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La chasse au "patron voyou", spectacle cathartique ?

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Excellent article! Un des (et peut-être même LE) meilleurs de la plume de Judith! Je trouve particulièrement pertinente votre comparaison des dieux de l'Olympe avec ceux aujourd'hui à nous, que l'on pourrait résumer par le Dieu Money Money :
"Chez nous les dieux gouvernant les destinées économiques ne s’appellent pas Zeus, Apollon ou Aphrodite mais Profit, Croissance ou Libéralisme – il n’est pas dit qu’ils soient moins nocifs, capricieux et inconséquents que les grands zigues de l’Olympe."

J'ai l'impression que la plupart des réactions mitigées sur le forum sont portées sur les patrons boucs-émissaires, le comportement des salariés, le côté "cynique", alors que le point culminant de l'article est là : On peut montrer et attaquer ces patrons surpayés, essayer de leur briser leur primes ou leur retraite, c'est pas ça qui va résoudre le problème! Ces patrons ne sont pas vraiment "responsables" ils sont pris dans un système de croissance, de bénéfice à court terme qui de toute façon a choisi leur destin bien avant qu'il ne l'accomplisse.
A ce titre je conseille le documentaire "The Corporation" de Mark Achbar, Jennifer Abbott et Joel Bakan, avec la confession d'un patron d'une grande firme qui dit en substance: "Arrivé tout en haut de l'échelle (PDG) j'ai réalisé que je n'avais pas vraiment le choix et que souvent, si j'avais été totalement libre (des actionnaires) j'aurais pris des décisions différentes"
(Docu visible sur Dailymotion: http://www.dailymotion.com/relevance/search/the+corporation+1+10/video/x608ch_the-corporation-m-moore-n-chomsky11)
quelques phrases entendues sur les piquets de grève cette semaine

Les devinettes de Charles

Quel est le salaire moyen mensuel des ouvriers de chez Lamberet (carrossier industriel implanté dans le département de l'Ain, spécialisé dans la fabrication de semi-remorques frigorifiques) qui ces dernières semaines a licencié plus de 400 personnes en deux vagues : 970 euros ? 9700 euros ?

Quel était le salaire mensuel du patron ? Est-ce presque 10 fois plus, presque 100 fois plus ? Que vont répondre les naïfs ?

Un voyage pour travailler dans une entreprise délocalisée en Moldavie sera offert à l'internaute s'approchant au plus près de la bonne réponse

Les brèves des piquets de grève (toutes ces brèves ont été entendues et ont reçu le label rouge de notre spécialiste)

"Carla, comme les ouvriers se fait baiser par le chef de l’État mais nous on n’aime pas ça ! "

" Y’ Sont cons, c’est pas les cadres qu’y faut séquestrer c’est le compte en banque du patron. Pour notre pomme. "

" C’est vrai on baisse la tête mais tu vas voir quand on va les faire courir les patrons c’est pas de la tête qu’ils auront besoin mais des jambes "

la suite sur http://pretentieux.over-blog.com/
Sentiment désagréable en lisant la fin de votre chronique. Et votre mea culpa sur le forum ne chasse pas ce malaise. D'ou vient-il ? De votre position qui renvoie dos à dos patrons et salariés. Accusés de cupidité au même degré. Comme si accaparer les richesses et se battre pour que le plan social qui s'abat sur vous soit le moins désavantageux possible était du même acabit.

Alors foin des interviews de sociologues et de la culture classique qui a cours sur ce forum, rappelons quelques évidences économiques :

1) La crise qui s'est abattue sur le monde est essentiellement due à un problème de répartition qui fait coexister depuis deux décennies des sur-rémunérations (actionnaires, dirigeants d'entreprise) avec des sous-rémunérations (salaires de tous les autres). Cette injuste répartition qui n'a fait que s'accentuer et qui nous vaut les scandales que vous relatez dans votre article est à l'origine d'une insuffisance de la demande globale. Les banques ont cru pallier cette insuffisance en prêtant tout azimut jusqu'aux clients les moins solvables. D'où l'effondrement du système financier quand ces derniers se sont révélés incapables de rembourser.
2) les salariés qui séquestrent leurs patrons pour obtenir une rallonge sont moins dans un "mimesis" que dans un bon sens économique qui, à leur niveau local, leur fait réclamer une meilleure répartition des richesses qu'ils ont contribuées à produire.
j'ai un peu de mal avec l'analogie proposée...

en particulier avec celle de patrons voyous qui seraient les "boucs émissaires" (si j'ai bien compris ?) de cette tragédie ; selon moi, ils sont tout sauf des boucs émissaires ; au contraire, depuis le début de cette triste farce, ils sont les acteurs principaux et ont été en première ligne pour pervertir le système, qui au départ n'était qu'un système inoffensif comme tous les systèmes économiques d'ailleurs ;
c'est seulement après usage, mis entre les mains des humains, qu'ils peuvent devenir dangereux, ...

patrons, acteurs principaux de la perversion du système, c'est vrai mais avec la complicité des politiques ;
et en particulier d'un sarko...... alors le présenter comme un oedipe roi, j'avoue avoir du mal avec ça !
Oedipe était la victime effective d'un premier mensonge, celui de sa naissance ; quand il a pris connaissance de son destin il a passé sa vie à le fuir pour un crime dont il n'était effectivement pas coupable : celui d'être "l'enfant supposé"....

euhhhh, c'est vrai que Sarko a tué (symboliquement) tous ses pères.... et n'a pas manqué de trahir tous les autres.... mais pour moi ça n'a jamais été comme victime inconsciente de son histoire mais bel et bien en toute connaissance de cause et dans un but bien précis celui d'atteindre le pouvoir...... quand Oedipe y a été placé par la force des évènements toujours subis car toujours inconscients !!

enfin, ce qu'il manque selon moi dans cette histoire, ce sont les vraies victimes : les salariés ;
si un "Oedipe roi" il y avait, ce serait eux qui l'incarneraient ; ils pensaient avoir leur destin en main, être les acteurs d'une scène dans laquelle ils auraient un rôle de premier plan à jouer, et voilà qu'aujourd'hui ils sont obligés de prendre conscience qu'ils ne sont que les victimes d'un mensonge primordial, celui de leur "création" nécessaire et utile au seul profit de leurs patrons....
bon là j'extrapole peut-être aussi un peu car les salariés peuvent tirer un bénéfice de leur labeur.... quoique...... peut-être pas tant que ça et surtout très aléatoire, car leur bénéfice, au final, dépend du bon vouloir de leur bourreau (le "monstre") : l'entreprise....

et nous, le choeur, on regarde cette tragédie ; mais perso de voir des patrons séquestrés n'a pas tant valeur de catharsis ; pour le moment, ce spectacle libèrerait plutot mon sentiment d'impuissance face à ce monstre, créé par l'homme, qui écrase l'homme, et qui est le monde de la finance moderne........

n.b. : et pour accomplir son destin Oedipe doit coucher avec sa mère...... euhhh qui couche avec qui ???? -:)
Une de vos toutes meilleures chroniques !
Que les patrons voyous se rassurent, le petit l'a dit et la justice veille :
Les salariés de Caterpillar priés de déguerpir de l'usine occupée
"Le tribunal de grande instance de Grenoble a ordonné ce vendredi à 19 employés, assignés pour occupation illicite et entrave à la liberté de travailler, de laisser libre accès aux usines de Grenoble et Echirolles (Isère)...Ils partent, ou ils devront payer 200 euros chacun par jour. "
Magnifique démonstration, superbe analyse comme toujours avec Judith. Mais aujourd'hui, on atteint des sommets: ça va être dur de redescendre!
Dans la pièce de Sophocle, Oedipe est coupable. Pas des crimes qu'il ne savait pas avoir commis ; coupable d'hybris.
L'hybris d'abord d'avoir voulu contrecarrer le projet des dieux, puisqu'il a fui ses pseudo-parents pour que l'oracle ne se réalise pas. Raté...
Et l'hybris surtout qui se révèle tout au long de la pièce, cet orgueil qui l'empêche de voir la vérité, qui le fait s'en prendre à Tirésias, l'aveugle voyant, qui veut la lui montrer.
L'hybris est le véritable crime d'Oedipe ; et cela colle tout à fait avec notre monstre-roi à nous !

Le passage sur le bouc-émissaire m'a fait penser à autre chose ; l'une des étymologies possibles pour tragédie, ce serait justement le bouc ; on ne voit pas trop ce que cela vient faire, mais ce serait parce qu'on sacrifiait un bouc avant chaque représentation ; ou alors pour son lien avec le bouc-émissaire.

merci judith, j'ai adoré cet article !
Très beau texte. Et très bien inspiré. Merci.
Juste un détail à propos de Daniel Bouton, le dirigeant de la Société Générale.
Il vient d'avoir 59 ans et il ne "quitte pas son poste avec une retraite de x euros"

Simplement , dans les comptes financiers ou dans l'annexe des comptes annuels, il a été précisé, comme c'est la norme, le montant des engagements financiers pris par la Société Générale au profit des cadres dirigeants.


Désolé, Judith, j'ai eu beau chercher, mais je n'ai rien trouvé d'autre à redire à votre chronique.

Une autre fois, peut-être....
Attention, nous venons d'assister à la naissance d'un nouveau "monstre", le bernard-korkos...

Car on a vraiment l'impression que cette chronique a été écrite à quatre mains, de par la liberté de ton, de vocabulaire, jusque dans la juxtaposition des images.

Plus sérieusement, merci Judith, c'est encore une fois un excellent papier.
Mais qu'elle est déprimante, parfois, cette résignation...
Chronique brillante et pleine d'humour. Merci.
Eva Joly, entre autres mérites, vient de publier un livre sur la délinquance financière. Entretien.

Vers la fin de l'entretien, une question qui tue (sans parler de la réponse de Madame la Juge) !

Extrait :

"En introduction de votre livre, vous écrivez : « A Paris, j’ai connu des reparties qui vous marquent pour toujours, parce qu’elles vous font entrevoir la réalité du ­monde. » Auxquelles pensiez-vous ?
Il y en eut de très nombreuses. Celle de Pierre Conso, par exemple, l’ancien patron des Ciments français. Cet homme plaisant et bien intentionné m’a dit un jour : « Madame Joly, ce que vous me reprochez là – délits d’initié, présentation de faux bilans, camouflage de l’endettement –, il n’y a que les juges pour s’en étonner. C’est ça le monde. » Avec sa casquette de professeur à HEC, il m’a ensuite fait cette proposition : « Si vous voulez, je pourrais vous faire réaliser une étude par mes étudiants qui vous montrerait que toutes les entreprises du CAC 40 ont des filiales dans les paradis fiscaux qui servent à commettre des délits d’initié. »
Une autre fois, un dirigeant d’une grande compagnie pétrolière m’a dit : « Madame Joly, vous devriez m’admirer de maintenir le montant de la corruption à hauteur de 2,5 % dans le pétrole. Car, bien sûr, vous connaissez les pourcentages dans l’armement ? C’est 40 %. » Tout ça était dit avec tellement d’évidence, et cette morgue des élites que je reconnais entre mille.
"

Certains ne nous disent pas tout, Eva Joly le fait ! Et elle est candidate aux européennes...
CHAPEAU ! Un vrai régal la comparaison entre les deux photos Oedipe et le porteur de Ray-Ban. Un coup de maitre cette analyse.
En le lisant je pensais à Karouchi qui va payer pour le vote non favorable au souhait du Souverain à l'Assemblée sur la loi Hadopi. Cela fait penser à une fable de la Fontaine. Cela existe aussi dans la hierarchie des groupes de rat.
Après les 2 chefs RAT(parce qu'il y en a deux, l'opposition étant un élément du respect de la Démocratie, pas comme chez nous....) viennent 2 sous-chefs RAT (chacun le sien) ensuite il y a les 2 rats qui représente la valetaille. Quand un chef fait une erreur, le sous-chef RAT va flanquer une rouste au rat de la valetaille. Ca ressemble, non ? Non en fait car chez nous, il est INTERDIT d'avoir 2 chefs à la téte du groupe. Serait-on mal barré ?
Quel soulagement ! Enfin, je vous retrouve telle que vous fûtes dans cette autre émission qui régala mes brunch dominicaux.
Ca m'a plu.
C'est tout. Rien de plus à ajouter, si ce n'est peut être ce passage :
[quote=et la foule ainsi occupée à s’horrifier de sa laideur morale ne se préoccupe plus de penser le système qui a engendré cette monstruosité.].

Etes-vous bien certaine que la foule s'est laissée flouer aussi facilement ?
On croit difficilement aux fléaux lorsqu'ils vous tombent sur la tête.

Albert Camus, La Peste.

Chronique vibrante, brillante, et... émouvante. Merci.
Très bel article. Rafraîchissant. Continuez. Merci.
Je vous cite:

1)"...Et dans les entreprises, ici ou là depuis quelques semaines, les séquestrations de patrons rejouent la scène médiatique : on prend le bourreau entre quatre z’yeux, on le regarde comme tel, monstre enfin visible du mal invisible qui nous étreignait depuis trop longtemps."

2)"...que la peste de la crise ne sera pas dissipée par le défilé médiatique de ses petits monstres de service."

Ces deux citations de votre (excellent) texte pour souligner que:

1) La monstration déclenche la vindicte populaire contre le monstre..., en effet...
Rien d'étonnant...Les salariés floués ne "rejouent pas la scène médiatique": ils mordent, eux aussi, eux d'abord, à cet hameçon providentiel, c'est même fait exprès pour....C'est la scène médiatique qui le leur a bien obligeamment jeté, cet hameçon du "mauvais patron".

2) "La crise" ne se réduit évidemment pas à ces quelques cas isolés., si l'on veut bien élargir le champ de vision.
Finalement, le monstre de service va servir plutôt à cacher qu'à mon(s)trer.
A cacher ce qui est à l'oeuvre, en réalité: la mise en coupe réglée de l'ensemble des ressources de la planète, au risque de leur quasi-destruction, au profit d'une infime minorité de la population mondiale (même pas 3%).

Je vous engage fortement, si vous me permettez, à assister à la projection du film: “Let’s make money”, d’Erwin Wagenhofer. ( dépêchez-vous, il n'a évidemment pas eu la promo-béton de 0SS117...il va disparaître bientôt).
Vous en ressortirez mieux armés pour comprendre "ce qui se joue" actuellement, et notamment la fonction d'outil indispensable au capitalisme-voyou (en reste-t-il un autre?) que remplissent les "paradis fiscaux" .

Vous saurez alors nommer cette crise autrement que du terme fourre-tout qu'est: "La Crise"...(ou "peste de la crise",comme vous dites avec, pardonnez-moi, quelque imprécision.)
Dans laquelle je préfère la théorie du bouc-émissaire, exutoire des haines devant la cause multiple et systémique de cette crise.

Et puis comme disait le texte, les crimes commis par les pères rejaillissent sur les fils jusqu'à la 3ème génération. Le premier crée la honte, le second porte-la-honte et l'agit, le troisième en porte encore les stigmates et mène l'enquête.

Pourtant, vous oubliez une chose, Judith, ces crimes dont parle le livre sont des crimes de confusion intergénérationnelle, inceste, viol, etc.

Et à moins de parler de la titrisation comme d'un mélange des humeurs (pommes pourries et bonnes pommes pêle-mêle), le crime n'a rien d'oedipien.


http://anthropia.blogg.org
un petit bijou - merci - rayon de soleil dans une fin de matinée morose
Je ne suis absolument pas d'accord avec votre dernier paragraphe (et par voie de conséquence avec la démonstration qui y amène).
En toute franchise, à l'issue de cette lecture, j'ai eu du mal à comprendre où ça clochait. Et puis il y a des réflexes militants qui ont la vie dure. C'est bien utile.
Vous mettez tout le monde dans le même panier.

"Mimesis", dites vous : on cherche le meilleur gain possible dans une religion indiscutée ? La lutte des salarié ne serait que la face prolétaire de la captation de richesse à laquelle se livrent les directions d'entreprises, les investisseurs institutionnels ?
Mais de quelle religion on parle, là ? La religion du "meilleur gain possible" ? Qu'est-ce qu'il y a de commun entre le parachute doré de Monsieur Morin, un quart de millénaire de SMIC et par exemple l'indemnité supra-légale obtenue par les Thomé-Génot qui représente quatre ans de SMIC (et je choisi délibérément de grosses sommes chez les ouvriers) ?
Quatre ans, deux-cent soixante six ans... Ces personnes, les gloutons, n'auront pas assez de toute leur vie et celles de leurs enfants pour dépenser tout cet argent.

Victime expiatoire, victime facile car victime évidente, semblez-vous dire, Judith. On a pourtant vécu les mêmes horribles années 90 (et dans le même camp, il me semble) pendant lesquelles le patron était glorifié. Ca n'a rien eu de facile de rappeler à qui nous avions affaire, quel était le système qui l'avait conduit là. Cette dénonciation des patrons qui a la cotte aujourd'hui, elle ne tombe pas du ciel. C'est une construction politique qui a été soigneusement et difficilement cultivée pendant des années, des décennies de luttes sociales. On ne réclamait pas la même démesure que ces messieurs et on ne la réclame toujours pas. Nous, ce qu'on veut, c'est la vie douce, c'est du travail, c'est pas des palaces.

Considérer tout le monde, y compris sois-même comme des chiens, c'est le cynisme. Dans le "nous" Républicain, fraternel dont vous guettez ces derniers temps l'expression, il n'y a pas de place pour les gloutons. Dire cela, ça n'est pas se comporter comme un chien ou un loup pour l'Homme, fut-il patron. C'est la description, la dénonciation factuelle du système, pas son occultation.
Le summun de l'analyse 'métaphorique' politique,
partir d'OEdipe pour arriver au petit...
du grand art Judith
bravo
gamma
PS :
vla ty pas que Miss, me ferait aimer les classiques !
j'aurais tout vu ;-)
désarmante
Message 1/0,5 max du 16/04/09 (ben ouais quoi , faut que je m'autolimite quoi ; quelle volonté j'ai , quand même.)

Les sont assez tordus pour mettre en scène leur propre lynchage , pour calmer l'ire populaire. Un soir il y a un mois environ , j'ai vu à un JT un patron d'entreprise avec deux de ses adjoints sortant de l'obscurité pour aller au devant des salariés mécontents et arriver face à eux se prenant des oeufs sur le crâne et divers objets . Ça sentait la mise en scène à plein nez. Et ça donnait de belles images cathartiques...
D'ou il ressort aussi que le pyromane veut aussi eteindre l incendie allumé , partir à la chasse aux patrons voyous même par les mots justifie bien une "petite " sequestration bon enfant ( aucun voyou molesté ni retenu contre rançon ) d'un de ses voyous qui se permet en plus de congédier les spectateurs au lieu de ne juste toucher les dividendes de son rôle en silence ....
Les mots , les images même utilisés que pour le spectacle et le story telling peuvent bruler la tête fragile des " humbles " !!!
Merci pour votre exigence et votre générosité. J'ai particulièrement apprécié la conclusion...
excellent!!
merci Judith de cette belle chronique, et de ce rappel sur Œdipe...
Particulièrement inspirée Judith ce matin. Belle impertinence !!
Et j'espère que le "moralisons le capitalisme" (photos de patrons-voyous à l'appui) de Sarko ne lui suffira pas.
Certaines voix s’élèvent : « Plus de rustines, changeons de vélo !! » (propos un peu moins mythologique mais également métaphorique).
Seront-elles reprises en chœur ?
Message 1/5max du 16/04/09.

Certes, si les employés séquestrent leur patron, enfin, celui sur lequel ils arrivent à mettre la main, c'est pour avoir aussi une part du gâteau qu'ils voient s'enfuir dans les jabots de quelques-uns.

Toutefois, pouvons-nous dire qu'ils jouent encore le jeu qu'attendent d'eux ces dieux et leur pléthore de demi-dieux ?

Les esclaves ont fini de travailler pour ces dieux qui les ont rejeté, il n'est plus temps de leur faire des offrandes puisque ces derniers s'apprêtent à les sacrifier en masse. Le déluge, la famine les attend, eux qui ne sont pas sur l'Olympe.

Alors, ils montent à l'assaut de cette montage au pied de laquelle ils ont passé et sacrifié toute leur vie passée.

Ils savent que le pillage qu'ils y effectueront ne leur apportera rien qui ne durera, ils regretteront toujours, hélas, le temps jadis, celui où leur sacrifice était la condition de la clémence des éternels. Mais, en attendant que la nature divine reprenne éventuellement le dessus, ils ne se contentent pas de regarder et de rester chez eux, quitte à mimer ce qui c'est jouer ailleurs, ils agissent bel et bien et de leurs mains vont crever l'abcès. Ce qui ne soigne nullement, mais soulage la rage qui accapare leur bouche exsangue.

Cet acte ne signifie pas la fin de leur servitude, mais il indique clairement que l'impunité divine n'a plus lieu, ni de lieu pour, être.

La montagne d'orée, celle dont il faut un parachute de la même substance pour en descendre (afin de pouvoir paradoxalement y rester) n'est plus un sanctuaire. Ce sacrilège n'est pas la fin du mythe, mais il est le signe que les dieux ne sont plus à l'abri, que le système sur lequel ils s'appuyaient ne pouvait tenir que si l'effroi était entre leurs mains et que leurs serfs ne pouvaient grimper jusqu'à eux. Le système divin, comme capitaliste, a besoin de dieux, de prêtes, de sanctuaires, les profaner n'est pas sans (heureuse ?) conséquence.

Alors, oui, Judith, le sacrilège marque encore la présence du sacré... mais, il souligne plus encore sa fin possible. Une fois affranchi de la peur, celle-ci se doit de changer de camp et nul ne peut longtemps se constituer des Olympes.
A tout prendre, ce n'est pas une si mauvaise nouvelle.
A nous de ne pas participer alors, à l'éternel retour du même.

yG
génial, magnifique.
un véritable concentré d´intelligence avec des vrais morceaux de culture dedans.
A propos d'Œdipe en Ray Ban : petit détournement parodique
Bon. Formidable, comme d'habitude. Je digère, et je reviens... Merci Judith...
Un de mes désirs (in)avouables : être, en terme d’intelligence, de culot, de finesse, de maîtrise la fille naturelle de Judith Bernard et de Mona Chollet.
Bien plus perspicace que toutes les analyses économiques dont on nous abreuve à looooongueuuuur
de crise!

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