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La Chine, la copie, le confucianisme et les nems
« Comment se fait-ce que les non-occidentaux aient tant de mal à gober le concept de propriété intellectuelle ? », se demandait un aimable @sinaute dans le forum qui suivit l'émission consacrée au copyright fou. Si par "non-occidentaux" on entend Chinois, alors la réponse est peut-être à chercher du côté de la culture traditionnelle, tout empreinte de confucianisme.
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Derniers commentaires
Et si le concept de propriété intellectuelle était un bref accident dans l'histoire de la pensée occidentale, qui aurait disparu comme il était apparu lorsque ses plus fervents défenseurs eurent l'idée de l'étendre à des mots du vocabulaire courant (fenêtre, pomme, etc) voire à des choses qui existaient avant eux mais qu'ils parvinrent à breveter avant les autres (tel ou tel gène, l'oxygène de l'air, la molécure d'eau...) ? Et toute chose, tout concept, ayant désormais un propriétaire qui s'efforçait de rançonner les autres -ceux qui n'avaient pas fait valoir leur droit de propriété sur les choses- chacun se mit faire ce qu'il faisait déjà auparavant, mais en violant de fait une "propriété" devenue un obstacle à la vie. La propriété intellectuelle fut vidée de son sens.
Le développement de l'informatique communicante favorisa le mouvement, car les systèmes numériques ne pouvaient échanger des données que d'une seule façon : en réalisant une copie, en principe temporaire, du contenu de l'émetteur sur le récepteur. Le support de transmission (cuivre ou fibre optique) n'ayant en lui-même aucune propriété physique lui permettant de "contenir" quoi que ce soit, la transmission ne pouvait se faire que par copie. Le respect de la propriété intellectuelle impliquait, par exemple, que l'émetteur s'engage à effacer son "original" (qui devenait légalement une copie) si la copie sur la machine destinataire bénéficiait du droit de propriété (devenant alors légalement l'original). Evidemment, les choses se compliquaient si, pour des raisons de sécurité de la transmission, la machine émettrice devait garder une trace de ce qu'elle avait envoyé le temps de vérifier que la machine réceptrice l'avait bien reçu. Il y avait alors, pendant une fraction de seconde, violation du principe de la propriété intellectuelle. La tentation était grande de prolonger la periode de survie des copies au-delà du nécessaire, sans qu'il soit facile de contrôler cette fraude, en raison du principe contradictoire de propriété sur les machines (la machine émettrice et la machine destinatrice n'ayant pas, a priori, le même propriétaire).
Diverses tentatives furent faites pour pallier cette incompatibilité fondamentale entre propriété intellectuelle et informatique communiquante (désignées sous le terme générique "DRM") mais, s'agissant objectivement de contraintes non nécessaires au bon fonctionnement des machines, elles produisirent plus d'entraves à l'échange d'oeuvres intellectuelles que de bénéfice pour les créateurs.
Finalement, le droit de la propriété intellectuelle cessa d'être revendiqué et rejoignit le calendrier républicain, le culte de l'Etre suprême, la loi Le Chapelier et autres curiosités historiques issues des moments les plus radicaux de la Modernité...
Le développement de l'informatique communicante favorisa le mouvement, car les systèmes numériques ne pouvaient échanger des données que d'une seule façon : en réalisant une copie, en principe temporaire, du contenu de l'émetteur sur le récepteur. Le support de transmission (cuivre ou fibre optique) n'ayant en lui-même aucune propriété physique lui permettant de "contenir" quoi que ce soit, la transmission ne pouvait se faire que par copie. Le respect de la propriété intellectuelle impliquait, par exemple, que l'émetteur s'engage à effacer son "original" (qui devenait légalement une copie) si la copie sur la machine destinataire bénéficiait du droit de propriété (devenant alors légalement l'original). Evidemment, les choses se compliquaient si, pour des raisons de sécurité de la transmission, la machine émettrice devait garder une trace de ce qu'elle avait envoyé le temps de vérifier que la machine réceptrice l'avait bien reçu. Il y avait alors, pendant une fraction de seconde, violation du principe de la propriété intellectuelle. La tentation était grande de prolonger la periode de survie des copies au-delà du nécessaire, sans qu'il soit facile de contrôler cette fraude, en raison du principe contradictoire de propriété sur les machines (la machine émettrice et la machine destinatrice n'ayant pas, a priori, le même propriétaire).
Diverses tentatives furent faites pour pallier cette incompatibilité fondamentale entre propriété intellectuelle et informatique communiquante (désignées sous le terme générique "DRM") mais, s'agissant objectivement de contraintes non nécessaires au bon fonctionnement des machines, elles produisirent plus d'entraves à l'échange d'oeuvres intellectuelles que de bénéfice pour les créateurs.
Finalement, le droit de la propriété intellectuelle cessa d'être revendiqué et rejoignit le calendrier républicain, le culte de l'Etre suprême, la loi Le Chapelier et autres curiosités historiques issues des moments les plus radicaux de la Modernité...
Je trouvais aussi que le dernier Big Mac qu'on m'avait servi avait un drôle de goût.
Que mon mal de tête avait été plus intense et mes coliques plus virulentes que d'habitude.
Mais bon, puisqu'ils ont fermé l'usine, je vais pouvoir à nouveau me régaler.
Que mon mal de tête avait été plus intense et mes coliques plus virulentes que d'habitude.
Mais bon, puisqu'ils ont fermé l'usine, je vais pouvoir à nouveau me régaler.
C'est marrant, quand on mouche avec des arguments de poids deux commentateurs (dont un qui fait dans l'insulte), on n'a pas de réponse en retour. Eux qui auparavant se fendaient de commentaires longs comme le bras pour m'expliquer mes erreurs se retrouvent aujourd'hui muets.
C'est tellement difficile de reconnaître qu'on s'est trompé…
C'est tellement difficile de reconnaître qu'on s'est trompé…
Un petit aire de Maitre Eolas dans le style, miam !
Merci pour ce dossier !
Merci pour ce dossier !
Merci de réserver vos arguments culturalistes à d'autres lieux où l'on assume sans complexes les raccourcis intellectuels. @si mérite mieux que ce type de papiers sans nul doute réducteur et à mon sens quasiment xénophobe. Quand passe-t-on la ligne jaune (c'est à propos) qui consiste à affirmer que la multitude chinoise empêtrée dans ses traditions millénaires immuables est incapable de distinguer l'individu doué de pensée critique du groupe de moutons bêtas ?
Les photos, les images collées en miroir pour que nous nous limitions à des « ohhhh ! », des « ahhhh ! » et des « uggggh !!! », ne suffisent pas dans un article qui prétend analyser la réalité.
La Chine est un pays complexe qui ne se résume pas au confucianisme, baguette magique que trop d'auteurs feignants mobilisent pour "penser" l'autre Orient décidément incompréhensible et trop différent de « nous ». Qui « nous » d’ailleurs ?
La Chine serait par essence copiste et la vieille Europe créatrice ? Vous n’êtes pas loin de l’affirmer…
Outre les copies industrielles (merci Philippe LD !) j'ose espérer que, de Canaletto à Guardi en passant par les Brueghel, jeune et ancien, la copie dans les écoles de peinture européennes ne vous aura pas échappé ! Avez-vous par ailleurs eu vent de cette noble profession longtemps exercée par "chez nous" qui consistait à reproduire des codex ? On a assez rapidement admis que parmi ces copistes, nombre d'entre eux avaient ajouté leur patte, non? Combien d’artistes anciens et contemporains s’inspirent et rendent hommages à leurs mentors qu’il s’agisse de musique, de théâtre, de cinéma, d’arts plastiques… ? Reproduire et s'inspirer est fondamentalement humain et c'est dans les nuances, les parodies et l'interprétation que les individualités s'expriment.
Par ailleurs, invoquer les estampes et la calligraphie chinoise pour comprendre les contrefaçons industrielles me semble injurieux. Il ne s’agit pas de choses comparables, sous prétexte de confucianisme !
Les arguments culturalistes brouillent les pistes et nous empêchent de penser ce qui fait monde et ce qui relie (à ce sujet, lisez un peu François Jullien pour croiser vos sources « légitimes »). (Heureusement que les maigres citations que vous mobilisez apportent un tout petit peu de complexité à votre analyse simpliste). Le thème de votre papier aurait pu permettre d’aborder moult sujets qui me semblent plus raccords avec les thématiques d’analyse d’@si : le capitalisme à la Chinoise, le passage d’une société de privation à une société d’abondance, la consommation et la mal-consommation (en Chine et ailleurs en Asie aussi des voix s’élèvent !), les bulles immobilières et les délires de grandeur des riches, la dérégulation et le dumping socio-environnemental-économique, la mise en scène de l’histoire nationale par un Etat autoritaire… Vous taxez la « culture traditionnelle » (y en a-t-il seulement une, indivisible et unique ?) alors que je vous parle d’un pouvoir étatique, d’élites économiques et d’un système fondamentalement moderne qui marchent sur la tête (des petits) !
Vous auriez aussi pu quelque peu déconstruire cette idée de « création » dans le milieu artistique de « chez nous », qui fait pourtant l’objet de belles envolées dans les spectacles de Franck Lepage, qu’@si a rencontré il n’y a pas si longtemps…
Vous auriez pu faire tellement de choses stimulantes avec un sujet pareil.
Quelle déception que l'écrit de votre papier soit aussi indigent... la prochaine fois, je ne regarderai que les images (j'ai d'ailleurs l'impression de m'être déjà fait cette réflexion auparavant et cela me chagrine).
Les photos, les images collées en miroir pour que nous nous limitions à des « ohhhh ! », des « ahhhh ! » et des « uggggh !!! », ne suffisent pas dans un article qui prétend analyser la réalité.
La Chine est un pays complexe qui ne se résume pas au confucianisme, baguette magique que trop d'auteurs feignants mobilisent pour "penser" l'autre Orient décidément incompréhensible et trop différent de « nous ». Qui « nous » d’ailleurs ?
La Chine serait par essence copiste et la vieille Europe créatrice ? Vous n’êtes pas loin de l’affirmer…
Outre les copies industrielles (merci Philippe LD !) j'ose espérer que, de Canaletto à Guardi en passant par les Brueghel, jeune et ancien, la copie dans les écoles de peinture européennes ne vous aura pas échappé ! Avez-vous par ailleurs eu vent de cette noble profession longtemps exercée par "chez nous" qui consistait à reproduire des codex ? On a assez rapidement admis que parmi ces copistes, nombre d'entre eux avaient ajouté leur patte, non? Combien d’artistes anciens et contemporains s’inspirent et rendent hommages à leurs mentors qu’il s’agisse de musique, de théâtre, de cinéma, d’arts plastiques… ? Reproduire et s'inspirer est fondamentalement humain et c'est dans les nuances, les parodies et l'interprétation que les individualités s'expriment.
Par ailleurs, invoquer les estampes et la calligraphie chinoise pour comprendre les contrefaçons industrielles me semble injurieux. Il ne s’agit pas de choses comparables, sous prétexte de confucianisme !
Les arguments culturalistes brouillent les pistes et nous empêchent de penser ce qui fait monde et ce qui relie (à ce sujet, lisez un peu François Jullien pour croiser vos sources « légitimes »). (Heureusement que les maigres citations que vous mobilisez apportent un tout petit peu de complexité à votre analyse simpliste). Le thème de votre papier aurait pu permettre d’aborder moult sujets qui me semblent plus raccords avec les thématiques d’analyse d’@si : le capitalisme à la Chinoise, le passage d’une société de privation à une société d’abondance, la consommation et la mal-consommation (en Chine et ailleurs en Asie aussi des voix s’élèvent !), les bulles immobilières et les délires de grandeur des riches, la dérégulation et le dumping socio-environnemental-économique, la mise en scène de l’histoire nationale par un Etat autoritaire… Vous taxez la « culture traditionnelle » (y en a-t-il seulement une, indivisible et unique ?) alors que je vous parle d’un pouvoir étatique, d’élites économiques et d’un système fondamentalement moderne qui marchent sur la tête (des petits) !
Vous auriez aussi pu quelque peu déconstruire cette idée de « création » dans le milieu artistique de « chez nous », qui fait pourtant l’objet de belles envolées dans les spectacles de Franck Lepage, qu’@si a rencontré il n’y a pas si longtemps…
Vous auriez pu faire tellement de choses stimulantes avec un sujet pareil.
Quelle déception que l'écrit de votre papier soit aussi indigent... la prochaine fois, je ne regarderai que les images (j'ai d'ailleurs l'impression de m'être déjà fait cette réflexion auparavant et cela me chagrine).
Confucius rendait les honneurs qui leur conviennent
aux morts, dans l’Empire bleu du Milieu.
Il souriait parce que l’eau éteint le feu
comme la Vie éteint l’homme vers l’époque moyenne.
Il n’ornait pas ses paroles merveilleusement
comme certaines coupes des Grands de l’Empire.
La tanche, qui est comme un vase de Pagode riche,
n’a pas besoin d’être ornée artistiquement.
Il allait avec une grande modestie au Palais,
écoutant sans colère les joueurs de flûte
qui adoucissent les sentiments comme la lune
adoucit, sur la montagne brûlée, les arbres violets.
Il parlait avec une respectueuse cérémonie
aux principaux de la ville et au chef de la guerre.
Il était bon, sans familiarité vulgaire,
avec les gens du commun et mangeait leur riz.
Il se plaisait aux choses de la Musique,
mais préférait les instruments de simple roseau
cueilli près des marais de vase douce et jaune
où l’oiseau sans nom qui fait yu-yu se niche.
Il se permettait, pour le bien de son estomac, les épices.
Il aimait, vers le soir, à discuter de belles sentences,
et il aurait voulu qu’on suspendît aux potences
qui servent aux lanternes, des moraleries.
Il parlait peu d’amour, davantage de la mort,
quoiqu’il déclarât que l’homme ne peut la connaître.
Il aimait voir les jeunes gens à la fenêtre,
les trouvant bien, à demi cachés par les ricins gris mais rouges.
Le soir il allumait des baguettes de parfum,
puis tournait gravement un moulinet où les prières
s’enlaçaient comme de belles pensées dans la cervelle
d’un jurisconsulte ou d’un poète de talent.
Il allait aussi voir les bâtiments de la Province,
se réjouissant de leur propreté et du bon ton
des navigateurs policés dont les réflexions
étaient profondes et claires comme le désert marin.
À ceux lui demandant des choses sur la chair,
Confucius dit : la vôtre est pareille à l’autre
et la mienne à la vôtre ; le sens de ceci est clair.
Puis il regarda en souriant son cercueil.
Francis Jammes
De l'Angélus de l'aube à l'Angélus du soir, 1898
aux morts, dans l’Empire bleu du Milieu.
Il souriait parce que l’eau éteint le feu
comme la Vie éteint l’homme vers l’époque moyenne.
Il n’ornait pas ses paroles merveilleusement
comme certaines coupes des Grands de l’Empire.
La tanche, qui est comme un vase de Pagode riche,
n’a pas besoin d’être ornée artistiquement.
Il allait avec une grande modestie au Palais,
écoutant sans colère les joueurs de flûte
qui adoucissent les sentiments comme la lune
adoucit, sur la montagne brûlée, les arbres violets.
Il parlait avec une respectueuse cérémonie
aux principaux de la ville et au chef de la guerre.
Il était bon, sans familiarité vulgaire,
avec les gens du commun et mangeait leur riz.
Il se plaisait aux choses de la Musique,
mais préférait les instruments de simple roseau
cueilli près des marais de vase douce et jaune
où l’oiseau sans nom qui fait yu-yu se niche.
Il se permettait, pour le bien de son estomac, les épices.
Il aimait, vers le soir, à discuter de belles sentences,
et il aurait voulu qu’on suspendît aux potences
qui servent aux lanternes, des moraleries.
Il parlait peu d’amour, davantage de la mort,
quoiqu’il déclarât que l’homme ne peut la connaître.
Il aimait voir les jeunes gens à la fenêtre,
les trouvant bien, à demi cachés par les ricins gris mais rouges.
Le soir il allumait des baguettes de parfum,
puis tournait gravement un moulinet où les prières
s’enlaçaient comme de belles pensées dans la cervelle
d’un jurisconsulte ou d’un poète de talent.
Il allait aussi voir les bâtiments de la Province,
se réjouissant de leur propreté et du bon ton
des navigateurs policés dont les réflexions
étaient profondes et claires comme le désert marin.
À ceux lui demandant des choses sur la chair,
Confucius dit : la vôtre est pareille à l’autre
et la mienne à la vôtre ; le sens de ceci est clair.
Puis il regarda en souriant son cercueil.
Francis Jammes
De l'Angélus de l'aube à l'Angélus du soir, 1898
Leur culture artistique, et spécialement picturale, c'est de copier, copier, copier encore, de renouveler en s'appuyant sur une tradition forte.
Mais n'y a t-il pas eu il y a quelques décennies, une révolution Culturelle ? Laquelle, même si elle était une manœuvre politique, n'en a pas moins consisté à remettre en cause l'héritage du confucianisme et de tout ce qui était associé que plus de 60 ans de communisme ont laminé de toutes façons.
Aucune culture n'est éternelle, et les cultures comme les humains sont dans des processus dynamiques de changement.
C'est peut-être une tendance lourde, mais de toutes façons, il y a toujours des exceptions.
J'ajoute que les nems arrivent ALORS QUE VOUS LES AVEZ DEJA MANGEES
Humpf
Mais n'y a t-il pas eu il y a quelques décennies, une révolution Culturelle ? Laquelle, même si elle était une manœuvre politique, n'en a pas moins consisté à remettre en cause l'héritage du confucianisme et de tout ce qui était associé que plus de 60 ans de communisme ont laminé de toutes façons.
Aucune culture n'est éternelle, et les cultures comme les humains sont dans des processus dynamiques de changement.
C'est peut-être une tendance lourde, mais de toutes façons, il y a toujours des exceptions.
J'ajoute que les nems arrivent ALORS QUE VOUS LES AVEZ DEJA MANGEES
Humpf
What ?... Shakespeare
Des essais ? — Allons donc, je n’ai pas essayé !
Étude ? — Fainéant je n’ai jamais pillé.
Volume ? — Trop broché pour être relié...
De la copie ? — Hélas non, ce n’est pas payé !
Un poème ? — Merci, mais j’ai lavé ma lyre.
Un livre ? — ... Un livre, encor, est une chose à lire !...
Des papiers ? — Non, non, Dieu merci, c’est cousu !
Album ? — Ce n’est pas blanc, et c’est trop décousu.
Bouts-rimés ? — Par quel bout ?... Et ce n’est pas joli !
Un ouvrage ? — Ce n’est poli ni repoli.
Chansons ? — Je voudrais bien, ô ma petite Muse !...
Passe-temps ? — Vous croyez, alors, que ça m’amuse ?
— Vers ?... vous avez flué des vers... — Non, c’est heurté.
— Ah, vous avez couru l’Originalité ?...
— Non... c’est une drôlesse assez drôle, — de rue —
Qui court encor, sitôt qu’elle se sent courue.
— Du chic pur ? — Eh qui me donnera des ficelles !
— Du haut vol ? Du haut mal ? — Pas de râle, ni d’ailes !
— Chose à mettre à la porte ? — ... Ou dans une maison
De tolérance. — Ou bien de correction ? — Mais non !
— Bon, ce n’est pas classique ? — À peine est-ce français !
— Amateur ? — Ai-je l’air d’un monsieur à succès ?
Est-ce vieux ? — Ça n’a pas quarante ans de service...
Est-ce jeune ? — Avec l’âge, on guérit de ce vice.
... ÇA c’est naïvement une impudente pose ;
C’est, ou ce n’est pas ça : rien ou quelque chose...
— Un chef-d’œuvre ? — Il se peut : je n’en ai jamais fait.
— Mais, est-ce du huron, du Gagne, ou du Musset ?
— C’est du... mais j’ai mis là mon humble nom d’auteur,
Et mon enfant n’a pas même un titre menteur.
C’est un coup de raccroc, juste ou faux, par hasard...
L’Art ne me connaît pas. Je ne connais pas l’Art.
Tristan Corbière
Préfecture de police, 20 mai 1873
Des essais ? — Allons donc, je n’ai pas essayé !
Étude ? — Fainéant je n’ai jamais pillé.
Volume ? — Trop broché pour être relié...
De la copie ? — Hélas non, ce n’est pas payé !
Un poème ? — Merci, mais j’ai lavé ma lyre.
Un livre ? — ... Un livre, encor, est une chose à lire !...
Des papiers ? — Non, non, Dieu merci, c’est cousu !
Album ? — Ce n’est pas blanc, et c’est trop décousu.
Bouts-rimés ? — Par quel bout ?... Et ce n’est pas joli !
Un ouvrage ? — Ce n’est poli ni repoli.
Chansons ? — Je voudrais bien, ô ma petite Muse !...
Passe-temps ? — Vous croyez, alors, que ça m’amuse ?
— Vers ?... vous avez flué des vers... — Non, c’est heurté.
— Ah, vous avez couru l’Originalité ?...
— Non... c’est une drôlesse assez drôle, — de rue —
Qui court encor, sitôt qu’elle se sent courue.
— Du chic pur ? — Eh qui me donnera des ficelles !
— Du haut vol ? Du haut mal ? — Pas de râle, ni d’ailes !
— Chose à mettre à la porte ? — ... Ou dans une maison
De tolérance. — Ou bien de correction ? — Mais non !
— Bon, ce n’est pas classique ? — À peine est-ce français !
— Amateur ? — Ai-je l’air d’un monsieur à succès ?
Est-ce vieux ? — Ça n’a pas quarante ans de service...
Est-ce jeune ? — Avec l’âge, on guérit de ce vice.
... ÇA c’est naïvement une impudente pose ;
C’est, ou ce n’est pas ça : rien ou quelque chose...
— Un chef-d’œuvre ? — Il se peut : je n’en ai jamais fait.
— Mais, est-ce du huron, du Gagne, ou du Musset ?
— C’est du... mais j’ai mis là mon humble nom d’auteur,
Et mon enfant n’a pas même un titre menteur.
C’est un coup de raccroc, juste ou faux, par hasard...
L’Art ne me connaît pas. Je ne connais pas l’Art.
Tristan Corbière
Préfecture de police, 20 mai 1873
À Paris aussi, on adopte la chinoise attitude: la fausse piscine Molitor http://www.latribunedelart.com/la-restauration-de-la-piscine-molitor-une-imposture-patrimoniale
On peut faire un pari sur le foirage ou la réussite de ce truc..
Offrir un alignement de portes symbole des loisirs de masse aux élites de "fric, cloison sociale & privilèges" ce n'est pas très raccord.
Les parisiens peuvent aller rue de chateau landon si ils sont jaloux des privilégiés de Molitor.
On peut faire un pari sur le foirage ou la réussite de ce truc..
Offrir un alignement de portes symbole des loisirs de masse aux élites de "fric, cloison sociale & privilèges" ce n'est pas très raccord.
Les parisiens peuvent aller rue de chateau landon si ils sont jaloux des privilégiés de Molitor.
Je pense que les Chinois doivent avoir à l'égard de notre propriété intellectuelle, le regard de ceux qui ont inventé la boussole, la poudre, le papier et l'imprimerie dont l'usage a été largement fait par l'Europe pour conquérir le monde...
Allez, un peu d'ACDC en chinois
(de toute façon ça peut pas faire plus mal aux oreilles que la chanson proposée par Compunet^^)
(de toute façon ça peut pas faire plus mal aux oreilles que la chanson proposée par Compunet^^)
Sur le plan industriel, et sans remonter jusqu'à Confucius, tous les pays qui ont développé une industrie (de l'Angleterre et des Etats-Unis au Japon) ont commencé par copier les autres et ne pas respecter les droits de propriété intellectuels (des autres), et ont mis en place des politiques protectionnistes pour permettre à leur industrie de se développer. C'est en copiant que l'on apprend à maîtriser les technologies.Et c'est une fois que des positions fortes, sinon hégémoniques, sont acquises, que les pays deviennent favorable au droit de propriété intellectuel (sur leurs produits!) et au libre-échange (auquel ils ont désormais intérêt). De ce point de vue, le forcing sur le libre-échange et contre le protectionnisme, d'une part, sur le respect de la propriété intellectuelle et la lutte contre le piratage reviennent, selon l'expression de l'économiste hétérodone Ha-joon Chang à "retirer l'échelle après avoir grimpé" ("kicking away the ladder").
ça n'explique pas l'envie de refaire la tour Eiffel et Chambord, on est d'accord. Mais pour le TGV, les voitures, les sacs à main, etc., ...
ça n'explique pas l'envie de refaire la tour Eiffel et Chambord, on est d'accord. Mais pour le TGV, les voitures, les sacs à main, etc., ...
Le comble de l'histoire est que les Chinois ont inventé la machine à copier - l'imprimerie, incluant la chimie du séchage des encres et le caractère mobile - alors que cette réinvention s'est massivement développée en occident ( merci monsieur Gutemberg ) . Comme quoi, rien n'est simple.
Confucius leur a peut-être dit de tout copier-coller aux chinois mais j'aimerais bien savoir si c'est lui aussi qui leur a dit d'empoisonner la planète avec leurs contrefaçons genre lait mélaminé, "de la sauce soja à l'arsenic, du pop-corn fluorescent, du riz au cadmium, des fruits de mer pleins de formaline, un fongicide, des pastèques aspergées d'accélérateur de croissance et qui "explosent" comme des grenades, du tilapia nourri aux excréments humains, du porc surnommé "Tron bleu" couvert de bactéries qui diffusent une lueur bleuâtre dans l'obscurité", etc, etc
J'en passe et des meilleures !
Et why not de la contrefaçon si c'est Confucius qui l'a dit mais pourquoi n'a t il pas rajouté le mot "qualité" dans ses recueils nan passque je veux rien dire mais avoir un faux van gogh dans son salon c'est à chier OK mais c'est pas dangereux....quoique...!
Mais acheter une maison de brique et se retrouver avec la maison de paille des 3 petits cochons c'est quand même pas fun hein m'sieur Confucius !...
Tout ça pour vous dire m'sieur Korkos que le dernier nem je vous le laisse, ce sera merci et sans (contre)façon !...
Allez cadeau pour accompagner votre assiette de nems : Sans contrefaçon....
J'en passe et des meilleures !
Et why not de la contrefaçon si c'est Confucius qui l'a dit mais pourquoi n'a t il pas rajouté le mot "qualité" dans ses recueils nan passque je veux rien dire mais avoir un faux van gogh dans son salon c'est à chier OK mais c'est pas dangereux....quoique...!
Mais acheter une maison de brique et se retrouver avec la maison de paille des 3 petits cochons c'est quand même pas fun hein m'sieur Confucius !...
Tout ça pour vous dire m'sieur Korkos que le dernier nem je vous le laisse, ce sera merci et sans (contre)façon !...
Allez cadeau pour accompagner votre assiette de nems : Sans contrefaçon....
pour la petite histoire, les chinois n'ont pas volé les nems, et ils n'en mangent pas (à ma connaissance), c'est plutôt les premiers émigrés du sud-est asiatique (réfugiés politiques me semble-t-il) des années 70 qui étaient donc chinois (du sud-est), vietnamiens, laotien, Honk-kongais ou mélangés, qui ont importé ce mélange de cuisine principalement vietnamienne et cantonaise. Le riz cantonnais qu'on connait est aussi une pure invention des expatriés de l'époque, une sorte de mélange de toutes les recettes de riz sautés qu'on trouve vers Canton. et le canard laqué c'est aussi celui de Canton (guangdong), pas celui de Pékin qui est préparé de manière différente.
La cuisine chinoise qu'on trouve traditionnellement dans les restos ici (et dans les autres pays occidentaux) est donc pratiquement née hors de Chine. (mais c'est en train de changer vu qu'on commence à trouver près de chez nous des cuisines régionales chinoises, du Sichuan et Yunnan entre autres).
La cuisine chinoise qu'on trouve traditionnellement dans les restos ici (et dans les autres pays occidentaux) est donc pratiquement née hors de Chine. (mais c'est en train de changer vu qu'on commence à trouver près de chez nous des cuisines régionales chinoises, du Sichuan et Yunnan entre autres).
aimable @sinaute, aimable, il faut le dire vite, surtout avec les scientistes ;-)
Xiè xiè !
Il existe malgré tout une innovation chinoise très récente, qui cartonne et est développée partout ailleurs.
Mais quoi donc ?
Il existe malgré tout une innovation chinoise très récente, qui cartonne et est développée partout ailleurs.
Mais quoi donc ?
Qui pourra copier maître Korkos ?