Juncker sur Youtube : opération séduction ou lobbying de Google ?
Qui de Google ou de la Commission européenne est à l’origine de l’entretien de son président Jean-Claude Juncker mené par des Youtubeurs ? Autrement dit : l’exercice était-il pour la firme américaine – et maison mère de Youtube – un moyen de se faire bien voir de la Commission ou est-ce cette dernière qui a eu envie de redorer son blason ? La question se pose avec la diffusion sur le site de Libération d’une nouvelle vidéo des coulisses de l’entretien tournée par les complices de la Youtubeuse Laetitia Nadji qui, dimanche dernier déjà, expliquait avoir subi des pressions de la part de Google pour éviter les questions qui fâchent.
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"Non : la bonne façon de s'interroger, c'est
Le public français est-il la cible d'une nouvelle offensive de la propagande de l'UE
Le public français est-il la cible d'une nouvelle offensive de la propagande des Russes ? "
L'article a le mérite d'exister et de maintenir l'actualité sur cet évènement. Je regrette seulement que l'on reste bloqué sur le making-off de l'évènement médiatique et qu'on ne passe pas à la vitesse supérieure. Quelques soient les vraies motivations - par ailleurs non négligeables - du bidule, qu'en est-il exactement du résultat final?
Pourquoi Laetitia Nadji n'a-t-elle pas enfoncé les clous?
Analyse des réponses et bottages en touche de Junker par confrontation à la réalité de ses positions et nombreuses déclarations anti-démocratiques?
En quoi ce résultat ne mérite-t-il pas un véritable arrêt sur image?
http://pluzz.francetv.fr/videos/cash_investigation.html
A partir de 1 :32:00, vous pourrez entendre par vous-même.
En fait, le sénateur lobbyiste, au cours de la conversation, est mis en danger par l'interview. Sa collaboratrice le sort de la nasse en disant qu'il faut qu'il signe quelque chose. Et il oublie son micro en partant, ce qui fait qu'il est enregistré sans le savoir. Les journalistes de CI n'entendront que plus tard, ce qui fait qu'ils ne se doutent de rien. Tout a l'air normal, et l'un des deux revient pour dire que le sénateur ne reviendra que dans 20 mn. Et c'est le fait, après les signatures. Mais la conversation s'étiole, on n'est plus dans le feu de la discussion. On en reste là.
Entretemps, la collaboratrice et le sénateur font le point sur le fait que ce n'était pas Elise Lucet, mais que la journaliste est très pugnace et que le sénateur allait craquer. Doivent-ils appeler le lobby de la charcuterie pour savoir quoi faire ? Pour finir, il faut qu'il s'absente pendant 20 minutes, ça devrait suffire.
Et donc le lobbyiste n'a pas besoin de consignes, il fait les choses comme il faut.
Et leur collusion ne fait pas de doute.
Par exemple "Friends of Europe" du même réseau tentaculaire que "debating Europe" serait un bon sujet d'enquête, mais peut on demander à un Nicolas Hénin, par exemple, qui est sponsorisé par le think tank, de faire un livre sur les réseaux d'influence d'un petit groupe de leaders en Europe? Difficile! il se consacrera donc à la Russie, relayé fortement par des sites comme @si qui se demandera:
"Le public français est-il la cible d'une nouvelle offensive de la propagande russe?
Pour l'Europe, nous parlerons plutôt d' "Opération séduction".
Essayez à l'envers:
"Les médias russes, opération séduction?"
"Le public français est-il la cible d'une nouvelle offensive de la propagande de l'UE?"
C'est la rencontre très opportune de trois enjeux.
La Commission européenne et Juncker qui veut redorer son blason : la com doit être faite sur internet, et quoi de mieux qu'une timide jeune youtubeuse perçue (visiblement à tort) comme un peu idiote, avec ses bisous et sa douce voix de fille qui évoque les tutos beauté et la superficialité.
La com doit être faite sur internet car c'est là que se trouve la critique radicale et très répandue de l'UE. Les "bètes journalistes" des médias mainstream sont pour la plupart acquis à la cause de l'UE à n'importe quel prix : C'est l'UE, elle nous a préservé de la paix depuis des décennies, nous lui devons l'aveuglement total d'une allégeance de type féodal, et surtout détournons les yeux de toutes ces turpitudes accumulées où conflit d'intérêts, toujours, et corruption quasiment avérée souvent, tiennent lieu de politique économique.
Justement Google et Youtube ont besoin et envie de nous lécher le c.l parce qu'il y a des enjeux "judiciaires" autour de leur politique fiscale, n'oublions pas que Yahoo est en train de plonger faute de soutiens efficaces.
Les deux firmes voient tout de suite l'ouverture : Trouvons vite un jeune (hélas ! c'est la rançon d'internet, ses vedettes sont jeunes et n'ont pas toutes compris l'avantage qu'on peut trouver à se vendre) et, comme on le fait habituellement, enfumons-la, -ils sont si naïfs, ces petits imbéciles idéalistes-, avec une petite pression amicale, en lui expliquant qu'on aurait le cœur brisé si elle était méchante avec le pauvre Juncker.
Et là, ils trouvent la jeune Laetitia Nadji, mais ça ne marche pas vraiment puisque ses enjeux à elle, c'est de faire son métier de Youtubeuse, mais pas de se coucher à n'importe quel prix. Mais il faut faire bonne figure. Achetons-là pour quelques deniers. Tout cela passera comme une lettre à la poste. Nions ! Accusons un lampiste, diluons tout dans une com en langue de coton. Après tout nous sommes pour la démocratie, tout le monde a le droit de s'exprimer, du moment que les dominants se servent de cette expression pour manipuler et imposer leurs agendas et leurs intérêts, et que leur argent achète tout.
C'est un champ, à la manière de Bourdieu, bien semé, bien entretenu et bien moissonné, mais surtout pas par le citoyen.
Faut pas déconner, non plus.
Et tant que ceux qui décident y trouvent leur avantage, par tout ce cumul de conflits d'intérêts bien resserrés, et faisant système, il n'y a aucune raison de se poser des questions, et de penser à se réformer avant que la catastrophe finale ne nous détruise et n'engloutisse tout.
Cette charmante youtubeuse a pu se permettre de comparer le président de la Commision européenne à un gangster mais elle n'a pas osé citer le nom de Google ni même d'Apple au sujet des multinationales et de leur rapport au fisc, se pliant ainsi aux menaces du type de YouTube ( "on ne crache pas dans la soupe" ).
Elle craint plus Google que les politiques.
Sinon, ce décor rose petite fille ( elle a trente ans ! ) est le comble du ridicule, n'est-il pas ?