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Jeff Koons, vendeur de vent
Le Centre Pompidou présente depuis le 26 novembre dernier et jusqu'au 27 avril prochain une rétrospective Jeff Koons, l'artiste vivant le plus cher du monde au monde. Lémédiafrançais se l'arrachèrent toute la semaine, et le patron de ces lieux révéla sa fascination pour ce bonhomme tout sourire en costume-cravate propre sur lui tel un représentant en aspirateurs Hoover qui vient sonner à votre porte, Madame, pour vous apporter le bonheur.
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Derniers commentaires
Fait d'hiver
Un huissier s'est rendu le 11 décembre au centre Georges Pompidou à Paris, où se déroule une exposition consacrée à Jeff Koons, pour prendre en photo, sous tous les angles, l'œuvre intitulée "Fait d'hiver", comme la publicité de 1985 pour les vêtements Naf-Naf mettant en scène un cochon venant au secours d'une femme dans la neige.
Coin-coin, avec AFP
Un huissier s'est rendu le 11 décembre au centre Georges Pompidou à Paris, où se déroule une exposition consacrée à Jeff Koons, pour prendre en photo, sous tous les angles, l'œuvre intitulée "Fait d'hiver", comme la publicité de 1985 pour les vêtements Naf-Naf mettant en scène un cochon venant au secours d'une femme dans la neige.
Coin-coin, avec AFP
" Ces gens ne sont pas faits pour se perdre dans une peinture" dit Ling, parlant à son maître le peintre Wang-Fô, de l'Empereur et de sa cour.
Comment Wang-Fô fut sauvé. Marguerite Yourcenar.
Comment Wang-Fô fut sauvé. Marguerite Yourcenar.
AK semble s'étonner que les sculptures de JK soient vides, notamment son œuf de Pâques. Il est vrai que s'il était de très grande taille, on pourrait s'attendre à trouver dedans une structure en métal et en bois ou des poutres en chocolat. Et que dans les petits œufs emballés d'aluminium, on est parfois surpris de trouver des minuscules pièces en plastique à assembler. Et qu'à l'intérieur d'une sculpture très très grande on trouve parfois des guerriers grecs ou des touristes. Si l'œuf était en cire, il serait logique qu'il soit plein, à l'inverse de son moule en bronze. Mais qu'un œuf d'environ deux mètres de hauteur et qui n'est pas sculpté dans la pierre dont on fait les menhirs soit vide, faut-il s'en étonner ?
Coin-coin, e-store rien-$
Coin-coin, e-store rien-$
« Si on vous dit que vous êtes le Jeff Koons de la philosophie, vous le prenez comment?
— Bien. Car j'ai beaucoup de respect pour lui. »
— Bien. Car j'ai beaucoup de respect pour lui. »
A propos du vite-dit.
Selon Angelo Paratico, le paysage derrière la Joconde est chinois. Ça crève les yeux.
Daniel Arasse:
" j'ai perçu que le paysage de La Joconde en arrière-plan, avec son lac très élevé et son val aquatique et marécageux dans la partie gauche, était pratiquement la prise en vue cavalière d'une carte de la Toscane que Léonard de Vinci réalise aussi en 1503-1504"
Qui croire ? ;-)
Le texte d'Arasse.
Selon Angelo Paratico, le paysage derrière la Joconde est chinois. Ça crève les yeux.
Daniel Arasse:
" j'ai perçu que le paysage de La Joconde en arrière-plan, avec son lac très élevé et son val aquatique et marécageux dans la partie gauche, était pratiquement la prise en vue cavalière d'une carte de la Toscane que Léonard de Vinci réalise aussi en 1503-1504"
Qui croire ? ;-)
Le texte d'Arasse.
Cette chronique remet les pendules à l'heure sur la pseudo qualité artistique de Jeff Koons. Lire ce billet sur Rue89, sur la construction biaisée de sa côte marchande. Il serait très intressant , de démonter tous les maillons du processus par lequel Jeff Koons est parvenu à faire grimper les prix du travail son équipe d'exécutants. Quel est le rôle de la critique, des médias, des galéristes, des experts, etc. Surtout , analyser le rôle des ultra-riches pour lesquels une oeuvre de Koons, n'est rien d'autre qu'une monnaie à échanger entre pairs. Il est difficile de croire que ces collectionneurs ultra-fortunés attribuent une quelconque valeur artistique à Koons.
Une illustration de l'article du monde diplo, publiée il y a... 6 ans ?
... ou un exercice de style journalistique, à la Jeff Koons ? ;-)
... ou un exercice de style journalistique, à la Jeff Koons ? ;-)
Extrait de l'article: "On peut quand même s'interroger sur la portée d'une subversion subventionnée par des institutions ou de grands argentiers"
Comme dirait Banksy : "Exit Through the Gift Shop"
Une entreprise qui investit dans l'art et expose ses acquisitions peut effectuer des déductions fiscales sur les bénéfices de l'entreprise. Il lui faut avoir acheté des oeuvres originales d'artistes vivants.
Il lui faut donc des "artistes" vivants et des "experts" évaluant à des prix astronomiques leurs"oeuvres". Et le tour est joué. Plus un lieu d'exposition. Pourquoi pas Versailles.
Il lui faut donc des "artistes" vivants et des "experts" évaluant à des prix astronomiques leurs"oeuvres". Et le tour est joué. Plus un lieu d'exposition. Pourquoi pas Versailles.
Bonjour,
C'est un peu sceptique que j'ai atterri par hasard à l'expo Koons de Beaubourg, après avoir vu celle, très intéressante, de Duchamp.
Après cette visite, deux impressions :
- la démarche de Koons n'est pas plus vide que celle de bien des artistes. Je veux dire, elle est peut-être vide - comme celle de bien d'autres. L'art contemporain étant souvent auto-référencé, conceptuel et contenant sa propre "mise en ironie", ça n'est pas si incohérent.
- si la vocation des plasticiens est de créer des formes originales et frappantes, je dois reconnaître que lorsqu'on est en présence des pièces, des reflets obsédants, des matières à la fois molles et dures, une présence très particulière se dégage.
- le fait que Koons ne fasse rien lui-même n'a aucune importance, justement depuis le ready-made etc.
Ceci, non pas pour défendre Koons, mais pour constater qu'il est en phase avec le rôle assigné à l'artiste plasticien aujourd'hui.
C'est un peu sceptique que j'ai atterri par hasard à l'expo Koons de Beaubourg, après avoir vu celle, très intéressante, de Duchamp.
Après cette visite, deux impressions :
- la démarche de Koons n'est pas plus vide que celle de bien des artistes. Je veux dire, elle est peut-être vide - comme celle de bien d'autres. L'art contemporain étant souvent auto-référencé, conceptuel et contenant sa propre "mise en ironie", ça n'est pas si incohérent.
- si la vocation des plasticiens est de créer des formes originales et frappantes, je dois reconnaître que lorsqu'on est en présence des pièces, des reflets obsédants, des matières à la fois molles et dures, une présence très particulière se dégage.
- le fait que Koons ne fasse rien lui-même n'a aucune importance, justement depuis le ready-made etc.
Ceci, non pas pour défendre Koons, mais pour constater qu'il est en phase avec le rôle assigné à l'artiste plasticien aujourd'hui.
bah, du cacarente au pet de lapin, il y a au moins une certaine cohérence :D
Que restera-t-il de ces "merdes" dans, disons, un siècle ou deux ? Les bons jours j'espère rien, simplement des déchets recyclés.
Une autre réponse et mise en perspective de Koons, peut-être déjà pointée dans le forum, mais je n'ai pas encore parcouru le forum... ce que je ne manquerai pas de faire.
https://www.youtube.com/watch?v=l8qQ5piQYYg
https://www.youtube.com/watch?v=l8qQ5piQYYg
@ FER - Oui, le livre de Daniele Granet et Catherine Lamour cité plus haut vous dira tout sur le marché de l'art, les collusions, les foires, les collectionneurs, les ports francs, etc… et, après, voyez le film de Catherine Lamour "La Ruée vers l'Art"
Et si vous lisez un anglais très académique, qui en dit nettement plus que ce que l'on veut savoir: "High Price: Art Between thé Market and Celebrity Culture."
Et si vous lisez un anglais très académique, qui en dit nettement plus que ce que l'on veut savoir: "High Price: Art Between thé Market and Celebrity Culture."
[quote=JK]Mon travail est contre la critique. Il combat la nécessité d’une fonction critique de l'art et cherche à abolir le jugement, afin que l'on puisse regarder le monde et l'accepter dans sa totalité. Il s’agit de l'accepter pour ce qu'il est. Si l'on fait cela, on efface toute forme de ségrégation et de création de hiérarchies.
J'aurais envie de signer en bas de la phrase mais malheureusement, c'est intenable car à la fin, il y a une hiérarchie permanente entre ce qui est exposé et ce qui ne l'est pas, ce qui est vendu et combien. Aussi salubre que soit l'idée qu'il propose, le conception actuel de l'art dans nos sociétés marchande, et la position de Koons entre toutes lui interdisent ce discours.
Je trouve ses oeuvres intéressantes et dégageant une certaine poésie. Mais en ce qui me concerne, de l'art sans expression sensible c'est comme de la musique procédurale: c'est rigolo cinq minutes mais on s'emmerde vite. Et puis dans un monde remplis de choses industrialisées dans lesquelles la touche de la main de l'homme a disparu, est ce ce qu'on a besoin de voir ?
Alors que pendant ce temps, il y a des gens qui font ça:
https://florencetassantoffola.wordpress.com/2014/07/23/exposition-de-la-promotion-2014-des-compagnons-verriers-europeens-du-cerfav-au-centre-mondial-de-la-paix-verdun-du-18-juillet-au-30-octobre-2014/
Du travail d'atelier, mais elle le fait elle même. Il y a le concept, mais aussi le geste. La matière est traitée tout au long du processus créatif par des mains et des yeux qui la regarde et la sente. J'aimerais voir plus de choses dans de telles démarches, mais il faut être prêt à bosser vraiment en plus d'avoir un gros talent. C'est pour un petit club.
J'aurais envie de signer en bas de la phrase mais malheureusement, c'est intenable car à la fin, il y a une hiérarchie permanente entre ce qui est exposé et ce qui ne l'est pas, ce qui est vendu et combien. Aussi salubre que soit l'idée qu'il propose, le conception actuel de l'art dans nos sociétés marchande, et la position de Koons entre toutes lui interdisent ce discours.
Je trouve ses oeuvres intéressantes et dégageant une certaine poésie. Mais en ce qui me concerne, de l'art sans expression sensible c'est comme de la musique procédurale: c'est rigolo cinq minutes mais on s'emmerde vite. Et puis dans un monde remplis de choses industrialisées dans lesquelles la touche de la main de l'homme a disparu, est ce ce qu'on a besoin de voir ?
Alors que pendant ce temps, il y a des gens qui font ça:
https://florencetassantoffola.wordpress.com/2014/07/23/exposition-de-la-promotion-2014-des-compagnons-verriers-europeens-du-cerfav-au-centre-mondial-de-la-paix-verdun-du-18-juillet-au-30-octobre-2014/
Du travail d'atelier, mais elle le fait elle même. Il y a le concept, mais aussi le geste. La matière est traitée tout au long du processus créatif par des mains et des yeux qui la regarde et la sente. J'aimerais voir plus de choses dans de telles démarches, mais il faut être prêt à bosser vraiment en plus d'avoir un gros talent. C'est pour un petit club.
Le portrait de Catherine de Brabant, quelle merveille! Et le paysage à l'arrière plan!
Je ne suis pas assez malin... Je vois bien que c'est une grosse arnaque, mais je capte pas toute la combine. Qui m'explique ?
Il me semble qu'est sorti récemment un livre (à moins que cela ne soit une conférence ou un article de blog ?) sur le rôle du marché de l'art contemporain dans l'économie capitaliste financiarisé...
Si quelqu'un a quelque chose là-dessus, je suis preneur.
Si quelqu'un a quelque chose là-dessus, je suis preneur.
POUR ALAIN. Coup bas. Indeed.
Et à Londres? Vous vous rappelez que ses sculptures de lui + la C. étaient dans une salle fermée et gardée?
Et à Londres? Vous vous rappelez que ses sculptures de lui + la C. étaient dans une salle fermée et gardée?
Un autre vendeur de vent vient d'être élu par 100000 dévots. Alleluia...
POUR ALAIN. je ne me les rappelle pas à Bâle. Auraient elles été en bas?
pas quand c'est Poisson qui les fournit.
Jeff n'est pas tout seul. Ô combien d'artistes contemporains, mais maintenant assez vieux pourtant, se sont engagés dans les méandre de l'absence de virtuosité quoique, d'escargots avec de la peinture sous le ventre, d'à-plat, de coup de rasoir, de plastique coulant rigidifié, de bric, de broc. Ô combien d'artistes cherchant à se faire un nom ou l'ayant déjà, à augmenter le prix du centimètre carré, ont cherché la "procédure" à suivre, "te disperse pas vieux", "le format, fait gaffe", etc. Peut-être que les artistes n'aiment pas la peinture?.
Mais on n'est jamais sûr. La valorisation & la pérennité échappe effectivement au jugement artistique extemporané.
Mais ne soyons pas trop croquants.
Mon petit produit pré-dérivé, gratuit, enfantin, copie conforme, était plus petit que l'original et sans qu'on puisse dire quand on l'a perdu, il est devenu une peau flétrie posée là, invitation à rejoindre les ordures ménagères.
Si après Jeff Koons tout ça pouvait finir. Qu'on arrête avec les recettes du succès: sexe, récupération, paradoxe du matériau, marketing & réseaux, courtier en matières, premières ou pas.
C'est pénible, hein trop de liens?
Mais on n'est jamais sûr. La valorisation & la pérennité échappe effectivement au jugement artistique extemporané.
Mais ne soyons pas trop croquants.
Mon petit produit pré-dérivé, gratuit, enfantin, copie conforme, était plus petit que l'original et sans qu'on puisse dire quand on l'a perdu, il est devenu une peau flétrie posée là, invitation à rejoindre les ordures ménagères.
Si après Jeff Koons tout ça pouvait finir. Qu'on arrête avec les recettes du succès: sexe, récupération, paradoxe du matériau, marketing & réseaux, courtier en matières, premières ou pas.
C'est pénible, hein trop de liens?
" être" un " artiste"... deux mots incompatibles.
Le vide et la régression totalement infantile.
Jeff Koons aurait aimé être un artiste
Mais j'aimerais quand même bien savoir quelle est la différence de fond avec Murakami.
Jeff Koons aurait aimé être un artiste
Mais j'aimerais quand même bien savoir quelle est la différence de fond avec Murakami.
"Abolir le jugement, ne plus penser, avoir la cervelle vide comme un ballon de baudruche de Jeff Koons. Fabuleux programme que n'eût point désavoué Orwell" nous dit Alain Korkos.
Cette réflexion rejoint celle de Alain Borer dans De quel amour blessée, p 165: " Triste néofrançais, le shiak n'est pas seulement une langue régionale de l'Empire, il relève de la novlangue ( ou newspeak, la langue officielle d'Océania, inventée par George Orwell pour son roman 1984, publié en 1949), cette simplification lexicale et syntaxique qui devait rendre impossible l'expression des idées subversives, et dont la mission consistait précisément à éviter toute formulation critique du Système ( et même la seule "idée" de critique).
Parfois il me semble que parmi nos élites, certains ayant lu 1984 ont pensé : Bon sang mais c'est bien sûr, voilà exactement ce qu'il faut faire pour assujettir les peuples! Alors que nous, naïvement, pensons que personne ne peut trouver une telle situation souhaitable.
Cette réflexion rejoint celle de Alain Borer dans De quel amour blessée, p 165: " Triste néofrançais, le shiak n'est pas seulement une langue régionale de l'Empire, il relève de la novlangue ( ou newspeak, la langue officielle d'Océania, inventée par George Orwell pour son roman 1984, publié en 1949), cette simplification lexicale et syntaxique qui devait rendre impossible l'expression des idées subversives, et dont la mission consistait précisément à éviter toute formulation critique du Système ( et même la seule "idée" de critique).
Parfois il me semble que parmi nos élites, certains ayant lu 1984 ont pensé : Bon sang mais c'est bien sûr, voilà exactement ce qu'il faut faire pour assujettir les peuples! Alors que nous, naïvement, pensons que personne ne peut trouver une telle situation souhaitable.
Semaine Shadoks sur ASI ? Il y a déjà l'émission sur Pole Emploi.
(NB : Shadok pas "Shadock")
(NB : Shadok pas "Shadock")
Désolé pour le hors-sujet, mais j'ai une communication importante à faire :
JE RAPPELLE AUX MILITANTS UMP QU'ILS N'ONT PLUS QUE 40 MINUTES POUR VOTER POUR NICOLAS !
NB : J'ai écrit gros à l'attention des seniors qui représentent une part non négligeable de ses groupies.
JE RAPPELLE AUX MILITANTS UMP QU'ILS N'ONT PLUS QUE 40 MINUTES POUR VOTER POUR NICOLAS !
NB : J'ai écrit gros à l'attention des seniors qui représentent une part non négligeable de ses groupies.
Je suis né troué
Il souffle un vent terrible.
Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible,
Petit village de Quito, tu n’es pas pour moi.
J’ai besoin de haine, et d’envie, c’est ma santé.
Une grande ville, qu’il me faut.
Une grande consommation d’envie.
Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible,
Dans le trou il y a haine (toujours), effroi aussi et impuissance,
Il y a impuissance et le vent en est dense,
Fort comme sont les tourbillons.
Casserait une aiguille d’acier,
Et ce n’est qu’un vent, un vide.
Malédiction sur toute la terre, sur toute la civilisation, sur tous les êtres à la surface de toutes les planètes, à cause de ce vide !
Il a dit, ce monsieur le critique, que je n’avais pas de haine.
Ce vide, voilà ma réponse.
Ah ! Comme on est mal dans ma peau !
J’ai besoin de pleurer sur le pain de luxe, de la domination, et de l’amour, sur le pain de gloire qui est dehors,
J’ai besoin de regarder par le carreau de la fenêtre,
Qui est vide comme moi, qui ne prend rien du tout.
J’ai dit pleurer : non, c’est un forage à froid, qui fore, fore, inlassablement,
Comme sur une solive de hêtre deux cents générations de vers qui se sont légué cet héritage : « Fore... Fore. »
C’est à gauche, mais je ne dis pas que c’est le cœur.
Je dis trou, je ne dis pas plus, c’est de la rage et je ne peux rien.
J’ai sept ou huit sens. Un d’eux : celui du manque.
Je le touche et le palpe comme on palpe du bois.
Mais ce serait plutôt une grande forêt, de celles-là qu’on ne trouve plus en Europe depuis longtemps.
Et c’est ma vie, ma vie par le vide.
S’il disparaît, ce vide, je me cherche, je m’affole et c’est encore pis.
Je me suis bâti sur une colonne absente.
Qu’est-ce que le Christ aurait dit s’il avait été fait ainsi ?
Il y a de ces maladies, si on les guérit, à l’homme il ne reste rien,
Il meurt bientôt, il était trop tard.
Une femme peut-elle se contenter de haine ?
Alors aimez-moi, aimez-moi beaucoup et me le dites,
M’écrivez, quelqu’une de vous.
Mais qu’est-ce que c’est, ce petit être ?
Je ne l’apercevrais pas longtemps.
Ni deux cuisses ni un grand cœur ne peuvent remplir mon vide.
Ni des yeux pleins d’Angleterre et de rêve comme on dit.
Ni une voix chantante qui dirait complétude et chaleur.
Les frissons ont en moi du froid toujours prêt.
Mon vide est un grand mangeur, grand broyeur, grand annihileur.
Mon vide est ouate et silence.
Silence qui arrête tout.
Un silence d’étoiles.
Quoique ce trou soit profond, il n’a aucune forme.
Les mots ne le trouvent pas,
Barbotent autour.
J’ai toujours admiré que des gens qui se croient gens de révolution se sentissent frères.
Ils parlaient l’un de l’autre avec émotion : coulaient comme un potage.
Ce n’est pas de la haine, ça, mes amis, c’est de la gélatine.
La haine est toujours dure,
Frappe les autres,
Mais racle ainsi son homme à l’intérieur continuellement.
C’est l’envers de la haine.
Et point de remède. Point de remède.
Henri Michaux – Quito, 25 avril.
Il souffle un vent terrible.
Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible,
Petit village de Quito, tu n’es pas pour moi.
J’ai besoin de haine, et d’envie, c’est ma santé.
Une grande ville, qu’il me faut.
Une grande consommation d’envie.
Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible,
Dans le trou il y a haine (toujours), effroi aussi et impuissance,
Il y a impuissance et le vent en est dense,
Fort comme sont les tourbillons.
Casserait une aiguille d’acier,
Et ce n’est qu’un vent, un vide.
Malédiction sur toute la terre, sur toute la civilisation, sur tous les êtres à la surface de toutes les planètes, à cause de ce vide !
Il a dit, ce monsieur le critique, que je n’avais pas de haine.
Ce vide, voilà ma réponse.
Ah ! Comme on est mal dans ma peau !
J’ai besoin de pleurer sur le pain de luxe, de la domination, et de l’amour, sur le pain de gloire qui est dehors,
J’ai besoin de regarder par le carreau de la fenêtre,
Qui est vide comme moi, qui ne prend rien du tout.
J’ai dit pleurer : non, c’est un forage à froid, qui fore, fore, inlassablement,
Comme sur une solive de hêtre deux cents générations de vers qui se sont légué cet héritage : « Fore... Fore. »
C’est à gauche, mais je ne dis pas que c’est le cœur.
Je dis trou, je ne dis pas plus, c’est de la rage et je ne peux rien.
J’ai sept ou huit sens. Un d’eux : celui du manque.
Je le touche et le palpe comme on palpe du bois.
Mais ce serait plutôt une grande forêt, de celles-là qu’on ne trouve plus en Europe depuis longtemps.
Et c’est ma vie, ma vie par le vide.
S’il disparaît, ce vide, je me cherche, je m’affole et c’est encore pis.
Je me suis bâti sur une colonne absente.
Qu’est-ce que le Christ aurait dit s’il avait été fait ainsi ?
Il y a de ces maladies, si on les guérit, à l’homme il ne reste rien,
Il meurt bientôt, il était trop tard.
Une femme peut-elle se contenter de haine ?
Alors aimez-moi, aimez-moi beaucoup et me le dites,
M’écrivez, quelqu’une de vous.
Mais qu’est-ce que c’est, ce petit être ?
Je ne l’apercevrais pas longtemps.
Ni deux cuisses ni un grand cœur ne peuvent remplir mon vide.
Ni des yeux pleins d’Angleterre et de rêve comme on dit.
Ni une voix chantante qui dirait complétude et chaleur.
Les frissons ont en moi du froid toujours prêt.
Mon vide est un grand mangeur, grand broyeur, grand annihileur.
Mon vide est ouate et silence.
Silence qui arrête tout.
Un silence d’étoiles.
Quoique ce trou soit profond, il n’a aucune forme.
Les mots ne le trouvent pas,
Barbotent autour.
J’ai toujours admiré que des gens qui se croient gens de révolution se sentissent frères.
Ils parlaient l’un de l’autre avec émotion : coulaient comme un potage.
Ce n’est pas de la haine, ça, mes amis, c’est de la gélatine.
La haine est toujours dure,
Frappe les autres,
Mais racle ainsi son homme à l’intérieur continuellement.
C’est l’envers de la haine.
Et point de remède. Point de remède.
Henri Michaux – Quito, 25 avril.
Et ça, qu'en dites-vous? http://www.expointhecity.com/accueil/14674-2/
Je dois l'avouer je m'étais bien amusée à l'expo Koons à la Fondation Beyeler il y a deux ou trois ans. Une salle entière tapissée d'aspirateurs et autres cireuses! Son chien fleuri dans le parc! Sa panthère rose! Bien sûr, ses "balloon" coeur, fleur, chien. Et un public de 7 à 77 ans, chacun avec un immense sourire d'oreille à oreille. D'accord, je préfère le voir dans le white cube de Beyeler que dans les lambris de Versailles.
Ben oui, il fait faire, ben oui, il est cher, ben oui il est vulgaire. Ben oui.
Je dois l'avouer je m'étais bien amusée à l'expo Koons à la Fondation Beyeler il y a deux ou trois ans. Une salle entière tapissée d'aspirateurs et autres cireuses! Son chien fleuri dans le parc! Sa panthère rose! Bien sûr, ses "balloon" coeur, fleur, chien. Et un public de 7 à 77 ans, chacun avec un immense sourire d'oreille à oreille. D'accord, je préfère le voir dans le white cube de Beyeler que dans les lambris de Versailles.
Ben oui, il fait faire, ben oui, il est cher, ben oui il est vulgaire. Ben oui.
[quote=Alain Korkos]Abolir le jugement, ne plus penser, avoir la cervelle vide comme un ballon de baudruche de Jeff Koons. Fabuleux programme, que n'eût point désavoué Orwell.
Vos deux phrases finales m'évoquent le fameux Dixi et salvavi animam meam ("j'ai dit et j'ai sauvé mon âme"), citation pense-t-on d'Ézéchiel, donnée par Marx au terme de sa Critique du programme de Gotha. Avec votre chronique en effet et à l'instar de Marx vous ne vous êtes pas contenté de sauver votre seule âme...
Vos deux phrases finales m'évoquent le fameux Dixi et salvavi animam meam ("j'ai dit et j'ai sauvé mon âme"), citation pense-t-on d'Ézéchiel, donnée par Marx au terme de sa Critique du programme de Gotha. Avec votre chronique en effet et à l'instar de Marx vous ne vous êtes pas contenté de sauver votre seule âme...
J'achète !
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Superbe coucher de soleil.
Jeff Koons m'a convaincu.
Je me refuserai désormais à porter un regard critique sur quoi que ce soit.
Et pour commencer, pas question que je juge cette chronique. C'est d'ailleurs bien dommage, parce que je la trouvais excellente.
Je me refuserai désormais à porter un regard critique sur quoi que ce soit.
Et pour commencer, pas question que je juge cette chronique. C'est d'ailleurs bien dommage, parce que je la trouvais excellente.
Demain, il va faire beau aussi, comme aujourd’hui.
Merci Alain !