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La cité du mâle : bidonnage, ou censure ?

Décision rarissime, mardi 31 août : le documentaire "La cité du mâle" a été déprogrammé d’Arte en France (mais diffusé en Allemagne), à la toute dernière minute, sans décision judiciaire. Ce documentaire donne la parole, longuement, à plusieurs adolescents d'une cité de Vitry (Val de Marne), où une jeune fille avait été brûlée vive par son ami en 2002, fait-divers qui avait donné naissance au mouvement Ni putes ni soumises. Il vient d'être re-programmé pour le 29 septembre.

Derniers commentaires

Très intéressant papier d'Acrimed concernant la dernière émission de Finkielkraut sur France Culture, avec pour invités Daniel Leconte, Jeannette Bougrab et Hugues Lagrange.
Et les élucubrations du producteur du doc...
Pour moi ce documentaire est méprisable parce qu'on se croirait dans le Droit de savoir. On étale complaisamment des horreurs en montrant bien du doigt les coupables et on n'essaie pas d'expliquer pourquoi c'est comme ça et comment ça pourrait changer. Et surtout on ne contextualise pas par rapport au reste de la France ? C'est pire en banlieue ou juste pareil ?

A la fin ça va créer quoi un docu pareil ? Du dégoût, du rejet mais certainement pas de la réflexion. Donc un vote FN ou UMP de plus dans la poche et on conforte les pires préjugés de l'autre. Et pensez aux Allemands qui l'auront vu ! Pour eux la banlieue française ce sera définitivement les zones tribales afghanes !

Par contre sur le côté ethniciste de la démarche, je suis pas d'accord. A deux moments on a deux bons français blonds aux yeux bleus qui disent aussi des horreurs. Je pense que c'est un choix conscient de la réalisatrice qui voulait invalider un éventuel reproche de racisme (ce qui ne marchera pas puisque le bon électeur FN dira que c'est pas de leur faute, ces français bons teints ont été contaminés au contact de ces sales bougnoules et autres négros).

Faire des docus pareils c'est du niveau M6 ou TF1, pas du niveau ARTE.
Il ne fait pas bon critiquer "La cité du mâle"

Voir le vite dit de cet aprèm...

Nabila Laïb, invitée de l'émission de vendredi, n'a pas pu venir... Elle est restée en garde à vue de jeudi 6 heures du matin jusqu'à samedi après-midi, tout ça pour avoir envoyé un texto à Madame Cathy Sanchez : "Je vais m'occuper de toi personnellement pour que toutes les rédactions sachent qui tu es vraiment."

Je n'appelle pas cela des menaces de mort.
NouvelObs.com


(...)Bruno Gollnish, vice président du FN, a diffusé hier un communiqué titré “Violence faite aux femmes: quand les coutumes étrangères deviennent plus fortes que les lois françaises” (...)“le décalage de civilisation (qui) apparaît crûment dans le reportage”. Conclusion: “Au Front national nous osons dire que la montée de la violence faite aux femmes est concomitante à l’arrivée en masse d’une immigration extra-européenne dont la culture, les traditions sont absolument contraire aux nôtres”.
Au delà de toutes les questions abordées ici (les interviewés surjouent-ils les kékés pour la caméra ? y'a-t-il plus de machisme en banlieue qu'ailleurs ? le montage est-il bidonné ?), ce que je trouve le plus détestable, c'est surtout cette voix off et ce montage moralistes (les plans insistants sur les mecs ricanant à leur propres conneries) qui vient hurler à l'oreille spectateur : "regardez comme ils sont méchants, c'est Mal, soyez sidérés !" Comme si ce dernier était trop stupide pour se faire une opinion sans qu'on lui surligne tout au stabilo. Comme si l'auteur du film avait peur que la France entière puisse être influencée par le discours de ses interviewés par manque de discernement.

Il est évident que si un documentaire doit refléter l'opinion de son auteur, celui-ci reflète plus la vision dégradante que l'auteur a de son spectateur qu'un quelconque féminisme de salon.

Aussi conseillerais-je à cette documentariste de voir "American Pimp", film des Frères Hughes sur des proxénètes tous aussi fascinants, machos, détestables, attirants et violents les uns que les autres. Un film qui fait confiance à l'intelligence de ses spectateurs, défie son sens moral, et ne regarde jamais son sujet de haut (le père des deux frères était un "pimp").
Tout a fait d'accord avec Virgule, et ce qui me frappe avec cette histoire, c'est que comme d'habitude, et de plus en plus souvent, en fait, des qu'il s'agit de presenter la realite des violences faites contre les femmes, le debat est sytematiquement devie sur d'autre sujets plus ou moins legitimes pour ne surtout pas parler de ces violences

Comme le dit bien Virgule : "ce qui est clair, c'est que des propos aussi violents exprimés aussi ouvertement existent rarement ailleurs, et ne peuvent exister que lorsque le sexisme est devenu la norme "

Donc la, plus question de parler des violences faites aux femmes, ce qui est le sujet important de ce documentaire, mais non, maintenant il s'agit debattre sur les differences entre documentaire et reportage et de la stigmatisation des banlieues ou non. Ces nouveaux angles, en soi sont tout a fait legitimes, et meritent, dans l'absolu, d'etre discutes, mais pourquoi le faire aux depens de ce qui est reellement important, et qui est un facteur de survie de nos societes ?
Virgule,
J'ai voté pour ton commentaire!

Virgule : " Je crois que la pire justification, c'est de dire "oui, ok, il a dit qu'il taperait sa copine, mais on lui avait demandé ce qu'il ferait s'il la trouvait au lit avec un autre"... ah bon, parce que c'est que excuse ? C'est moins sexiste de frapper sa femme si elle va voir ailleurs ?
Elle a pu considérer que ce documentaire stigmatisait "la banlieue". Ok, mais elle savait dès le début que le documentaire traiterait de "la banlieue" comme territoire spécifique avec des phénomènes spécifiques."

Je suis vraiment très sensible à la question du féminisme qui se réveille chez les français dès lors qu'il s'agit de stigmatiser une certaines catégorie de population (en général, ce sont les musulmans systématiquement pris pour cible); cela m'énerve au plus haut point de voir que la défense des "pauvres femmes" sert un racisme qui ne dit pas son nom.
Je dirais même que je suis horripilée de constater à quel point notre pays est profondément arriéré en termes de machisme ; affaire Polanski comme le rappelle certains @sinautes mais également affaire Orelsan (qui sous couvert de "liberté d'expression artistique" avait reçu de nombreux appuis "bobos artistiques" malgré toutes les horreurs dites en rappant (telles que "je vais te violer puis t'avorter à l'opinel") et teintées de réalité bien réelle ("je vais de marie-trintigner" ou bien "je te cognerai contre le radiateur en chantant Tostaki")... (il est tard, j'ai la flemme d'aller rechercher les références exactes mais à une ou deux virgule près je ne dois pas être trop loin du texte).

Mais je rejoins encore Virgule quand elle écrit : "Est-ce qu'il y a une spécificité du sexisme dans certains quartiers ? Je n'en sais rien, mais ce qui est clair, c'est que des propos aussi violents exprimés aussi ouvertement existent rarement ailleurs, et ne peuvent exister que lorsque le sexisme est devenu la norme (l'article de Rue89 est assez éclairant à ce sujet). Au fond, j'ai tendance à penser que le machisme est de même nature partout, mais qu'il s'exprime à un degré supérieur dans un contexte de violence générale que semble être le quartier où le reportage a été tourné."
On n'est pas trop en manque, on va supporter de ne pas le voir, ce documentaire. Plus ça serait trop. Violeur relâché, policiers héros, leader price incendié, le sida en hausse chez les homosexuels, je les oublie vite, mais je vous jure je les entends toutes c'est le principal... Inutile d'en rajouter. Le menu est assez copieux. On a peur, c'est ok. Sauf de manquer de documentation sur la banlieue.
Les propos tenus dans "La cité du mâle" sont abjects. Mais comme le disent Moz et d'autres, il serait très facile de faire un [s]documentaire[/s] micro-trottoir sembable ciblant d'autres populations qui pourraient tenir des propos tout aussi sexistes, la violence en moins peut-être (et encore: les discours va-t-en guerre de certains médiocrates germanopratins n'incitent pas forcément à la paix entre les peuples).

Par ailleurs, si les biais de montage dénoncés par la Nabila Laïb sont avérés (mais pour vérifier ça il faudrait disposer des rushs), il est clair que ce [s]documentaire[/s] micro trottoir répond à une logique douteuse. Doutes renforcés si l'on en croit ce compte-rendu de la soirée thema d'arte [où le film devait s'insérer avant sa déprogrammation] sur ce blog. Et l'on peut se demander si le juste combat contre la violence faite aux femmes dans notre société ne sert pas d'alibi à la stigmatisation médiatique de certains, en suivant l'air nauséabond du temps présent.
Je bous : je lis ici et là indifféremment "reportage, documentaire, reportage, documentaire" sans distinction pour désigner ce film, une confusion souvent rencontrée et j'enrage parce qu'on est sur un site qui s'appelle arrêt sur images.
Ce qui devrait peut-être supposer que ses abonnés connaissent la différence entre les deux.
Peut-être faudrait-il un effort de pédagogie, voire une émission dans ce sens, puisque, après tout, cette confusion est encore courante.

Il s'agit bien dans le cas de La cité du mâle d'un documentaire.

Un documentaire est un film, un point de vue, un regard, celui de son auteur.
Et non pas un reportage d'actualité, qui correspond, lui, à de l'info avec la dose d'objectivité plus ou moins attendue, suivant la commande (et/ou la personnalité du journaliste).

Donc, un documentaire raconte une histoire, basée sur un projet écrit.

Ce "scénario" peut être de n'importe quelle nature, mais il est préalable avant toute mise en route d'un documentaire.
De ce "scénario" découlent moyens à mettre en œuvre, budget, équipe, etc.
La plupart du temps, le doc est pré-vendu à une chaîne, co-financé par cette dernière, sur une base qui est celle du projet.
C'est-à-dire que, a priori, la chaîne attend un résultat conforme à la promesse que suggère le projet.

Le réalisateur et son équipe partent filmer, sous l'angle de l'histoire précédemment écrite.

Parfois ce qui se passe et qui est filmé n'a pas été prévu dans le scénario.
Le réalisateur, seul ou en accord avec la prod', décidera de l'intégrer à son film.
Ou non.
C'est au montage que le film sera construit, et que les scènes issues de la réalité, tournées, trouveront ou non leur place dans le récit.
Et, de concert avec le montage, commentaire et musique pourront souligner le point de vue.
Il faut bien sûr garder en tête que commentaire et musique peuvent donner n'importe quel sens à ce que montre l'image.

Voir ceci : Lettres de Sibérie.

N'oublions pas que les chaînes et/ou les productions peuvent très bien remonter les films dans le dos du réalisateur.
Pour répondre à une certaine ligne éditoriale.
Mais il est aussi important de noter que la chaîne, de fait co-productrice, n'est pas seulement dans la position d'un censeur potentiel.
C'est aussi un collaborateur dont l'expertise en termes de diffusion et de pédagogie peut être essentielle à la fabrication du film, l'aidant à trouver son public.
Faut remarquer dans ce domaine, désolé de prendre la place de YG défenseur des femmes, mai il semble se faire porter pâle pour les forums où déesse Judith n'est pas, dans ce domaine, donc, l'Etat ne montre pas l'exemple, et va même à contre courant.

Ainsi le raciste de l'intérieur ne proposait il pas de déchoir de sa nationalité tout homme vivant avec plusieurs femmes?? En gros tu couches avec plusieurs femmes t'es plus français, tu leur tires dessus, les frappes, ou les tues, tu peux passer ta retraite peinard sur La Côte d'Azur. Ca doit être cela leur vision de l'identité nationale à l'UMP, ou pour rester français, il eut mieux valu frapper sa femme que l'aider à obtenir des aides sociales pour subsister sous couvert de polygamie. quel beau pays!!!

Heureusement, le nabos à talonnette, a dit non, on a eut chaud, surtout lui d'ailleurs, il a du se dire ou se souvenir du temps où il trompait sa femme avec Cécilia en tout .. respect de l'Identité Nationale.
Non ne subsiste donc que la possibilité de déchéance de nationalité pour atteinte à la vie d'un agent de l'Etat.

En gros, tue ta femme, mais pas un flic. C'est vrai que les premières ne sont pas essentielles en sarkosie, sauf pour se faire élire et faire bonne figure quand on vient de se faire larguer!! hein Nico??

Le crime politique est donc davantage puni que le crime passionnel, ce qui en passant en indique assez long sur le niveau de dictature politique auquel nous sommes arrivés aujourd'hui... en tout respect des lois et de l'Identité Nationale... Sous vichy aussi ils respectaient les lois, et même la constitution!!!
Oui, bon ça va !
Vous n'allez pas prendre la défense de ces petits merdeux qui se prennent pour les rois de la terre et qui se donnent le droit de frapper leurs soeurs ou leurs femmes au nom de leur honneur (pfff... bizarrement leur honneur n'est pas placé dans leurs actes à eux mais dans ceux des femmes de leur famille) et qui, très commodément, traitent de pute toute femme un peu libre dans sa sexualité ou dans ses vêtements pour pouvoir la violer tranquillement dans une cave.
OK d'accord, y'a pas qu'en banlieue qu'on trouve des machos, mais y'a des degrés et là ça devient insupportable.

Quand à la fixeuse, qui tient exactement le discours de ses potes de banlieue ("ouais, si on dit des choses horribles c'est pas qu'on les pense c'est qu'on a été instrumentalisés" ou encore "la violence contre les femmes est un sujet dépassé") m'est avis qu'elle a tourné casquette car elle a peur de se faire lyncher quand elle sera de retour au quartier.

Pour vous faire voir un peu la réalité, afin que vous descendiez de votre posture si "compatissante", je vous conseille de jeter un œil sur la série de Robert Fisk sur les crimes d'honneur.
Il a écrit une série de 4 articles, mais celui-là est le plus marquant
http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/the-crimewave-that-shames-the-world-2072201.html

Le crime d'honneur est un phénomène qui montre que l'enjeu est de contrôler le corps et la sexualité des femmes, et que le bâton employé est purement et simplement le meurtre. Il se passerait la même chose vis à vis de juifs, des noirs ou de musulmans, on aurait un mouvement international de protestations, mais là comme ça ne concerne que des femmes, bof ... et on entend même chez certains le discours comme quoi c'est culturel ou religieux et qu'il faut le respecter.
Je finis : votre bien-pensance, vous pouvez vous la mettre là où je pense.

Wanda (très fâchée)
Quelle rapport entre votre article et les "quartiers" français ?
Quant à ma "bien-pensance", venez la mettre vous-même là où vous pensez. Courage.

Les mecs interviewés disent des bêtises, certains parce qu'ils sont profondément cons, d'autres parce que leurs copains sont à côté donc il faut avoir l'air d'être un supermacho, d'autres encore parce qu'ils ont fumé... ce qui nous embête, manifestement, c'est le côté "faire un docu sur la banlieue" vite ficelé et entièrement négatif. Voir le titre du documentaire, ou encore ce que j'écris. D'ailleurs je me demande si ce genre de documentaires aiderait ces femmes en quoi que ce soit.
Et "on entend même chez certains le discours comme quoi c'est culturel ou religieux et qu'il faut le respecter" : sur @si ? Vous êtes d'accord avec Ferry sinon ?
Désolée, mauvaise place...
Il me semble que cette affaire soulève deux problématiques distinctes :

La première question est de savoir pourquoi le documentaire a été déprogrammé. Au vu des extraits, les arguments donnés par Nabila Laïb ne paraissent pas très crédibles. Elle était présente lors d'un certain nombre d'interviews, elle aurait pu les interrompre à ce moment. Je crois que la pire justification, c'est de dire "oui, ok, il a dit qu'il taperait sa copine, mais on lui avait demandé ce qu'il ferait s'il la trouvait au lit avec un autre"... ah bon, parce que c'est que excuse ? C'est moins sexiste de frapper sa femme si elle va voir ailleurs ?
Elle a pu considérer que ce documentaire stigmatisait "la banlieue". Ok, mais elle savait dès le début que le documentaire traiterait de "la banlieue" comme territoire spécifique avec des phénomènes spécifiques.
Finalement, les seuls arguments sérieux semblent être ceux à caractère professionnel (qui ne sont pas forcément moins légitimes, mais c'est pour le moment et vu les informations dont nous disposons difficile de trancher)

La deuxième question, plus générale, est de savoir s'il fallait tourner un reportage sur le sexisme "en banlieue", comme s'il s'agissait d'un phénomène à part. Est-ce qu'il y a une spécificité du sexisme dans certains quartiers ? Je n'en sais rien, mais ce qui est clair, c'est que des propos aussi violents exprimés aussi ouvertement existent rarement ailleurs, et ne peuvent exister que lorsque le sexisme est devenu la norme (l'article de Rue89 est assez éclairant à ce sujet). Au fond, j'ai tendance à penser que le machisme est de même nature partout, mais qu'il s'exprime à un degré supérieur dans un contexte de violence générale que semble être le quartier où le reportage a été tourné.


[je suis désolée, ça m'énerve, mais je n'arrive pas à mettre mon message au bon emplacement... pourtant, j'écris bien dans le cadre tout en bas...]
[quote Virgule] je suis désolée, ça m'énerve, mais je n'arrive pas à mettre mon message au bon emplacement... pourtant, j'écris bien dans le cadre tout en bas...
Ça dépend de comment on est entré dans le forum, par le dernier message : on s'y accroche. Et si on a déjà posté une réponse la deuxième s'accroche à la première. Il faut ressortir et revenir en cliquant sur le titre par exemple.
Merci, je saurai pour la prochaine fois. :)
Ou, tu clique sur "répondre" au message précédent,
et tu seras bien placé;-).... peut être.
gamma
"Est-ce qu'il y a une spécificité du sexisme dans certains quartiers ? Je n'en sais rien, mais ce qui est clair, c'est que des propos aussi violents exprimés aussi ouvertement existent rarement ailleurs, et ne peuvent exister que lorsque le sexisme est devenu la norme"

C'est bien là que le bas blesse dans ce reportage. Si on étudie pas la violence globale de la banlieu et en particulier la violence globale du langage de banlieue, on ne peut pas dire qu'un langage aussi violent montre un sexisme bcp plus grand qu'ailleurs. Pour reprendre mon exemple plus haut, on peut être terriblement sexiste et tenir un langage fort distingué ou la violence faite au femme est gentiment enfumé dans un semblant de bon sens. Voir les générations qui nous ont précédées. De même, en période de guerre, le viole est monnaie courant et le sort des femmes est souvant terribles. La guerre n'excuse rien, mais elle explique d'ou vient cette violence.

Comprenez-moi : personnellement, je pense que le sexisme en banlieue est plus grand qu'ailleurs, mais ca ne m'empêche pas de vouloir voir des reportage "honnête", qui ne se contante pas de nous montrer les plus cons, mais qui cherche la source de cette misogynie.

Ce qui est terrible, c'est qu'en disant ca, je vais me tapper les commentaires comme quoi je suis "bien pensante" (normalement, on rajoute "bobo parisienne" comme argument), que je pense que tout est rose en banlieue, que je les excuse, et que c'est normale de ne montrez que les cons, comme ca on se rend bien compte de l'horreur ! Ca me fatigue d'avance...
Le département de la Seine-Saint-Denis a été créé le 1er janvier 1968, en application de la loi du 10 juillet 1964, par le décret d'application du 25 février 1965, à partir de la partie nord-est de l'ancien département de la Seine (24 communes formant les actuels arrondissements de Bobigny et de Saint-Denis) et d'une petite portion de celui de Seine-et-Oise (16 communes formant l'arrondissement du Raincy).

Il hérite du code postal « 93 », autrefois dévolu au département de Constantine[5]. Sa préfecture est Bobigny. La Seine-Saint-Denis est perçue comme un département "sans histoire", mais elle n’en possède pas moins un riche patrimoine archéologique.
Mais qui ici prend la defenses des "petites merdeux" ? On dit juste que les présenter comme etant les unique représentant de la banlieue, c'est fumeux.
+1. Effectivement, même s'il ne faut pas généraliser, cela traduit une réalité inquiétante qu'il ne faut pas chercher à minimiser...
Cette histoire en dit plus sur les regards que 2 mondes portent l'un sur l'autre : celui des jeunes des quartiers de misère et celui des trentenaires éduqués des cités bourgeoises, que sur les mâles des cités.

Ces jeunes rêvent leur vie et bien souvent s'imaginent dans un film américain. Ils se racontent sincèrement mais leur sincérité est celle du délire ambiant, pas celle de la réalité vécue.

Voir ce reportage sans posséder les codes des témoins ne peut que leurrer.
le machisme ne se résume bien évidemment pas à la banlieue, mais le sujet avait l'air bien intéressant et bien proche d'une certaine réalité... Nabila Laïb est peut être juste un peu vexée d'avoir été écartée, si c'est le cas c'est moche mais bon ça doit arriver dans d'autres contextes...
Enfin "la banlieue" c'est le paradis sur terre et faut surtout pas dire le contraire sinon les @sinautes ben ils sont pas contents, du moins la large majorité qui s'exprime...
( un prochain buzz à venir avec un reportage de John-Paul Lepers qui a fait une interview d'animateurs de quartiers musulmans très sympas mais qui sont pour la lapidation, je sens que ça va plaire à bon nombre d'@sinautes ! )
Allez, je vous fais le même reportage, avec les mêmes machos virils débiles, mais avec des cadres et ingénieurs de l'industrie informatique... (Faut juste me prêter une caméra et du matériel de montage.)
Je comprends mal le but de ce documentaire ; et vous ne parlez pas du titre, assez horrible, et qui dit tout ce qu'il faudrait dire sur la perception qu'ont les quartiers aisés des quartiers populaires. Quartiers populaires dans lesquels on vient "chercher" les talents comme le disait joliment Olivier Mongin face à Daniel Schneidermann ; mais par contre quand ils s'expriment, selon leurs modalités, par des publications, par des livres, ou par des invitations qu'ils lancent eux-mêmes à des journalistes, on ne relaye pas. Ça ne buzze pas, ça ne bruisse pas dans Paris.

Quelques liens vite faits, n'étant pas chez moi, pour d'autres regards de/sur la banlieue :
- De l'autre côté du périph, reportage de Bertrand Tavernier pour France 3. On reste dans le documentaire journalistique, lui de qualité !
- le site officiel de La Rumeur avec des pièces concernant le procès de 8 ans intenté par Sarkozy, et quelques écrits
- une émission de Là-bas si j'y suis de 2004 consacrée à ce même groupe
- premier album éponyme d'un groupe hélas assez peu connu, Milk Coffee and Sugar (qui plaira même à ceux qui n'aiment pas le rap d'un strict point de vue musical)
- IAM : Demain c'est loin (merveille à ne pas ignorer) ; la version longue, non censurée, de La fin de leur monde.
- Quand je retrouverai des fanzines, des petits encarts, des manifestes, je rajouterai.
- En attendant, Assassin (pas depuis que le frère Cassel est devenu parano, mais avant), Kabal, La Caution, Roçé, Nouvel R, Batlik, La Phaze, Zebda, Ridan... du hip-hop politique ou social venu des quartiers populaires qui exprime quelque chose, ça existe. Je vous encourage tous très, très fortement à regarder un peu ça, sur deezer, sur leurs sites, ou ailleurs. D'ailleurs @si qui s'intéresse aux médias dédaigne de façon incroyable la musique !

J'en ai marre d'entendre des propos tels que ceux de Luc Ferry. Et encore, je suis banlieusard mais ni pauvre ni "foncé" ni musulman.


ps : petite recherche "La Rumeur" sur @si. 190 résultats. 2 articles de Gilles Klein concernent le groupe de rap. 2 seulement. Tous les autres concernent des "rumeurs" généralement parisiennes et colportées dans les "dîners en ville" ou les "salles de rédaction". Je sais qu'@si ne doit être qu'un site d'analyse des médias... mais La Rumeur en méritait plus. Enfin eux le savent mieux que certains journalistes : Paris nous nourrit, Paris nous affame.
Quand j'aurai du temps, je ferai un blog et tenterai de parler de la banlieue à Paris. En attendant, RER A : Neuilly (Plaisance) => Sciences Po.
S'il est démontré que dès la commande, ce reportage voulait montrer quelque chose, avec une sélection stricte des interlocuteurs et de leurs propos, cela n'est plus une véritable enquête de terrain sur l'état réel de la banlieue, n'est-ce pas ?
Ca me fait un peu penser à ce reportage du Monde, dénoncé par Sherlock, qui séléctionnait bien ses interlocuteurs, proches de la direction, pour démontrer que tout va bien à France Inter. Il n'était pas honnête alors de prétendre que c'était représentatif de l'état d'esprit de toute la rédaction.
C'est botulesque cette histoire...
On a trouvé du machisme et de la bêtise en banlieue, évidemment. Que le reportage soit honnête ou bidonné ne me semble pas la question principale.

La question qui m'intéresse est de savoir pourquoi on a été le chercher spécifiquement à cet endroit (la banlieue). Avec le résultat des interventions des soutiens de Polanski, je peux vous faire le même genre de reportages qui montrera une sur-représentation de propos machistes chez les bourgeois blancs du 6ème arrondissement (elle l'avait bien cherché, elle était pas vierge etc etc)

On a affaire ici à un micro-trottoir un peu plus travaillé que d'habitude, mais cela reste un micro-trottoir. Ce qui veut dire qu'en l'absence d'une étude plus approfondie sur le nombre de cas de viols, d'agressions, de femmes battus dans ces endroits comparé à d'autres lieux et/ou d'autres populations on ne peut tirer aucune conclusion.

Il aurait fallu d'abord démontrer que les violences faites aux femmes étaient supérieures en banlieue pour ensuite interroger les habitants pour essayer d'en comprendre les raisons
Il est clair que de donner la parole à des jeunes pour prouver qu'il y a encore du machiste dans les cités n'était pas très dur. Comme si soudainement notre société avait changé depuis le meurtre affreux de Sohane qui s'est passé pas très loin de chez moi. Donc montrer le mal c'est déjà bien, dire pourquoi il existe c'est déjà plus compliqué et ca ne semble pas être le cas ici.
Je trouve cet article légèrement orienté contre le point de vue de Nabila Laïb.

quand vous dites : "avait-elle d'autres entretiens, plus nuancés, "en boîte" ? C'est évidemment impossible à savoir, mais le résultat est là : La cité du mâle est une compilation de discours machistes et stupides." par exemple.
Comment pouvez-vous douter, qu'en interrogeant 45 garçons je crois, on ne trouve pas d'entretiens plus nuancé ? Si vous interroger 45 personnes de la France la plus rural qui soit, et que vous ne montrer que les 5 électeurs FN, tous seraient outrés, même si les electeurs du FN se trouve en quantité dans ce type de population.Si vous voulez montrer ce phénomène de manière impartiale, il faudra évidement AUSSI montrer des interviews de campagnard de gauche, sinon le reportage n'aurait aucun sens. Là, c'est pareil.

Indiquez que le documentaire de Sanchez est "nuancer" parce qu'a la toute fin, on nous sert le stéréotype du rapeur qui veut lutter contre tout ca et changer le monde, c'est aussi tres tres léger.

De même, dire que "Le malaise, en réalité, est idéologique: pour Laïb, évoquer les violences faites aux femmes dans les cités de banlieue est un débat "dépassé"et "stigmatisant". Toute la banlieue est violente, selon elle, "pas seulement les hommes". " parait bizarre.
Si elle ne voulait pas qu'on parle de la violence faite au femme en banlieue, elle n'aurait pas accepter le projet, même avec le nouvel intitulé, ca parle bien de la violence sur les femme, non ? Mais elle souhaiterai qu'on le mette en parallèle de la violence globale de la banlieue, ce qui ne parait non seulement, pas idiot, mais carrement indispensable. Des jeunes qui passe leur temps a se dire entre copain qu'il vont se "marave la gueule" et "éclater ta face" ne vont pas utiliser le même vocabulaire que mes grands parents pour parler des femmes. Pourtant, mes grand parents étaient très très misogynes. Si on ne replace pas les chose dans leur contexte, c'est pas de l'information mais du sensationnelle.

Je ne veux pas dire par tout ca qu'il n'y a pas de beaucoup plus de violence faite au femme en banlieue qu'ailleurs, mais que nous dire que ce documentaire est "une compilation de discours machistes et stupides" mais que peut-être ce documentaire est parfaitement impartial, c'est intellectuellement intenable.

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