en voir disparaitre l'attrait, cet instant, ce moment délicat ; de voir s'enfuir le cerf dérangé par une avancée trop ardente et intrusive de notre part qui mettrait fin à la magie ; Car ce lieu où l'on s'aventure dans un relation sexuelle, c'est celui de la nature de l'autre. On ne peut y pénètrer comme si on en était le propriétaire prenant possésion des lieux, seulement comme un invité, qui a peur de déranger, de violer l'intimité de ce lieu où l'on est et restera étranger... Bref, on n'y rentre pas se pensant le nombril du monde, centré sur son plaisir individuel de faire, toucher, voir, brailler ce que l'on veut. Dans le cas de la nature, cela ne peut se faire que si cette nature a été brutalisée, contrainte dans un zoo ou un musée que l'on visite, où la nature est brutalisée ou empaillée.


“J’ai mis les mains partout, là où je pouvais entrer”

Cette phrase qui résume parfaitement, en seulement 11 mots, sur de trèèèèès nombreux sujets, l'archétype du bourgeois / dominant humain : colonisation, culture du viol, prédation de la nature, etc. qui l'oppose à la common decency. C'est la caractéristique de ceux et celles qui accepent d'endosser le costume des dominants.

Et, ne nous en cachons pas, elle est si typiquement, malheureusement, dans la bouche de gens se revendiquant "soixante-huitard" de gauche (soc-dem, voire plus à droite).



* Esthétiser la guerre (Coppola), le viol (Valseuses), la domination et la brutalisation du désir (Tenue de soirée), la colonisation, etc. Avec ce côté : si c'est esthétisé, alors ça passe, on peut ne plus en voir le fond, on peut en oublier le côté "réel" et violent. Ne pas voir dans les oeuvres de Déborah la détresse et le cri de révolte, dès le départ, c'est vraiment être débile, ou (ne nous voilons pas la face) plutot vouloir profiter des faiblesses qu'ils percoivent en ces femmes qui leurs permettront de dealer avec leurs consciences. "Ah, c'est une oeuvre d'art me dit elle, donc ça va je peut montrer son sexe et le mettre en gros sur mon article" .... même si c'était son cri pour dire qu'on avait précédement brutalisé son intimité. DS mettra-t-il la photo de l'anus perforé de Théo Luhaka, puisque après tout, c'est lui qui en a parlé.

" Ceci est une pipe "...

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